• En ce mois de mai, nous "célébrons" le 50e anniversaire de l'un des derniers grands massacres colonialistes de l'Empire français : la répression de Mé 67 en Gwadloup.

    Gwadloup : Cinquantenaire du massacre de Mé 1967 ! (PCM)

     

    Et à ce sujet, voici un article TRÈS INTÉRESSANT à lire par rapport à la continuité entre cette répression et la gestion coloniale actuelle des quartiers populaires (et des colonies intérieures) en Hexagone :

    Des massacres oubliés de mai 1967 en Guadeloupe aux prémices de l’ordre sécuritaire moderne dans les quartiers

     

    par Mathieu Rigouste 29 mai 2017

    #SonjéMé67

    C’est une commémoration méconnue : il y a 50 ans, les 26 et 27 mai 1967, la police et l’armée françaises réprimaient brutalement des manifestations ouvrières et lycéennes en Guadeloupe. Alors que Pointe-à-Pitre se révolte, les forces de l’ordre se livrent à un massacre qui fait au moins 8 morts selon les sources officielles. Des recherches approfondies démontrent qu’un modèle de contre-insurrection a été expérimenté sous l’autorité d’un préfet, Pierre Bolotte. Formé en Indochine puis en Algérie, il deviendra le premier préfet de la Seine-Saint-Denis et l’architecte d’une nouvelle forme de police, inspirée de ce modèle colonial et militaire. Enquête aux sources de l’ère sécuritaire.

    Les 26 et 27 mai 1967, l’État français encadrait le massacre de révoltes populaires en Guadeloupe. Structuré par le racisme et la colonialité du pouvoir, ce crime découle aussi de l’application d’une doctrine de guerre policière. Des archives inédites du préfet de la Guadeloupe Pierre Bolotte montrent qu’un modèle de contre-insurrection a été expérimenté. Formé pendant la guerre d’Indochine puis sous-préfet en Algérie, ce professionnel de ce que l’armée appelle « la pacification » deviendra le premier préfet de la Seine-Saint-Denis où il supervisera la création et le déploiement de la Brigade anti-criminalité (BAC). Le parcours du préfet Pierre Bolotte retrace à lui seul la généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire contemporain.

    Une guerre anti-subversive forgée en Indochine

    Entré dans le corps préfectoral en 1944, sous l’occupation nazie, Pierre Bolotte est reconduit à son poste après la Libération. Sa carrière de pacificateur colonial commence au début des années 1950. Secrétaire général de la Guadeloupe en 1951-1952, il rejoint en avril 1952 le cabinet du ministre d’État pour l’Indochine. Il y fait le lien entre la colonie et la métropole.

    Bolotte fait alors partie des cadres civils qui participent à la réflexion et à l’expérimentation de formes militaro-policières de répression et de gouvernement qui donnent naissance à la doctrine de la « guerre contre-révolutionnaire ». Ce modèle de contre-insurrection programme la destruction de l’« organisation ennemie » en brisant toute forme de résistance dans la population [1].

    Une méthode systématisée en Algérie

    Après l’Indochine, Bolotte est affecté à sa demande en Algérie. Sous-préfet de Miliana de mai 1955 à août 1956, il a « la possibilité de mettre en action ce que m’avaient appris les affaires d’Indochine », écrit-il dans ses mémoires [2]. Bolotte transfère alors et réagence des « hiérarchies parallèles », structures d’encadrement et de surveillance de la population. Il établit un « bureau militaire » et met en place des unités mixtes militaires et policières. Selon lui, il faut quadriller le territoire, fournir du travail aux populations et taper fort dès les prémisses de résistances collectives.

    Dans une lettre confidentielle qu’il envoie au premier ministre le 28 février 1956, il propose pour l’Algérie « un pouvoir fort – peut-être même dictatorial – [qui] comporterait [...] le retour à l’ordre et le véritable progrès économique et social [3]. » Il est promu directeur de cabinet du préfet d’Alger en août. Il y renforce la police et établit des échanges entre les préfectures d’Alger et de Paris.

    Appliquée à Alger

    À Alger, Bolotte crée et répartit des patrouilles de huit à dix hommes dans les « quatre quartiers sensibles ». Il étend ensuite leur « mission de surveillance » puis développe « de nouvelles méthodes » en composant ces patrouilles de militaires ou de CRS « livrées à elles-mêmes ». Il expérimente ainsi des prototypes de commandos de police autonomisés. Cette expérience est fondatrice de son savoir-faire en matière de répression.

    Bolotte forge à Alger un modèle d’encadrement militaro-policier, racialisé et sexualisé des quartiers colonisés, depuis le répertoire contre-insurrectionnel indochinois. Il participe aussi à la conception de la bataille d’Alger, première grande application de cette guerre moderne en ville par la militarisation de la Casbah en 1957 [4]. Menacé par la montée en puissance de la connexion entre militaires et colons “ultras”, Bolotte maintient l’idée que « toute guerre anti-terroriste est une "sale guerre’’ » et qu’« il faut en passer par là si l’on veut ramener l’ordre et la paix ».

    Comme tous les partisans d’un déploiement et d’une exportation de cette doctrine, il considère que la bataille d’Alger a réussi à soumettre le mouvement de libération algérien. Il omet et cache ainsi les soulèvements populaires de décembre 1960, qui ont ruiné ce mythe [5].

    Adaptée à la Guadeloupe

    En septembre 1958, Pierre Bolotte est muté à la Réunion. Il y développe une politique de “pacification” néocoloniale « pour éviter le développement d’une tendance plus ou moins autonomiste ». Depuis cette grille de lecture, il dirige des programmes de contraception forcée et de déportation en métropole.

    En juin 1965, il obtient le titre de préfet et est nommé en Guadeloupe. Après un tour des notables et des administrations, il se dit « informé et convaincu de l’existence de plusieurs petits organismes qui militaient pour l’autonomisme, et même pour l’indépendance ». Il met alors en alerte les cabinets ministériels, Matignon et l’Élysée. « Je fus entendu, et je revins persuadé qu’il y avait là […] une menace directe contre les départements français de la Caraïbe », écrit-il, confirmant déjà l’application de la grille de lecture anti-subversive à la Guadeloupe.

    L’État se focalise alors sur le Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe (GONG). Fondé à Paris en 1963, celui-ci compte une dizaine de membres qui revendiquent l’autodétermination, écrivent des slogans indépendantistes sur les murs et diffusent des tracts dans les luttes sociales.

    « À traiter sans ménagement aucun »

    En 1966, l’île est dévastée par un cyclone. Les inégalités structurelles amplifient la dégradation des conditions de vie et la colère sociale se renforce. Le 20 mars 1967, à Basse-Terre, un riche marchand blanc lance son chien contre un cordonnier noir handicapé. Une révolte éclate et le magasin est mis à sac. « Des jeunes gens, plus ou moins organisés [...] arrivèrent et il y avait parmi eux des adhérents bien repérés du GONG, l’organisme leader de l’autonomisme », affirme Bolotte. « Redoutant le pire de la part des autonomistes », il envoie la police et des renforts de gendarmerie pour « disperser ». Il interdit toute réunion et menace « les agitateurs irresponsables ». Le gouvernement lui assure sa « pleine confiance » et lui affirme que « cette organisation séparatiste est à traiter sans ménagement aucun ».

    Fin mai, les ouvriers du bâtiment entament une grève pour des augmentations de salaire. Le 26 mai, devant le siège où les négociations sont bloquées par le patronat et le préfet, des insultes fusent contre les CRS. L’ordre est donné de disperser et des manifestants contre-attaquent. Les forces de l’ordre reçoivent des projectiles et comptent des blessés. Bolotte décrit le centre de Pointe-à-Pitre « proie d’une véritable flambée de violence ».

    Jacques Nestor, un militant du GONG ciblé par les renseignements depuis mars 1967 est abattu. Comme l’a confirme une commission d’information et de recherches mise en place en 2014, il a « sans doute été visé intentionnellement » par un policier [6]. Deux autres manifestants s’effondrent une balle dans le front. « Il a fallu dégager la place avec une certaine violence », écrira Jacques Foccart, secrétaire général de l’Élysée aux affaires africaines et malgaches [7]. La nouvelle se répand et Pointe-à-Pitre se soulève. Des Blancs sont attaqués et deux armureries pillées. Des jeunes des bidonvilles accourent vers le centre ville pour défier l’ordre colonial comme en décembre 1960 en Algérie.

    Bolotte déploie des gardes-mobiles formés dans et par la guerre Algérie, comme une grande part des troupes et des cadres dirigeant les états-majors policiers, militaires et politiques à l’époque. Le préfet est dès lors couvert par Foccart auprès de De Gaulle. L’armée est autorisée à tirer pour maintenir une forme de couvre-feu. Des témoins décrivent plusieurs personnes abattues dans la rue, des tabassages et des corps à la sous-préfecture, des tortures lors d’interrogatoires et des disparitions forcées. L’aspect technique et systématisé de ces violences militaro-policières est caractéristique de l’appareillage “anti-subversif”.

    Le lendemain, 27 mai, un millier de lycéens défilent dans les rues pour soutenir les ouvriers et dénoncer la répression. Bolotte assure que « des meneurs du GONG incitaient les élèves [ …] à manifester ». Il fait alors procéder au « quadrillage des carrefours de la ville et de ses accès ». Les lycéens sont dispersés sans ménagement. Les affrontements reprennent et les gendarmes tirent. L’État reconnaîtra officiellement huit morts mais des témoignages suggèrent un chiffre bien supérieur. Le procès intenté en 1968 contre différents militants, notamment du GONG, prouvera par ailleurs son absence d’implication et le caractère spontané de la révolte de Mé 67 [8].

    Des colonies à la Seine-Saint-Denis

    Fin juin 1967, Pierre Bolotte est envoyé à Paris et devient en 1969 le premier préfet d’un nouveau département expérimental, la Seine-Saint-Denis. Le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin, passionné de contre-insurrection, le charge de concevoir une nouvelle architecture de police. Sous l’autorité de Bolotte, l’officier Claude Durant conçoit une police “anticriminalité” pour chasser les nouvelles figures de l’ennemi intérieur dans les quartiers populaires. La première Brigade anti-criminalité (BAC) est fondée le 1er  octobre 1971 à Saint-Denis, en adaptant pour la ségrégation néolibérale les techniques de police élaborées par Bolotte à Alger.

    Ces unités sont généralisées en avril  1973. Le préfet s’implique pour qu’on développe ces « îlotages » dans tous les quartiers des « banlieues à forte population immigrée »« tous ces actes criminels de plus en plus nombreux, insensibles et agressifs, sont allés se développant. Tout cela représente le retour d’une barbarie primitive, et c’est un pas en arrière de nos civilisations », résume-t-il au tournant des années 2000.

    La carrière du préfet Bolotte montre comment l’ordre sécuritaire émerge au croisement de la restructuration néolibérale et de la contre-révolution coloniale. On y voit l’industrie de la guerre policière se développer face à la recomposition constante des résistances populaires.


    Mathieu Rigouste est chercheur indépendant en sciences sociales. Il est l’auteur, notamment, de La domination policière, une violence industrielle, La Fabrique, 2013 et État d’urgence et business de la sécurité, Niet Editions, 2016. )

    Notes

    [1Voir Mathieu Rigouste, L’Ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine, La Découverte, 2009.

    [2Pierre Bolotte, Souvenirs et témoignages d’un préfet de la République (1944-2001), non publié, Fonds P.Bolotte Archives de la Fondation nationale des sciences politiques, FNSP.

    [3FNSP, Centre d’histoire de Science-Po, fonds Pierre Bolotte, PB9, Ministère des relations avec les états associés, Instruction sur la conduite de l’action politique dans le cadre de la pacification au Vietnam, PV/CB/6.

    [4Le 7 janvier 1957, le gouvernement français confie au général Jacques Massu les pleins pouvoirs de police sur le Grand Alger pour mettre fin au terrorisme dans l’agglomération.

    [5Recherche en cours, cf Mathieu Rigouste, Un seul héros le peuple. La contre-insurrection mise en échec par le peuple algérien en décembre 1960, unseulheroslepeuple.outrenet.com.

    [6Commission d’information et de recherche historique sur les évènements survenus entre les 20 et 23 décembre 1959 en Martinique ; les évènements relatifs aux conditions de l’accident d’avion survenu le 22 juin 1962 en Guadeloupe et en Guyane, et les évènements survenus entre les 26 et 28 mai 1967 en Guadeloupe, mandatée en 2014 par le ministère de l’Outre-mer, dirigée par Benjamin Stora. Voir le rapport de la commission de novembre 2016.

    [7Jacques Foccart, Tous les soirs avec De Gaulle, Fayard, 1997.

    [8Voir le dossier réalisé par le collectif Cases Rebelles

     


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  • Alors que la Mère Canicule vient de nous ôter de la vue un (tristement) célèbre gaulliste "historique"*, salué comme tel par toute la (dé)classe politicarde depuis le Front National (avec lequel il avait toujours chanté ses "valeurs communes") jusqu'à l'inénarrable Mélenchon, nous partagerons ici avec vous un excellent article du collectif Cases Rebelles revenant sur les (aussi tragiques que sombrés dans l'oubli) évènements du printemps 1967 dans la colonie française de Guadeloupe.

    Visant à écraser dans l’œuf un mouvement révolutionnaire de libération anticoloniale qui, sous la direction du GONG (Groupe d'organisation nationale de la Guadeloupe) et avec l'appui de Cuba ou encore de la Chine maoïste, commençait à prendre de l'ampleur ; la répression impitoyable d'une grève insurrectionnelle fera cette année-là autour d'une centaine de mort-e-s dans l'île .


    Gwadloup : Mé 67 dans nos cœurs et nos écrits


    47 ans après

    Dans une relative discrétion, le Ministère des Outre-mer a mis en place fin avril, début mai 2014 une commission d’enquête sur trois événements capitaux de l’histoire de la Guadeloupe et de la Martinique1 : les « émeutes » de Fort–de-France en 1959, le crash mystérieux du Boeing à Deshaies en 62 qui couta la vie à plusieurs personnalités politiques gênantes pour le pouvoir colonial, et les événements guadeloupéens de Mai 67. Composée de 7 historiens et présidée par Benjamin Stora, la commission a un an pour rendre son rapport.

    Les événements de 1967 en Guadeloupe

    L’année 67 en Guadeloupe avait sans doute commencé en mars dans l’éclat de révolte qui avait déferlé sous le ciel de Basse-Terre. Le dogue d‘un négrophobe lâché sur un des nôtres. D’un coté, l’Europe arrogante, bourgeoise et commerçante, en la personne de Srnsky propriétaire d’un magasin Sans Pareil et ami de Jacques Foccart. De l’autre Balzinc, cordonnier âgé handi noir, et pauvre. Mais ni là, ni avant, ni aujourd’hui, ni demain il est dit que notre peuple subira toujours. La foule apprend l’attaque ; on appelle la police. La police ne fait rien. La police ne fit rien. À part aider à la fuite Srsnky. Alors pendant trois jours la colère tonne de soif de justice. Et le peuple se masse devant le magasin. Dans un même mouvement le préfet Bolotte feint de soutenir la foule et envoie la foudre : renforts, arrestations massives, tabassages, interdiction d’attroupement et de réunion, fermeture des débits de boissons, ville quadrillée. Sans surprise, une vingtaine de Guadeloupéens seront lourdement condamnés à la fin de l’année 67 alors que Srnsky, lui, a opportunément disparu et ne sera jamais jugé.

    Le 23 mars, à Pointe-à-Pitre, la dynamite  explosait une partie de la façade d’un magasin Sans Pareil appartenant au frère de Srsnky.

    Depuis mars l’administration coloniale est sur les dents. Décidée aussi. Décidée à faire payer l’affront de la révolte. La France craint aussi clairement le nationalisme guadeloupéen qui, stimulé par l’exemple algérien, se développe considérablement depuis une décennie avec notamment la fondation du Front Antillo-Guyanais pour l’Autodétermination, à l’initiative d’Albert Béville, Edouard Glissant, Marie-Joseph et Marcel Manville – Front très vite dissous par De Gaulle et contraint à l’activité clandestine.

    En 1962 se produit le mystérieux crash du Boeing, qui, ça tombe bien pour le pouvoir colonial, coûte la vie à de nombreux militants : Béville, Tropos, le guyanais Catayé et bien d’autres.

    Le GONG2 , né en France en 1963, s’implante en Guadeloupe dès 1964 pour propager ses idées indépendantistes et ses actions. En 1967 il est le groupe dont le pouvoir colonial a le plus peur, surestimant d’ailleurs largement ses capacités organisationnelles et insurrectionnelles de l’époque. D’un point de vue du contexte politique il ne faut pas négliger non plus l’importance du Parti Communiste Guadeloupéen, bourgeois dans ses orientations, très opposé aux positions nationalistes et qui n’hésite pas à s’acharner sur ses dissidents. C’est un communiste, Henri Bangou, qui est à l’époque maire de Pointe-à-pitre ; le pouvoir sait donc qu’il peut compter sur le PCG comme allié passif. Cela se vérifiera dans les prises de positions délirantes d’après les massacres, qui parlent notamment de complot visant à éliminer le PCG ourdi par des impérialistes présents dans les milieux gauchistes. En gros, le PCG accusera le GONG et la Vérité (groupe dissident d’anciens membres du PCG) d’être manipulés par… la CIA3 . Le PCG ira même, après ce véritable massacre colonial,  jusqu’à réprouver les violences "racistes" de certainEs révoltéEs qui s’en seraient pris à des touristes ou des passants innocents ; quand le PCG inventait le racisme anti-blanc… Mais venons-en aux événements.

    Le mercredi 24 mai 1967 la grève des ouvriers des bâtiments débute en arrêts limités et elle est suivie à 100%. Ils réclament une hausse de salaires de 2%. Le jeudi 25 mai elle s’étend et les travailleurs décident d’arrêter complètement le travail. Dans la matinée du 26, de nombreux ouvriers s’attroupent autour de la Chambre de Commerce où ont lieu les négociations. À 12h45 les négociations sont ajournées. Les grévistes demeurent. Vers 14h30, la police se retire et ce sont les CRS qui arrivent pour aider les patrons à s’éclipser. Les coups et le gaz lacrymogènes commencent à pleuvoir. Les manifestants demeurent une fois les employeurs évacués. Vers 15h, Bolotte ordonne de tirer sur la foule :

    Les documents prouvent que de mars (émeutes de Basse-Terre) à mai (tueries de Pointe-à-Pitre) le préfet Bolotte, qui avait été un ancien secrétaire général à la préfecture d’Alger durant « la bataille d’Alger », s’était préparé à exercer une répression judiciaire et militaire « sans faiblesse » préventive contre le GONG, considérée comme l’organisation responsable de la montée de revendication contre l’État. C’est pourquoi, dès les premières échauffourées de l’après-midi le préfet donne l’ordre de tirer et rappelle l’escadron des forces spéciales de la gendarmerie mobile, en attente depuis le 22 mars et en cours d’embarquement à l’aéroport du Raizet. La même logique de la culture de répression coloniale fortifiée en Algérie, lui fera obtenir sans discussion la permission de Jacques Foccart, secrétaire de l’Elysée et de Pierre Messmer, Ministre des armées, pour l’engagement de l’armée.4

    Jack Nestor, membre du GONG, est le premier à tomber, explicitement désigné comme cible par le commissaire Canalès. Deux autres Guadeloupéens tomberont encore. Ensuite, la colère populaire explose, dérisoire, face à la détermination meurtrière du pouvoir colonial qui envoie gendarmes, CRS et parachutistes. Toute la nuit ça tire à vue un peu partout en ville, notamment à la mitrailleuse. Le samedi 27 mai des jeunes, lycéens et étudiants partent en manifestation contre le pouvoir assassin à la sous-préfecture. Képis rouges et CRS attaquent de nouveau et la ville reprend feu. Encore des morts, encore des blessés encore des arrestations. Le 28 mai le calme est revenu.

    En préfecture, le patronat va signer une « surprenante » augmentation de 25% pour les ouvriers du bâtiment, beaucoup plus importante que celle refusée quelques jours avant ! Tout cela avant que ne soit lancée une répression visant à faire porter au Peuple guadeloupéen la responsabilité du massacre orchestré par les forces colonialistes.

    La répression

    Suite aux événements environ 70 Guadeloupéens seront arrêtés : certains sous des inculpations de droit commun (violences, attroupements, destructions,  etc.) d’autres pour séparatisme.

    15 guadeloupéens soi disant arrêtés en flagrant délit sont au tribunal dès le 31 mai. Le 7 juin, des condamnations à leur encontre sont prononcées, allant de 6 mois avec sursis à 30 mois fermes.

    Le pouvoir colonial va utiliser les massacres pour lancer une chasse dirigée contre le GONG, mais visant également la Vérité, le Progrès Social et le CPNJG.

    Les détenus, considérés comme politiques, sont envoyés en France à la prison de la Santé. Ils voient leur procès débuter le Lundi 19 février 1968. 18 hommes comparaitront devant la Cour de Sureté de l’État pour « Atteinte à l’intégrité de la sureté nationale ». Treize seront acquittés. Les autres seront condamnées à des peines de sursis allant de 3 à 4 ans.

    En avril 1968, débutent les procès de 25 Guadeloupéens défendus par un collectif impressionnant d’avocats dont Darsières, Gratiant et Felix Rodes lui-même, tout juste sorti des geôles françaises. La mobilisation locale est énorme notamment par le biais du COGASOP5, né 1 mois après les événements grâce à la sagacité d’Alain Aboso. Le mardi 17 avril le tribunal prononçait des acquittements et peine de sursis. Pendant ce procès, Canalès, chef de la police pendant les massacres et chef d’orchestre de la répression qui suivit, tenta à plusieurs reprises d’échapper à la barre. Mais il fut finalement contraint de venir témoigner.

    9 mineurs furent plus tard libérés après être passés devant le tribunal de Basse-Terre. Toutes les peines furent amnistiées par la loi du 30 juin 1969.

    Lire la suite >>>> c'est encore plus passionnant !

    "Mé 67" en Gwadloup : une "certaine idée" gaulliste de la fRance, la mitraille pour les descendant-e-s d'esclaves...

    Lire aussi Gwadloup - Matinik - Gwiyan : histoire d'une infatigable résistance

    Et encore sur les évènements de 1967 : Les massacres des 26 & 27 mai 1967 à Pointe à Pitre (UGTG)


    * Sur ledit gaulliste historique, vous aurez bien sûr reconnu l'inénarrable Pasqua, voici un plutôt bon article que nous avons trouvé (Révolution permanente est désormais le site du Courant communiste révolutionnaire du NPA, rien à voir la bande de connards gauchistes pro-israéliens sur Facebook l'été dernier) : Charles Pasqua est mort, vive Malik Oussekine !

     


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  • Publié initialement sur Breizhistance

    Gwadloup - Matinik - Gwiyan : histoire d'une infatigable résistance

    Bien que peu de médias s’en soient faits l’écho, de nombreux leaders et organisations de défense des Peuples guadeloupéen et martiniquais ont peu goûté la visite du président Hollande ces deniers jours.

    Ainsi Élie Domota, syndicaliste de l’UGTG et porte-parole du LKP, a-t-il choisi de boycotter l’inauguration du Mémorial de l’Esclavage pour protester notamment contre le non versement d’indemnités aux descendants d’esclaves, et pour redire aussi combien l’injustice sociale, raciale et coloniale est criante sous le joug français.

    Un autre militant indépendantiste guadeloupéen d’une autre génération a donné de la voix en abondant dans le même sens : Luc Reinette. Il s’agit de l’un des protagonistes du mouvement de résistance armée en Guadeloupe et Martinique, dans les années 1980.

    Pour faire connaitre cette page d’histoire de la résistance caribéenne et guyanaise au pouvoir colonial français, nous republions une brochure retraçant l’histoire de  la résistance armée dans ces pays, et plus particulièrement celle de l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe.

    Ce travail a été réalisé par d’anonymes camarades anti-impérialistes parisiens et couvre la période 1939-2003. S’il y a forcément des manques, il a le mérite de recontextualiser au niveau régional et mondial le mouvement de décolonisation et permettra au lecteur de mieux connaître les grandes dates constitutives de la conscience nationale des Peuples guadeloupéens, martiniquais et guyanais en lutte contre l’impérialisme français.

    [Cliquer sur l'image pour ouvrir le PDF]

    Gwadloup - Matinik - Gwiyan : histoire d'une infatigable résistance

    Lire aussi : http://ugtg.org/article_2207.html

    Gwadloup - Matinik - Gwiyan : histoire d'une infatigable résistance

     


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  • http://www.bretagne-info.org/2015/01/17/guadeloupe-proces-contre-lugtg-nous-sommes-charly/


    L’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe avait joué un rôle déterminant en 2009 dans la constitution du collectif LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon ) qui regroupe une cinquantaine d’organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles de l’ile et qui anima une grève de deux mois contre la vie chère.

    L’UGTG est un syndicat de masse et de classe dont la proximité avec la cause de l’indépendance de la Guadeloupe est bien connue.

    Ses militants sont fréquemment trainés devant les tribunaux français pour leurs activités en faveur de la libération sociale du peuple Guadeloupéen.

    Un nouveau procès lié au conflit de 2009 aura lieu le 20 janvier prochain .

    Voici un des textes solidaires relatif à la mobilisation en faveur du principal accusé Chaly Lendo (membre de l’UGTG).

    Diffusez cette information et faites savoir que nous sommes Charly !

    La rédaction de Bretagne-info.


    Répression antisyndicale colonialiste en Gwadloup : solidarité avec l'UGTG... nous sommes Charly !

    Pour l’arrêt de la répression antisyndicale en Guadeloupe Pour la relaxe de Charly Lendo, ancien secrétaire général adjoint de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG)

    La grève générale qui a eu lieu en Guadeloupe en 2009, grève qui a duré 44 jours, a rassemblé des dizaines de milliers de travailleurs avec leurs organisations, soutenus par la population laborieuse. Au cours de ce mouvement de nombreux barrages routiers ont été dressés à différents endroits du pays. Sur l’un de ces barrages, un jeune motard a trouvé une mort tragique.

    Le 20 janvier 2015, Charly Lendo, ancien secrétaire général adjoint de la l’UGTG est convoqué au tribunal de Pointe à Pitre (Guadeloupe) accusé « d’homicide involontaire »… Ce procès est une provocation contre le mouvement syndical.

    Depuis cinq ans, ce sont plus de cent militants et responsables syndicaux de Guadeloupe qui ont été convoqués par la justice. Rapporté à la population salariée de l’Hexagone, ce chiffre correspond à environ quinze mille militants syndicalistes convoqués par la justice pénale.

    Il s’agit d’une marche à la criminalisation de l’activité syndicale. Cette répression antisyndicale s’accompagne de la part du patronat (Medef), d’une multiplication des délits d’entrave, de pressions de toute nature, sans parler des licenciements.

    A la veille du procès de Charly Lendo, le 20 janvier 2015, en nous rassemblant à la Bourse du travail, nous exprimerons notre solidarité ouvrière à l’égard des syndicalistes de Guadeloupe et exigerons la relaxe pure et simple de Charly Lendo.

    En défendant les libertés syndicales, le droit de revendiquer pour les organisations syndicales de Guadeloupe et pour leurs militants, nous défendons le droit de nos organisations à agir librement, nous nous défendons nous-mêmes.

    Sous la présidence du Comité international contre la répression (pour la défense des droits politiques et syndicaux) participeront au meeting :

    - Maïté HUBERT, secrétaire générale adjointe de l’UGTG ; Ruddy TESSIER, secrétaire général adjoint de l’UGTG

    - des responsables syndicaux de l’Hexagone

    Le Cicr répondant à l’appel d’Elie Domota, se rendra au procès de Charly Lendo à Pointe-à-Pitre le 20 janvier 2015.

    PLus d’infos sur le dossier ici

    Source UGTG

    Voir aussi le Communiqué de FKNG! (Fos pou konstwui Nasyon Gwadloup !)

     


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  • Christiane Taubira est au jour d’aujourd’hui une claire représentante de la ‘gauche’ bourgeoise, Ministre de la Justice c'est-à-dire de la RÉPRESSION qui jette chaque jour au cachot des centaines de personnes à 90% prolétaires, prononce expulsions de locataires ‘mauvais payeurs’ et de personnes étrangères ‘illégales’, saisies des maigres biens de personnes du peuple surendettées etc. etc. ; y compris bien sûr dans ces ‘DOM-TOM’, dernières colonies directes de la République impérialiste, dont elle se fait la représentante et la championne en paroles. Il est clair que la militante réformiste anticolonialiste qu’elle était dans sa jeunesse est aujourd’hui bien loin et bien oubliée. Pour autant, lorsqu’une imbécile-heureuse-d'être-née-quelque-part, en l’occurrence dans une Champagne pouilleuse périphérisée par l’État français depuis sa création et sur la force de travail de laquelle s’est tout autant construite la ‘grandeur’ capitaliste de la ‘France’ que sur celle des ancêtres de Mme Taubira (d’ailleurs, lorsque l’on manquait de ‘nègres’ outre-mer, on raflait des culs-terreux de ce genre et les expédiait manu militari par bateau, comme ‘engagés’ semi-esclaves*), nous avons nommé la ‘cadre’ (il faut croire qu’ils en manquent plus qu’on ne le croit…) FN de Rethel (Ardennes) Anne-Sophie Leclère, la compare à un singe ; il est évident pour toute personne progressiste que cette attaque sordide devient la question principale, et non le fossé politique et de classe qui nous sépare de la ‘Garde des Sceaux’.

    Il ne s'agit pas là de Taubira pour Taubira, de sympathie politique pour elle (nous n'en avons pas), mais d'une tranchée idéologique de la guerre de classe que nous livrons contre le Capital et ses ‘forces idéologiques de choc’ que sont les fascistes, l’extrême-droite, et leurs intellectuels médiatiques. Une guerre qui se mène en affirmant, en brandissant inlassablement l’idéologie communiste, la conception révolutionnaire du monde.

    En l’occurrence, en expliquant inlassablement aux masses que les ‘races’ humaines sont en réalité des constructions sociales et idéologiques ; que le/la ‘nègre intermédiaire entre l’homme et le singe’ est une catégorie sociale construite pour justifier d’abord la traite et l’esclavage, qui furent la condition première de la gigantesque accumulation capitaliste des 17e et 18e siècles en Europe, permettant la ‘révolution’ industrielle, puis la colonisation (et le maintien des esclaves libéré-e-s dans celle-ci) qui fit la ‘grandeur’ des monopoles impérialistes – et se poursuit aujourd’hui. Mais à des degrés divers (il est évident qu’à part l’antisémitisme du 20e siècle et la démonisation du ‘musulman barbare’, rien n’est comparable au traitement des Africain-e-s), TOUTES les sous-humanisations au service de l’exploitation engendrent des constructions idéologiques de ce type (pour ensuite les hiérarchiser, car c’est en hiérarchisant les dominé-e-s que cela fonctionne) : la ‘canaille’ prolétaire à laquelle a succédé la ‘racaille’ d’aujourd’hui, les ‘culs-terreux’ de ‘province’ (comme les aïeux de la triste sire Leclère), les femmes, etc. etc. : Il a toujours fallu d’une manière ou d’une autre retirer une part d’humanité à celui et celle que l’on veut réduire à une simple force productive, et pouvoir massacrer s’il/elle relève trop la tête.

    Et l’exemple de Christiane Taubira l’illustre particulièrement bien. Comme beaucoup de personnes ayant acquis certaines compétences, des diplômes etc., elle s’est VENDUE au système qui l’a ‘négrifiée’, elle et son Peuple guyanais. C’est que, malheureusement, lorsque peu nombreux sont ceux et celles qui empruntent le sinueux sentier de la révolution, la grande majorité de ceux et celles qui en ont les moyens choisissent la voie de la facilité, pour élever leurs conditions d’existence. Ceci (ce n’est pas le cas de tout le monde !) l’a amenée très, très haut. ET POURTANT… Lorsqu’un périphérisé ‘blanc’ (de métropole, d’Hexagone, c’est peut-être ce qui nous distingue) s’élève socialement, il devient un bourgeois ‘français’, tout au plus sera-t-il ‘chambré’ sur son accent (s’il le garde), mais jamais il ne sera renvoyé en permanence à sa périphérie ou son pays européen d’origine, sauf rares exceptions. Taubira, elle, reste une ‘négresse’, comme toute personne extra-européenne qui s’élèverait socialement. En permanence, quoi que nous pensions de sa politique en tant que prolétaires, elle est accusée de vouloir ‘vider les prisons’ pour remettre dans les rues la ‘racaille’ à laquelle elle est reliée par sa couleur, par les personnes pour qui la place d’un ‘nègre’ est fondamentalement en cage (ou alors ‘chez lui dans sa jungle’), sa liberté en terre ‘civilisée’ devant être l’exception… La ‘blague’ d'Anne-Sophie Leclère, militante FN donc d'une frange radicale de la pensée capitaliste, n'est qu'une expression particulièrement hardcore (trop pour son propre mouvement, qui vise désormais le pouvoir) de cela.

    En fin de compte (et en dernière analyse), quelles que soient les 'trahisons' de Taubira, ces ignobles attaques racistes contre elle sont principales car elles la renvoient précisément à ce qu'elle n'aurait pas dû trahir.

    La seule porte de sortie à cela, c’est la libération révolutionnaire de ces ‘simples forces de travail’ que nous sommes : la Révolution prolétarienne, et lorsque celle-ci implique cela, la Libération nationale, la révolution anti-impérialiste ou anti-‘centraliste’ (dans les grands États négateurs de Peuples comme la ‘France’ hexagonale). Aucune ‘indignation’ de la gauche bourgeoise ne résoudra jamais le problème.

    Nous allons maintenant laisser la parole aux premières personnes visées par cette attaque (et toutes les semblables non-sorties à la lumière du jour) ; laisser la parole aux ‘nègres’ dont la situation coloniale, encore aujourd’hui, sous-tend les théories raciales du ‘noir-singe’ : les Forces Patriotiques Anticapitalistes et Anticolonialistes de Gwadloup, dont fait partie un petit groupe que nous aimons bien, le FKNG! (ces organisations ne sont pas maoïstes, il est peut-être utile de le préciser face aux professionnels de la leçon d'orthodoxie... mais elles sont une voix des intéressé-e-s par l'affaire, les dernier-e-s colonisé-e-s direct-e-s) : 

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    HONTE À LA FRANCE RACISTE !

     

    Le racisme est depuis longtemps  banal en France. Il a libre cours dans les médias où impunément certains «  intellectuels » et commentateurs vomissent leur bile  nauséabonde à l’égard des immigrés, sans aucune réprobation ni condamnation justifiant par la même le racisme quotidien. 

    À ceux qui, après la coupe du Monde de 1998 remportée  par la France à cause de ces immigrés, ont cru en « la  France BLACK BLANC BEUR » , l’ancien sélectionneur de l’équipe de France  Laurent Blanc et le Président de la Fédération Française de Football  ont rappelé la nécessité d’une politique de quotas, le nombre de noirs en équipe de France  faisant tâche.

    De Jean-Marie Le Pen à Jean-François Copé en passant par Brice Hortefeux, Georges Frèche, Claude Guéant pour ne citer que ceux là, membres des partis politiques français, Front National, UMP, Parti Socialiste, tous considèrent  les immigrés noirs, arabes, roms comme une menace  pour la France.

    C’est dans ce contexte qu’une militante du Front National, dans la tradition française des expositions coloniales a présenté Christiane TAUBIRA, ministre  de la  justice mais  négresse de Guyane, comme un singe, sans suscité d’émoi particulier dans la classe politico-médiatique  française.

    Le COPAGUA,  le FKNG!,  le PCG et l’UPLG organisations anticolonialistes et patriotiques  de  Guadeloupe soussignées  expriment  à Christiane TAUBIRA leur  solidarité face à l’abjection de l’attaque dont elle  a été l’objet. 

    Elles  dénoncent la banalisation de la montée du racisme et de la xénophobie  qui imprègnent de plus en plus la société française, avec la dégradation de la situation économique depuis ces dix dernières années, et s’inquiètent de la situation des compatriotes émigrés en France.  

    Elles appellent l’ensemble des Guadeloupéens à faire l’effort d’analyse et de discernement  pour ne pas se laisser instrumentaliser et entraîner dans des dérives racistes et xénophobes que certains ont intérêt à alimenter pour masquer la faillite du système  politique,  économique et social en Guadeloupe.           

                                                                            

    Nous dénonçons avec la plus grande fermeté  le racisme  qui a justifié  la traite négrière l’esclavage, la colonisation et le pillage qui se poursuit  aujourd’hui des ressources de l’Afrique, condamnant  ainsi à l’exode  et à la mort  dans les eaux de la méditerranée, un nombre massif d’Africains réduit au dénuement.

    Nous dénonçons tous les actes racistes subis par les peuples noirs  et colonisés dans le monde entier.

    Nous affirmons que la réponse au racisme, à la xénophobie, à la chasse aux immigrés,  est dans la  destruction  du système capitaliste et son remplacement  par un système  économique et social à l’échelle de la planète  qui utilise  les ressources de l’humanité, les progrès  et avancées scientifiques et technique au service du bien commun de tous les hommes dans le cadre de rapports et de relations entre les peuples et les Etats fondés sur la paix, l’égalité, le respect, la coopération  et la solidarité.  

    Le racisme et la xénophobie sont les armes utilisées par les puissances impérialistes  pour diviser les hommes et  les peuples  et  leur imposer leur domination 

    La lutte contre le racisme et la xénophobie  est l’affaire de tous les hommes qui aspirent à construire un monde nouveau débarrassé de l’exploitation, des guerres, de la misère, un monde où tous les hommes ont les mêmes droits politiques, économiques, sociaux, culturels que leur confère leur qualité d’humain.

    C’est l’affaire des Guadeloupéens.

     

    Tous ensembles contre le racisme et la xénophobie ! 

     

    FPAC

    COPAGUA - FKNG ! - PCG - UPLG

     

                                                                         Pointe à Pitre Lundi  21 octobre 2013.

     P/les FPAC :

    Marie-Christine Myre-Quidal

     

                  Les Forces Patriotiques Anticapitalistes-Anticolonialistes de Gwadloup sur l'affaire Taubiramaoc


    * Ils fusionnèrent généralement avec la population esclave africaine (ne serait-ce que parce qu'on y envoyait généralement que des hommes, malgré quelques rafles aussi de prostituées de Paris et des grands ports)... C'est pourquoi les masses des 'DOM' présentent en réalité un très large éventail de métissage euro-africain, parfois même dans une même fratrie, dans certains microcosmes humains comme la Désirade ; avec des personnes paraissant parfois 'blanches' mais qui ne sont pas pour autant des Békés (et ont horreur qu'on leur dise cela !). Qui sait, il y a peut-être du 'singe' de la forêt ardennaise dans Christiane Taubira ! La seule 'certitude' (entre guillemets), c'est que si la race des cons existe elle est d'une rare pureté chez des gens comme Anne-Sophie Leclère. Malheureusement, si ce genre de personnes n'existaient pas, le capitalisme ne pourrait pas exister ; il faut donc les inventer et c'est ce qu'il a patiemment fait au cours de 800 ans d'existence (des millions d'Occitans en font hélas partie).

     


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  • Bon résumé des camarades de Feu de Prairie :

    Mayotte brûle

    Treizième jour de manifestation à Mayotte, avec des grèves et de très nombreux barrages routiers.

    Contre la vie chère, contre les prix indécents des denrées de base (principalement la nourriture), la population se mobilise et affronte l’état colonial, ses gendarmes, ses réseaux de distribution.

    La lutte du peuple est violemment réprimée: une fillette de 9 ans (!) a été touchée d’un tir de flashball au visage. Les gendarmes devaient sans doute se sentir terriblement menacés…

    Les affrontements ont été particulièrement significations à Kaweni, banlieue ouvrière de Mamouzdou et gigantesque bidonville où la population vit dans des conditions de pauvreté extrême et où l’insalubrité fait des ravages.

    Les propositions de l’état et des patrons de la grande distribution ont été jugées très insuffisantes par l’intersyndicale qui va poursuivre son combat.

    Face à la misère, on a raison de se révolter : seule la lutte paie !

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    Un article publié par l'UGTG :

    La révolution des « mabawas » à Mayotte

    « Mabawas » : c’est ainsi qu’on appelle, à Mayotte, les ailes de poulet. Elles font partie des produits de première nécessité (avec la farine, le riz, le sucre, le lait, les tomates, le gaz et le sable …). Et elles sont devenues le symbole du vigoureux mouvement social contre la vie chère déclenché il y a une dizaine de jours dans cette île de l’archipel des Comores, au sud-ouest de l’océan Indien, devenue le 31 mars dernier le cent-unième département français d’outre-mer.

    Grève quasi générale, depuis le 27 septembre, presque tous les jours, manifestations, barrages, et parfois même blocage de l’accès à l’aéroport, sous le slogan « Mabawas nachouké ! » (ailes de poulet moins chères !). Pas de victimes jusqu’ici, mais des jets de pierre, quelques voitures incendiées, des gaz lacrymogènes, et des interpellations. La gendarmerie mobile – composée en grande majorité de fonctionnaires européens, bardés de leurs protections noires en écailles, très Robocop, comme dans l’Hexagone – a même sorti quelques blindés, pour faire sauter les obstacles. Trois pelotons sont arrivés en renfort de La Réunion.

    « Débordements inacceptables », lance la ministre de l’outre-mer, Mme. Marie-Luc Penchard, qui invoque « la sécurité des personnes », ajoutant, sur un ton alarmiste : « Personne ne peut souhaiter une issue dramatique à ce conflit ». Tandis que François Hollande, un des candidats socialistes à l’investiture pour l’élection présidentielle, appelle le gouvernement – qui devrait être « instruit par l’expérience de la grave crise antillaise de 2009 » [1] – à ne « pas laisser pourrir la situation ». Le LKP guadeloupéen a de son côté apporté son « soutien à la mobilisation des travailleurs et du peuple de Mayotte ».

    Mais l’État ne se sent pas directement concerné par ce conflit social, rappelant simplement les grands chantiers engagés depuis la « départementalisation » : santé, formation, accès à Internet, et à partir de janvier prochain l’application du Revenu de solidarité active (RSA) – traditionnel instrument « d’arrosage » outre-mer, qui devrait calmer certaines ardeurs (mais aussi enfoncer un peu plus l’île dans l’assistance, comme c’est déjà le cas aux Antilles et à la Réunion).

    L’intersyndicale (CGT-Ma, Cisma-CFDT, Solidarité mahorais et le Collectif des citoyens perdus) associée à des associations de consommateurs (Ascoma, Afoc) se plaint d’un manque de concurrence qui tire les tarifs vers le haut, et demande au patronat des grandes surfaces, ainsi qu’aux services de l’Etat et du département un engagement écrit sur une baisse des prix des produits de base, et notamment des cartons de découpe de volailles vendus presque deux fois plus cher que dans l’Hexagone, des bouteilles de gaz trois fois plus coûteuses, etc.

    L’aile dure du mouvement cherche à bloquer les ronds-points de circulation, et à fermer d’autorité les magasins qui ne se joignent pas spontanément à la grève. De plus en plus de ménagères participent aux manifestations, qui rassemblent régulièrement plusieurs milliers de personnes.

    Le président du conseil général, contraint par les syndicalistes à sortir de sa réserve, se désole des pertes de recettes consécutives aux baisses de droits de douane intervenues depuis 2010 sur les produits de première nécessité – soit autant d’argent qui ne pourra être réinjecté – et attribue « le mal-être plus profond » à la délinquance actuelle, « avec son lot de vols, viols, d’émergence de jeunes bandes ». [2]

    Les Mahorais – qui seraient 200 000 dans une île qui a grandi trop vite, à l’abri de la France, et de plus en plus coupée de son environnement naturel (Comores, Madagascar), avec un taux record de reconduites de sans-papiers à la frontière – découvrent que le statut départemental (qu’ils n’avaient cessé de réclamer) n’amène pas automatiquement l’égalité, la solidarité, ni une manne de crédits. Et qu’il continuera d’attirer les Comoriens d’Anjouan ou d’autres îles, pour qui Mayotte – même en butte à la cherté de la vie – reste un îlot de prospérité au milieu d’un océan de misère.

    Par Philippe Leymarie, jeudi 6 octobre 2011

    Source : Le Monde Diplomatique

    *****************************************************

    Dans toutes les dernières colonies directes, la solidarité ! Solidarité de Gwadloup :

    Communiqué n°3 du LKP en soutien aux travailleurs & au Peuple mahorais : Non au Mépris ! Mayotte - Gwadloup Menm Konba !!!

    Cliquez sur la photo pour la visualiser dans sa taille originale.

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    En soutien aux Travailleurs et au Peuple de MAYOTTE

    LKP condamne fermement et sans réserve la féroce répression qui frappe les femmes, les hommes, les jeunes qui osent lever la tête pour dire NON à la pwofitasyon ; pwofitasyon organisée avec l’entière approbation de l’État Français.

    Ce schéma, nous le connaissons bien car c’est le même en Guadeloupe : la mainmise sur l’économie par deux ou trois familles ou groupes qui pillent et spolient en toute impunité.

    LKP tient le MEDEF et l’État français, singulièrement Marie-Luce PENCHARD comme responsables de la dégradation de la situation à MAYOTTE. Tout comme en Guadeloupe, au lieu de négocier et de faire de réelles propositions, l’État colonial a fait le choix du mépris, de l’arrogance et préfère lancer les forces de répression pour « mater » les travailleurs et le peuple de MAYOTTE qui demandent respect, dignité et justice sociale.

    Tout comme en Guadeloupe, le refus de la négociation, le désengagement, le non respect des accords ne peuvent que renforcer le mécontentement.

    LKP adresse son soutien militant aux travailleurs et au Peuple de MAYOTTE en lutte contre la pwofitasyon.

    NON AU MÉPRIS ! MAYOTTE – GWADLOUP MENM KONBA !

    ANSANM NOU KA LITÉ, ANSAMN NOU KÉ GANNYÉ !

    Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

    Elie DOMOTA

    Lapwent, 09 Òktob 2011

     

    Et de Réunion :

    Soulèvement populaire à Mayotte : Jeunes Réunionnais, refusez de tirer sur les jeunes Mahorais !

    Ils étaient nombreux ceux qui ont salué positivement les révoltes des jeunes en Tunisie, Égypte, Yémen, Syrie… Parmi eux, il y avait le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui poussa le soutien aux manifestants libyens jusqu’à utiliser les forces armées françaises contre le pouvoir en place. De manière générique, ils appellent cette effervescence populaire « le printemps arabe ». Cet encouragement n’est pas sans répercussion.

    Les jeunes de Mayotte manifestent depuis 2 semaines contre la vie chère et pour plus d’emplois. Ils dénoncent les circuits de distribution des marchandises qui conduisent à l’affichage des prix exorbitants. Ils comparent les prix par rapport à La Réunion et en France. Ils demandent la transparence sur les prix et le versement de revenus sociaux pour permettre à la population de faire face aux besoins quotidiens.

    Le gouvernement et Nicolas Sarkozy sont pris au piège de leur propre jeu médiatique. Maintenant, ils ont commencé par dénoncer les manifestants et ils ont envoyé les forces de répressions pour mâter les rebelles. Les moyens militaires sont venus de France et de La Réunion. L’Histoire se répète : la Réunion est utilisée comme base de fournitures de moyens militaires à l’encontre des jeunes Mahorais. Cela nous ramène à 1947, lorsque notre île a servi de réservoir militaire et de support logistique pour écraser une manifestation malgache qui s’est conclue par 100.000 morts et 5.000 arrestations. Certains manifestants furent même condamnés à mort.

    Le gouvernement aura beaucoup de mal à expliquer qu’on dépense des centaines de millions pour accompagner la révolte dans les pays arabes et qu’on réprime celle de Mayotte. Il est urgent de donner satisfaction aux manifestants dont les revendications sont tout à fait légitimes. La Réunion ne doit pas servir de base arrière à la répression. Les jeunes Réunionnais ne doivent pas être utilisés pour tirer sur les jeunes Mahorais et servir des intérêts réactionnaires de Nicolas Sarkozy, un Président de la République totalement inconséquent.

    J.B.

    *******************************************************************

    LKP : L’État français assassine à Mayotte !

     

    Sur le site du PCmF :

    Nous publions en solidarité avec la lutte populaire à Mayotte le communiqué du LKP dénonçant l'assassinat d'un manifestant par les flics.

    PC maoïste de France

    http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2011-10/2011-10-19/article_mayotte.jpgU.G.T.G 

    UNION GÉNÉRALE DES TRAVAILLEURS DE GUADELOUPE

     
    Rue Paul Lacavé – 97110 POINTE-A-PITRE 
    TEL : 05.90.83.10.07 - FAX : 05.90.89.08.70
     E-mail : ugtg@ugtg.org - ugtg@wanadoo.fr

    Website : htpp://ugtg.org
    Web gallery : http://photos.ugtg.org/
    Vidéo Web : http://dailymotion.com/UGTG
     
    Liyannaj Kont Pwofitasyon
    Communiqué de presse
    L’Etat Français assassine à MAYOTTE
     
    Un homme de 39 ans est mort ce mercredi 19 octobre 2011 suite à un tir de flashball à bout portant. Le préfet prétend qu’il s’agit d’une crise cardiaque.
     
    LKP condamne la farouche répression qui frappe les Travailleurs et le Peuple Mahorais, mobilisés contre la vie chère, contre le mépris, pour la dignité et le respect.
     
    Face aux revendications légitimes des Travailleurs et du Peuple, le pouvoir colonial a fait le choix de tuer et cela après qu’un jeune de 9 ans ait perdu un œil suite à un tir volontaire d’un gendarme.
     
    Cette pratique est constante dans les colonies et nous rappelle à nous Guadeloupéens, les nombreux morts qui jalonnent notre histoire : Mai 1802 : plus de 10 000 victimes ; Février 1910 : 4 morts ; Février 1925 : 6 morts ; Février 1931 : 1 mort ; Février 1952 : 4 morts (dont une femme enceinte) ; Mai 1967 : Plus de 100 morts. Et 1985, et 2009, …..
     
    Et pendant ce temps, le Président français, Nicolas Sarkozy si prompt à rappeler à l’ordre le gouvernement turc sur le génocide arménien, assassine encore de nos jours dans les colonies et ne reconnait toujours pas tous les massacres de l’État français perpétrés contre les travailleurs et le Peuple de ces pays.
     
    L’attitude du Préfet, l’arrogance et le mépris de la Ministre des colonies et le black out médiatique organisé expriment clairement la volonté de l’état français de soumettre, par la terreur, les Travailleurs et le Peuple mahorais. Domination économique, domination culturelle et répression féroce pour anéantir toutes velléités de contestation. Il faut mater les indigènes.
     
    LKP réaffirme son soutien fraternel et militant aux Travailleurs et au Peuple de Mayotte et invite les Guadeloupéens à se rassembler ce
     
    VENDREDI 21 OCTOBRE 2011 à 19 Heures
    devant le Palais de la Mutualité
    en solidarité avec les Travailleurs et le Peuple de Mayotte.
     
    MAYOTTE – GWADLOUP MENM KONBA,
    ANSANM NOU KA LITÉ, ANSAMN NOU KÉ GANNYÉ,
     
    Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
     
    Elie DOMOTA
     
    Lapwent, 19 Òktob 2011
     
     
     
    ********************************************************************

    Mayotte. La police coloniale française a tué

    FKNG! dénonce ce crime et soutient la juste lutte du Peuple maorais !

    Insurrection à Mayotte contre le coût de la vie (automne 2011)

    Gwadloup. Colonie française. Jeudi 20 octobre 2011.

    Le scénario est chaque fois identique. Les colonisés qu’ils soient Martiniquais, Guyanais, Guadeloupéens, Kanaks ou Maorais, paient toujours prix fort quand ils s’opposent au système capitaliste colonialiste français.

    Mercredi 19 octobre à Mamoudzou, Elanziz Ali Madi Saïd alias «Babazi», 39 ans a été la première victime du puissant mouvement social contre la pwofitasyon déclenché par le Peuple maorais. Une fois de plus, la seule réponse du pouvoir français face à de justes revendications c’est la répression.

    Chez nous dans les Caraïbes, les grèves et manifestations réprimées dans le sang par l’armée coloniale française sont encore dans toutes les mémoires.

    14 février 1952 dans la ville du Moule (Guadeloupe) pendant une grève de travailleurs de l’industrie sucrière, l’armée tire sur la foule pacifique : 6 morts.

    27 mai 1967 à Pointe à Pitre (Guadeloupe), les légionnaires français sur ordre du Ministre des Colonies en accord avec le patronat décident de réprimer dans le sang une grève des ouvriers du bâtiment : près d’une centaine de morts et des dizaines de blessés.

    13 mai 1971 à Fort de France (Martinique), le lycéen Gérard Nouvet est froidement abattu par les militaires français pendant de la visite du Ministre des Colonies de l’époque, Pierre Messmer.

    14 février 1974 à Chalvet (Martinique), 2 travailleurs sont assassinés pendant la longue grève des ouvriers de la banane.

    18 février 2009 à Pointe à Pitre, Jacques Bino syndicaliste CGTG et militant du LKP est mystérieusement abattu.

    Cette fois c’est à Mamoudzou, qu’un manifestant est assassiné par l’armée coloniale. Ce n’est pas un hasard, les colonialistes français utilisent toujours la violence militaire pour tenter de casser les mouvements de protestations dans les dernières colonies.

    FKNG!, organisation patriotique guadeloupéenne, dénonce avec la plus grande fermeté ce nouveau crime colonial.

    FKNG! accuse le pouvoir français et sa ministre des colonies d’avoir joué le pourrissement, plutôt que de satisfaire aux justes revendications des Maorais.

    FKNG! soutient sans réserve les justes revendications des Maorais et les incite à la vigilance, car comme pour Eloi Machoro en 1985 en Kanaky, ce crime peut être le prélude d’autres …

    FKNG! dénonce l’hypocrisie de ML Penchard, qui fait mine de s’apitoyer sur la mort de « Babazi » alors que son Préfet et ses fonctionnaires ont montré leur incapacité à satisfaire aux revendications des Maorais.

    FKNG! souhaite que les Maorais amplifient leur mouvement, car leur combat est juste et rejoint ceux de tous les exploités des dernières colonies françaises contre la pwofitasyon !

    Vive la juste lutte du Peuple maorais !

    Danik Ibrahim Zandwonis

    Direction Nationale FKNG!

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