• Puisqu'il va bien falloir émettre une opinion...


    ... alors allons-y (sinon on va nous le reprocher... ou pire, car avec ce qui vient de se produire il faut s'attendre à un DÉCHAÎNEMENT sécuritaire dans l'avenir immédiat).

    Le gimmick qui va dominer dans les jours et les semaines à venir va bien évidemment être : "une attaque inqualifiable et barbare contre la liberté d'expression". Laissons de côté un instant la qualification ("barbare" ou pas) de l'acte lui-même et attardons-nous sur la "liberté d'expression". Nous avons déjà eu l'occasion de le dire lors de l'"affaire Dieudonné" et, comme le deux poids deux mesures n'est pas trop notre truc, nous ne voyons pas pourquoi il en irait différemment pour d'autres formes d'"humour" ou d'expression en général : la "liberté d'expression", voilà TYPIQUEMENT le concept bourgeois complètement abstrait, creux, nébuleux et qui ne veut rien dire.

    Si l'on veut entendre par là que le débat, le confrontation, la polémique bref la "bagarre" d'idées est préférable à la censure (buter les gens à la kalach' étant évidemment une forme particulièrement radicale de censure...), alors oui nous pouvons confesser un "penchant" pour ce point de vue : ce n'est pas une question de "liberté d'expression" comme notion sacrée, posée sur un piédestal et baignant dans l'encens, mais d'efficacité ; nous avons tendance à penser que les idées fausses/réactionnaires/"mauvaises" se combattent avant tout... avec des IDÉES JUSTES/progressistes/marxistes, dans une lutte publique et en mobilisant les masses plutôt qu'en les empêchant administrativement (ou kalachnikovement...) de s'exprimer - c'était par exemple une grande différence entre la pratique de la Chine de Mao et celle de l'URSS face à la contre-révolution ; URSS où étouffer/censurer les idées fausses (... ou pas) plutôt que de les contredire avec de la réflexion, des arguments bref de la matière grise amena - de fait - à une stérilisation de la pensée communiste.

    Mais il n'en reste pas moins que pour nous il n'y a pas de "liberté d'expression" : il y a EXPRESSION d'idées et les idées exprimées sont "bonnes" ou "mauvaises" - et les premières doivent écraser les secondes. "Bonnes" ou "mauvaises" de quel point de vue ? Du point de vue de L'HISTOIRE et de la lutte qui en est le moteur, la LUTTE DES CLASSES, la lutte entre l'Ancien et le Nouveau, entre la marche historique de l'humanité vers le communisme et la résistance d'un système dépassé et réactionnaire (le capitalisme en ce qui nous concerne). En d'autres termes, comme nous pouvions l'écrire il y a un peu plus d'un an : "Nous, communistes, ne sommes pas pour la 'libre pensée' mais pour la JUSTE pensée : la CONCEPTION COMMUNISTE (matérialiste, marxiste, scientifique) DU MONDE".

    Il y a quelques années, des événements un peu similaires avaient eu lieu au Danemark (mais le dessinateur s'en était sorti vivant) : l'un des auteurs des fameuses "caricatures de Mohamed" (islamophobe patenté et revendiqué) avait été agressé par un jeune islamiste. Nous avions alors pu écrire - et nous couperons court ainsi à toute idée de cabale (judiciaire ou "intellectuelle") contre nous : "Personne ne mérite d'être tué ou même blessé pour des dessins". Mais nous mettions aussi en garde : ATTENTION lorsque l'on "joue avec le feu", car "on récolte ce que l'on sème". Nous en revenons encore une fois à la même chose : la "liberté d'expression" comme concept transcendant n'existe pas, ce que l'on exprime ce sont des idées, les idées sont politiques et la politique est une lutte... parfois violente.

    Partant de là, nous ignorons la notion d'"ignoble attentat contre la liberté d'expression" : il y a des prises de position politiques qui reçoivent des réponses politiques, et l'appréciation que nous portons sur les faits dépend tout simplement de la nature des idées exprimées et de la nature de celles qui portent la réponse, selon les critères exposés ci-dessus. Il est évident que ce que nous exprimons depuis des années (la lutte pour le communisme, contre le capitalisme et l'impérialisme) peut un jour ou l'autre recevoir une réponse politique, comme une agression fasciste par exemple (c'est arrivé à des camarades), sans même parler de la répression d'État. À ce moment-là, considérant que nos idées (et celles de nos camarades) sont "bonnes" c'est-à-dire vont dans le sens de la marche de l'humanité vers le communisme, et que celles de nos agresseurs sont tout le contraire (le summum de la conservation de l'ordre existant, donc "mauvaises"), l'affaire est entendue : il y a d'un côté des militant-e-s qui luttent pour libérer le genre humain de l'exploitation et de toutes les oppressions (racisme, sexisme, homophobie, négation "nationale" en tant que Peuple, destruction de l'écosystème etc.) et de l'autre des gens qui les tabassent, les emprisonnent, les violent voire les tuent pour les en empêcher. Il y a d'un côté la lutte progressiste/révolutionnaire et de l'autre les risques de cette lutte, dont tout-e militant-e a bien conscience en s'engageant. Il va d'ailleurs de soi que si nous venions à tomber ainsi sous les coups de fascistes (ou d'islamistes, qui ne nous aiment probablement guère non plus), l'État et tous les médias dominants n'inciteraient certainement pas des millions de personnes à descendre dans la rue ou à arborer des autocollants pour proclamer qu'elles "sont nous" : quelques milliers de révolutionnaires et de progressistes ont défilé en juin 2013 en hommage à Clément Méric, tandis que sa mort était présentée médiatiquement comme une "bagarre entre bandes d'extrémistes", et Rémi Fraisse a carrément été qualifié de "djihadiste vert" et les quelques milliers de personnes qui se sont mobilisées en sa mémoire ont été violemment réprimées... mais là, il faut dire que c'était l'État lui-même qui était responsable de sa mort !

    Qu'en est-il du salafisme djihadiste, idéologie probable des tireurs de Charlie Hebdo ? Est-ce une idéologie amie du Peuple, allant dans le sens du communisme ? Certainement pas. Faut-il la combattre ? Assurément et nous soutenons d'ailleurs ceux et celles qui le font les armes à la main au Kurdistan. Rien que pour cela, il est évident que nous n'apportons aucune justification ni encore moins de soutien à cet acte - sa disproportion barbare, kalachnikov contre dessins, n'étant en réalité que la conséquence logique du caractère ultra-réactionnaire de l'idéologie "djihadiste" qui l'a inspiré.

    Mais Charlie Hebdo, lui, ne faisait pas que combattre le fanatisme religieux salafiste/takfiriste, contrairement à ce qu'il prétendait. Il stigmatisait les masses populaires de confession musulmane. Il étalait, sous des prétentions "de gauche" mais de manière chaque jour plus "décomplexée", tous les pires clichés racistes et toutes les conceptions les plus paternalistes de la petite bourgeoisie blanche occidentale. Il participait à la hiérarchie des "civilisations", pilier de l'ordre impérialiste mondial. Il ne le disait pas ouvertement mais il n'était sans doute pas loin de penser, comme Michel Houellebecq, que "l'islam est la religion la plus con du monde" (tout en feignant de s'en prendre à "tous les intégrismes"). Il participait à l'hystérie islamophobe comme grande mobilisation réactionnaire de notre époque, faisant le lit du fascisme. Tout ceci est bien exposé dans l'article suivant, publié sur le site Article 11 il y a un peu plus d'un an par un "ex" de l'équipe du journal : Charlie Hebdo, pas raciste ? Si vous le dites…

    Sa "subversivité" n'était en réalité rien d'autre que l'idéologie dominante dans toute sa "splendeur", version "de gauche" ; "pourfendant" tout ce qu'il est si facile de "pourfendre" devant l'"opinion" petite-bourgeoise intello des centres-villes : l'extrême-droite FN et compagnie (ou comment s'acheter une bonne conscience "antifasciste" à prix discount), les "affreux dictateurs" des cinq continents (enfin, surtout ceux déplaisant à l'Occident et dénoncés par tous les grands médias), les flics (mais enfin, on acceptait quand même volontiers leur protection !), les versions un peu trop ultra-libérales du capitalisme (à la Thatcher quoi), les "régionalistes" (= affirmateurs des Peuples niés par l'entité "France", avec une préférence pour les Corses "plastiqueurs-nés" 1-2-3), les conceptions sociétales archaïques du Vatican et puis bien sûr "l'horrible islamiiiiiisme" (et si le "débat" s'était focalisé ces dernières années sur cette question de l'islam, cela ne doit pas faire oublier non plus le sexisme crasse de beaucoup de caricatures ou encore le mépris bobo pour un prolétariat forcément "beauf", etc. etc.)... Bref, tout ce qui ne risquait surtout pas (contrairement à la première mouture des années 1970 et surtout à son prédécesseur Hara-Kiri) de positionner l'hebdomadaire de manière RÉELLEMENT ANTAGONIQUE dans la lutte de classes qui se livre actuellement en Hexagone, vis-à-vis des VRAIS détenteurs du pouvoir politique, économique et social - à commencer par les détenteurs du Capital !

    Et NON, contrairement à ce que l'on peut entendre et lire ici ou là, attaquer ainsi l'islam ce n'était pas "pareil que de se foutre des catholiques" (ce que "Charlie faisait aussi") : les musulmans sont en Occident (pour la grande majorité) des colonisé-e-s intérieur-e-s soumis-es à toutes les discriminations racistes et les ségrégations sociales ; tandis que les pays musulmans sont en proie à beaucoup des pires conflits qui ravagent la planète dans le cadre de la "guerre impérialiste mondiale non-déclarée" (chose dont Charlie Hebdo riait à gorge déployée), avec des populations prises entre le marteau du fanatisme religieux armé et l'enclume des régimes "laïcs" (ou pas...) et/ou des bombardements "humanitaires" ou "antiterroristes" occidentaux (et de la stigmatisation de ces pays et de la culture arabo-musulmane qui les accompagne en Occident, la boucle étant ainsi bouclée). Rire de l'islam et des musulmans c'est donc rire d'une identité souffrante : c'est (en dernière analyse) les présenter comme des "moyenâgeux" à "civiliser", ce qui est précisément et historiquement au cœur de l'oppression colonialiste et impérialiste qu'ils ont subie et subissent encore de nos jours. C'est l'équivalent de "rire" des Juifs en relation avec la Shoah, les crimes du nazisme ou encore les préjugés antisémites du type "les Juifs aiment l'argent" (un peu ce que fait Dieudonné et qui lui a suffisamment été reproché... y compris par la rédaction de Charlie Hebdo, sans même rappeler l'affaire Siné), l'équivalent de "représenter Moïse avec une kippa et des franges rituelles sous la forme d'un usurier roublard" ou encore de "rire" des Noirs en relation avec l'esclavage et/ou le colonialisme et/ou les clichés qui les réduisent à des singes ou à de "grands enfants" (comme un certain Michel L.), et c'est (en réalité) la grande limite que l'on peut et doit fixer à la "dérision" : on ne "rit" pas de la souffrance (tueries, génocides, oppressions en tout genre) ou d'idées qui causent la souffrance (racisme, antisémitisme) des gens. Rire du catholicisme (ou du christianisme en général) en Occident, ce n'est pas se moquer d'une identité souffrante et seul le "libéralisme" petit-bourgeois occidental le plus pédantesque et décadent peut prétendre que "c'est du pareil au même" (et l'expérience, que ce soit avec Dieudonné ou avec Charlie Hebdo, montre que cette prétention à "pouvoir rire de tout" de manière soi-disant "apolitique" et "frappant tout le monde" n'est jamais partie que du mépris du peuple et n'a jamais abouti qu'à l'hostilité réactionnaire envers ces "communautés dont on ne peut pas rigoler... non mais franchement !").

    Quant au fait même que "les religions" prises en bloc (et de manière totalement idéaliste-élitiste, en mode "ramassis de cons gobant des fadaises d'il y a 2.000 ans") soient le principal problème quotidien des masses populaires et (donc) le principal ennemi à combattre dans nos pays occidentaux, et non l'exploitation capitaliste ou la domination impérialiste et son corollaire le racisme (au hasard...), conception voisine de celle (exprimée sur un ton plus sérieux) d'un Michel Onfray par exemple, nous nous sommes toujours permis d'avoir quelques doutes là-dessus et nous avons plutôt tendance à considérer que "bouffer du curé/rabbin/imam, c'est bien mais c'est surtout plus facile que de bouffer du bourgeois" (surtout quand on en est un !) - donc pas franchement "conception communiste du monde", donc pas franchement dans la JUSTE pensée, pour "libre" qu'elle soit...

    C'est bien pour tout cela que le "courage humoristique" de Charlie Hebdo ne "passait pas" dans les masses populaires progressistes (sans même parler des personnes de culture musulmane, premières concernées), y compris parmi les personnes les moins suspectes de complaisance envers l'islamisme radical, qui ne voyaient là que provocation gratuite et "huile sur le feu" irresponsable. Car si pour les fanatiques il est tout simplement interdit de dessiner ("représenter la Création" est un "blasphème", c'est "se mettre au niveau de Dieu"), il est clair que représenter le Prophète a fortiori sous des traits grotesques posait problème bien au-delà des cercles fondamentalistes : des millions de personnes se sentaient délibérément agressées dans leur notion du "sacré". En "guerre contre l'extrémisme religieux" (si nous les prenons deux minutes au mot), les journalistes de Charlie Hebdo ont en fait ignoré délibérément tous les principes élémentaires d'une guerre moderne : "être dans les masses populaires comme un poisson dans l'eau" et non coupé et méprisé d'elles (qui ne font là que rendre le mépris reçu...), "gagner les cœurs et les esprits", attaquer l'ennemi en position de force et en terrain favorable et non sur un terrain que l'on a SOI-MÊME transformé préalablement en champ de mines, etc. etc. Leur "combat" revenait en somme à s'avancer sur un terrain totalement découvert et entouré de batteries de mitrailleuses ennemies - des mitrailleuses qui ont fini par réellement parler et faucher 10 d'entre eux.

    Alors certes, ces dessinateurs ne méritaient sans doute  pas de mourir pour cela. L'émotion devant la disparition brutale de personnalités ultra-connues depuis près (ou plus) d'un demi-siècle, telles que Wolinski ou Cabu, est compréhensible et nous la comprenons - elle fait aussi partie de la réalité des masses populaires progressistes. Mais on nous permettra de ne pas "monter au créneau" pour leur "liberté d'expression assassinée" et de ne pas arborer le petit ruban ou sticker ou badge "Nous sommes tous Charlie Hebdo" déjà en train (sans doute) d'être fabriqué à la chaîne dans une quelconque usine. Et de dire que mourir pour des idées aussi pourries et inutiles (pour ne pas dire contraires) à l'émancipation humaine, eh bien c'est un peu comme mourir "la fleur au fusil" et l'"hymne national" aux lèvres dans les tranchées d'une guerre impérialistes : rien de glorieux, juste un immense gâchis. Juste ballot quoi !

    Quant aux tueurs, une fois abattus car c'est très certainement ce qui les attend, eh bien cela aura été "glorieux" un peu comme mourir sous l'uniforme SS en pensant lutter pour une "grande révolution européenne nationale-et-sociale qui allait changer la face du monde" (un peu comme un Breiz Atao par exemple... n'est-ce pas "cher" détracteur fasciste qui nous lit si consciencieusement ?).

    "Tout homme doit mourir un jour, mais toutes les morts n'ont pas la même signification. Un écrivain de la Chine ancienne, Sima Qian, disait : 'Certes tous les hommes sont mortels, mais certaines morts ont plus de poids que le mont Taishan, tandis que d'autres en ont moins qu'une plume'. Mourir pour les intérêts du Peuple a plus de poids que le mont Taishan, mais se dépenser au service des fascistes et mourir pour les exploiteurs et les oppresseurs a moins de poids qu'une plume." - Mao Zedong, Servir le Peuple, septembre 1944

    Lire aussi : Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer

    Et puis cette petite réflexion d'un camarade sur Facebook, qui résume finalement en une phrase tout ce que nous avons pu disserter au long des paragraphes plus haut : "Si demain Dieudonné se prend une rafale, j'irai pas dire "#JeSuisLaMainDor", j'irai pas dire non plus "il l'a bien cherché", j'irai pas me solidariser des sionistes extrémistes qui ont fait ça... Je dirai juste : ce qui devait arriver arriva..."


    ********************************************

    PS - Il y a une dernière chose que l'on pourrait nous rétorquer, c'est l'"angélisme" : "mais enfin c'est fou, vous êtes complètement inconscients, il y a des gens qui se baladent avec des armes automatiques et qui ont déclaré la guerre à notre société", ou alors "ça ne vous choque quand même pas un peu ce qu'il s'est passé ?"... Eh bien, rassurez-vous : si ce qui précède (être "conscient", être "choqué") est une manière (un peu piètre au demeurant...) de dire "avoir peur", OUI comme tout-e un-e chacun-e nous avons peur (sentiment humain qu'il serait ridicule de vouloir dissimuler), OUI la perspective qu'un prochain "carton" à l'arme de guerre se déroule à l'aveugle en pleine rue au moment où nous passons par là nous a effleuré l'esprit... Mais nous n'avons pas "peur" QUE des "z'islamistes" et pas que depuis hier ou depuis quelques semaines. Nous avons commencé l'année 2015 en disant que "la relative insouciance du début du siècle est désormais loin derrière nous, la seconde moitié des années 2010 qui commence annonce des temps difficiles mais aussi décisifs" ; nous sommes conscients depuis des années que nous allons chaque jour un peu plus vers une société qui se désintègre et plonge dans la nuit noire de la Réaction sous l'effet de la crise générale du capitalisme ; que nous vivons (bien malgré nous !) dans un pays en guerre sur une planète en guerre mondiale non-déclarée (guerre de repartage du monde qui est la norme depuis plus d'un siècle, la paix étant l'exception)... La "menace" pour nous ne se résume pas (malheureusement) à quelques barbus armés de kalachnikovs, elle s'appelle aussi fascisme, État policier etc. etc. ; et encore, dans notre Hexagone occidental, comparé à certains pays nous ne sommes pas les plus à plaindre. Nous sommes des militants politiques de la révolution, nous voulons libérer l'humanité de ses oppresseurs et rien que cela implique (sans même avoir le dire, comme l'air que l'on respire) de craindre pour soi et pour ses camarades à chaque instant. C'est sans doute, à vrai dire, ce que n'avaient justement pas compris les malheureux de Charlie Hebdo : le monde du 21e siècle dans lequel nous vivons N'EST PAS UNE BLAGUE !

     


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