• Analyse et rétrospective historique du FASCISME ANTI-POLITIQUE - 4e partie et conclusions


    (Introduction, première partie et plan général)

    La mise à mort de l'internationalisme prolétarien : humanitarisme, ONG, altermondialisme, "commerce équitable" etc.

    Alors certes il faut le dire : la gauche marxiste occidentale, et même dans une large mesure russe (il suffit de lire ces propos de Zinoviev, pourtant souvent cités en exemple... pour l'évolution positive qu'ils représentaient à l'époque : marxists.org zinoviev 1920), a TOUJOURS été blanche : paternaliste, civilisatrice... Ben oui, forcément, en Occident et en Russie c'est ce que les gens étaient, construits idéologiquement ainsi à travers des siècles de colonisation. Mais au fond... quelle importance cela avait-il alors que l'un après l'autre, après la déjà très périphérique Russie, et hormis l'Europe de l'Est sur les ruines de la défaite du nazisme, tous les pays à mener effectivement une révolution et à accéder au socialisme (ou à la démocratie populaire) s'avéraient être "du Tiers Monde", coloniaux ou semi-coloniaux, parce que c'est comme ça que ça marche (tel est le sens de déploiement de la révolution mondiale) ? Et sous la pression de cela (puisque ce n'est pas une question de bonne volonté "déconstruite"...), la tendance des choses était à l'évolution dans le bon sens : des Boudarel, des Iveton et des Maillot, des "porteurs de valises", des Barbara Kistler...

    Il y avait un internationalisme révolutionnaire prolétarien, consistant en des choses très basiques et simples : soutien aux pays socialistes (à condition bien sûr qu'ils le soient vraiment, aujourd'hui il n'y en a plus) ; soutien aux mouvements révolutionnaires visant à rendre leurs pays respectifs socialistes ; soutien aux peuples opprimés par l'impérialisme, colonisés etc. ; et éventuellement soutien à des gouvernements ou des mouvements de résistance, non-socialistes, en fonction de ce qu'ils font et servent en faisant ; contexte, rapport de force, affaiblissement des positions de l'impérialisme, service rendu (même inconsciemment) à la cause révolutionnaire des peuples.

    Sur les principes historiques de cet internationalisme, nous pouvons vous inviter à lire les quelques textes suivants :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/une-mise-au-point-necessaire-sur-nos-positions-internationalistes-et-a-a114102952

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/reflexions-sur-la-question-nationale-et-coloniale-site-mlm-neerlandais-a115092088

    http://anti-imperialiste.over-blog.org/article-a-propos-du-mouvement-de-solidarite-avec-la-palestine-et-du-hamas-124448377.html

    En face, il y avait l'impérialisme. Qui, jusqu'au milieu du 20e siècle, étendait puis maintenait ses Empires coloniaux au nom de la "civilisation", de l'infériorité "scientifiquement" théorisée des peuples soumis ; puis à partir de la Seconde Guerre mondiale, au nom de la lutte contre le communisme et tous ceux suspectés de la moindre sympathie envers lui, soit à coups d'interventions militaires directes, soit à coups de dictatures militaires "indigènes" sanglantes.

    Mais aujourd'hui, dans le dispositif contre-révolutionnaire total de la "Fin de l'Histoire", les choses ont changé... et c'est presque comme si l'impérialisme et la "gauche", censée le combattre mais faisant en réalité totalement partie du dispositif, avaient convergé et presque fusionné dans la même approche "rénovée", sur la base de l'hégémonie moraliste que nous avons vue.

    Avoir évoqué précédemment les "Nouveaux Philosophes" rejoint évidemment notre propos ici, puisqu'il va être question de quelque chose dont ceux-ci, en particulier BHL, se sont faits les champions de la propagande médiatique : l'intervention impérialiste humanitaire.

    Le sujet est suffisamment connu pour ne pas s'étendre dessus outre mesure. Concrètement : on n'envoie plus la Coloniale pour "civiliser les races inférieures" et "faire fleurir" les "tas de cendres" sur lesquels elles ont le toupet d'être assises, comme du temps de Jules Ferry ; ni pour combattre la "subversion communiste" comme durant la Guerre froide ; mais prétendument pour "sauver" ces braves peuples des griffes de "méchants", Chuck Norris étant trop occupé par la sécession du Texas pour s'en charger tout seul. Tous les régimes politiques du "Tiers Monde", semi-coloniaux semi-féodaux selon la terminologie scientifique qui est la nôtre, et dans une certaine mesure ceux d'Europe orientale sont quelque part "fascistes", despotiques et corrompus, pas la démocratie sociale scandinave quoi. Mais "subitement", l'un de ces dirigeants parmi 150 autres va être propulsé "nouveau Hitler", arbre cachant la forêt de tout le reste, pour justifier contre le pays une intervention militaire directe ou (ce qui revient au même, ou pire) une campagne de déstabilisation par de "vaillants défenseurs de la liberté" qui débouchera le plus souvent sur une guerre civile. En général, lorsque l'on ouvrira un peu les "dossiers" après coup, on se rendra compte qu'il était en fait "gênant", indocile ou ingrat vis-à-vis de l'impérialisme, ou lié à une puissance rivale de l'Occident... Et dans le pays, en attendant, le massacre et le chaos sont là.

    Mais ce n'est pas tout. Le colonialisme d'antan pouvait être résumé par la formule "le sabre (la force militaire) et le goupillon (l'évangélisation, les missions religieuses)" : là, nous venons de voir le sabre. Où est alors le goupillon ?

    Eh bien ce goupillon, puisque les interventions militaires, les politiques de la canonnière, sont désormais humanitaires, cela va être pareillement l'HUMANITARISME ; la mobilisation dans une approche purement humanitaire, "bons sentiments", de la résolution des conflits et autres problématiques (faim, pauvreté) issues de la domination impérialiste (semi-colonialisme) ou alors de la semi-féodalité (toujours, aujourd'hui, surdéterminée par l'impérialisme) des pays concernés.

    Tout ceci rejoint finalement la question superstructure-infrastructure que nous avons vue en première partie, débouchant sur le moralisme que nous avons vu en deuxième : on va s'attaquer à ce qui est finalement un phénomène superstructurel (dictateur sanglant, allez, même en imaginant que ce ne soit pas uniquement parce qu'il est anti-occidental ; islamisme "fasciste" égorgeur, massacre d'une minorité, situation de famine etc.), et considérer qu'il suffit de le remplacer par (ce qu'on considère comme) "la démocratiiiie" (plus ou moins radicale, supposément très radicale en Syrie du Nord) ; mais on ne va en aucun cas questionner, et encore moins s'attaquer à l'INFRASTRUCTURE semi-coloniale et semi-féodale qui est à la racine du problème, ce que seule une véritable Guerre populaire nationale-démocratique peut faire. Le simple fait que 95% des "haines ethniques" support de massacres et dictatures reposent sur une question agraire-foncière, par exemple...

    Ce n'est pas par "anti-impérialisme", puisqu'il soutenait par ailleurs Israël, que Foucault a pris parti pour la Révolution iranienne en 1979 ; mais uniquement parce que la superstructure consistant en l'autocratie du Shah ne correspondait plus à sa vision morale de l'acceptable "démocratique" (d'ailleurs l'Occident tout entier pensait un peu la même chose, c'est bien pour cela qu'il est tombé...) ; et ce sans bien sûr questionner le moins du monde l'infrastructure semi-coloniale semi-féodale du pays... ni l'éventualité qu'elle reste pratiquement inchangée sous la simple mutation de la superstructure en République islamique. D'ailleurs BHL (grand sioniste et anti-"islamiste" devant l'éternel) a, un peu de la même manière, soutenu la prise de pouvoir d'"islamistes" en Libye.

    Et Sartre, devant le despotisme corrompu des régimes de Saïgon et le génocide au napalm des forces US, soutenait la lutte des communistes vietnamiens ; mais ensuite, dès que ces derniers eurent pris le pouvoir et tentèrent, du moins, de mettre en place quelque chose qui ressemble à du socialisme, provoquant la fuite éperdue des partisans de la propriété privée et autres collabos du génocide impérialiste (boat people), il s'en alla pleurer la cause de ceux-ci devant Giscard, flanqué de Raymond Aron ; tout comme d'ailleurs... encore une fois Foucault, aux côtés de Kouchner (encore un !), qui dans cette interview de 1979 michel-foucault-1979 illustrait parfaitement ce raisonnement : "L’État ne doit pas exercer de droit inconditionnel de vie et de mort, tant sur son peuple que sur celui d’un autre pays. Refuser à l’État ce droit de vie et de mort revenait à s’opposer aux bombardements du Vietnam par les États-Unis et, de nos jours, cela revient à aider les réfugiés" – c'est toujours facile lorsque le propos commence par une exagération délirante : NON, l’État vietnamien n'exerçait pas un "droit de vie et de mort sur son peuple" (déformation grossière des faits et pathos moraliste) ; il réprimait des contre-révolutionnaires et éventuellement aussi, vainqueur donc "bête noire" de l'Occident, ravagé par la guerre et coupé de l'URSS par la Chine devenue son ennemie, il avait des difficultés économiques qui étaient aussi la cause de beaucoup de départs ; à la rigueur pouvait-on dire que sa conception révisionniste du "socialisme" (7 ans plus tard il assumerait totalement la voie capitaliste dans la foulée de Gorbatchev, avec le Đổi mới) était aussi une cause de ces problèmes, dans une vraie critique communiste de la chose... mais parler d'un "droit de vie et de mort" dans une veine "le Pouvoir c'est mal" totalement "anarcho"-ultra-démocrate et finalement libérale, et mettre cela sur le même plan que les massacres effroyables de la guerre contre-révolutionnaire yankee, c'est d'un n'importe quoi délirant qui illustre à lui seul tout ce que nous sommes en train de voir ici, préfigurant Bookchin et sa "conflictualité arabe" co-responsable de la tragédie palestinienne (cf. plus loin). Ceci le place en fait, clairement et totalement, au rang des pères fondateurs de l'actuelle logique "l'autodéfense oui, le POUVOIR non" (en somme, et en jargon maoïste : "vive l'éternelle défensive stratégique"...) qui est celle de toute l'aile "radicale" de ce nouvel "internationalisme" en carton et que l'on retrouve (nous y reviendrons) dans l'engouement pour les zapatistes du Chiapas (EZLN) hier comme dans celui pour Rojava aujourd'hui. 

    Mais c'est à partir des années 1980 (presque en parallèle avec l'antiracisme moral SOS, ou encore l'anti... "classisme" moral des Restos du Cœur) que les choses ont connu un développement spectaculaire-médiatique considérable avec les mobilisations contre la faim, le célèbre We are the World et ses séquelles francophones (l'Éthiopie de Renaud, Balavoine et sa tentative d'humanitarisation... du Paris-Dakar, "safari" néocolonial par excellence), la vogue de l'écologie et des peuples indigènes "premiers" etc. : on ne va plus "civiliser" (sous la forme de l'Évangile ou autre) des "inférieurs", mais care (prendre soin) de populations "malheureuses" dans une espèce de résurrection du rousseauiste "bon sauvage" (qui ne "fait pas de politique", c'est bien connu)... mais en réalité, TOUJOURS dans une optique aussi occidentalo-centrée et paternaliste, et le plus souvent... en totale conformité avec les intérêts de l'impérialisme en arrière-plan.

    La question (centrale) de la domination économique de l'impérialisme va être "résolue", elle aussi, toujours dans cette même vision morale que nous n'avons cessé de voir, par les "bons sentiments" (la bonne volonté "déconstruite", quelque part), avec pour exemple emblématique le commerce dit "équitable" (en général mâtiné de préoccupations "durables", bio, écologiques). Sauf que l'on se rend compte au bout de quelques années que ces productions "équitables" et bio... ruinent tout autant les pays producteurs que les productions "traditionnelles" destinées aux monopoles impérialistes, dont nous n'avons en fait là qu'une version "progressiste" et bien-pensante : quinoa-laliment-chouchou-hipsters-a-ruine-boliviens

    Tout ce mouvement idéologique colossal a culminé, en visibilité du moins (la non-visibilité pouvant venir, dans la vie, du fait que quelque chose est... partout, comme l'air, et comme l'est peut-être cette idéologie à présent), dans le mouvement "altermondialiste" des années 1995-2005 qu'il noyautait sous ses prétentions (encore une millième fois...) "radicales" et "contestataires" ; non sans critiques de la part des éléments plus "idéologiques", marxistes, libertaires ou autonomes qui y participaient aussi, mais sans que ceux-ci (encore une fois aussi...) ne se soient jamais réellement dégagés de son influence.

    Dans le "meilleur" des cas, ces ONG (nouveau mot-clé de la nouvelle époque) ont pu éventuellement se lier avec des gouvernements "de gauche" sud-américains, non pas "anti-impérialistes" (liés à la Russie et à la Chine, voire à l'Europe) mais battant en brèche l'impérialisme US hégémonique sur le continent  retour-situation-amerique-du-sud discussion-gauche-en-amerique-latine etats-bolivariens-notre-position ; mais s'inscrivant néanmoins,  eux aussi, dans le reflux général de la lutte révolutionnaire là-bas et, dans un sens, tournés contre celle-ci [lire par exemple ici le militant aymara Felipe Quispe au sujet du gouvernement Morales en Bolivie : felipe-quispe-le-dernier-mallku ; et encore faut-il préciser que le mouvement de Quispe lui-même peut être admiré par des "radicaux" d'esprit - finalement - ONGiste comme une sorte de "zapatisme (nous en parlerons plus bas) des Andes" - finalement - sympathique, contrairement aux "tarés staliniens fanatiques génocidaires" du "Sentier Lumineux"].

    On peut trouver cet "esprit ONG"... et sa mise en œuvre opérationnelle contre-révolutionnaire concrète, bien décrits ici :

    "Les ONG sont les Las Casas de notre époque.

    Les documents de 1990 de VP (intéressants du point de vue historique) soulignent l'implication de la social-démocratie (y compris "radicale") contre la Guerre populaire du Pérou via les ONG... http://ocml-vp.org/article1827.html

    Et ça ne me surprend pas vraiment. La fin des années 80 est en effet marquée par l'Amazonie-mania, avec Chico Mendes, Raoni, Sting et compagnie, Jéromine Pasteur, Cousteau qui va faire le pitre avec sa capote rouge sur sa tête de gland, Hulot (autre gland) sur son ULM aux frais de Rhône Poulenc (un des pires pollueurs de la planète LOL - "séquence... émotion !")... ET une mutation très importante de l'impérialisme qui est la fin du kaki des militaires exterminateurs, des soutanes des missionnaires et de l'odeur du napalm au petit matin, et le débarquement massif des ONG de bobos écolo-libéraux-libertaires, accompagnant éventuellement les "révolutions colorées" ou même parfois les tapis de bombes mais cette fois au nom de "nobles causes" (droits de l'homme, lutte contre la drogue, anti-"islamofascisme" etc.) ; ou parfois (pour les plus "à gauche") des processus réformistes y compris intéressants comme dans les pays de l'ALBA ; mais dans tous les cas, le containment de la lutte révolutionnaire authentique.

    Avec le problème suivant que, entre l'indigène comme objet à éradiquer pour faire place à la Marche du Progrès et de la Civilisation, et l'indigène comme objet sacralisé en mode bon sauvage, il y a un point commun essentiel qui est que l'indigène est toujours un objet (d'étude et de prise de position), et non un SUJET de son propre devenir historique.

    Et c'est vrai, ça m'a traversé l'esprit du coup, que ce remplacement des vieilles recettes par les ONG et le nouvel universalisme droit-de-l'hommiste - écolo - world music - bonsauvagiste a largement pu participer de cette hégémonie actuelle de l'anticommunisme "de gauche" qui, insignifiant et à la remorque de la droite à la grande époque de la Guerre froide, est désormais devenu la vraie Grande Muraille de Chine contre-révolutionnaire contemporaine.

    Et dans le cas particulier de l'Amérique latine, de ce discours aujourd'hui dominant qui fait des guérillas révolutionnaires (pas seulement le PCP) le "deuxième démon" face aux gouvernements établis de la classe possédante (aujourd'hui civils, en principe...), pour ce qui est notamment de piétiner Mère Nature et de faire la misère aux bons sauvages sacralisés – à l'exception de quelques trucs comme l'EZLN qui ont su garder un visage "sympathique"... synonyme de renoncement complet à la Question du Pouvoir.

    Exemple : il est malheureusement fort possible que 6.000 Ashaninkas, soit 10% de leur population, aient perdu la vie lors du conflit péruvien. Ce qui est déjà infiniment moins crédible, c'est d'attribuer la totalité de ces pertes au PCP (simple déduction logique de la puissance de feu respective de celui-ci et de l'armée régulière, dans la zone de guerre qu'était devenu l'endroit).

    Et surtout, ce qui est complètement passé à la trappe c'est que pendant que les ONG de bobos bonsauvagistes nous parlaient de ça (et déversaient leur propagande anticommuniste), le régime du nazillon Fujimori levait (en 1995) la sanctuarisation constitutionnelle de leurs territoires pour ouvrir la voie aux projets extractifs, déforestation, agriculture extensive et compagnie.

    Ce qui à pas si long terme (d'ici le milieu de ce siècle peut-être), signifie beaucoup plus sûrement la disparition totale de ce peuple indigène que n'importe quel conflit armé (soit ils se feront flinguer pour avoir résisté, soit ils crèveront de faim ou de maladies, alcoolisme, drogue etc., soit ils se dissoudront en tant que peuple dans les taudis des villes-champignons locales ou de Lima, les bordels et compagnie). Mais ça les ONGistes bobos ne vous le diront pas, ils s'en branlent pourvu qu'ils vous parlent des z'horribles communistes massacreurs de gentils z'indiens...

    Aujourd'hui, c'est fou les réticences qu'on rencontre à gauche (même radicale) sur la question du Pérou, très particulièrement du Pérou (les guérillas colombiennes peuvent encore être soutenues par la base populaire PCF/FI qui existe encore ici et là, et quelques trotskystes...), et je me suis donc fait cette réflexion de la corrélation avec l'ère des ONG.

    On peut pratiquement parler d'exact opposé avec l'engouement de ces dernières années pour les Kurdes... mais c'est sûr que quand la cause défendue a exactement le même ennemi que l'impérialisme de l'OTAN, forcément ça aide."

    [Lire aussi : http://ekladata.com/L-antangonisme-PCP-vs-ONG-et-Gauche-Unie-au-Perou.pdf]

    On ne saurait mieux dire les choses. L'on retrouve cette conception mêlant "bonsauvagisme" et contre-révolution jusqu'au cinéma, comme récemment avec le Wakanda du film Black Panther : un royaume africain protégé par des pouvoirs surnaturels, permettant d'exalter la fierté noire qui après tout, comme tout dans le capitalisme en phase terminale, est... un marché ; mais dans lequel les "méchants" sont... les anti-impérialistes, les "fanatiques" qui voudraient utiliser ces super-pouvoirs pour libérer l'Afrique et les Africains à travers le monde. CQFD (une bonne critique de cela ici : jai-un-probleme-avec-black-panther, ou encore Black-panther.jpg).

    Et de fait (c'est important à souligner), toutes ces ONG dont les exemples emblématiques ("généraux", non-spécialisés) sont Amnesty International, Human Right Watch, Open Society etc. ne sont pas strictement des "officines de la CIA" (bien que la NED, versant "humanitaire" et "démocratique"-"progressiste" de l'appareil d'État impérialiste US, se profile plus que régulièrement en arrière-plan), ou "du sionisme" sur la base de la judéité de George Soros (qui en finance un grand nombre). Amnesty a été fondée par un républicain irlandais de centre-gauche, Seán MacBride ; et Soros est un bourgeois "démocrate radical" souvent violemment attaqué par les ultras (du moins) israéliens (bon après, derrière ce côté "démocrate" il a tout de même en 1973 trempé dans les coulisses du coup d’État de Pinochet au Chili, en spéculant sur le cuivre première ressource du pays pour provoquer une grave crise économique...).

    [Concrètement : Soros a une fonction sur la planète et cette fonction n'est pas de soutenir des pouvoirs établis, ouvertement réactionnaires qui répriment le peuple, sauf peut-être quand il préparé le terrain à Pinochet au Chili en spéculant sur le cuivre ; mais de soudoyer et de là dévoyer, parasiter l'émancipation. Soros s'adresse à des gens qui gueulent et qui généralement ont des raisons légitimes de le faire, pour les ramener au service de l'ordre impérialiste.]

    Simplement, elles sont porteuses d'une conception du monde humaniste petite-bourgeoise socedem ou chrétienne qui ne comprend pas que "la violence" (qu'elles dénoncent) a un CONTENU de classe et au regard du Sens de l'Histoire. Mais ce faisant, elles participent bel et bien à l'"ONGisation" de la conception du monde de la "gauche" y compris radicale ; et l'impérialisme s'accommode parfaitement de ce brouillage des cartes et sait le mettre à son service. Leur influence s'étend TRÈS loin en direction de la "radicalité" militante, jusqu'à des personnes ou des groupes qui pourraient formellement les critiquer (comme par exemple les rojavistes, qui sont de fait d'ores et déjà engagés dans l'association avec une "révolution colorée" en Turquie : turquie-kurdistan-elections-anticipees voila-ca-y-est erdogan-fasciste).

    Tout ceci est à mettre en parallèle avec ce que nous avons vu en première partie : la présentation de la défaite du mouvement communiste, dans les années 1980-90, non comme une victoire arrogante des forces et des idéologies de droite, mais comme une soi-disant défaite de toutes les idéologies révolutionnaires comme réactionnaires ; ceci se traduisant, sur le terrain des luttes anti-impérialistes du "Tiers Monde", par l'"invitation" des forces révolutionnaires étrillées à la table de "processus de paix" en vue de leur intégration dans le "système" et le consensus de la "Fin de l'Histoire". Certaines, devenues social-démocrates, finiront même par accéder pour un temps au pouvoir, comme le FMLN salvadorien (on pourrait aussi citer l'exemple le plus évident : l'ANC en Afrique du Sud, chargé depuis 1994 d'être la "façade" politique du pays tandis que les colons blancs conservent le pouvoir économique). Dans certains cas comme la Colombie, certes, l'obstruction des forces de droite (liées à la propriété foncière, essentiellement) a pu rendre le "processus" plus compliqué.

    Ainsi les choses ont-elles été "réglées", avec en toile de fond ce nouvel "internationalisme" humanitaire et moral faisant de la "démocratie" et des bons sentiments sa ligne directrice.

    Au bout de ce sabre, donc, et de ce goupillon l'un et l'autre "humanitaires" et dégoulinants de bons sentiments, se trouve encore un dernier phénomène apparu dans les années 1990 : la justice pénale internationale, d'abord avec des tribunaux particuliers pour des "dossiers" bien précis (Yougoslavie, Rwanda, Libéria et Sierra-Leone), puis avec la Cour pénale internationale, inaugurée en 2002 et surnommée depuis le "tribunal pour dirigeants africains en disgrâce"... Des juridictions chargées de punir les génocides et autres crimes contre l'humanité, c'est-à-dire, dans la terminologie qui s'est développée à partir de 1945, le nom donné à la mort de beaucoup de gens dont les responsables ne sont pas dans les bonnes grâces de la "communauté internationale" ou d'une majorité de celle-ci ; ou dit plus simplement encore, les tribunaux devant lesquels atterrissent les "tyrans", les dirigeants indociles ou gênants, cibles des "opérations de police" impérialistes. Avec l'émergence d'un dernier et ultime problème qui est que les procès judiciaires, en principe, sont faits pour que les gens parlent... et ça, ça peut se révéler "problématique" ; si bien que de plus en plus de ces inculpés ont tendance à mourir "subitement" et fort étrangement avant que lesdits procès ne se tiennent.

    Ne parlons même pas, au-delà de ces "Satans ordinaires", des "Satans suprêmes" "islamistes", qui loin de tant de formalisme terminent purement et simplement à Guantanamo ou autres prisons secrètes de la CIA (bon, paraît-il que ça n'existe plus, mais des trucs dans le même style...), ou dans des centres de torture et de liquidation "sous-traitée" aux régimes arabes réactionnaires (la Syrie "anti-impérialiste" était l'une de ces destinations avant la guerre civile...), et maintenant pourquoi pas devant la justice de Rojava "super démocratique super progressiste t'as vu" moi-ce-que-je-vois ; dans le "meilleur" des cas devant la justice ordinaire des pays occidentaux... mais avec là encore toujours le même "souci" : les procès sont faits pour que les accusés parlent, et ceux-là, d'accusés, pourraient être amenés à raconter des choses peu reluisantes ; ou pourquoi pas, à s'en servir de tribune pour faire le procès de ce qui les a conduits à se "radicaliser" (comme on dit) ; et cela, les oreilles "démocratiques" occidentales ne sauraient le souffrir ; si bien que l'on a tendance à observer, au regard du nombre d'attentats sur le sol occidental ces dernières années, une forme de rareté des auteurs conduits devant les tribunaux et non simplement abattus après leurs actes ; et de même sur le front proche-oriental, où les consignes d'extermination pure et simple peuvent émaner aussi bien des états-majors bourgeois tant-mieux-si-les-jihadistes-sont-tues-dit-la-ministre-des-armees... que du vieux routard "internationaliste" Gérard Chaliand, qui a trouvé dans la cause kurde son espèce de baroud d'honneur ("ils veulent la mort, donnons-leur ce qu'ils veulent" ; et dans la foulée il nous fait même une petite crise de "on ne peut plus rien dire" presque finkielkrautienne, LOL !).

    Évidemment, pour des types (des "monstres") pareils, qui va se soucier humanitairement et "progressistement" du moindre respect du droit bourgeois le plus élémentaire ? Personne...

    En dehors (cela va de soi) des puissances impérialistes occidentales elles-mêmes, ou encore russe et chinoise, un État auteur d'innombrables crimes et violations du "droit international" qui ne se retrouvera jamais devant la CPI (il n'a de toute façon pas voté sa reconnaissance... condition pour pouvoir comparaître devant !), c'est bien sûr l'État colonial sioniste d'Israël. Nous avions promis précédemment d'y revenir ; allons-y donc.

    Nous avons donc un État qui est en quelque sorte une colonie collective des impérialismes occidentaux, peuplé de colons juifs amenés là du monde entier et qui ont... littéralement expulsé le peuple qui y vivait, le Peuple palestinien, de sa terre ; soumettant ceux qui restent à un régime d'apartheid, des vexations et des violences meurtrières permanentes afin de combattre leur résistance certes, mais aussi et surtout de les pousser petit à petit à partir à leur tour.

    Et cet État, ce régime ne s'est pourtant, bien que forcé "vite fait" dans les années 1990 à "tendre la main" et faire quelques maigres concessions au Peuple spolié, jamais vu condamner par l'impérialisme de la "Fin de l'Histoire" aux poubelles de celle-ci, à disparaître comme l'apartheid sud-africain ou les juntes militaires sud-américaines ; et surtout, plus important encore au regard de toute notre démonstration ici, est et demeure un sujet militant "compliqué" aux yeux de la gauche même la plus "radicale" qui soit ; un dossier "indémerdable", dans lequel il faudrait perpétuellement faire "très attention", en particulier à "l'antisémitisme" bien sûr mais aussi au "soutien à des forces obscurantistes", et ce dans le "meilleur" des cas, c'est-à-dire quand le simple fait de militer sur ce "dossier" n'est pas en soi et d'entrée de jeu de l'"islamo-gauchisme antisémite".

    Il existe bien sûr des associations, des collectifs, des ONG (oui !) qui militent dessus... souvent timidement, presque en s'excusant de le faire ; mais de manière générale, les Palestiniens semblent désespérément exclus de la liste des "bons sauvages" du nouvel "internationalisme" humanitaire-moral ; sans même parler, bien sûr, de l'hypothèse d'aller prendre les armes à leurs côtés, comme au Rojava dont nous allons parler plus loin.

    C'est que contrairement au Parti national de l'apartheid sud-africain, issu d'un mouvement de saboteurs pro-nazis de l'effort de guerre de l'Empire britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, et à ce titre "toléré" par la suite, comme d'autres mouvements et régimes fascistes, dans le strict cadre de la Guerre froide ; le sionisme et l'État d'Israël trouvent leur origine... à "gauche", concrètement, dans toute la "gauche" anti-léniniste d'avant-guerre (à l'exception du Bund), "socialiste", "marxiste" et même "anarchiste". Une "gauche" anticommuniste... qui est devenue ce que nous avons vu tout au long de cette étude : une "aile" fondamentale du dispositif de contre-révolution préventive.

    Une question que nous avons pu, d'une certaine manière, aborder dans cet article : le-sionisme-fils-de-france (il y a, encore une fois dans la colonne de gauche, toute un compil' d'autres articles de 2014 sur le sujet, sinon ici sionisme-gaza-ete-2014) ; ou sur laquelle on peut encore une fois laisser la parole à Houria Bouteldja :

    "Je crois qu’après la Seconde Guerre mondiale et la succession de défaites françaises face à la révolution anticoloniale et progressivement et de manière accélérée dans les années 1980, l’État-nation a donné aux Juifs deux missions cardinales :
    – Devenir la bonne conscience blanche et faire de la Shoah une nouvelle « religion civile » en la dépouillant de toute historicité. La commémoration de la Shoah devient en quelque sorte un solde de tout compte. L’État paie sa dette aux Juifs et se rachète une probité morale
    [concrètement : par rapport à ses propres crimes coloniaux et impérialistes, et par rapport à son attitude face aux fascismes entre les deux guerres et sa propre collaboration sous l'Occupation]. (...)
    – Devenir les porte-paroles de l’Occident ou plus exactement ses goumiers notamment par le biais d’un autre État-nation colonial : Israël, qui, lui, a pour mission de garantir les intérêts occidentaux dans le monde [autrement dit : une "solution" à l'épineux "problème national" juif, né en même temps que les États-nations en Europe, qui a consisté après la défaite de la "solution" génocidaire hitlérienne à leur assigner un "double patriotisme", envers leur État-nation occidental de résidence ET envers la "colonie collective" occidentale au Proche-Orient qu'est Israël]."

    Il n'y a pas à chercher plus loin la raison pour laquelle la question du sionisme et de la Palestine est toujours soi-disant "complexe" et agit en révélateur dans la "gauche" hexagonale et occidentale même la plus "radicale", comme c'était déjà le cas dans les années 1960-70 avec Sartre ou Foucault.

    À côté de cela, il existe par ailleurs tout un ensemble de militantismes pour la Palestine que l'on peut qualifier de "problématiques" : timoré (acceptant une solution à deux États, donc le fait colonial sioniste), paternaliste, sélectif ("choisissant" les forces de la résistance qui lui plaisent, alors qu'un Palestinien qui prie 5 fois par jour n'est pas moins opprimé qu'un Palestinien athée et marxiste, et n'a pas moins "raison de se révolter") ; ou encore revenant en dernière analyse aux positions du sionisme "très z'à gauche" dit binationaliste (concept bien expliqué dans la dernière partie de cet article) ; et enfin bien sûr, le plus tristement connu, antisémite et faisant d'Israël ce que d'autres font du nazisme et/ou des "affreux dictateurs" d'aujourd'hui, un arbre qui cache la forêt de tous les autres crimes impérialistes.

    Ou alors, affirmant un soutien de principe à la cause, parfois même sans "tri" entre ses forces militantes (l'on dira peut-être, alors, qu'on ne "discute pas les choix de lutte des opprimés"), mais en évitant au maximum d'aborder le sujet dans son expression publique (médias internet etc.), même lorsque c'est concrètement inévitable comme lors d'une grande offensive sioniste comme celle de l'été 2014 ; en vous expliquant en aparté que la situation est "indémerdable" ; et ce, pour parfois partir ensuite dans des tirades de "soutien privilégié" à tels ou telles ("les queers et féministes palestinien.ne.s" par exemple), voire, carrément, disserter au calme à ce sujet avec des sionards "de gauche" en train d'expliquer tranquillement qu'entre la "démocratie bourgeoise" israélienne et l'"obscurantisme" de la résistance leur choix est fait : ekladata.com-png...

    Alors pourtant que, selon nous, en dehors des Guerres populaires communistes proprement dites (dont là, seuls les initiés de chez initiés parlent, c'est clair…), la Palestine est probablement la PLUS IMPORTANTE de toutes les luttes qui se déroulent actuellement dans le monde ; la dernière, probablement, ligne de front DIRECTE entre le monde impérialiste et les peuples et nations opprimées le-probleme-avec-la-palestine. Mais une fois qu'on a dit cela, il est vrai que n'apparaît en fait que plus évidente la réponse à la question de "pourquoi" c'est si "compliqué"

    [Et face à cela, face au sionisme et aux autres formes d'intervention impérialiste dans la "Région intermédiaire" qui s'étend du Maghreb à l'Asie centrale, il y a la Nation arabe et les autres pays musulmans de ladite région (Iran, Turquie, Pakistan etc.) ; et à ce sujet nous ne pouvons que vous inviter à lire ce brillant texte (traduit) du palestinien Joseph Massad, magistral dans son exposition au grand jour du gigantesque dispositif "libéral"-"progressiste", rejoint en masse depuis 1990 par toute une gauche "communiste" et "socialiste" en perdition, d'agents de la domination et des invasions impérialistes au sein même de ces pays (agents responsables, de la sorte... de plusieurs millions de victimes, soit infiniment plus que les affreux "régimes tyranniques" et les z'horribles z'"islamiiiiistes" réunis) : hypotheses.org.

    Comme nous avons pu l'écrire par le passé sur ce site, "L'enseignement (de Gonzalo est) aussi que dans les pays semi-coloniaux semi-féodaux, "droite" et "gauche" ne veulent au fond rien dire et qu'il faut combattre dans le mouvement communiste l'opportunisme à ce sujet. (...) Cet enseignement est notamment FONDAMENTAL pour, loin de l'Amérique latine, analyser la situation dans les pays arabes et plus largement musulmans de la "Région intermédiaire" (de l'Afrique du Nord à l'Asie centrale en passant par le Proche et Moyen Orient) ; le capitalisme bureaucratique et même comprador (privé) y étant généralement, sauf dans la Péninsule arabique et le Golfe, foncièrement associé au "modernisme" et à la "sécularisation", à l'adoption des "valeurs" occidentales, donc "de gauche" dans une lecture ainsi simpliste ; tandis que la bourgeoisie nationale "conservatrice" vis-à-vis des valeurs de l'islam, voire "obscurantiste", y serait "naturellement" classifiée à "droite" : là encore, ce dont il faut se souvenir est en fait un principe de base du marxisme, à savoir que ce qui compte est L'ANALYSE DE CLASSE des phénomènes et des forces politiques et non des notions subjectives et idéalistes telles que "gauche" et "droite", "progressiste" ou "réactionnaire" etc. etc., sous peine de tomber dans l'opportunisme le plus total comme les innombrables "marxistes" ou "socialistes" égyptiens qui ont soutenu le coup d’État fasciste de Sissi en 2013."]

    Et tout ce que nous venons de voir, tout ce nouvel "internationalisme" humanitaire "progressiste" anti-politique, a finalement trouvé en quelque sorte son aboutissement dans une grande cause de ces dernières années ; une cause qui donne l'occasion, encore une fois, de montrer que ce n'est pas une question de "radicalité" puisqu'en l'occurrence des gens ont fait ce qui ne s'était plus fait depuis Barbara Kistler (précédée de peu des trotskystes de la LCR au Nicaragua) : prendre les armes ; mais qui représente aussi peut-être une occasion historique de démasquer enfin tout cela : il s'agit bien entendu de Rojava.

    Sur ce sujet, nous nous sommes déjà longuement exprimés et nous nous contenterons donc de vous inviter à parcourir notre recension d'articles sur ce thème : sur-la-question-de-rojava ; avec peut-être une importance particulière à accorder à celui-ci : la-question-de-rojava-est-devenue-un-enjeu-ideologique-international et puis à lire aussi absolument, l'excellent rojava-encore-un-article-interessant

    Pour faire court : on a un conflit en Syrie qui est en train de déboucher sur un plan de partage 2/3-1/3 entre l'axe Russie-Iran-régime et l'Occident ; et le tiers dévolu à l'Occident... est concrètement le territoire contrôlé au sol par les "Forces démocratiques syriennes" constituées autour des forces kurdes (YPG et YPJ), baptisé désormais "Fédération de Syrie du Nord" ; MAIS C'EST PAS GRAVE.

    Et ce "pas grave" est en train de devenir une ligne de démarcation fondamentale entre le mouvement communiste révolutionnaire et la "gauche radicale" prisonnière (quand elle n'est pas agente consciente) du dispositif de contre-révolution préventive ; pratiquement l'équivalent du clivage de la fin des années 1910 entre bolchévisme léniniste et menchévisme ou kautskysme, libération révolutionnaire des peuples et "droit des peuples" bourgeois "de gauche" etc.

    Sur le plan idéologique, nous avions encore dans les années 1990 une cause détestée ou au mieux "ignorée", hors des milieux anti-impérialistes marxistes-léninistes, lorsque l'idéologie qui "enrobait" ce qui était et demeure un nationalisme petit et moyen-bourgeois kurde était (précisément) un "marxisme-léninisme anti-impérialiste" plus ou moins lié à l'URSS et au régime syrien, tout ce camp anti-occidental de la Guerre froide au Proche et Moyen Orient ; puis ignorée, purement et simplement, sauf des "vétérans" de la période antérieure, entre l'arrestation d'Öcalan (1999) et le début du conflit syrien, et surtout le surgissement des "hydres" djihadistes dans celui-ci... et puis d'un coup, subitement, la voilà devenue la coqueluche de toute la "gauche radicale" occidentale. C'est qu'entre temps, pendant la période de captivité d'Öcalan, l'idéologie du Parti dirigeant de la lutte, le PKK, a profondément muté : aux orties le vieux "marxisme-léninisme" condamné par la "Fin de l'Histoire", voici le "confédéralisme démocratique" inspiré des théories d'un écolo-libertaire kibboutzophile US, Murray Bookchin.

    Sur ce point nous nous sommes déjà longuement exprimés (par exemple : sur-le-confederalisme-democratique-et-la-quest), et nous vous proposons donc plutôt le (selon nous) meilleur "résumé critique" qui existe à ce jour, celui de l'OCML-VP : ocml-vp.org/article1637.html

    Un élément fondamental dans cette idéologie, en lien avec la "mise à mort de l'internationalisme prolétarien" que nous étudions ici, c'est que l'impérialisme, finalement, "ce n'est pas très important" : "Il ne reconnaît, semble-t-il, aucun aspect positif aux mouvements de libération nationale des peuples (...) affirmant même que les nations ne sont que des constructions dans nos têtes qui n’existent pas objectivement. L’impérialisme est quasiment absent de sa grille de lecture. Il n’agirait qu’à la marge, de manière très secondaire. Il s’agit, là encore, d’un point de vue anarchiste dogmatique. Pour Öcalan, l’impérialisme n’est pas le principal problème des peuples de la région."

    L'impérialisme... fondamental dans la compréhension des conflits là-bas depuis plus d'un siècle ne serait donc qu'un facteur "secondaire" ; et le problème... finalement, ce seraient "les méchants", "l'oppression", intimement liée au nationalisme ("ce serait le développement de son sentiment national qui aurait affaibli et divisé le peuple arabe ; ce serait l’essor du nationalisme arménien qui, en provoquant en retour l’essor du nationalisme turc, serait in fine à l’origine du génocide" !!) ainsi qu'à la domination masculine. Quand les hommes (et les femmes) vivront d'amour, il n'y aura plus de misère, les soldats seront troubadours etc. etc. Un raisonnement dans la droite ligne de tout ce que nous venons de voir ; avec pour conséquence logique une "tendance à renvoyer dos à dos les uns et les autres" et à "confondre le nationalisme de la nation opprimée avec celui de la nation oppresseuse" (tendance également très présente dans la prose de Bookchin)... et donc, on l'a dit, l'admiration béate de toute la "gauche radicale" de contre-révolution préventive post-Guerre froide.

    Une grande cause "radicale", donc, de cette vision humanitaire et morale de l'internationalisme ; d'autant plus que l'ennemi est ici le Grand Satan "terroriste" et "islamo-fasciste" de tout le monde blanc occidental et donc par conséquent, l'objectif militaire est strictement le même que celui de l'impérialisme, occidental comme russe d'ailleurs.

    Parmi les références idéologiques d'Öcalan (et de Bookchin), il y en a une assez ouvertement revendiquée qui fait le lien avec tout ce qui a été vu précédemment : les zapatistes du Chiapas (EZLN), bien connus de celles et ceux qui ont frayé avec l'altermondialisme et écouté Manu Chao à la fin du siècle dernier.

    L'article de VP cité plus haut en parle, et expose le problème d'une manière suffisamment claire pour que nous nous contentions encore une fois de la reprendre :

    "Quelle est la réalité du zapatisme ? En fait, l’État mexicain tolère ces territoires autonomes dans la mesure où, aujourd’hui, ils ne sont pas une menace contre l’ordre établi. Sous prétexte de laisser faire l’auto-organisation du peuple, qu’il n’est pas possible de faire la révolution à la place des autres (ce qui est juste dans l’absolu), les zapatistes se désintéressent de la construction d’un mouvement révolutionnaire dans l’ensemble du Mexique, alors même que le peuple y traverse aujourd’hui une période terrible. L’EZLN reste dans ses montagnes, maintenant sa force armée uniquement comme structure d’autodéfense face aux agressions de la police et de l’armée mexicaine. Les zapatistes ne veulent pas renverser l’État mexicain, et c’est pour cela que celui-ci les laisse tranquilles. La « coexistence pacifique » avec les classes dominantes est effectivement possible, mais uniquement si on a renoncé à les abattre." [Lire également ici zapatisme.pdf avec la critique, très intéressante elle aussi, des maoïstes canadiens du PCR] 

    Alors certes, les zapatistes n'ont pas fait de leurs caracoles (communautés) des bases militaires impérialistes. Et certes, qui a lu Mariátegui sait que la question indigène dans les Amériques est foncièrement et en dernière analyse une question de la terre ; que cette question n'a évidemment pas disparu au Mexique et donc que les communautés, zapatistes ou autres, sont toujours "en lutte", parfois jusqu'à l'accrochage armé. Mais il n'y en a pas moins là, fondamentalement, le "chaînon manquant" entre Rojava et cet "esprit ONG" fut-il "radical" qui a remplacé l'internationalisme révolutionnaire ; un "chaînon", apparu au milieu des années 1990, dont on peut dire concrètement qu'il est apparu totalement tourné contre la Guerre populaire au Pérou et toutes les guérillas marxistes du continent, alors défaites et, pour certaines, engagées dans des "processus de paix" liquidateurs.

    L'intérêt de cette cause "sacrée" de Rojava, pour notre démonstration, apparaît peut-être encore plus nettement si on la met en perspective avec un autre "dossier brûlant" de ces dernières années : celui de l'Ukraine et du Donbass (recension d'articles de l'époque ici : ukraine-donbass-2014-2015).

    Au Donbass (sous les assauts et les bombes de véritables admirateurs d'Hitler pilotés par l'impérialisme US, anglais, français, allemand etc.), il n'y avait, nous a-t-on suffisamment dit et redit, "que des fachos".

    Et il est vrai qu'il faut se rendre à l'évidence : au niveau franchouillard, dans le volontariat combattant, il n'y avait effectivement que cela ; et chez les porte-paroles de la solidarité, plus ou moins aussi ; ou en tout cas des poutinolâtres d'un très haut degré de confusionnisme. Pour trouver des gens se revendiquant un minimum du communisme et de l'antifascisme, il fallait éventuellement regarder du côté des volontaire espagnols ou italiens (et encore, non sans une bonne dose de confusionnisme également). S'agissant des forces locales, hormis Borotba et quelques éléments du vieux PC révisionniste... idem ; beaucoup plus, là encore, de soviéto-nostalgie que de réel esprit communiste. Et en arrière-plan, bien sûr, l'impérialisme russe défendant son pré carré.

    Et au Rojava, alors ? Eh bien, à en croire les témoignages directs de volontaires eux-mêmes, le volontariat international regorge finalement bien plus de purs droitards ou fachos que de révolutionnaires ou d'antifascistes. D'autres parleront d'une minorité, et de "beaucoup d'anciens militaires, sans plus"... mais comment peut-on donc être un ancien militaire de troupes de choc d'une armée impérialiste, "sans plus" ?? En arrière-plan... l'impérialisme occidental (et russe, via le régime qui "soutient sans soutenir"). Et au niveau des porte-paroles, il faut se payer (partagées tranquilou par toute la "gauche radicale") des tribunes comme celle de l'infâme Céline Pina (du Printemps républicain) dans le Figaro entre-l-islamiste-erdogan-et-les-kurdes-d-afrin-la-france-doit-choisir, tandis que l'islamophobie la plus crasse suinte toujours plus par tous les pores du discours d'un Lebrujah pour-le-coup-une-source-absolument-inattaquable-par-no ou d'un Perrot ("les armées de l'islaaaam" baaah oouuuuh !).

    Mais c'est pas grave... La cause est "progressiste" (conforme, contrairement au Donbass ou à la Palestine, aux canons gauchistes occidentaux du "progressisme"), tous ces gens sont "de gauche", et l'ennemi (djihadistes, Erdogan, ou Assad qui n'est d'ailleurs pas vraiment un "ennemi" mais cela, allez leur faire comprendre...) est la "barbarie" incarnée. Et surtout, n'allons pas oublier le plus important : on est du côté du manche, celui soutenu par l'impérialisme occidental. À la limite (indépassable de la mauvaise foi), on pourra s’amuser à dire que ces gens "ne représentent qu'eux-mêmes" ; le problème, malheureusement, c'est que l'on n'entend et ne lit qu'eux, y compris dans les partages des "radicaux" sur les réseaux sociaux ; et si l'on donne la parole à des "premiers concernés" par excellence, les cadres du PKK, il est difficile d'y voir autre chose qu'un étalage d'opportunisme le plus absolu sur le thème d'à quel impérialisme se lier plutôt qu'un autre : orientxxi.info/les-kurdes-pieges-par-l-escalade-militaire-en-syrie  (avec un passage magistral, rejoignant toutes nos analyses sur la situation dans la région, ici : "Par rapport à nos hésitations de fin 2017, l’axe de Washington paraît à présent le plus sûr pour les Kurdes. Certes, la Russie reste un partenaire potentiel, mais Poutine a plusieurs scénarios à sa disposition pour maintenir durablement sa présence au Proche-Orient. Les Kurdes ne sont pour lui qu’une carte à jouer parmi de nombreux autres. Alors que de leur côté, les Américains et le reste des Occidentaux ne pourront rester à terme en Syrie sans ménager et soutenir les forces kurdes. Et puis si l’Iran est bien la cible ultime de Trump, les Kurdes du PKK pourront être des alliés pour à la fois affaiblir Erdoğan en Turquie et fragiliser l’Iran par la guérilla du PJAK" !!!) ; quand ce ne sont pas carrément des déclarations ouvertement pro-sionistes et appelant à la police politique islamophobe en ce sens screenshot.png !).

    100% "progressisme", 0% politique... C'est ainsi qu'après des décennies de "ni-ni" comme position de principe hégémonique à l'extrême-gauche (hors les milieux marxistes-léninistes campistes), pour la première fois on prend position, et même dans plusieurs centaines de cas les ARMES pour un camp... qui se trouve être celui des plans impérialistes de l'Occident, contre des forces (concrètement, l'axe Erdogan-Golfe-"islamistes") qui "perturbent" ces plans et font obstacle sur le chemin de l'objectif, visé à la plus brève échéance possible, d'une nouvelle "guerre froide" claire et nette avec la Russie et l'Iran pour le contrôle de la région.

    "Erdogan bombarde Efrin, c'est l'humanité qu'on assassine"... "Assad massacre la Ghouta, l'OTAN a dévasté Raqqa, ah ben zut là ça marche pas !" ; LOL !

    À un moment donné, il faut dire stop ; et c'est ce que, après avoir nous-mêmes "marché" un temps dans la combine, devant la légitimité (d'abord) de l'autodéfense kurde à l'époque de Kobané et ce qui pouvait sembler (en apparence) "intéressant" dans l'expérience, nous avons commencé à faire l'an dernier.

    Voilà, nous pensons avoir fait le tour...

    [On pourrait encore parler, et puis après on arrête parce que ce sont probablement 10 à 12 000 points que nous avons oublié d'aborder dans cette étude et les rajouts n'en finiraient pas, de l'idéologie des "premiers concernés" centrale et fondamentale dans le néo-gauchisme postmo-moraliste que nous avons vu en parties 2 et 3 ; qui rejoint le "bonsauvagisme" humanitaire vu ci-dessus et... peut absolument tout justifier, y compris des interventions militaires "humanitaires"-massacres puisque dans les faits (pas dans le monde merveilleux du fertile cerveau des postmos...), il encore plus difficile à des gens directement concernés par une tragédie (un conflit notamment) de s'extraire de l'affect, du sentiment d'urgence etc. et d'avoir sur celle-ci une position politique scientifiquement juste ("objective") que ça ne l'est... à nous et à notre regard déformé par le "formatage" de notre position objective d'Occidentaux !

    On en a ici un exemple avec cette personne d'origine syrienne (de la mouvance Lundi.am), en faveur de la rébellion (dont nous avons dit dès le début soulevement-2011-syrie toute la légitimité mais aussi le risque, devenu par la suite tragique réalité, de récupération par les menées anti-Assad et anti-iraniennes de l'Occident, avant que ce dernier, devant tant d'"islamisme" incontrôlable, ne finisse par se rabattre sur la carte kurde...) : ekladata.com/5qS3xjpfehh5fVo9lex-2e4.jpg ; mais fondamentalement, l'on pourrait trouver dans le pays comme à l'étranger tout autant de Syrien-ne-s en faveur d'Assad et des interventions iranienne et russe, sur les mêmes bases affectives (souvent communautaires etc.) ; tandis que les Kurdes et la grande majorité des chrétiens du Nord sont évidemment pro-Rojava...

    En vérité, cette manipulation de la "voix" et de l'"opinion des premiers concernés" en faveur de l'interventionnisme impérialiste (quel qu'il soit et sous quelque déguisement que ce soit) aurait déjà pu nous frapper il y a quelques années en arrière... lorsqu'au Mali, la population agitait gaiement ses petits drapeaux tricolores mali serval.jpg pour saluer l'intervention impérialiste française "Serval" contre les "islamiiiiistes" intervention-mali – mais à cette époque, sur ce dossier, cet argument avait surtout été celui de la "gauche" bourgeoise autour du PS ; la "gauche radicale" étant globalement sur une position ni-"islamistes"-ni-intervention, et non dans le choix généralisé d'un camp que l'on observe sur la Syrie depuis 4 ou 5 ans.]

    Lire aussi : sur-la-question-de-l-imperialisme-progressiste

    [Bon après, si nous avons vu tout au long de ce chapitre essentiellement le cas d'un "progressisme au service de l'Empire" d'esprit plutôt social-démocrate ou gauchiste ultra-démocrate, postmodernoïde-intersec et connecté en dernière analyse avec le macronisme (ou l'obamisme) ; il convient tout de même aussi de rappeler l'existence assez "large" de tout un... pseudo "anti-impérialisme" impérialiste qui va systématiquement présenter toute déstabilisation, par un mécontentement populaire légitime, d'un régime dans lequel "une certaine idée de la France" a des intérêts, comme une pure (concrètement) "révolution de couleur CIA-NED-Soros".

    On peut en trouver une illustration particulièrement frappante ici par exemple : « Le Hirak en Algérie, entre spontanéité et manip par Dominique Delawarde - Institut Frantz Fanon.pdf » ; article trouvé sur le site d'un "Institut Frantz Fanon" qui semble manifestement avoir été victime d'un putsch interne et avoir bien mal tourné ; un article, donc, où l'on a l'impression d'entendre la rengaine tant de fois entendue dans les milieux militants, essentiellement du côté de ceux que d'aucuns qualifieraient de "stals purs et durs"... mais qui se trouve, pour le coup, avoir pour auteur un général en retraite de "l’état major interarmées de planification opérationnelle" de l'armée française, rien que ça (!), avec une "bonne tête" à être bien de droite ; rappelant à notre "bon souvenir" comment cet angle d'attaque intellectuelle contre les luttes des peuples va se connecter quant à lui au "social-bonapartisme" bourgeois de type Chevènement (ou Mélenchon) et... aux discours de la droite de la droite, Front National ou "vieux (ou "jeunes-vieux"...) gaullistes" à la Dupont-Aignan, Mariani ou Didier Julia ; en passant par l'ancien... préfet (rien que ça, là encore) Bruno Guigue, la mouvance "néo-keynésienne" Nouvelle Donne avec "Les-Crises" d'Olivier Berruyer ; bref, procède totalement du Système (une "certaine idée de la France" disions-nous) avec lequel il se présente en "dissidence".

    Le genre de daube auquel on peut opposer, pour bien en mesurer toute l'écrasante nullité, l'analyse étayée, étudiée et "fine" d'un intellectuel démocratique (pas marxiste, encore moins maoïste !) comme Mohamed Bensaada : oumma.com/la-francalgerie-survivra-t-elle-au-printemps-algerien ; en l'occurrence ancien directeur de l'Institut Frantz Fanon en question (c'est pour cela que nous disons qu'il y a de toute évidence eu un putsch...).

    Ce genre de manœuvres consistant à "impérialiser" (qualifier de manœuvre et d'agents de l'impérialisme, et attention, pas "l'impérialisme russe" ou "chinois" ou "iranien" de certains gauchistes-postmos, non, le gros grand vilain impérialisme occidental !) quelque chose qui vient en réalité, au contraire, heurter et déstabiliser "nos" intérêts impérialistes (français en l'occurrence, comme dans le texte-exemple avec le régime algérien, ou belges - ce sont souvent les mêmes) ; particulièrement répandu dans les "analyses" au sujet des soulèvements populaires arabes depuis 2011 jusqu'à nos jour ; va éventuellement se retrouver un peu (parfois) dans la mouvance pro-Rojava avec la tentative de peindre en "bras armés de l'impérialisme" les forces islamistes du conflit syrien, ou plus souvent la Turquie (certes toujours officiellement membre de l'OTAN, ça aide) d'Erdogan (comme si on parlait des juntes militaires kémalistes totalement alignées des années 1970 ou 80... sans prétendre bien sûr qu'il soit devenu "anti-impérialiste" stricto sensu pour autant !) ; afin bien sûr de pouvoir présenter sa Cause sacrée comme "anti-impérialiste", avec ici tout l'effet comique d'être ceux qui se battent effectivement, concréto-concrètement, photos à l'appui, aux côté de blindés arborant fièrement la bannière étoilée US !]

    **********

    CONCLUSIONS

    Globalement, "à la louche", sur la base de plus de 10 ans d'expérience politique in real life comme online (le online n'est pas à mépriser ici, car les gens y ont tendance à plus se "lâcher" alors que sur le ter-ter ils gardent des choses pour eux), nous dirions qu'environ UN TIERS des "gauchistes" sont des AGENTS purs et simples, à considérer comme conscients, du dispositif de contre-révolution préventive ; autour de 5%, droits et conséquents, révolutionnaires au "potentiel immédiat", lui échappent presque totalement ; et donc, par soustraction, une soixantaine de % sont partagés entre son influence et celle des idées authentiquement révolutionnaires.

    Un gauchiste sur trois, ultra-"radical" plus ou moins postmodernoïde (en tout cas ultra-moral), dogmatique idéologique ou dogmatique mouvementiste (pince à trois doigts), est à considérer comme L'ENNEMI ; non pas "principal" mais immédiat, le premier que nous rencontrons dans notre travail politique, l'État bourgeois et les expressions politiques ouvertement pro-capitalistes ou fascistes n'étant que la deuxième ligne de défense du "Système" ; et leurs idées et influences sont à combattre comme ennemies dans les deux tiers restants.

    Il y a les masses populaires qui sont en colère face à la crise, et la dégradation continue de leur "petit-embourgeoisement" consumériste qu'elle induit. Il y a le Front National (ou le soralisme pour les non-Blancs) ; mais celui-ci ne peut pas à lui seul absorber tout ce ras-le-bol, ses valeurs "iconoclastes" dans un sens réactionnaire l'en empêchent. Alors, pour ce "résidu" obligatoire, il y a le "radical-socialisme un peu plus socialiste (quand même) que radical" de Mélenchon. On peut considérer les "marxistes-léninistes" anti-"mutation" ouvertement socedem du PCF (Hue-Buffet-Laurent) comme ses satellites, ainsi que dans une certaine mesure les trotskystes de type lambertiste ou LO et les anars orthodoxes style CNT-AIT ; oscillant en permanence entre dogmatisme idéologique et mouvementisme ; d'ailleurs on peut en voir certains le rejoindre (Mélenchon) dans la plus totale "contradiction" apparente (mais seulement apparente...) avec une vie entière de militantisme, anti-jacobin par exemple. Mais cela n'est pas encore suffisant pour tout absorber. Alors il y a le "gauchisme" postmo-moraliste et "esthétisant", "libéral-libertaire" (finalement), que l'on peut faire commencer (version "réaliste") dans l'orbite des Verts voire du PS tendance Hamon, et aller jusqu'à Julien Coupat ; étalant sur le "marché" politique une "radicalité" contestataire en réalité ENTIÈREMENT TOURNÉE contre le matérialisme et la révolution.

    SEULEMENT AINSI le dispositif est total ; et au milieu trône le Pouvoir, la force de gouvernement, aujourd'hui Macron, hier Hollande et Valls et avant-hier Sarkozy, l'"extrême-centre" qui "gère" avec tous ces réceptacles-voies de garage à ras-le-bol dans l'intérêt (de plus en plus assumé) du Capital.

    Il y a le maoïsme, ou même simplement un marxisme-léninisme un minimum conséquent comme celui du PCRF (ex-URCF, à ne pas confondre avec le PRCF) ou (dans un autre style) de VP, ou de certains courants dans les gauches révolutionnaires des Peuples niés par l'État centraliste (y compris bien sûr la "Nation" indigène intérieure), qui se développent mais dans une lutte constante pour s'arracher à ces influences mortelles, omniprésentes autour d'eux et jusque chez leurs nouvelles recrues, et à la tentation tout aussi mortelle de ne pas croiser le fer pour préserver leur "tranquillité".

    Pour sortir de ce piège infernal... c'est possible (en plus d'être nécessaire), mais ce sera fastidieux. Il n'y a pas de solution "magique", de formule incantatoire qui fonctionne.

    "La pratiiiique" : oui, bien sûr, c'est absolument fondamental. Aucune idée ne peut transformer le monde si elle ne se traduit pas en action. Mais la pratique... tout le monde en a une, ou du moins de quoi le prétendre ! Les fascistes ont une pratique, à ce jeu-là. Parfois, nous avons coutume de le dire, il y a des gens qui n'ont aucune pratique et... heureusement, vu leurs positions politiques (nous pensons par exemple aux Matérialistes.com).

    "Le Partiiii" : oui, évidemment. Tous les gens de tradition un minimum léniniste, dont nous, affirment cette nécessité. Mais encore ; mais comment ? La question ici, tout au long de cette étude, a justement été celle d'un dispositif y compris et même surtout gauchiste "radical", entièrement dédié à EMPÊCHER que ce Parti voie le jour. Une fois que l'on a dit qu'il "faut le Parti", état-major révolutionnaire du prolétariat et de tous les opprimés, pour en finir avec le gauchisme contre-révolutionnaire de merde, la question de comment le créer reste donc entière.

    "L'action", entendue comme l'action "musclée", violente, n'est comme on l'a vu pas non plus le critère ni la formule magique, puisqu'elle peut tout à fait exister de façon "esthétique"-"spectaculaire" dans une ultra-radicalité en réalité contre-révolutionnaire.

    Non, ce qu'il faut, c'est d'abord et avant tout REMETTRE LA POLITIQUE AU POSTE DE COMMANDEMENT. C'est opposer à ce "fascisme de l'anti-politique", oui, nous l'assumons, un "fascisme rouge", puisqu'ils sont nombreux à vouloir l'appeler ainsi, de cette remise au poste de commandement. Tel est le champ de bataille dans l'immédiat.

    Ce qu'il faut c'est une PENSÉE RÉVOLUTIONNAIRE MATÉRIALISTE totale du pays que nous voulons "révolutionner", qui soit capable de montrer aux masses le chemin du POUVOIR hors duquel tout est illusion ; qui permette de se lier à elles telles qu'elles sont et non telles qu'elles "devraient être" dans une vision "religieuse"-moraliste du militantisme ; et qui puisse ainsi briser cet anneau de fer contre-révolutionnaire "gauchiste" et ensuite petit à petit tous les autres ; ce qui implique, bien entendu, de définir et ensuite traiter comme L'ENNEMI ce qui doit l'être, les idées... et leurs activistes. 

    C'est ainsi, à cette condition, que nous pourrons DÉMOLIR LES VIEUX MURS ayant-l'air-neufs et DÉPLOYER L'AURORE !

    **********************************************************************************************************************************************

    Une réflexion "à chaud", en lien avec tout ce qui vient d'être dit dans cette étude (si cela peut aider, par un exemple concret, à comprendre ce que nous dénonçons...) :

    Analyse et rétrospective historique du FASCISME ANTI-POLITIQUE - 4e partie et conclusions

    Analyse et rétrospective historique du FASCISME ANTI-POLITIQUE - 4e partie et conclusions


  • Commentaires

    23
    .
    Mardi 13 Mars 2018 à 22:25

    Encore une fois, totalement dégueulasse :

    "les rojavistes d’Allemagne (apparemment liés au Congrès national kurde, soutiens de Rojava et du dirigeant du PYD Saleh Muslim)"
    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/hallucinant-edifiant-terrifiant-a138759490

    T'aurais écrit DES rojavistes, à la limite j'aurais pas grand chose à redire. Mais là...

    Je n'avais jamais entendu parler de ce "KGD", qu'il ait des "liens"/"rapports"/"relations" avec le KNK (Congrès national kurde), c'est quasi-certain, mais le "KGD" ne fait en aucun cas partie du mouvement de libération kurde !! Mais dans tous les cas, un minimum de bon sens me dit que tout le monde dans le "KGD" n'est pas d'accord avec de telles abominations !!

    Sinon, en tout cas, juste pour info, je ne connais pas parfaitement le KNK, mais c'est disons le front très très large de tout le mouvement de libération kurde dans sa diversité, l'un des moins "radicaux", et le PKK n'y a pas tout à fait l'hégémonie.

    Saleh Muslim est très clairement une pourriture, et il a dit un truc 100 fois plus ignoble en décembre dernier, pro-sioniste presque sans masque (c'était l'ultime preuve qu'il manquait pour se faire un avis sur lui), je comptais en parler (comme quoi je suis pas de mauvais foi moi...). Mais ce que tu te gardes bien de dire, c'est que c'est le SEUL à tenir de tels propos !! Et il a été contredit par la plus haute direction du PKK, en la personne de Cemil Bayik, à peine 2 jours plus tard, et par Mustafa Karasu qui exprimait une position (presque) totalement antithétique quelques jours plus tôt, j'y reviendrai.
    Il faut préciser que c'était la première fois qu'il faisait une telle déclaration pro-sioniste à ma connaissance, et la dernière, pour le moment...
    Et il faut préciser aussi que Muslim n'est PLUS président du PYD depuis septembre 2017, il est maintenant "un des chargés des relations étrangères du TEV-DEM", malheureusement poste important mais qui est à un niveau au-dessous a priori.
    Il pourrait se révéler être "le Deng Xiaoping kurde de 1973-1976" !!

    Comme cadre pro-impérialiste dans la DFNS, il y a donc aussi (merci d'avoir indiqué l'article) ce "Bêcan B.", "un cadre du PYD de passage à Paris", "né en Turquie, longtemps proche du PKK", qui "préfère donc garder un strict anonymat. Ses responsabilités actuelles au sein du PYD le placent « au cœur des débats internes » qui animent la direction de son parti." https://orientxxi.info/magazine/les-kurdes-pieges-par-l-escalade-militaire-en-syrie,2289  (et qui déjà raconte n'importe quoi sur les relations de la DFNS avec Damas, comme le note l'article !!) :

    "« Par rapport à nos hésitations de fin 2017, l’axe de Washington paraît à présent le plus sûr pour les Kurdes. Certes, la Russie reste un partenaire potentiel, mais Poutine a plusieurs scénarios à sa disposition pour maintenir durablement sa présence au Proche-Orient. Les Kurdes ne sont pour lui qu’une carte à jouer parmi de nombreux autres. Alors que de leur côté, les Américains (et le reste des Occidentaux) ne pourront rester à terme en Syrie sans ménager et soutenir les forces kurdes. Et puis si l’Iran est bien la cible ultime de Trump, les Kurdes du PKK pourront être des alliés pour à la fois affaiblir Erdoğan en Turquie et fragiliser l’Iran par la guérilla du PJAK3 », conclut Bêcan B."

    A la limite de chez limite, en tirant bien les cheveux, on peut imaginer qu'il s'agit d'une exposition factuelle (peut-être aussi qu'il ne maîtrise pas parfaitement la langue, et/ou que ses propos ont été traduits approximativement, et/ou tronqués, c'est aussi une possibilité) de ce que souhaitent les US, sans qu'il veuille dire qu'il souhaite une présence US au-delà du court-terme, et qu'il parle d'"alliance objective"...

    D'ailleurs, je comptais aussi dire entre autres choses que tu n'as absolument jamais parlé du Kurdistan Est !! Tu m'étonnes, étant donné que l'Etat iranien est la cible absolument rêvée pour presque tout impérialiste US et occidental, mais que pourtant le PJAK n'a JAMAIS bénéficié d'aide impérialiste, au contraire, ils l'ont inscrit comme "terroriste", énième fait qui met encore du plomb dans l'aile à tes accusations de "PKK pro-impérialiste"...
    Le mouvement est officiellement en cessez-le-feu avec l'Etat iranien depuis 2011, mais avec parfois des affrontements et des représailles à des assassinats de l'Etat iranien, notamment de "kolber".

    Mais bref, Muslim et "Bêkan B.", ça fait donc deux pro-impérialistes, en tout cas connus.

    Maintenant, voilà ce que dit Riza Altun (je parlerai des affirmations totalement erronées que tu avais faite sur sa longue et brillante interview en novembre dernier, mais déjà je ne sais pas si tu avais compris qu'elle était en deux parties : https://anfenglish.com/features/altun-areas-of-freedom-are-created-in-the-me-for-the-first-time-23160 https://anfenglish.com/features/altun-socialism-cannot-be-built-with-the-tools-of-capitalism-23173 ), du plus haut échelon de la direction du mouvement de libération, bien au-dessus de Muslim et "Bêkan B." !! Toujours aussi brillant et clair comme de l'eau de roche, dont la conclusion :

    "(...)

    Neither Russia Nor the USA Can Sell the Kurds in Rojava!

    First, we should make it clear that Russia has nothing to sell the Kurds out. Russia sells many things out, that’s right. There is nothing that Russia has not sold out. They sell everything out. When you pay attention, as a reaction to this critique, they say: ‘We have no debt to Kurds.’ That’s the kind of statement Russia makes. It’s true, when we look at the current existing political power in Russia, [due to their considerations] they have no debt, moral debt or obligation towards humanity. Selling everything out is its basic existence and main essence. But it is impossible for Russia to sell out the PKK and YPG. The PKK and the YPG are not in a condition to be sold out. We are neither on the same path nor the same ideological line and not in the same organizational struggle. In which way could they sell us out?! Russia sells itself, its people, and its morals. They sell those out, that’s true. But they can’t sell us out. On the contrary, Russia tries to appropriate the values created by Kurds and tries to offer them to the Baath regime by creating constant pressure and difficulties. Today, the same power provoked and invited Turkey to Syria. This is not a betrayal. This is only an expression of Russia’s interests. How moral, political, or humane it is I will leave to the conscience of others. In my opinion Russia should rather be criticized for its moral and political character than for betrayal.

    Besides, the same is being said about the USA. It is said ‘the USA sold Kurds out.’ In which way could the USA sell Kurds out?! Kurds who are in a strategic relation with America could be sold out. If there are Kurds who attached their future to America, using the word “sold” would be true. Yet, in Rojava “selling out” is out of the question. Who will sell whom out, how? If we consider the USA’s ideological structure, political structure, strategic objectives by contrast with the YPG’s strategic, ideological goals, there is obviously no concept to create a future together here. Such a union is not a topic. What are their current relations? An imperialist power that seeks to establish a world system of its own, by appropriating the values emerged out of a people’s struggle for freedom. Already from the beginning, there was a hegemonic approach to this relationship. In addition, there has been a conflict and fight. This is what our struggle has been about. While this struggle is continuing, if it would have been so easy for America to gain influence [over the YPG] the USA would not have agreed with Russia and would not have invited Turkey back to Syria again. The USA would not have enforced Turkey despite all insults. What is the reason for doing this? The USA intend to put a great deal of pressure on the Kurds, to limit them, to cage them, and to market them as they desire.

    They did this in Southern Kurdistan. Looking at the latest situation in the South, what has been done by the USA is betrayal. They highly betrayed the forces in the South. The outcome is that they were restricted, pacified in hands of the USA, and they can be marketed by everyone. The USA is trying to create a similar situation in Rojava. But Rojava is actively fighting against this and the USA could not succeed in reaching their aim. Therefore the USA contacted and allied with its international rival Russia on this topic; it uses also Turkey as a battering ram to beat the Kurds. Hereby the USA wants to force the debilitated Kurds to become dependent on them in order to convert Rojava into another South. This is the attitude of the USA, and the international relations of the United States are in parallel with this approach. The attitudes of other countries are also developing in this way. That’s why when we look at it this way, expressions like ‘Kurds have been betrayed, Kurds have been sold out’ are wrong. What do these expressions mean? It means expressing yourself by another force. It means giving the message of being another powers’ collaborator. However, we are fighting to prevent to this situation. This is not a new struggle. This is a struggle fought harshly in Rojava and in the Middle East.

    The Freedom Struggle Has its Own Line

    This is an anti-imperialist struggle. It is impossible for a power that leads an anti-imperialist fight to say that it would have been betrayed by an imperialist. During history, especially with World War I in mind, the Kurds have been confronted with this reality. If that what has been done to Kurds is called betrayal of the Kurds, it is clear that this betrayal continues today in an updated and multiplied way. Nothing changed. The freedom struggle is carried out to change this destiny. This freedom struggle to change the destiny emerges in the process as an ideological, political, and military formation with a new ideological, political, and organizational model and paradigm. Here it has its own line. As international imperialism and the regional hegemonic states represent their own line and strategic position, against this the paradigmatic stance created by the Kurds represents another line. The main allies of this line are the global democratic forces. They are the peoples’ forces. They are the forces against the system. Whether or not there will be a betrayal can only be conceived by developments in these areas.”

    [The interview was published on 27 January 2018 at Firat News Agency ANF in Turkish language. Translation into English by IC Afrin Resistance]"
    https://icafrinresist.wordpress.com/2018/02/21/our-strategic-allies-are-the-global-democratic-forces-kck-executive-committee-member-riza-altun-about-the-lines-of-conflicts-and-alliances-emerging-from-the-attacks-on-afrin/

    On peut également noter ce texte important, qui contient des passages très brillants (d'autres moins évidemment), je te laisse me dire si le KJK (qui regroupe juste toutes les organisations féminines du mouvement kurde !! Une broutille...) est un quart de seconde pro-sioniste, islamophobe et pro-impérialiste !! :
    http://theregion.org/article/12958-kurdish-women-039-s-movement-makes-a-historic-call-to-women-across-the-world

    "un gros militantisme pour la levée de l'interdiction du PKK"

    Euh ouais, en quoi c'est mal ??? Les Kurdes militent pour ça juste depuis 1993... Ne pas essayer actuellement serait juste de la folie... Ca a pu donner un résultat judiciaire dans l'Etat belge l'année dernière, mais la répression n'a ABSOLUMENT JAMAIS CESSEE dans TOUTE l'Europe depuis le début de l'"alliance" anti-Daesh en 2014, et en Allemagne surtout, particulièrement brutale, je listerai "quelques" articles...
    Et après tu vas nous dire que la bourgeoisie occidentale est majoritairement (ou même dans une proportion significative) pro-DFNS (voire pro-PKK...)...

     

     

     

      • .
        Samedi 17 Mars 2018 à 07:06

        J'ai oublié de dire les deux choses les plus importantes :
        Tu te doutes bien que les Kurdes en Allemagne militent aussi dans des orgas et associations légales ou alégales ! Et tu te doutes tout aussi bien que l'Etat allemand s'en bat complètement les couilles et les répriment tout aussi bien, avec des accusations réelles ou totalement bidon !! Et il a interdit plus d'une trentaine de symboles utilisés par les Kurdes, qui se font en conséquence très souvent matraquer la gueule et arrêter dans les manifs et à cause de posts sur internet. Il vient tout juste de lever l'interdiction des drapeaux du PYD, YPG et YPJ !! : https://anfenglish.com/news/berlin-police-officially-remove-the-ypg-ban-25349

        Et la QUASI-TOTALITE des mouvements communistes et révolutionnaires du "Tiers monde" de la seconde moitié du XX. siècle essayaient d'obtenir si possible la "tolérance"/la légalisation/la reconnaissance officielle, dans le maximum d'Etats impérialistes et semi-coloniaux  possible (et évidemment dans les Etats socialistes/progressistes et/ou révisionnistes) ! Et quelque uns en ce début de XXI. siècle. Et certains essayaient et ont obtenu le plus haut degré de reconnaissance officielle bourgeoise possible dans certaines des métropoles impérialistes ennemies directes et à l'"ONU" :  mouvements palestinien, sud-africain et d'autres mouvements africains...

        J'aurais peut-être dû préciser que Bayik s'est "excusé auprès du peuple allemand". Il faudrait trouver la déclaration complète...

        J'ai aussi oublié de dire qu'avec les textes que j'ai indiqué sur le féminisme révolutionnaire kurde, j'ai répondu également à cette accusation :
        "Le problème n'est pas que des femmes affrontent le patriarcat local, et pas qu'un peu et sans lever le doigt pour parler.

        Le problème est qu'elles le fassent en regardant vers l'Occident et ses paradigmes tels que la "liberté". C'est ça qui en fait les égéries de ce dernier.

        Si elles luttent sans concession contre le patriarcat local, qui est disons un aspect de la semi-féodalité, mais surtout combattent le colonialisme et l'impérialisme, Fourest n'en fera jamais un film."
        http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/02/le-probleme-n-est-pas-que-des-femmes-affrontent-le-patriarcat-local-et-pas-qu-un-peu-et-sans-lever-le-doigt-pour-parler.html

        J'ai prouvé de manière irréfutable qu'on peut, et qu'on doit, critiquer plusieurs choses dans le féminisme révolutionnaire kurde, mais qu'on ne peut EN AUCUN CAS dire qu'il "regarde vers l'Occident et ses paradigmes" !!!
        Autre exemple, que je comptais indiquer dans une autre partie de mes réponses (où je listerai plusieurs déclarations et textes du mouvement kurde qui se sont succédé dans une période de temps rapprochée, pas par hasard à mon avis) :
        The YJŞ (Shengal Women’s Units) Command :
        "(...) The search for new ways of life led by women especially in Kurdistan and the entire Middle East, and the revolutionary transformation developed in the name of the Sakine’s has been desired to be drowned and defeated with the massacre of Sakine’s by the hands of the colonial Turkish hitmen in front of the whole world, in Paris, one of the main centers for capitalist barbarism. (...)"
        https://anfenglish.com/women/yjS-command-commemorates-sakine-fidan-and-leyla-24081

        Spéciale dédicace des femmes Yazidi de Shengal à Fourest (qui va les salir avec son film (le fait qu'elle fasse un film, même bon (lol), sur un sujet est déjà en soi une salissure pour le sujet), et pas qu'à moitié en plus, mais ça s'annonce un peu plus "nuancé" et confus dans son soi-disant "pro-PKKisme" que tu nous avais annoncé, voir plus bas...) et aux autres impérialistes et fascistes français soi-disant "pro-Kurdes" !!!

        Mais tu oublies ou fais semblant d'oublier complètement que ce que la bourgeoisie et la moyenne-bourgeoise (et la petite-bourgeoisie, ça va de soi) impérialistes et compradores ne peuvent pas calomnier ouvertement, ou tenter de censurer complètement, elles essayent quasi-systématiquement de le "récupérer" en le vidant de toute sa substance révolutionnaire !!
        Pense à Che Guevara !! A Marx !!
        Dans une moindre mesure (ou pas, j'ai pas encore vu Ségolène Royal "rendre hommage" à Guevara comme elle l'avait fait pour Castro... Mais y a l'authentique agent impérialiste fasciste Régis Debray pour le faire...), Cuba, Castro ! Les "soutiens" de secteurs occidentaux fascistes au Donbass, Palestine, celui de secteurs bourgeois européens, dont des fascistes, à Chavez and co !

        Tu as alors peut-être l'idée au premier abord que les personnes, mouvements et expériences ML et MLM "purs et durs" sont "à l'abri"... Mais absolument pas !!!
        Lénine (un peu moins...), Staline, mis en avant par des secteurs bourgeois russes !! Mao par toute la bourgeoisie chinoise au pouvoir !!
        Le soi-disant "engouement" sur le moment de pourritures occidentales petites-bourgeoises voire bourgeoises diverses, particulièrement dans l'Etat français, pour la Révolution Chinoise et la Révolution Culturelle ! (Et on peut aussi souligner que même aujourd'hui une poignée de bourgeois se réclament de la Gauche Prolétarienne soi-disant "sans rien renier", "ou presque" : Sorj Chalandon, et même une sous-merde absolue, pro-Polanski et pro-sioniste entre autres choses, Gérard Miller.)
        Le "soutien" de petits-bourgeois et bourgeois européens au Vietnam, Laos, Cambodge... Certains jusqu'à aujourd'hui dans le cas du Vietnam (mais la guerre au Laos ça a pas du exister, et le Cambodge... LOL (je suis d'accord à 100% avec l'article de SLP sur la question))...
        Le petit secteur bourgeois US "pro-PC chinois" en 1945...
        Les pires traîtres au Pérou et Népal qui se réclament soi-disant du MLM et de "leur" GP...
        Quelques pourris qui se revendiquent de la révolte de Naxalbari en Inde...
        Et même des secteurs bourgeois chinois ultra-réactionnaires et fascistes qui ne voyaient et ne voient pas d'un totalement mauvais oeil les GP au Népal, Inde, Philippines (comme l'avait noté SLP y a un moment) !

        Et... apparemment Fourest n'est pas "tout à fait" "pro-PKK/DFNS" et cherche comme qui dirait à semer la confusion :
        Camélia Jordana : "J'y interprète une jeune française d'origine algérienne qui s'engage dans une brigade qui serait un peu l'équivalent des Peshmerga ou du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans les montagnes kurdes pour combattre les djihadistes."
        http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18671326.html
        (et déjà vu dans des émissions bourgeoises de manière réitérée une hallucinante "confusion" (contredite par absolument personne en plateau !) entre les YPG/J-QSD et les "peshmerga", à propos de la guerre à Afrin par exemple !! (donc pas du tout à propos d'opérations conjointes qu'il y a eu il y a un moment au Kudistan Sud))

        Et Fourest va dire que les "peshmerga" censés protéger Shengal ont laissé faire les massacres génocidaires et la mise en esclavage des Yazidi ?

        Et LOOL, putain à ce niveau là de pro-sionisme c'est vraiment pathologique... j'avoue que même la connaissant je m'y attendais pas à celle-là :
        "Kenza, a spunky French-Algerian; Clarisse, a religious African-American nicknamed “American Sniper”; and Yael, a French-Israeli who joins the squad as a nurse."
        http://variety.com/2018/film/news/caroline-fourest-french-debut-feature-female-yazidi-warriors-red-snake-1202659570/

        Et gros réalisme surtout... Alors qu'a priori il n'y a même pas un seul "franco"-Algérien, Afro-américain, et "israélien" dans les YPG/J...

        Donc... Notre monde est complexe !! SLP le savait, fut un temps...

        "Apparemment tu n'as pas lu ce que j'ai écrit (et rajouté à l'article) sur le base de positions tout à fait connues de tout le monde depuis 40 ans"

        Si si j'avais lu ce passage, mais ce qu'il dit est tellement banal de crétinisme réformiste bourgeois (dans sa variante ""anarcho"-ultra-démocrate et finalement libérale", comme tu l'as bien défini) que ça ne m'a pas choqué ni surpris. Alors que le pro-sionisme c'est le niveau bien au-dessus !! Apparemment "le droit de vie ou de mort" et les massacres fascistes sionistes qu'il devait sûrement trouver suffisamment "conditionnels" à son goût, ne le dérangeaient pas par contre.

        Je ne connais pas en détail l'oeuvre de Foucault, mais ça fait depuis très longtemps que je lis souvent qu'il était l'un des précurseurs du postmo, même s'il a pu écrire et faire (avec la GP) des trucs intéressants. Mais je crois pas que tous ceux qui citent des bouts de son oeuvre soient d'accord avec tout ce qu'il a pu écrire et soient des postmos agents de la bourgeoisie !!

        Et le problème n'était pas de faire campagne pour les "boat people", il y avait des enfants !!, quand bien même leurs parents étaient collabos et bourgeois, et un partage en couille très rapide du Vietnam et Laos, sans même parler du Cambodge !, donc de vrais réfugiés, comme tu l'as dis toi-même ; le problème c'était évidemment l'"argumentaire" qui était déployé par ces sinistres tocards. On peut cependant comprendre qu'à l'époque certains esprits sincères fragiles, en soient arrivé à des extrémités similaires au discours de Foucault... "Esprit sincères" dans lesquels on n'inclut pas Foucault, ça va de soi.

        Sur Foucault et le reste, un article intéressant, qui rejoint ce que dit Ajith : http://moufawad-paul.blogspot.fr/2018/01/class-struggle-in-terrain-of-theory.html

        "Pour que les choses COMMENCENT (un peu) à repartir dans le bon sens, il a fallu au Népal (Biplab) et il faut au Kurdistan une rupture, une SCISSION, il n'y en a pas d'autre."

        Je comptais répondre sur cette comparaison népalaise que t'avais déjà faite.
        Comparer avec le Népal de 2006-2012 est assez, voire très, absurde. A la limite, je comprendrais si on était en 2013-2015 à Bakur ! Mais à l'heure actuelle, tant qu'à comparer, le mouvement kurde actuel ressemble plutôt au CPN(M) de 2002-2006 ! Et sur certaines questions un peu au PC philippin passé comme actuel, je dirai lesquelles.

        Car dans tous les cas, une ligne rouge colossale, celle qui ouvre ou ferme la voie à quasiment tout le reste, n'a JUSTEMENT PAS été franchie dans la DFNS et dans tout le Kurdistan, et ne risque pas de si tôt, et même jamais, au vu des événements. Alors qu'elle a été en grande partie franchie dès l'automne 2006 au Népal, et quasi-totalement dans les quelques mois et années qui suivirent. Si elle l'était, il est bien évident que ma position changerait radicalement.
        A la limite, le pire qu'on pourrait avoir, c'est dans quelques mois ou semaines, où on pourrait se retrouver dans la DFNS pendant quelques mois dans une sorte de situation bizarre de "Népal bloqué au printemps-été 2006". J'expliquerai pourquoi.

        Et la comparaison avec Biplab et Kiran se retourne pas mal contre toi... Apparemment tu n'as pas suivi ou t'as oublié que Biplab a idéologiquement dérivé gravement depuis un moment, et c'est Kiran qui semble "garder la barre" :
        http://www.redspark.nu/en/peoples-war/nepal/chand-led-cpn-a-critical-study-by-mohan-baidya/

        Mais une correction de Biplab et une unification des Partis (dans tous les cas l'alliance existe déjà) semblent possibles :
        http://www.redspark.nu/en/peoples-war/nepal/merger-talks-between-parties-led-by-chand-and-baidya-center-on-fundamental-differences-in-line/
        http://www.redspark.nu/en/peoples-war/nepal/baidya-led-cpn-revolutionary-maoist-initiates-merger-talks-with-chand-led-cpn/
        http://www.redspark.nu/en/category/peoples-war/nepal/

        "je ne suis pas un dogmatique. SLP s'est même BÂTI contre ça."

        C'est évidemment justement ce qui est totalement hallucinant... Mais si y avait que ça... Je préciserai...

        "Et si encore j'étais le seul à le dire..."

        Si si, aucune orga MLM de l'Etat turc ne dit ce que tu dis, et j'en parlerai aussi, parce que là aussi c'est grave...

      • Jeudi 15 Mars 2018 à 10:28

        Quant à la sincérité de la base militante, il y a bien longtemps que je ne me base plus dessus pour analyser politiquement les forces, sans quoi j'aurais ma carte dans une orga depuis longtemps : au PCF, où je t'assure que je n'ai rencontré 9 fois sur 10 que des gens super sympas et sincères dans leur indignation contre le monde tel qu'il est et leur envie de changer les choses. Surtout là où je vis (ou encore sur Marseille). Et dans le style militant, moins prétentieux et moins magouilleurs que tout ce que je peux connaître de ML ou MLM.

        Il est bien évident qu'on juge une force par sa DIRECTION et l'idéologie qui la guide, au poste de commandement, commandant aux fusils. Les masses font l'Histoire, le Parti les dirige.

        Sinon explique-moi, parce que je ne comprends pas, comment tu as fait pour voir avant moi que la situation au Népal n'était pas redressable par la "pression de la base" (sans doute tout aussi, voire plus sincèrement révolutionnaire que la base PKK-PYD-YPG/J). Ce que tu ne cesses de me répéter sur les "quelques phrases" d'Öcalan et le "tout et son contraire" de Muslim, c'est littéralement la copie (voire pire !) de ma focalisation sur Bhattarai, "suffit d'virer Bhattarai" en 2009 !!

        Pour que les choses COMMENCENT (un peu) à repartir dans le bon sens, il a fallu au Népal (Biplab) et il faut au Kurdistan une rupture, une SCISSION, il n'y en a pas d'autre. Sauf que là, je te le redis, je peux t'assurer que les pires pluies de balles ne seront pas turques (ni islamistes). Au demeurant, Altun... j'ai tendance à ne plus trop croire à ce genre de très vieux militant discipliné et légitimiste. Au "mieux", il peut faire du Kiran-Basanta... Si quelque chose se passe, ce sera plutôt du côté des jeunes.

        Bref, que "99,99% de la base" ne partagent pas la "pourriture" qu'on peut trouver dans les écrits d'Öcalan ou les propos de Muslim ne change rien au problème, qui est que cette pourriture existe. Et que les idées justes et une telle pourriture sont de l'eau et de l'huile et ne peuvent pas cohabiter.

        Pour essayer de la faire COURT DE CHEZ COURT : on discute depuis des années toi et moi, tu sais que je ne suis pas un dogmatique. SLP s'est même BÂTI contre ça. Je suis d'esprit ouvert. Ouvert par exemple à la "meilleure" force dans chaque pays donné sans exiger d'elle la pureté MLM absolue. C'est ainsi que j'ai regardé avec INTERÊT Rojava au début, et tu le sais.

        D'ailleurs, il semblerait de toute façon que ce ne soit pas une question de dogmatique ou pas, puisque des gens (chacun dans leur genre idéologique) ULTRA dogmatiques comme Red Guards Austin ou le ROCML, soutiennent à fond.

        Mais j'ai des limites. Des lignes rouges à ne pas franchir. Et là elles le sont. Est-ce que c'était "obligé" depuis le début ou est-ce que d'autres chemins étaient possibles, je ne sais pas (même si l'étude approfondie de certaines choses me laisse de plus en plus penser que c'était obligé), mais en tout cas désormais elles le sont. Et si encore j'étais le seul à le dire... Mais quand une organisation communiste maoïste historique, composée à 80% de Kurdes (et 90% de minorités non-turques) et première à avoir affirmé le droit à l'autodétermination du Kurdistan, le dit aussi, forcément...

      • Jeudi 15 Mars 2018 à 10:04

        Ben oui... Ça c'est clair et net et assumé : quand je vois "Foucault" dans un texte, je comprends direct le problème idéologique sans même lire la suite.

        Apparemment tu n'as pas lu ce que j'ai écrit (et rajouté à l'article) sur le base de positions tout à fait connues de tout le monde depuis 40 ans et pas de son pro-sionisme appris par Saïd au détour d'une conversation avec Deleuze ; en l'occurrence sa position sur le Vietnam qui est un éclairage magistral sur sa pensée et le CANCER qu'elle est à la gauche de la gauche de la gauche depuis lors.

        "L’État ne doit pas exercer de droit inconditionnel de vie et de mort, tant sur son peuple que sur celui d’un autre pays. Refuser à l’État ce droit de vie et de mort revenait à s’opposer aux bombardements du Vietnam par les États-Unis et, de nos jours, cela revient à aider les réfugiés" – c'est toujours facile lorsque le propos commence par une exagération délirante : NON, l’État vietnamien n'exerçait pas un "droit de vie ou de mort sur son peuple" (déformation grossière des faits et trémolo moraliste) ; il réprimait des contre-révolutionnaires et éventuellement aussi, vainqueur donc "bête noire" de l'Occident, ravagé par la guerre et coupé de l'URSS par la Chine devenue son ennemie, il avait des difficultés économiques qui étaient aussi la cause de beaucoup de départs ; à la rigueur pouvait-on dire que sa conception révisionniste du "socialisme" (7 ans plus tard il assumerait totalement la voie capitaliste dans la foulée de Gorbatchev, avec le Đổi mới) était aussi une cause de ces problèmes, dans une vraie critique communiste de la chose... mais parler d'un "droit de vie ou de mort" dans une veine "le Pouvoir c'est mal" totalement "anarcho"-ultra-démocrate et finalement libérale, et mettre cela sur le même plan que les massacres effroyables de la guerre contre-révolutionnaire yankee, c'est d'un n'importe quoi délirant qui illustre à lui seul tout ce que nous sommes en train de voir ici, préfigurant Bookchin et sa "conflictualité arabe" co-responsable de la tragédie palestinienne.

        Une position qui le place en fait, clairement et totalement, au rang des pères fondateurs de l'actuelle logique "l'autodéfense oui, le POUVOIR non" (en somme, et en jargon maoïste : "vive l'éternelle défensive stratégique") qui est celle de toute l'aile "radicale" de ce nouvel "internationalisme" en carton et que l'on retrouve (nous y reviendrons) dans l'engouement pour les zapatistes du Chiapas (EZLN) hier comme dans celui pour Rojava aujourd'hui. 

      • .
        Mercredi 14 Mars 2018 à 22:26

        Sauf que le PKK et le mouvement kurde n'ont pas bougé d'un iota ans dans leur théorie et pratique en Allemagne et en Europe par rapport à avant l'"alliance" contre Daesh, à part Muslim donc. Exactement comme dans l'Etat belge, où ils gagné devant un tribunal l'an dernier, sans capituler sur RIEN, ce qui est quand même, symboliquement, une puissante victoire : https://anfenglish.com/news/belgian-court-pkk-is-not-a-terrorist-organisation-22119

        La déclaration de Cemil Bayik dont tu parlais date d'avril 2015. Je sais pas si c'était bien ou mal, mais c'était dans tous les cas dans un contexte très particulier, "négociations" avec l'Etat turc, et nécessité d'assurer un peu plus le soutien occidental contre Daesh, car c'était encore fragile.

        "Indeed, the contemporary world system or capitalist modernity is not a phenomenon of the last 500 years (si si, 500 ou 700-800, c'est justement ce avec quoi je serais d'accord et ça fait 7 ans que SLP le dit), as, in fact, its seed took root in the form of the first state 5000 years ago in Mesopotamia" : n'importe quoi, idéalisme anarchisant total, "le problème c'est l’État" immuablement à travers les millénaires et non le mode de production que cet État sert, qui lui change et n'implique pas du tout les mêmes choses ; et comme nous le savons, le socialisme consistera en un État, avant le communisme où il disparaîtra."

        Oui, un des autres problèmes principaux du mouvement kurde évidemment, ils confondent "Etat" et Etat exploiteur et bourgeois. Mais JUSTEMENT elles ne disent pas que c'est "immuablement" !! Au contraire, et c'est bien pour ça que le texte est intéressant, comme je l'ai dit elles disent que les 500 et 100 ans de capitalisme et Sykes-Picot ont renforcé à un point phénoménal l'exploitation et le patriarcat. La phrase que tu cites et dont je parlais est elle un peu ambiguë mais elles écrivent bien "its seed took root", ce qui d'un point de vue marxiste et scientifique est évidemment juste.

        "Un point d'incompréhension entre nous est que le PKK, l'apoïsme, Muslim et qui tu veux (même Bookchin !) ne sont pas pro-sionistes au sens de gueuler "Am Israël Hai", "victoire à Netanyahou", "vitrifions l'Iran" et "Gaza doit pleurer des larmes de sang". Ils sont pro-sionistes dans le sens où comme le problème "c'est l’État", le nationalisme arabe et même l'islam, puisque c'était une forme d’État, féodal, le Califat, les émirats tout ça tout ça, portent en eux une "conflictualité" qui serait AUTANT la cause du malheur des Palestiniens (et des Sud-Libanais de temps en temps) que le colonialisme sioniste... ce qui est inacceptable dans la conception anti-impérialiste matérialiste qui est la nôtre, et revient OBJECTIVEMENT à du pro-sionisme."

        Il est bien évident que quand je parle d'islamophobie, arabophobie, "complaisance"/pro-sionisme, j'inclus ce type d'affirmations faites par Ocalan !! Que PERSONNE, à part donc Ocalan et Muslim, ne tient et n'a tenu dans le mouvement (sinon, trouve-les moi !!), TOUT AU CONTRAIRE, je vais t'en citer un paquet, je te promets tu risques d'être surpris.
        A la limite, le texte de Mustafa Karasu dont je parlais et que je vais aussi citer, a un passage "ambigu" très problématique, mais qui ne met en aucun cas sur le même plan les deux camps.

        ""Michel Foucault" ça LOL je pense que ça se suffit à soi-même"

        Ahh, la "petite" dose quotidienne d'ultra-gauchisme à géométrie variable de SLP...
        Si on doit "brûler" tous ceux qui citent du Foucault... Surtout qu'absolument personne (dont toi et moi) ne savait qu'il était sioniste !! Et que toi-même tu dis que les paroles en question sont justes...

        Sur Sartre : https://www.cairn.info/revue-materiaux-pour-l-histoire-de-notre-temps-2009-4-page-38.htm

        Sur le mouvement qui se contenterait de "défendre des mairies HDP", non mais lol, évidemment ridicule... J'y répondrai.

      • Mercredi 14 Mars 2018 à 15:16

        Et pour finir par répondre à ta question "Euh ouais, en quoi c'est mal ???" : je pense, nous pensons, et de plus en plus à chaque fois que nous tournons un peu plus la question dans nos têtes, qu'une logique "faut être légal" est précisément une logique MORTELLE.

        Il y a 1000 associations, collectifs etc. qui peuvent être créées pour mener un travail politique légal et relativement au grand jour. Là, on parle du Parti, de l'organisation révolutionnaire en tant que telle. Rechercher la "reconnaissance" de la légalité bourgeoise, je te le dis tout net, ça ne peut pas mener à autre chose que l'abandon de toute identité révolutionnaire.

        C'est ce qu'il s'est passé au Pays Basque d'ailleurs. Mener une campagne démocratique contre la Loi des Partis, ben oui, forcément, une loi fasciste c'est l'occasion rêvée de montrer aux masses qu'un État "démocratique" est fasciste, et de mobiliser et gagner les cœurs et les esprits. Mais se BATTRE, non pour le retrait pur et simple de cette loi, mais pour être re-légalisés DANS SON CADRE, eh ben le résultat ça s'appelle Sortu et Bildu.

        En Allemagne c'est pareil. L'Allemagne à des lois restées de son époque de ligne de front de la guerre froide, en proie à un activisme piloté par l'Est ; et des lois d'interdiction de toute organisation "subversive" du "modèle de société démocratique" capitaliste. On peut militer CONTRE ces lois, c'est une chose. Mais viser à être légalisé DANS LEUR CADRE, ça ne peut conduire qu'à capituler toute identité révolutionnaire ; et c'est le chemin qu'à pris le PKK et ses organisations affiliées.

      • Mercredi 14 Mars 2018 à 14:48

        Tiens, cadeau : michel-foucault-en-1979-les-hommes-reprimes-par-la-dictature-choisiront-d-echapper-a-l-enfer_1384684

        "L’État ne doit pas exercer de droit inconditionnel de vie et de mort, tant sur son peuple que sur celui d’un autre pays. Refuser à l’État ce droit de vie et de mort revenait à s’opposer aux bombardements du Vietnam par les États-Unis et, de nos jours, cela revient à aider les réfugiés" – c'est toujours facile lorsque le propos commence par un postulat délirant : non, l’État vietnamien n'exerçait pas un "droit de vie ou de mort sur son peuple" ; il réprimait des contre-révolutionnaires et éventuellement aussi, vainqueur donc "bête noire" de l'Occident et coupé de l'URSS par la Chine devenue son ennemie, il avait des difficultés économiques qui étaient aussi la cause de beaucoup de départs ; à la rigueur pouvait-on dire que sa conception révisionniste du "socialisme" (7 ans plus tard il assumerait totalement la voie capitaliste dans la foulée de Gorbatchev, avec le Đổi mới) était aussi une cause de ces problèmes, dans une vraie critique communiste de la chose... mais parler d'un "droit de vie ou de mort" dans une veine "le Pouvoir c'est mal" totalement "anarcho"-ultra-démocrate et finalement libérale, et mettre cela sur le même plan que les massacres effroyables de la guerre contre-révolutionnaire yankee, c'est d'un n'importe quoi délirant qui illustre à lui seul tout ce que nous sommes en train de voir ici, préfigurant Bookchin et sa "conflictualité arabe" co-responsable de la tragédie palestinienne etc. etc.

      • Mercredi 14 Mars 2018 à 14:10

        "Michel Foucault" ça LOL je pense que ça se suffit à soi-même ; même si ce qui suit l'énoncé de son nom n'est pas faux (c'est juste que les gens ADORENT faire comme si Marx, limite confondu avec Auguste Comte, ne l'avait DÉJÀ dit et ce dès le Manifeste).

        Foucault a été un AGENT conscient et actif, SUBVENTIONNÉ de la liquidation du matérialisme scientifique marxiste en Occident ; dans la continuité du francfortisme. Un illusionniste qui  se faisait passer pour "anti-impérialiste" en soutenant la Révolution iranienne, mais ensuite Edward Saïd sidéré apprend par Deleuze (qui s'était embrouillé avec lui là-dessus) qu'il soutenait Israël. Qui dénonçait magistralement la modernité "totalitaire" capitaliste, mais faisait des ronds de jambe à Giscard. En fait, je crois qu'on peut peut-être enfin oser le dire aujourd'hui : un "marxiste hétérodoxe"... de hobby. Il pouvait dire des choses très intéressantes des fois, mais le truc, c'est qu'il S'AMUSAIT. Socialement, le marxisme et la révolution, il n'en avait pas besoin.

      • Mercredi 14 Mars 2018 à 14:00

        "Le capitalisme moderne est apparu avec les avancées et révolutions dans le domaine du savoir, avec le développement des mathématiques, de la physique et de la chimie" : NON, il est apparu avec la mutation de l'économie mercantile marchandise -> monnaie -> autre marchandise, en "argent" (capital) -> marchandise -> "plus d'argent" (capital valorisé).

        Ça montre déjà bien le problème avec eux : le mode de production n'existe pas. Il est un "classisme" épiphénomène de l’État qu'à la rigueur (si j'ai bien compris) seul le patriarcat précède un peu. Si on a aujourd'hui le capitalisme, c'est parce que "des avancées dans le domaine du savoir" ont fait muter ce "classisme" découlant de l’État en sa forme actuelle capitaliste. Ben non... "Les avancées dans le domaine du savoir" ont avec la mutation que j'ai expliquée plus haut un rapport dialectique : certaines l'ont permise (alors que leur absence n'avait pas permis à Rome, qui l'avait déjà un peu connue, d'aller au bout c'est à dire de développer le salariat, au lieu de l'esclavage qui l'a menée à sa perte), mais ensuite elle en a poussé d'autres, dans la recherche (toujours) d'un capital augmenté, du taux de profit...

      • Mercredi 14 Mars 2018 à 13:26

        Oui effectivement, la contradiction apparaît clairement entre deux paragraphes qui se suivent du texte du KJK.

        "Indeed, the contemporary world system or capitalist modernity is not a phenomenon of the last 500 years (si si, 500 ou 700-800, c'est justement ce avec quoi je serais d'accord et ça fait 7 ans que SLP le dit), as, in fact, its seed took root in the form of the first state 5000 years ago in Mesopotamia" : n'importe quoi, idéalisme anarchisant total, "le problème c'est l’État" immuablement à travers les millénaires et non le mode de production que cet État sert, qui lui change et n'implique pas du tout les mêmes choses ; et comme nous le savons, le socialisme consistera en un État, avant le communisme où il disparaîtra. Et les Kurdes, donc, seraient les "lumières" du contre-modèle démocratique parce qu'ils n'auraient jamais eu d’État ? LOL. C'est sûr qu'ils n'ont pas été particulièrement sédentaires jusqu'à ce qu'on leur refile les terres des Arméniens exterminés, mais des organisations étatiques kurdes il y en a eu et tellement eu qu'il y en a eu d'immenses, comme l'Empire de Saladin qui était kurde, ou l'Empire perse, puisque les Kurdes seraient en fait les descendants des Mèdes.

        Et puis le paragraphe d'après : "the sole solution model that has the potential to end the crises, chaos, contradictions, and conflicts that have been systematically reproducing themselves in the region for the last century. Not only did the nation-states that were created together with artificially drawn borders after World War I not reflect the region’s ethnic, cultural, religious, and societal make-up, they also aimed at blasting our millennia-old culture of common life"... ah, donc là ça redevient bien les frontières Sykes-Picot, le problème !

        Mais le problème c'est que cet idéalisme anarchisant est là et bien là, et qu'il pourrit tout !

        SLP n'est pas le 'p''c''mlm', c'est pas "il y a UN grain de sable dans le logiciel au départ, C'EST MORT pour toujours". Les forces révolutionnaires, bon, il y a des principes matérialistes universels et déjà relativement établis (qui ici, sont jetés aux orties), mais pour "penser" la lutte et la révolution dans leur contexte local précis, il est bien évident qu'elles avancent à tâtons, font des erreurs et les corrigent au fur et à mesure ; parfois à cause de leurs erreurs elles meurent mais une force nouvelle et supérieure en surgit et reprend le flambeau. Le PC chinois était loin d'avoir un "logiciel" parfait entre 1921 et 1927. Mais là, avoir DÉLIBÉRÉMENT jeté aux orties ce qu'on pouvait à la rigueur appeler du marxisme-léninisme, pour ÇA ;  un truc même pas à la hauteur de l'anarchisme POLITIQUE que pouvait être la CNT ibérique des années 30... !!!

        Un point d'incompréhension entre nous est que le PKK, l'apoïsme, Muslim et qui tu veux (même Bookchin !) ne sont pas pro-sionistes au sens de gueuler "Am Israël Hai", "victoire à Netanyahou", "vitrifions l'Iran" et "Gaza doit pleurer des larmes de sang". Ils sont pro-sionistes dans le sens où comme le problème "c'est l’État", le nationalisme arabe et même l'islam, puisque c'était une forme d’État, féodal, le Califat, les émirats tout ça tout ça, portent en eux une "conflictualité" qui serait AUTANT la cause du malheur des Palestiniens (et des Sud-Libanais de temps en temps) que le colonialisme sioniste... ce qui est inacceptable dans la conception anti-impérialiste matérialiste qui est la nôtre, et revient OBJECTIVEMENT à du pro-sionisme.

        Et appliquée à eux-mêmes, cette conception foireuse "le problème c'est l’État depuis 5000 ans" à l'arrivée on voit ce que ça donne dans les faits, et on voit que ce n'est pas tenable : dans l’État turc, on s'autodéfend (car oui, la violence est toujours clairement acceptée pour s'autodéfendre, c'est même dans les principes du "trèèèèès large front" KNK ; même conception que les zapatistes, de fait), concrètement pour parler clair, on défend les mairies HDP, c'est de ça qu'il s'agit. Mais alors que le MHP au pouvoir, parce que c'est ce qu'il est, à travers Erdogan depuis qu'il le soutient, met TOTALEMENT à l'ordre du jour la "séparation avec ce qui est réactionnaire" ; il n'est absolument pas question pour le PKK d'aller sur ce terrain-là et de remettre en question les frontières de l'entité kémaliste. Bien sûr, il ne suffirait pas de proclamer la séparation pour qu'elle soit réalité (l’État turc est présent et bien présent, il n'y a pas que des Kurdes dans la zone et tous les Kurdes ne sont pas PKK, il y a des loyalistes, souvent AKP d'ailleurs, et sans doute des barzanistes) ; il s'agirait de mener une guerre révolutionnaire pour ça, mais guidée par ce mot d'ordre clair et net : tant que l’État turc n'est pas transformé de fond en comble par une révolution démocratique, nous, on met en œuvre notre droit léniniste à l'autodétermination vis à vis de lui.

        Et en Syrie par contre... c'est dans les faits ce qu'on est en train de faire : un État sécessionniste. Sauf que là, non seulement ça va OUTRAGEUSEMENT plus loin que les zones peuplées même seulement de 40% de Kurdes, mais ça se combine totalement avec le plan de partage entre Américains et Russes des champs pétroliers de l'Est, le long de l'Euphrate. Par contre à Afrin, où on est train de dérouiller sévère, on appelle Assad à venir défendre SON territoire étatique, parce que "on fait partie de la Syrie et on l'a toujours dit" ; sauf que ça achoppe parce que bon, on veut quand même être un peu autonomes, et ça Assad ne veut pas en entendre parler.

      • .
        Mercredi 14 Mars 2018 à 04:13

        Le PJAK est l'organisation soeur du PKK dans le Kurdistan Est (à ne pas confondre avec le PAJK, qui est le Parti non-mixte). Il a été inscrit comme "terroriste" par les US en 2009.

        Riza Altun n'est pas du tout le seul dirigeant à envoyer "du bois", j'y reviendrai !! Mais c'est clairement un des cerveaux les plus brillants.

        "mais niveau matérialisme historique (puisqu'il veut un peu aller sur ce terrain-là) c'est N'IMPORTE QUOI"

        Je n'ai pas dit l'inverse non plus ; il suit l'un des points idéologiques les plus problématiques du mouvement kurde, qui est l'inversion de la causalité entre société de classes et patriarcat, et la tendance à faire de "les femmes", "un", si ce n'est "le" "nouveau sujet révolutionnaire", mais ce texte du KJK dit aussi d'autres choses totalement justes. J'en profite pour commencer à te répondre sur plusieurs points idéologiques :

        "Öcalan a trahi"
        http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/pour-terminer-sur-le-dossier-kurde-a132670082

        Sauf que c'est plus complexe que ça, il n'a pas "trahi" au sens strict : c'est un réformiste/idéaliste/utopiste avec certaines "tendances" à la capitulation, avec certaines décisions "tactiques" aux conséquences plusieurs fois très négatives, mais qui au final a TOUJOURS refusé de liquider l'instrument fondamental d'autodéfense du Peuple kurde (j'y reviendrai). MAIS EVIDEMMENT auteur d'une poignée de paragraphes de merde absolue et évidemment totalement inacceptables.

        Mais ces quelques paragraphes (et j'en ai trouvé d'autres encore que tu ne connais pas je pense, sinon tu les aurais indiqué, je vais le faire, preuve que vraiment je suis honnête...), d'islamophobie, d'arabophobie, de (on va dire) "complaisance" avec le sionisme, ne font EN AUCUNS CAS partie de l’"apoïsme" tel que compris, revendiqué, arboré et appliqué (dans la mesure du possible lol ! J'y reviendrai) par 99,9 % du PKK et du large mouvement de libération !!

        Sinon, trouve-moi à part ces paragraphes d'Ocalan et des déclarations de Saleh Muslim (qui lui aussi dit tout et son contraire !!), UNE SEULE déclaration et texte de militant-e kurde (personnellement j'en pas trouvé un seul, et j'en ai "épluché" des articles !) qui contienne ces abominations. Tu vas peut-être en trouver, mais moins que les doigts d'une main ! Ca fait 15-20 ans (même plus sur certains points), que Ocalan et le mouvement ont fait leur "évolution idéologique", et si vraiment ces abominations faisaient partie de l"'apoïsme" de ne serait-ce qu'une minorité significative des militant-e-s kurdes, ce serait juste IMPOSSIBLE de ne pas en trouver : ça devrait "suinter" et "dégouliner" d'absolument partout !!

        Ta "compréhension" de l'"apoïsme" depuis des mois me fait penser aux "marxistes" qui pensent que le marxisme c'est être d'accord avec et répéter chaque phrase des "classiques" !! (non, je ne compare pas le marxisme et l'"apoïsme" lol ! Et bon courage pour concilier toutes les déclarations et écrits d’Ocalan (rien que depuis 1999 !) lol... J'en ai en particulier une hallucinante de ces dernières années, tu vas aimer...)
        Ca me ferait vraiment rire si le sujet n'était pas aussi grave...

        L'"apoïsme", c'est pour résumer à l'extrême (la base minimale de chez minimale quoi, beaucoup de militant-e-s kurdes et maintenant syrien-ne-s sont plus avancé-e-s évidemment) :
        Assemblées populaires ; coopératives ; anti-monopolisme ; reconnaissance et confédération de tous les Peuples et cultures ; autodéfense ; féminisme, dont organisations non-mixtes, et malheureusement inversion théorique de la causalité entre société de classes et patriarcat ; "autonomie démocratique" pouvant avoir deux "interprétations" (j'y reviendrai), ET C'EST TOUT.

        Mais non seulement l'islamophobie, l'arabophobie et le pro-sionisme ne font en aucun cas partie de l'idéologie de 99,9 % des militant-e-s kurdes, mais ceux-ci AFFIRMENT ET FONT TOTALEMENT ET EXPLICITEMENT LE CONTRAIRE !!! Commençons :

        "En ce qui me concerne, je me suis planté sur le confédéralisme démocratique d'Öcalan parce que j'avais compris qu'il critiquait les tentatives d'implantation de l'État moderne "à l'européenne" qu'on observe dans la région depuis une grosse centaine d'années (et qui ont effectivement amené leur lot de massacres, génocides etc.). Mais non ! En réalité, il critique tous les modèles de société dans la région depuis que le triomphe de l'islam a mis fin à l'Antiquité gréco-araméo-perse..."
        http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/dossier-kurde-je-ne-mets-pas-une-seule-seconde-en-doute-a132702816

        Son oeuvre et ses déclarations sont tellement contradictoires sur tous les points, qu'il dit les deux choses... Mais surtout l'écrasante majorité des militant-e-s de tous les échelons et TOUS les textes officiels du mouvement n'ont "retenu" que la première affirmation, celle qui dit que l'"Etat-nation" est une invention et une imposition OCCIDENTALES, IMPERIALISTES et CAPITALISTES.

        Le texte du KJK le prouve bien :

        "To the women of the world:  

        Let us turn the 21st century into the era of women’s freedom!

        From the mountains of Kurdistan, in the lands where society developed with the leadership of women, we salute you with our great freedom, passion, ambition, and unbreakable struggle. From Rojava’s neighborhoods to South America’s forests, from Europe’s streets to Africa’s plains, from the Middle East’s valleys to North America’s plazas, from Asia’s mountains to Australia’s plateaus; with our love which knows no borders and with our most revolutionary feelings, we embrace all women who intensify the struggle for freedom and equality. 

        On the occasion of 8th March 2018, International Women’s Struggle Day, we commemorate all women, who have given their lives in the quest for freedom, in the resistance against enslavement, exploitation, and occupation. From Rosa Luxemburg to Sakine Cansız, from Kittur Rani Chennamma to Berta Caceres, from Ella Baker to Henan from Raqqa, from Djamila Bouhired, from Palestinian Sana'a Mehaidli to Nadia Anjuman, we are ever grateful to the immortal warriors of the women’s liberation struggle. Their light rips through the darkness imposed on us; on the path that they have illuminated before us, we march towards freedom. Along with them, we commemorate all women, who have been murdered over the course of a 5,000-year-old patriarchal order, through all sorts of male violence, wars, state terror, colonialist occupations, religiously masked powers, men’s gangs, husbands, and so-called lovers. It is their memory that raises our unbreakable determination to put an end to feminicide, which constitutes the longest war in the world. 

        Dear women, comrades, sisters,  

        We are in the midst of a historic process. The patriarchal system, as the age peer of statist civilization, is undergoing a deep structural crisis. As women, we must diagnose this systemic crisis with its causes and consequences, establish strong analyses and develop perspectives that will accelerate our struggle. For, just as the system’s structural crisis constitutes great threats to women around the world, this situation also offers opportunities to guarantee women’s freedom, opportunities that perhaps only come once in a century. We even say: we can turn the 21st century into the era of women’s liberation! This is not a dream or a utopia. It is a reality. But in order for it to come true, we must create a women’s liberation program for the 21st century.

        For this, we must first of all fully grasp in their entirety the fundamental contradictions and attributes of the era we live in. What possibilities and risks do these contradictions and attributes constitute from the perspective of women’s liberation? What sort of responsibilities must we shoulder in this regard, as global women’s organizations and movements?

        The world system entered the 21st century in a deep crisis, using terms such as “New World Order”.

        In the quest to reorganize itself as a way out of the crisis, capitalist modernity first attempted to apply this new order in the Middle East under the name of "Great Middle East Project". We name the process that started with the interventions in Afghanistan and Iraq, continued with the Arab Spring in North Africa and intensified in the last years in Syria, Iraq, and Kurdistan "Third World War". Whilst the nation-state regimes in the Middle East, which were created by Western states one hundred years ago to permanently reproduce chaos and crisis, try to protect the status quo, the foreign powers attempt to divide the region among themselves anew.

        Our labeling of the current period of the Middle East as “Third World War” is not only an attempt to emphasize the involvement of international powers. More than that, it is clear that capitalist modernity’s rebuilding of itself in the Middle East will have consequences on a global scale. Indeed, the contemporary world system or capitalist modernity is not a phenomenon of the last 500 years, as, in fact, its seed took root in the form of the first state 5000 years ago in Mesopotamia and has ever since undergone different transformations to sustain itself until today.

        For this reason, defending the Democratic Confederal Solution as the “Third Way” against the regional states’ status quo-ism and foreign powers’ redesigned interventionism constitutes a fundamental responsibility to all of us, and it exceeds the borders of Syria and the Middle East. The system of Democratic Autonomy that is currently being built up with the leadership of women in Rojava and Northern Syria in the conditions of war and resistance is the sole solution model that has the potential to end the crises, chaos, contradictions, and conflicts that have been systematically reproducing themselves in the region for the last century. Not only did the nation-states that were created together with artificially drawn borders after World War I not reflect the region’s ethnic, cultural, religious, and societal make-up, they also aimed at blasting our millennia-old culture of common life. Today in Northern Syria, for the first time, a system is being constructed which is based on women’s equal and free participation, ethnic and religious pluralism, and participatory democracy. As a democratic alternative, this model poses a solution to the obsolete issues of the Middle East, against the masculine, sexist, monistic, nationalist, sectarian regimes, which have been fueled by the global system for decades.

        This is the reason why the Turkish state, which has the second largest army in NATO, launched an operation against Rojava/Northern Syria’s Afrin canton on January 20, 2018 with all its force. This is also the reason why foreign powers such as the USA, Russia, and the EU are not obstructing the military attacks on Afrin. Because in Afrin, a democratic society model with a core of women’s liberation is being constructed. The resistance of Afrin is women’s uprising against capitalist modernist life. The city and surrounding villages of Afrin resist fascism, misogyny, the uprooting of nature and cultural values, and animosity between peoples.

        (…)

        Dear women, dear comrades, 

        Since the seed of the global system based on capitalist modernity lies in the Middle East, specifically in Mesopotamia, the present systemic crisis also shows itself more nakedly and more directly in this region. But as the crisis experienced by the patriarchal-capitalist world system has a global quality, there is no land spared from feeling this crisis, no lake, mountain, or river left untouched, no society that was not affected by attempts at domination.  However, those most affected by the crisis are women. This in turn is directly connected to capitalist modernity’s sexist character. The system is trying to overcome its crisis by exploiting and abusing women ideologically, and materially even more forcefully. In fact, this is how it tries to secure and guarantee its existence.

        Against common claims, liberalism, as one of the fundamental ideologies of the nation-state, has not made any positive contribution to women’s liberation and equality. On the contrary, especially in the era of liberalism, sexism has been developed and used as an ideological element. It is a big lie that liberalism liberates women. As a matter of fact, the commodification of woman in terms of her entire body, personality, and soul constitutes the most dangerous form of enslavement.

        In this context, capitalist modernity constitutes the highest stage of the patriarchal system. At no point in the history of civilization has woman been subjected to exploitation to the degree that she has been in the era of capitalist modernity. From the perspective of women, there exists a colonization that has increased 1,000-fold in depth and scope. The sexism in the nation-state society, whilst assigning man maximum power, has turned society into the lowest colony in the personage of the woman. In this dimension, in civilization history in general and in capitalist modernity in particular, the woman is in the position of being the oldest and the newest colonized nation. From the perspective of the hegemonic system, one reason for the unsustainable crisis is the colonization of women. (...)"

        8 March 2018  

        Komalên Jinên Kurdistan (KJK) 

        Kurdistan Women’s Communities/Kurdistan Women’s Freedom Movement
        http://theregion.org/article/12958-kurdish-women-039-s-movement-makes-a-historic-call-to-women-across-the-world

        Autre exemples, deux textes écrits par deux militantes kurdes :

        "Contexte historique du développement du capitalisme et de l’État-nation

        Le capitalisme moderne est apparu avec les avancées et révolutions dans le domaine du savoir, avec le développement des mathématiques, de la physique et de la chimie. À un tel point que les traditions étaient remises en question et rejetées, ce qui provoqua un passage du ruralisme à l’urbanisation et permit l’industrialisation capitaliste. Michel Foucault (1926-1984) défend l’idée que les révolutions américaine et française, qui intégraient le libéralisme et le républicanisme, n’ont en fait pas libéré les citoyens de l’autoritarisme oppressif, mais qu’elles l’ont remplacé par une autre forme de pouvoir qui est le capitalisme. Le développement des États-nations, amenant son lot de composants tels que la démocratie représentative, la bureaucratie, l’éducation publique, la laïcité et des formes de surveillance sans fin, ne se fit pas naturellement mais à l’aide de décisions politiques prises pour assister le capitalisme moderne.

        Les sociologues classiques, dans la lignée de la pensée aristotélicienne, considèrent pour la plupart que le but inhérent à la modernisation était de rendre l’expérience occidentale (européenne) centrale, par le biais de facteurs économiques, sociaux, culturels et politiques.

        (...)

        La contribution de Karl Marx aux théories sociales n’a pas été une simple prédiction utopique du futur mais, de façon plus importante, un ensemble d’analyses sur le fonctionnement et les contradictions du capitalisme.

        Cet héritage a perduré comme on le voit avec la théorie des « systèmes-mondes » du sociologue et chercheur en sciences socio-historiques Immanuel Wallerstein. Depuis les années 1970, Wallerstein a développé le paradigme d’analyse des systèmes mondiaux qui est une approche macroscopique des changements sociaux et historiques du monde, d’une façon pluridisciplinaire. Wallerstein affirme que l’État-nation moderne se maintient grâce à un cadre économique, politique et légal qu’il appelle le « système-monde » et certains pays bénéficient de ce système économique mondial tandis que d’autres sont exploités.

        Wallerstein montre que le système capitaliste mondial a commencé au 16ème siècle dans certaines parties de l’Europe et des Amériques et qu’il s’est ensuite étendu au monde entier lors des siècles suivants avec l’accumulation sans fin du capital (2004:23-24). Les États-nations modernes peuvent donc être vus comme incorporés au système mondial du capitalisme. Mais, comme le souligne Wallerstein, les relations économiques ne se sont pas développées de façon aléatoire, les États-nations modernes ont été créés en parallèle au capitalisme pour servir et protéger les intérêts de l’élite capitaliste. De plus, les capitalistes européens ont eu besoin de créer des États européens forts, avec une grande puissance politique et militaire, pour appuyer leur hégémonie. Wallerstein fait remarquer que l’économie du monde capitaliste repose sur la création de surplus par l’augmentation constante de la productivité, de laquelle il extrait un surplus pour l’élite bourgeoise à travers le profit. Le pouvoir est une notion importante à intégrer pour comprendre les inégalités qui se propagent à travers le système-monde capitaliste.

        Ainsi, le système-monde est centré sur une division du travail entre deux classes, ces différentes classes présentent une disparité quant à l’accès aux ressources aux seins des États-nations, et les différents États-nations ont un accès inégal aux biens et services du marché mondial.

        Wallerstein divise l’économie du monde capitaliste en trois catégories principales : le cœur, la semi-périphérie et la périphérie (2004:28). Les États situés au cœur sont ceux qui dominent et qui ont la puissance politique, économique et militaire pour imposer des taux de change inégaux et pour exploiter le travail, les matières brutes et l’agriculture des États périphériques, moins développés, et les soumettre à d’autres formes d’exterminations, écologique par exemple. Ces conditions que Wallerstein met en exergue peuvent expliquer les relations complexes d’économie et de pouvoir qu’il y a entre les pays. Comme le suggère Wallerstein, le système-monde capitaliste n’est pas sans fin et ce système s’effondrera inévitablement avec, tôt ou tard, une crise économique globale, ce qui résultera en un changement révolutionnaire.

        (...)

        Le Kurdistan a été divisé entre quatre États-nations (Iran, Irak, Syrie et Turquie) par les accords Sykes-Picot en 1916 qui délimitèrent des frontières artificielles dans la région.

        Chaque État-nation a veillé à ce qu’il n’y ait aucune fragmentation possible du nouvel État et essayé d’unifier l’État-nation à travers un nationalisme imposé. Cela impliqua de nier l’existence de beaucoup d’autres groupes ethniques (Kurdes, Albanais, Lazes, Azerbaïdjanais, Zazas, Tchétchènes, Circassiens, Arabes, Bosniaques, Tatars, Arméniens, Grecs, Yézidis) qui vivaient notamment en Turquie. Le sentiment nationaliste fut inculqué par les «projets de nationalisation» qui tentèrent d’assimiler les différents groupes ethniques en les «turquifiant», «persianisant» ou «arabisant».

        (...)

        En dévoilant la vérité à propos de la société historique et en critiquant le capitalisme moderne, Öcalan avance que « de mémoire humaine, les peuples ont toujours formé des groupes à géométrie variable de clans, tribus ou autres communautés aux propriétés fédérales », ce qui permit la préservation d’une autonomie interne.

        Cependant, en écho à la théorie foucaldienne du bio-pouvoir, Öcalan dit que le capitalisme moderne a imposé la centralisation de l’État, par laquelle « l’État-nation comme substitut moderne à la monarchie a laissé derrière lui une société affaiblie et sans défense » et « le pouvoir se constitue lui-même dans l’État central et devient l’un des paradigmes administratifs fondamentaux de la modernité »."

        http://www.kedistan.net/2017/09/13/confederalisme-democratique-alternative-1/
        http://www.kedistan.net/2017/09/18/confederalisme-democratique-alternative-2/
        https://rojavaazadimadrid.wordpress.com/2017/12/26/el-confederalismo-democratico-como-alternativa-1-2/
        https://rojavaazadimadrid.wordpress.com/2017/12/28/el-confederalismo-democratico-como-alternativa-2-2/
        https://rojavaazadimadrid.wordpress.com/2016/11/28/modernidad-democratica-vs-modernidad-capitalista-modelo-alternativo-de-rojava/
        (c'est le même texte dans les deux langues)

        "Les différentes structures et institutions de violence et de hiérarchie, telles que le capitalisme et le patriarcat, ont des caractéristiques distinctes, mais le fascisme constitue le tissu systématisé et concentré de collaboration entre elles. Et c’est ainsi que le fascisme et le capitalisme, avec la forme la plus ancienne de domination humaine – le patriarcat – trouvent leurs expressions les plus monopolisées et systématiques dans l’État-nation moderne.
        Les régimes précédents, au cours de l’Histoire, avaient des caractères despotiques, mais ils reposaient toujours sur des codes moraux, des théologies religieuses et des institutions divines ou spirituelles pour être vues comme légitimes par la population. C’est une particularité du capitalisme moderne que de s’être débarrassé de toute prétention ou revendication d’être moral vis-à-vis de la loi et de l’ordre, et d’exposer ses rouages destructifs de façon obscène au nom de rien d’autre que l’État lui-même.

        Sans la nature hiérarchique et hégémonique de l’État, qui monopolise l’usage de la force, l’économie, l’idéologie officielle, l’information et la culture ; sans les apparats sécuritaires omniprésents qui pénètrent tous les aspects de la vie, des médias aux chambres à coucher ; sans la main de fer disciplinaire de l’État, comme Dieu sur Terre, aucun système de violence ou d’exploitation ne pourrait survivre. L’EI est un produit direct des deux : des anciens modèles de hiérarchie et de violence, ainsi que du capitalisme moderne avec son état d’esprit, son économie et sa culture particulières. Comprendre l’EI – et le fascisme plus généralement – signifie comprendre la relation entre patriarcat, capitalisme et État."
        http://www.kedistan.net/2017/06/30/dilar-dirik-democratie-radicale-contre-fascisme/

        Etc etc etc.

        Donc le mouvement kurde "critique", comme tout révolutionnaire évidemment, toutes les sociétés de classe, de manière plus ou moins idéaliste, mais en faisant une distinction qualitative extrêmement claire avec le XX. siècle et Sykes-Picot.

        Et pareillement, le texte du KJK parle des derniers "5000 ans", avec une phrase un peu ambigüe, et je n'aime évidemment pas le terme "colonisation des femmes", mais là aussi les passages que j'ai cité font une distinction qualitative extrêmement claire avec la patriarcat des 500 et 100 dernières années, rejoignant sur ce point exactement ce que dit entre autres SLP de manière 100 % juste.

        Donc, le texte du KJK est anti-impérialiste, anti-sioniste, anti-islamophobe, anti-postmo (mais cependant oui, la tendance à faire de "les femmes" "le sujet" peut être vue comme la seule concession du mouvement au postmo) ; mais c'est encore plus clair dans la FORMATION IDEOLOGIQUE TOTALEMENT ET EXPLICITEMENT ANTI-ISLAMOPHOBE ET ANTI-POSTMO que reçoivent TOUS les militant-e-s kurdes, syrien-ne-s et internationalistes dans la DFNS, racontée par le militant (et rappeur) révolutionnaire anti-impérialiste et anti-sioniste Marcel Cartier dans ce passionnant article (que je t'ai indiqué il y a des mois et que tu avais trouvé excellent !) :
        http://kurdishquestion.com/article/3923-jineoloji-the-science-of-women-039-s-liberation-in-the-kurdish-movement
        http://kurdishquestion.com/article/3938-the-centrality-of-women-s-liberation-in-rojava-northern-syria

        Contre le postmo, il y aussi cette déclaration de Riza Altun :

        "Now everyone is struggling to recreate and reposition themselves in the Middle East. This is very important. We have to see this. This center of the crisis of the capitalist modernism is in the Middle East right now. Either the capitalism will recreate itself in the Middle East and prolong its life for another a hundred or more years or the chaos in the Middle East will open a hole within the capitalist modernity system as the region where freedom has emerged. This is why all the world’s powers are in the Middle East and fight. It will be a very shallow approach to explain this solely as “the war for oil”.

        This is the ground where the current depression of the worlds’ capitalist system has turned to a World War III. Everybody is here. The struggle here is ideological, political and systematic. The global imperialism wants to develop a postmodern world hegemony and system through this struggle. The regional status quoist states are trying to protect their gains and advantages that were provided to them by the system of the 20th century. The oppressed peoples and societal circles are trying to produce their freedom and equality out of this chaos. This is what’s happening in fact in Rojava right now."
        https://anfenglish.com/features/altun-areas-of-freedom-are-created-in-the-me-for-the-first-time-23160

        (à suivre, d'autres exemples innombrables en béton armé d'anti-islamophobie, anti-arabophobie et antisionisme de la DFNS et du PKK.)

      • Mardi 13 Mars 2018 à 23:38
      • Mardi 13 Mars 2018 à 23:25

        Oui donc, en effet, pour l'OMPI : Organisation_des_moudjahiddines_du_peuple_iranien L'inscription_comme_organisation_terroriste

        Explication peut-être valable pour le PJAK aussi (+ la proximité avec le PKK).

      • Mardi 13 Mars 2018 à 23:20

        Et bon encore une fois je pense que personne ne peut être plus haut placé qu'Öcalan. Sur l'idéologie duquel tu n'as toujours pas répondu.

      • Mardi 13 Mars 2018 à 23:17

        Le PJAK est un sujet que je connais mal, je ne sais pas ce qui leur vaut de ne pas être 'combattants de la liberté' mais bon... On est plus au temps de la Guerre froide non plus. Je te rappelle que l'idéologie c'est mal, la violence c'est mal... Je crois de vague mémoire que c'est lié au PKK, donc originellement à l'URSS, et le PKK donc est lui aussi toujours sur la liste dans plein de pays, ce qui n'empêche rien...

        Regarde peut-être si les Baloutches y sont aussi... Ça voudrait dire que ça veut rien dire (et démontrerait au passage l'absence de complot anti kurde). Les Moudjahidines du Peuple ont une assez mauvaise image aussi (et bien souvent à juste titre), ils ont eu des démêlées dans les années 2000...

      • Mardi 13 Mars 2018 à 23:08

        Tu n'avais jamais entendu parler, tu n'es pas germanophone et moi non plus, et faut croire que c'est bien ballot, parce que c'est là que sont les perles.

        On découvre par exemple que Cemil Bayik, aux dernières nouvelles, a présenté ses excuses pour les violences des militants PKK en Allemagne par le passé, et donc l'autre là, le député CDU, est content parce que c'est un grand pas vers la levée de l'interdiction qui "nuit à toute la communauté". Bref ça fait penser à un genre de mec d'EA qui saluerait une saloperie d'Otegi ou une annonce capitulatrice de tu sais qui en 2009 ou 2010.

        Riza Altun pourrait donc, peut-être, être l'espoir d'un sursaut révolutionnaire dans le mouvement ? Pourquoi pas mais à ce moment là, comme on l'a déjà  écrit ici, sa seule option en tant que "socialiste sincère" est de se rallier aux communistes, à la ligne rouge qu'il faut donc pour cela renforcer, défendre, arborer et appliquer, ce qui est entre nos mains, et notre mission. En attendant son itw que tu m'avais fait lire en septembre ou octobre, ouais, c'était peut-être le truc le plus anti-impérialiste que j'avais pu lire de là-bas depuis longtemps, mais y avait quand même pas mal de fumette que j'avais relevée.

        Le texte du KJK non n'est pas pro sioniste, mais niveau matérialisme historique (puisqu'il veut un peu aller sur ce terrain-là) c'est N'IMPORTE QUOI, j'y reviendrai demain là il se fait tard.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    22
    Mardi 13 Mars 2018 à 14:11

    C'est marrant, plus on retourne le truc dans nos tête, plus les rapports entre cette "Communauté kurde d'Allemagne" néocoloniale-intérieure autoproclamée et le PKK nous font penser à ceux entre "Otegisuna" et l'organisation armée ETA dans la seconde moitié des années 2000 : oui notre Peuple est opprimé, oui la violence est d'abord une réponse à l'oppression... MAIS ce serait bien qu'ils arrêtent quand même, ça nuit à tout le Peuple par la répression que ça provoque et ça empêche une solution politique sous les bonnes auspices de la"communauté internationale" etc. etc. ; bref allons gaiement vers un Bildu kurde... au service du redécoupage impérialiste du Proche et Moyen Orient !

    21
    Mardi 13 Mars 2018 à 10:24

    Tu sais, une militante des Loups Gris avait été chopée une fois comme élue des Verts... La transposition de la politique turque et kurde dans la politique allemande n'est pas toujours très significative.

    20
    .
    Mardi 13 Mars 2018 à 01:10

    "des gens ont fait ce qui ne s'était plus fait depuis Barbara Kistler"

    Il y avait un nombre important d'Allemand-e-s, de Scandinaves, et peut-être d'autres pays d'Occident, dans les rangs du PKK et des autres organisations du mouvement de libération kurde dans les années 90 et 2000, dont plusieurs sont mort-e-s :
    http://apa.online.free.fr/rubrique.php3?id_rubrique=684

    Il y a également eu un nombre indéterminé d'Européen-e-s en Colombie à la même époque, dont la très connue : https://en.wikipedia.org/wiki/Tanja_Nijmeijer

      • Mardi 13 Mars 2018 à 09:53

        Merci de ces précisions. Nous nous souvenions vaguement de la meuf des FARC mais sans retrouver son nom. Beaucoup d'autres, sûr ? Quoi qu'il en soit, les FARC... ben ça reste les FARC lol, aussi. Quand même. Rappelons qu'elles viennent de se transformer en parti social-démocrate (ce qu'elles tentent en fait de faire depuis les années 80, le problème c'est que l'extrême-droite paramilitaire agrarienne bloque et détruit les efforts de la bourgeoisie urbaine qui veut la paix aussi), et qu'aujourd'hui lol, "l'important, c'est la rose l'importaaaaant" MDR

        Et le PKK ben c'est le PKK.

    19
    .
    Lundi 12 Mars 2018 à 20:22

    B  eaucoup de choses très intéressantes évidemment. Mais malheureusement comme ces derniers mois, dès que tu commences à parler du "PKK" et "des Kurdes", ça part immédiatement en c****** absolue  !!!

    "quand ce ne sont pas carrément des déclarations ouvertement pro-sionistes et appelant à la police politique islamophobe en ce sens screenshot-2018-03-12.png !"

    Ali Ertan Toprak EST UN CADRE DE LA CDU !!!!
    https://de.wikipedia.org/wiki/Ali_Ertan_Toprak
    LOOOOL

    (ce qui n'enlève pas divers problèmes bien réels dans la DFNS et dans le mouvement de libération kurde, j'en parlerai, patience patience lol)

      • Mardi 13 Mars 2018 à 10:37

        En gros la position du site (et celle de Toprak) c'est ça (traduction pourrie comme d'hab mais on comprend les grandes idées) :

        Il y a vingt ans, le PKK (Partiya Karkerên Kurdistan) et ses organisations et associations affiliées étaient interdites en Allemagne. A cette occasion, la communauté kurde allemande e.V. (KGD) a exprimé son désir de réconciliation. Sa principale préoccupation est la coexistence pacifique des Kurdes et des Allemands. Dans ce contexte, le KGD appelle le gouvernement fédéral à lever l'interdiction du PKK et à la décriminaliser.

        L'interdiction du PKK avait une criminalisation rampante de la vie ici migrants kurdes résultat, et porte encore au fait qu'ils werden.Rund pas reconnus comme un groupe distinct des migrants d'un million de Kurdes vivent paisiblement en Allemagne. Après une formation professionnelle qualifiée, l'étude ou le démarrage d'une famille, la plupart contribuent à la prospérité et la réputation de l'Allemagne à travers leur engagement personnel et professionnel. Beaucoup d'entre eux sont des travailleurs ou des entrepreneurs indépendants, des scientifiques, des artistes, des politiciens. La plupart sont des citoyens allemands.

        Dans les statistiques allemandes, cependant, ils trafiquent souvent en tant que travailleurs migrants turcs, en tant que réfugiés irakiens, iraniens ou syriens. On sait à peine que parmi les victimes de la NSU figurent quatre citoyens d'origine kurde qui sont officiellement considérés comme des «victimes turques». La discussion sur le PKK et son interdiction il y a 20 ans a contribué à la stigmatisation de la population kurde en Allemagne. La persécution ethnique cruelle des Kurdes dans leur pays d'origine par l'Etat turc et la lutte armée du PKK, plus de 30.000 personnes ont perdu leur vie au cours des 29 dernières années, a été transmis nécessairement dans les années 80 et 90 sur les communautés d'immigrants kurdes touchés en Allemagne. Démontrer que les Kurdes menacent en partie la sécurité publique et l'ordre sur les routes allemandes et dans les centres-villes. Le KGD rejette fermement cette escalade de la violence dans ce pays.

        Ali Ertan Toprak, son PDG, a déclaré: Nous ne manquons jamais une occasion, demandez sincèrement le peuple allemand, nos amis excuses dans les conflits Turquie rejetés sur les routes locales à la raison haben.Der pour l'interdiction du PKK ont été principalement en 1993, la de bonnes relations économiques avec l'allié de l'OTAN en Turquie, où les partisans du PKK par la voie de nos jours - contrairement à l'Allemagne - ne seront plus suivis et leurs symboles montrent publiquement l'interdiction de dürfen.Das est un obstacle à l'intégration pour ceux qui vivent ici Kurdes leur participation politique et sociale est donc difficile. En même temps, il encourage le gouvernement turc à poursuivre ses politiques anti-kurdes et le refus d'une solution pacifique au conflit en Turquie. La politique de silence diplomatique pour les intérêts économiques présumés comme ces dernières années peut ne pas être poursuivie. Nous attendons davantage d'un pays démocratique, libre et ouvert comme la République fédérale. Cela signifie que toutes les personnes qui ont contribué à la construction de ce pays reçoivent leur origine et sont reconnues publiquement.

        L'interdiction en Allemagne a fait peu; Au contraire, la persécution des partisans du PKK a coûté à la République fédérale environ un demi-milliard d'euros. Si cet argent avait été investi dans le processus de paix au Moyen-Orient ou dans le processus d'intégration des immigrants dans notre pays, nous serions beaucoup plus loin.

        Nous demandons au gouvernement fédéral de donner l'exemple de lever l'interdiction attendue depuis longtemps, et d'engager une dépénalisation un processus de réconciliation pacifique. La condition préalable est que le PKK renonce à la violence sur le sol allemand.

        On peut le voir comme une illustration de plus du processus de fusion permanente entre gauche capitulatrice (ici le PKK) et Pouvoir des monopoles, par le biais de Messieurs Bons Offices comme Toprak. Il suffit que le PKK "contienne" un peu les actions violentes de ses militants et il aura les mains libres pour faire de l'Allemagne son QG, pour mener sa politique au service du repartage du Moyen Orient.

      • Mardi 13 Mars 2018 à 09:56

        Ses propos sont cités, mais ceux de la rédaction de KGD les reprennent sans y mettre de bémol bien au contraire, pour surenchérir. Et les choses ont été vérifiées, ils sont rojavistes, soutiennent Saleh Muslim, c'est pas des barzanistes. Ils mettent en avant le Congrès national kurde, décrit ici comme lié au PKK : https://en.wikipedia.org/wiki/Kurdish_National_Congress

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :