• Le marchepied du fascisme en fRance s'appelle "unité nationale"


    L'histoire des 100 dernières années suffit amplement à le démontrer :

    - 1914 : "Union sacrée" jusqu'aux socialistes se réclamant du marxisme (Jules Guesde et même des futurs fondateurs du PC comme Marcel Cachin, qui exprimera ses "pleurs de joie" lors de la reconquête de l'Alsace) face à l'"ennemi héréditaire" allemand (qui enfonce rapidement les défenses et s'empare d'une dizaine de départements). Durant quatre ans jusqu'en 1918, dictature militaire de fait, censure, centaines voire milliers (non exhaustivement recensées) d'exécutions pour "insubordination au front", "espionnage" ou simplement pour "manque de combattivité" ou "pour l'exemple", chasse aux antimilitaristes (surtout dans les milieux anarchistes, puisque les socialistes s'étaient ultra-majoritairement vendus...) regroupés par exemple dans des unités disciplinaires pour "fortes têtes" et envoyés au massacre en première ligne, etc. etc. Même après l'issue victorieuse du conflit, sous l'égide du "Bloc national" ("Chambre bleu horizon"), la dictature du Capital restera "dure" jusqu'au milieu de la décennie suivante.

    - 1940 bien sûr : Vichy, Pétain, "Révolution nationale". Le régime, figurant au rang des vaincus de 1945, brûle aujourd'hui dans le 9e cercle de l'Enfer de l'historiographie officielle... mais à l'époque il était aussi une "union sacrée", une "unité nationale dans la terrible adversité" allant jusqu'à la gauche (radicaux) et même la "gauche de la gauche" (SFIO) de l'époque : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/fascisme-francais-des-annees-1930-a-nos-jours-a114200402 ; pas du tout limitée à l'équivalent du FN (les "ligues" d'extrême-droite, Croix-de-Feu, Action française etc.). Pétain n'était pas du tout le haut gradé le plus à droite de son temps, et c'est précisément pour cela (parce que "consensuel") qu'il avait été choisi (d'abord comme Ministre de la Guerre). L'antisémitisme non-exterminateur ("réduire l'influence juive" en instaurant une sorte d'apartheid) n'était pas du tout la marque exclusive de l'ultra-droite, mais une idée aussi largement répandue dans le champ politique bourgeois... que l'idée d'un "problème musulman" à résoudre par des "mesures fortes" aujourd'hui. Au demeurant et comme expliqué dans cet article par exemple, c'est dès la déclaration de guerre (sept. 1939) et même dès la fin 1938 que le gouvernement Daladier avait commencé à prendre des mesures d'"exception" liberticides (de dictature bourgeoise ouverte) comme l'interdiction du Parti communiste ou l'internement des étrangers "apatrides" (réfugiés antifascistes ou juifs...), dans la plus grande "unité nationale" qui soit bien évidemment - Vichy ne fera que reprendre ces mesures et les renforcer... puis les mettre au service de la barbarie nazie.

    - 1954-62 : guerre de libération algérienne durant laquelle vit le jour notre Ve République, "monarchie républicaine" profondément antidémocratique. Là aussi, "unité nationale" contre (déjà) le "terrorisme", combattu "vaillamment" par 2 millions d'appelés crapahutant dans les djebels. L'état d'urgence est proclamé et durera les 8 années du conflit. Dans la colonie d'outre-Méditerranée règne la terreur de masse avec les pleins pouvoirs à l'Armée (commandée par Massu), votés en 1956 par une assemblée... majoritairement "de gauche" ("communistes" compris) : torture systématique, arrestations, massacres, regroupements de population, exécutions judiciaires ou extrajudiciaires/"disparitions" (y compris d'"Européens" progressistes 1-2 solidaires des Algériens), etc. etc. Mais même en "métropole" les libertés bourgeoises sont largement mises "entre parenthèses" : la répression est brutale, 8 militants communistes meurent à Charonne en février 1962 et surtout, quatre mois plus tôt, des centaines d'Algériens sont massacrés à Paris et alentour le 17 octobre 1961. Le régime restera "dur" longtemps après les accords d'Évian mettant fin au conflit, avec des institutions comme la Cour de sûreté de l'État abolie seulement en 1981 (plusieurs dizaines de militants bretons du FLB comparaîtront notamment devant elle), en particulier dans les années suivant Mai 68 (Raymond Marcellin, ancien "vichysto-résistant" Ministre de l'Intérieur 1968-74), ne se "libéralisant" progressivement qu'avec l'élection de Giscard (1974) puis de Mitterrand (1981)... et encore : ce dernier proclamera par exemple l'état d'urgence en Kanaky en 1984 (de même que l'ère gaulliste avait aussi vu de féroces répressions dans les "DOM-TOM", comme en Martinique en 1959 et surtout en Gwadloup en mai 1967, avec plusieurs centaines de victimes).

    "Unité nationale dans l'adversité" et "état d'urgence" ou "d'exception", voilà la voie royale qu'emprunte le fascisme dans l'État bourgeois "France" !

    C'est ce que nous devons combattre de toute nos force dans la séquence historique tragique que nous traversons...

    Le 18 janvier la "droite radicale" tentera de réaliser le mariage de l'"esprit état d'urgence" et de la grande mobilisation réactionnaire de masse de notre époque : la désignation de l'"ennemi intérieur" musulman. NOUS DEVONS LUI BARRER LA ROUTE.

    Page Facebook de préparation de la riposte populaire (cliquer sur l'image) :

    Le marchepied du fascisme en fRance s'appelle "unité nationale"

    Le marchepied du fascisme en fRance s'appelle "unité nationale"


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :