• http://reddeblogscomunistas.blogspot.fr/2015/10/entrevista-de-rbc-red-guards-la.html


    RBC veut faire connaître aux camarades faisant partie de son réseau le collectif Red Guards Los Angeles.

    Ces "Gardes Rouges" sont apparus en octobre 2014 dans l'Ouest des États-Unis, comme réponse à la nécessité de doter la classe travailleuse nord-américaine d'instruments de résistance et de lutte pour lui permettre de remédier à la désorganisation et à la démobilisation engendrées par les partis révisionnistes, pour le moment majoritaires dans ce pays.

    Nous estimons d'un grand intérêt ce qu'ont à nous dire ces nouveaux gardes rouges, représentés par les camarades Facundo Rompe et Abimael Lucio Sucio, depuis le cœur de la principale puissance impérialiste de la planète. Ils vont nous faire découvrir le méconnu - en dehors des frontières américaines - mouvement communiste des États-Unis.

    Vous pourrez trouver de plus amples informations sur les Red Guards L.A. en consultant leur site web http://redguardsla.org/


    Entrevue de la Red de Blogs Comunistas avec les Red Guards Los AngelesEntrevue avec les RED GUARDS L.A.

    1- Quand sont apparus les Red Guards L.A. ?

    Les Gardes Rouges de Los Angeles sont nés il y a un an, comme résultat de notre maturation en tant que jeunes communistes. Majoritairement, nous appartenions au Parti "communiste" révisionniste des USA (CPUSA) et à sa Ligue de jeunesse (YCL). En tant que jeunes appartenant à des nationalités opprimées, chicanos [mexicains, immigrés récents mais aussi de très longue date, voire carrément annexés avec la Californie - qui appartenait au Mexique - en 1848] ou issus de l'immigration salvadorienne, nous avons toujours naturellement considéré la lutte armée comme une solution. À cette époque nous n'avions pas une connaissance très profonde du maoïsme, mais nous avons commencé petit à petit à lire et à nous former politiquement sur des sujets comme la libération nationale, la Guerre populaire et la ligne de masse. Nous faisions cependant toujours partie du CPUSA, et nous avons commencé à nous interroger sur notre militantisme dans ce parti qui ne croit pas à la révolution socialiste. Pour cette raison, plusieurs camarades furent alors accusés d'organiser une faction interne contre le Parti et de faire l'apologie d'images violentes. Deux d'entre eux furent expulsés pour ces raisons, et tous les membres du collectif ont alors démissionné le jour même. Le CPUSA n'existe en fait que pour écraser l'esprit révolutionnaire de la jeunesse, et en tant que jeunes nés dans ce pays, notre volonté est d'y créer et organiser un mouvement révolutionnaire.

    2- Comment vous définiriez vous idéologiquement ?

    RGLA est une organisation marxiste-léniniste-maoïste. Beaucoup d'entre nous, en particulier les jeunes aux États-Unis, reconnaissent que la "vieille garde" marxiste-léniniste ne va pas organiser cette résistance révolutionnaire nécessaire. Le maoïsme est l'idéologie qui répond, selon nous, à la question de comment faire la révolution.



    3- De qui avez-vous appris, ou qui prenez-vous comme référence ?

    En premier lieu nous avons étudié la question nationale à travers les écrits du camarade Staline ; et de là nous avons commencé à nous demander qui appartenait réellement à ces nationalités opprimées dans ce pays : les Premières Nations ("Amérindiens"), les Latinos et les Afro-Américains. À partir de là nous avons continué à lire sur le Sentier Lumineux du Pérou, le mouvement naxalite en Inde, la révolution aux Philippines ou au Népal, et c'est ainsi que nous nous sommes formés et avons fondé une organisation politique.

    4- Comment sont organisés les Red Guards L.A., et où est basé le mouvement ?

    L'organisation n'existe qu'à Los Angeles. Il y a une organisation similaire à Austin, au Texas, avec laquelle nous avons de très bonnes relations et que nous considérons comme nos camarades.

    5- Quelle est la situation du mouvement communiste aux États-Unis ?

    Le mouvement communiste est petit et en grande partie révisionniste. Nous estimons qu'il n'y a à ce jour aucun Parti révolutionnaire qui lutte pour le bien-être de la classe des travailleurs, et qui ait une réelle présence dans les quartiers ouvriers.

    6- Que pensez-vous du Mouvement communiste international actuel et quelles relations entretenez-vous avec lui ?

    Nous pensons que le nouveau mouvement communiste est dans un processus de reconstruction. De nouveaux groupes et de nouvelles organisations maoïstes surgissent partout dans le monde. RGLA a participé à une initiative en début d'année au cours de laquelle nous avons pu apprendre et offrir notre aide au Peuple de Manipur [dans le Nord-Est de l'Inde] ; nous avons pu apprendre sur la Guerre populaire qui est menée là-bas. Nous avons aussi été reconnu par José Maria Sison, fondateur du Parti communiste des Philippines, et nous avons fondé un collectif de solidarité avec Rojava qui a manifesté devant l'ambassade turque de Los Angeles aux côtés d'autres groupes comme la Black Rose Federation, les Industrial Workers of the World (IWW, syndicalistes révolutionnaires plutôt libertaires) et différents groupes kurdes.

    7- Quelles sont les activités menées par les RGLA ? Quel écho rencontrent vos groupes d'études ou encore votre cinéma révolutionnaire ?

    RGLA a fondé une organisation appelée Servir le Peuple (Serve the People, STPLA). Cette organisation a été créée comme organisation de masse à travers laquelle nous pouvons échanger avec la communauté et tenter de nous doter d'une base populaire. Servir le Peuple distribue des denrées alimentaires à la communauté deux fois par semaine, le dimanche au parc Holembeck de Boyle Heights et le jeudi à Echo Park. Nous offrons environ 40 sacs de légumes chaque jour. L'objectif n'est pas seulement d'offrir de la nourriture, mais surtout de maintenir constantes ces conversations révolutionnaires avec la communauté. La conscience de celle-ci s'éveille peu à peu et elle commence à se rendre compte de la réalité dans laquelle elle vit, de pourquoi elle a émigré ou pourquoi elle vit dans la misère. Les gens ouvrent aussi les yeux en nous demandant ce que nous pouvons faire pour changer cette réalité. STPLA compte environ 15 membres et ne cesse de grandir. La communauté nous reconnaît déjà et nous établissons peu à peu des relations de collaboration. RGLA est en lien avec la Jeunesse Farabundo Martí de Libération Nationale et nous avons monté ensemble le projet de cinéma révolutionnaire, qui diffuse et fait découvrir des films sur des sujets révolutionnaires ensuite desquels se tient un débat.

    Red Guards - Los Angeles (NCP-LC)8- Quel est le programme de Servir le Peuple ? Quelle différence y a-t-il avec les habituels programmes réformistes bourgeois ? Mettre en œuvre des programmes sociaux n'est-il pas une activité exclusive du réformisme ?

    STPLA fait savoir à la communauté que nous ne sommes pas une fondation religieuse ni une organisations caritative ; que nous sommes des jeunes solidaires avec les ouvriers et que nous faisons ce que nous faisons parce que l’État se moque de savoir si les prolétaires ont à manger ou non.

    9- Entretenez-vous des relations avec des collectifs d'autres races ou ethnies aux États-Unis, comme par exemple des organisations indigènes révolutionnaires, des communistes philippins, des Black Panthers ?

    RGLA est une organisation plurinationale dont font partie aussi bien des Chicanos que des Salvadoriens et des Blancs. Nous sommes en relation avec la Jeunesse Farabundo Martí de Libération Nationale (JFMLN) du Salvador, Anakbayan (Philippines) et le Parti de Libération des Peuples indigènes (IPLP) ; et nous avons organisé des évènements auxquels ont participé des militant-e-s des Black Panthers.

    10- Soutenez-vous l'autodétermination pour le Peuple chicano et la Nation d'Aztlán ?

    Oui, nous soutenons la libération nationale de toute nationalité.

    11- Qu'est ce que le Comité de Liaison - Nouveau Parti communiste et quels objectifs poursuit-il ? Combien de collectifs font-ils partie de ce Comité ? Comment se présente la coordination entre les différents collectifs et l'élaboration d'un programme unique ?

    Le Comité existe pour construire un Parti communiste révolutionnaire aux États-Unis. Il y a trois collectifs : New York, Kansas City et Los Angeles. New York se consacre surtout à organiser les étudiants des différentes universités et ils ont récemment lancé un copwatch, projet de vigilance consistant à surveiller les activités de la police et à s'assurer que la communauté ne souffre pas d'abus. 

    12- Pour finir, comment avez-vous eu connaissance de la RBC et pourquoi avez-vous décidé de rejoindre ce collectif ?

    La réponse est simple : nous voulons nous faire connaître internationalement comme organisation révolutionnaire maoïste liée au comité d'organisation d'un nouveau Parti communiste aux États-Unis, et nous désirons aussi poursuivre notre propre formation en apprenant à l'intérieur du mouvement révolutionnaire international. Nous pensons que la RBC nous permettra l'un et l'autre.

     


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  • Nous avons déjà eu l'occasion, à travers le cas du prisonnier politique Oscar Lopez Rivera, de vous parler de l'infatigable et méconnue lutte de libération de cette île occupée et colonisée par l'impérialisme US depuis sa "libération" du colonialisme espagnol en 1898.

    Voici à présent un très bon article qui vous fera découvrir la lutte, dans les années 1960-70, de la colonie intérieure (estimée aujourd'hui à 4,6 millions de personnes) originaire de Porto Rico présente sur le continent états-unien, principalement dans les grandes métropoles du Nord et de l'Est (lutte que nous avions brièvement évoquée car c'est en son sein qu'Oscar Lopez Rivera a débuté son militantisme) : l'organisation révolutionnaire des Young Lords, les "Panthères boricuas" (diminutif de portoricain, sur l'île comme à l'extérieur).


    Servir le Peuple


    par Claire Richard

    Claire Richard a étudié la littérature et les nouveaux médias. Elle est journaliste indépendante entre Paris et New York.


    Dans les années 1970, aux États-Unis, les Panthères étaient de toutes les couleurs. Elles ont aussi été portoricaines et se sont attachées à réinventer une politique de la santé dans la banlieue de New York. Collectifs, militants, auto-gérés, féministes, anti-colonialistes, les Youngs Lords déclinent en quelques années, à eux-seuls, un manuel d’activisme politique quand celui-ci conduit au meilleur. Un modèle à suivre pour aujourd’hui.

    "Servir le Peuple", "Pa'lante !" : la lumineuse expérience des Young Lords, organisation révolutionnaire de la colonie intérieure portoricaine aux États-Unis

    « Il n’y a pas que les balles et les bombes pour tuer les gens. Les mauvais hôpitaux tuent. Les immeubles pourris, oubliés, tuent les gens. Les ordures et les maladies tuent les gens. Et les écoles tuent les gens. » (Palante, octobre 1970)

    En 1969, à East Harlem, les rues sont jonchées de débris, vieux papiers, restes de nourriture et bouts de plastiques, mais aussi de voitures, pneus, verre et lavabos… El Barrio, Le Quartier, comme on l’appelle aussi, est l’un des plus vieux bidonvilles (slums) de New York. Les immeubles sont souvent insalubres. Les appartements sont exigus et mal chauffés, sans salle de bain individuelle. Dans les rues, l’héroïne court déjà et les gangs de jeunes s’affrontent. C’est le quartier des Portoricains, immigrés depuis plusieurs générations ou fraîchement arrivés de l’île sous domination américaine. Les conditions de vies sont rudes : le travail est rare, peu qualifié et mal payé, le racisme quotidien. Sur les trottoirs, les ordures s’accumulent, car la ville de New York ne les ramasse pas régulièrement, parfois seulement une fois par semaine. Pour de nombreux habitants, le désintérêt des services sanitaires de la ville pour le quartier reflète leur statut de citoyens de seconde zone.

    Un dimanche de juillet 1969, une dizaine de jeunes gens, presque des adolescents, portant bérets et cheveux longs, descend dans une rue avec des balais, et commence à nettoyer. Si on leur demande qui ils sont, ils répondent : la Young Lords Organization ou encore L’Organisation des Jeunes Seigneurs. Ils ont entre 15 et 21 ans, sont des portoricains nés ou élevés à New York (Nuyoricans). La plupart ont déjà milité dans les mouvements nationalistes noirs ou radicaux blancs. Ils veulent agir plus que faire de la théorie et viennent de se constituer comme la branche new-yorkaise des Young Lords, un gang de Chicago devenu un parti révolutionnaire portoricain sur le modèle des Black Panthers.

    Les habitants ne savent pas trop quoi penser de ces jeunes en bérets de Che Guevara, mais lorsqu’ils les voient revenir tous les dimanches suivants, ils se dégèlent et certains leur prêtent main forte. Juan Gonzalez, aujourd’hui journaliste au Daily News de New York, était l’un des membres fondateurs et se souvient. « Après avoir nettoyé une ou deux rues, et rassemblé 20 ou 30 sacs poubelles, nous avons appelé le département sanitaire pour leur demander d’envoyer le camion-poubelle. Ils nous ont ri au nez et répondu qu’ils avaient un calendrier de ramassage et qu’ils n’allaient pas déplacer le camion seulement pour nous. Nous avons traîné les ordures au milieu de l’avenue principale, pour bloquer le trafic entre la 7e et la 8e avenue. Ensuite nous y avons mis le feu. La police et les pompiers sont arrivés, il y a eu quelques affrontements. Nous avons fait ça tout l’été 1969. Les gens en ont parlé comme “les émeutes des ordures d’East Harlem”, parce que la police avait attaqué certains membres de la foule et que des gens leur avaient lancé des bouteilles… Ça a rendu notre groupe célèbre. Lindsay, le maire de New York, a immédiatement envoyé des négociateurs, et ils ont accepté de ramasser plus souvent les ordures. Quand les gens ont vu que les ordures étaient ramassées, nous avons reçu plus de volontaires, et nous avons ouvert notre premier bureau, sur la 112e rue ». Ils élisent un comité central, publient un journal bilingue, en anglais et en espagnol, Palante.

    Les Young Lords sont marxistes, anticolonialistes et indépendantistes. Ils veulent à la fois l’indépendance de Porto Rico, une société socialiste et le contrôle populaire de la police, la santé, l’éducation, le logement, l’aide sociale. Pour eux, les révolutionnaires doivent servir le peuple et non le guider. Ils commencent donc par répondre aux problèmes concrets et immédiats des habitants de leurs communautés, les immigrés portoricains et autres. Cette approche locale et pragmatique explique en partie leur succès rapide. « Nous étions tous très jeunes, pour la plupart au lycée ou à la fac. La plupart d’entre nous ont quitté l’école et du coup, pendant presque deux ans, presque tous les gens qui travaillaient pour les Young Lords étaient à plein temps. Nous habitions dans des appartements collectifs, et nous vivions de la vente de Palante, et plus tard des dons à l’organisation, pour les loyers et les factures », se souvient Juan Gonzalez. « Avec cent personnes à plein temps pendant deux ans, on peut faire beaucoup de choses ! »

    Les Youngs Lords ont entre 15 et 20 ans. Ils ont tous milité dans des mouvements nationalistes noirs ou radicaux blancs.

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    "Servir le Peuple", "Pa'lante !" : la lumineuse expérience des Young Lords, organisation révolutionnaire de la colonie intérieure portoricaine aux États-Unis


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  • Beaucoup moins connu que l'afro-américain (new afrikan) Mumia Abu-Jamal ou l'amérindien Leonard Peltier, Oscar Lopez Rivera est un activiste portoricain emprisonné depuis 1981 pour sa lutte contre la colonisation de son île (sous domination états-unienne depuis 1898, "État associé" depuis 1952) et le colonialisme intérieur subi par la communauté émigrée sur le continent US.

    http://www.prolibertadweb.org/oscar-lopez-rivera

    Un autre prisonnier révolutionnaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prisonOscar Lopez Rivera est né à San Sebastian, Porto Rico le 6 janvier 1943. À l'âge de 12 ans, il immigre à Chicago avec sa famille.

    Il a été un militant de la communauté portoricaine et un important dirigeant indépendantiste pendant de longues années avant son arrestation. Oscar a été l'un des fondateurs du collège Rafael Cancel Miranda High School, aujourd'hui connu sous le nom de Dr. Pedro Albizu Campos High School, ainsi que du Centre culturel portoricain Juan Antonio Corretje. Il a été un organisateur de la communauté pour l'Organisation de la Communauté du Nord-Ouest (NCO), l'ASSPA, l'ASPIRA et la 1ère Église congrégationaliste de Chicago. Il a également aidé à fonder FREE (un centre d'aide aux toxicomanes) et ALAS (un programme d'éducation pour les prisonniers latinos à la prison de Stateville en Illinois).

    Il a été actif de nombreuses de lutte de la communauté, principalement dans les domaines de l'accès aux soins médicaux, de l'accès à l'emploi et des violences policières. Il a aussi participé au développement du Comité pour la Libération des 5 nationalistes portoricains [qui avaient ouvert le feu dans la Chambre des Représentants en 1954 NDLR]. En 1975, il doit plonger dans la clandestinité aux côtés d'autres camarades des Forces Armées de Libération Nationale (FALN). Il sera arrêté le 29 mai 1981, après cinq ans de traque par le FBI comme l'un des fugitifs les plus recherchés par la "justice" américaine.

    Oscar, qui a une fille prénommée Clarissa, purge actuellement une peine de 55 ans d'emprisonnement pour "conspiration séditieuse" et d'autres charges. Il a été reconnu coupable de conspiration pour avoir fui aux côtés de Jaime Delgado (vétéran de la lutte d'indépendance), Dora Garcia (une importante militante communautaire) et Kojo Bomani-Sababu, prisonnier politique new afrikan.

    Oscar fait partie des 12 prisonniers portoricains qui se sont vus offrir une mesure de clémence par l'administration Clinton à l'automne 1999. D'après le Chicago Sun Times, il a refusé l'offre présidentielle qui l'aurait laissé avec 10 années à purger pour les charges de conspiration. Il lui reste maintenant au moins 20 ans à passer en prison. Sa sœur Zenaida Lopez a expliqué qu'il aurait refusé car il s'agissait d'une libération sur parole, revenant pour lui à être "en prison hors de la prison". Elle a néanmoins ajouté que son frère était "en total accord" avec la décision des 11 autres d'accepter cette libération conditionnelle.

    Il est à ce jour emprisonné au pénitencier de Terre Haute dans l'Indiana, et sa date prévisionnelle de libération est le 27 juillet 2027.


    Autres sites ou pages Facebook :

    http://boricuahumanrights.org/

    https://www.facebook.com/freeoscarlopezriveranow


                            Un autre prisonnier révolutionnaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prisonUn autre prisonnier révolutionnaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prison
               Un autre prisonnier révolutionnaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prisonUn autre prisonnier révolutionaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prison
          Un autre prisonnier révolutionnaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prison
      Un autre prisonnier révolutionnaire méconnu : Oscar Lopez Rivera va entrer dans sa 35e année de prison


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  • Le 13 mai 1985, un hélicoptère de la police de Philadelphie (États-Unis) larguait deux bombes incendiaires sur un immeuble occupé par la communauté afro-américaine radicale MOVE, épilogue de plusieurs années de conflit avec ce groupe de Black liberation accusé d'"indisposer le voisinage par ses monceaux d'immondices attirant les rats et les cafards" (on croirait presque du Chirac dans le texte, lol) ainsi que par ses "messages politiques diffusés toute la journée par mégaphone".

    Il y a 30 ans : massacre raciste à PhiladelphieLes pompiers, d'abord présents sur les lieux pour... tenter de déloger les occupants avec leurs lances à eau, regarderont impassiblement partir en fumée le 6221 Osage Avenue et... plus de 60 habitations voisines ; ayant reçu l'ordre laconique de "Let the fire burn" ("Laissez cramer" !). Le bilan est de 11 morts dont 5 enfants et seulement deux survivant-e-s dont l'une, Ramona Africa, relatera que la police ouvrait même le feu sur les personnes qui tentaient de s'enfuir...

    Il n'est bien sûr pas interdit de discuter de ce qu'était MOVE : par certains aspects, la communauté pouvait éventuellement être qualifiée de "secte" (nous n'aimons cependant pas ce terme, car comme beaucoup d'autres il évacue confortablement l'analyse scientifique et politique des choses - comme au sujet des religions par exemple). Elle arborait néanmoins des positions que l'on ne peut que qualifier de progressistes [voir ici un site qui lui est consacré] : écologisme radical (d'où la fabrication de compost qui "indisposait" soi-disant les voisins), mode de vie collectiviste et bien sûr libération noire avec une forte mise en avant des racines africaines (tou-te-s les membres portant des dreadlocks et prenant le patronyme d'"Africa")... Le tout en assumant ouvertement l'autodéfense armée d'où déjà de gros ennuis en 1978, après la mort d'un flic lors de la tentative d'expulsion d'un précédent squat.

    Il est à la rigueur possible de dire, sans trop se hasarder, que le groupe était une incarnation du reflux et de la décomposition du mouvement de libération afro-américain ; et non de son apogée radicale et révolutionnaire de 1965-75 avec le Black Power de Carmichael et bien sûr le Black Panther Party (puis la Black Liberation Army etc.).

    Voici ce qu'en dit le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) sur sa page Facebook : "L’organisation se définit elle-même comme « une organisation révolutionnaire, mais pas dans le sens commun enseigné à la plupart des gens. John Africa, son fondateur, enseignait à MOVE la révolution totale et le principe de la vie ; il n’y a rien de plus important que la vie, et tout ce système qui nous opprime va contre la vie : c’est un système qui assassine, qui mutile, qui empoisonne, qui exploite et qui asservit. C’est pourquoi l’organisation MOVE combat ce système. Nous ne céderons jamais à ce système tant que la justice, l’égalité et la liberté seront bafouées. Pas seulement pour les Noirs, les femmes ou les hommes de couleurs, mais pour tous les êtres vivants » (Ramona Africa est ministre de la communication pour l’organisation MOVE, seule survivante adulte du bombardement et ancienne prisonnière politique pendant cinq ans)".

    Cet activisme lui avait bien sûr valu la haine inexpiable des autorités bourgeoises blanches de la ville (avec à leur tête, pendant de nombreuses années, le sinistre ex-"super-flic" Frank Rizzo), qui avaient assez efficacement réussi à dresser les "honnêtes gens" ("très majoritairement afro-américains" comme ne manque pas de le souligner la propagande...) contre ces "zozos mal peignés", mais ne parvenaient toutefois pas à en finir "une bonne fois pour toute".

    Il y a 30 ans : massacre raciste à Philadelphie

    Pour autant, son extermination par un véritable mini-bombardement au napalm n'en reste pas moins révélateur du caractère semi-nazi du colonialisme intérieur US ; cet État capitaliste, impérialiste et raciste qui se présente au monde entier (au même titre que son alter ego bleu-blanc-rouge...) comme le "phare de la liberté et des valeurs démocratiques" - ce devant quoi se prosternent tous les petits et grands bourgeois de la planète. "Semi-nazi", oui et cela n'a rien de la provocation gratuite : au stade des monopoles tout État capitaliste et impérialiste est finalement un nazisme en puissance, avec ses éruptions épisodiques de praxis ultra-fasciste, jusqu'à ce que les conditions objectives (comme celles rencontrées par l'Allemagne au début des années 1930) l'amènent à se convertir en nazisme "franc et ouvert".

    Les "Africa" délivraient certes un message politique radical et subversif, mais ils/elles étaient tout de même très loin de représenter une menace révolutionnaire existentielle pour les possédants de Pennsylvanie. Leur massacre est révélateur de la disproportion totale des moyens employés aux États-Unis dès lors qu'il s'agit de "remettre les Nègres à leur place" - une "place" sur laquelle repose, il faut le dire, tout l'ordre social capitalo-raciste.

    Si l'organisation MOVE a acquis une certaine notoriété à travers le monde, c'est aussi grâce à un journaliste et ex-combattant des Black Panthers qui avait pris dès le début fait et cause pour elle : un certain Mumia Abu-Jamal. Un combat qui, parmi d'autres, l’amènera à se confronter au sinistre maire et ancien chef de la police Frank Rizzo ; et qui sera sans doute pour beaucoup dans la sordide machination qui le conduira pour 30 ans dans le couloir des condamnés à mort (condamnation commuée en perpétuité sans possibilité de libération en 2011).

    Il y a 30 ans : massacre raciste à Philadelphie


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  • 6 mois après Ferguson dans le Missouri (centre du pays), c'est à Baltimore (Maryland, Côte Est) que la mort d'un jeune homme aux mains de la police raciste du Capital a provoqué une explosion de colère populaire des colonisé-e-s intérieur-e-s afro-descendant-e-s - la ville est à présent en état de siège.

    Sur le site d'Alain Bertho :


    Nous vous invitons à lire et/ou relire nos publications à l'époque de l'"affaire" de Ferguson :

    Revue de presse : aux States comme en Hexagone, les classes populaires ne veulent plus être tirées comme des lapins

    Revue de presse - août 2014 : des rives du Tigre à celles du Missouri (deuxième partie)

    "La question noire est réellement le secret de l'impuissance du prolétariat aux États-Unis comme pouvait l'être (lorsque Marx employa le terme) la question irlandaise en Grande-Bretagne, comme l'a été et peut encore l'être la question méridionale si brillamment traitée par Gramsci en Italie... et comme le sont clairement le jacobino-républicanisme, l'Empire colonial hier et le néocolonialisme (Françafrique) ainsi que le colonialisme intérieur ("question indigène") aujourd'hui dans "notre" État français. Ceci s'expose en quelques mots : il ne peut pas y avoir de révolution socialiste dès lors qu'une partie des classes populaires se définit comme "petite-bourgeoise" vis-à-vis d'une autre, et/ou plus largement "fait bloc" avec la bourgeoisie, son État et son idéologie contre un "autre" plus ou moins défini - "ennemi"/"barbare" extérieur ou beaucoup plus souvent intérieur ; et ce n'est pas quelque chose de "binaire" (groupe social A vs groupe social B) mais plutôt en "couches superposées" (ou en cercles concentriques) et en cascade, la "couche" immédiatement au contact d'une autre étant souvent la plus haineuse envers celle-ci tandis que les couches supérieures de l'édifice se permettent plus volontiers le paternalisme ou même carrément de jouer les "chevaliers blancs" défenseurs de l'opprimé ("antiracisme" paternaliste bourgeois et "cohésion sociale")." 

    Nouvelle insurrection de la colonie intérieure afro-américaine à Baltimore

    Voir aussi ce documentaire sur la lutte héroïque des Black Panthers :

    Documentaire : The Black Panthers - All Power to the People (Lee Lew-Lee, 1996)

    Aux dernières nouvelles, parmi les centaines d'arrestations se trouvent plusieurs militant-e-s du Comité de Coordination des Étudiants révolutionnaires (SRCC, communiste) : https://revolutionarystudents.wordpress.com/2015/04/30/pack-the-court-rooms-defend-rscc-comrades-against-police-repression/

    Nouvelle insurrection de la colonie intérieure afro-américaine à Baltimore


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  • Ce vendredi 6 février 2015, cela fera 39 ans que Leonard Peltier est enfermé aux États-Unis.

    Militant native american ("amérindien") de la Nation lakota ("sioux"), il luttait dans les années 1970 au sein (et fait toujours partie) de l'American Indian Movement.

    Il a été condamné en 1977, après un procès plus que douteux, à deux peines de prison à perpétuité pour le meurtre de deux agents du FBI qui s'étaient introduit dans la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud.

    Il fait partie des trop nombreux prisonniers révolutionnaires détenus aux États-Unis. Ne l'oublions pas !

    Free Leonard Peltier !

    Déjà 39 ans de prison pour le révolutionnaire lakota Leonard Peltier

    Déjà 39 ans de prison pour le révolutionnaire lakota Leonard Peltier

     


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  •  

    Alors que les États-Unis tout entiers sont secoués par la colère du Peuple face aux assassinats en série de jeunes afro-descendants par les forces de "l'ordre" capitaliste, voici une information que ne pas diffuser reviendrait à faire un cadeau inacceptable à tous les connards à la Dieudonné et compagnie, qui détournent vers le marécage pestilentiel de l'antisémitisme la légitime résistance et l'affirmation des colonies intérieures de toutes les métropoles impérialistes :

    Blocage autour de la synagogue B’nai Jeshurun contre le racisme et les violences policières

    Le mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières qui s’étend à travers les Etats-Unis, de New York à Los Angeles et de Seattle à Miami, ne concerne pas la seule communauté afro-américaine, principale victime des lynchages policiers. Aux côtés des Noirs manifestent aussi des Blancs, des Latinos, des Asiatiques et des membres de toutes les communautés du melting-pot américain. Ainsi, parmi les nombreuses manifestations dans les rues de New York, une a été organisée le 4 décembre à Broadway autour de la synagogue B’nai Jeshurun par des membres de la communauté juive.

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    Plusieurs centaines de personnes se sont ainsi rassemblées devant la synagogue  B’nai Jeshurun à l’appel de Jews For Racial and Economic Justice (Juifs pour la Justice Economique et Raciale). Les manifestants ont ensuite bloqué l’intersection entre la 96th rue et Broadway. Les manifestants ont scandé des slogans en anglais comme  "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent), mais aussi en hébreux et en yiddish. Des rabbins ont prononcé le kaddish (prière des morts) pour Eric Garner, Michael Brown et les autres victimes des violences policières.

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    Les manifestants ont également chanté "Daloï Politsey !" ("À bas la police"), chanson révolutionnaire de la rue ouvrière juive sous le tsarisme. Les forces de répression sont intervenues et ont arrêté plusieurs dizaines de manifestants pour "entrave à la circulation", dont les rabbins Rabbi Jill Jacobs et Rabbi Sharon Kleinbaum de la synagogue Beit Simchat Torah, la plus grande synagogue à travers le monde qui célèbre des mariages homosexuels.

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    Arrestation des rabbins Rabbi Jill Jacobs et Rabbi Sharon Kleinbaum
     

    Après les arrestations, un groupe a poursuivi la manifestation sur les trottoirs jusqu’à l’intersection jusqu’à la rue 100th street en scandant des slogans contre les violences policières.

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    La chanson Daloï Politsey sous-titrée en anglais :

    Que cette chanson révolutionnaire yiddish du début du XXème siècle soit chantée en ce début de XXIème siècle à New York ne peut que faire penser à la version anglaise et moderne chantée par Geoff Berner, dont le refrain est devenu "Hey hey daloï politsei, it means the same thing now as yesterday, out of your houses, into the streets, everybody say ‘Fuck the police !'" :

    Même si elle compte aussi - comme ici - ses Zemmour et ses Goldnadel, ses chiens de garde enragés de l'ordre établi et ses sionistes/néocons fanatiques, la communauté juive états-unienne a dans l'ensemble une longue histoire de solidarité avec la lutte des colonisé-e-s intérieur-e-s et en particulier des Noir-e-s. C'est qu'elle se souvient elle-même des "Nègres" - soumis à toutes les vexations et tous les lynchages - qu'étaient ses propres aïeux dans l'Empire russe des tsars et (plus tard) dans l'Europe centrale fasciste et nazie des années 1920-30-40, jusqu'à l'aboutissement final des chambres à gaz d'Auschwitz et Treblinka !

    Et en AmériKKKe même, leur sort face aux tenants de la suprématie blanche-protestante ne fut souvent guère plus enviable que celui des Afro-descendant-e-s :

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    Comme Rémi Fraisse et bien d'autres encore de ce côté-ci de l'Atlantique (et donc dans un contexte de grande agitation hexagonale contre les crimes du "maintien de l'ordre"), un jeune prolétaire (en l'occurrence de la colonie intérieure afro-descendante) avait été abattu par la police pour simple "apparence suspecte" (port d'une capuche) dans la ville de Ferguson (Missouri) l'été dernier... et "une fois n'est pas coutume", le flic s'en tire avec un non-lieu et une tape sur les doigts ! La colère du Peuple a donc explosé une nouvelle fois dans la petite ville mais s'est aussi étendue très rapidement au reste de l’État yankee, dans un mouvement rappelant les émeutes de 2005 ici en Hexagone.

    Presse bourgeoise :
    USA : nuit d'émeutes à Ferguson
    Émeutes à Ferguson : la police cible de 150 coups de feu, des immeubles incendiés
    Mort de Michael Brown : nuit d'émeutes à Ferguson
    Ferguson : des milliers d'Américains disent leur colère dans les rues du pays
    Nuit du 26 novembre : 170 Maïdan aux États-Unis

    Et puis encore une fois l'internationalisme : Après le non-lieu de Ferguson, l'indignation traverse l'Atlantique

    Des rassemblements ont aussi eu lieu en Hexagone, où les victimes de "bavures" policières ces dernières années se comptent par dizaines : « En France aussi il y a des Michael Brown »

    Brigade Anti-Négrophobie :
    M. BROWN : « LA SUPRÉMATIE BLANCHE M’A TUER » ! La négrophobie était l’arme du crime !

    Site d'Alain Bertho :

    Michael Brown : émeute à Feguson après la relaxe du policier – 25 novembre 2014

    Michael Brown : affrontements à Oakland et New York après la relaxe du policier – 24 novembre 2014

    Ferguson Tiananmen

    Voici l'article publié par les maoïstes new-yorkais du Nouveau Parti communiste (Comité de Liaison) [NCP(LC)] :

    Peu importe ce que dit l’État : l'officier Darren Wilson est coupable !

    La nouvelle d'hier annonçant la décision du grand jury du comté de Saint Louis (Missouri) de ne pas poursuivre l'officier de police blanc de Ferguson, Darren Wilson, pour le meurtre de l'Afro-américain désarmé de 18 ans Michael Brown n'est en rien une surprise. En dépit d'un grand nombre de témoins, y compris l'ami de Michael Brown - Dorian Johnson - qui était avec lui au moment du crime et l'a clairement vu mettre les mains en l'air ; en dépit des enregistrements audio et vidéo qui contredisent totalement la version de l'officier ; en dépit de l'autopsie indépendante mandatée par la famille Brown, qui infirme toutes les affirmations initiales comme quoi Michael aurait été abattu après avoir agressé Wilson ; en dépit de toutes les preuves irréfutables contredisant les déclarations et autres récits de la police de Ferguson ; le comté de Saint Louis a décidé de ne pas poursuivre le policier.

    Mais malgré les tentatives de la police de Ferguson pour discréditer la victime en diffusant une vidéosurveillance d'un homme en train de voler à l'étalage et en prétendant qu'il s'agissait de Brown, les masses de Ferguson et leurs alliés ne sont pas dupes de ces manœuvres suprématistes blanches. Ce qui est arrivé à tant d'autres jeunes hommes afro-descendants comme Oscar Grant, Trayvon Martin et bien d'autres encore a une fois de plus été tenté contre Michael Brown ; mais n'a une fois de plus trompé personne.

    Tout au contraire, le comté de Saint Louis (Missouri) et l'appareil répressif d’État US ont démontré encore une fois et devant de plus en plus d'opprimé-e-s et d'exploité-e-s états-unien-ne-s que nous sommes voués à être brutalisés, pourchassés, tirés comme des lapins, systématiquement discriminés et systématiquement assassinés.

    FergusonLe fait que l'officier Wilson, comme d'innombrables avant lui et sans doute encore des centaines d'autres à l'avenir, puisse s'en aller libre de toute charge après un meurtre de sang froid résonne terriblement dans les communautés nationales opprimées des États-Unis. Alors que nous luttons déjà contre la pauvreté, le manque d'emploi et les carences dans l'éducation scolaire, la discrimination dans tous les aspects de la société américaine, notre lutte est encore exacerbée par une police au service de la bourgeoisie qui exerce une oppression nationale et raciale claire comme le jour aux yeux de tous ; particulièrement claire lorsque l'on voit le gouverneur du Missouri - Jay Nixon - déclarer l'état d'urgence immédiatement après la décision du jury et faire déployer la Garde nationale, la Patrouille routière, la Police du comté et la Police métropolitaine de Saint Louis à Ferguson sous le prétexte cynique de "protéger les droits des citoyens".

    Mais les masses n'en peuvent plus de l'oppression.

    Ce qui va sûrement, ce qui est même déjà en train d'arriver, c'est une colère insurrectionnelle persistante à Ferguson et dans tous les USA. Les opprimé-e-s ont raison de se révolter ! Mais ce qui est maintenant plus que jamais nécessaire, c'est une compréhension révolutionnaire de ces quelques points :

    1) Les États-Unis sont un Empire capitalo-colonialiste contenant des colonies intérieures/nationalités opprimées, parmi lesquelles la Nation noire afro-descendante. Cet antagonisme est violent et meurtrier et le prolétariat des nationalités opprimées aux côtés du prolétariat euro-américain doit s'unir et former un Front uni pour combattre non seulement l'oppression et le chauvinisme euro-américain mais aussi le capitalisme lui-même. Ce processus implique la création du Parti marxiste-léniniste-maoïste du prolétariat multinational US.

    2) Les masses ne peuvent pas compter sur la police (ni sur une quelconque autorité étatique) pour une véritable protection et un véritable service : ce n'est pas dans l'intérêt de la police au service du Capital que de protéger et servir nos communautés.

    3) Les nationalités opprimées, en particulier les personnes afro-descendantes, ont toujours été ciblées et brutalisées ; Michael Brown n'est pas un phénomène unique dans l'histoire colonialiste-capitaliste-<wbr>impérialiste des États-Unis.

    4) Les masses nécessitent leur propre protection prolétarienne ; nous avons besoin de nos propres bases, nos propres forces, notre propre mouvement de contre-hégémonie : notre propre DOUBLE POUVOIR. Les masses ont besoin d'une Armée populaire et cette armée ne peut être dirigée que par le Parti communiste, ce pourquoi nous devons construire le Parti communiste maoïste. Les différentes luttes locales doivent constituer des groupes d'autodéfense pour tenter de développer une résistance, comme des groupes de copwatch pour faire contrepoids à la violence policière ; en étant bien conscients que ces groupes sont limités en termes d'impact et d'objectif, mais néanmoins nécessaires pour apporter un certain appui matériel aux masses qui souffrent des formes les plus brutales d'oppression et d'assassinats extra-judiciaires.

    Nous sommes et serons solidaires des masses de Ferguson (Missouri) et de tous les USA qui s'organisent et s'organiseront contre la terreur policière. Nous soutenons pleinement les masses opprimées en révolte qui exigent un changement radical. Nous apportons notre soutien sans équivoque à tou-te-s ceux et celles qui voient dans ces injustices une nouvelle preuve, une nouvelle évidence et une nouvelle charge contre la nature capitaliste-impérialiste et suprématiste blanche des USA.

    Vive les masses insurgées de Ferguson !

    Vive les Peuples opprimés des États-Unis !

    À bas le capitalisme et l'impérialisme !

    Arms Up, Shoot Back ! (Aux armes, rendons coup pour coup !)

    armsupshootback170 villes-1b973Tutto il mondo sta splodendo


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  • Source

    Albert Woodfox est, avec Robert King et Herman Wallace, l’un des « Trois d’Angola » : trois prisonniers politiques Noirs incarcérés en 1971 dans la prison d’Angola, prison de l’État de Louisiane aux États-Unis, après une condamnation pour vol à main armée.

    Pendant son procès, Albert Woodfox s’évade et rejoint les rangs du Black Panther Party. Une fois rattrapé et réincarcéré, il poursuit son activisme et monte avec Wallace et King une section du Black Panther Party à l’intérieur de la prison d’Angola, symbole du système industrialo-carcéral raciste nord-américain et de l’esclavage moderne, situé sur les lieux mêmes d’une ancienne plantation de coton.

    En 1972, Woodfox et Wallace furent reconnus coupables du meurtre d’un gardien blanc de la prison. King, qui n’était pas directement accusé du meurtre, fut déclaré complice et les « Trois d’Angola » furent placés à l’isolement.

    Robert King est resté en cellule d’isolement 23h sur 24h jusqu’en 2001, Herman Wallace jusqu’en octobre 2013, avant de mourir d’un cancer trois jours après sa libération.

    Albert Woodfox, lui, y croupit toujours, refusant de renier son engagement politique pour l’organisation des prisonniers Noirs, la résistance à l’esclavage moderne des prisons, la défense des droits des prisonniers, et affirmant son innocence. Les autorités pénitentiaires refusent de le libérer et de mettre fin à son isolement malgré le fait que son procès ait été déjà invalidé trois fois pour discrimination raciale.

    Reflet de l’organisation populaire portée par le Black Panther Party, la vie d’Albert Woodfox témoigne de la lutte populaire et politique pour l’auto-défense et la libération de la communauté Noire s’attaquant à toutes les réalités de l’oppression raciale et économique du peuple Noir : des quartiers à la prison, de la traite négrière à l’esclavage industriel du travail carcéral, de l’aliénation culturelle et mentale à l’écrasement institutionnel.

    Dans ce court texte publié le 23 avril 2014, Woodfox s’adresse à un psychologue envoyé par l’institution judiciaire ayant le pouvoir de légitimer un isolement de plus de quarante années.

    Il lui répond à quel point seul quelqu’un comprenant le sens de la lutte pour l’autodétermination et la résistance à l’oppression peut appréhender une telle sentence, non pas dans le sens d’une « peine », mais comme une réalité historique et politique : le point central de l’oppression du peuple Noir, de la domination capitaliste et dans le même temps le point de départ d’une prise de conscience de soi et de sa puissance d’agir.

    C’est la force politique de cette résistance et l’héritage de combattants révolutionnaires qui ont fait tenir Albert Woodfox durant ces 42 années d’isolement, et ce sont eux qui doivent alimenter la campagne de solidarité internationale pour sa libération et contre le système oppressif raciste des prisons états-uniennes.

    Pour lui apporter un soutien financier :

    www.jpay.com (#00072148)

    Texte traduit et présenté par les Éditions Premiers Matins de Novembre

    pmneditions@gmail.com

     

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    Quand je me remémore certaines choses que j’ai faites étant plus jeune, lorsque j’apprenais à survivre dans le quartier de Six Ward Highsteppers à la Nouvelle-Orléans, je réalise que la société m’enseignait à être l’ennemi des pauvres, des ignorants et même celui de mon propre peuple. Je déplore certaines choses que j’ai faites à l’époque. Et parfois, je me demande ce que je serai devenu si rien de tout cela ne s’était passé de cette manière.

    Mais mon engagement au sein du Black Panther Party lorsque j’étais à New York, m’a offert une autre possibilité de survie. Cet engagement a changé la donne. Les Black Panthers étaient les premiers Noirs que je n’ai jamais vu avoir peur. En les regardant, en leur parlant et en apprenant d’eux, ma vie a changé à jamais. C’était la première fois que j’entendais une voix plus forte que celle de la rue. Et quand je retournai en Louisiane et que je fus envoyé à Angola, le programme en dix points du Black Panther Party m’accompagna.

    Le programme en dix points parlait d’autodétermination, d’assumer ses responsabilités en matière de prise de décision personnelle, s’agissant de ta vie, de ta communauté. C’est alors que j’ai commencé à réaliser que je pouvais modifier le cours des choses. Que je voulais le faire et que j’étais en colère. J’étais de toutes les radicalités et absolument convaincu que des changements sociaux majeurs en Amérique étaient à portée de main.

    Quand Brent Miller a été assassiné et qu’ils nous ont raflé [Herman Wallace] et moi, et jeté au trou, il ne m’a jamais traversé l’esprit que j’allais passer les quatre prochaines décennies suivantes enfermé 23 heures par jour dans une cellule de deux mètres sur trois. Il ne m’est pas venu à l’idée que nous serions condamnés. Nous étions innocents ! J’étais optimiste, pensant que le peuple – nos frères et sœurs à l’extérieur – se dresseraient, s’organiseraient et les empêcheraient de nous avoir.

    Puis, alors qu’ils nous emmenaient afin d’être présentés devant un tribunal, un des frères de Brent Miller nous coupa la route avec un camion. Il dérapa et s’arrêta près de la camionnette dans laquelle nous étions, et il bondit avec un fusil à pompe en hurlant : « Où sont ces négros ? Laissez-les moi ! Je vais tuer ces fils de putes ! » Soudain, tout devint sérieux. À ce moment-là, je fus submergé par la prise de conscience que nos vies étaient en jeu et que la loi ne pourrait pas nous protéger.

    Aujourd’hui, après toutes ces années, l’audience au civil concernant notre isolement prolongé approche. Si bien qu’ils ont envoyé ce psychiatre me questionner. Bien évidemment, il a essayé de me faire dire que quarante ans d’isolement n’ont en définitive pas été une si mauvaise chose. « Vous avez l’air de vous être très bien adapté » m’a-t-il dit.

    Je lui ai répondu qu’à moins de s’être retrouvé bouclé dans une cellule 23 heures par jour pendant quarante ans, il n’avait aucune idée de ce dont il parlait. Je lui ai dit : « Vous voulez savoir de quoi j’ai peur ? J’ai peur de commencer à crier et ne pas être en mesure d’arrêter. J’ai peur de me transformer en bébé, de me recroqueviller en position fœtale et de gésir ainsi tous les jours du reste de ma vie. J’ai peur de m’en prendre à mon propre corps, de peut-être me couper les couilles et les jeter à travers les barreaux comme que j’ai vu d’autres le faire quand ils n’en pouvaient plus. »

    Ni la télévision, ni aucun loisir, magazine ou quoi que ce soit d’autre que vous appelez vous-même « autorisés » ne peuvent atténuer le cauchemar de cet enfer que vous aidez à créer à et maintenir.

    J’ai été soutenu dans ma lutte par trois hommes. Nelson Mandela m’a appris que si vous poursuivez une noble cause vous pouvez porter le poids du monde sur vos épaules. Malcolm X m’a appris que l’endroit où vous commencez n’a peu d’importance, seul compte l’endroit où vous finissez. Et Georges Jackson m’a appris que si vous n’êtes pas prêt à mourir pour ce en quoi vous croyez, c’est que vous ne croyez en rien.

    Je sais que vous faites seulement votre travail, Doc. Vous avez votre travail et j’ai le mien. Je suis un professeur. Et je suis la preuve vivante que nous pouvons survivre au pire en nous changeant nous-mêmes et en changeant notre monde, peu importe où nous vivons. Je ne veux pas mourir dans cette cellule, mais si cela doit se produire pour que cette leçon soit tout à fait claire, alors je suis prêt à le faire.

    Albert Woodfox, prison d'Angola (Louisiane), 23 avril 2014

    a3mural

     


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