• http://www.politis.fr/Lyon-Turin-Erri-De-Luca-devant-la,29886.html

    Erri De Luca a été un militant communiste révolutionnaire actif dans les années 1970 (Lotta Continua) et il est resté depuis un soutien déclaré des mouvements progressistes, notamment le mouvement No TAV.

    Le voilà désormais passible de 5 ans d'emprisonnement pour avoir déclaré qu'il fallait "saboter" la construction de la 100 % capitaliste, semi-mafieuse (lire l'article de Politis), écocide et anti-populaire ligne Lyon-Turin.

    Bien que les poursuites aient été engagées bien avant l'atmosphère de Patriot Act dans laquelle les attentats de Paris au début du mois ont plongé l'Europe (les propos ont été tenus en septembre 2013), voilà un affaire bien révélatrice de la fascisation rampante des États bourgeois qui caractérise notre époque, frappant de plus en plus durement le mouvement ouvrier organisé et la contestation progressiste. Les manifestant-e-s solidaires présentes n'ont d'ailleurs pas manqué de détourner le désormais mondialement célèbre "Je suis Charlie" en "Je suis Erri" :

    Flash info (encore en Italie) : l'écrivain militant Erri De Luca devant la "justice" pour "incitation au sabotage"

    Nous avons ainsi pu parler en l'espace de quelques jours du procès politique qui s'ouvre en Sardaigne contre la gauche indépendantiste, avec également un militant sarde suspendu de son emploi sans rémunération ni droit au chômage ni même à chercher du travail autre part (!), ou encore de la procédure de licenciement contre un syndicaliste SUD de Bombardier pour soi-disante "apologie" des actes terroristes contre Charlie Hebdo.

    Encore plus délirant et participant (clairement) de la stratégie de "choc et effroi" de l’État francouille contre les colonies intérieures qui s'affirment de plus en plus, la chasse à l'"apologie du terrorisme" et/ou au "Je ne suis pas Charlie" frappe maintenant jusqu'à... l'école primaire : vous en avez sans doute déjà entendu parler, à Nice c'est un enfant de 8 ans qui a été entendu par la police tandis que dans l'Aisne (Picardie) un autre de 9 ans a subi le même sort sur dénonciation... d'un autre élève du même âge, mais cette fois les parents ont porté plainte pour diffamation.

    Bon, "rassurez"-vous, les profs "gauchistes" qui ont préféré débat, réflexion et esprit critique à la "minute de silence" et à l'unanimité "anti-terroriste" sont aussi touchés par l'esprit de délation ambiante : http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/30/apologie-du-terrorisme-un-professeur-de-philosophie-suspendu-a-poitiers_4567082_3224.html (la question que nous avons pu nous poser a donc trouvé sa réponse : oui, il est aussi interdit d'essayer de comprendre...).

    Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines...


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  • Ses collègues se mobilisent contre ce qui apparaît de manière évidente comme un "mix" de répression anti-syndicale (le syndicat SUD dont il fait partie est en conflit de longue date avec la direction) et de l'atmosphère d'islamophobie et d'union nationale "Je suis Charlie" qui règne depuis les attentats des 7-8-9 janvier (prénommé Karim, le salarié est "d'apparence musulmane" comme aurait dit l'autre).

    http://www.20minutes.fr/lille/1529787-20150130-apologie-terrorisme-manifestation-contre-licenciement-salarie-bombardier

    http://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/dans-le-nord-un-syndicaliste-licencie-pour-apologie-du-terrorisme_1192324

    Flash info : un salarié de Bombardier (fabricant de trains régionaux) menacé de licenciement pour "apologie du terrorisme"

    MàJ 1er février : Bombardier - Karim n’est pas Charlie et, à part avec SUD, il se sent bien seul

     


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  • Il n'est sans doute plus nécessaire de présenter cette héroïque lutte qui pourrait même être les prémisses d'une Guerre populaire et qui combat depuis plus de trois ans maintenant, sous le drapeau du "confédéralisme démocratique", à la fois le régime "social"-fasciste de Bachar el-Assad et les fascistes "djihadistes" de Daesh ou du Front Al-Nosra.

    Les forces du régime sont à présent repliées autour de Damas et près de la Méditerranée ; ce sont donc essentiellement les zones contrôlées par les djihadistes qui encerclent le Rojava kurde et c'est par conséquent contre ces derniers que se mène la lutte principale. Aux dernières nouvelles, après quatre mois de combats acharnés, les forces de Daesh ont été chassées de la ville de Kobané qu'elles tentaient de prendre pour la livrer à la terreur et à l'extermination. Cette victoire marque probablement un tournant dans le conflit et le début de la fin pour l'entreprise de "Califat islamique" au Moyen-Orient, sponsorisée par quelques richissimes poussahs du Golfe qui cherchent là un terrain pour investir et valoriser les milliards de dollars que leur rapporte le commerce du pétrole.

    Des Brigades internationales pour la Rojava ?Mais puisque Kobané et le Rojava en général évoquent tant Stalingrad (et auraient pu et pourraient hélas encore évoquer Teruel ou Brunete), qu'en est-il de l'internationalisme révolutionnaire ? 

    Des informations concordantes semblent indiquer depuis un certain temps que l'opposition marxiste et progressiste syrienne (arabe) s'est repliée dans le secteur, écrasée ailleurs soit par le régime soit par les djihadistes réactionnaires.

    Les Kurdes de l’État turc tentent bien évidemment de venir au secours de leurs frères de Syrie (ce dont le régime d'Erdoğan les empêche violemment) et les organisations marxistes-léninistes (DHKP-C, MLKP) et maoïstes (TKP/ML, MKP) de ce même État, qui soutiennent historiquement la lutte kurde, leur viendraient également en aide et auraient envoyé des forces - ce qui est en tout cas attesté pour le MLKP.

    Fin novembre, ce dernier a signé et rendu public aux côtés du MKP, du TKP/ML, du KCD-E (Congrès démocratique kurde d'Europe), du Front démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) et de diverses organisations marxistes-léninistes et maoïstes d'Allemagne et d'Europe du Nord un Appel à former des Brigades internationales pour le Rojava kurde de Syrie :


     Défendons le Rojava révolutionnaire et la résistance en Palestine !


    Les forces impérialistes et leurs collaborateurs régionaux tentent d’imposer aux peuples du Moyen-Orient leur politique d’asservissement et de pillage. Nous, en tant que forces progressistes, anti-impérialistes, révolutionnaires et communistes, devons y opposer notre lutte commune.

    Nous, partis et organisations du Moyen-Orient et d’Europe, appelons à la solidarité avec la lutte des peuples du Moyen-Orient contre l’impérialisme et les États réactionnaires de la région.

    Nous saluons la résistance héroïque des défenseurs de Kobanê qui résistent à l’assaut des bandes fascistes depuis le 15 septembre, et la lutte des toutes les forces progressistes contre l’impérialisme au Kurdistan, en Palestine et au Moyen-Orient.

    Nous demandons l’abolition immédiate de l’interdiction du PKK et de la jurisprudence qui criminalise la solidarité internationale.

    Nous appelons tous les partis, organisations et individus antifascistes, progressistes, révolutionnaires et communistes à soutenir la défense de Kobanê et du Rojava, à soutenir la lutte pour la liberté des peuples du Moyen-Orient !

    Nous appelons : Organisez des comités de solidarité, organisez des réunions, manifestations, occupations et grèves sur les lieux de travail, aux universités, aux écoles, dans les rues et sur les places !

    Nous appelons : Collectez de l’argent et du matériel, suscitez l'écho public, discutez et informez de la situation actuelle !

    Nous appelons : Participez activement à la lutte des peuples du Moyen-Orient, défendez le Rojava révolutionnaire par votre participation aux Brigades internationales ! 

    Reconnaissance des cantons Afrin, Cizîrê et Kobanê en Rojava sur le plan du droit international public !
    Vive la résistance de Kobanê !
    Vive la lutte des peuples du Moyen-Orient !
    Vive l’internationalisme prolétarien !

    DFLP
    KCD-E
    Kommunistischer Aufbau
    MKP
    MLKP
    MLPD
    Nav-Dem
    Rebell
    Rode Morgen
    TKP/ML


    Cet appel a été relayé sur un certain nombre de sites en anglais, comme ici par exemple :
    http://www.kurdishinfo.com/preparations-international-brigade-rojava
    http://en.firatajans.com/news/news/preparations-for-international-brigade-in-rojava.htm

    Outre des membres du MLKP et d'autres éléments des communautés turques et kurdes d'Europe, il aurait été suivi par un certain nombre d'internationalistes révolutionnaires de tous les continents : il y aurait au moins un Allemand, un Australien ainsi qu'un Vietnamien et un Arabe (une photo publiée dans notre article sur la victoire de Kobané montre aussi un Américain) et au moins deux communistes de l’État espagnol que l'on peut voir s'exprimer sur cette vidéo (en castillan, sous-titré en turc) :

    Nous écrivions il y a quelques jours :

    "En Syrie, les Kurdes et les internationalistes qui se sont portés volontaires à leurs côtés FONT CE QU'ILS ONT À FAIRE face au monstre réactionnaire fanatique de Daesh. Exactement comme (pour prendre un exemple au hasard) les progressistes et les révolutionnaires de Grèce et les éventuels volontaires d'autres pays feraient ce qu'il y a à faire si l'Aube Dorée venait à prendre le pouvoir dans ce pays, ou n'importe quelle force nazie similaire dans n'importe quel pays d'Europe et du monde (comme, au hasard... en Ukraine par exemple ?).

    Les révolutionnaires, les communistes du monde entier COMBATTENT les monstres que l'ordre capitaliste-impérialiste mondial a enfanté de ses entrailles pourries ; comme hier nos glorieux prédécesseurs combattirent le nazisme (on a célébré hier les 70 ans de la libération d'Auschwitz par l'Armée rouge soviétique)."

    En dernière analyse, ce qui se joue au Rojava est l'affrontement de deux utopies concrètes jaillies de la crise généralisée et terminale de l'ordre capitaliste-impérialiste planétaire : l'une noire, réactionnaire et criminelle ; monstre hideux et terrifiant produit de tout ce que les souffrances infligées par l'impérialisme (y compris l'impérialisme russe, à travers Assad) aux Peuples du Proche et Moyen Orient ont engendré de pire ; l'autre lumineuse, magnifique élan populaire révolutionnaire éclairant les chemins d'un monde nouveau.

    Nous ne pouvons donc qu'apporter notre soutien le plus total à une telle initiative... avec d'ailleurs la certitude que cette fois, cet appel recueillera un chouïa plus de consensus dans les milieux "gauchistes" hexagonaux que celui à soutenir le Peuple travailleur du Donbass (alias "les fascistes pro-russes" pour nos petits donneurs leçons) contre les ultra-fascistes ukrainiens sponsorisés par l'Union européenne : quand il s'agit de combattre les z'horribles z'islamiiiiistes, forcément... (il faudrait accessoirement nous expliquer en quoi le soutien matériel reçu de Poutine par les résistant-e-s de Donetsk et Lugansk serait plus "à vomir" et devrait plus empêcher la solidarité internationale que celui apporté aux Kurdes par l'Occident - dont les bombardements autour de Kobané, ne nous voilons pas la face, ont joué un rôle important - et peut-être même... par Israël, qui après tout verrait là tous ses ennemis combattus en même temps : Assad, Erdoğan, Daesh etc. etc.).

    En guise de conclusion, nous vous informerons que tandis que tous les médias bourgeois découvrent soudainement - et célèbrent - la résistance du Peuple kurde dès lors qu'elle fait face à leur cauchemar "islamiste" (comme la "découvrent" d'ailleurs aussi beaucoup de nos "gauchistes" donneurs de leçon, après avoir vomi pendant des années sur "le PKK nationaliste stalinien" etc.), la "justice" (Cour d'Appel de Paris) vient de condamner 10 militant-e-s à des peines de sursis et de lourdes amendes pour "financement du PKK" - le grand Parti progressiste kurde de l’État turc dont le PYD et ses YPG qui luttent au Rojava ne sont autres que la branche "syrienne"... Le double jeu de l'impérialisme éclate ici dans toute son abjection.

    http://www.kurdishinfo.com/wp-content/uploads/mlkp-rojava.jpg


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  • L’État italien est connu des révolutionnaires pour être extrêmement répressif et doté de lois d'exception permanentes, parfois issues de l'ère fasciste (délit d'"association subversive") et réactivées dans les "années de plomb" 1970, tout cela dans le silence international bourgeois le plus total : qui a entendu parler (dans les "grands" médias) des quelques 25.000 arrestations qui ont frappé (et détruit) l'Autonomie prolétarienne et le mouvement communiste révolutionnaire à la fin des années 1970 ? Ni les "sinistres régimes communistes" d'Europe de l'Est, ni même l'"Espagne" de Franco ou le Portugal de Salazar quelques années auparavant n'ont pourtant jamais fait "mieux" !

    Depuis le milieu des années 2000 (environ), cette répression s'est abattue très durement sur la très marxiste Gauche indépendantiste de Sardaigne : A Manca pro s'Indipendentzia, qui lutte depuis sa fondation en 2004 pour la Libération révolutionnaire de ce Peuple travailleur périphérisé dans le cadre d'un État italien construit au 19e siècle par et pour la bourgeoisie de la Plaine du Pô appuyée sur la monarchie piémontaise

    Cette campagne de persécution politique contre l'île natale d'Antonio Gramsci connaît à l'heure où nous écrivons des développements judiciaires importants.

    Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de SardaigneLe premier "dossier" est celui du cheminot et militant de la Manca Bruno Bellomonte. Le PC maoïste d'Italie a publié un article à son sujet dont ce qui suit est une traduction résumée. Bruno Bellomonte est dans le collimateur de la "justice" italienne depuis 2006 pour des faits de soi-disante "activité terroriste" ; il a même passé près de 2 ans et demi en prison avant d'être acquitté - le dossier étant absolument vide de preuves.

    Mais cela n'a pas empêché la répression pour ces soi-disants "actes terroristes" de se poursuivre par des moyens détournés, et il faut ici être très attentif à ce qui va suivre car cela donne une idée du "fascisme déguisé" qui pourrait bien, en Europe, être la forme de gouvernement du 21e siècle : suite à son arrestation, la société ferroviaire RFI qui emploie Bruno l'avait suspendu Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de Sardaignepuis licencié ; il avait ensuite été réintégré suite à son acquittement. Mais le voilà à présent, depuis juin dernier, à nouveau suspendu pour une durée indéterminée exactement pour les mêmes faits qu'en 2006 : une situation pire que le licenciement puisque, privé de salaire, il ne peut pas non plus prétendre au chômage ni même... chercher un autre emploi !!

    À partir du 4 février, il tentera de faire casser cette décision inique devant la Cour d'Appel de Rome. Nous lui adressons toute notre plus sincère, rouge et libérationiste-révolutionnaire solidarité dans ce qui s'annonce comme un procès éminemment politique.

    Parallèlement s'est ouverte le 19 janvier dernier la première audience d'un procès qui s'annonce fleuve : le "procès Arcadia", du nom de l'opération déclenchée en 2006 contre le mouvement sarde (c'est dans ce cadre-là que Bruno Bellomonte avait été arrêté) par le juge antiterroriste Paolo De Angelis pour des faits de "terrorisme" remontant au début des années 2000 - des symboles de l’État italien avaient été frappés au nom de l'Organisation indépendantiste révolutionnaire et des Noyaux prolétaires pour le communisme.

    Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de SardaigneAu terme de 8 ans de procédure et plus de 12 voire 15 ans après les "faits" incriminés, 18 personnes (dont une bonne partie militantes de la Manca) sont donc finalement renvoyées devant la Cour d'Assises de Sassari (Sardaigne) sur la base du "fameux" article 270 bis du Code pénal, qui punit "l'association à finalité de terrorisme ou de subversion de l'ordre démocratique" par des peines allant de 5 à 10 ans de réclusion pour "participation" et de 7 à 15 ans pour "promotion, constitution, direction ou financement". L’État s'est porté partie civile.

    Pour A Manca, l'opération Arcadia n'a jamais été qu'une opération de persécution politique aux dépens de l'indépendantisme sarde et de la contestation politique en général. La durée hallucinante de la procédure, le nombre de personnes arrêtées et présentées avec un énorme battage médiatique comme de "dangereux terroristes"... puis remises en liberté après avoir été reconnues totalement étrangères aux faits poursuivis démontrent cette finalité de persécution plutôt qu'une réelle conviction de la dangerosité des inculpés.

    Des manifestations de solidarité se tiennent quotidiennement aux abords du Palais de "Justice" et comme le proclame A Manca en conclusion, "la répression et les tentatives de criminaliser le mouvement indépendantiste sarde et ses militants n'arrêteront pas la lutte pour la Libération du Peuple sarde".


    Libertàde !

    Solidariedàde !

    Rivoluziòni !

    Repubrica sarda de sos Traballadores !

    Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de Sardaigne
    Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de Sardaigne
    Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de Sardaigne

    Répression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de SardaigneRépression de l’État policier italien contre la Gauche indépendantiste de Sardaigne


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  • LE sujet qui a beaucoup fait jaser cette semaine, c'est bien sûr la victoire de Syriza (gauche "radicale") aux élections législatives grecques et SURTOUT, le lendemain même de cette victoire, la décision confirmée par la suite de former une coalition de gouvernement avec les "Grecs indépendants" (ANEL, 13 députés, en net recul d'ailleurs par rapport à 2012), une formation de droite souverainiste comparable à ce que seraient ici Philippe de Villiers, "Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan ou même des gens comme Paul-Marie Coûteaux qui frayent avec le Front National.

    Sur le "souverainisme de droite" et la question des "extrêmes nationalistes-populistes-staliniens-blablabla qui se rejoignent"C'est évidemment le "choc" pour celles et ceux qui ont voulu fantasmer dans la victoire de Syriza une "révolution par les urnes" façon Chili d'Allende ou Venezuela de Chávez ; ce qui par conséquent ne nous concerne pas : nous n'avons jamais rien vu d'autre en Syriza qu'une social-démocratie "musclée" (dans ses discours de campagne en tout cas) ou simplement "à l'ancienne" (telle que pouvait l'être la social-démocratie en Europe jusqu'aux années 1980, comme le PASOK grec par exemple) ; un réformisme "antilibéral" ayant pour priorité d'arracher la Grèce au sort qui lui est fait depuis 5 ans par l'Union européenne et le FMI et pour qui du coup, l'alliance "naturelle" avec le KKE étant fermée depuis toujours, s'allier à ANEL était beaucoup moins illogique aux yeux de son électorat que de s'allier avec les résidus du PASOK (honni des classes populaires) ou avec To Potami (petite formation social-libérale et européiste) - il apparaît maintenant que l'accord de gouvernement était déjà en pourparlers bien avant les élections. On pourra certes toujours crier à la "trahison" et à l'"opportunisme", mais à quoi s'attendait-on donc d'une formation qui ne doit son succès électoral de dimanche QU'À sa "pragmatisation" et à sa droitisation depuis des années, ayant sans doute même capté... beaucoup des quelques 377.000 électeurs perdus par ANEL depuis mai 2012.

    Nous avons déjà expliqué à la fin de cet article qu'ergoter sur cette alliance "contre-nature" (en fait, elle ne l'est nullement dans le contexte grec !) c'était finalement faire de Syriza la question ; or Syriza N'EST PAS la question qui est celle des masses populaires travailleuses et de leur mouvement réel pour s'arracher aux griffes de l'"austérité" capitaliste, mouvement dont la victoire de Syriza n'est qu'une traduction et (finalement) une péripétie parmi d'autres.

    Mais c'est aussi et SURTOUT l'occasion d'entendre un autre discours, porté celui-là par tous les médias du libéralisme et du social-libéralisme pro-UE et relayé par toute une extrême-gauche nihiliste nationale, "le-prolétariat-n'a-pas-de-patrie", "nationalisme = caca" etc. etc. : le discours selon lequel "les affreux nationaliiiismes populiiiiistes de gauche et de droite se rejoignent (ne vous l'a-t-on pas toujours bien dit ?)".

    Ce sera donc pour nous l'occasion de nous pencher sur cette question du souverainisme, de l'anti-européisme et en particulier du souverainisme de droite qui selon tous ces discours libéraux-européistes ou "antinationalistes" ultra-gauchistes se "rejoindrait" avec l'opposition anticapitaliste ou en tout cas "antilibérale" (réformiste "musclée") aux politiques européennes.

    Soyons clairs : l'Europe tend de plus en plus vers une unité capitaliste intégrée (de production et d'écoulement du produit) et donc, de fait, la "rupture" de droite avec l'"européisme" cela n'existe pas, car aucune bourgeoisie d'aucun pays n'y a réellement intérêt.

    Ce qui est envisageable et que (pour preuve) envisagent des gens pas spécialement "europhobes" comme Laurent Wauquiez, c'est éventuellement une Europe "à plusieurs vitesses", plus ou moins "à la carte" (vision anglaise) ou encore "autour d'un noyau dur de quelques pays", une Europe "des grands projets comme Airbus ou Ariane" que ne rejettent pas Zemmour ni Marine Le Pen, etc. etc. : l'application des mêmes règlementations, des mêmes devoirs et (surtout) des mêmes droits de la Bretagne jusqu'aux frontières russes et de la Scandinavie jusqu'à quelques encablures du Maghreb ou de la Turquie est effectivement quelque chose qui commence à poser question dans le Grand Capital des principaux et plus riches États membres, avec le "ras-le-bol de payer pour tout le monde" etc. etc.

    Là-dessus pourrait en effet se former un consensus si la crise se poursuit et s'approfondit ; comme encore sur l'idée de renforcer les contrôles aux frontières (extérieures de l'Union surtout, mais aussi internes) contre l'immigration extra-européenne voire de restreindre les possibilités d'immigration interne depuis les pays en crise (comme la Grèce ou l’État espagnol) vers ceux qui "vont mieux" comme l’État français ou l'Allemagne (c'est tout à fait possible : la liberté de circulation n'a jamais signifié liberté d'installation, ni droit automatique d'accès aux aides sociales par exemple), de "régler" la question des Rroms avec la Roumanie et la Bulgarie etc. etc. Certains courants des différentes bourgeoisies pourront également (ils le font déjà !) militer pour une Europe plus "indépendante des États-Unis", plus tournée vers Moscou que vers Washington ("euro-russisme") etc.

    En tant que "solutions" du capitalisme à sa propre crise, ces mesures s'accompagneraient évidemment à l'intérieur de chaque pays de toute une série d'autres... répondant en dernière analyse (puisque "réponses" du capitalisme à sa propre crise) à la définition du fascisme, un fascisme du 21e siècle. Mais prôner un repli "national" de chaque État sur lui-même, un programme de "cavalier seul" n'est plus crédible à notre époque et faire de cela le seul et unique critère de ce qui est fasciste ou pas, c'est Sur le "souverainisme de droite" et le question des "extrêmes nationalistes-populistes-staliniens-blablabla qui se rejoignent"délibérément perdre de vue tout le mouvement général de fascisation des gouvernances bourgeoises sur le continent avec ses "solutions" beaucoup plus crédibles et consensuelles... et donc beaucoup plus susceptibles de s'imposer au pouvoir !

    En définitive, la droite "eurosceptique" ou carrément "anti-européiste" n'est que l'expression de secteurs généralement minoritaires des bourgeoisies européennes que la "grosse machine bruxelloise" gêne dans leurs intérêts, souvent des secteurs productifs fragiles et craignant (par conséquent) la concurrence "libre et non-faussée" (comme le secteur agricole par exemple) ; des secteurs bourgeois qui d'ailleurs, tout en tenant devant les masses (pour les mobiliser derrière eux : populisme) un discours violemment anti-"Bruxelles", admettent souvent en "petit comité" pouvoir se satisfaire d'une Europe à "géométrie plus variable" qui autoriserait aux États plus de protectionnisme vis-à-vis de leur production (ou de certains secteurs de celle-ci) et parfois aussi... plus de "libéralisme" au sens de politique pro-patronale et anti-travailleurs, ce qui est par exemple la ligne de l'UKIP et d'une bonne partie des conservateurs britanniques ou encore de Geert Wilders aux Pays-Bas : eh oui, protectionnisme, euroscepticisme et État social ne vont de pair que dans les esprits simples ; et beaucoup de l'anti-européisme qui s'est exprimé ces 10 dernières années n'est pas dirigé contre une Europe "antisociale" mais au contraire TROP sociale (dénoncée comme une "bureaucratie soviétique" etc. etc.)...

    En bref (pour revenir à notre sujet), l'anti-européisme de droite plus-ou-moins extrême tient devant les classes populaires les plus touchées par la crise un discours "socialiste" faisant de l'Union européenne la cause de toutes leurs souffrances, mais est généralement prêt à se rallier à un "consensus" tel que nous l'avons vu plus haut et ne souhaite en réalité, parfois voire souvent, que moins de "bureaucratie" c'est-à-dire de droits sociaux opposables dans les rapports de la bourgeoisie avec ceux qu'elle exploite...

    En Grèce, les "Grecs indépendants" d'ANEL consistent donc en une fraction de la droite conservatrice bourgeoise qui s'est "insurgée" contre ce qu'elle perçoit comme un acharnement et une injustice faite au pays, à sa production... et aux maîtres de celle-ci : la bourgeoisie grecque. Pour en finir avec cette injustice (les "mémorandums" imposés par la "troïka" Commission européenne-BCE-FMI), elle a choisi de provoquer des élections anticipées que Syriza avait toutes les chances de remporter (ce qui a été le cas) puis d'aider cette dernière à former un gouvernement majoritaire. Mais il est clair que son "soutien" à Syriza n'ira pas au-delà de la renégociation de la dette du pays et de la fin des "mémorandums". Pour toute RÉFORME démocratique ou sociale conséquente (sans même parler de révolution !) en faveur du Peuple grec et au détriment du Capital, de l’Église ou autres, elle opposera son veto. Il n'est même pas certain que la sortie de l'Union européenne ou même seulement de la zone euro soit dans ses priorités - en tout cas, la bourgeoisie grecque qu'un parti de droite (jusqu'à nouvel ordre) est censé représenter s'y opposerait certainement car ce n'est pas dans son intérêt ; à voir alors comment se positionnerait ANEL.

    Sur le "souverainisme de droite" et la question des "extrêmes nationalistes-populistes-staliniens-blablabla qui se rejoignent"Pour ce qui est du "souverainisme de gauche", il consiste généralement à la base en une social-démocratie volontariste qui voit dans les traités et les règlements européens une barrière pour les politiques qu'elle souhaiterait mener - à raison car l'"idéal" de la construction européenne consisterait plutôt en un libéralisme vite-fait social, pas en une véritable social-démocratie étatiste et redistributive. Dans certains pays (pas tous) il s'appuie parfois sur les mythes "patriotiques" un brin chauvins qui animent l'aile gauche de la bourgeoisie depuis l'époque (fin 18e et 19e siècle) où celle-ci faisait face à un "étranger" appuyant les résidus féodaux-cléricaux et l'aile conservatrice, comme typiquement le jacobinisme en "France" ou le garibaldisme en Italie. Bien entendu, comme tout le monde l'aura remarqué, la tendance depuis une trentaine d'années est à l'hégémonie intellectuelle DE DROITE et autant le libéralisme "thatchérien" hégémonise la gauche modérée et pro-européenne qui devient social-libérale ("blairiste"), autant le nationalisme anti-européen de droite tend à hégémoniser l'opposition à l'UE sur une ligne social-démocrate "à l'ancienne" mâtinée de social-chauvinisme jacobin... À ce sujet, une (re)découverte très intéressante sur le site LMSI ("Les Mots Sont Importants") rappelle comment début 2002, la candidature à la présidentielle de l'ancien (très sécuritaire, anti-"sauvageons" de banlieue, anti-libérations nationales etc.) Ministre de l'Intérieur et "souverainiste de gauche" Jean-Pierre Chevènement était devenue le point de ralliement et (parfois) la matrice idéologique de toute une "faune" regroupant entre autres spécimens Michel Houellebecq, Élisabeth Lévy (éditorialiste très réac, actuelle directrice de Causeur), Natacha Polony, Alain Finkielkraut, Max Gallo, Paul-Marie Coûteaux (désormais allié du FN), Renaud Camus, Alain Soral (on s'épargnera de le présenter...) et encore la liste de l'article omet-elle rien de moins que... Florian Philippot (conseiller n°1 de Marine Le Pen) ou encore Éric Zemmour : Trois thèses sur Houellebecq et Chevènement.

    Bref et pour conclure, il n'y a là nuls "extrêmes" qui "se rejoindraient" unis par le même "nationalisme anti-européen" mais bien une question d'hégémonie qu'évidemment seuls les marxistes gramsciens peuvent comprendre. Lorsque la social-démocratie keynésienne parvient à bâtir une hégémonie intellectuelle autour de ses positions, on a alors des sociétés comme celles d'Allemagne ou de Scandinavie dans les années 1960 à 1980, ou même (brièvement) de l’État français en 1981 et dans les quelques années suivantes. Lorsque le mouvement communiste marxiste a conquis l'hégémonie, il attire naturellement la base populaire réformiste vers ses positions et la direction tend à suivre - non sans traîner des pieds ni renoncer aux coups de couteau dans le dos. Lorsque c'est par contre la droite réactionnaire et même fascisante qui est hégémonique dans le "débat public", l'aile "pragmatique" de la social-démocratie tend vers la "gestion sociale" d'une économie libérale bon teint ("l'art d'accommoder les restes" écrivait déjà en 1986 un certain... François Hollande) tandis que l'aile "volontariste", généralement hostile à l'Union européenne et à la "mondialisation financière", est inexorablement happée vers les positions d'une droite nationaliste qui afficherait dans ses professions de foi le protectionnisme, l'intervention étatique et une certaine "sensibilité" aux "petits" et aux "laissés-pour-compte" - d'autant plus facilement que des "ponts" historiques existent comme ici, en Hexagone, entre le jacobinisme (de gauche) et le bonapartisme (de droite). Ceci est bien entendu le panorama qui domine largement en Europe ; toutefois, en Grèce, Syriza semble avoir réussi à bâtir une hégémonie réformiste comparable à celle de 1981 en Hexagone et si par "priorité à la lutte contre la troïka" elle s'allie aux souverainistes de droite, du moins pense-t-elle le faire en position de force [ce que laissent supposer de prime abord tant le rapport de force (149 sièges contre 13) que la dynamique - Syriza fait plus que doubler ses élus tandis qu'ANEL en perd le tiers]. Mais ce genre d'hégémonie sociale-démocrate est historiquement de nature fragile et ne résiste pas à l'échec dans ce qu'elle a promis aux classes populaires : elle s'effondre alors brutalement et les choses se jouent dès lors entre le mouvement révolutionnaire communiste (anticapitaliste) et l'hégémonie intellectuelle de droite, hydre qui n'a pas qu'une seule tête (ultra-libérale "mondialiste" ou national-étatiste-interventionniste ou encore ouvertement fasciste) mais bien plusieurs.

    Sur le "souverainisme de droite" et le question des "extrêmes nationalistes-populistes-staliniens-blablabla qui se rejoignent"Les communistes, bien entendu, ne sont d'aucun de ces "camps" que nous venons de voir. Pour eux le capitalisme n'a pas commencé à signifier l'exploitation des travailleurs, l'inégalité, la misère, l'impérialisme (extension de la base d'accumulation) et les idéologies racistes qui l'accompagnent à Maastricht en 1993, ni à Rome en 1957. Un capitalisme incluant une plus ou moins grande dose d'intervention de l’État n'est pas fondamentalement "mieux" qu'un capitalisme reposant uniquement sur la "main invisible" du marché : en version social-démocrate il n'est susceptible d'apporter que des améliorations marginales et temporaires à la condition des classes populaires, et les sincères aspirations de celles-ci à "changer la vie" (sur lesquelles il repose) doivent être gagnées à la conception communiste du monde et non laissées en l'état ; tandis qu'en version fasciste il est inacceptable, ennemi mortel impliquant l'écrasement du mouvement ouvrier et de tout "ennemi intérieur" et (généralement) la guerre impérialiste à l'extérieur. En outre, les communistes particulièrement conséquents qui ont compris et analysé la nature des grands États de la planète comme l’État français [bases d'accumulation et de reproduction du Capital construites à travers les siècles par la/les bourgeoisie(s) d'un/de Centre(s) capitalistes appuyé(e)s sur des monarchies autoritaires ou absolutistes] sont parfaitement insensibles à des sirènes "européistes" ou "souverainistes" qui communient dans la même idéologie bleu-blanc-rouge de négation de nos Peuples prisonniers, de haine envers leurs affirmateurs "patoisants"/"balkanisateurs" et de guerre policière contre les colonies intérieures "territoires perdus de la République"...

    Mais bien sûr et malheureusement, lorsque sans quitter des yeux ni cesser de combattre les "contre-propositions" réactionnaires comme celles du FN et autres "souverainistes" il nous arrive (accessoirement) de combattre le pouvoir en place, qui à notre connaissance et jusqu'à nouvel ordre est plutôt européiste et libéral ou social-libéral (et l'on pourrait encore ajouter atlantiste et pro-israélien), il n'en faut pas plus aux libéraux et sociaux-libéraux en question mais aussi à leur traditionnel sillage d'ultra-gauchistes excité(e)s pour nous mettre dans le même sac que les sociaux-démocrates "antilibéraux" et "souverainistes de gauche" et (de là) que la droite nationaliste. C'est ainsi...


    Sur le "souverainisme de droite" et le question des "extrêmes nationalistes-populistes-staliniens-blablabla qui se rejoignent"


    Sur la victoire de Syriza en Grèce, lire la position de l'OCML-VP : Victoire de Syriza en Grèce, le réformisme à l’épreuve du pouvoir


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  • ... c'en est fait : Kobané est devenue la Stalingrad du djihadisme Daesh et de ses sponsors pétro-milliardaires du Golfe ; la fourche caudine du début de la fin pour eux !


    Kobangrado in ogni città !



    http://www.liberation.fr/monde/2015/01/26/l-etat-islamique-chasse-de-kobane-par-les-kurdes_1189005

    http://www.liberation.fr/monde/2015/01/26/kobane-entierement-libere-par-les-kurdes_1189296

    http://www.france24.com/fr/20150126-ei-defaite-kobane-kurdes-syrie-irak-jihadistes-etat-islamique-coalition-etatsunis/

    http://kedistan.fr/2015/01/26/kobane-est-libre/



    Pendant ce temps-là au Kurdistan de Syrie...

    Pendant ce temps-là au Kurdistan de Syrie...

    Pendant ce temps-là au Kurdistan de Syrie...

    Pendant ce temps-là au Kurdistan de Syrie...


    Réaction au sujet d'une saloperie campiste... pro-Daesh qu'un camarade commentateur a porté à notre connaissance :

    Un camarade lecteur nous a fait remonter l'immondice suivant : "Le Bolchévik" a commis un article selon lequel les partis kurdes de l'État irakien pactisant avec l'impérialisme (pas entièrement faux), la chute de Kobané (au profit de Daesh) contrecarrerait les plans de l'impérialisme et serait un encouragement pour les luttes de la classe ouvrière française ! Il faudrait soutenir militairement Daesh contre l'impérialisme mais pas politiquement. Mais ils n'en sont pas à leur coup d'essai !"

    Après vérification, la source est ici http://icl-fi.org/print/francais/lebol/210/procheorient.html et il s'agit de la "Ligue trotskyste de France", connue pour ses régulières prises de position hallucinantes.

    SOYONS SÉRIEUX DEUX MINUTES ET DEMI. En Syrie, les Kurdes et les internationalistes qui se sont portés volontaires à leurs côtés FONT CE QU'ILS ONT À FAIRE face au monstre réactionnaire fanatique de Daesh. Exactement comme (pour prendre un exemple au hasard) les progressistes et les révolutionnaires de Grèce et les éventuels volontaires d'autres pays feraient ce qu'il y a à faire si l'Aube Dorée venait à prendre le pouvoir dans ce pays, ou n'importe quelle force nazie similaire dans n'importe quel pays d'Europe et du monde (comme, au hasard... en Ukraine par exemple ?).

    Les révolutionnaires, les communistes du monde entier COMBATTENT les monstres que l'ordre capitaliste-impérialiste mondial enfante de ses entrailles pourries ; comme hier nos glorieux prédécesseurs combattirent le nazisme (on a célébré hier les 70 ans de la libération d'Auschwitz par l'Armée rouge soviétique).

    Pour autant (nous ignorons si les Kurdes partagent cette position mais nous sommes prêts à en discuter avec eux), cela n'implique pour nous AUCUNE COMPLAISANCE envers les capitalistes et les impérialistes en question, AUCUN AVEUGLEMENT quant aux causes et aux RESPONSABLES des conditions du surgissement de ces monstres - les immondes grands bourgeois "libéraux", "démocrates" ou encore "républicains" qui une fois la "Bête" terrassée se cachent derrière le petit doigt de leur "indignation" bien-pensante, de leurs "devoirs de mémoire" et autres "plus jamais ça" hypocrites !

    Il n'y aura plus de monstres lorsque nous auront mis fin aux ténèbres capitalistes-impérialistes qui les engendrent, et nous y œuvrons chaque jour qui passe. Mais nous n'en combattons pas moins les monstres lorsqu'ils promettent les Peuples à l'esclavage et au génocide.


    KOBANGRAD DANS CHAQUE VILLE ET VILLAGE !

     


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  • Suite à l'attaque par des fascistes de Casapound d'un Centre social (= squat autogéré) antifasciste et révolutionnaire. Un camarade antifasciste, Emilio, est toujours dans le coma...

    https://rebellyon.info/Agression-fasciste-au-CSA-DORDONI-de.html

    ITALIE – Agression fasciste à Cremona, un camarade placé dans un coma artificiel

    Italie : Affrontements à la manifestation antifa de Crémone (Secours Rouge)

    Plus de deux mille manifestants antifascistes ont défilé dans le centre de Crémone à l’appel des groupes des antagonistes et des centres sociaux dans toute l’Italie. Les manifestants venaient marquer leur solidarité avec Emilio Visigalli, un militant du centre social Dordoni d’une cinquantaine d’années qui avait été a été blessé par des fascistes membres du Casapound dimanche dernier. Emilio Visigalli est toujours dans le coma dans un état critique à l’hôpital de Crémone.

    Des incidents ont éclatés aux alentours de 17h15, lorsque la tête de la manifestation a été prise par un black bloc qui a jeté de nombreux projectiles sur la police (bombes fumigènes, bouteilles et pierres) tout près du siège local de Casapound. La police a tiré des gaz lacrymogènes. Peu après 18h, les affrontements ont repris près de la gare. Dans la soirée, le black bloc a pris d’assaut un commissariat. Il y aurait cinq blessés parmi les manifestants et quatre chez les policiers.

    Mobilisation antifasciste et guérilla du Peuple à Crémone (Italie du Nord)

    Mobilisation antifasciste à Crémone (Italie du Nord)


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  • La coalition de gauche radicale Syriza a remporté les élections législatives en Grèce, avec plus de  8,5 points d'avance (36,4 contre 27,8%) sur la droite libérale-conservatrice Nouvelle Démocratie :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Greek_legislative_election,_2015#Results
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/01/25/grece-victoire-historique-du-parti-de-gauche-radicale-syriza_4563125_3214.html
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150126.OBS0745/grece-victoire-historique-pour-syriza-desormais-en-position-de-force.html
    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204107469517-grece-le-parti-anti-austerite-syriza-remporte-une-victoire-historique-1086643.php
    http://lci.tf1.fr/monde/europe/en-direct-suivez-les-elections-legislatives-en-grece-8553229.html
    http://www.liberation.fr/monde/2015/01/25/direct-la-grece-a-l-heure-du-choix_1188392
    http://www.liberation.fr/monde/2015/01/26/direct-grece-l-ue-va-devoir-composer-avec-syriza_1188826

    Syriza prend le pouvoir en Grèce

    Le seul suspense qui plane encore porte sur l'obtention ou non de la majorité absolue des sièges au Parlement (il en faut 151), ce qui pourrait obliger le vainqueur à passer une alliance - probablement avec une petite formation de centre-gauche (To Potami, 6% et 17 élus a priori), quoi que certains expliquent que "l'état de grâce" est tel que Syriza pourrait vraisemblablement gouverner seule même avec une majorité relative (après tout, la droite jusqu'ici au pouvoir n'avait que 129 député-e-s).*

    NE SOYONS PAS STUPIDES.

    Il ne faut certes pas se faire des chansons et se les chanter : il n'y a là, bien que des éléments se réclamant du maoïsme (le KOE) participent à la coalition, rien de plus ni de moins qu'un bon vieux social-réformisme "radical" de type mélenchono-chaviste, keynésien et redistributif qui a (en outre) d'ores et déjà bien "lissé" son discours - condition de sa victoire. Nous allons voir très rapidement si le jeune leader de Syriza et nouveau Premier ministre, Alexis Tsipras, n'a pas surestimé les ennemis qu'il s'est juré de combattre (UE et sa BCE, Allemagne de Merkel, FMI etc.) et s'il ne ne va pas rapidement battre en retraite sur des positions classiquement social-libérales, faisant de fait de sa formation un nouveau PASOK (ou un PS hexagonal d'après 1983...) au détriment de celles et ceux qui auront sincèrement voté pour le "changement"... Les mauvaises langues (oui oui, il y a vraiment des gens dont c'est pour ainsi dire le "métier") ne manqueront pas non plus de rappeler que Marine Le Pen, certainement "soufflée à l'oreille" par l'ancien chevènementiste Philippot, a elle aussi "salué" la victoire de la coalition de gauche - mais enfin, nous nous sommes déjà exprimés sur la valeur de tels "arguments".

    Pour autant, au vu de ce que la Grèce a traversé ces dernières années, il n'est évidemment pas possible d'expliquer sans rire (et faire rire) que ce résultat serait "de la merde", une "défaite pour le Peuple et la révolution" ou on-ne-sait quoi d'autre encore. Si l'on regarde vers des antécédents comme l'Argentine ou l’Équateur, où des pouvoirs "de gauche" (pas spécialement radicaux) se sont là aussi imposés après de très dures crises économiques et sociales (au début des années 2000), il est à peu près certain que la condition des travailleur-euse-s grec-que-s va assez sensiblement s'améliorer dans les années à venir - sans que l'exploitation capitaliste ne cesse ni (donc) que les luttes de classe ne doivent cesser pour autant, bien entendu ! Dès lors, du point de vue qui est le nôtre - celui du CAMP DU PEUPLE - il n'est pas possible d'accueillir une telle nouvelle avec des grommellements de vieil aigri.

    De fait, un peu partout dans le monde, de manière désordonnée et (souvent hélas) non-révolutionnaire, les Peuples poussent et tentent comme ils le peuvent de porter des coups d'arrêt à la politique du Capital consistant à leur faire payer le prix de la crise générale de son système - la fameuse "austérité". La victoire électorale de Syriza fait partie de ces "coups de pieds dans la fourmilière", de ces "claques", de ces "bras d'honneur" à un capitalisme libéral-vite-fait-social présenté comme l'"horizon indépassable de l'Histoire" dont on ne peut que souhaiter la multiplication et non les dénoncer comme "bourgeois" sans autre forme de procès, de manière dogmato-sectaire (voir ici "Les communistes et la gauche bourgeoise" ou encore notre position sur les gauches latino-américaines - ici également - puisque la situation est comme on l'a vu assez comparable).

    Bien sûr, ces "poussées" populaires peuvent également atterrir dans les bras du fascisme mais ce n'est pas systématiquement le cas et là est l'autre bonne nouvelle du scrutin d'hier en Grèce : la dynamique populiste et fasciste qui avait surgi avec fracas aux dernières élections semble avoir été enrayée. Les ultra-fascistes de l'Aube Dorée, avec 6,3%, ne progressent pas et reculent même légèrement de 37.000 voix (ils restent la troisième force politique du pays vu que la vieille social-démocratie, le PASOK, est rayée de la carte politique avec... 4,7% alors qu'elle gouvernait le pays lors de l'éclatement de la crise en 2009 et s'était alternée à peu près à parité au pouvoir avec la droite depuis la fin de la junte militaire en 1974) ; tandis que les "Grecs indépendants" (ANEL, scission ultra-conservatrice et nationaliste de Nouvelle Démocratie) s'effondrent avec 4,75% contre 7,5% en juin 2012 et même 10,6% en mai de la même année (élections annulées faute de pouvoir dégager un vainqueur clair)... L'ancien parti d'extrême-droite, le LAOS ("Alerte populaire orthodoxe"), avait déjà quant à lui été rayé de la carte à ces mêmes élections de 2012 pour avoir soutenu précédemment le gouvernement d'austérité de Papadimos ("grande coalition" ND-PASOK) ; il termine à présent sa descente aux enfers avec 1% des suffrages. Dans tous les cas (répétons-le encore une fois) nous ne sommes pas stupides et les personnes progressistes non plus, et nulle personne progressiste ne saurait mettre sur le même plan cette victoire de Syriza en Grèce (même avec l'"appoint" d'équivalents de Dupont-Aignan) et ce que serait une victoire du Front National ici ou de l'UKIP en Grande-Bretagne (qui pourrait bien s'entendre un jour avec les conservateurs si le maire de Londres Boris Johnson en prenait la tête, dixit Nigel Farage), sans même parler de toutes les "droites populistes" qui ont déjà participé à des gouvernements en Italie ou en Europe du Nord ou de l'Est, souvent avec la droite la plus ultra-libérale qui soit et avec les résultats que l'on connaît. Ce qu'il s'est passé en Grèce, c'est que des hommes et des femmes du Peuple travailleur ont dit "non" aux politiques d'"austérité" et l'ont dit en votant à 36% (2,25 millions de voix) pour une gauche réformiste se voulant "radicale" et non (même à 25% "seulement" comme ici ou outre-Manche aux dernières européennes...) pour des fascistes et autres populistes de droite : telle est la première et principale chose à retenir de ces élections, avant toute autre analyse.

    Autre signe de cette "poussée" à un niveau qualitativement encore supérieur, les scores de la gauche révolutionnaire anticapitaliste avec la coalition ANT.AR.SY.A (principalement trotskyste mais incluant là aussi des marxistes-léninistes "maoïsants") qui recueille près de 40.000 voix, doublant son score de 2012 ou encore le KKE-ML (marxiste-léniniste "maoïsant", 8.000 voix), l'OKDE et l'EEK (trotskystes, 2.200 et 2.400 voix respectivement) etc. etc. : pas d'élus mais honorables tout de même et en progression, traduisant la dynamique globale de prise de conscience populaire. En revanche le PC historique (KKE) connu pour son social-chauvinisme, son légalisme au point que les anarchistes surnomment sa jeunesse (KNE) "KNAT" par contraction avec les MAT (la police anti-émeute...) et son grand sectarisme (refus de toute alliance avec qui que ce soit) s'effondre à 5,5% - ses résultats "normaux" depuis 1974 se situaient entre 7 et 11%. Le puissant (et connu) mouvement anarcho-communiste que compte le pays ne se présentait bien évidemment pas aux élections (selon certaines sources "off" toutefois... un anar sur trois pourrait avoir voté pour la formation de Tsipras !), mais il reste actif et fera entendre sa voix dans le nouveau contexte politique.

    Car quoi qu'il arrive, la victoire de Syriza comme hier des "gauches" en Amérique latine doit être prise pour ce qu'elle est, à savoir l'expression dans les urnes d'un REFUS - sur une ligne et des valeurs progressistes - de la GUERRE que livre le Capital aux classes populaires pour le maintien de son taux de profit. Partant de là, c'est entre les mains des travailleur-euse-s militant-e-s organisé-e-s de Grèce que résident les développements ultérieurs de la situation dans ce pays : "restructuration" réformiste du capitalisme façon New Deal ou ouverture de véritables perspectives pour les classes populaires du pays et (de là) pour celles de l'Europe toute entière.

    Comme toute victoire de ce qu'il faut bien appeler par son nom : la SOCIAL-DÉMOCRATIE, l'actuelle victoire de Syriza en Grèce ouvre un nouveau paradigme politique (favorable) pour les travailleur-euse-s et leurs luttes... Reste à savoir (et voir) ce que les organisations révolutionnaires du prolétariat comptent en faire et en feront ; pour que de leurs luttes et de leur décantation idéologique émerge peut-être (enfin) LE Parti révolutionnaire qui n'apportera pas seulement des "conquêtes sociales" aux masses mais ouvrira la porte de sortie du capitalisme, et la marche socialiste vers le communisme... Ce qui compte ce n'est pas ce que Tsipras et ses amis (surtout s'il s'agit de la droite souverainiste !) écriront sur cette page d'histoire qui s'ouvre, mais ce que le Peuple travailleur de Grèce saura y écrire. Ce qui compte ce n'est pas le bilan de Syriza dans disons 3 ans (on peut d'ores et déjà prédire qu'il sera décevant, car la social-démocratie contrairement à la droite promet monts et merveilles et donc déçoit !), mais pour ainsi dire l'après - dans quel état la conscience, l'organisation et la combattivité des classes populaires grecques en ressortiront.

    La clé de tous les "retours au réalisme", de toutes les institutionnalisations comme celle qu'a pu connaître notre Hexagone après le "tout devient possible ici et maintenant" de 1981 (ou qu'ont pu connaître ces dernières années les pays "bolivariens" d'Amérique du Sud : 1 - 2) sans oublier l'explosion du fascisme et autres populismes de droite historiquement consécutive à toutes les trahisons de la "gauche" (même les "experts" les plus bourgeois s'accordent à annoncer une telle explosion si Syriza échoue), réside en dernière analyse là-dedans : ce n'est pas la "gauche" bourgeoise qui changera la face d'un pays, d'un continent et encore moins du monde, mais ce que les prolétaires révolutionnaires organisés sauront faire du champ des possibles que sa victoire aura ouvert !

    "Il serait absolument erroné de penser que la lutte pour la révolution socialiste signifie que nous devrions abandonner la lutte pour des réformes. En aucun cas ! Nous ne pouvons savoir à quelle échéance la révolution sera victorieuse, quand est-ce que les conditions objectives lui permettront de triompher. En attendant, nous devons donc appuyer toute amélioration concrète de la situation économique et politique des masses. La différence entre nous et les réformistes n'est pas que nous rejetons les réformes tandis qu'eux les soutiennent. Nullement cela. La différence est que les réformistes se limitent aux réformes et, de là, se font les 'infirmiers' du capitalisme. Nous, nous disons aux prolétaires : votez pour des réformes si nécessaire, mais ne réduisez pas à cela toute votre activité ; maintenez toujours au premier plan la diffusion systématique de l'idée de révolution socialiste immédiate, tenez-vous prêts pour elle et faites les changements qu'elle requiert dans toutes les activités de votre Parti" - Lénine, "Thèses sur l'attitude du Parti social-démocrate suisse face à la guerre".

    ***********************************

    MàJ 14h00 : au final ils n'obtiennent que 149 sièges, il leur en manque donc deux et des pourparlers sont par conséquent en cours pour obtenir l'indispensable "vote de confiance" en faveur de Tsipras. Pourparlers avec le centre-gauche Potami donc (problème : ils sont très européistes !) mais aussi... avec la droite souverainiste (l'équivalent de De Villiers ou Dupont-Aignan quoi). On notera quand même en passant la "probité" de la presse grande-bourgeoise (en l'occurrence le Monde) qui présente comme quasi-acté ce qui n'est encore qu'en négociation, et la promesse d'un vote d'investiture contre - bien sûr - strapontins (pas illogique vu que toutes les formations proches d'ANEL en Europe ont salué le résultat grec, "désaveu pour Bruxelles" à leurs yeux) comme un véritable "pacte idéologique" entre les biens connus (dans son discours) "extrêmes-qui-se-rejoiiiignent"... Et puis bien sûr (sur tous les réseaux sociaux et autres forums de discussion) le festival de petites "piques" fielleuses à ce sujet de la part de tous les "gauchistes" à la petite semaine, incapables du moindre raisonnement dialectique - comme si ce qui comptait c'était avec qui Syriza fait alliance pour les deux voix de députés qui lui manquent ; comme si ce qui comptait en fait... c'était Syriza et non les classes populaires et leur mouvement réel, toutes les luttes et les aspirations dont ce résultat électoral n'est qu'une (pas la seule !) expression et dont les péripéties comme l'actuel (puisque c'est maintenant confirmé...) "pacte contre-nature"/"trahison" avec ANEL ne sont que les douleurs de l'accouchement comme force historique (et franchement loin d'être les pires !)... Et après, avec des raisonnements comme ceux-là, ça vient se dire "anti-électoraliste" et anti-"crétinisme-parlementaire-tout-vilain-pabô" !

    MàJ 28/01 : aux dernières nouvelles le leader d'ANEL obtient le portefeuille de la Défense. L'on peut considérer que, la Grèce n'étant pas une puissance impériale avec beaucoup de soldats en opérations extérieures, cela ne modifiera guère le cours des choses à ce niveau-là (voire lui donnera une coloration encore plus anti-interventionniste, ANEL relevant de cette droite-là). Cela peut aussi être interprété comme une volonté de "rassurer" une Armée qui, pour ne pas être beaucoup projetée à l'étranger, n'en est pas moins une institution centrale de l’État (la Grèce est l’État européen consacrant la plus grosse part de son budget à sa défense) et que l'on imagine plutôt droitière : "calmez-vous, on ne touchera à rien de votre côté". Mais cela peut aussi avoir comme un parfum d'Allende confiant l'Armée chilienne à un certain Augusto Pinochet : n'oublions pas que, si les intérêts de l'oligarchie grecque sont trop bousculés, l'option d'un coup de force militaire n'est pas totalement à exclure. Autre exigence de la droite souverainiste et conservatrice pour son soutien à Syriza : ne pas toucher à l’Église orthodoxe, ce qui est pour le coup beaucoup plus ennuyeux car cette institution "brasse" un patrimoine considérable (notamment foncier)... et totalement exonéré d'impôt ; en finir avec ces privilèges étant l'une des promesses de campagne de Syriza. En substance, l'alliance avec les sociaux-libéraux de Potami ou les résidus du PASOK a été écartée en vertu du caractère "prioritaire" de la lutte contre les "diktats de Bruxelles et de Berlin" mais le principal aspect semi-féodal du pays, CLÉ de sa domination par les puissances impérialistes étrangères, devrait être laissé intact. Bref, comme nous l'avons expliqué tout au long de cet article, foin de "tout va changer" par la seule grâce de ce résultat électoral : le COMBAT ne fait que commencer (dans un nouveau contexte possiblement plus favorable que le précédent) !

    Ici une intéressante petite analyse (en anglais) sur la question : http://left-flank.org/2015/01/27/thoughts-deal-syriza-anel ; traduite en français (pas par nous) ici.

    Syriza prend le pouvoir en Grèce
    Syriza prend le pouvoir en Grèce
    Syriza prend le pouvoir en Grèce


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  • Le verdict définitif ne sera rendu que le 19 mars, mais la procureure a d'ores et déjà requis la relaxe : http://oumma.com/219633/rien-dillegal-aux-propos-de-saidou-zep-said-bouamama-

    Réquisitoire dans le procès Saïdou-Bouamama : Victoire !

    Il faut bien dire que toutes ces histoires de "racisme anti-blancs" n'ont pour nous rien de nouveau ni de surprenant, et nous parlent profondément. Nous sommes après tout venus au communisme à une époque où le discours "communisme = fascisme" était décliné sur tous les tons (et il en va encore largement de même aujourd'hui) ; nous avons dès cette époque été très sympathisants des luttes de libération nationale et nous avons alors (bien sûr) entendu le classique "les Corses et les Basques c'est comme Le Pen, ils ne veulent pas d'étrangers chez eux, la Corse aux Corses = la France aux Français" etc. etc. ; et puis bien sûr lorsque nous nous sommes penchés sur et emparés de la question occitane, il ne nous a pas fallu longtemps pour nous voir qualifiés d'"identitaires", d'"équivalents régionalistes des nationalistes FN" et on en passe et des meilleures... On pourrait encore citer d'autres concepts ayant émergés ces dernières années, comme l'"hétérophobie" pour les luttes LGBTI etc.

    Le concept de "racisme anti-blancs" ne s'inscrit pas dans une autre logique. Il faut bel et bien voir là l'ARME IDÉOLOGIQUE (réactionnaire) DE DESTRUCTION MASSIVE de notre époque : ne (surtout) pas assumer ouvertement la domination et l'oppression, mais mettre l'affirmation et la colère des opprimé-e-s sur le même plan que les idéologies structurelles des oppresseurs.

    C'est en cela que la petite victoire de ZEP et Saïd Bouamama est une victoire pour nous tou-te-s. La fascisation de l'ordre capitaliste bleu-blanc-rouge est en marche, mais il est encore possible par la mobilisation et une démarche politique offensive de lui porter de petits coups d'arrêt momentanés. Il ne faut cependant pas se bercer d'illusions, et être bien conscient-e-s que cela ne saurait durer éternellement. Ainsi, il faut bien voir que si la probable relaxe des accusés est une victoire pour eux et pour nous, le fait qu'il y ait eu poursuites et procès (et non classement sans suite) est tout de même un point marqué par l'AGRIF - et là est la tendance de fond de notre époque. Il faut notamment être vigilant-e-s devant l'éventualité que d'autres forces (y compris des forces de l'appareil d’État) que cette association très connotée à l'extrême-droite s'engagent sur le terrain de telles procédures : le résultat pourrait alors être nettement différent (l'AGRIF avait toutes les chances d'être déboutée et en a, de fait, l'habitude).

    Pour le moment, par le biais de sa "justice", l'ordre bourgeois républicain campe sur sa position de "balle au centre" : racisme ouvert et "primaire" ("de peau") interdit ; antisémitisme incarnation du "Mal absolu" (et amalgame avec la critique du sionisme savamment entretenu...) ; racisme "subtil" sur une ligne "culturelle" de "critique de l'obscurantisme" ou de "civilisation contre barbarie", ou encore de "réalisme face à la délinquance" et bien sûr de "dénonciation du nouvel antisémitisme des banlieues que personne ne veut voir" (à la Zemmour, Finkielkraut etc.) autorisé à condition de s'exprimer de manière "cultivée" et "posée"/"experte" (en évitant les dérapages d'un Philippe Tesson par exemple...) ; société de toute façon structurellement raciste (normal pour un pays impérialiste !) mais promesses régulières de "lutter contre les discriminations" ; et enfin "racisme anti-blancs" non-reconnu dans le cadre d'une "expression artistique à but polémique", a fortiori si la plainte émane d'une officine notoirement d'extrême-droite.

    Rappelons encore une fois que l'actuelle (immense) mobilisation de masse derrière la bourgeoisie repose totalement sur un paradigme "gentils vs méchants" - avec évidemment la bourgeoisie et sa République dans le rôle des "gentils". Les condamnations pour "apologie du terrorisme" pleuvent sur des dizaines de personnes pour toutes sortes de vociférations d'ivrognes, déblatérations de déficients mentaux ou provocations d'adolescents (stratégie de "choc et effroi") ; mais condamner (même symboliquement) un artiste et un sociologue pour "racisme anti-blancs", alors même que le Syndicat de la Magistrature et Amnesty International commencent à interpeller le gouvernement pour sa chasse aux sorcières "apologistes", aurait sans doute été "aller un peu loin" : cela aurait détonné dans le tableau actuel d'une "République défendant ses valeurs" parmi lesquelles la sacro-sainte "liberté d'expression". Un tableau qui, répétons-le, pourrait être notablement différent dans quelques années, notamment après le duel présidentiel UMP-FN qui nous est promis pour 2017.

     


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  • Les camarades de Quartiers Libres étaient présents :

    Procès de Saïd Bouamama et Saïdou


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    Procès de Saïdou et Saïd Bouamama, 20 janvier 2015, 17ème chambre correctionnelle, Palais de justice de Paris.

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    La Présidente du tribunal, à Bernard Anthony, président de l’AGRIF : « Comment avez-vous eu connaissance de ce livre-disque ? ». « On s’intéresse à tous les travaux des groupes racistes », répond-il, avançant l’argument du racisme anti-blanc.

    ————–

    S’adressant à Saïdou, la Présidente du tribunal demande :

    • Quel type de rap vous faites, si tant est qu’on peut répondre à cette question ?

    • Je ne comprends pas la question

    • Quel est votre but ?

    • Si vous me demandez le projet, le sens du projet c’est de prendre la parole.

    Saïdou précise que, faisant partie d’une classe sociale dominée et peu représentée, « la seule solution pour prendre la parole est de  le faire de manière alternative, ou artistique ».

    ————-

    Sur le propos poursuivis pour injure raciale et incitation à la haine raciale, Saïdou et Bouamama expliquent le contexte social et politique dans lequel le projet a été réalisé : celui de 2010 et du débat sur l’identité nationale, des déclarations de politiques comme Hortefeux et Guéant, de la reprise par la droite des thèses de l’extrême droite, de la « libération de la parole raciste » (Saïdou). Un contexte vécu comme « une agression absolue » (Bouamama) dans les quartiers, contre laquelle le livre et le disque sont une « prise de position politique » (Bouamama), qui ne vise pas une catégorie de population particulière (comme les français de souche, par exemple), mais qui veut souligner la que les principales victimes du racisme sont Noirs, Arabes, Mususlmans.

    Mr Anthony prend la parole et parle alors « racisme inversé », d’une « dialectique de désintégration », d’une volonté de « remplacer la lutte des classes par la lutte des races », avant de conclure que « c’est une œuvre de guerre civile qu’ils font ». Bouamama répond qu’il s’agit de « mettre des mots sur les colères » de certains quartiers populaires, et qu’en ça, « c’est l’inverse de la guerre civile ».

    ———

    Question de l’avocat de la partie civile à Saïd Bouamama : « Vous dites que le racisme est le fait des dominants. Donc pour vous, il n’y a pas de racisme anti-Blanc ? », ce à quoi il répond que le racisme n’est pas « abstrait », mais un « système » de domination, et que cette rhétorique de l’inversion est récurrente dans les situation de domination, prenant l’exemple des féministes accusées de sexisme anti-homme. L’avocat conclue alors : « Donc pour vous, un Blanc qui se fait insulter dans une banlieue, c’est pas grave ».

    ———

    L’avocat des prévenus demande à Mr Anthony s’il est nostalgique de l’Algérie française. Il répond que là n’est pas la question, « mais [qu’il] pense à ces jeunes désespérés de l’Algérie d’aujourd’hui » qui ont été condamnés pour avoir crié « Algérie française ! », parce que leurs père leur avait dit comment cette époque était plus appréciable que le système actuel corrompu.

    ———

    S’adressant à Saïdou, il lui demande ensuite : « On dit que la musique adoucit les mœurs. Qu’en pensez-vous par rapport à votre musique ? ».

    Réponse de Saïdou : « Je pense qu’il suffit de venir à nos concerts pour se rendre compte de la qualité de notre public. On a la chance d’avoir un public très hétérogène (…) J’ai la sensation d’avoir participé à quelque chose d’intéressant (…) Les gens viennent souvent nous dire après les concerts qu’ils ont eu un peu de dignité »

    Puis, la procureure à Saïdou : « Quelle place donnez-vous aux Blancs dans vos débats ? Y-a-t-il une place dans ce dialogue pour ceux qui ne sont pas issus de la colonisation ? »

    Réponse de Saïdou : « En voyant la sociologie de nos concerts, c’est plutôt multiculturel », précisant que la porte est ouverte à tous les « anti-racistes, anti-capitalistes, anti-impérialistes, anti-sexistes ». « Nous savons qui nous sommes », rajoute-t-il, « j’appartiens à une minorité racisée (…) mais dans nos combats, y’a tout le monde ».

    ————-

    Le premier témoin appelé par l’avocat de Saïdou et Bouamama, Mme Dominique Lagorgette, Maitre de Conférence en sciences du langage à l’université de Savoie. Comme lors du procès de La Rumeur, elle propose une analyse linguistique du texte afin de le resituer dans son contexte complet.

    Après avoir montré en quoi il répondait aux caractéristiques du discours polémique pamphlétaire (opposition à la polémique sur l’identité nationale, reprise d’argument venant de l’« ennemi » – « ennemi intérieur », « barbare », « sauvage » –, prise de parole au nom d’un peuple opprimé…), elle indique que ce texte s’inscrit dans la tradition de la chanson française. Elle explique avoir relevé 15 chansons (Brassens, Renaud, Souchon, Perret, Zebda…) depuis 1969 qui soulèvent les mêmes thèmes de l’identité nationale, de l’égalité et du racisme. Elle s’arrête notamment sur la chanson « Le patriote » du chanteur Raphael, qu’elle qualifie de « plus virulente » que celle de ZEP.

    L’avocat des prévenus réagit alors : « Raphael est blond aux yeux bleus, lui [Saïdou], il est… comme il est ! », avant de demander à Dominique Lagorgette si l’on n’entend pas les choses différents en fonction du locuteur, pour conclure « C’est ça qui est intéressant, on fait des procès à eux, et pas à Raphael ! »

    [Paroles de la chanson en question de Raphael, signé chez EMI : En première page des magazines / Ils sont partout dégueulants / Leurs réformes et leur grippe porcine / Le bon peuple et son président / Mais la France parfois ça m’déprime / et les français sont désolants / (…) Les étrangers, ça va dans des camps / On va quand même pas sauver le monde / Et mes Santiago dans tes dents / C’est toujours mieux que d’te répondre (…) Il faut chanter la marseillaise / Et avé’ la main sur le cœur / Moi je la siffle avec les beurs / Prie pour qu’au foot on soit de la baise / L’ordre moral est bien partout / La démago de gauche à droite / J’aime mieux attendre qu’ils soient bien saouls / Avant de me battre »]

    ———-

    Le deuxième témoin appelé est Olivier Legrand-Maison, enseignant en sciences-politiques à l’université d’Evry-Val d’Essonne et spécialiste de l’histoire coloniale. Il explique qu’il considère l’expression « Nique la France et son passé colonialiste » comme justifiée au regard du passé colonial français, et du traitement infligé à des populations entières assujetties, notamment en Algérie.

    Il fait ensuite le parallèle entre Saïdou et celles et ceux qui se sont exprimés pour dénoncer les fondements et les effets de la colonisation. Il cite Albert Londres sur le Congo, Simone Weil contre le travail forcé, ou encore Paulette Péju (dont les textes avaient été saisis chez son Editeur avant diffusion), qui, dit-il, « à sa façon, en d’autres termes, elle aussi niquait la France colonialiste ».

    https://www.facebook.com/devoirdinsolence?fref=ts

    Lire aussi : Soutien aux deux Saïd (Les Mots Sont Importants)

     


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  • http://la-feuille-de-chou.fr/archives/75653

    http://www.millebabords.org/spip.php?article27317

    https://lechatnoiremeutier.wordpress.com/2012/12/05/soutien-inconditionnel-a-saidou-zep-et-said-bouamama-poursuivis-en-justice-pour-la-publication-de-nique-la-france-devoir-dinsolence/

    Le deuxième lien contient une pétition que vous pouvez signer si vous le souhaiter. Le sociologue et le rappeur, figures de l'affirmation populaire sur le front de la "question indigène" (question colonisée intérieure) et - n'est-ce pas intrinsèquement lié ? - sur la question de la "France" comme appareil politico-militaire et idéologique (de "contrôle des esprits") au service de l'accumulation et de la reproduction du Capital bleu-blanc-rouge dirigé par le Capital parisien, sont poursuivis sur plainte de l'AGRIF - une association originellement liée au FN (aujourd'hui plutôt à ses scissionnaires de la "Droite nationale") et chargée de donner la chasse au "racisme anti-blancs" et à la "christianophobie", thèmes sur lesquels nous nous sommes déjà exprimés il y a quelques années et nous vous invitons à lire (également) ce que pouvait écrire l'Organisation communiste Futur Rouge en avril 2013 (alors que les poursuites commençaient) :

    Journée de soutien à ZEP à Lyon


    Ne pas oublier : le procès politique de Saïdou de ZEP et Saïd Bouamama commence demain


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  • Il convient d'abord de rappeler une information importante et (pour ainsi dire) de dernière minute : à Paris, la manifestation "Pegida" déjà prévue avant les attentats d'il y a 10 jours et contre laquelle était à l'origine appelé à une riposte antifasciste a été interdite 48 heures avant par la Préfecture de Police. Sous la pression (peut-être) de quelques bonnes (ou un peu plus intelligentes que la moyenne...) consciences lui ayant rappelé que "la stigmatisation engendre la radicalisation" et (sans doute aussi) dans la crainte omniprésente de nouvelles actions "terroristes" (surtout émanant de "loups solitaires", les pires de toutes), le Pouvoir semble avoir manifestement joué "l'apaisement" et refusé que la droite radicale ne "jette de l'huile sur le feu". À quoi bon d'ailleurs, alors que l'union sacrée est totale, que le Peuple "français" est soudé à la bourgeoisie comme jamais dans l'histoire et que toutes les mesures les plus liberticides et/ou antisociales peuvent désormais passer comme une lettre à la poste ? Ce n'était certainement pas le moment de briser le beau "consensus" en laissant s'exprimer une islamophobie primaire (rappelons encore une fois, vu le silence assourdissant qui entoure l'affaire, qu'en plus d'une centaine d'actes islamophobes depuis le 8 janvier un père de famille a été tué de 17 coups de couteau dans le Vaucluse très vraisemblablement pour le fait d'être musulman, même si les "pouvoirs publics" préfèrent évidemment mettre en avant la personnalité "déséquilibrée" de l'agresseur - forcément, un tel crime détonne avec le schéma "gentils"/"méchants"-"civilisés"/"barbares" que la bourgeoisie essaye de nous servir)...

    En revanche, le rassemblement antifasciste initialement prévu s'est bien tenu à la Fontaine des Innocents où "plusieurs centaines de personnes" (chiffres plus précis à venir) étaient présentes.

    Vous pouvez d'ores et déjà lire ici la déclaration de VP à cette occasion : Succès du rassemblement contre le racisme et l’islamophobie à Paris

    Dans le même temps, en Occitanie, quelques 300 progressistes et antifascistes étaient mobilisé-e-s à Montpellier face à une soixantaine d'identitaires islamophobes (sans affrontements toutefois, les CRS tenant bien séparés les deux cortèges).

    Il semblerait qu'un autre rassemblement "Stop islamophobie" se soit tenu à Nice mais que, non-autorisé, il ait été dispersé : http://www.leparisien.fr/societe/videos-des-centaines-manifestants-contre-l-islamophobie-dans-plusieurs-villes-de-france-18-01-2015-4457399.php

    Dans le contexte actuel, il était prévisible qu'il n'y aurait (dans les deux cas) pas beaucoup de monde et ces prévisions se sont confirmées ; néanmoins, pour être faibles, ces chiffres sont loin d'être insignifiants lorsque l'on sait que la "gauche de la gauche" (NPA, CNT, Front de Gauche, syndicats etc.) qui envoie toujours (d'habitude) quelques troupes en renfort dans les manifs antifascistes est cette fois-ci totalement paralysée face à "l'unité nationale" et n'a fait que de la figuration (à Paris le rassemblement reposait totalement sur l'Action antifasciste Paris-Banlieue et les maoïstes de VP et du PCmF, et à Montpellier pareillement sur quelques petits collectifs).

    Le NOYAU DUR de la résistance aux temps qui courent est là et bien là ! La lutte qui s'annonce est une lutte prolongée et, tels les opposants à l'"union sacrée" et à la Grande Boucherie de 14-18 il y a un siècle (elle-même matrice de tout le reste, pour ainsi dire) ou encore les anti-guerre US des années 2001-2003, nous sommes conscients d'être très minoritaires mais nous savons aussi que d'ici quelques années, l'évidence devant l'Histoire sera que nous avons eu raison !

    Les revers subis par l'extrême-droite ce même jour (interdiction à Paris et seulement 60 personnes à Montpellier), quant à eux, ne doivent selon nous pas tromper : loin d'une "opinion" et d'un État français qui se seraient subitement réveillés "progressistes" (loin, en somme, des délires du 'p''c''mlm'), il s'agit tout simplement de la fin d'un cycle pour les officines fascistes islamophobes à la "Riposte laïque" et autres Blocs Identitaires, dont il ne faut pas oublier que le rôle (en plus de nervis) est avant tout celui de diffuseurs d'idées et de mobilisation réactionnaire dans les masses. Difficile, dès lors, de mobiliser... lorsqu'ils ont pour ainsi dire accompli leur mission, lorsque leurs idées sont pour ainsi dire au pouvoir et des dizaines de millions de personnes mobilisées et soudées au Grand Capital (le but du fascisme...) contre "l'ennemi intérieur" pointé par eux depuis des années. Fin d'un cycle... et début d'un nouveau : les prochaines échéances électorales (jusqu'en 2017) seront des triomphes pour la droite la plus "décomplexée" et bien sûr pour le Front National qui, s'il n'arrive pas au pouvoir, s'installera du moins dans la position qui était celle du PC dans les années 1950-60 - premier parti d'Hexagone en termes de voix, confiné dans l'opposition par un "cordon sanitaire républicain" mais exerçant néanmoins un magistère d'influence considérable sur le débat public "national"... cette fois-ci pour le pire, dans un sens 300% réactionnaire.


      Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien làRassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là


    Paris : ils dénoncent la montée de l... par leparisien 


    Encore des photos de Paris :

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là


    Montpellier :

    Rassemblements contre le fascisme et l'islamophobie : la résistance aux temps qui courent est là et bien là


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  • http://www.bretagne-info.org/2015/01/17/guadeloupe-proces-contre-lugtg-nous-sommes-charly/


    L’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe avait joué un rôle déterminant en 2009 dans la constitution du collectif LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon ) qui regroupe une cinquantaine d’organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles de l’ile et qui anima une grève de deux mois contre la vie chère.

    L’UGTG est un syndicat de masse et de classe dont la proximité avec la cause de l’indépendance de la Guadeloupe est bien connue.

    Ses militants sont fréquemment trainés devant les tribunaux français pour leurs activités en faveur de la libération sociale du peuple Guadeloupéen.

    Un nouveau procès lié au conflit de 2009 aura lieu le 20 janvier prochain .

    Voici un des textes solidaires relatif à la mobilisation en faveur du principal accusé Chaly Lendo (membre de l’UGTG).

    Diffusez cette information et faites savoir que nous sommes Charly !

    La rédaction de Bretagne-info.


    Répression antisyndicale colonialiste en Gwadloup : solidarité avec l'UGTG... nous sommes Charly !

    Pour l’arrêt de la répression antisyndicale en Guadeloupe Pour la relaxe de Charly Lendo, ancien secrétaire général adjoint de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG)

    La grève générale qui a eu lieu en Guadeloupe en 2009, grève qui a duré 44 jours, a rassemblé des dizaines de milliers de travailleurs avec leurs organisations, soutenus par la population laborieuse. Au cours de ce mouvement de nombreux barrages routiers ont été dressés à différents endroits du pays. Sur l’un de ces barrages, un jeune motard a trouvé une mort tragique.

    Le 20 janvier 2015, Charly Lendo, ancien secrétaire général adjoint de la l’UGTG est convoqué au tribunal de Pointe à Pitre (Guadeloupe) accusé « d’homicide involontaire »… Ce procès est une provocation contre le mouvement syndical.

    Depuis cinq ans, ce sont plus de cent militants et responsables syndicaux de Guadeloupe qui ont été convoqués par la justice. Rapporté à la population salariée de l’Hexagone, ce chiffre correspond à environ quinze mille militants syndicalistes convoqués par la justice pénale.

    Il s’agit d’une marche à la criminalisation de l’activité syndicale. Cette répression antisyndicale s’accompagne de la part du patronat (Medef), d’une multiplication des délits d’entrave, de pressions de toute nature, sans parler des licenciements.

    A la veille du procès de Charly Lendo, le 20 janvier 2015, en nous rassemblant à la Bourse du travail, nous exprimerons notre solidarité ouvrière à l’égard des syndicalistes de Guadeloupe et exigerons la relaxe pure et simple de Charly Lendo.

    En défendant les libertés syndicales, le droit de revendiquer pour les organisations syndicales de Guadeloupe et pour leurs militants, nous défendons le droit de nos organisations à agir librement, nous nous défendons nous-mêmes.

    Sous la présidence du Comité international contre la répression (pour la défense des droits politiques et syndicaux) participeront au meeting :

    - Maïté HUBERT, secrétaire générale adjointe de l’UGTG ; Ruddy TESSIER, secrétaire général adjoint de l’UGTG

    - des responsables syndicaux de l’Hexagone

    Le Cicr répondant à l’appel d’Elie Domota, se rendra au procès de Charly Lendo à Pointe-à-Pitre le 20 janvier 2015.

    PLus d’infos sur le dossier ici

    Source UGTG

    Voir aussi le Communiqué de FKNG! (Fos pou konstwui Nasyon Gwadloup !)

     


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  • Rappel : Rassemblement populaire antifasciste, contre "l'union sacrée" et l'islamophobie - Fontaine des Innocents - Paris 1er (métro Châtelet) - demain 14h


    Pour info : dans le souci - sans doute - de donner le change, le rassemblement "Pegida BBR" prévu (dès avant les attentats des 7-8-9 janvier) par Riposte laïque, "Résistance républicaine" et la LDJ a été interdit... Maintien sous une forme détournée et présence d'ultras cherchant l'affrontement à prévoir cependant.


    Rappel : Rassemblement populaire antifasciste, contre "l'union sacrée" et l'islamophobie - Fontaine des Innocents (Paris 1er, métro Châtelet) - demain 14h

     


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  • Une belle illustration de ce que nous disions au soir même de l'attentat : la "liberté d'expression", voilà TYPIQUEMENT le concept bourgeois complètement abstrait, creux, nébuleux et qui ne veut rien dire.

    Quelques exemples rien que dans les derniers jours :
    http://www.itele.fr/justice/video/nantes-une-mineure-de-14-ans-mise-en-examen-pour-apologie-du-terrorisme-107689
    http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/14/2028765-6-mois-ferme-homme-avait-rigole-attentat-contre-charlie-hebdo.html
    http://paris-luttes.info/rueil-92-un-an-ferme-pour-une-2471
    http://paris-luttes.info/au-nom-de-la-liberte-d-expression-2460
    http://paris-luttes.info/paris-peines-de-prison-a-tour-de-2486
    http://www.numerama.com/magazine/31910-apologie-du-terrorisme-un-ado-poursuivi-a-cause-d-un-dessin-sur-facebook.html (le dessin en question est certainement celui-là, pas très drôle en effet mais surtout détournement d'une couverture particulièrement honteuse de l'hebdomadaire suite à la répression-massacre de l'été 2013 en Égypte... là on peut dire que ça va loin !)

    Dans le même temps les enseignants sont invités à ficher les élèves n'ayant pas respecté la minute de silence du 8 janvier : http://www.europe1.fr/faits-divers/les-eleves-ayant-bafoue-la-minute-de-silence-signales-a-la-police-2342205 ; tandis que pour la journaliste de France 2 Nathalie Saint-Cricq il faut... "repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie" : http://www.youtube.com/watch?v=qc03SlaK_KA

    Ce dont il s'agit ici, plus (même) par la MÉDIATISATION de ces verdicts et autres mesures que par leurs effets concrets (les peines de prison seront certainement "aménagées", il est peu probable qu'il y ait de grandes suites au "fichage" des adolescents etc.), c'est d'une stratégie du Pouvoir bourgeois que l'on peut qualifier de "choc et effroi". À l'heure où la "liberté d'expression" est chantée sur tous les tons et sert à mobiliser les masses derrière la bourgeoisie pour renforcer son contrôle sur la société, sauf (peut-être) à véritablement acclamer les actes et leurs auteurs (ce qu'aucun progressiste ne va évidemment faire), le Pouvoir ne va sans doute pas empêcher les militants politiques que nous sommes et autres intellectuels de gauche radicale façon Mediapart, "Les Mots Sont Importants" etc. etc. de "ne pas être Charlie" et de livrer leurs analyses et explications habituelles de ce genre de faits - expliquer que Charlie Hebdo étalait sous couvert d'humour le pire racisme/suprématisme "civilisationnel", que la politique impérialiste occidentale dans laquelle s'inscrivait ce discours suprématiste civilisationnel "de gauche" et bien-intentionné est celle-là même qui a engendré en réaction (voire par soutien direct, d'Afghanistan en Syrie) l'islamisme politique radical, etc. etc. Mais il va faire en sorte que ces analyses, autrement dit la voie de la raison face à la mobilisation émotionnelle pure, restent totalement isolées et inaudibles ; en "tombant" pour cela sur de pauvres bougres "lambda" des masses populaires (y compris des "simples d'esprit") pour donner le "spectacle" de condamnations ahurissantes de disproportion (prison ferme) et (surtout) en HYPER-MÉDIATISANT les verdicts. Les actes concernés sont bien entendu le degré zéro de la réflexion politique, parfois (voire souvent) commis sous l'emprise de l'alcool ou d'autres substances mais voilà : si (aux yeux des masses) le degré zéro de la politique peut conduire en prison, il en va évidemment encore pire du degré 1, du degré 2 etc. etc. Au "pays de la liberté d'expression", les "habituels islamo-gauchistes" au rang desquels nous sommes seront donc libres d'exprimer leurs positions divergentes "Je ne suis pas Charlie"... et de parler à leur cul ; le "message" passé dans les masses étant clair : "n'écoutez surtout pas ces gens-là, regardez le type qui a juste fait une provocation bourré sur Facebook, il a pris X mois ferme !"...

    Pour ce qui est de la "répression" frappant Dieudonné (une GAV pour le moment...), cet autre "épouvantail commode"/"diable de confort" du Pouvoir capitaliste pour son tweet "Je suis Charlie Coulibaly", il s'agit cette fois (sans doute) d'une "extension du domaine de la démonisation" étant donné que ses fans "quenelliers" sont sans doute ce qu'il y a de plus éloigné d'un djihadiste en puissance mais appartiennent (dans l'esprit du "grand public" en tout cas) à la même "sociologie" : les "banlieues" qu'il faut encore et toujours présenter comme un tout maléfique et menaçant, en adjoignant (donc) aux djihadistes et à leurs admirateurs les "quenelliers" dieudonnistes histoire que cela commence à faire "pas mal de monde" [quant au FOND du tweet, il s'agissait sans doute - dans son esprit habituel - d'insinuer que Charlie Hebdo, les victimes juives de l'Hyper Casher et les tueurs liquidés par le RAID font "partie du même système" qui "nous joue une guerre pour mieux nous dominer au service de l'axe talmudiiiiiste" etc. etc. : le délire complotiste habituel quoi].


    Après avoir bien pleuré - et mobilisé ! - sur la liberté-d'expression-première-de-nos-valeurs-civilisées : PLUIE DE CONDAMNATIONS pour ceux et celles qui sortent du "consensus national"

     


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  • http://www.sudouest.fr/2015/01/12/pays-basque-le-proces-de-35-militants-de-la-gauche-abertzale-suspendu-sine-die-1794234-754.php

    "Il faut venir à Madrid pour voir ça!". Aurore Martin, militante abertzale originaire de Mauléon (64), vient d'apprendre, ce lundi matin, l'ajournement du procès dans lequel elle devait être jugée, aux côtés de 34 autres membres de la gauche indépendantiste basque.

    Trois des sept avocats chargés de leur défense ont été interpellés à leur hôtel madrilène, peu après 7 heures ce lundi matin.

    "Avec ces arrestations, ils nous enlèvent le droit à la défense", lâchait Aurore Martin avant d'entrer dans la salle d'audience de l'Audiencia nacional de Madrid.

    Situation ubuesque

    Le procès programmé pour durer 6 mois devait s'ouvrir ce lundi matin. 19 des 35 militants mis en examen pour leur appartenance à Batasuna (parti indépendantiste interdit en Espagne depuis 2003 mais autorisé en France) se sont présentés devant les juges sans avocats, placés en garde à vue depuis le petit jour. Un à un, ils ont exprimé leur volonté de continuer d'être défendu par leur avocat. 

    "Avec ces arrestations, ils nous enlèvent le droit à la défense"

    Face à cette situation ubuesque, les juges ont décidé de suspendre sine die le procès qui n'avait même pas commencé.

    Les 35 militants ont repris la route en direction du Pays basque. Les deux militantes d'origine française, Aurore Martin et Haizpea Abrizketa, pourraient se joindre au rassemblement organisé ce lundi à 18h30 devant la mairie de Bayonne.

    L'arrestation de ces trois avocats intervient dans le cadre d'une vaste opération policière qui a conduit, ce lundi matin, à l'interpellation de 16 personnes, au Pays basque espagnol et à Madrid.

    Au total, 12 avocats auraient été placés en garde à vue, accusés d'avoir "transmis des instructions aux prisonniers d'ETA entre 2012 et 2013", selon le ministère de l'Intérieur espagnol.

    #JeSuisAurore !


    État espagnol : le procès d'Aurore Martin et d'autres militants basques suspendu après l'arrestation de trois de ses avocats...

    Lire le communiqué de l'OC-FR : Communiqué de soutien à Aurore Martin

     


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  • Le 4 janvier 1935 (il y a donc 80 ans), le Ministre des Affaires étrangères tricolore Pierre Laval se rendait à Rome pour y rencontrer le Duce Benito Mussolini : http://www.herodote.net/4_janvier_1935-evenement-19350104.php

    Il y a 80 ans (janvier 1935), le pacte Laval-MussoliniLa rencontre devait déboucher trois jours plus tard sur l'Accord franco-italien de Rome.

    Si l'on considère tous les évènements enchaînés depuis 2012 ("Manifs pour Tous" etc. etc.) jusqu'au triomphe du FN aux dernières municipales et européennes (1-2-3) comme un Février 1934 rampant, alors il faut aller jusqu'au bout du raisonnement : le Premier ministre Manuel Valls, appelé à Matignon dans la foulée de la déroute électorale de la gauche bourgeoise, est le nouveau Pierre Laval lui aussi revenu en grâce après la tentative de coup de force d'extrême-droite, d'abord aux Affaires étrangères (octobre 1934) dans le gouvernement "centriste" de Gaston Doumergue puis directement à la Présidence du Conseil des ministres (juin 1935 à janvier 1936) tout en conservant le portefeuille de la diplomatie (les Présidents du Conseil étant forcément ministres de quelque chose). On connaît la sinistre destinée ultérieure du personnage.

    De fait, dès sa nomination au Quai d'Orsay, Laval allait devenir l'"homme fort" de la République bourgeoise tricolore dans un contexte où aux rugissements de la première vague de la Révolution prolétarienne mondiale et à l'explosion des luttes anticoloniales (Étoile nord-africaine fondée en 1926, bientôt le Parti du Peuple algérien en 1937, révolte de 1930 en Indochine) s'ajoutait désormais la nouvelle menace des rêves de "revanche" hitlériens, conséquence de 15 ans de politique d'étranglement économique, d'affamement, d'humiliation et même d'occupation militaire de l'Allemagne au nom du Traité de Versailles.

    Le gouvernement précédent (lui aussi dirigé par Doumergue) avait essayé de se rapprocher de... l'URSS de Staline, qui cherchait elle aussi l'alliance des "démocraties occidentales" contre le nazisme. Mais le principal artisan de ce rapprochement, le ministre Barthou, devait mourir "opportunément" assassiné par un nationaliste macédonien lié aux fascistes croates (octobre 1934) aux côtés du roi de Yougoslavie Alexandre Ier à Marseille : Laval lui succède, l'accord sera signé en 1935 mais jamais ratifié et donc inopérant (il servira surtout, de fait, de prétexte à Thorez pour justifier tous les compromis avec la bourgeoisie "républicaine" au nom de l'"antifascisme"). Il va de soi qu'une telle alliance répugnait profondément au Grand Capital.

    Il y a 80 ans (janvier 1935), le pacte Laval-MussoliniLa diplomatie de Laval va alors consister à installer un "cordon sanitaire" autour du Reich allemand en s'appuyant sur l'Italie fasciste.

    Mussolini, à l'époque, n'est en effet pas vraiment un ami d'Adolf Hitler : il se moque de ses théories racialistes et, surtout, redoute son pangermanisme agressif qui en annexant l'Autriche (voire la Suisse) amènerait l'Allemagne sur la frontière italienne (et pourrait commencer à revendiquer des terres annexées par l'Italie en 1919 : Tyrol du Sud etc.). Là où Hitler passe, y compris de source allemande bien réac comme il faut, pour un "chien fou" à la tête d'une bande de fanatiques et un revanchard menaçant de rallumer la guerre sur le continent, le Duce reste l'homme... que l'on a d'abord financé pour faire entrer (puis pour maintenir) l'Italie en guerre aux côtés des Alliés franco-anglais (front sans doute décisif pour l'issue du conflit... au prix de 750.000 cadavres d'ouvriers et de paysans), puis qui a permis d'éviter une possible deuxième révolution bolchévique en Europe : un "rempart de la civilisation" qui ne demande pour son pays que le droit d'avoir un Empire colonial comme les autres, ce que l'on peut bien - après tout - lui accorder (si l'Italie prend son envol économiquement, cela peut en faire une rivale certes... mais aussi un marché). De fait, la bourgeoisie européenne de l'époque le porte aux nues et lorsque l'on critique Hitler dans les fumoirs de la "bonne société", c'est souvent pour lui opposer en contre-exemple le truculent leader italien : bref, en résumé, c'est alors un dirigeant politique tout ce qu'il y a de plus... respectable !

    Laval voit donc en lui un allié pour "contenir" par le Sud le réarmement allemand - tout en signant quelques mois plus tard, on l'a dit, un autre traité avec l'URSS afin de le "contenir" à l'Est ; mais cette alliance restera de peu d'effet.

    C'est sur la base de cet accord franco-italien que, lorsque Mussolini se lancera à l'assaut de l’Éthiopie indépendante d'Haïlé Sélassié en octobre, l'impérialisme BBR et son allié anglais refuseront toute intervention, sanction et même condamnation de pure forme contre l'Italie à la Société des Nations, bien que les principes de cette "ancêtre" de l'ONU soient éhontément violés (invasion et déni de la souveraineté d'un État membre) et, surtout, que l'"Afrique orientale italienne" se retrouve ainsi à encercler les possessions françaises et britanniques de Djibouti et du Somaliland : il ne faut pas, proclame-t-on alors, "pousser Mussolini dans les bras d'Hitler". Il n'y a pourtant guère de risques : les relations entre les deux régimes sont au plus bas après l'assassinat du chancelier "austro-fasciste" autrichien Dollfuss (grand ami et protégé de Rome) par des nazis partisans du Il y a 80 ans (janvier 1935), le pacte Laval-Mussolinirattachement à l'Allemagne... En réalité, il n'y a rien d'autre que le "deal" passé en janvier : "tu t'opposes à Hitler dans les Alpes, je te laisse les mains libres en Afrique".

    Nous nous arrêterons ici un instant sur cette guerre qui, pour être assez similaire à d'autres antérieures (guerre du Rif au Maroc, 1921-26) ou ultérieures (Indochine 1945-54, Algérie 1954-62, Cameroun 1955-70 etc.), sera néanmoins l'occasion d'une gigantesque prise de conscience anticoloniale et anti-impérialiste tout autour du globe. Voici une excellente étude en trois parties sur le sujet :

    Violence dans l’Éthiopie fasciste (1), par Marie-Anne Matard-Bonucci

    Deuxième partie

    Troisième partie

    Il faut dire en même temps qu'au vu de ses "exploits" antérieurs et ultérieurs et de l'idéologie qui était la sienne, il n'était guère difficile pour la bourgeoisie impérialiste bleu-blanc-rouge (comme pour son homologue d'outre-Manche) de contenir son "indignation" : que se passait-il donc sur les hauts plateaux éthiopiens de si "contraire aux principes de la civilisation" ? L'Histoire (en tout cas celles et ceux qui s'y intéressent un petit peu...) a gardé en mémoire les suppliques désespérées d'Haïlé Sélassié à la tribune de la SDN...

    Mussolini atterrira pourtant peu de temps après "dans les bras d'Hitler" : dans l’État espagnol, historiquement sous influence franco-anglaise, le Front populaire républicain-socialiste-communiste remporte les élections en février 1936 et la droite prépare un pronunciamiento militaire. L'Italie y voit non seulement une occasion de "faire barrage au communisme" mais aussi d'évincer cette influence sur la Péninsule ibérique au profit de la sienne (sachant par avance que Paris et Londres seraient timorés dans leur soutien à un gouvernement "rouge"), dans sa mythologie de "reconstituer l'Empire romain", de faire de la Méditerranée un "lac italien" etc. etc... Ces ambitions vont alors rencontrer celles, exactement identiques, du Reich nazi. Les deux régimes apporteront immédiatement et simultanément leur appui (non seulement moral et politique, mais matériel !) aux forces de Franco ; l'Allemagne reconnaît dans le même temps l'annexion de l’Éthiopie le 25 juillet, le comte Ciano se rend à Berlin en octobre et dans la foulée (1er novembre 1936) Mussolini proclame l'Axe à Milan.

    Les communistes qui s'étaient lancés à corps perdu (dès juin-juillet 1934) dans la stratégie de Front populaire, autrement dit d'alliance avec la bourgeoisie "démocratique" contre le fascisme, au besoin (entre autres exemples) en "lâchant" les luttes des peuples colonisés (interprétation particulièrement erronée et droitière de la ligne fixée par l'Internationale), assisteront évidemment médusés à ce revirement de Laval comme par la suite aux atermoiement des gouvernements Blum et Daladier pour soutenir la République espagnole ou encore la Tchécoslovaquie envahie et annexée, et enfin à la volte-face spectaculaire ("pacte" Molotov-Ribbentrop) d'un Staline dont les franco-britanniques s'étaient décidément trop foutu de la gueule...

    Il y a 80 ans (janvier 1935), le pacte Laval-MussoliniOn connaît la suite : toutes les "alliances de revers" brisées, l'Allemagne montera inexorablement en puissance jusqu'à la déclaration de guerre, la débâcle et l'occupation. Laval revient alors à la tête du gouvernement et y deviendra le leader de l'infâme collaboration que l'on sait avec l'ennemi qu'il prétendait "endiguer" quelques années plus tôt ; un ennemi qui de toute façon (nous l'avons dit et répété et le répéterons encore) n'était pas autre chose que le fruit de la politique impérialiste bleu-blanc-rouge elle-même vis-à-vis de l'Allemagne (Traité de Versailles, occupation, misère noire et quasi-famine etc.). Il prétendra cependant toujours, jusqu'à la chute du régime de Vichy en août 1944, que sa référence absolue était l'Italie fasciste et non l'Allemagne nazie - bien qu'il souhaitât la victoire de celle-ci contre le "bolchévisme qui, sans cela, s'installerait partout".

    Et aujourd'hui, qu'avons nous ? Nous avons pareillement une bourgeoisie monopoliste BBR dont la politique impérialiste (aux côtés de ses comparses occidentaux) a engendré des "monstres" et qui maintenant, "saisie d'effroi" devant ceux-ci, cherche à nous mobiliser derrière elle en défense de sa "civilisation" : djihadisme jailli de la misère, de la mort et de la destruction semées depuis un quart de siècle voire plus au Machrek arabe ; ou encore une Russie dont on nous "alerte" régulièrement sur le régime guère démocratique, les ambitions expansionnistes et la "menace" et qui a finalement été (dans les années 1990) dans une situation très comparable à celle de l'Allemagne des années 1920. La situation présente certes des différences notables que l'on ne manquera pas de nous rappeler : il est très peu probable, par exemple, que l'"État islamique" ou même une puissance impérialiste comme la Russie envahissent et occupent l'Hexagone avec des hordes de partisans de Dieudonné défilant quenelle tendue et un Manuel Valls organisant la collaboration avec tout cela... Mais ce que nous voulons dire, c'est que la logique de fond reste la même : dans un contexte de crise générale (le fascisme n'est en dernière analyse que la réaction du capitalisme face à sa propre crise...), la politique impérialiste des monopoles s'emballe et engendre des "monstres" ; dès lors, la bourgeoisie bleu-blanc-rouge tente de (et souvent réussit à) mobiliser les masses en défense de la "civilisation" contre lesdits "monstres" que sa propre politique a engendrés, sans pour autant s'attaquer aux "racines du mal" (forcément puisqu'il s'agit... du capitalisme lui-même !) et en jouant sur le plan international l'"endiguement" en s'alliant avec l'indéfendable (le casting pour le rôle de Mussolini se joue actuellement entre Netanyahu et Assad, et bien sûr l'on se garde bien d'aider les Kurdes syriens "rouges" pour ne pas froisser l'ami Erdoğan...) ; et puis finalement intervient la "catastrophe nationale" (déroute militaire et invasion en 1940, aujourd'hui les attentats des 7-8-9 janvier et l'on peut imaginer encore pire) et le tout bascule dans le fascisme, dans la dictature ouverte du Capital sur le discours que ce sont finalement les "gauchistes" qui ont "conduit le pays à la catastrophe" - un fascisme à la française dont on commence à peine (depuis une vingtaine d'année) à esquisser une étude de la nature et des ressorts endogènes, après l'avoir longtemps purement associé (et ainsi évacué) à l'occupation allemande et à la collaboration de quelques "traîtres" avec celle-ci (un pur "produit d'importation" en quelque sorte). Ce ne sont alors pas forcément, voire pas du tout des personnalités auparavant à la droite de la droite de l'échiquier politique qui prennent les commandes : Laval venait de la gauche et était en 1935 classable au centre-droit, comme Valls aujourd'hui ; son nom est à présent voué aux "flammes éternelles" de l'historiographie officielle et l'on pourrait même nous intenter un procès pour oser lui comparer le Premier ministre en exercice ; mais il était en 1940 une figure politique bourgeoise tout ce qu'il y a de plus normale, "respectable" et même "consensuelle", et c'est d'ailleurs à ce titre que la bourgeoisie hexagonale l'avait appelé aux affaires aux côtés du vieux "héros de Verdun" (Pétain).

    Le mouvement fasciste des années 1930, avec ses "ligues" et y compris des courants rattachés à lui a posteriori (non-considérés comme fascistes sur le moment, tels les néo-socialistes de Déat ou encore les "planistes"...), était un "centre d'impulsion" et une "boîte à idées" (y compris des idées... qui seront mises en œuvre après 1945 !) mais nullement l'intégralité du personnel de la future "Révolution nationale".

    Il y a 80 ans (janvier 1935), le pacte Laval-Mussolini

    Le mouvement communiste hexagonal des années 1930 n'avait pas correctement compris cela : il voyait les forces bourgeoises "républicaines" (englobant les radicaux voire plus à droite encore) et les forces fascistes comme des camps hermétiques, et les premières comme insusceptibles de basculement dans la dictature terroriste ouverte sous l'effet des circonstances. Il avait même tendance, dans son enthousiasme patriotard, à voir la menace fasciste comme exclusivement étrangère et les admirateurs hexagonaux d'Hitler et/ou Mussolini comme un "parti de l'étranger" - esprit que l'on retrouve encore largement aujourd'hui dans les analyses de la période, analyses "républicaines-patriotiques" mais aussi "marxistes-léninistes" comme celles d'Annie Lacroix-Riz. Les faits ultérieurs ont pourtant largement démontré qu'il n'en était rien : l'immense majorité des "républicains" de 1939 passeront sans sourciller à la "Révolution nationale" (tous bien "unis dans la terrible adversité"...) l'année suivante, avant de ne revenir (pour certains...) au camp de la "France libre" que lorsque la défaite nazie apparût comme suffisamment certaine.

    Le fascisme n'est pas une bande de "brigands" qui s'emparent du pouvoir financés par quelques richissimes et "maléfiques" hommes d'affaires, mais une tendance naturelle (et lourde) du capitalisme face à sa propre crise générale (arrivée à un stade particulièrement grave d'explosion des contradictions, sous une forme révolutionnaire ou pas). Il est une tendance de la bourgeoisie toute entière (les exceptions ne faisant que confirmer la règle) lorsque les circonstances imposent une "sérieuse reprise en main" ; et il repose totalement (nullement "en rupture") sur les fondements mêmes de l'ordre capitaliste de l’État considéré (comme par exemple l'idéologie "républicaine" francouille ou encore l'esprit colonialiste), des fondements que les communistes des années 1930 ont complètement ignorés... voire appuyés (renonciation à la lutte anticoloniale). Deux décennies plus tard, en 1958, le PCF criera certes au "fascisme" devant le coup de force de De Gaulle ; mais non sans avoir préalablement creusé son lit (en soutenant Guy Mollet et la mise de l'Algérie sous une dictature militaire sanglante) et avant de refaire rapidement bloc avec lui contre l'OAS... Bref.

    Les communistes du 21e siècle que nous sommes, forts des leçons de l'Histoire, ne recommettront pas les mêmes erreurs et ne céderont à AUCUN APPEL à "l'unité nationale", à aucun "Je suis Charlie" derrière la bourgeoisie BBR (incarnée par Valls ou qui que ce soit !) contre les "monstres" que sa propre politique a engendrés et qu'elle nous désigne maintenant comme la "menace absolue" en prenant un air horrifié.

    Derrière le fascisme se cache le Capital ; la fascisation n'est autre que la tendance naturelle du Pouvoir capitaliste face à la crise et le fascisme, en dernière analyse, consiste en la MOBILISATION DES MASSES PAR LA BOURGEOISIE contre toutes les "menaces" et tous les "ennemis" possibles et imaginables... à l'exception du SEUL VÉRITABLE, qui n'est autre que la bourgeoisie elle-même !

    Il y a 80 ans (janvier 1935), le pacte Laval-Mussolini

     


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  • ... nous y sommes : l'ultra-gauchisme dogmato-sectaire d'hier a rejoint la mobilisation réactionnaire de masse d'aujourd'hui http://lesmaterialistes.com/plus-grande-manifestation-masse-depuis-1945

    Rideau...

    Depuis maintenant 5 ans que nous l'annoncions...

    "PTDR du jour" : "Les ultra-gauchistes, qui par définition rejettent les valeurs démocratiques, s'imaginaient qu'une vague raciste, « islamophobe », était en train de se lancer : ils ont eu tout faux. C'est tout le contraire qui s'est passé, bien loin de leur fantasme sur une « nationalité » musulmane qui serait menacée"... voyons donc ce qu'en dit le lapsus (révélateur) de cette jeune demoiselle :


    La vérité sort de la bouche des enfants...

    (Re)lire aussi Après l'attentat contre Charlie Hebdo, une Nuit de Cristal islamophobe déferle sur l'Hexagone avec une petite "mise à jour" :

    ledauphine.com/haute-provence/2015/01/10/digne-les-bains-un-lieu-de-culte-musulman-mitraille-au-cours-de-la-nuit (un "bilan" complet ici : https://paris-luttes.info/deferlante-raciste-et-islamophobe-2397)*.

    "PTDR du jour" 2.0 : "Ceci est tellement vrai qu'il y a même un impact républicain bourgeois voire progressiste dans la police et la gendarmerie, qui ces dernières années exprimaient une véritable tendance à soutenir le Front National. Cette tendance à aller vers le coup de force, le coup d’État militaire, a été littéralement cassée"... Enfin, PTDR modérément tout de même car on aimerait qu'ils aient raison, même si l'on sait que c'est tout le contraire. Lorsque (d'ici quelques années) ils auront à assumer ce genre de "prophétie" devant les classes populaires, nous ne savons pas si (en ce qui nous concerne) nous serons en situation de glousser de rire comme cela le mériterait pourtant.

    Oser écrire que "l'esprit était à l'unité populaire réfutant absolument tout racisme et toute division sectaire", que "les masses de France ont souligné qu'elles refusaient les fractures, le principe tristement appelé parfois 'libanisation'" et que "dans la mesure où il est sincère, l'engagement républicain tendra forcément vers les principes de la démocratie populaire" (!!!), parler de "la plus grande manifestation de masse depuis 1945" (allusion claire à la Victoire antifasciste qui a elle-même eu déjà des conséquences néfastes, comme... la liquidation du marxisme-léninisme en Hexagone au profit d'un "républicanisme de gauche" par exemple !) et de "caractère authentique de l'expression des masses contre la logique de l'extermination et le racisme" alors que le truc le plus comparable c'est sans doute l'enthousiasme "la fleur au fusil" pour la déclaration de guerre de 1914 (on connaît la suite), voilà qui se passe de commentaires...

    Sur une ligne véritablement maoïste, communiste et révolutionnaire, la position du PCmF : Unité révolutionnaire contre la bourgeoisie et l'impérialisme ! ; ou encore celle de l'Organisation communiste Futur Rouge : Pas d'union nationale avec les réactionnaire et les bourgeois-e-s

    Petit rappel théorique (le passage au nouveau site ayant peut-être semé un peu de confusion) face aux accusations faites à "l'extrême-gauche post-moderniste et islamo-gauchiste" de "tenter d'enfermer les musulmans dans une pseudo-identité coloniale" pour "nier leur existence comme composante de la nation française" [NB : il va de soi que nous ne sommes pas là dans une lutte de lignes entre communistes sincères mais face à des gens qui FONT SEMBLANT de ne pas comprendre et sont en réalité des républicardo-sionards "Onfray-Fourest" animés par la haine des musulman-e-s ; cependant de nombreuses personnes communistes et progressistes sincères partagent certainement ce point de vue erroné, ou en tout cas n'ont pas une compréhension très claire de tout cela] :

    - Nous avons longuement et largement analysé la pseudo-"Nation française" comme étant (en réalité) un APPAREIL POLITICO-MILITAIRE ET IDÉOLOGIQUE, un SYSTÈME produit de l'expansion en cercles concentriques de la base d'accumulation et de reproduction du Capital "français" ("cartel" de bourgeoisies "régionales" sous la direction du Capital parisien - étroitement "symbiosé" avec le pouvoir d'’État depuis la fin du Moyen Âge).

    - Le cercle le plus périphérique de cette expansion capitaliste-impérialiste est ce que nous appelons aujourd'hui les "collectivités d'outre-mer" ou alors des États nominalement indépendants et en réalité totalement contrôlés (parfois jusqu'à leur monnaie : le CFA d'Afrique subsaharienne qui relève de la Banque de France). On parlait auparavant de colonies et les populations laborieuses y ont subi des traitements particulièrement inhumains : esclavage, travail forcé ce qui revient au même, servage digne du Moyen Âge, répression, massacres voire génocides etc. Un grand nombre de ces pays (ainsi que le département ultramarin de Mayotte) sont à majorité confessionnelle et culturelle musulmane.

    - Dès le début du 20e siècle mais surtout dans une période allant de l'après-guerre (vers 1950) jusqu'aux années 1980, les besoins de la production capitaliste tricolore ont conduit à IMPORTER en Hexagone (parfois en envoyant de véritables "sergents recruteurs" au bled) des centaines de milliers de travailleurs issus de ce cercle du système France. À l'époque, en effet, il était encore plus rentable de produire "à domicile" que dans les pays à bas coût de main d’œuvre (et de transporter la marchandise ensuite) comme aujourd'hui ; en revanche, la classe ouvrière "franco-européenne" était puissamment organisée et revendicative et les prolétaires "importés" d'autres continents étaient perçus par la bourgeoisie comme plus dociles et faciles à exploiter (ne serait-ce que parce que leur séjour, pendant longtemps, dépendait de leur contrat de travail : ils ne pouvaient donc pas revendiquer et risquer de se faire virer). Ces travailleurs (dont beaucoup, logiquement, sont de confession/culture musulmane), prévus à l'origine pour rentrer dans leurs pays après leur vie productive, ont fini par faire souche en Hexagone où ils se sont vus (dans leur grande majorité) assigner dans des quartiers-ghettos et appliquer comme "masses dangereuses" (dès l'époque de la guerre de libération algérienne, avec le 17 octobre 1961 etc.) un véritable traitement colonial intérieur.

    - C'est pourquoi nous parlons de COLONIES INTÉRIEURES, dans une acception un peu différente de celle des États-Unis où le terme a été forgé (là-bas les Noirs, "Indiens" et Latinos ont formé des colonies intérieures dans le cadre de la construction même de l’État comme entreprise colonialiste). Il s'agit donc d'analyse marxiste de la réalité concrète et non de "tenter d'enfermer les gens dans une identité coloniale pour les exclure de la 'Nation' française" : ÉVIDEMMENT que la vocation de ces classes populaires est À TERME de s'unir et de fusionner avec les classes populaires "blanches", mais pour le moment il y a une RÉALITÉ nullement "inventée" par nous mais bel et bien IMPOSÉE par le système (pseudo-"Nation") "France" et contre laquelle les intéressé-e-s doivent s'auto-organiser (ce n'est pas aux "Blancs" de "venir les libérer" dans un esprit gaucho-paternaliste) et lutter, pour briser ces murs qui les enferment. L'"islamisme" (qui ne se résume pas et n'aboutit pas toujours au djihado-takfirisme loin s'en faut) part d'une telle volonté de lutte et d'affirmation mais dérive dans une fausse voie, celle du repli sur soi communautaire et même de l'idée (comme le sionisme pour les Juifs ou le garveyisme pour les Noirs avant lui) que l'avenir des musulmans n'est pas en Hexagone mais dans un "khalifat" à construire en Irak ou au Sahel ou ailleurs.
     

    * MàJ 14/01 : http://www.midilibre.fr/2015/01/16/vaucluse-un-homme-tue-de-17-coups-de-couteau-un-acte-islamophobe,1112064.php... !!! Si c'est comme pour les attaques "djihadistes" à la "voiture tout court" peu avant Noël, ça commence par les fadoli et ensuite...


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