• Laurent Lévy est le père d'Alma et Lila, les jeunes filles voilées de l'"affaire d'Aubervilliers" qui avait directement conduit à la loi islamophobe de 2004... avec le concours y compris d'éléments d'extrême-gauche, Lutte Ouvrière ou LCR futur NPA ; vous savez, un peu comme ceux-là qui aujourd'hui croient revivre les "Brigades internationales" au service d'un protectorat impérialiste en Syrie, ou qui tolèrent dans leurs rangs des démarches comme appartenir à un groupe d'"ex-musulmans" (genre de petits collectifs mis en avant par la propagande islamophobe - après il est bien évident qu'en soi on a le droit de tourner le dos à une religion quelle qu'elle soit).

    "On se rappelle la redoutable opération de « dédiabolisation » du Front National, avant qu’il ne soit rebaptisé Rassemblement National. Mais FN/RN, nous sommes bien d’accord, c’est la même chose. Cette « dédiabolisation » était au prix d’un ajustement de vocabulaire, d’un changement de style, de l’adoption d’un mode d’expression aux allures plus respectables, avec en corollaire la mise à l’écart du vieux leader que l’on ne pouvait plus assumer – et qui lui-même n’assumait pas ces changements de ton. Mais ça, c’était avant. Et peut-être que, en définitive, ce n’était pas malin.

    Longtemps, les partis de droite – et la plupart des gens de droite, malgré des exceptions de plus en plus nombreuses – ont persévéré à affirmer qu’il ne pouvait être question de nouer des alliances avec le FN/RN. Mais on aurait vainement demandé à ces partis de dire pourquoi. D’expliciter ce qu’ils reprochaient effectivement au FN, dont ils reprenaient de façon toujours plus nette les éléments de langage sur l’immigration, l’islam, et que sais-je encore. Dans le fond, ce qu’ils lui reprochaient, outre le fait de leur faire concurrence dans l’électorat, c’était d’être anti-européen. Au point que Marine Le Pen mettait sur ce terrain de l’eau dans son vin.

    Et puis, ces partis ont quasi disparu du paysage électoral. Pour partie au profit du macronisme, qui mène tranquillement la politique réactionnaire dont la grande bourgeoisie a besoin, et pour partie, précisément, au profit de l’extrême droite frontiste dédiabolisée. Mais ce qui monte est plus vigoureux.

    Alors qu’une majorité de l’électorat resté fidèle à la droite souhaite une alliance de « toute la droite », c’est à dire incluant le RN, l’extrême droite dédiabolisée tend à faire place à l’extrême droite décomplexée, au discours fasciste assumé. C’est l’opération Maréchal-Zemmour. La légitimation de ce discours radicalisé, véritable appel à la guerre civile, au pogrom et au meurtre, est lourde de dangers que l’on de saurait sous-estimer : c’est en effet par là que pourraient bien s’opérer les recompositions à venir. En s’engouffrant dans la brèche ouverte par le discours ambiant suivant lequel « on a le droit d’être islamophobe », ils avancent leurs pions. On n’en a pas seulement le droit, on en le devoir.

    Le devoir des forces d’émancipation, ou de ce qu’il en reste, est de prendre très au sérieux la menace fasciste. Le pouvoir macronnien, déjà, fait entrer dans les mœurs admises la brutalité de l’État. Autoritarisme et violence policière, longtemps expérimentées dans les quartiers populaires, sont devenues dans l’indifférence générale de ceux et celles qu’elle ne frappent pas, voire avec leur approbation plus ou moins enthousiaste, des modes de gestion normaux des conflits.

    La combinaison de cette nouvelle normalité avec celle qui s’installe à travers les discours à la Zemmour est explosive. Tôt ou tard, si nous ne réagissons pas très vite, elle explosera. Et la vague de violences qui s’en suivra sera sans commune mesure avec ce que nous connaissons.

    Les armes idéologiques de l’adversaire sont déjà en place, et il dispose déjà des forces matérielles qui les feront passer des discours aux actes. Plutôt que d’attendre le moment où dans le calme de nos cellules de prison, entre deux interrogatoires musclés, nous pourrons chercher à comprendre comment nous en sommes arrivés là, il est temps de riposter."


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  • Une figure de la droite de la droite des Républicains ex-UMP dont nous avons déjà eu l'occasion de parler dans nos colonnes, Thierry Mariani, aurait "franchi le Rubicon" et serait possiblement sur une liste du Rassemblement National, ex-FN, pour les prochaines européennes.

    Certes il ne s'agit là que d'une démarche purement individuelle et, comme il le dit lui-même, loin de faire l'unanimité bien au contraire au sein du parti de Laurent Wauquiez, et même sans doute parmi ses anciens amis de la Droite populaire.

    Mais l'intérêt réside dans ce qu'il dit, en particulier cette phrase bien précise : "Pour moi, la sortie de la France de l'Union européenne est une ligne rouge. Sur ce sujet, la clarification est en cours au sein du RN", se réjouit-il. Il est certes très fortement critique de l'Union européenne telle qu'elle est actuellement, disant avoir voté la ratification du Traité de Lisbonne (en 2008) "sans enthousiasme, ça faisait partie de l'engagement présidentiel" ; mais il parle bien sûr là d'une sortie, d'un "Frexit" totalement "à la branque", aux conséquences catastrophiques pour l'économie et le budget des ménages.

    Ou encore : "s'il estimait alors dans une tribune au Figaro qu'il ne fallait "ni courtiser ni diaboliser Marine Le Pen" mais la "combattre", c'était uniquement en raison de son "programme économique et social". Il assume encore aujourd'hui des désaccords en la matière." => il s'agit là d'une claire référence au programme économique "gaucho", "socialo", "hard left" comme a pu le dire le leader d'extrême-droite anglais Nigel Farage, du Front National sous l'influence de Florian Philippot.

    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/lr/thierry-mariani-le-migrant-de-la-droite_2036335.html


    Inquiétant... pour ne pas dire effrayant !


    EN D'AUTRES TERMES... comme on a pu le voir en Italie italie-breakingnews-le-mec-anti-euro-est-hors-circuit-alors-ca-va (où certes le bras de fer avec Bruxelles, sur la question du budget, a repris depuis), la question de l'UE et de l'euro est bien la "ligne rouge" des "hautes sphères" de la bourgeoisie "responsable", et aucune autre ; si bien qu'un FN qui aurait "évolué" et "clarifié sa position" sur ce point pourrait devenir totalement acceptable notamment aux yeux d'une droite qui, comme l'explique encore Mariani, ne peut plus gagner seule et certainement pas en comptant sur les centristes ralliés à Macron ; exactement comme dans la Botte, aussitôt évincé le "fanatique anti-euro" Paolo Savona, les instances de Bruxelles et Francfort et la haute bourgeoisie nationale via leur courroie de transmission le président Mattarella ont immédiatement donné leur accord à la constitution du gouvernement Ligue-M5S.

    Une "ligne rouge" de la "responsabilité" politique plus franchie, et (dès lors) un rapprochement rendu possible avec la droite Fillon-Wauquiez, qui permettrait à la "machine" électorale ainsi formée de compter non seulement sur les 40% que fait actuellement le FN dans les 5 plus bas déciles de revenus (et même plus, voire beaucoup plus car il existe aussi une droite... "populaire" - c'est le cas de le dire - non-FN, notamment dans la ruralité), MAIS AUSSI sur 60, 70 voire 80% des suffrages des 5 plus hauts ; autrement dit la configuration du vote Bolsonaro au Brésil, configuration infiniment plus proche du "coup" réalisé par Sarkozy en 2007 (choix on-ne-peut plus clair du Medef et du CAC40, des catégories aisées + "siphonnage" d'une grosse part de l'électorat FN y compris populaire) que de celle dans laquelle est en quelque sorte "enfermé" le parti de Marine Le Pen pour le moment !! Dans le cas bien sûr où une majorité de la bourgeoisie cesserait de voir dans Macron et En Marche, face aux urgences du moment, le "juste milieu" "idéal".

    "Nous n'en somme pas encore là", pourrait-on être tentés de dire... mais les choses peuvent aller très vite, comme on l'a vu là encore en Italie où il y a encore 2 ou 3 ans, avec Matteo Renzi (dont la figure faisait plus qu'évoquer Macron), on pouvait avoir l'impression que la bourgeoisie avait trouvé son "juste milieu" "éternel" ; et finalement, 2 ans plus tard, patatras (il est toujours bon de préciser à ce sujet que derrière la "coalition de centre-droit" emmenée par Salvini, bien entendu, mais possiblement AUSSI derrière le Mouvement 5 Étoiles, apparu subitement il y a 10 ans avec ses "Vaffanculo days" populistes et attrape-tout qui sentaient fort le contre-feu aux grandes mobilisations sociales, syndicales etc. de l'époque, puis ayant "comme par hasard" pris son envol à partir de 2011, partisan de l'interdiction des syndicats et ami du travail "informel" uberisé, se profile la figure... de ce bon vieux Berlusconi bien sûr, éjecté par le Parlement fin 2011 après avoir trop saoulé la bourgeoisie par ses frasques et depuis lors trop grillé pour assumer le devant de la scène d'une campagne électorale, et donc dissimulé derrière ses anciens partenaires... de fait, si l'on se penche deux minutes sur la constitution du gouvernement au printemps dernier : "Le 18 avril suivant (les élections du 4 mars 2018), le président Sergio Mattarella charge la nouvellement élue présidente du Sénat, Maria Elisabetta Alberti Casellati, de sonder la coalition de droite et le Mouvement 5 étoiles quant à faisabilité d'un gouvernement de coalition. Le M5S réitère sa proposition de coalition avec la Ligue, ainsi que son opposition à une participation du parti de Silvio Berlusconi, le qualifiant de l'« incarnation de tous les maux de la vieille classe politique ». (...) Le 7 mai, constatant l'échec des négociations et le maintien par l'ensemble des partis de leurs points de blocages respectifs, Mattarella annonce son intention de nommer un nouveau gouvernement neutre et apolitique, qui serait chargé des affaires courantes en attendant l'organisation d'élections anticipées, possiblement en juillet. Les sondages prévoient alors un maintien de la situation de blocage à défaut d'un changement de loi électorale, le M5S, et les coalition de centre gauche et de centre droit conservant leurs intentions de votes respectives. Au sein de cette dernière, cependant, une tendance vers un important report des voix de Forza Italia vers la Ligue est souligné. L'annonce du président Mattarella semble provoquer un sursaut chez la Ligue et le M5S, qui s'étaient publiquement opposées à la formation d'un tel gouvernement de transition. Les deux partis demandent alors officiellement au président de surseoir à sa décision afin de leur permettre d'arriver à un accord. Le même jour, Silvio Berlusconi annonce que son parti ne s'oppose plus à la formation d'une coalition l'excluant. Forza Italia ne votera pas la confiance à un éventuel gouvernement de coalition Ligue-M5S, mais ne quittera pas pour autant la coalition de centre droitCette décision fait ainsi sauter le verrou bloquant les négociations à droite.").


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  • Itw de l'AFA Paris-Banlieue sur Médiapart


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  • Si c'est Zemmour qui le dit...

    (dans son dernier ouvrage Un quinquennat pour rien, paru le 1er septembre chez Albin Michel)

     


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  • État d'urgence : quand les perquisitions anti-terroristes font pschitt


    Petites chroniques de l'état d'urgence - 18/12/2015La Commission des lois de l'Assemblée nationale doit livrer ce mercredi en fin de matinée ses recommandations, et dénoncer d'éventuels abus des forces de police. 2700 perquisitions administratives ont été menées un peu partout sur le territoire.

    Depuis les attentats du 13 novembre et l'instauration de l'état d'urgence, 2700 perquisitions administratives ont été menées. Voici le récit de l’une d'elle, dans l’Oise. Le 26 novembre dernier, une BRI locale investit les domiciles de plusieurs membres d’une même famille, celle d’Assia, 26 ans. Elle vit avec son mari et ses deux très jeunes enfants. Assia entend les premiers coups de bélier contre sa porte à 2h08. Quatre minutes plus tard, elle est menottée par les policiers. 

    "Ils sont rentrés, ils devaient être une vingtaine. Le premier policier avait un gilet pare-balles, avec écrit BRI dessus. Il crie : 'Objectif en vue ! Cible en vue ! À terre, à terre !' Il est venu me plaquer au sol, m'a attrapé le bras droit, puis le bras gauche et m'a menottée. Il m'a aussi braquée avec une arme. Et il m'a plaqué la tête contre le sol."

    Selon Assia, l'officier de police judiciaire l'informe alors que "la perquisition a été ordonnée par le préfet de l'Oise". Emmanuel Berthier, le préfet en question, a effectivement lancé une perquisition chez Assia et son père, dans le cadre de l’état d’urgence. Cet ordre de perquisition, nous l’avons consulté. Il dit que "l’habitation, les box, les garages, les dépendances et véhicules d’Assia peuvent servir de lieu de regroupement et de stockage de personnes, d’armes ou d’objets à caractère terroriste."

    Les enquêteurs fouillent donc l’appartement de fond en comble. Ils consultent le téléphone portable, l’ordinateur, les clés USB d’Assia. Ils cherchent, sans succès, des voitures appartenant au couple. Les policiers quittent l’appartement au bout de deux heures, sans explication et sans laisser d’attestation, affirme Assia.

    "'Perquisition négative chez vous'. Je n'ai rien à me reprocher. Je suis une citoyenne tout à fait normale. Je porte, certes, le voile, mon mari a peut-être la barbe, porte même un kamis, la robe traditionnelle... Cela ne fait pas de nous des méchants. Nous ne sommes pas affiliés à des terroristes. On condamne même ce genre d'actes. Et ils sont partis comme ils sont arrivés, bredouilles, négatif…"

    "Négatif", "On s’est plantés", c’est aussi ce que le père d’Assia affirme avoir entendu quand les policiers ont fini de perquisitionner son domicile. Salim, que nous avons rencontré, est handicapé à 80%. Il décrit des violences en début de perquisition. Il nous montre ses dents. Selon lui, les policiers lui en ont cassé quatre lors de l’intervention. Le parquet de Senlis n’a pas pu nous donner les suites judiciaires de ces perquisitions mais, à ce stade, ni Assia ni son père n’ont été entendus par des policiers ou des magistrats.

    2.700 perquisitions depuis les attentats

    L’avocat de la famille, Arié Alimi, va déposer un recours contre cette perquisition. Depuis le début de l’état d’urgence, l’avocat dit être saisi d'une dizaine d’affaires du même genre. Il faut dire que les perquisitions se multiplient depuis le 14 novembre : la première semaine après les attentats, il y en a eu 120 par jour en moyenne. Aujourd'hui, le rythme est descendu à 40 perquisitions par jour, pour atteindre un total de 2.700 domiciles de particuliers perquisitionnés depuis un mois.

    À ce stade, aucun des 287 individus interpellés et placés en garde à vue lors de ces perquisitions administratives n’a été poursuivi pour terrorisme. Les policiers ont saisis 430 armes (soit un tiers de ce qu’il saisissent en un an) et des stupéfiants. La justice a tout de même ouvert deux enquêtes préliminaires début décembre pour des faits liés au terrorisme. Des ordinateurs qui contenaient du matériel de propagande ont été saisis mais le parquet anti-terroriste en est resté là pour l’instant et n’a procédé à aucune interpellation. Par ailleurs, 360 individus sont assignés à résidence depuis le début de l’état d’urgence.

     


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  • Le Front National n'a une nouvelle fois pas dépassé son niveau de voix de 2012 :


                         Pour information...Pour information...


    Un peu plus de 6 millions contre 6,42 [et 4,1 au premier tour et 5,1 au second des départementales du début de l'année ; et 4,7 aux européennes de 2014 (pour ne prendre que des scrutins où il était présent et donc "votable" partout ou presque)].

    C'est surtout le total des droites non-FN (6,88 millions) et des "gauches" (7,8) qui est impressionamment bas par rapport à la présidentielle il y a 3 ans et demi (13,67 et 15,7 millions respectivement)...

    Et pour rappel, en 2002 (premier "séisme politiiiiiiique") :


    Pour information...

    (Le Pen récupérant au second tour les 667.000 voix de Mégret au premier...)


    Soit seulement un demi-million de voix de progression en 13 ans (900.000 pour la fifille en 2012)... en comptant qu'il y a 4 millions d'inscrits sur les listes électorales (presque 5 millions en 2012) en plus !

    Le "peuple frontiste" n'est pas beaucoup plus pléthorique qu'auparavant ; ce qu'il est c'est MOBILISÉ et il l'est évidemment tout particulièrement depuis les attentats du 13 novembre - mais ceci laisse aussi présager qu'il n'a pas beaucoup de réserves, un demi-million de voix tout au plus, allez 700.000 grand maximum.

    Nous n'en dirons pas plus pour le moment et ne nous exprimerons qu'à l'issue du second tour (car telle est la leçon que nous avons tirée des deux derniers scrutins à deux tours, municipales et départementales - nous avons déjà pour ce premier tour attendu les chiffres définitifs car ce sont eux qu'il faut analyser).

    Nous ne voulons pas nous lancer dans des pronostics. Mais ce que nous pouvons déjà vous dire c'est regardez bien les résultats dimanche, comparez à ce qui était annoncé (déroute totale pour le PS, raz-de-marée de droite, deux régions au moins pour le FN)... et on en reparle.

    En comptant en anciennes régions (et non en "super" nouvelles), l'on pourrait être assez loin d'une déroute pour le PS au pouvoir de l'ordre de celle de 1992 (seuls le Nord-Pas-de-Calais et le Limousin avaient alors été conservés). D'ores et déjà l'équivalent de 4 ou 5 (Bretagne, Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin, sans doute Corse à moins que les autonomistes ne créent la surprise) sont acquises et c'est l'hypothèse la plus  basse...

    L'on pourrait alors (nous luttons contre nous-mêmes pour ne pas nous lancer dans des pronostics, mais rien à faire ça sort...) observer une sorte de retournement du "à qui profite le crime ?" que nous avions analysé aux municipales ; retournement déjà un peu observé aux départementales où le nombre de départements perdus par la "gauche" n'était déjà pas l'hypothèse la plus haute.

    Dans les régions (Nord-Picardie et PACA) "promises" au Front, où les listes PS se sont retirées, la droite Républicains-UDI devrait remporter la mise car les réserves de voix lepénistes sont à notre avis insuffisantes pour atteindre la barre des 50% (il en faudrait, en se basant sur le nombre de votants au premier tour, plus de 250.000 dans la première et 200.000 dans la seconde or nous pensons que le "plein" a déjà été fait). Mais même en Île-de-France et en Rhône-Alpes-Auvergne, les deux "poumons" économiques de l'Hexagone où elle caracole en tête, c'est loin d'être gagné face à un "peuple de gauche" mobilisé comme jamais (après 3 ans et demi de présidence Hollande calamiteuse) il ne le serait "simplement" face à la droite "classique". Et la seule "super-région" gagnée par le FN pourrait bien n'être aucune des deux "promises" mais plutôt le "Grand Est" Champagne-Alsace-Lorraine où le candidat PS s'est maintenu contre les ordres de Solférino - Florian Philippot, qui conduit la liste, verrait alors sa position "bétonnée" face à sa grande rivale interne, Marion Maréchal.

    Nous avons longtemps dit, en dépit du mantra récité par celle-ci depuis 30 ans ("le FN sert la gauuuche !!"), que la montée du Front National profitait en réalité à la droite ; plus exactement qu'elle était le "dommage collatéral" "malencontreux" d'une droitisation idéologique de la société profitant en premier lieu à la droite "républicaine" "classique" et en second lieu seulement à lui-même, avec d'importants ou du moins assez corrects mécanismes de report de voix au second tour lorsque la liste ou le/la candidat(e) FN, même en se maintenant, n'était pas en mesure de l'emporter ; des victoires assurées en cas d'élimination de la "gauche" etc. etc. Mais la tendance semble à présent se renverser.

    Nous avons dit (en substance) de Nicolas Sarkozy qu'il en avait été, entre 2002 et 2012, avec ses discours écrits par Patrick Buisson (et qui ne semblaient pas déranger outre mesure, à l'époque, ceux que l'on qualifie aujourd'hui de "modérés"/"centristes"), en quelques sorte le "sas" ou le "passeur" entre une société "française" où Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle était un "traumatisme national" et une autre, celle d'aujourd'hui, où la présence du FN en tête de tous les scrutins est devenue la "norme" et ne fait plus bondir personne.

    Mais à présent qu'il a joué ce rôle, les choses semblent désormais se retourner contre lui et sa famille politique (le prétendu "nouvel électeur FN" type est d'abord et avant tout, le plus souvent, un ancien électeur de Sarkozy en 2007 !) et il pourrait bien possiblement vivre ses derniers jours à la tête de l'UMP rebaptisée "Les Républicains" ; tandis que Juppé (élu local qui connaît le terrain), feignant de courber l'échine sous la consigne de "ni-ni", ricane en réalité dans son col de veste en savourant ce qu'il avait prévu et se sait déjà candidat désigné à la présidentielle de 2017 (où il éliminerait très certainement Hollande au premier tour puis écraserait Le Pen au deuxième, seul à droite à pouvoir faire les deux choses de manière aussi certaine).

    Wait and see...

    Pour information...


    [Nous ne ferons pas non plus de longs commentaires, par rapport à cette carte, sur la prétendue corrélation entre affreuse-abominable conscience "identitaire régionaliste" (ou "communautariste), ou au contraire "sentiment français" "assumant l'héritage démocratique national", et vote frontiste...]


    PS - pour celles et ceux qui ont du mal à saisir la différence entre nos défenseurs de "la Républiiiiique" et le FN, voilà de quoi... la comprendre encore moins :


    Latifa Ibn Ziaten huée à l’Assemblée nationale : «C’était très agressif»

    Plusieurs témoins racontent à BuzzFeed que la mère d’une des victimes de Mohamed Merah a été huée lors d’une conférence du groupe socialiste sur la laïcité. Une jeune fille voilée aurait également été «prise à partie».


    Humiliation, porte arrachée : perquisition chez un militant anti-Daech, sa maman handicapée et un bébé


    Des camps pour les Fichés S : Manuel Valls demande l’avis du Conseil d’État

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/12/09/le-gouvernement-envisage-des-centres-de-retention-pour-les-personnes-fichees-s_4827979_3224.html

    La France réfléchit-elle à un Guantanamo pour les «fichés S»?


    [Et puis MàJ importante (septembre 2016) : les révélations du fasciste Eric Zemmour, dans son ouvrage Un quinquennat pour rien, sur l'existence d'une "Opération Ronces" "dans les cartons" des militaires pour un jour reprendre "à l'israélienne" le contrôle de "ces terres devenues étrangères sur notre propre sol" : http://ekladata.com/AZVt7MJr_N1KszhwoU0g696ZfNY@638x204.jpg...]


     


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  • Promesse "phare" de la campagne électorale de David Cameron qui l'a conduit à une assez confortable reconduction au mois de mai, le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne devrait se tenir soit en juin soit après l'été de l'année prochaine. Notre pronostic, qui n'a pour seul mérite que d'être le nôtre (mais enfin nous ne nous sommes jamais trop trompés jusqu'ici, ni sur l’Écosse ni sur la Catalogne), est qu'une petite majorité rejettera un tel "saut dans l'inconnu" et préfèrera en rester au plutôt confortable "un pied dedans un pied dehors" (sans euro, sans Schengen, avec une participation réduite au budget communautaire etc.) qui a finalement toujours prévalu - le pays pourrait alors, peut-être, servir de laboratoire aux propositions d'"Europe à la carte" qui font de plus en plus leur chemin dans tout le spectre politique des États membres. [MàJ finalement, à l'issue du scrutin le 23 juin 2016, "coup de tonneeeerre" : le "Brexit" (sortie de l'Union européenne) l'emporte par une courte mais nette majorité de 51,9% des voix (en restant toutefois très minoritaire en Écosse, en Irlande du Nord ou encore dans la très multiculturelle métropole londonienne)... mais attention : les anti-UE eux-mêmes semblant abasourdis par leur propre victoire (l'ex-maire de Londres Boris Johnson refusant de prendre la succession "naturelle" de David Cameron à la tête du Parti conservateur, le leader de l'UKIP Nigel Farage annonçant son retrait surprise de la vie politique, des millions de votants affirmant "regretter" leur choix et signant des pétitions pour avoir le droit de revoter, etc. etc.), les démarches diplomatiques de retrait effectif (article 50 du Traité de Lisbonne) pourraient bien ne jamais avoir lieu...]

    Cameron, qui s'est engagé à organiser la consultation, fera lui-même campagne pour le maintien dans l'Union tout en "bataillant" auprès de Bruxelles pour le maximum de concessions.

    Mais en attendant, la perspective a bien sûr provoqué les frétillements tout excités de toutes les forces "eurosceptiques" et "souverainistes" à commencer par la plus "en vue" et "pesante" électoralement, le Front National de Marine Le Pen qui compte bien faire de la tenue d'un tel référendum ici une proposition politique cardinale ; déjà dans la campagne pour les toutes prochaines régionales :

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/12/le-referendum-britannique-est-une-chance-pour-l-europe_4808215_3232.html

    En ce qui concerne ce gigantesque piège à cons, les choses sont pourtant extrêmement simple et nous avons déjà eu l'occasion de les expliquer à plusieurs reprises :

    - Il y a un Grand Capital (monopoliste) bleu-blanc-rouge, selon la définition scientifique marxiste des monopoles ;

    - Ce Grand Capital bleu-blanc-rouge ne "raisonne" et n'agit toutefois pas de manière uniforme, "en bloc", monolithique ; il y a en son sein (de même qu'il y a concurrence permanente entre les entreprises capitalistes !) des conflits, des divergences d'intérêts ; ces divergences étant d'ailleurs l'une des principales sources de l'existence de plusieurs partis bourgeois ;

    - Une ligne de fracture particulièrement importante, à notre époque, est celle entre le Grand Capital bleu-blanc-rouge (pour le moment - mais de moins en moins - majoritaire) qui trouve son compte dans la dite "construction européenne" et celui (pour le moment - mais de moins en moins - minoritaire) qui ne l'y trouve pas (cette contradiction recoupe dans une certaine mesure celle entre une vision géopolitique "atlantiste" et une vision plus "multilatéraliste", tournée vers la Russie* et les "émergents" etc. etc., mais pas toujours). Une "construction européenne" dont on rappellera brièvement ici le fond de l'affaire : le vieux conflit franco-allemand, remontant non pas à 1870 mais... carrément au 17e siècle (Guerre de Trente Ans) sur la question de la "frontière naturelle du Rhin" (= du contrôle des riches régions de l'Europe rhénane, depuis la Suisse jusqu'à la Mer du Nord), s'est finalement soldé dans les années 1950 par un "pacte" entre deux puissances suffisamment affaiblies pour ne plus avoir à craindre l'une de l'autre ; et celles-ci tentent depuis lors de construire une sorte de "super-État post-moderne" autour du Centre économique qu'elles représentent (flanquées du Bénélux, de l'Italie du Nord et depuis 1973 dans une certaine mesure de l'Angleterre ; bref de la "Banane bleue" ou "dorsale européenne"), avec pour "provinces" les pays périphériques du continent (Europe du Sud, de l'Est, Irlande etc.) et les portions du "Tiers Monde" qu'elles parviennent encore à dominer (un autre avantage étant que, ne s'agissant pas d'un État souverain à proprement parler, l'Union européenne permet des prises de décisions politiques beaucoup plus "opaques", beaucoup moins "démocratiques")... Mais comme nous l'avons dit, ce "pacte" ne va pas sans contradictions et il y a (donc) toute une fraction de la bourgeoisie hexagonale pour trouver ce partenaire allemand "oppressant" et exerçant un "diktat" (de même qu'en Allemagne, tout un discours populiste de droite comme "de gauche" - pas forcément anti-Europe par contre - tend à présenter la France comme une sorte de gros "boulet parasite" dans l'Union, presque "digne" de la Grèce mais contre lequel on ne peut hélas pas les mêmes choses...).

    - Chacune de ces deux "ailes" du Grand Capital sécrète sa "gauche" et sa "droite", "européiste" ou "souverainiste".

    C'est simple à comprendre, non ?

    Les uns comme les autres (y compris les "souverainistes de gauche") sont 1°/ des exploiteurs et des ennemis résolus du prolétariat et de ses résistances, 2°/ des impérialistes, 3°/ des ennemis jurés de toute affirmation des Peuples travailleurs (nationalités réelles) emprisonnés et niés dans les grands États et des colonies intérieures issues des pays impérialisés et "importées" pour leur force de travail dans la seconde moitié du 20e siècle ; même si sur ces trois fronts les "porte-paroles" petits-bourgeois et opportunistes des dominé-e-s se lient souvent à l'une ou l'autre "aile" pour "faire avancer les revendications".

    Au demeurant, l'hégémonie intellectuelle n'étant pas vraiment à la social-démocratie par les temps qui courent, ce l'on observe est une "gauche européiste" qui dérive chaque jour un peu plus vers des positions de droite "néolibérale"/"néocon" "modérée" (encore que, sur le plan sécuritaire/policier, on se demande de plus en plus en quoi) et une "gauche souverainiste" qui végète tandis que seule a le vent en poupe la DROITE souverainiste chauvinarde-raciste la plus réactionnaire (ici le Front National, face auquel l'UMP n'a plus guère de choix que la course à l'échalote nationaliste, poujadiste et sécuritaire). Même dans des pays dominés d'Europe périphérique (Portugal, Grèce) ou des "petits impérialismes" ultra-vassaux ("Espagne", "Italie"), où la mobilisation de masse anti-austérité profite plutôt à la GAUCHE anti-UE (anti-austérité et anti-UE étant vus comme allant de pair), cette dernière faute d'assumer la révolution (logique pour des réformistes...) n'a guère de choix qu'entre assumer la capitulation "sociale-libérale" devant les instances communautaires (Syriza en Grèce, "Podemos" en "Espagne" étant sur le même chemin)... ou alors les appels du pied à l"alliance anti-système" avec des forces nationalistes de droite fascisantes (M5S de Beppe Grillo en "Italie", qui multiplie les "mains tendues" au mouvement néofasciste et s'est allié avec l'UKIP de Nigel Farage au Parlement européen), et avec l'impérialisme russe à l'extérieur.

    Nous, nous sommes des révolutionnaires et nous ne sommes pas "européistes" ni même "universalistes" mais INTERNATIONALISTES (et anti-impérialistes) ; nous voulons la Fédération la plus large possible (planétaire étant l'objectif) de Républiques populaires et socialistes elles-mêmes fédérations de Communes populaires. Nous ne somme pas "anti-système" mais pour le renversement révolutionnaire du Capital (anticapitalistes et communistes). Nous ne sommes pas pour la "souveraineté nationale"/"du peuple" mais pour le Pouvoir démocratique révolutionnaire des travailleurs/euses - ce qui signifie aussi pour la dictature à l'encontre de leurs ennemis, les exploiteurs. Nous sommes pour la destruction de l'Union européenne et de la "France" comme (comme de toutes les) constructions et appareils de domination de la bourgeoisie.

    Voilà ce que nous voulons et qui ne peut trouver son "compte" ni auprès de la "gauche" européiste la plus "progressiste" qui soit (EELV) ni auprès de la "gauche" souverainiste la plus "sociale" et "partageuse" (Mélenchon).

    Quand un référendum chez la "perfide Albion" provoque des frétillements chez les "souverainistes" tricolores


    * Il faut avoir ici à l'esprit que les responsables russes âgés d'environ une soixantaine d'années... ont été formés à des rudiments de marxisme-léninisme au lycée et à l'université. Ils savent donc que dans des États impérialistes occidentaux comme l’État français, la révolution ne peut être que directement et radicalement socialiste, sans concession aucune envers le Capital : il n'y a pas comme dans les pays dominés d'"étape nationale démocratique", de possible tentative de "desserrer" un peu l'étau impérialiste sur laquelle ils pourraient tenter de s'appuyer et de faire main basse pour se gagner un nouveau "pays frère", comme le faisait l'URSS dans les années 1960-70. Aussi, si dans ces derniers pays ils peuvent appuyer des forces à la réputation internationale "de gauche" ("bolivarismes" en Amérique latine, Syriza en Grèce) qui vont leur donner une "bonne image" dans le "Tiers Monde", en Occident ils ne vont guère pouvoir soutenir que des forces nationalistes d'extrême-droite (dont la "gauche" populo-réformiste et "souverainiste" pétrie de confusionnisme n'est généralement qu'un appendice), seules à même d'assurer une "rupture" avec l'ordre européo-atlantiste sans la moindre remise en cause du capitalisme (ce qui est finalement beaucoup plus conforme à leur vision du monde). La même chose peut éventuellement aussi se produire dans des pays comme la Hongrie où la "gauche radicale" non-sociale-libérale et non-européiste est relativement insignifiante.


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  • Que dire de bien spécial au sujet des résultats du second tour des élections départementales, sinon qu'ils se sont avérés conformes à toutes les prévisions c'est-à-dire :

    1°/ Un tsunami bleu UMP-centre-"divers droite" remportant entre 1125 et 1155 cantons (sur les quelques 1900 en jeu) soit de 2250 à 2310 conseillers et conquérant 25 départements, soit désormais 66 aux mains de la droite contre 41 auparavant. La gauche perd en définitive près de la moitié de ses 59 présidences sortantes (acquises notamment suite aux très bons résultats de 2008 et 2011) ; y compris des bastions tels que les Côtes-d'Armor en Bretagne (à gauche depuis 1976) ou encore le Nord de Martine Aubry (SFIO puis PS depuis 1945 sauf 1992-98), l'Essonne de Manuel Valls et les Bouches-du-Rhône (toujours à gauche depuis l'après-guerre) secouées par l'affaire Guérini, les Deux-Sèvres de Ségolène Royal et la Corrèze de François Hollande mais aussi la Creuse en Limousin (rapprochant un peu plus cette terre occitane progressiste et antifasciste du passage à droite aux régionales de décembre... pour la première fois de son histoire en tant que région administrative) ; ainsi que l'un des deux derniers départements dirigés par le PCF : l'Allier (il conserve le Val-de-Marne). Un seul département, la Lozère (Occitanie), passerait a priori de droite à gauche.

    2°/ Une vague bleue marine FN qui voit l'élection de 62 conseillers départementaux là où depuis 1985 le parti du clan Le Pen n'en avait jamais obtenu que quelques uns de-ci de-là, les élections de circonscription à deux tours n'étant alors "pas son truc" (le seul conseiller sortant, Laurent Lopez, est cependant battu à Brignoles dans le Var : poursuite dans la "tradition" frontiste du one-shot ?). Aucun département (qui aurait été son premier exécutif supra-municipal) n'est conquis ; mais dégager une majorité pourrait bien être un casse-tête - pour ne pas dire impossible - dans plusieurs comme par exemple le Vaucluse provençal (12 conseillers pour la gauche, autant pour la droite, 6 pour le FN et 4 pour la Ligue du Sud du clan Bompard, ex-FN mais en relations exécrables avec les Le Pen), ou encore le Gard... Ce qui devrait forcément questionner la ligne "ni-ni" de Nicolas Sarkozy, la droite devant obligatoirement choisir entre s'allier avec (ou carrément laisser gagner, dans le Gard) la gauche... ou pactiser avec le Front National.

    Sur les résultats du second tour des départementales

    À qui profite le crime est donc une question qui vient de recevoir une réponse claire et définitive : à ceux qui n'ont jamais accepté qu'en 2012 une (courte) majorité des masses populaires les ait sanctionnés en portant au pouvoir une gauche certes bien molle et qui (à vrai dire) n'en demandait pas tant (ne sachant trop que faire par la suite) ; chose qu'ils ne croyaient plus vraiment possible (au niveau "national" du moins) depuis 2002 ; et qui œuvrent depuis lors à la "reconquête" d'un pouvoir qu'ils estiment "usurpé"...

    C'est une vieille complainte entendue et ré-entendue qui est définitivement brisée sous nos yeux ; la vieille complainte de droite voulant que le FN soit une "créature de Mitterrand" et "n'ait jamais servi que la gauche" (comme si c'était un socialiste qui avait été élu par 82% en 2002 face à Le Pen père...), recyclée à présent par Sarkozy sous la "tonitruante" formule du "FNPS". Ce que sert le FN (et réciproquement) depuis maintenant 30 ans c'est la droite... et la droitisation de la "gauche" elle-même ; autrement dit le parti du MEDEF et du CAC40. On en observera un exemple particulièrement flagrant dans le Nord, département où il a certes mis la main sur un électorat populaire autrefois acquis au PS ou au PC mais où il n'obtient à l'arrivée aucun élu... et qui passe à droite, pour la deuxième fois seulement au cours des 100 dernières années.

    Mais passons : c'est quoi qu'il en soit un jeu dangereux, qui pourrait bien profiter un jour... au crime lui-même, avec une Marine Le Pen s'installant à l’Élysée. Notre "soulagement" d'avoir vu le Front National à "seulement" 25% dimanche dernier nous ferait presque oublier le "choc" ressenti lorsqu'en 2002 Jean-Marie Le Pen se qualifiait au second tour de la présidentielle... avec "juste" un "petit" 16,86% ! Un FN au pouvoir qui pourrait bien (d'ailleurs) ne pas être un "accident", mais totalement et précisément ce que le Grand Capital tricolore veut - ce que les nécessités de l'époque lui imposent de vouloir : on imagine très mal un tel parti prenant le pouvoir si la majorité de la classe dominante ne le veut pas ; de manière "révolutionnaire" contre celle-ci (aucun parti fasciste n'a jamais fait cela) ; et après tout "exploser en vol" un "phénomène" politique de ce type est tout sauf difficile pour les détenteurs du Capital donc des moyens de communication (que ce soit en opposant de vrais contradicteurs à son programme que l'on dit si "absurde", en arrêtant de dire à ses électeurs que "quelque part ils ont raison", en dévoilant un ou quelques bon(s) scandale(s) qui ne manquent certainement pas dans les tiroirs ou encore en attisant les dissensions internes comme - déjà - en 1999 avec Mégret ; l'exemple italien avec Berlusconi et la Ligue du Nord montrant bien que même des "phénomènes" puissamment installés depuis près de 20 ans peuvent ainsi être "explosés" si la majorité de la bourgeoisie n'en veut plus dans le paysage politique). Une démarche active de démolition du "phénomène Bleu Marine" qui seule pourrait à ce stade inverser la tendance, et que nous ne voyons hélas guère poindre à l'horizon.

    Les deux prochaines années puis les cinq suivantes nous en diront plus. Le "plan" à l'heure actuelle semble être d'installer le Front dans la "niche socio-électorale" qui était celle du PC au début de la Ve République (ce sur quoi les bureaux de vote où il cartonne sont sans équivoque) : une expression/canalisation des classes populaires et de leur mécontentement, quitte à faire de gros scores mais sans cependant jamais accéder au pouvoir – et un "PC" qui, contrairement au véritable des années 1960-70, passerait son temps à gueuler contre les "Arabes" et non contre les patrons et l'exploitation, qui ne mettrait jamais (bien évidemment) des millions de travailleurs en grève et dont les électeurs voteraient à droite et non socialiste au second tour, autrement dit le rêve de tout capitaliste qui se respecte !

    Mais jusqu'où pourrait mener la convergence entre les nécessités bourgeoises de l'époque et le "relooking" entrepris par Marine Le Pen, reste un terrible point d'interrogation. Une Union européenne à (désormais) 28 pays qui bat de l'aile, avec de plus en plus de personnes (tant keynésiennes que libérales !) pour considérer que l'euro fait partie du problème et non de la solution, qu'il faudrait peut-être une Europe "à plusieurs vitesses" etc. etc. ; une concurrence économique chaque jour grandissante des pays "émergents" et la menace militaire du djihadisme ; une crise générale et planétaire du capitalisme qui pousse des centaines de milliers de migrants à l'assaut du continent et, à l'intérieur même de ce dernier, engendre l'exclusion qui appelle elle-même au maintien de l'ordre : autant de problématiques bien réelles et concrètes qui ne peuvent que faire du FN (d'un point de vue bourgeois) un acteur politique "intéressant", qui "vaut au moins la peine qu'on l'écoute".

    Mais n'épiloguons pas outre mesure. Nous conclurons en republiant rapidement ici un point d'analyse développé dans notre réaction aux résultats du premier tour, et qu'il faut bien intégrer pour la compréhension communiste du système politique bourgeois dans lequel nous vivons :

    "Comme nous avons déjà eu l'occasion de l'écrire, le Front National est déjà pour ainsi dire 20% au pouvoir depuis le 21 avril 2002, peut-être même 25% au pouvoir depuis les élections de l'année dernière et il le sera selon toute vraisemblance à 50% en 2017.

    (en effet) Le principe dans un régime parlementaire bourgeois (à moins d'abolir celui-ci, autrement dit d'instaurer le fascisme "pur et simple" comme en Allemagne en 1933 ou en Italie à partir de 1928) c'est qu'aucune force politique n'a jamais le pouvoir "à 100%" : les autres ont toujours d'une manière ou d'une autre des "niches" de contre-pouvoir, ne serait-ce qu'au niveau local, et (exercée à partir de ces "bases") une part d'hégémonie intellectuelle sur la société civile. Dans les années 1960, le gaullisme n'était ainsi pas "100% au pouvoir" mais plutôt (disons) "à 60 ou 70%" : les autres forces politiques, notamment la gauche non-communiste (FGDS) et (surtout) le social-républicanisme PCF, contrôlaient un grand nombre de municipalités et exerçaient une influence certaine sur la société (et donc sur la politique) de l'époque. En 2007 Sarkozy a remporté la présidentielle (sur le programme de Patrick Buisson...) et nous nous sommes dits "aïe", mais ensuite les législatives ont vu un net recul de la droite (345 députés contre 398 en 2002) et une nette progression de la gauche (227 contre 178), la défaite de "poids lourds" comme Alain Juppé à Bordeaux etc., suivies de municipales et de cantonales (2008) également très mauvaises pour la majorité présidentielle comme d'ailleurs tous les scrutins par la suite jusqu'en 2012 : il est évident que le quinquennat aurait été très différent (beaucoup plus conforme à nos craintes) si l'Assemblée de 2007 avait été "bleue horizon" et toutes les échéances suivantes du même tonneau. En revanche, le quinquennat précédent (2002-2007) et l'élection de Sarkozy à l’Élysée elle-même (après 4 ans de "résistible ascension") avaient été clairement placés sous le signe de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002.*

    Comprendre cela c'est comprendre les concepts que Gramsci appelle hégémonie et société civile : le règne de la bourgeoisie sous le capitalisme ne repose qu'exceptionnellement sur la seule force et la terreur brute ; il repose beaucoup plus généralement sur le fait que la bourgeoisie a su créer une adhésion autour de son programme (même le fascisme "total" avec parti unique, terreur répressive ouverte, persécutions racistes etc. repose sur la construction préalable d'une certain adhésion !)... ou de plusieurs programmes "concurrents" mais tous bourgeois (non-révolutionnaires), si bien qu'au final 99% de la population adhère à un projet de société capitaliste ou un autre.

    À l'heure actuelle il est possible de dire qu'un "consensus" bourgeois existe autour d'un programme socio-économique social-libéral, en quête d'un "juste milieu" entre Keynes et Friedman, "il faut répartir justement la richesse mais pour cela il faut d'abord la créer" (et puis "faut se mettre un petit peu au boulot aussi"...), ceci incluant même le Front National (mais pas le Front de Gauche, clairement keynésien) ; et que les véritables clivages portent en réalité sur 1°/ le reproche fait aux autres forces de ne pas avoir trouvé le fameux "juste milieu" (d'être trop libérales ou trop "socialistes"), bien qu'elles s'en réclament elles aussi tout autant, 2°/ la longueur de la matraque (répressivité policière) vis-à-vis des "masses dangereuses" populaires, 3°/ (un peu dans le même esprit) des débats "de société" tels que le droit (ou non) des personnes homosexuelles à fonder une famille, et 4°/ la place de l’État français au sein de l'Union européenne et vis-à-vis de l'impérialisme américain, d'institutions de la "mondialisation" économique telles que le FMI, la Banque mondiale, la BCE etc. ; les "fondamentaux" de l'idéologie républicaine bleu-blanc-rouge faisant largement trait d'union entre tous ces courants.

    Le programme dominant (généralement "comme par hasard" celui dont l'immense majorité de la bourgeoisie a besoin à l'instant t) est celui qui aura su créer la plus large adhésion autour de lui (non pas "sur du vent" ou par du "bourrage de crâne", mais déjà parce qu'il correspond aux exigences concrètes du présent pour l'ordre social capitaliste) ; mais il est toujours d'une manière ou d'une autre influencé par les autres (qui représentent aussi des "choses auxquelles la bourgeoisie doit penser" à l'instant t), à proportion du rapport de force (qui exprime la "prégnance" de ces "questions" sur le moment).

    C'est dans ce sens qu'il est possible de dire que si le Front National reçoit l'adhésion de 20 ou 25% ou plus de la population, commence à remporter des collectivités locales conséquentes etc. etc., il est déjà "à 25% au pouvoir". Si demain (en 2017) l'élection présidentielle se solde par l'élection du candidat UMP face à Marine Le Pen par 55% contre 45%, il est clair que le FN sera "à moitié au pouvoir" et que le quinquennat sera bien au-delà des pires craintes que nous pouvions avoir en 2007. Ce sera bien sûr très différent d'un FN "à 20-25% au pouvoir" comme c'est le cas actuellement et depuis une douzaine d'années (et notamment sous la présidence de Sarkozy) ; l'on pourra clairement parler d'ambiance semi-fasciste (comparable à la Russie de Poutine par exemple) ; et un FN "à 80% au pouvoir" serait clairement un régime de type fasciste (même si un semblant de parlementarisme multipartiste était maintenu, ce qui est plus que probable... même Vichy ne l'avait pas vraiment aboli et l'Italie de Mussolini fonctionna ainsi de 1922 jusqu'en 1929 !)."

    Le fascisme en fRance ne peut s'installer que selon des voies qui lui sont propres, sans condottiere baroque à l'italienne ni caudillo militaire appuyé sur l’Église à l'"espagnole", ni chef germanique porté sur un bouclier à l'allemande. Il a notamment besoin, comme "pivot", de cette incontournable notabilité locale conservatrice (aujourd'hui UMP-UDI) ou droite-de-la-gauche (hier le Parti radical, aujourd'hui le PS type Rebsamen) à côté d'un "centre d'hégémonie" ultra-réactionnaire décomplexé (aujourd'hui moins le FN, qui est avant tout un réceptacle électoral, que les Zemmour et compagnie) ; avec le "parti policier" (dont les cadres se retrouvent généralement dans les loges maçonniques de droite, très actif - on s'en souvient - au début des années 2000 dans l'offensive idéologique sécuritaire qui devait conduire au 21 Avril ainsi que dans la "résistible ascension" de Nicolas Sarkozy entre 2004 et 2007) et le "parti militaire" (républicanisme conservateur catholique) éventuellement en appui.

    Et les masses populaires d'Hexagone, non tant (comme toutes les cartes le montrent) celles qui sont vraiment reléguées-périphérisées** en ghetto urbain (à colonies intérieures) ou en quart-monde rural profond que celles qui se sentent prises entre périphéries et "métropole mondialisée", et non tant dans les territoires pauvres que dans ceux marqués par une forte inégalité, ces masses populaires délaissées par une gauche qui a toujours voulu "changer la vie" à partir des Centres et qui est devenue (de ce fait) le parti des bobos et des travailleurs intellectuels centrurbains, sont là pour fournir les troupes électorales nécessaires.
     
    [Puisque nous avions parlé : au Pays Basque où 5 binômes de gauche abertzale (EH Bai) s'étaient qualifiés pour le second tour (tous en duel) sur 11 cantons au total, celui qui faisait face au Front National (canton Nive-Adour) remporte largement le scrutin avec 78% des voix tandis que les autres sont (malheureusement) tous battus par leurs adversaires de droite ou du Modem, mais avec des scores tout de même (plus que) respectables allant de 38% (Bidache/Saint-Palais) à plus de 45% à Saint-Jean-de-Luz (44,7% en Ustaritz-Nive-Nivelle, 42,9% en Montagne basque). Au final, ce sont donc deux conseillers progressistes et affirmateurs du Peuple basque qui siégeront à Pau et plus de 24.000 suffrages recueillis pour 103.000 habitant-e-s inscrit-e-s sur les listes électorales sur les 5 cantons (abstention entre 38,77 et 50,69%).

    Ce sont peut-être (sans doute même) des socedems, des réformards etc. etc. tout ce que l'on voudra, mais cela ne peut néanmoins que nous réjouir dans un contexte où le Front National, longtemps quasi-inexistant sur ces terres un peu conservatrices mais hermétiques à l'extrême-droite, progresse et s'implante car le système France avec son caciquisme républicain droite-gauche "traditionnel" y pourrit sur pied comme partout ailleurs : un pourrissement qui engendre un attrait pour les sirènes populo-fascisantes (en un mot : pour l'idéologie française +++) mais qui voit aussi, dans ce cas précis, une libération des énergies et de la conscience de soi débouchant sur une affirmation progressiste en tant que Peuple périphérisé – en s'emparant de thématiques populaires  qui, ailleurs, sont trop souvent abandonnées au populisme d'extrême-droite (dignité et qualité de vie, environnement, "respect du petit peuple d'en bas", "vivre, travailler et décider au pays" etc. etc.).

    Le même phénomène s'observe également en Kreiz Breizh (Bretagne centrale, Poher), cœur de la périphérisation bretonne où le mouvement de Christian Troadec (centre-gauche catho-humaniste) qui remporte le canton de Carhaix-Plouguer avec 66,71% ne peut être sérieusement qualifié de réactionnaire ni de fasciste, et où l'extrême-gauche NPA qui a fait un très bon score de 16,77% au premier tour (remportant la troisième place !) est plutôt bien "éveillée" sur la question bretonne... Cela ne peut que nous faire mesurer l'immense chemin qu'il nous reste à parcourir en Occitanie, partagée entre ses territoires qui se livrent en masse au FN et ceux qui "résistent" encore, mais le plus souvent hélas au profit du caciquat traditionnel ("PS cassoulet" ou PRG, UDI/centre radical ou démocrate-chrétien ou UMP "chiraquienne", "communisme rural" pepponesque etc.).]

    Sur les résultats du second tour des départementales


    * Ce point ayant soulevé les interrogations de certains camarades, il convient de clarifier :

    1°/ Il ne s'agit pas d'un raisonnement "électoraliste". Les résultats électoraux ne sont sans doute pas l'instrument "parfait" pour mesurer le "degré d'hégémonie" de tel ou tel courant de pensée bourgeois, mais ils sont néanmoins le meilleur dont nous disposions : le "reflet" le plus "fidèle" de l'influence que telle ou telle conception bourgeoise de la société capitaliste exerce sur les masses populaires (autant que les élections de l'année dernière et de cette année sont une alerte rouge de par l'hégémonie intellectuelle réactionnaire et fascisante qu'elle traduisent).

    2°/ Cette hégémonie de tel ou tel courant (construite par les moyens de propagande "lourds" dont disposent les détenteurs du pouvoir économique) est déterminée par les nécessités et les périls que "ressent" la classe capitaliste à l'instant t ; mais aussi bien sûr par l'activité réelle-concrète des masses au même instant, la manière dont elles arrivent à "peser dans la balance" - selon une compréhension dialectique (unité relative des contraires) de la politique sous le capitalisme. L'on sait par exemple que des classes travailleuses exploitées fortement organisées et combattives créent une tendance à l'hégémonie de la GAUCHE bourgeoise, social-démocrate ou en tout cas réformiste ; tandis que (comme actuellement) des masses populaires atomisées, individualistes, "sommes d'individus" juxtaposés et passifs (attendant le "sauveur") favorisent l'hégémonie du populisme de droite et/ou du fascisme proprement dit. De même, la bourgeoisie de droite (généralement très majoritaire à l'intérieur de sa classe, mais beaucoup plus difficilement dans les classes populaires) peut être tentée de "jouer" avec l'électorat que sa cousine populo-fascisante parvient à mobiliser ; préférant par exemple que celle-ci hégémonise les territoires populaires plutôt que ce soit la gauche ou ("pire" encore) les révolutionnaires ; mais ce petit jeu peut-être un jeu dangereux car le jour où la bourgeoisie populo-fascisante se retrouve à pouvoir lui opposer une majorité d'électeurs, elle sera alors terriblement prise au piège. Dans certains cas comme en Allemagne ou dans l’État espagnol au début des années 1930, selon les classes sociales populaires ou moyennes et/ou les régions, les deux hégémonies ("de gauche" et "de droite", sans oublier un mouvement communiste au sens large tout sauf négligeable) peuvent coexister dans un face-à-face d'une tension insoutenable ; conduisant tôt ou tard soit à l'instauration d'une politique réformiste radicale ouvrant forcément une situation révolutionnaire, soit à un fascisme "pur et dur" de dictature terroriste ouverte qui anéantit le "peuple de gauche"... et "sa" bourgeoisie réformiste.

    3°/ Par "100% au pouvoir" nous entendons une situation comme celle de l'Allemagne dès 1933, de l'Italie à partir de 1928-29 ou de l’État espagnol après la victoire Franco, où le parti ou mouvement fasciste ou ultra-réactionnaire au pouvoir a interdit légalement l'expression organisée des autres conceptions bourgeoises (et non simplement laminé/marginalisé celles-ci par toutes sortes de moyens, comme ce serait le cas actuellement en Russie), ne jugeant pas utile de maintenir même une apparence de "pluralisme" politique de la classe dominante. Les autres courants de pensée bourgeois ne sont alors (bien sûr) à même d'exercer aucun "contre-pouvoir" dans la manière dont la société capitaliste est gérée (après un certain temps cependant, un certain "pluralisme" peut ré-émerger au sein même de la seule force politique autorisée, comme ce fut le cas dans - disons- les 15 dernières années du franquisme ou du salazarisme). Ce type de régime intervient généralement après une situation de guerre ("Espagne") ou de quasi-guerre civile (Biennio rosso italien), ou à titre "préventif" lorsqu'une telle situation semble imminente (Allemagne ou Portugal). C'est là ce que nous appelons le fascisme "pur et dur" et cela n'existe pratiquement nulle part dans le monde à l'heure actuelle (même en Chine existent en réalité 9 partis et le Parti pseudo-"communiste" compte de nombreux courants qui sont pratiquement des "partis internes" de fait) : au cours de la seconde moitié du 20e siècle, l'idée d'un "pluralisme" au moins apparent et fermement maintenu "dans le cadre" de l'idéologie capitaliste semble s'être imposée aux décideurs du Grand Capital.

    4°/ Par "99% de la population (qui) adhère à une conception bourgeoise ou une autre" nous entendons bien sûr aujourd'hui et en "Occident". Nous avons peut-être quelque peu exagéré, peut-être ne s'agit-il que de 96%, mais nous avons voulu signifier par là "beaucoup". Au jour d'aujourd'hui, même les forces que nous considérons (de manière positive) représenter une certaine "poussée" et "rupture" avec l'ordre social établi, que ce soient l'extrême-gauche "coco bien dure"/trotskyste/libertaire ou encore les forces progressistes radicales d'affirmation des Peuples, restent encore très largement subordonnées aux grands courants idéologiques de la gauche bourgeoise (que ce soit "universaliste" ou républicaine-patriotarde) et même de la bourgeoisie en général puisque par exemple, comme nous avons pu l'évoquer au sujet des questions internationales, elles prennent très souvent position en fonction de ce que pense telle ou telle force bourgeoise, pour penser ou (plus généralement) ne surtout pas penser comme elle.
    Il est cependant bien évident qu'à d'autres époques de l'histoire (nous pensons notamment à l'entre-deux-guerres-mondiales et à la fin des années 1960/ années 1970), beaucoup plus que quelques % des masses populaires ont pu se trouver "hors du cadre" politique strictement "balisé" par la classe dominante. Il faut alors (à celle-ci) "ramener" de toute urgence ces personnes "dans le rang", soit par le réformisme de gauche soit par le populisme de droite ou le fascisme "révolutionnaire" (selon ce qu'elle juge le plus adapté...), sans quoi les choses peuvent très vite s'accélérer et déboucher sur une situation révolutionnaire (l'on peut considérer que l'Italie des années 1970 ou encore l’État espagnol de 1975-80 ont approché une telle situation et que le Portugal de 1974-76 l'a carrément connue ; on pourrait encore citer la Grèce du début des années 2010, les choses ayant été "canalisées" depuis par Syriza et dans une - heureusement - moindre mesure par Aube Dorée). Et il est bien sûr tout aussi évident que de telles situations se reproduiront à l'avenir - la propre crise du capitalisme y travaille et l'activité concrète des révolutionnaires aussi.

    5°/ Concernant le fait qu'existe entre les principaux partis de la bourgeoisie un consensus autour d'un "juste milieu" social-libéral "ni Keynes ni Thatcher", c'est la réalité et cela correspond (là encore) aux exigences et aux nécessités du Capital pour le maintien de son taux de profit : "libérer la compétitivité" en réduisant les "charges" sur les entreprises, "en finir" avec un "certain soviétisme" hérité de l'époque où le mouvement ouvrier était fort et pesait dans la balance, mais ne pas générer non plus 50% de démunis car la production (pour que sa valeur soit réalisée) doit bien être vendue ! Les clivages à ce niveau-là repose entièrement sur le fait que chaque parti bourgeois considère représenter ce "juste milieu", tandis que les autres s'en écarteraient : le PS va dire que lui a trouvé le "juste milieu" tandis que la droite est "ultra-libérale", Mélenchon "soviétique" et le FN "fasciste" ; l'UMP va considérer qu'elle a trouvé le "juste milieu", que la gauche est "soviétique" à des degrés divers et le FN du même tonneau ; les centristes vont penser en substance la même chose de la gauche et du FN mais aussi que l'UMP est trop "thatchérienne" ; et le FN va considérer que la droite et le PS (l'"UMPS") sont "libéraux" et "euro-mondialistes" mais que Mélenchon est trop "soviétique". Seul le Front de Gauche va se situer en dehors de ce consensus sur une affirmation clairement keynésienne, un programme "Mitterrand 81". Mais bien sûr, il s'agit là d'un clivage et il en existe beaucoup d'autres : la "longueur de la matraque" plus ou moins répressive ou "compréhensive" dans la gestion des classes populaires, ou encore le rapport à l'Union européenne (est-elle au service ou au contraire un frein au fameux "juste milieu" et à la prospérité du capitalisme bleu-blanc-rouge ?).

    ** Dans ces périphéries profondes, ce qui caractérise le comportement électoral est plutôt le clientélisme.

    Les périphéries profondes urbaines (banlieues ghettos), où la participation est généralement faible, votent traditionnellement pour la gauche (PS ou PC) qui est l'interlocuteur "historique" (antiracisme bourgeois des années 1980), bien qu'un certain retournement vers le centre-droit s'observe depuis quelques années - d'abord parce que la gauche a beaucoup trahi et écœuré et que beaucoup de gens considèrent "ne plus être sa propriété" (sans pour autant pouvoir voter pour la droite dure, et encore moins pour le FN), ensuite parce que tend à se développer une culture de petit entrepreneuriat et de "s'en sortir par soi-même" qui rejoint une ligne sociale-libérale de centre-droit (sociale-libérale car on n'oublie pas non plus d'où l'on vient), enfin parce que la droite modérée passe pour la force politique la moins "laïcarde" et islamophobe, ce qui séduit les personnes musulmanes.

    Les périphéries profondes rurales, où la participation est au contraire plus élevée que la moyenne, votent centriste (gauche ou droite très modérées, souvent "divers" - non-affiliés à un grand parti - voire "sans étiquette") 1°/ d'abord parce que l'électorat populaire catholique a évolué depuis un demi-siècle de la droite conservatrice vers un centre "humaniste", voire vers le centre-gauche (Grand Ouest), 2°/ ensuite parce que (localement) l'héritage radical de centrisme républicain "pragmatique" reste encore vivace, donnant un vote soit directement pour le PRG (cela existe encore) soit pour un "PS cassoulet" soit encore pour un centre-droit "chiraquien", et enfin (et surtout) 3°/ parce que l'élu réputé centriste ou "sans étiquette" sur l'échiquier politique saura "parler avec tout le monde" au niveau supérieur (régional et hexagonal) pour obtenir des choses pour sa commune, son canton ou sa circonscription. On notera aussi très localement (voir carte) de bons scores ruraux du Front de Gauche, héritier d'un socialisme rural "tendance dure" voire d'un "communisme rural" que le PCF avait su implanter en son temps - c'est en particulier le cas dans l'Allier, en Auvergne et Limousin ainsi que dans les Cévennes, mais aussi dans l'arrière-pays... de la riche et droitière Côte d'Azur.

    Tous ces territoires - urbains comme ruraux - sont donc ceux d'un certain caciquisme politique. Mais si l'on parvient à rompre les parois de verre de ce caciquisme ainsi que de certaines valeurs conservatrices héritées du passé, c'est sans doute de là que peuvent jaillir les plus fortes valeurs positives et finalement révolutionnaires - déjà parce que c'est là que l'intérêt à ce que "tout change pour de bon" est le plus grand !


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  • 500 personnes à Tolosa et plusieurs milliers (peut-être 5.000 voire plus) pour une très très belle manif à Paris :


    Manif contre tous les racismes et le fascisme - l'égalité ou rien : photos

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    Contre tous les racismes et le fascisme - l'égalité ou rien : photos


    Il y a eu aussi environ 200 personnes à Strasbourg : photos et vidéos sur le site la Feuille de Chou

    Manif contre tous les racismes et le fascisme - l'égalité ou rien : photos

    Quant aux élections départementales qui se tenaient ce dimanche, elles se sont bien sûr et encore une fois terminées sur un succès du désormais incontournable Front National. Nous ne pouvons que vous inviter à lire et/ou relire nos analyses suite aux municipales et aux européennes, auxquelles il n'y a pas grand-chose à ajouter :

    Élections municipales du 23 mars 2014 - premières analyses

    Municipales - analyse des résultats du second tour

    Et hop ! (Valls nommé à Matignon dans la foulée)

    Résultats des élections européennes : "séisme politiiiiiique !!!"

    Un succès cependant (cette fois-ci) à quelque peu relativiser puisque les ~ 25-26% du parti lepéniste le placent en deuxième position (alors que les sondages depuis plusieurs mois l'annonçaient en tête avec près ou plus de 30%) ; devant le PS (~ 21%, peut-être 25% ou plus - donc peut-être devant le FN - avec ses alliés PRG etc., total des gauches à 35-36%) mais nettement derrière le tandem UMP-UDI qui caracole en tête avec 30% ou plus (total des droites non-FN 36-38%). Des chiffres certes (et comme toujours) à relativiser par le taux d'abstention, qui s'élève à près de la moitié des inscrits (soit dans les faits plus de 60% des personnes en âge de voter, et plus encore dans les territoires les plus populaires). Mais cela pourrait bien être - précisément - la confirmation de toutes nos analyses des articles en lien ci-dessus : à qui profite le crime de la montée et des "séismes politiques" frontistes...

    Sur BFM TV les commentateurs parlent déjà de "grande victoire de Nicolas Sarkozy" et le second tour s'annonce avec... plusieurs centaines de duels UMP-FN (= victoires UMP assurées) - 85 cantons auraient déjà été gagné par la droite, lui donnant 170 élus dès ce soir de premier tour contre 44 (22 cantons) pour la "large gauche" tandis que le FN aurait remporté quant à lui 3 cantons (le Pontet dans le Vaucluse et Fréjus dans le Var, deux villes déjà gagnées aux municipales, + Vic-sur-Aisne en Picardie), soit 6 élus.

    [Résultats à peu près définitifs lundi matin : FN 25,12% ; PS ou Union de la Gauche 21,2% mais "le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll insiste pour comptabiliser les alliés" (en fait le PRG et les "divers gauche" ) ce qui porterait le score à un peu plus de 28% (donc devant le Front National) ; total des gauches 36,34% (Front de Gauche ou PC ou PG 6,1%, EELV un peu plus de 2%) ; UMP ou UDI ou binômes UMP-UDI ou Union du Centre 29,5% ; total des droites non-FN 37,09%. 110 cantons d'ores et déjà remportés par la droite (220 élus), 32 par la gauche (64 élus), 4 par le FN (8) et 3 par des divers (6 élus). La gauche sera absente du second tour dans 524 cantons. Il devrait y avoir au total 1536 duels dont 772 face au FN (ce qui implique donc au moins 200 duels FN-gauche), 326 triangulaires (sous réserve de désistement) dont 297 avec FN ainsi qu'une quadrangulaire (Ambazac, Limousin) PS-FN-PCF-UMP [chiffres définitifs : 1614 duels, 278 triangulaires (après 36 désistements, c'est très peu) et 13 candidatures uniques (deux binômes d'une même famille politique, l'un s'est retiré) ; FN présent dans 1107 cantons dont 256 triangulaires ; la quadrangulaire à Ambazac (Limousin) n'aura pas lieu, devenant triangulaire après le désistement du binôme PCF ; 682 duels gauche-droite, 538 droite-FN, 294 gauche-FN, 39 droite-droite et 36 gauche-gauche.]

    À noter (en prenant comme comparatif, c'est-à-dire comme élections de circonscriptions et d'étendue hexagonale les législatives de 20022007 et 2012, les cantonales étant précédemment par moitié des cantons) que si le FN explose effectivement, le "total des gauches" reste dans sa fourchette "normale" de 35-40% au premier tour (37,26% en 2002, 35,56% en 2007 et 39,86% en 2012) : ceux qui s'"effondrent" sont l'"extrême-gauche" (avec un ridicule 0,06%, à peine plus de 12.000 voix : une possible explication ici ?) ainsi que (à l'intérieur du total des gauches) les Verts (qui faisaient 4,5% en 2002, 3,25% en 2007 et 5,46% en 2012) et dans une moindre mesure le Front de Gauche, autrement dit la social-démocratie de notre époque, le Modem (0,37% contre 7,6% en 2007 et encore 1,77% en 2012) et puis... la droite non-FN qui faisait 43,31% en 2002, 45,57% en 2007 et 34,66% en 2012 mais dans un contexte de "vague rose" (la "vague bleue" actuelle fait donc à peine mieux !)... C'est donc bel et bien sur l'électorat de cette dernière que semble mordre prioritairement le Front National "modernisé" de Marine Le Pen (tandis qu'en parallèle le "peuple progressiste" disparaît électoralement) ; comme cela s'était d'ailleurs également observé entre les cantonales de 2008 et 2011 (le FN passant de moins de 5 à plus de 15% tandis que la droite reculait de plus de 40 à moins de 32%, le total des gauches restant dans une même fourchette de 47,77 et 48,97%) ; et si l'on regardait en détail les bureaux de vote où le Front fait ses meilleurs scores, l'on trouverait certainement des bastions PS-PC des années 1980 mais aussi et surtout la carte exacte des bureaux où Sarkozy écrasait Ségolène Royal en 2007 - une droitisation des classes populaires blanches qui a simplement poursuivi sa radicalisation ! Ce sont également des élus de droite qui ont permis l'élection de deux candidats FN au Sénat en septembre, et le parti lepéniste ou ses satellites (Rassemblement Bleu Marine) "débauchent" régulièrement à l'UMP et même à l'UDI : on voit bien là où se situe la porosité principale, bien que l'électorat trahi et écœuré par la gauche ait aussi un rôle très important (en se tournant directement vers le Front ou en s'abstenant, ce qui le fait forcément monter).

    Ceci ne devrait toutefois pas empêcher l'UMP-UDI de remporter un grand succès au second tour de dimanche prochain, avec le report d'une partie des voix de gauche en cas d'élimination de celle-ci ou de triangulaire avec la droite en tête (retrait de beaucoup de binômes de gauche dans ce cas de figure), en plus des "classiques" duels droite-gauche où elle part largement favorite (reports FN non-négligeables en perspective). À qui profite le crime disions-nous... De toute façon, comme nous avons déjà eu l'occasion de l'écrire, le Front National est déjà pour ainsi dire 20% au pouvoir depuis le 21 avril 2002, peut-être même 25% au pouvoir depuis les élections de l'année dernière et il le sera selon toute vraisemblance à 50% en 2017*.]

    [Autre information : au Pays Basque Nord, la gauche (modérée) abertzale qui cartonne aux élections depuis quelques années est avec plus de 16% la troisième force politique locale et sera présente au second tour dans 5 cantons (Bidache-Amikuze-Oztibarre, Nive-Adour, Saint-Jean-de-Luz, Montagne basque et Ustaritz-Nive-Nivelle). Elle affrontera même en duel, dans le canton Nive-Adour... le Front National : dans cette configuration, il est évident qu'une déculottée de ce dernier ne pourrait que nous combler d'allégresse !

    En Bretagne, dans le canton de Carhaix-Plouguer bastion des "affreux" Bonnets rouges "identitaires-romantiques-fourriers-du-fascisme", le désormais célèbre maire autonomiste de centre-gauche Christian Troadec est largement en tête avec 35,56% tandis qu'un binôme de sympathisants NPA et Front de Gauche remporte la... troisième place avec 16,77% (!), devant le PS (15,67%) et talonnant la droite (19%), le FN n'atteignant pas les 13% (il est de manière générale très bas dans toute la Bretagne, au Pays Basque et en Corse ; on ne peut hélas pas en dire autant en Occitanie, sauf dans la région gasco-pyrénéenne ou encore dans le secteur cévenol, le sud du Massif central en général ainsi que dans les Alpes de Provence).

    Enfin, plus que notable aussi, en Alsace, dont la fusion avec la Lorraine et la Champagne dans un aberrant "Grand Est" (négation pure et simple d'une réalité nationale millénaire...) est d'ores et déjà actée, on relève de très bons scores de l'ordre d'entre 10 et 25% des suffrages pour le mouvement régionaliste centriste (et férocement anti-fusion) Unser Land, dans une vingtaine de cantons où il était présent ; n'ouvrant cependant (malheureusement) la voie à aucun second tour. Là encore, une conscience qui monte doucement mais sûrement et de surcroît sur une ligne "sincère" et (tout du moins) démocratique, contrairement au mouvement identitaire cache-sexe de l'extrême-droite francouille "Alsace D'Abord" (au nom très alsacien comme vous pourrez le constater...), qui avait pu faire parler de lui dans les années 2000 et jusqu'en 2010.]


    * Le principe dans un régime parlementaire bourgeois (à moins d'abolir celui-ci, autrement dit d'instaurer le fascisme "pur et simple" comme en Allemagne en 1933 ou en Italie à partir de 1928) c'est qu'aucune force politique n'a jamais le pouvoir "à 100%" : les autres ont toujours d'une manière ou d'une autre des "niches" de contre-pouvoir, ne serait-ce qu'au niveau local, et (exercée à partir de ces "bases") une part d'hégémonie intellectuelle sur la société civile. Dans les années 1960, le gaullisme n'était ainsi pas "100% au pouvoir" mais plutôt (disons) "à 60 ou 70%" : les autres forces politiques, notamment la gauche non-communiste (FGDS) et (surtout) le social-républicanisme PCF, contrôlaient un grand nombre de municipalités et exerçaient une influence certaine sur la société (et donc sur la politique) de l'époque. En 2007 Sarkozy a remporté la présidentielle (sur le programme de Patrick Buisson...) et nous nous sommes dits "aïe", mais ensuite les législatives ont vu un net recul de la droite (345 députés contre 398 en 2002) et une nette progression de la gauche (227 contre 178), la défaite de "poids lourds" comme Alain Juppé à Bordeaux etc., suivies de municipales et de cantonales (2008) également très mauvaises pour la majorité présidentielle comme d'ailleurs tous les scrutins par la suite jusqu'en 2012 : il est évident que le quinquennat aurait été très différent (beaucoup plus conforme à nos craintes) si l'Assemblée de 2007 avait été "bleue horizon" et toutes les échéances suivantes du même tonneau. En revanche, le quinquennat précédent (2002-2007) et l'élection de Sarkozy à l’Élysée elle-même (après 4 ans de "résistible ascension") avaient été clairement placés sous le signe de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002.

    Comprendre cela c'est comprendre les concepts que Gramsci appelle hégémonie et société civile : le règne de la bourgeoisie sous le capitalisme ne repose qu'exceptionnellement sur la seule force et la terreur brute ; il repose beaucoup plus généralement sur le fait que la bourgeoisie a su créer une adhésion autour de son programme (même le fascisme "total" avec parti unique, terreur répressive ouverte, persécutions racistes etc. repose sur la construction préalable d'une certain adhésion !)... ou de plusieurs programmes "concurrents" mais tous bourgeois (non-révolutionnaires), si bien qu'au final 99% de la population adhère à un projet de société capitaliste ou un autre.

    À l'heure actuelle il est possible de dire qu'un "consensus" bourgeois existe autour d'un programme socio-économique social-libéral, en quête d'un "juste milieu" entre Keynes et Friedman, "il faut répartir justement la richesse mais pour cela il faut d'abord la créer" (et puis "faut se mettre un petit peu au boulot aussi"...), ceci incluant même le Front National (mais pas le Front de Gauche, clairement keynésien) ; et que les véritables clivages portent en réalité sur 1°/ le reproche fait aux autres forces de ne pas avoir trouvé le fameux "juste milieu" (d'être trop libérales ou trop "socialistes"), bien qu'elles s'en réclament elles aussi tout autant, 2°/ la longueur de la matraque (répressivité policière) vis-à-vis des "masses dangereuses" populaires, 3°/ (un peu dans le même esprit) des débats "de société" tels que le droit (ou non) des personnes homosexuelles à fonder une famille et 4°/ la place de l’État français au sein de l'Union européenne et vis-à-vis de l'impérialisme américain, d'institutions de la "mondialisation" économique telles que le FMI etc. ; les "fondamentaux" de l'idéologie républicaine bleu-blanc-rouge faisant largement trait d'union entre tous ces courants. Le programme dominant (généralement "comme par hasard" celui dont l'immense majorité de la bourgeoisie a besoin à l'instant t) est celui qui aura su créer la plus large adhésion autour de lui (non pas "sur du vent" ou par du "bourrage de crâne", mais déjà parce qu'il correspond aux exigences concrètes du présent pour l'ordre social capitaliste) ; mais il est toujours d'une manière ou d'une autre influencé par les autres (qui représentent aussi des "choses auxquelles la bourgeoisie doit penser" à l'instant t), à proportion du rapport de force (qui exprime la "prégnance" de ces "questions" sur le moment).

    C'est dans ce sens qu'il est possible de dire que si le Front National reçoit l'adhésion de 20 ou 25% ou plus de la population, commence à remporter des collectivités locales conséquentes etc. etc., il est déjà "à 25% au pouvoir". Si demain (en 2017) l'élection présidentielle se solde par l'élection du candidat UMP face à Marine Le Pen par 55% contre 45%, il est clair que le FN sera "à moitié au pouvoir" et que le quinquennat sera bien au-delà des pires craintes que nous pouvions avoir en 2007. Ce sera bien sûr très différent d'un FN "à 20-25% au pouvoir" comme c'est le cas actuellement et depuis une douzaine d'années (et notamment sous la présidence de Sarkozy) ; l'on pourra clairement parler d'ambiance semi-fasciste (comparable à la Russie de Poutine par exemple) ; et un FN "à 80% au pouvoir" serait clairement un régime de type fasciste (même si un semblant de parlementarisme multipartiste était maintenu, ce qui est plus que probable... même Vichy ne l'avait pas vraiment aboli et l'Italie de Mussolini fonctionna ainsi de 1922 jusqu'en 1929 !). 

    Contre tous les racismes et le fascisme - l'égalité ou rien : photos (+ quelques mots sur les départementales)


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  • Devant la nauséeuse atmosphère de fascisation ambiante et d'"unité nationale" qui règne à l'heure actuelle, EN AVANT POUR LA RIPOSTE POPULAIRE la plus large, unitaire, massive et autonome possible ; pour un FRONT POPULAIRE PROGRESSISTE que le fascisme trouvera toujours sur son chemin !

    http://www.vp-partisan.org/article1416.html

    Le 21 mars prochain nous appelons à manifester pour la journée mondiale contre le racisme. Cela prendra place dans un contexte marqué par l’attaque de Charlie Hebdo suivi de l’attentat antisémite de la porte de Vincennes. Nous condamnons ces meurtres et nous refusons que cela soit utilisé pour banaliser l’islamophobie et renforcer les politiques d’État racistes et liberticides.

    Nous refusons que cela soit utilisé pour légitimer les théories d’un «choc des civilisations» qui dressent des populations les unes contre les autres en raison de leur religion réelle ou supposée.

    Nous condamnons l’islamophobie et l’antisémitisme et toutes les formes de racisme comme nous condamnons les stigmatisations contre les quartiers populaires.

    Nous refusons les actes négrophobes.

    Nous refusons la chasse aux migrantEs et aux Rroms et les limitations à la liberté de circuler.

    Nous refusons toute restriction à nos capacités de résister aux politiques antisociales au nom d’une «union nationale».

    Nous refusons de nous résigner à la montée de l’extrême-droite qu’elle prenne la forme du Front national, des groupes ouvertement fascistes et agressivement islamophobes et/ou antisémites.

    Nous dénonçons les gouvernements qui ont renforcé la chasse aux sans-papiers, le quadrillage des quartiers populaires et qui contribuent pleinement à la montée du racisme et des idées réactionnaires, notamment homophobes et sexistes.

    À cela nous opposons notre volonté de vivre ensemble et notre exigence d’égalité des droits et de justice sociale.

    C’est pourquoi le 21 mars nous manifesterons ensemble en France et dans tous les pays du monde contre le racisme et contre le fascisme.

    Pas de discours, l’égalité ou rien !

    Nous exigeons :
    - la fin des contrôles au faciès
    - l’arrêt des démantèlements de camps de Rroms
    - le retrait des lois racistes dirigées contre les MusulmanEs
    - le retrait des lois liberticides et sécuritaires
    - la régularisation de touTEs les sans‐papiers avec une carte de séjour de 10 ans
    - la fermeture de Frontex, des centres de rétention et la liberté de circulation et d’installation
    - le droit de vote des étrangers

    Parce que notre indignation n’est pas sélective, nous n’oublions pas, aux côtés des victimes des attaques de Charlie hebdo et de l’Hyper-‐Cacher, les milliers de migrantEs disparuEs en Méditerranée et ailleurs, les victimes des violences policières dans nos quartiers ainsi que Rémi Fraisse, manifestant tué par la police. Nous n’oublions pas les mortEs de Gaza, de Homs, du Nigéria ou de Kobané et toutes les victimes de la guerre comme nous n’oublions pas les victimes de la violence d’extrême‐droite.

    C’est en leur mémoire que nous appelons à descendre massivement dans la rue le 21 mars prochain.

    21 mars à Paris (Barbès) et Toulouse (Empalot) : Ensemble contre tous les racismes et le fascisme, l’égalité ou rien !

    Signataires :

    À l’initiative de l’UNSP (Union Nationale des Sans-Papiers)

    UNSP (Union Nationale des Sans-Papiers), ACDR (Arts et Cultures des Deux Rives), ACLEFEU, ACORT (Assemblée citoyenne des Originaires de Turquie), ACTIT (Association Culturelle des Travailleurs Immigrés de Turquie), Act Up-Paris, AFA (AntiFasciste Action Paris Banlieue), AIDDA (Association Interculturelle de production, de Diffusion et de Documentation Audiovisuelle), AMDH — section Paris/IdF (Association Marocaine des Droits Humains), AMF (Association des Marocains en France), ARDLFM (Association pour la Reconnaissance des Droits et Libertés aux Femmes Musulmanes), ASM (Afrique Survie Migrations), ASTI93, ATF (Association des Tunisiens en France), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), Association PLUS (Papiers Liberté Unité Solidarité), Association Varec’h, ATTAC France, BAN (Brigade Anti-Négrophobie), Brigade des Mères (Sevran), Collectif 3C (Culture, Citoyenneté, Création), Collectif 8 mars pour touTEs, CAPAB (Collectif Antifasciste PAris Banlieue), CEAL (Collectif enseignant pour l’abrogation de la loi de 2004), CEDETIM/IPAM, CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants), Collectif antifa La Horde, Collectif citoyens, Collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 37, Collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici Strasbourg, Collectif de Taksim, CFPE (Collectif Féministes Pour l’Égalité), Collectif Stop le contrôle au faciès, Collectif Universel Paris 8, Collectif Urgence notre police assassine, Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, Collectif Vérité et Justice pour Wissam, Collectif Paris 18 Charles Hermite contre le racisme et l’extrême-droite, CSP17 - Foyer St Just, CSP75, CSP93, CSP95, CSP Livry Gargan, CTSP Vitry-94, Coordination Régionale Rhône-Alpes de soutien aux sans-papiers et sans droits, Commission Islam et Laïcité, DIEL (Droits Ici Et Là-bas), Droits Devant !!, EPI, ETM (Égalité Toulouse Mirail - Écoles TiersMondes46), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec TouTEs les ImmigréEs), Femmes plurielles, Femmes en Luth, Femmes en Lutte 93, Ferguson in Paris, FFR (Filles et Fils de la République), Fondation Copernic, Fondation Frantz Fanon, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires), Génération Palestine - Paris, ICAD (Comité International contre les Disparitions Politiques), IJAN (Réseau international juif antisioniste), Intégration 21, La Voix des Rroms, Les Indivisibles, Liste des Sans-Voix - Paris 18e, Lumière & Couleurs 93, MPF/HM2F (MusulmanEs Progressistes de France / HomosexuelLEs MusulmanEs de France), MTE (Mamans Toutes Égales), Même droits pour Toutes et pour Tous, MILI (Mouvement InterLuttes Indépendant), Respaix Conscience Musulmane, REMCC (Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture), Riposte antifasciste, SKB (Union Socialiste des Femmes), Sortir du Colonialisme, UJFP (Union Juive Française pour la Paix), UTIT (Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens), Voix des Femmes Migrantes, YS (Young Struggle), CNT-STE 75, Fédération Solidaires étudiantEs, Sud éducation 84, Sud éducation-Créteil, Syndicat National Solidaires Justice, Union syndicale Solidaires, Alternative Libertaire, Ensemble, EELV (Europe Écologie Les Verts), FCP (Force Citoyenne et Populaire), MJCF (Mouvement Jeunes Communistes de France), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCF (Parti Communiste Français), OCML Voie Prolétarienne.

    À Toulouse : Act Up Sud Ouest, ATTAC, CLIME, CNT, Collectif Palestine Libre, Collectif UAP 31, Coup Pour Coup 31, CREA, DAL, Égalité Toulouse Mirail, Front populaire tunisien, Solidaires 31, Solidaires Étudiant-e-s, Sud Éducation 31, Survie 31, UAT, AL, NPA, OCML VP.

     


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  • http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20150223.OBS3151/pour-le-president-du-crif-marine-le-pen-est-irreprochable.html

    Il faut dire que le zigue n'en est pas à son premier coup d'essai : en avril 2002, il considérait déjà la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle (un Jean-Marie Le Pen dont il fait mine aujourd'hui de s'indigner de l'antisémitisme) comme un "message indiquant aux musulmans de se tenir tranquilles" et qui "servirait à réduire l'antisémitisme musulman et le comportement anti-israélien"...

    Mais à part ça, on est des z'horribles z'antisémiiiiites si on a le malheur de considérer que les maos et les antifas toulousains ont eu raison de considérer (et de mettre ce considérant en action) que la représentante locale du Conseil "représentatif" n'avait rien à faire dans une manifestation antiraciste et antifasciste :

    Le CRIF n’a pas sa place dans les manifestations antiracistes à Toulouse comme ailleurs !

    Pour le président du CRIF Roger Cukierman, Marine Le Pen est "irréprochable"


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  • ... comme confirmation de toutes nos analyses (depuis des années) sur la montée du fascisme et le rôle de l'UMP dans celle-ci :

    Doubs : la moitié des électeurs UMP ont voté FN au second tour

    Selon une étude, la moitié des électeurs UMP a voté FN au second tour dans le Doubs

    À lire...

     

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  • Il convient d'abord de rappeler une information importante et (pour ainsi dire) de dernière minute : à Paris, la manifestation "Pegida" déjà prévue avant les attentats d'il y a 10 jours et contre laquelle était à l'origine appelé à une riposte antifasciste a été interdite 48 heures avant par la Préfecture de Police. Sous la pression (peut-être) de quelques bonnes (ou un peu plus intelligentes que la moyenne...) consciences lui ayant rappelé que "la stigmatisation engendre la radicalisation" et (sans doute aussi) dans la crainte omniprésente de nouvelles actions "terroristes" (surtout émanant de "loups solitaires", les pires de toutes), le Pouvoir semble avoir manifestement joué "l'apaisement" et refusé que la droite radicale ne "jette de l'huile sur le feu". À quoi bon d'ailleurs, alors que l'union sacrée est totale, que le Peuple "français" est soudé à la bourgeoisie comme jamais dans l'histoire et que toutes les mesures les plus liberticides et/ou antisociales peuvent désormais passer comme une lettre à la poste ? Ce n'était certainement pas le moment de briser le beau "consensus" en laissant s'exprimer une islamophobie primaire (rappelons encore une fois, vu le silence assourdissant qui entoure l'affaire, qu'en plus d'une centaine d'actes islamophobes depuis le 8 janvier un père de famille a été tué de 17 coups de couteau dans le Vaucluse très vraisemblablement pour le fait d'être musulman, même si les "pouvoirs publics" préfèrent évidemment mettre en avant la personnalité "déséquilibrée" de l'agresseur - forcément, un tel crime détonne avec le schéma "gentils"/"méchants"-"civilisés"/"barbares" que la bourgeoisie essaye de nous servir)...

    En revanche, le rassemblement antifasciste initialement prévu s'est bien tenu à la Fontaine des Innocents où "plusieurs centaines de personnes" (chiffres plus précis à venir) étaient présentes.

    Vous pouvez d'ores et déjà lire ici la déclaration de VP à cette occasion : Succès du rassemblement contre le racisme et l’islamophobie à Paris

    Dans le même temps, en Occitanie, quelques 300 progressistes et antifascistes étaient mobilisé-e-s à Montpellier face à une soixantaine d'identitaires islamophobes (sans affrontements toutefois, les CRS tenant bien séparés les deux cortèges).

    Il semblerait qu'un autre rassemblement "Stop islamophobie" se soit tenu à Nice mais que, non-autorisé, il ait été dispersé : http://www.leparisien.fr/societe/videos-des-centaines-manifestants-contre-l-islamophobie-dans-plusieurs-villes-de-france-18-01-2015-4457399.php

    Dans le contexte actuel, il était prévisible qu'il n'y aurait (dans les deux cas) pas beaucoup de monde et ces prévisions se sont confirmées ; néanmoins, pour être faibles, ces chiffres sont loin d'être insignifiants lorsque l'on sait que la "gauche de la gauche" (NPA, CNT, Front de Gauche, syndicats etc.) qui envoie toujours (d'habitude) quelques troupes en renfort dans les manifs antifascistes est cette fois-ci totalement paralysée face à "l'unité nationale" et n'a fait que de la figuration (à Paris le rassemblement reposait totalement sur l'Action antifasciste Paris-Banlieue et les maoïstes de VP et du PCmF, et à Montpellier pareillement sur quelques petits collectifs).

    Le NOYAU DUR de la résistance aux temps qui courent est là et bien là ! La lutte qui s'annonce est une lutte prolongée et, tels les opposants à l'"union sacrée" et à la Grande Boucherie de 14-18 il y a un siècle (elle-même matrice de tout le reste, pour ainsi dire) ou encore les anti-guerre US des années 2001-2003, nous sommes conscients d'être très minoritaires mais nous savons aussi que d'ici quelques années, l'évidence devant l'Histoire sera que nous avons eu raison !

    Les revers subis par l'extrême-droite ce même jour (interdiction à Paris et seulement 60 personnes à Montpellier), quant à eux, ne doivent selon nous pas tromper : loin d'une "opinion" et d'un État français qui se seraient subitement réveillés "progressistes" (loin, en somme, des délires du 'p''c''mlm'), il s'agit tout simplement de la fin d'un cycle pour les officines fascistes islamophobes à la "Riposte laïque" et autres Blocs Identitaires, dont il ne faut pas oublier que le rôle (en plus de nervis) est avant tout celui de diffuseurs d'idées et de mobilisation réactionnaire dans les masses. Difficile, dès lors, de mobiliser... lorsqu'ils ont pour ainsi dire accompli leur mission, lorsque leurs idées sont pour ainsi dire au pouvoir et des dizaines de millions de personnes mobilisées et soudées au Grand Capital (le but du fascisme...) contre "l'ennemi intérieur" pointé par eux depuis des années. Fin d'un cycle... et début d'un nouveau : les prochaines échéances électorales (jusqu'en 2017) seront des triomphes pour la droite la plus "décomplexée" et bien sûr pour le Front National qui, s'il n'arrive pas au pouvoir, s'installera du moins dans la position qui était celle du PC dans les années 1950-60 - premier parti d'Hexagone en termes de voix, confiné dans l'opposition par un "cordon sanitaire républicain" mais exerçant néanmoins un magistère d'influence considérable sur le débat public "national"... cette fois-ci pour le pire, dans un sens 300% réactionnaire.


      Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien làRassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là


    Paris : ils dénoncent la montée de l... par leparisien 


    Encore des photos de Paris :

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là

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    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là


    Montpellier :

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là


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  • Et voilà : le 18 janvier, 14h00 place des Innocents métro Châtelet

    Et pour rappel : MARCHE CONTRE L'ISLAMOPHOBIE ET CONTRE LE FASCISME !! - Montpellier (13h30 place Jean Jaurès, entre Comédie et Préfecture)

     


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  • ... nous y sommes : l'ultra-gauchisme dogmato-sectaire d'hier a rejoint la mobilisation réactionnaire de masse d'aujourd'hui http://lesmaterialistes.com/plus-grande-manifestation-masse-depuis-1945

    Rideau...

    Depuis maintenant 5 ans que nous l'annoncions...

    "PTDR du jour" : "Les ultra-gauchistes, qui par définition rejettent les valeurs démocratiques, s'imaginaient qu'une vague raciste, « islamophobe », était en train de se lancer : ils ont eu tout faux. C'est tout le contraire qui s'est passé, bien loin de leur fantasme sur une « nationalité » musulmane qui serait menacée"... voyons donc ce qu'en dit le lapsus (révélateur) de cette jeune demoiselle :


    La vérité sort de la bouche des enfants...

    (Re)lire aussi Après l'attentat contre Charlie Hebdo, une Nuit de Cristal islamophobe déferle sur l'Hexagone avec une petite "mise à jour" :

    ledauphine.com/haute-provence/2015/01/10/digne-les-bains-un-lieu-de-culte-musulman-mitraille-au-cours-de-la-nuit (un "bilan" complet ici : https://paris-luttes.info/deferlante-raciste-et-islamophobe-2397)*.

    "PTDR du jour" 2.0 : "Ceci est tellement vrai qu'il y a même un impact républicain bourgeois voire progressiste dans la police et la gendarmerie, qui ces dernières années exprimaient une véritable tendance à soutenir le Front National. Cette tendance à aller vers le coup de force, le coup d’État militaire, a été littéralement cassée"... Enfin, PTDR modérément tout de même car on aimerait qu'ils aient raison, même si l'on sait que c'est tout le contraire. Lorsque (d'ici quelques années) ils auront à assumer ce genre de "prophétie" devant les classes populaires, nous ne savons pas si (en ce qui nous concerne) nous serons en situation de glousser de rire comme cela le mériterait pourtant.

    Oser écrire que "l'esprit était à l'unité populaire réfutant absolument tout racisme et toute division sectaire", que "les masses de France ont souligné qu'elles refusaient les fractures, le principe tristement appelé parfois 'libanisation'" et que "dans la mesure où il est sincère, l'engagement républicain tendra forcément vers les principes de la démocratie populaire" (!!!), parler de "la plus grande manifestation de masse depuis 1945" (allusion claire à la Victoire antifasciste qui a elle-même eu déjà des conséquences néfastes, comme... la liquidation du marxisme-léninisme en Hexagone au profit d'un "républicanisme de gauche" par exemple !) et de "caractère authentique de l'expression des masses contre la logique de l'extermination et le racisme" alors que le truc le plus comparable c'est sans doute l'enthousiasme "la fleur au fusil" pour la déclaration de guerre de 1914 (on connaît la suite), voilà qui se passe de commentaires...

    Sur une ligne véritablement maoïste, communiste et révolutionnaire, la position du PCmF : Unité révolutionnaire contre la bourgeoisie et l'impérialisme ! ; ou encore celle de l'Organisation communiste Futur Rouge : Pas d'union nationale avec les réactionnaire et les bourgeois-e-s

    Petit rappel théorique (le passage au nouveau site ayant peut-être semé un peu de confusion) face aux accusations faites à "l'extrême-gauche post-moderniste et islamo-gauchiste" de "tenter d'enfermer les musulmans dans une pseudo-identité coloniale" pour "nier leur existence comme composante de la nation française" [NB : il va de soi que nous ne sommes pas là dans une lutte de lignes entre communistes sincères mais face à des gens qui FONT SEMBLANT de ne pas comprendre et sont en réalité des républicardo-sionards "Onfray-Fourest" animés par la haine des musulman-e-s ; cependant de nombreuses personnes communistes et progressistes sincères partagent certainement ce point de vue erroné, ou en tout cas n'ont pas une compréhension très claire de tout cela] :

    - Nous avons longuement et largement analysé la pseudo-"Nation française" comme étant (en réalité) un APPAREIL POLITICO-MILITAIRE ET IDÉOLOGIQUE, un SYSTÈME produit de l'expansion en cercles concentriques de la base d'accumulation et de reproduction du Capital "français" ("cartel" de bourgeoisies "régionales" sous la direction du Capital parisien - étroitement "symbiosé" avec le pouvoir d'’État depuis la fin du Moyen Âge).

    - Le cercle le plus périphérique de cette expansion capitaliste-impérialiste est ce que nous appelons aujourd'hui les "collectivités d'outre-mer" ou alors des États nominalement indépendants et en réalité totalement contrôlés (parfois jusqu'à leur monnaie : le CFA d'Afrique subsaharienne qui relève de la Banque de France). On parlait auparavant de colonies et les populations laborieuses y ont subi des traitements particulièrement inhumains : esclavage, travail forcé ce qui revient au même, servage digne du Moyen Âge, répression, massacres voire génocides etc. Un grand nombre de ces pays (ainsi que le département ultramarin de Mayotte) sont à majorité confessionnelle et culturelle musulmane.

    - Dès le début du 20e siècle mais surtout dans une période allant de l'après-guerre (vers 1950) jusqu'aux années 1980, les besoins de la production capitaliste tricolore ont conduit à IMPORTER en Hexagone (parfois en envoyant de véritables "sergents recruteurs" au bled) des centaines de milliers de travailleurs issus de ce cercle du système France. À l'époque, en effet, il était encore plus rentable de produire "à domicile" que dans les pays à bas coût de main d’œuvre (et de transporter la marchandise ensuite) comme aujourd'hui ; en revanche, la classe ouvrière "franco-européenne" était puissamment organisée et revendicative et les prolétaires "importés" d'autres continents étaient perçus par la bourgeoisie comme plus dociles et faciles à exploiter (ne serait-ce que parce que leur séjour, pendant longtemps, dépendait de leur contrat de travail : ils ne pouvaient donc pas revendiquer et risquer de se faire virer). Ces travailleurs (dont beaucoup, logiquement, sont de confession/culture musulmane), prévus à l'origine pour rentrer dans leurs pays après leur vie productive, ont fini par faire souche en Hexagone où ils se sont vus (dans leur grande majorité) assigner dans des quartiers-ghettos et appliquer comme "masses dangereuses" (dès l'époque de la guerre de libération algérienne, avec le 17 octobre 1961 etc.) un véritable traitement colonial intérieur.

    - C'est pourquoi nous parlons de COLONIES INTÉRIEURES, dans une acception un peu différente de celle des États-Unis où le terme a été forgé (là-bas les Noirs, "Indiens" et Latinos ont formé des colonies intérieures dans le cadre de la construction même de l’État comme entreprise colonialiste). Il s'agit donc d'analyse marxiste de la réalité concrète et non de "tenter d'enfermer les gens dans une identité coloniale pour les exclure de la 'Nation' française" : ÉVIDEMMENT que la vocation de ces classes populaires est À TERME de s'unir et de fusionner avec les classes populaires "blanches", mais pour le moment il y a une RÉALITÉ nullement "inventée" par nous mais bel et bien IMPOSÉE par le système (pseudo-"Nation") "France" et contre laquelle les intéressé-e-s doivent s'auto-organiser (ce n'est pas aux "Blancs" de "venir les libérer" dans un esprit gaucho-paternaliste) et lutter, pour briser ces murs qui les enferment. L'"islamisme" (qui ne se résume pas et n'aboutit pas toujours au djihado-takfirisme loin s'en faut) part d'une telle volonté de lutte et d'affirmation mais dérive dans une fausse voie, celle du repli sur soi communautaire et même de l'idée (comme le sionisme pour les Juifs ou le garveyisme pour les Noirs avant lui) que l'avenir des musulmans n'est pas en Hexagone mais dans un "khalifat" à construire en Irak ou au Sahel ou ailleurs.
     

    * MàJ 14/01 : http://www.midilibre.fr/2015/01/16/vaucluse-un-homme-tue-de-17-coups-de-couteau-un-acte-islamophobe,1112064.php... !!! Si c'est comme pour les attaques "djihadistes" à la "voiture tout court" peu avant Noël, ça commence par les fadoli et ensuite...


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  • ... nous nous contenterons de répondre à la connerie mensongère ("ce que cela rappelle, c'est le silence terrible qu'il y a eu au moment de l'affaire Merah, particulièrement de la part de la gauche de la gauche et de l'extrême-gauche : dès qu'il s'agit d'antisémitisme, un voile est jeté sur le crime") par la connerie et demi, autrement dit le démenti cinglant du mensonge, et de republier par la même occasion notre analyse de l'affaire Merah à laquelle il n'y a rien à ajouter (puisque les faits sont quasiment identiques) :


    Réflexions sur la tuerie de Toulouse


    Et puis comme il y a des gens qui font style de ne pas comprendre la différence entre racisme (et a fortiori critique du fanatisme religieux réactionnaire, mais restons sur le racisme...) et islamophobie, tentons une petite explication pédagogique :
    - Racisme = "les Arabes ils puent, ils viennent dans notre pays qu'est pas le leur pour nous prendre notre boulot et/ou profiter des allocs, c'est toujours eux les délinquants" etc. etc.
    - Islamophobie = idée d'un PLAN, d'un COMPLOT piloté depuis les pays arabes, pétromonarchies du Golfe etc. et jouissant de la complicité des "élites" occidentales (la jonction pouvant même se faire ici avec l'antisémitisme...), "plan" d'"invasion rampante" et d'"islamisation" de l'Europe pour la "transformer en émirat/république islamique" etc. - "Eurabia", "Grand Remplacement" dans une veine assez voisine, etc. etc. Les musulmans ne sont pas seulement des gens que l'on n'aime pas parce qu'"ils sont pas comme nous" et "y a déjà pas d'boulot pour les Français" : ils "sont" une armée d'invasion étrangère qui cherche à "conquérir notre pays" et à nous "réduire en esclavage" (en "dhimmitude"). C'est une idéologie de type exterminateur.

    Nous ferons enfin un ajout (par rapport à l'article de 2012) en nous penchant sur cette idéologie très particulière qu'est le takfirisme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Takfirisme.

    "Intéressante" idéologie en effet, puisqu'elle autorise pour les besoins de la "cause" des pratiques totalement contraires à l'islam : vol, trafics, viol, pillage, massacre etc. etc. De fait, il n'y a pas à chercher plus loin la raison pour laquelle le djihadisme takfiri compte dans ses rangs autant de néo-convertis ou des personnes musulmanes à la pratique très "légère" auparavant, souvent passées par la délinquance et la prison etc. : loin d'être ultra-rigoriste comme l'imaginent la plupart des gens, le takfirisme est au contraire extrêmement "souple" quant à l'observance des principes islamiques du moment que l'on "mène le djihad", c'est-à-dire que l'on tue des "ennemis de l'islam". Les commandements religieux sont pour ainsi dire "à la carte" ! C'est ainsi que Mohamed Merah, par exemple, avait pu être vu en boîte de nuit, buvant et fumant quelques jours ou semaines avant de mener ses actions. C'est d'ailleurs la consigne des futurs "terroristes" que d'être casual, "comme tout le monde" et non barbus, en djellaba etc. ("islamistes visibles" en d'autres termes) afin de passer inaperçus. Nous avons en réalité là une idéologie d'une grande modernité, entre tradition (la référence à l'"islam des origines") et modernité comme toutes les idéologies fascistes ou comparables. S'y convertir n'est pas d'une extrême exigence au quotidien (il faut "juste"... être prêt à mourir pour la cause, mais après c'est le "paradis assuré"), ce qui lui permet de recruter assez largement. La connaissance des textes religieux par les recrues est volontairement superficielle afin d'éviter les divergences internes (que produiraient inévitablement une réelle assimilation et interprétation du message).

    Au sujet de la prise d'otage sanglante (4 mort-e-s) du supermarché casher de Paris...


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  • ... surtout qu'à l'étranger (hors Hexagone et surtout hors francophonie), beaucoup de camarades sincères ignorant qui il est partagent ses articles (nous ne les mettrons pas en lien ici, nous supposons que tout le monde les a déjà vus).

    Sur les délires de Meyssan / sobre los delirios de Meyssan (a l@s que los comparten en Facebook y otro) :

    Purs délires complotistes d'un agent de l'impérialisme russe et de l'expansionnisme iranien. Meyssan n'est qu'un clown. La vérité c'est que depuis des dizaines d'années que l'on vend du pétrole contre des dollars, il y a un Capital suraccumulé dans le Golfe arabo-persique et ce Capital arme des djihadistes pour conquérir des territoires et en faire des terrains d'investissement et de valorisation de cette gigantesque masse financière. Ces djihadistes se confrontent alors tant à l'impérialisme occidental (que servait idéologiquement l'"humour" de Charlie Hebdo) qu'au bloc Russie-Chine-Iran-Syrie-etc. (que sert Meyssan).

    Bien sûr, chaque bloc tente de mettre le djihadisme sur le dos de son rival. C'est ainsi que pour Meyssan les djihadistes sont forcément une "création de la CIA" sous prétexte que certains djihadistes ont été appuyés il y a 30 ans contre l'URSS en Afghanistan... mais cette alliance fut rompue très vite : dès l'occupation de l'Arabie saoudite par les troupes US (dans le cadre de l'opération contre Saddam Hussein en 1990-91), Ben Laden a déclaré la guerre à l'Occident ! La vérité c'est que le djihadisme est une force autonome, financée par des capitaux privés et/ou des secteurs d'"État profond" du Golfe ou encore du Pakistan.

    Dans la guerre qu'ils ont déclarée tant à l'Ouest qu'au "nouvel Est" (Russie & co), les djihadistes ont attaqué un organe de propagande ("humoristique") de l'impérialisme occidental, anti-islamiste. Rien de plus. Ils avaient sans doute aussi pour but de provoquer ce qui est déjà en train de se produire : une vague de violences anti-musulmanes, car ils sont dans une logique de "sionisme musulman" visant à démontrer que les musulman-e-s ne peuvent pas vivre parmi les "infidèles" et doivent se joindre au "khalifat".

    Contre cela, les communistes et les révolutionnaires doivent :

    - rejeter clairement l'idéologie réactionnaire et "sioniste musulmane" du djihadisme,

    - rejeter le fascisme "Occident-en-avant" et islamophobe, y compris sous un masque "de gauche" comme Charlie Hebdo,

    - rejeter l'"union nationale sacrée contre l'agression" qui dans l'État français a toujours été le marchepied du fascisme ou en tout cas de la dictature ouverte du Capital (pouvoir militaire de 14-18, Vichy, gaullisme suite à la guerre d'Algérie),

    - rejeter le complotisme de Meyssan et consorts, qui n'est rien d'autre qu'une tentative d'amarrer l'impérialisme bleu-blanc-rouge à Moscou en brisant son alignement sur les USA, "traditionnel" depuis 1945.

    ****************************************************

    Puros delirios complotistas por un agente del imperialismo ruso y del expansionismo irani. Meyssan es un payaso. Hay (desde decadas que se vende petroleo contre dollares) un Capital sobre-accumulado en el Golfo y este Capital arma yihadistas para conquistar paises que se hacen terreno de inversion y valorizacion de este Capital. Enfrentandose asi tan al imperialismo occidental (que servia ideologicamente la "broma" de Charlie Hebdo) que al bloque Rusia-China-Iran-Siria-etc. (que sirve Meyssan).

    Por supuesto cada bloque trata de culpar su rival por el yihadismo, asi por Meyssan los yihadistas son una "creacion de la CIA" bajo el pretexto que unos yihadistas fueron ayudados hace 30 anos contra la URSS en Afganistan (pero esta allianza se rompio no mas que unos anos despues : a partir de la occupacion estadounidense de Arabia, en el marco de la guerra contra Iraq en 1990-91, Bin Laden declaro la guerre al Oeste !). La verdad es que los yihadistas son una fuerza autonoma, financiada por capitalistas privados y/o sectores de "Estado profundo" del Golfo o de Pakistan.

    En la guerra que han declarada tan al Oeste que al "nuevo Este" (Rusia & co), los yihadistas atacaron un periodico de propaganda ("humoristica") imperialista occidental, anti-islamista. Nada mas. Igualemente trataron seguro de provocar lo que ya esta pasando : una ola de violencias antimusulmanas, porque estan en una logica de "sionismo musulmano", de demostrar que l@s musulman@s no pueden vivir entre los "infieles" y tienen que juntarse al "khalifa"...

    En contra de esto los comunistas revolucionarios tienen que :

    - rechazar claramente la ideologia reaccionaria y "sionista musulmana" del yihadismo,

    - rechazar al fascismo occidentalista y islamofoba, aun disfrazado de "izquierda" como Charlie Hebdo,

    - rechazar a la "sagrada unida nacional contra la agresion" que en el Estado frances siempre fue el camino al fascismo (en todo caso a la dictadura desenmascarada del Capital : poder militar de 1914-18, Vichy, gaullismo despues de la guerra de Argelia)

    - rechazar al complotismo de Meyssan y otros, que nos es mas que un intento de vincular el imperialismo azul-blanco-rojo a Moscu, rompiendo su vinculo a EEUU tradicional desde 1945.


    Thierry Meyssan est (bien sûr) venu mettre son grain de sel : une petite explication pédagogique s'impose donc...


    Annexe : C comme Complot et Charlie (Quartiers Libres)

     


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  • L'histoire des 100 dernières années suffit amplement à le démontrer :

    - 1914 : "Union sacrée" jusqu'aux socialistes se réclamant du marxisme (Jules Guesde et même des futurs fondateurs du PC comme Marcel Cachin, qui exprimera ses "pleurs de joie" lors de la reconquête de l'Alsace) face à l'"ennemi héréditaire" allemand (qui enfonce rapidement les défenses et s'empare d'une dizaine de départements). Durant quatre ans jusqu'en 1918, dictature militaire de fait, censure, centaines voire milliers (non exhaustivement recensées) d'exécutions pour "insubordination au front", "espionnage" ou simplement pour "manque de combattivité" ou "pour l'exemple", chasse aux antimilitaristes (surtout dans les milieux anarchistes, puisque les socialistes s'étaient ultra-majoritairement vendus...) regroupés par exemple dans des unités disciplinaires pour "fortes têtes" et envoyés au massacre en première ligne, etc. etc. Même après l'issue victorieuse du conflit, sous l'égide du "Bloc national" ("Chambre bleu horizon"), la dictature du Capital restera "dure" jusqu'au milieu de la décennie suivante.

    - 1940 bien sûr : Vichy, Pétain, "Révolution nationale". Le régime, figurant au rang des vaincus de 1945, brûle aujourd'hui dans le 9e cercle de l'Enfer de l'historiographie officielle... mais à l'époque il était aussi une "union sacrée", une "unité nationale dans la terrible adversité" allant jusqu'à la gauche (radicaux) et même la "gauche de la gauche" (SFIO) de l'époque : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/fascisme-francais-des-annees-1930-a-nos-jours-a114200402 ; pas du tout limitée à l'équivalent du FN (les "ligues" d'extrême-droite, Croix-de-Feu, Action française etc.). Pétain n'était pas du tout le haut gradé le plus à droite de son temps, et c'est précisément pour cela (parce que "consensuel") qu'il avait été choisi (d'abord comme Ministre de la Guerre). L'antisémitisme non-exterminateur ("réduire l'influence juive" en instaurant une sorte d'apartheid) n'était pas du tout la marque exclusive de l'ultra-droite, mais une idée aussi largement répandue dans le champ politique bourgeois... que l'idée d'un "problème musulman" à résoudre par des "mesures fortes" aujourd'hui. Au demeurant et comme expliqué dans cet article par exemple, c'est dès la déclaration de guerre (sept. 1939) et même dès la fin 1938 que le gouvernement Daladier avait commencé à prendre des mesures d'"exception" liberticides (de dictature bourgeoise ouverte) comme l'interdiction du Parti communiste ou l'internement des étrangers "apatrides" (réfugiés antifascistes ou juifs...), dans la plus grande "unité nationale" qui soit bien évidemment - Vichy ne fera que reprendre ces mesures et les renforcer... puis les mettre au service de la barbarie nazie.

    - 1954-62 : guerre de libération algérienne durant laquelle vit le jour notre Ve République, "monarchie républicaine" profondément antidémocratique. Là aussi, "unité nationale" contre (déjà) le "terrorisme", combattu "vaillamment" par 2 millions d'appelés crapahutant dans les djebels. L'état d'urgence est proclamé et durera les 8 années du conflit. Dans la colonie d'outre-Méditerranée règne la terreur de masse avec les pleins pouvoirs à l'Armée (commandée par Massu), votés en 1956 par une assemblée... majoritairement "de gauche" ("communistes" compris) : torture systématique, arrestations, massacres, regroupements de population, exécutions judiciaires ou extrajudiciaires/"disparitions" (y compris d'"Européens" progressistes 1-2 solidaires des Algériens), etc. etc. Mais même en "métropole" les libertés bourgeoises sont largement mises "entre parenthèses" : la répression est brutale, 8 militants communistes meurent à Charonne en février 1962 et surtout, quatre mois plus tôt, des centaines d'Algériens sont massacrés à Paris et alentour le 17 octobre 1961. Le régime restera "dur" longtemps après les accords d'Évian mettant fin au conflit, avec des institutions comme la Cour de sûreté de l'État abolie seulement en 1981 (plusieurs dizaines de militants bretons du FLB comparaîtront notamment devant elle), en particulier dans les années suivant Mai 68 (Raymond Marcellin, ancien "vichysto-résistant" Ministre de l'Intérieur 1968-74), ne se "libéralisant" progressivement qu'avec l'élection de Giscard (1974) puis de Mitterrand (1981)... et encore : ce dernier proclamera par exemple l'état d'urgence en Kanaky en 1984 (de même que l'ère gaulliste avait aussi vu de féroces répressions dans les "DOM-TOM", comme en Martinique en 1959 et surtout en Gwadloup en mai 1967, avec plusieurs centaines de victimes).

    "Unité nationale dans l'adversité" et "état d'urgence" ou "d'exception", voilà la voie royale qu'emprunte le fascisme dans l'État bourgeois "France" !

    C'est ce que nous devons combattre de toute nos force dans la séquence historique tragique que nous traversons...

    Le 18 janvier la "droite radicale" tentera de réaliser le mariage de l'"esprit état d'urgence" et de la grande mobilisation réactionnaire de masse de notre époque : la désignation de l'"ennemi intérieur" musulman. NOUS DEVONS LUI BARRER LA ROUTE.

    Page Facebook de préparation de la riposte populaire (cliquer sur l'image) :

    Le marchepied du fascisme en fRance s'appelle "unité nationale"

    Le marchepied du fascisme en fRance s'appelle "unité nationale"


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  • Repris de la Cause du Peuple :

    Recensement des actes islamophobes et racistes

     
    Reprise de l'article de Paris-luttes.info avec mises à jour.

    8/01
    • au Mans, trois ou quatre (les versions journaleuses divergent) grenades à plâtre (des grenades d’entraînement des militaires) jetés sur la mosquée des Sablons + une balle qui a perforé une porte ;
    • à Port-La-Nouvelle, dans l’Aude (même article du Monde), c’est au pistolet à grenaille que ça a tiré sur une petite salle de prière musulmane discrète ;
    • à Poitiers, c’est un tag "mort aux arabes" qui est venu redécorer la mosquée ;
    • à Caromb (Vaucluse), une bagnole "appartenant à des propriétaires de confession musulmane a également été criblée de balles" d’après Zaman
    • à Paris, c’est un Coran qui a été déchiré devant tout le monde place de la République lors du rassemblement mercredi soir.
    • Pancarte raciste à un rond-point à Ambérieu (Ain)
    • Tag islamophobe à Mâcon (Saône-et-Loire)
     9/01
    • Un lycéen de 17 ans, d’origine maghrébine, a déposé plainte ce jeudi après-midi au commissariat de Bourgoin-Jallieu (Isère) pour violences aggravées. L’agression s’est déroulée en marge de la minute de recueillement observée ce matin au lycée de l’Oiselet à Bourgoin-Jallieu, lors de l’hommage aux victimes de Charlie Hebdo.
    • Ce jeudi soir, les identitaires s’étaient donnés rendez-vous à 20h place des Jacobins dans le 2e arrondissement de Lyon pour réagir à leur manière à l’attentat à Charlie Hebdo. Près de 250 personnes ont fustigé "l’islamisation de la France et de l’Europe" à l’aide de banderoles et de slogans, demandant la "démission de François Hollande et le retour de Charles Martel". source : MLyon
    • Vandalisme raciste à la mosquée de Bayonne. À la bombe de peinture jaune, ils ont tracé le mot "charliberté" sur le portail qui ferme le site de la mosquée. Sur une poubelle et un mur voisin, d’autres écrits, racistes : "assassins" et "sales arabes".
    • Une tête de porc et des viscères ont été découverts, accrochés à la porte d’une salle de prière musulmane, vendredi matin à Corte (Haute-Corse). [NDLR : d'autant plus hallucinant lorsque l'on connaît le racisme anti-corse qu'étalait régulièrement Charlie : 1-2-3]
    • À Liévin (Pas-de-Calais) une tête de porc a été déposée et des croix gammées taguées sur les murs d’une mosquée en chantier.
    • Un tabac et une mosquée ont été la cible de tirs de fusil à Vendôme dans le Loir-et-Cher.
    • Des croix gammées et des tags racistes ont été inscrits sur la mosquée de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
    • Coups de feu contre une mosquée de Saint-Juéry près d'Albi 
    • Tags sur une mosquée en construction à Rennes
    • Tag sur la palissade d'une mosquée à Béthune (Pas-de-Calais) 

    Solidarité avec les masses populaires musulmanes face à cette déferlante d'actes islamophobes !
     
    Organisons l'unité révolutionnaire contre la montée du fascisme !
     

    Attaques fascistes : riposte de masse et populaire !

     
    Article du Bloc Rouge concernant la vague d'actes racistes et islamophobes :

    Dans notre précédent communiqué, nous mettions en garde contre une poussée d'actes racistes, islamophobes et d'attaques fascistes.
     
    Malheureusement, nos analyses se sont avérées justes. en effet, de nombreuses actions islamophobes se sont déroulées depuis. À Villefranche-sur-Saône un kebab à proximité d'une mosquée a été la cible d'un attentat à la bombe ; au Mans, à Port la Nouvelle (Aude), à Saint Juéry (près d'Albi – Tarn), à Vendôme (Loir et Cher) il y a eu des tirs sur la mosquée, ainsi que contre un commerce (Vendôme) ; à Aix les Bains la mosquée a subi un incendie ; à Poitiers, « Mort aux Arabes » a été tagué sur la mosquée ; à Bayonne c'est « Assassins » et « Sales Arabes » ; à Rennes c'est « Er Maez Arabed » (« Arabes Dehors ») ; à Béthune, sur le chantier de la mosquée, c'est « Dehors les Arabes » qui a été tagué ; à Liévin ce sont des croix gammées et des slogans nazis qui ont été tagués et une tête de cochon déposée sur le chantier ; à Corte (Haute Corse), une tête de sanglier a été accrochée à la salle de prière et des viscères répandus dans cette dernière ; à Caromb (Vaucluse) une voiture appartenant à une famille musulmane a été criblée de balles ; à Bourgoin-Jallieu (Isère) un jeune de 17 ans a été passé à tabac en marge de la minute de silence après avoir subi des injures racistes ; sans compter les innombrables tags racistes et islamophobes qui ont fleuri partout en France, ou les simples lettres « FN » marquées sur la route à l'entrée de nombreux villages.
     
    Les attaques, qui existaient déjà avant, se multiplient et celles dont les médias parlent ne constituent que la partie émergée de l’iceberg car les masses n’ont aucune confiance en l’État et bien souvent ne portent pas plainte.
     
    Ces attaques ne sont pas des faits anodins, ce ne sont pas des réactions extrêmes face à un acte extrême, ce sont des attentats fascistes qui ciblent les masses musulmanes ou assimilées.
     
    Pourquoi ces attaques fascistes sont-elles possibles ?
     
    Premièrement, la société française est fondamentalement raciste. La ségrégation sociale et économique des minorités le prouve. On retrouve une autre preuve dans le fait que les medias puissent penser et présenter les musulmans comme représentant un groupe homogène.
     
    On voit aussi le soupçon porté sur tous les musulmans, ou ceux et celles identifiés comme tels, dans la volonté des médias de sommer les musulmans de s’exprimer sur l’attaque de Charlie Hebdo avec cette idée qu’il n’y a pas d’alternative : tu dois aimer la France telle qu’elle est et en plus le crier ou alors tu es un « terroriste » !
     
    C’est cela qui permet aux fascistes de désigner les « musulmans » comme coupables dans leur totalité.
     
    Ensuite, il faut voir le lien avec les discours des politiciens.
     
    Marine Le Pen appelle à « libérer la parole sur l'islam radical », ce qui signifie dans sa bouche encourager les discours racistes tout en sachant bien que les actes suivront. Aujourd'hui c'est chose faite, les chiens sont lâchés, la parole est débridée et le racisme d'autant plus décomplexé. Ce phénomène n'est pas spontané mais est le fruit d'un processus de progression du fascisme en France, mais également dans d'autres pays d'Europe ; citons l'exemple des manifestations islamophobes en Allemagne.
     
    Dans le même temps, Marine Le Pen est récompensée en étant reçue par Hollande à l’Elysée.
     
    L’antiracisme débile de la gauche bobo à la SOS racisme, pour qui le racisme est limité à de l’impolitesse, vole en éclats. Forts de tout cela, les fascistes s'appuient sur l'indignation populaire pour diviser le peuple en montant les communautés les unes contre les autres. Il font une propagande visant à déclencher une guerre raciste contre une partie du peuple. Et passant de la parole aux actes, ils commencent à commettre des attentats racistes.
     
    Face à la montée du fascisme qui se fait de plus en plus pesante aujourd'hui, la classe ouvrière doit serrer les rangs derrière ses propres intérêts et ne pas tomber dans le piège de la division. Nous devons rester soudés avec nos sœurs et frères de classe sans distinction d'origine ou de confession religieuse et prendre notre place dans l’autodéfense de celles et ceux qui seront attaqués.
     
    Aujourd'hui, la montée du fascisme est une menace bien plus dangereuse que les réactionnaires religieux, car il se place comme une proposition stratégique au service de la bourgeoisie pour continuer à opprimer le peuple. Les féodalistes peuvent commettre des attentats, ce qui est bien sûr dramatique, mais il ne peuvent pas être une perspective politique pour la bourgeoisie et donc accéder au pouvoir. Les fascistes, eux, peuvent par contre faire bien pire que des attentats en France, ils ont la possibilité de mettre en place une dictature terroriste ouverte et entièrement dirigée contre la classe ouvrière, cela pour assurer la défense des intérêts du capital financier, c'est à dire de la branche la plus réactionnaire de la bourgeoisie.
     
    Dans cette période trouble, il est plus que jamais nécessaire de ne pas se tromper d’ennemi et de ne pas céder aux discours racistes des partis fascistes comme le Front National. La lutte qui se mène est bien une lutte classe contre classe et non un combat « race contre race » ou un pseudo « choc des civilisations » ! Les fascistes sont nos ennemis, ils sont les soutiens et les défenseurs du patronat, les troupes de choc prêtes à faire rentrer dans le rang la classe ouvrière pour assurer la pérennité de la loi du profit maximum pour les exploiteurs.
     
    Ne tombons pas non plus dans le piège de l'union nationale prônée par le gouvernement. Il n'y a aucun intérêts communs entre exploités et exploiteurs et leur république c'est celle du profit, celle qui pille la planète et asservit les peuples, et non celle des travailleurs. C'est l'union nationale qui a poussé la classe ouvrière dans les massacres de la Première Guerre mondiale, enchaînant les prolétaires aux intérêts du patronat. Les valeurs de la république sont avant tout les valeurs de la bourgeoisie. Non ne nous unirons pas avec les fauteurs des guerres qui ont créé la situation actuelle par les différentes interventions impérialistes. Non ne nous unirons pas derrière le racisme d'État, ni derrière un gouvernement antipopulaire qui est à la pointe des attaques contre les travailleurs et les travailleuses ces dernières années.
     
    Contre les attaques fascistes et l'offensive de la bourgeoisie qui voudrait nous enchaîner par l'unité nationale, organisons-nous derrière nos propres intérêts et opposons leur l'unité de la classe ouvrière. Développons un large front antifasciste et prolétarien !
     
    Solidarité avec les masses populaires musulmanes ou assimilées qui subissent de plein fouet la vague islamophobe !
     
    LUTTONS CONTRE LES ATTENTATS FASCISTES !
     
    À BAS L'UNITÉ NATIONALE !
     
    VIVE L'UNITÉ DU PROLÉTARIAT !
     
    Nous appelons d'ores et déjà à rejoindre l'initiative « Face aux islamophobes, autodéfense populaire ! » le 18 janvier 2015 (plus d'informations suivront).
     
    Bloc Rouge (Unification des maoïstes)
     

    Précision importante : "Nuit de Cristal" est sans doute une analogie très imparfaite car rien ne permet de dire qu'Herschel Grynszpan, en abattant le secrétaire d'ambassade Vom Rath le 7 novembre 1938 à Paris, cherchait à provoquer un pogrom géant à travers toute l'Allemagne - la vengeance pour la persécution subie par sa famille et les Juifs d'Allemagne en général était un mobile beaucoup plus probable. En revanche, il est absolument clair que cette vague de violences contre les musulmans était le but recherché par le commando "djihadiste" de Paris : n'oublions pas qu'ils sont dans une logique "sioniste" qui cherche à "démontrer" aux musulman-e-s qu'ils/elles n'ont "rien à faire parmi les infidèles"...
     
    Raison de plus pour leur opposer l'unité populaire antifasciste comme l'explique très bien le Bloc Rouge, et refuser le piège mortel de l'"union sacrée" avec la bourgeoisie et ses valeurs "républicaines" capitalistes-impérialistes !
     

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  • ... et je n'ai pas, n'en déplaise à Philippe Val, à "dire haut et fort que j'accepte la République" (sous peine de quoi ?) au prétexte que des soldats "djihadistes" du Capital suraccumulé du Golfe (en quête d'expansion) ont frappé un organe de propagande de la "civilisation" capitaliste-impérialiste occidentale.

    Philippe Val ou le mec qui ferait mieux en ce moment d'apprécier la vie comme jamais (il a quitté la direction du journal en 2009, sans quoi il ferait évidemment partie des victimes) et de la FERMER, parce que s'il y a un grand responsable à ce qu'il s'est passé hier c'est bien lui : l'homme qui a réussi en 17 ans (1992-2009) à faire d'un hebdo satirique de gauche radicale un torchon de chevet des "vote-à-gauche-pense-à-droite" et un symbole vivant de l'islamophobie ambiante - les autres (ceux qui sont morts...) ne faisaient finalement que s'accrocher à leur gagne-pain, au "fonds de commerce" et à la "clientèle" du Charlie qu'il leur avait laissé.

    Et comme disait Renaud à l'époque (lointaine) où Charlie Hebdo était encore un tant soit peu subversif : "ta République moi j'la tringle" !

    Ancrages - Leur laisser la France

    L'identité "française" c'est "TU SERAS SOLDAT"

    Comité de Construction pour le Parti communiste révolutionnaire des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

    Duval MC / Imhotep : Quand j'entends le mot France


    Je suis les musulmans d'Hexagone...


    Et puis voilà, nous y sommes... l'ambiance pogromiste anti-musulmane (but recherché tant par les "djihadistes" que par les fafs et autres adeptes de Zemmour qu'ils ne font que servir...) a commencé :

    http://www.leprogres.fr/rhone/2015/01/08/explosion-pres-de-la-mosquee-a-villefrance

    http://www.politis.fr/Au-lendemain-de-l-attentat-a,29602.html

    http://www.ouest-france.fr/apres-lattentat-charlie-hebdo-une-grenade-vise-une-mosquee-du-mans-3101622

    http://www.midilibre.fr/2015/01/08/aude-des-coups-de-feu-tires-sur-une-salle-de-priere-a-port-la-nouvelle,1107708.php

    http://journaldumusulman.fr/fusillade-la-voiture-dune-famille-musulmane-visee-par-balles-dans-le-vaucluse/

     


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