• Sur la situation au Brésil - l'analyse maoïste d'A Nova Democracia


    [Texte écrit avant, mais déjà dans la perspective certaine de l'élection de Bolsonaro, qui vient donc de remporter la présidence fédérale du Brésil par 55% des suffrages exprimés (plus de 30% - 40 millions ! - d'abstentions ou de votes blancs ou nuls).]


    http://nosinfo.org/index.php/rubricas/politica/item/819-analyse-de-la-situation-bresilienne-ce-n-est-que-le-point-de-depart-apenas-o-ponto-de-partida

    Ce n'est que le point de départ (Apenas o ponto de partida)

    Igor Mendes

    https://anovademocracia.com.br/noticias/9763-apenas-o-ponto-de-partida 

    Sur la situation au Brésil - un article maoïste

    Ne pas participer à la farce électorale, ne pas légitimer ce grotesque jeu aux dés pipés, est la seule réponse qui prépare le terrain aux luttes de demain.

    Le premier tour des élections a consacré la nette victoire de Jair Bolsonaro (PSL), obtenant quelques 49 millions de suffrages, sur Fernando Haddad du PT. Dans les États fédérés, les alliés de la première ou dernière heure de l'ancien capitaine ont souvent réussi une rapide ascension face à leurs concurrents et détrôné quelques figures de proue de la politique traditionnelle du pays. Chefs d'entreprises, juges, militaires pullulent à présent comme représentants de la "nouvelle politique" avec la bénédiction de Dieu, de la Bourse et de l'évêque Edir Macedo (mais pas forcément dans cet ordre).

    Quelle hypocrisie ! Ce sont ces bureaucrates, ces entrepreneurs nouveaux riches qui piétinent au quotidien le peuple le plus pauvre dans les terribles engrenages juridiques, policiers et administratifs du vieil État réactionnaire. Si les parlementaires corrompus rédigent les lois, ce sont ces messieurs soi-disant "éthiques" qui les font appliquer à fer et à feu contre les masses populaires, pendant qu'ils jouissent de salaires exorbitants et de toutes sortes d'avantages financés par ce même argent public dont ils se prétendent gardien. Derrière cette façade "respectable" s'abritent d'anciens producteurs de films pornos, des tueurs professionnels ou encore des politicaillons du petit clergé, dans le spectacle abject qu'est devenue la politique officielle du pays.

    La vérité est qu'une partie importante des masses, faute de trouver une alternative qui représente clairement ses intérêts et assommée par des années de récession et de sous-emploi, a pu se laisser attirer par les sirènes de ceux qui parlent le plus fort contre "tout ça". Ceci nous est démontré par le fait que tous les principaux partis de la "Nouvelle République" [depuis la fin de la dictature militaire, 1985, NdT], et non moins voire plus que les autres le PT, ont subi la défenestration de leurs vieux caciques et une perte considérable de sièges dans le législatif comme l'exécutif [il faut aussi rappeler à ce stade que le PT a été poussé dans la tombe, au bord de laquelle l'avaient mené 13 ans de gestion "de gauche" du capitalisme semi-colonial, par le coup d'État parlementaire de 2016 et la persécution judiciaire de ses principaux dirigeants]. Il est également nécessaire de souligner que quelques 30% de l'électorat, 40 millions de personnes, ne se sont pas présentées devant les urnes ou ont voté blanc ou nul, taux le plus important depuis des décennies [dans un pays où le vote est obligatoire NdT]. Ceci montre sans équivoque l'illégitimité de ces élections, comme institution capable de représenter réellement la volonté populaire.

    De fait, lorsque nous voyons la Bourse monter et le taux de change du dollar baisser face à la monnaie nationale à mesure que Bolsonaro progresse dans les prévisions, il apparaît clairement que le "marché", ce gouvernement invisible, a déjà choisi son camp. Ce qui vient corroborer la thèse, depuis toujours défendue dans nos colonnes, que les élections ne sont rien de plus qu'un grotesque jeu aux dés pipés.

    En définitive, quelle est la signification de la victoire promise du duo Bolsonaro-Mourão ?

    Il faut d'abord le dire fermement : ce sera une victoire à la Pyrrhus, pour la simple et bonne raison que leur gouvernement représentera des intérêts diamétralement opposés à ceux de l'immense majorité du peuple brésilien. Bien qu'il puisse, à court terme et de prime abord, présenter une apparence de solidité, s'appuyant sur un Congrès National caractérisé par son inertie vis à vis de quiconque occupe le Palais présidentiel, il ne tardera guère à être démasqué. Deux types de contradictions minent d'ores et déjà la chape de plomb ultra-réactionnaire : celles entre la cupule dirigeante et ses bases, puisque, contrairement à ce que celle-ci prétend, elle gouvernera en faveur de "tout ça", de l'ordre établi, frustrant les espoirs de "rupture" de ses électeurs ; et celles au sein même de la cupule elle-même, déjà partagée entre une aile dite ultralibérale, liée au secteur bancaire international, qui voudrait privatiser tout ce qui peut l'être, et une autre affirmant vouloir "préserver les secteurs stratégiques", s'identifiant avec les secteurs bureaucratiques du capital monopoliste (militaires au discours patriotiques).

    Un exemple éloquent des contradictions insolubles sous-jacentes est la question des impôts. Prenons la grande propriété agraire, l'agro-business : ceux-ci ne survivent, de fait, qu'au prix de massives subventions d'État, que ce soit sous la forme de crédits, ou de déductions fiscales, et leur soutien ne sera garanti que tant que l'ensemble de la population restera écrasé d'impôts pour les soutenir ainsi. L'État "minimal" promis ne sera ainsi minimal que pour ce qui concerne les droits sociaux de la majorité, et conservera sa "grosseur" actuelle pour ce qui est de distribuer les privilèges à une minorité. La vaste "classe moyenne" de petits et moyens propriétaires (dans le commerce, les transports, les services, l'industrie etc.), pour férocement "bolsonariste" qu'elle soit, finira par recevoir la facture de tout cela. Son enthousiasme actuel pourrait bien  alors se retourner en son contraire.

    La crise, quoi qu'il arrive, se poursuivra et avec elle l'insatisfaction populaire et la contestation. Le 28 octobre ne signifiera ni sa résolution, ni un quelconque grand "retour en arrière", pour furieuse que tende à se faire la lame de fond anticommuniste, mais seulement le point de départ d'une nouvelle grande vague de secousses politiques qui déferlera inévitablement.

    Le grand projet de conciliation nationale représenté au long des dernières décennies par le PT, a échoué et s'évanouit à vue d'œil. Depuis les Journées de Juin [2013], la lutte des classes au Brésil se radicalise rapidement. Marx nous a expliqué que la révolution sera l'œuvre de ceux qui n'ont rien à perdre que leurs chaînes. Ce que nous pouvons voir est que la gauche officialiste du pays, enchaînée par mille petits liens à l'ordre ancien, représente ceux qui ont quelque chose à perdre, qui sont nostalgiques du temps où les secousses sociales ne venait pas sous leurs fenêtres les priver de leur stabilité et les arracher à leur routine chérie. Et ce, pour ne pas parler de ceux qui ont carrément fait fortune depuis les hautes sphères de l'appareil réactionnaire d'État.

    Le PT, appuyé par le révisionnisme du PCdoB et autres faux communistes, qui a vendu au long des dernières décennies l'indépendance du mouvement ouvrier et populaire, l'a démobilisé, dépolitisé et converti en un inoffensif appendice de la démocratie bourgeoise, nous a conduits là où nous sommes. La montée de l'extrême-droite n'a pas surgi de nulle part, par volonté divine ou loterie. Elle s'explique par le processus historique. La prétention à remplacer la lutte des classes par le populisme assitancialiste, tout en appliquant toutes les recettes économiques de l'impérialisme, s'inscrit dans l'offensive générale de la contre-révolution mondiale déchaînée depuis les années 1980 et n'a fait que tromper une grande partie des masses. Tous ceux qui n'ont fait qu'alimenter des illusions quant à une prétendue transformation pacifique et indolore de le société brésilienne, exclusivement menée par en haut, respectueuse "des autorités et des lois" (nous savons bien dans quelles classes ces autorités se recrutent et qui leurs lois servent...), recueillent aujourd'hui ce qu'ils ont semé et parmi eux, ceux qui s'identifient sincèrement aux véritables intérêts des classes populaires doivent réfléchir avec les plus grands sérieux et honnêteté à tout cela.

    [Lire : http://ekladata.com/Bresil-paye-erreurs-PT.pdf]

    Les réformistes traitent le phénomène réactionnaire comme extérieur à la lutte des classes, dans une supposée lutte entre "civilisation et barbarie", fort peu convaincante pour les miséreux qui connaissent déjà de près la barbarie aux portes des hôpitaux ou dans les files de sans-emploi. Ils ne veulent pas vaincre le Talon de Fer de la Réaction dans une lutte à mort, mais le tenir en laisse avec les lois de la propre bourgeoisie. En fin de compte, il ne leur reste qu'à se lamenter du désordre. Ces personnes, qui ont lu les philosophes bourgeois, ont cru pieusement que la démocratie bourgeoise était réellement démocratique, éternelle et immuable. Lima Barreto, il y a un siècle, devançait de loin ces intellectuels contemporains lorsqu'il s'exclamait : "La loi... Quelle farce, quelle escroquerie pour dépouiller les faibles et les naïfs !"1.

    Le processus de réactionnarisation de l'État bourgeois et grand propriétaire terrien, au service de l'impérialisme, est inévitable. Quelle autre forme de gouvernement est compatible avec une aussi brutale concentration de rente, de terres, des millions de personnes sans ou en sous-emploi et une économie toujours plus agro-minéro-exportatrice ?

    Ceci est un chemin sans marche arrière. Dans les faits, la Réaction n'a pas et n'a jamais eu la moindre hésitation à piétiner ses propres lois si ses intérêts l'exigent. Critiquant les illusions constitutionnelles si caractéristiques de toute une pseudo-gauche opportuniste et électoraliste, expression typique de l'idéologie petite-bourgeoise, Lénine disait : “Si le pouvoir politique d'État se trouve entre les mains d'une classe dont les intérêts coïncident avec ceux de la majorité de la population, alors il est certes possible de gouverner l'État en réel accord avec la volonté majoritaire. Mais si le pouvoir politique se trouve aux mains d'une classe dont les intérêts ne sont pas ceux de la majorité, alors quelque gouvernement 'selon la majorité' que ce soit devient un leurre et outil de répression de cette majorité. N'importe quelle république bourgeoise nous montre des centaines et des milliers d'exemples de cela. Pour cette raison, toute la question, si celle-ci est posée en termes matérialistes et marxistes et non juridico-formels, consiste à exposer cette divergence d'intérêts et combattre la tromperie des masses par la bourgeoisie”2.

    Non seulement les régimes fascistes, mais même les constitutions les plus démocratiques ont toujours prévu des mesures extrêmes, des états d'exception contre les rébellions de masse. Les libertés démocratiques sont pour nous un moyen de préparer les grandes batailles à venir, et doivent en ce sens être défendues, mais pas comme un prétexte pour renoncer à ces batailles, qui tôt où tard feront rage.

    L'opposé du fascisme, en dernière analyse, n'est pas la démocratie bourgeoise mais la révolution prolétarienne.


    Notes :
    1 - Lima Barreto, “O cemitério dos vivos, p. 85. 
    2 - Lénine, “Sur les illusions constitutionnelles”, éditions Avante!, Œuvres choisies en 6 tomes, tome 3 p. 303.

    Sur la situation au Brésil - un article maoïsteSur la situation au Brésil - un article maoïste

    Sur la situation au Brésil - un article maoïste

    Relire : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/bresil-le-fasciste-bolsonaro-en-tete-l-heure-de-verite-a-sonne-a148856184

    [Complément - sur la sociologie du vote Bolsonaro (discussion FB)]

    Au Brésil le vote Bolsonaro est de classe, de race sociale et ne déborde chez les pauvres et les non-Blancs que sur une classique thématique sécuritaire (faut dire que là-bas on ne risque pas juste un arrachage de portable, la misère fait que la violence au sein du peuple est grande), et un discours de "vous aussi en étant travailleurs vous pouvez devenir riches", qui ici serait macronien. Il n'y a AUCUNE rhétorique 'sociale', populiste, anti-'élites' etc.

    "Oui, ce sont surtout les classes moyennes et supérieurs blanches qui votent Bolsonaro. Reste qu'aucun mouvement de gauche n'arrive à rassembler en masse. Le vote PT etair davantage un vote d'opposition que d'adhésion contrairement à celui de Bolsonaro."

    Voilà... Et ça c'est ce qui manque souvent aux extrêmes droites européennes (même si les gens adhérent toujours un peu plus qu'on ne le dit, comme pour les excuser).

    Par contre le vote Sarkozy en 2007 se caractérisait par être un vote d'adhésion et le vote Royal un vote non à Sarkozy. La sociologie de ces votes d'ailleurs était sûrement la plus proche de celle au Brésil aujourd'hui. Sauf que Bolsonaro serait un Sarkozy qui appliquerait vraiment le programme Buisson...

    Erdogan par exemple, c'est la Turquie "noire" (karatürk), comprendre "profonde", "bouseuse".

    Et de la même façon, la Lega c'est l'Italie du Nord "noire" et le M5S l'Italie du Sud "noire". Le vote des Italiens de l'étranger (gens plutôt éduqués, relativement aisés) pour le centre gauche est édifiant.

    Modi en Inde, c'est l'Inde "noire", profonde, religieuse et nationaliste contre le Congrès de l'Inde éduquée et ouverte sur la modernité mondialisée. Les subalternes de Spivak votent largement plus pour le BJP que pour la gauche dont elle essaye d'être un think tank.

    Et au Venezuela, le chavisme lui aussi est quelque part l'expression et l'affirmation d'un Venezuela "noir", ayant petit à petit engendré une bourgeoisie ou des cadres administratifs et militaires, face aux élites "traditionnelles".

    Bolsonaro par contre, ce n'est pas du tout ce phénomène. Le vote des Brésiliens de l'étranger, en sa faveur, est là encore éloquent (les Brésiliens de l'étranger ont plutôt un profil aisé-éduqué... parce que sinon on pourrait dire que les Turcs de l'étranger sont aussi massivement erdoganistes, mais ce n'est pas la même sociologie du tout).

    Vraiment, c'est un vote très ressemblant à celui pour Sarkozy en 2007. Oui, il y a quelques CSP+ qui ont voté 'progressiste' Haddad, ou centriste au premier tour, mais c'est une goutte d'eau. Bolsonaro reste un vote de possédants contre les pauvres et de Blancs contre les non-Blancs, avec quelques non-Blancs pas bien riches qui ont voté pour lui sur des réflexes micro propriétaires sécuritaires.

    Ici on disait que "les jeunes, plus ils étaient diplômés plus ils votaient Royal ou Bayrou"... Sauf que la réalité dans ce pays c'est qu'un faiblement diplômé qui a appris un bon métier à 16-18 ans, à 25 ans il gagne autour de 2 000 € par mois, a une baraque avec jardin et une bagnole, c'est un petit proprio. Alors que celui qui sort à peine de 5 ou 6 ans de fac gagne de quoi survivre à McDo ou en centre d'appel, ou fait des stages à peine rémunérés. Dans les faits le vote Sarko restait un vote de compte en banque et les bureaux de vote des quartiers "difficiles" avaient sortis jusqu'à 80% de bulletins Royal (sans doute pas par adhésion à son programme). Les adhérents du MEDEF et de la CGPME : 95% Sarkozy, etc. [voir ici et ici].

    (Blabla postmo de merde gna gna gna prout prout) "Genre en europe les gens adhèrent pas a l extrême droite, ms c est pas possible ce déni et genre les brésiliens sont des cons qui adhèrent a ces idées, bolsonaro n est pas un nazi, dc déjà on parle pas des mêmes choses en termes d extrême droite....et à quel moment c est pertinent de comparer france et brésil et ns parler du vote en faveur de Sarkozy ? La race et la classe suffisent pas, c est bcp plus compliqué, vous avez oublié le genre. Tiens on remarquera que les hommes, même racisés, votent bien plus réac que les femmes, oh tiens donc serait-ce parce qu au Brésil il y a eu un énorme combat des femmes et qu elles sont actives politiquement et que ca en gêne bcp ? Femmes dont vous ne parlez jamais et qui sont les premières en lignes de mire, vue que le droit à l IVG a été remis en cause dès dimanche soir. Le Brésil n est pas la France. Voici ici un aperçu de qui a voté quoi...ds ce graphique vous pouvez voir que l analyse vote surtout blanc en faveur de bolsanoro ne tient pas réellement...sinon il aurait pas fait autant."

    Et le vote des femmes blanches ? Je tiens à ma main, mais je pense pouvoir la mettre à couper qu'on a une majorité de l'ordre de 55% pour Bolsonaro comme pour Trump.

    "Ms je minore pas le vote des blancs, je dis que bcp de racisés ont voté pr lui ! et que ce sont justement les précaires qui ont le moins voté pr lui et les femmes bon sang même blanches vous croyez qu elles veulent voter pr un mec violeur et qui les insulte et remet en cause l IVG ? oh ca va aller ?"

    Elles l'ont bien fait pour Trump (les blanches), à hauteur de 53%. Seule race aux US où les femmes ont majoritairement voté pour lui (seule race qui a majoritairement voté pour lui tout court en fait... et un peu plus les hommes que les femmes).

    Par contre c'est vrai que pas que des Blancs ont voté pour lui. Déjà il y a beaucoup de Blancs déclaratifs qui pour les Brésiliens vraiment blancs (blancs à nos yeux) ne le sont pas, comme le footballeur Ronaldo. Il y a aussi (différence avec les US ou ici) des régions où le vote n'est pas libre, voire moins libre qu'en Turquie, mais 'conseillé' par des pistoleros (Rondônia, État métis afro-indigène, luttes énormes, 72% pour Bolsonaro... mais genre 40% d'abstention par contre). Il y a les églises évangéliques. Et enfin il y a le sentiment micro propriétaire axé sur l'insécurité, le risque de vol (qui là-bas peut souvent s'accompagner de grandes violences ou de meurtre) et les 'solutions' radicales contre ça.

    Les femmes d'ailleurs craignent l'insécurité autant que les hommes, voire plus. Un mec qui parle de régler ça à la mitrailleuse peut facilement gagner leurs suffrages même si il est anti IVG et myso revendiqué.

    Sur la situation au Brésil - l'analyse maoïste d'A Nova Democracia

    "Ms la gauche n est pas molle au Brésil....il y a un rapport de force tres dur et complexe..."

    Oui ça c'est vrai.

    Il y a même de la gauche tellement pas molle qu'elle avait pour consigne le boycott et le sabotage par tous moyens de la 'farce électorale'. Et de fait c'est ce que 40 MILLIONS de personnes, 30% de l'électorat, ont fait.

    Si on prend le Rondônia : il compte 1,8 millions d'habitants, ce qui fait dans les 1,25 millions d'électeurs.

    Pourtant, les résultats que l'on voit sur cette image totalisent 825.000 personnes ayant voté (72% pour Bolsonaro...).

    Ça s'explique d'une part parce que pour beaucoup de gens il n'y a pas la liberté démocratique de voter pour qui ils veulent : il y a des pistoleros, des milices de grands propriétaires et soit tu votes Bolsonaro soit tu votes rien, mais pas Haddad.

    Et d'autre part parce que les maoïstes qui y sont bien implantés avaient pour consigne le boycott (et de poursuivre les occupations de terres, qui sont nombreuses, et se préparer à la guerre).

    Il résulte de ces deux facteurs un gros tiers d'abstentionnistes.

    Là par exemple ça n'a certainement pas voté :

    https://anovademocracia.com.br/noticias/9751-a-nova-democracia-visita-areas-revolucionarias-em-rondonia-em-breve-serie-especial-sobre-a-luta-no-estado

    "Par contre j'ai du mal avec cette logique du boycott du vote quand on fait face à un tel danger. Il faut être pragmatique, la radicalité ne doit pas l'empêcher."

    Ce n'est pas irresponsable si on se prépare sérieusement à la lutte et que ce n'est pas du blabla et du jeu de rôle grandeur nature. Comme ici quoi.

    Ici oui, l'an dernier, si Le Pen avait été annoncée gagnante ou même ric rac, ça aurait été irresponsable.

    Disons que les maoïstes locaux ont d'abord une analyse du PT, qui est, bon, la somme toute assez classique analyse communiste révolutionnaire de la social démocratie :

    "Le PT, appuyé par le révisionnisme du PCdoB et autres faux communistes, qui a vendu au long des dernières décennies l'indépendance du mouvement ouvrier et populaire, l'a démobilisé, dépolitisé et converti en un inoffensif appendice de la démocratie bourgeoise, nous a conduits là où nous sommes. La montée de l'extrême-droite n'a pas surgi de nulle part, par volonté divine ou loterie. Elle s'explique par le processus historique. La prétention à remplacer la lutte des classes par le populisme assitancialiste, tout en appliquant toutes les recettes économiques de l'impérialisme, s'inscrit dans l'offensive générale de la contre-révolution mondiale déchaînée depuis les années 1980 et n'a fait que tromper une grande partie des masses. Tous ceux qui n'ont fait qu'alimenter des illusions quant à une prétendue transformation pacifique et indolore de le société brésilienne, exclusivement menée par en haut, respectueuse "des autorités et des lois" (nous savons bien dans quelles classes ces autorités se recrutent et qui leurs lois servent...), recueillent aujourd'hui ce qu'ils ont semé et parmi eux, ceux qui s'identifient sincèrement aux véritables intérêts des classes populaires doivent réfléchir avec les plus grands sérieux et honnêteté à tout cela.

    Les réformistes traitent le phénomène réactionnaire comme extérieur à la lutte des classes, dans une supposée lutte entre "civilisation et barbarie", fort peu convaincante pour les miséreux qui connaissent déjà de près la barbarie aux portes des hôpitaux ou dans les files de sans-emploi. Ils ne veulent pas vaincre le Talon de Fer de la Réaction dans une lutte à mort, mais le tenir en laisse avec les lois de la propre bourgeoisie. En fin de compte, il ne reste qu'à se lamenter du désordre. Ces personnes, qui ont lu les philosophes bourgeois, ont cru pieusement que la démocratie bourgeoise était réellement démocratique, éternelle et immuable. Lima Barreto, il y a un siècle, devançait de loin ces intellectuels contemporains lorsqu'il s'exclamait : La loi... Quelle farce, quelle escroquerie pour dépouiller les faibles et les naïfs !"

    Ensuite, ils pensent que qui va gagner les élections est de toute façon décidé par avance en haut lieu :

    "De fait, lorsque nous voyons la Bourse monter et le taux de change du dollar baisser face à la monnaie nationale à mesure que Bolsonaro progresse dans les prévisions, il apparaît clairement que le "marché", ce gouvernement invisible, a déjà choisi son camp." (+ que bon il y avait un candidat du PT, un seul, qui pouvait gagner haut la main, c'était Lula et on l'a mis en taule).

    Ça aussi d'ailleurs, ça peut jouer pour se positionner ici par rapport à Le Pen : quelle est la position du Medef ? Des hauts fonctionnaires ? Des hauts cadres de la police, de l'armée ? Pour qui votent-ils ? Quel est leur souhait ?

    Donc leur idée serait que le PT a été au pouvoir 13 ans pour remplir un certain rôle, et maintenant Bolsonaro pour en remplir un autre.

    En gros, le phénomène Bolsonaro (politicien de 3e zone il y a encore qqs années) serait la nomination de Challe pour y mener le genre de plan du même nom, parce que l'état major militaire et l'oligarchie sentent que "ça monte" (pas uniquement les maoïstes, qui n'ont effectivement pas encore le niveau des Philippines ou de l'Inde et encore moins du Népal, mais les luttes en général).

    Donc dans leur esprit la décision en haut lieu est prise, il faut voir comment on va affronter la nouvelle situation et ça ne sert à rien d'aller voter pour des gens dont le rôle pour l'oligarchie est révolu et qui sont programmés pour perdre.

    [EN FAIT il est possible de dire que oui, le vote Bolosonaro est d'abord et avant tout un vote DE CLASSE... et derrière, ce sont les classes qui au Brésil (sans être "racialement pures") ont une forte coloration raciale. Il n'y a pas, comme aux États-Unis... et dans une certaine mesure en Europe, deux pays parallèles, les Blancs du SDF au milliardaire et les non-Blancs idem, et les Blancs pauvres qui vont (souvent bien plus que les riches !) voter pour l'extrême-droite par agrippage au "privilège blanc" qui leur reste quand ils n'ont (presque) plus rien.

    41% des Brésiliens les plus modestes ont voté Bolsonaro. Et si parmi eux (admettons) 25% sont blancs (car ça existe, là-bas - de fait, les statistiques dont nous pouvons disposer portent sur les deux "extrêmes déciles" : les 10% les plus riches comptent près de 80% de Blancs, les 10% les plus pauvres 22,6% seulement), ces 25% de pauvres blancs n'ont pas significativement plus voté Bolsonaro que les autres et le cas échéant l'ont fait pour les mêmes raisons (sécuritaires micro-propriétaires, désaveu du PT et propagande sur la "corruption" de celui-ci, propagande des églises évangéliques) et non parce que blancs, par "réflexe blanc". Et la majorité des pauvres blancs ou pas n'ont pas voté pour lui (mais pour Haddad, ou se sont abstenus). Ce que sont d'abord et avant tout les Blancs pauvres au Brésil, c'est rares et lorsqu'ils existent ils sont largement ce que Sadri Khiari qualifierait d'indigénisés (c'est à dire pas foncièrement mieux considérés par les Blancs riches, et même les riches en général que les non-Blancs partageant la même condition sociale).

    Et à l'autre bout de l'échelle sociale, le quart le plus riche de la population a donné une majorité écrasante de plus de 70% au candidat fasciste là encore indépendamment du teint des peaux (il suffit de voir les footballeurs multimillionnaires Ronaldinho ou Neymar par exemple), en tant que riches, mais le fait est aussi qu'une minorité (peut-être le quart, ou moins) de ces Brésiliens riches sont ce que nous qualifierions de non-blancs et sans doute moins encore se définissent eux-mêmes comme tels (les statistiques raciales sont basées sur une auto-définition de chaque personne).

    À la rigueur pourrait-on évoquer l'existence, assez fondée sur les données sociologiques et statistiques, d'un "autre Brésil" qui serait la Région Sud + l’État de São Paulo : peuplement massif par des millions d'immigrants européens arrivés entre (principalement) 1850 et 1950 et de fait, pratiquement 80% de Blancs (64% à São Paulo) contre 47% au plan national ; des revenus moyens de l'ordre de 25% supérieurs à la moyenne nationale de 1 268 R$, voire 35% (1 712 R$) à São Paulo... et, sans surprise, un vote pour Bolsonaro bien de l'ordre de 60 à 70% en moyenne au 2e tour, rarement inférieur à 40% et n'hésitant pas à tutoyer les 100% dans nombre de municipalités, comme on peut le voir sur les graphiques ci-après (qui montrent au contraire, pour le Nordeste qui serait pour ainsi dire l'antithèse sociologique du Sud, un vote Bolsonaro assez nettement indexé sur le revenu moyen (renda média) des communes mais pas vraiment sur la proportion de Blancs, de toute façon faible...).]

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    Encore une autre analyse intéressante (qui résume à peu près tout de la situation en fait, avec un point de vue assez matérialiste) :

    https://www.liberation.fr/debats/2019/07/02/le-retour-du-bresil-colonial_1737589

    Ce 1er juillet, Jair Bolsonaro aura complété les six premiers mois de son gouvernement. Les déboires dont il est l’objet sont, en dernière analyse, liés à la nature hétéroclite de la base sociale qu’il s’est construite, typique d’un populisme d’extrême droite : des axes d’agitation sans rapport les uns avec les autres, pour satisfaire séparément tels ou tels secteurs convergeant vers un Bonaparte sauveur.

    Dès 2012, début du mandat de Dilma Rousseff, j’avais été frappé par la haine de l’élite conservatrice pour le gouvernement du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 2003. Mais le contexte économique très favorable permettait au président Lula de satisfaire et l’élite et le peuple. Ainsi, une importante «classe moyenne» émergea, celle-là même qui, touchée par la crise, voyant un abîme s’ouvrir sous ses pieds, sera au cœur de la base sociale de Bolsonaro.

    C’est bien de haine qu’il s’agissait, d’autant plus incongrue que, au fur et à mesure que la crise économique atteignait le pays, la politique de Dilma Rousseff devenait de plus en plus néolibérale.

    Pourquoi l’élite conservatrice ne pouvait-elle ne serait-ce que tolérer une politique peu ou prou social-démocrate ? Pourquoi ce profond conservatisme a-t-il réussi à conquérir une base de masse hétéroclite permettant l’élection d’un aventurier d’extrême droite ? Pour comprendre, il faut revenir loin en arrière.

    Le 7 septembre 1822, l’indépendance du Brésil fit exploser l’Empire portugais. Elle eut un caractère unique : c’est l’État portugais lui-même, réfugié à Rio depuis 1807 quand les armées napoléoniennes envahirent le Portugal, qui refusa de rentrer - il l’aurait pu dès 1811. Existe-t-il un autre cas au monde où le souverain choisit de rester en sa colonie alors même qu’il peut rentrer dans sa métropole ?

    L’indépendance tint plus d’une révolte fiscale que d’une libération nationale. Il s’agissait d’une indépendance sans décolonisation. Ce sont les colons qui prirent le pouvoir et créèrent une colonie autocentrée : le fait que le pays soit indépendant ne signifie pas qu’il ne soit plus une colonie. Quand les colons rhodésiens ont refusé, en 1965, l’indépendance noire prévue par Londres et ont déclaré une indépendance blanche, la Rhodésie est évidemment restée une colonie. Les indépendances d’Amérique ont toutes été des indépendances sans décolonisation, elles ont créé des États coloniaux. On confond trop souvent indépendance et décolonisation. Mais le cas brésilien est extrême puisque l’indépendance fut proclamée par l’héritier du trône du pays colonisateur.

    Cet Império brasílico devint lentement brésilien. On peut dater l’achèvement du processus à 1889 après qu’un coup d’État conservateur eut chassé la princesse Isabel qui avait aboli l’esclavage l’année précédente, et eut proclamé une République parfaitement coloniale. Contrairement à ce qui se passa aux États-Unis avec la guerre de Sécession, ce n’était pas un secteur industriel de la bourgeoisie brésilienne qui avait le pouvoir mais bien l’élite des planteurs coloniaux. C’est elle qui va lentement, sans rupture, passer à la plantation moderne par la marginalisation de la main-d’œuvre noire et l’importation de millions d’Européens. Cela s’est produit ailleurs en Amérique mais on a ici deux caractéristiques combinées. D’une part, les «indigènes» (Indiens) n’étaient plus qu’une toute petite minorité de la population, en raison des épidémies, des massacres et du métissage - ils sont aujourd’hui entre 0,4 % et 0,6 % de la population, d’où la faiblesse des luttes anticoloniales. D’autre part, les Noirs formaient la grande majorité de la population (ils sont environ 52 % aujourd’hui), d’où une «peur structurelle» dans cette élite blanche terrorisée par l’exemple de Haïti.

    Depuis, le Brésil a changé. Mais l’élite n’a jamais connu une révolution décoloniale, elle est lentement devenue une bourgeoisie capitaliste surtout latifundiaire et peu industrielle, sans jamais cesser d’être une élite coloniale. Le rapport de cette élite au peuple n’est pas seulement celui du capitaliste au prolétaire, mais encore largement celui du maître à l’esclave, celui de la «Casa Grande» à la «Senzala». Une mesure qui provoqua de la haine envers Dilma Rousseff fut, en 2013, la loi garantissant aux servantes de vrais droits sociaux : dimanche férié, contrat de travail, cotisations sociales, 44 heures hebdomadaires, paiement d’heures supplémentaires. Cette loi fut un outrage au paternalisme autoritaire de la Maîtresse et du Maître : la servante était une prolétaire autonome. Cela rompait le rapport de la Casa Grande à la Senzala pour lui substituer le rapport patron-employé. C’était intolérable.

    Il est insupportable à cette élite extrêmement blanche alors que le peuple est profondément métissé, d’accepter ne serait-ce que de timides réformes sociales. Elle se tait quand elle ne peut faire autrement - popularité de Lula, économie florissante -, mais dès que la situation empire, elle exige de reprendre l’entièreté de ses privilèges, capitalistes et coloniaux.

    J’insiste sur «… et coloniaux». Ce n’est pas un hasard si la conquête coloniale va reprendre. Jair Bolsonaro et les siens ne méprisent pas seulement les indigènes comme un grand propriétaire peut mépriser des paysans pauvres, ils les méprisent comme un colon méprise une race inférieure et conquise. Jair Bolsonaro dit vouloir forcer les indigènes à «s’intégrer», c’est-à-dire à disparaître comme nations et sociétés distinctes. Il a fait passer la délimitation des terres indigènes et des quilombos sous la compétence du ministère de l’Agriculture, le ministère des grands propriétaires ruraux.

    Les Indiens ne sont plus qu’une infime minorité mais ils gênent en occupant des espaces parfois très réduits dans le Sud et, a fortiori, étendus dans le Nord. Ce qui est intolérable pour les planteurs n’est pas tant la superficie mais qu’elle ne soit pas cultivée et exploitée de manière productiviste : les Indigènes sont, selon le classique mépris du colon pour le colonisé, naturellement incapables et fainéants, ce qui ne relève pas seulement d’un mépris de classe patronal. Cette élite non moderne refuse la moindre remise en cause de son habitus. Elle est conforme à la colonialité de l’espace brésilien.

    Je crois qu’il y a beaucoup de cela dans l’élection de Jair Bolsonaro, en sus de la crise économique, de la corruption imputée seulement au PT, des fake news, des néopentecôtistes, des problèmes de sécurité, des secteurs militaires d’extrême droite, du racisme, de l’homophobie… Si ces caractéristiques contemporaines ont pris corps, c’est bien parce que l’élite capitaliste-coloniale est, structurellement, mentalement, incapable de consentir à quelque mesure sociale que ce soit. La contradiction, qui peut se révéler explosive au sein des partisans du régime, est que, historiquement, l’armée brésilienne a été plutôt modernisatrice (ce qui ne veut pas dire démocratique) alors que cette élite profondément conservatrice reste façonnée par sa peur face au peuple noir majoritaire. Elle s’exprime ainsi par le «BBB» - balle, bœuf, Bible…

    Bien qu’ultra-minoritaire, l’élite a réussi à construire temporairement une hégémonie politique embrassant de vastes secteurs du peuple. Nombre d’autres facteurs d’explication existaient déjà précédemment. Mais sa radicalisation à droite a été, je crois, le «plus» qui a permis au reste de prendre corps, face à un PT tétanisé par l’emprisonnement de Lula et ayant perdu toute capacité de mobilisation populaire.

    Michel Cahen historien de la colonisation portugaise, et directeur de recherche CNRS à Sciences-Po Bordeaux

    Sur la situation au Brésil - l'analyse maoïste d'A Nova Democracia

    ************************************************************************************

    Et puis voici enfin la traduction d'un second et plus long texte, publié celui-là après le second tour, qui pousse encore un peu plus en avant l'analyse de la situation actuelle et des tâches des révolutionnaires.

    Il est ainsi expliqué que les élections, la "farce électorale" comme ils disent, n'ont été de toute façon que la comédie de ratification "démocratique" d'un COUP D’ÉTAT MILITAIRE RAMPANT déjà en cours depuis les soulèvements populaires de 2013-2014 et qui a conduit à la destitution de Dilma Rousseff en 2016, à l'emprisonnement de Lula etc. [brésil-coup-d-état-article-libé.pdf - brésil-régression-bastamag.pdf].

    Ce qui peut quelque part nous amener à nous demander si le fascisme "proprement dit", tel qu'on entend le mot au sens strict (Italie de Mussolini, Allemagne nazie etc.), n'a pas au fond toujours ou presque été cela : comment donner une façade civile et de "volonté générale", quand ce n'est pas carrément "révolutionnaire", à ce qui est en dernière analyse une prise de pouvoir de l'état-major pour éradiquer la "subversion" et/ou courir à la guerre expansionniste ; que ce soit en Italie, en Espagne ou au Portugal où il n'y a de toute façon eu (pronunciamiento et guerre civile de 1936-39, coup d’État militaire de 1926) ni élections ni même réel mouvement populaire fasciste de masse, en Allemagne même si ensuite dans le cours de la guerre mondiale l'armée "privée" du NSDAP, la Waffen SS, supplantera la caste militaire "traditionnelle", etc. etc.

    Et puis plus près de nous, en 2009, au Honduras dont nous avions beaucoup parlé aux débuts de Servir le Peuple : ayant déjà (de base) combiné sortie de l'armée dans les rues et vote parlementaire, le coup d'État contre le président Manuel Zelaya (qui s'était rapproché du Venezuela chaviste et du Brésil de Lula...) avait lui aussi été "avalisé" 5 mois plus tard par l'élection à la présidence de l'ultra-conservateur Pepe Lobo (avec là aussi une énorme "abstention", de refus de cette farce électorale mais aussi certainement de gens empêchés de voter), histoire de faire plus "propre", mettant ainsi fin aux sanctions internationales qui avaient dans un premier temps frappé le petit pays d'Amérique centrale.

    Autrement dit, donc, on n'y pouvait rien ; les choses étaient déjà décidées en "haut lieu" et une victoire (forcément d'une courte tête) du candidat social-réformiste n'aurait pas empêché à brève échéance, peut-être après une contestation des résultats et un début de Maïdan (des guarimbas - barricades - fascistes comme au Venezuela), et/ou une guerre de sabotage économique ou autre, un coup de force cette fois ouvertement militaire ; il ne servait donc à rien d'apporter une quelconque légitimité à cette mascarade en votant dans de telles conditions (si beaucoup parmi les 42 millions d'abstentionnistes l'ont été volontairement, souvent par déception vis-à-vis du PT, ou suivant les consignes des maoïstes là où ceux-ci ont une influence, il est également probable que, surtout dans le "Far West" de l'intérieur profond, beaucoup de gens ont été empêchés de voter, si ce n'est pas carrément forcés de voter Bolsonaro, dans des contextes locaux où il pouvait être plus difficile de voter Haddad que de voter HDP à Diyarbakir en juin dernier !).

    Ceci au-delà du fait que, disons-le une fois pour toute, la position marxiste-léniniste-maoïste face à ce type de situation se situe en effet en rupture avec la logique de Fronts populaires de l'Internationale communiste des années 1930, qui soit n'ont pas réussi à arrêter bien longtemps la montée du fascisme, soit n'ont dans tous les cas conduit qu'à la soumission des communistes au réformisme bourgeois et à ses pires tares (social-chauvinisme, colonialisme etc.). Lénine parlait de "soutenir (les réformistes) comme la corde soutient le pendu", mais la question mérite d'être posée de l'intérêt qu'il y a à soutenir un pendu, c'est à dire un corps mort ; et la corde qui le soutient, à notre connaissance, est passive, ne bouge pas et ne se consacre à rien d'autre... Sans compter que la social-démocratie de l'époque pouvait encore représenter, pour les masses de travailleurs, des conquêtes de bien-être immédiates d'un certain intérêt (bien que revenant aussi à les "acheter" et les "domestiquer") ; hypothèse sociale-démocrate peu ou prou disparue aujourd'hui (sous Lula dans les années 2000 on a pu observer une certaine amélioration de la situation des couches les plus pauvres, mais dès la décennie suivante l'économie "émergente" est entrée en crise et tout s'est rapidement dégradé ; c'est globalement sur un "modèle social" PT complètement moribond que Bolsonaro vient de remporter ce que les camarades appellent sa "victoire à la Pyrrhus").

    Et puis les Fronts populaires des années 1930 partaient déjà, pour commencer, de l'analyse qu'il y avait une bourgeoisie divisée : une fraction voulait restructurer le système en crise par le fascisme, l'autre par la social-démocratie. Si cette dernière ne pouvait l'emporter, faire pencher la balance en sa faveur qu'au prix de concessions énormes au mouvement communiste et aux travailleurs, il pouvait peut-être à la rigueur y avoir un coup à jouer... Mais que dire si, de toute évidence, on a une bourgeoisie qui a en écrasante majorité choisi son camp et qui dans tous les cas passera en force si d'aventure la petite fraction démocrate-humaniste-sociale-libérale pouvait se prévaloir d'une légère majorité des masses populaires (comme dit dans notre précédent article, le vote Bolsonaro n'est pas un vote populiste protestataire dans lequel le système enferme confortablement "les petits, les sans-grades" qui autrement risqueraient d'être révolutionnaire : il est, comme le vote Sarkozy en 2007, un clair vote de classe, un vote intrinsèquement lié à la propriété, d'autant plus massif que les gens possèdent un patrimoine ekladata.com/bolsonaro.jpg et bien entendu, dans un pays qui n'est rien d'autre qu'une colonie devenue "indépendante", un patrimoine qui va généralement de pair avec la clarté de la peau ou du moins un certain degré d'"européanité culturelle" carte-raciale.jpg carte-résultats.jpg...) ?

    Nous savons (nous en avons déjà rencontré) qu'il y a des gens pour qui ces camarades maoïstes, "dont on aimerait savoir - d'ailleurs - ce qu'ils représentent réellement sur le terrain", seraient des "irresponsables" qui "préfèreraient" pour ainsi dire que "le peuple souffre" pour qu'ait enfin lieu "leur sacro-sainte guerre civile révolutionnaire" (souvent sur le ton typiquement postmoderne d'essayer d'arracher des larmes sur le dos des "opprimés" et de faire passer les révolutionnaires pour des monstres sans cœur). Mais alors, ces gens ne sont en réalité même pas des kautskystes... Car pour le socialiste allemand Karl Kautsky, l'idée était qu'à force de victoires électorales et de réformes votées par la social-démocratie, la Réaction bourgeoise abolirait sa propre pseudo-légalité "démocratique" et descendrait sur le terrain de la guerre civile, mettant la révolution à l'ordre du jour. Autrement dit, même pour celui qui est considéré aujourd'hui comme le père spirituel du "socialisme démocratique" réformiste, JAMAIS il n'a été question que le "changement pour de bon" survienne sans passer par une phase de grande violence de la part de privilégiés ne voulant rien lâcher, violence à laquelle le peuple exploité devra répondre. 

    JAMAIS à cette époque (ni encore bien après) il n'était considéré par PERSONNE que l'on pourrait, en votant encore et encore pour ce qu'on appellera "la gauche", éviter ad vitam æternam jusqu'à la liquidation complète de toute exploitation et oppression que les exploiteurs, les dominants, les possédants menacés ne lancent lorsqu'ils le jugent nécessaire (éventuellement enrobée de mobilisation réactionnaire de masse) une violente contre-offensive pour préserver leurs intérêts, qu'il n'y aura alors d'autre choix que d'affronter par une supérieure violence. C'est dire, un peu, le niveau auquel est tombé (pour ne pas dire s'est effondré) le gauchisme "radical" occidental d'aujourd'hui, tout à ses geignements postmodernes sur "les z'opprimé-E-s" gna gna gna, quand on voit le type d'arguments que rencontre, lorsque nous la faisons connaître, la position de boycott de la "farce électorale" brésilienne exprimée et explicitée ci-après...

    Enfin, le champ lexical du texte (notamment les références récurrentes au peuple "et à la nation") laissent à penser que la "victoire électorale" - ratification "démocratique" d'un coup d’État militaire de Bolsonaro est en partie analysée comme une invasion impérialiste, en tout cas la mise en place d'un gauleiter US au Brésil ; s'inscrivant dans ce que nous avons pu analyser comme la grande accélération en cours de la Quatrième Guerre mondiale non-déclarée qui dure depuis la fin de la Troisième (la "Guerre froide") en 1990.

    Sur la situation au Brésil : nouvel article d'A Nova Democracia

    https://anovademocracia.com.br/no-217/9831-o-fim-de-um-sistema-politico-podre-e-a-vitoria-de-pirro-de-um-fascista

    La fin d'un système politique pourri et la victoire à la Pyrrhus d'un fasciste


    Jamais, dans toute l’histoire du Brésil contemporain, la farce que représentent les élections n’était apparue aussi clairement au grand jour. Tel est le stade avancé de putréfaction de tout le système politique de gouvernement du vieil État de la grande bourgeoisie et des propriétaires terriens, serviteurs de l’impérialisme, principalement US. Tout est en décomposition accélérée. Ceci a été démontré par le fait même que les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle ont été massivement rejetés : au-delà du fait que 42 millions de personnes ont boycotté le scrutin, la majorité de ceux qui ont voté l'ont fait non pas par adhésion au candidat de leur choix ou à ce qu'il disait défendre, mais uniquement par rejet de la figure du candidat adverse. Ceci est dû au très faible niveau de la campagne, en plus de tout le cirque des horreurs, de la corruption, de la négligence, du cynisme, du crétinisme, des mensonges, de la supercherie et de toutes les sortes de bassesses qui ont toujours caractérisé toutes les farces électorales.

    Se tenant dans un contexte de crise politique prolongée, ces élections n’ont été considérées par personne de sensé comme un enjeu en tant que telles. Le temps de "l’union, de la paix et de la tranquillité" vanté par le nouveau président élu, ses partisans et tout le monopole de l’information est loin d’être arrivé, bien au contraire. La gravité de la crise politique, qui s'exprime dans la lutte acharnée des forces politiques ne peut s’expliquer uniquement par les passions idéologiques de celles-ci en tant que telles. Il s’agit plutôt d’un conflit de plus en plus violent entre groupes au pouvoir, représentant les fractions des classes dirigeantes locales pour le contrôle et l’hégémonie au sein de la machine étatique. Cette lutte entre fractions sert à décider, d’un côté, qui perdra le moins dans la grave crise économique que connaît le pays. Elle permet aussi de décider des moyens qui seront employés pour restructurer le vieil État afin de conjurer cette crise et ré-impulser le capitalisme bureaucratique dépassé et menacé d'effondrement.

    Cet affrontement, hier entre le PT et le PSDB, et lors de cette élection entre le PT et Bolsonaro, a été revêtu d'une pseudo polarisation artificielle entre respectivement gauche et droite hier, et gauche et extrême droite aujourd'hui. Tous les partis et leurs candidats s’accusent mutuellement de tous les maux mais de fait, ne se contredisent que sur les questions de société ; car en dehors de cela tous sans aucune exception ont défendu et pratiqué, au niveau tant exécutif que législatif, avec seulement des différences de nuances dans la forme, la même politique économique dictée et imposée par l’impérialisme yankee, ainsi que par le maintien de ce système d'exploitation et d'oppression du peuple et d'assujettissement de la nation.

    Un bon exemple en a été donné lors de ces élections par Bolsonaro, qui accuse le PT de vivre de mensonge mais qui a menti stupidement en le qualifiant de "gauche" et même, dans son délire, de "communiste"... Le PT n’a absolument rien de "gauche", et bien évidemment encore moins de "communiste" ; pas plus d'ailleurs que les révisionnistes du PCdoB qui le soutiennent. Cette pseudo "gauche" a gouverné pendant 14 années en appliquant la même politique que le PSDB ; politique que Bolsonaro va à présent appliquer de façon plus radicale.

    Sur la situation au Brésil - l'analyse maoïste d'A Nova Democracia

    Le PT a gouverné en cooptant les mouvements populaires afin de les domestiquer et de les soumettre au "pacte" social pour ainsi amortir la lutte des classes. Il a, dans ce but, usé tant de l’assistanat "social" trompeur que de la répression brutale contre les organisations combattives de classe qui refusaient la complaisance avec lui. Tout ceci n'a été que tromperie et illusion que la crise du capitalisme bureaucratique a jetée à terre. Les classes dominantes exploiteuses n'ont, en réalité, fait qu'utiliser le PT pour freiner la lutte des classes ; puis l'ont jeté après usage comme un kleenex. Tout n'a été qu'une gigantesque enfumade : faire croire aux masses populaires que l’on pouvait améliorer la vie sans toucher aux moindres privilèges de la canaille qui parasite notre peuple et notre nation ; une enfumade se faisant passer pour "de gauche", conte de fée alimenté par le monopole médiatique d'opposition et la Réaction anticommuniste fanatique désormais au pouvoir.

    L'échec du PT et de ses gouvernements a donc fini par arriver, au bout du compte, comme avant lui celui du PSDB de Cardoso [président de 1995 à 2003] ; en simplement plus grave car venant postérieurement, mais cela aurait été la même chose avec n’importe quel autre parti politique bourgeois. L’échec et la crise seront encore plus violents avec les prochains gouvernements qui se succèderont. Il n'a pas été difficile pour la Réaction, la Rede Globo [chaîne de télévision créée sous la dictature militaire, et bien évidemment farouchement d'opposition tout au long du règne du PT] en tête, prenant appui sur le furieux mécontentement et les protestations des classes populaires mais surtout sur les cris des dites "classes moyennes" et leurs "manifestations civiques" contre la corruption, de rendre le PT responsable de tous les maux accumulées depuis des décennies voire des siècles, entamant ainsi sa base de "gouvernabilité" – qui, tétanisée par l’opération Lava Jato et cherchant à l’étouffer, a serré les rangs pour la destitution de Dilma Rousseff.

    Ainsi a été fabriqué le bouillon de culture pour la vague réactionnaire que nous connaissons actuellement, transformée ensuite en la bolsonarade manipulée idéologiquement avec la déroute de la gauche et se concluant finalement dans la farce électorale pour apporter, trompant une nouvelle fois le peuple, la légitimité du suffrage populaire au coup d'État militaire contre-révolutionnaire.

    De la même façon que les gouvernements antérieurs, celui de Bolsonaro échouera, tout comme ceux qui suivront. L’élection du capitaine en retraite depuis 28 ans est une victoire à la Pyrrhus remportée au cri de bataille d’Itararé [bataille qui n'a jamais eu lieu, au cours de la "révolution" de 1930, NdT]. Elle n'a été que l'aboutissement d'un processus déclenché par l’intervention militaire, afin de donner à celle-ci une légitimité face à la nation ; tandis que la base de toute la situation actuelle n'est autre que la décomposition accélérée du capitalisme bureaucratique sur ses bases viciées et pourries, au sein de la crise générale de l'impérialisme mondial.

    Cette crise ne peut faire que s'aggraver étant donné qu'à son épicentre réside la crise de décomposition de l’impérialisme US, dont les soubresauts de la Bourse de New York font trembler toutes les bourses du monde, annonçant de nouveaux et plus grands encore effondrements. Les affrontements inter-impérialistes grandissants, principalement de la superpuissance hégémonique unique US et de ses alliés contre la superpuissance nucléaire russe et ses alliés, laissent présager une exploitation accrue des travailleurs et un pillage toujours plus grand des pays opprimés.

    Afin de faire face à la grave crise générale traversée par notre pays, les impérialistes US se sont mis d'accord avec la Réaction intérieure pour instaurer un régime fort, militaire, déguisé le plus possible en démocratie, qui leur est nécessaire pour imposer au peuple et à la nation cette plus grande exploitation, la dépossession de leurs droits restants et le pillage encore plus effréné des richesses naturelles.

    Dans cette situation cependant, à la différence de 1964, les yankees ne seront pas en mesure d’apporter le moindre dollar pour sortir le pays d’une telle crise économique : ils ne contribueront que militairement à la contre-révolution, comme ils ont déjà commencé à le faire en envoyant des centaines de véhicules blindés à l’Armée réactionnaire brésilienne.

    La révolte des masses, qui a déjà commencé, se retournera inéluctablement contre le vieux système pourri d'exploitation et d'oppression tout entier.

    RÉVOLTE POPULAIRE ET COUP D'ÉTAT MILITAIRE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE PRÉVENTIF

    Le cours récent de l'histoire du pays, fait de crise économique, sociale, politique et morale d'un système obsolète, a été également marqué par de croissantes révoltes populaires contre l'exploitation et la violence du vieil État latifundiaire-bureaucratique. Bien qu'encore dispersées, mais tendant à s'unifier, comme on a pu le voir lors des évènements de de 2013-2014, les luttes des paysans pour la terre, les grèves de travailleurs et autres employés, comme celle des camionneurs, ont depuis un bon moment déjà allumé le voyant rouge d'alerte des gardiennes du système, à savoir les Forces Armées réactionnaires. Par le biais de leur Haut Commandement, elles ont ainsi mis en œuvre un plan de coup d’État militaire contre-révolutionnaire préventif censé anticiper le soulèvement général des masses, entre collusions et affrontements internes – divergences et luttes entre l'extrême-droite et la droite – pour définir comment l'opérer, pour terminer par se mettre d'accord autour de sa ratification à travers la farce électorale, avec le général Mourão au poste de vice-président.

    De par la nature et les antécédents historiques de ces secteurs réactionnaires, il n'y aurait même rien de saugrenu à voir dans l'attaque au couteau contre Bolsonaro un coup monté pour susciter l'émotion et justifier la suspension des élections et une intervention militaire. En tout cas, quelle qu'ait été l'intention, le résultat s'est avéré encore meilleur tant cet attentat manqué l'a positionné en victime et a propulsé sa candidature.

    Pour autant, la crise non seulement va se poursuivre mais va s'aggraver de manière explosive. Aucun gouvernement issu de la farce électorale qui vient de se tenir n'est susceptible d'y mettre un coup d'arrêt, et de sortir le pays de l'ornière dans l'immédiat ni même à moyen terme. La crise, en débouchant sur l'établissement d'un régime "militaire en civil" et soi-disant issu des urnes, ne fait que sceller l'échec total d'un système de gouvernement corrompu sans pour autant pouvoir mettre fin à la corruption endémique du vieil État, inhérente à l'ordre semi-colonial et semi-féodal.

    Une telle issue, en tant que mouvement contre-révolutionnaire préventif, place de fait les Forces Armées au centre du jeu et ainsi la crise ira peu à peu frapper au cœur même du système, engendrant une situation qui pourra se transformer en plus grande crise militaire encore, répression généralisée et massacres à grande échelle et en conséquence opposition à la violence réactionnaire par une plus grande violence révolutionnaire, une guerre civile révolutionnaire.

    ÉLEVER LA RÉSISTANCE POPULAIRE À UN NIVEAU SUPÉRIEUR

    Face à la situation de grand danger d'une violente révolte populaire, le plan impérialiste US de renforcer la militarisation du continent, au-delà de ses bases militaires de Colombie et du Pérou – comme nous pouvons déjà le voir dans notre propre pays avec les activités de hauts fonctionnaires yankees prétendument face au problème migratoire vénézuélien, et sur le plan militaire, sous couvert de "coopération scientifique" autour de la base d'Alcântara – se combine avec le coup d'État militaire en cours. La stratégie de long terme de ce plan est d'attiser et provoquer des conflits frontaliers (déjà au programme avec le Venezuela, et à l'avenir avec la Bolivie) pour les faire évoluer en guerres réactionnaires de plus grande ampleur servant de prétexte à des interventions militaires indirectes par l'intermédiaire de "forces multilatérales de pays" de l'OEA, de l'ONU etc., généralisant ce type de conflits pour camoufler la nature de classe des crises internes aux pays comme le nôtre, détournant l'attention afin de conjurer le péril de la révolution démocratique, nécessaire et inéluctable. Les étincelles des révoltes populaires, transformées en incendie révolutionnaire pourraient en effet bien se répandre à travers tout le continent sud-américain.

    Les véritables révolutionnaires de notre pays doivent rapidement élever leur niveau d'activité dans la mobilisation, la politisation et l'organisation des bases populaires, pas à pas, et tous et toutes les activistes dévoués aux intérêts du Peuple et de la Patrie doivent abandonner dès à présent leurs illusions réformistes et se préparer sérieusement à une lutte révolutionnaire dure et prolongée, pour combattre la Réaction mesure après mesure en élevant constamment les niveaux d'organisation de l'avant-garde et des masses.

    À bas la Réaction et le fascisme !

    Yankees go home !

    Vive la Révolution de Nouvelle Démocratie !

     

    Sur la situation au Brésil : nouvel article d'A Nova Democracia


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