• Inquiétant... pour ne pas dire effrayant !


    Une figure de la droite de la droite des Républicains ex-UMP dont nous avons déjà eu l'occasion de parler dans nos colonnes, Thierry Mariani, aurait "franchi le Rubicon" et serait possiblement sur une liste du Rassemblement National, ex-FN, pour les prochaines européennes.

    Certes il ne s'agit là que d'une démarche purement individuelle et, comme il le dit lui-même, loin de faire l'unanimité bien au contraire au sein du parti de Laurent Wauquiez, et même sans doute parmi ses anciens amis de la Droite populaire.

    Mais l'intérêt réside dans ce qu'il dit, en particulier cette phrase bien précise : "Pour moi, la sortie de la France de l'Union européenne est une ligne rouge. Sur ce sujet, la clarification est en cours au sein du RN", se réjouit-il. Il est certes très fortement critique de l'Union européenne telle qu'elle est actuellement, disant avoir voté la ratification du Traité de Lisbonne (en 2008) "sans enthousiasme, ça faisait partie de l'engagement présidentiel" ; mais il parle bien sûr là d'une sortie, d'un "Frexit" totalement "à la branque", aux conséquences catastrophiques pour l'économie et le budget des ménages.

    Ou encore : "s'il estimait alors dans une tribune au Figaro qu'il ne fallait "ni courtiser ni diaboliser Marine Le Pen" mais la "combattre", c'était uniquement en raison de son "programme économique et social". Il assume encore aujourd'hui des désaccords en la matière." => il s'agit là d'une claire référence au programme économique "gaucho", "socialo", "hard left" comme a pu le dire le leader d'extrême-droite anglais Nigel Farage, du Front National sous l'influence de Florian Philippot.

    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/lr/thierry-mariani-le-migrant-de-la-droite_2036335.html


    Inquiétant... pour ne pas dire effrayant !


    EN D'AUTRES TERMES... comme on a pu le voir en Italie italie-breakingnews-le-mec-anti-euro-est-hors-circuit-alors-ca-va (où certes le bras de fer avec Bruxelles, sur la question du budget, a repris depuis), la question de l'UE et de l'euro est bien la "ligne rouge" des "hautes sphères" de la bourgeoisie "responsable", et aucune autre ; si bien qu'un FN qui aurait "évolué" et "clarifié sa position" sur ce point pourrait devenir totalement acceptable notamment aux yeux d'une droite qui, comme l'explique encore Mariani, ne peut plus gagner seule et certainement pas en comptant sur les centristes ralliés à Macron ; exactement comme dans la Botte, aussitôt évincé le "fanatique anti-euro" Paolo Savona, les instances de Bruxelles et Francfort et la haute bourgeoisie nationale via leur courroie de transmission le président Mattarella ont immédiatement donné leur accord à la constitution du gouvernement Ligue-M5S.

    Une "ligne rouge" de la "responsabilité" politique plus franchie, et (dès lors) un rapprochement rendu possible avec la droite Fillon-Wauquiez, qui permettrait à la "machine" électorale ainsi formée de compter non seulement sur les 40% que fait actuellement le FN dans les 5 plus bas déciles de revenus (et même plus, voire beaucoup plus car il existe aussi une droite... "populaire" - c'est le cas de le dire - non-FN, notamment dans la ruralité), MAIS AUSSI sur 60, 70 voire 80% des suffrages des 5 plus hauts ; autrement dit la configuration du vote Bolsonaro au Brésil, configuration infiniment plus proche du "coup" réalisé par Sarkozy en 2007 (choix on-ne-peut plus clair du Medef et du CAC40, des catégories aisées + "siphonnage" d'une grosse part de l'électorat FN y compris populaire) que de celle dans laquelle est en quelque sorte "enfermé" le parti de Marine Le Pen pour le moment !! Dans le cas bien sûr où une majorité de la bourgeoisie cesserait de voir dans Macron et En Marche, face aux urgences du moment, le "juste milieu" "idéal".

    "Nous n'en somme pas encore là", pourrait-on être tentés de dire... mais les choses peuvent aller très vite, comme on l'a vu là encore en Italie où il y a encore 2 ou 3 ans, avec Matteo Renzi (dont la figure faisait plus qu'évoquer Macron), on pouvait avoir l'impression que la bourgeoisie avait trouvé son "juste milieu" "éternel" ; et finalement, 2 ans plus tard, patatras (il est toujours bon de préciser à ce sujet que derrière la "coalition de centre-droit" emmenée par Salvini, bien entendu, mais possiblement AUSSI derrière le Mouvement 5 Étoiles, apparu subitement il y a 10 ans avec ses "Vaffanculo days" populistes et attrape-tout qui sentaient fort le contre-feu aux grandes mobilisations sociales, syndicales etc. de l'époque, puis ayant "comme par hasard" pris son envol à partir de 2011, partisan de l'interdiction des syndicats et ami du travail "informel" uberisé, se profile la figure... de ce bon vieux Berlusconi bien sûr, éjecté par le Parlement fin 2011 après avoir trop saoulé la bourgeoisie par ses frasques et depuis lors trop grillé pour assumer le devant de la scène d'une campagne électorale, et donc dissimulé derrière ses anciens partenaires... de fait, si l'on se penche deux minutes sur la constitution du gouvernement au printemps dernier : "Le 18 avril suivant (les élections du 4 mars 2018), le président Sergio Mattarella charge la nouvellement élue présidente du Sénat, Maria Elisabetta Alberti Casellati, de sonder la coalition de droite et le Mouvement 5 étoiles quant à faisabilité d'un gouvernement de coalition. Le M5S réitère sa proposition de coalition avec la Ligue, ainsi que son opposition à une participation du parti de Silvio Berlusconi, le qualifiant de l'« incarnation de tous les maux de la vieille classe politique ». (...) Le 7 mai, constatant l'échec des négociations et le maintien par l'ensemble des partis de leurs points de blocages respectifs, Mattarella annonce son intention de nommer un nouveau gouvernement neutre et apolitique, qui serait chargé des affaires courantes en attendant l'organisation d'élections anticipées, possiblement en juillet. Les sondages prévoient alors un maintien de la situation de blocage à défaut d'un changement de loi électorale, le M5S, et les coalition de centre gauche et de centre droit conservant leurs intentions de votes respectives. Au sein de cette dernière, cependant, une tendance vers un important report des voix de Forza Italia vers la Ligue est souligné. L'annonce du président Mattarella semble provoquer un sursaut chez la Ligue et le M5S, qui s'étaient publiquement opposées à la formation d'un tel gouvernement de transition. Les deux partis demandent alors officiellement au président de surseoir à sa décision afin de leur permettre d'arriver à un accord. Le même jour, Silvio Berlusconi annonce que son parti ne s'oppose plus à la formation d'une coalition l'excluant. Forza Italia ne votera pas la confiance à un éventuel gouvernement de coalition Ligue-M5S, mais ne quittera pas pour autant la coalition de centre droitCette décision fait ainsi sauter le verrou bloquant les négociations à droite.").


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