• (Encore un commentaire Facebook bien explicatif, qui permettra à ceux qui ont du mal à suivre d'avoir un bon résumé synthétique)


    Daesh, fasciste mais fasciste anti-occidental comme jadis le Japon shōwa (sauf qu'il n'y a pas officiellement d'État derrière, ce sont des fortunes privées et des 'États profonds' du Golfe), a été écrasé parce qu'il était la menace stratégique la plus immédiate mais aussi la plus facile à vaincre, même si ça a été un peu plus long que prévu. 

    La question est alors celle de la course de vitesse pour la plus grande part de ce qui était son territoire. L'axe Iran-Syrie (avec le gouvernement chiite de Bagdad), appuyé par les Russes, en a tout de même pris la majeure partie, consacrant le déclin de l'impérialisme occidental. Il y a une continuité terrestre de Téhéran à Lattaquié. Reste alors l'encerclement. Au Sud, Israël, la Jordanie et l'Arabie sont solidement pro-occidentaux. Au Nord, il y avait le Kurdistan d'Irak (qui vient de se prendre une branlée après son référendum...), et maintenant il y a donc Rojava...

    Une préoccupation étant aussi, n'en déplaise, de dresser un barrage sur le chemin de la politique ottomaniste menée par Erdogan depuis 10 ans. La Turquie peut bien ne pas être un élément aussi anti-occidental que l'Iran, il n'empêche, pour l'Occident il n'est pas question qu'il y ait une puissance régionale locale dans la région (clarifications-question-erdogan). Israël en chien de garde, et la domination doit être directe. Il y a déjà le problème de l'Iran, pas question qu'un autre pays de 80 millions d'habitants s'impose comme puissance tutélaire au Machrek. 

    Donc avec le Kurdistan d'Irak, même éclopé, et maintenant Rojava, il y aura ce barrage à la fois anti-turc, anti-arabe et anti-iranien. À partir de là, il ne restera qu'à organiser la défaite d'Erdogan face à Akşener (lire ici une bonne présentation politique de cette "femme providentielle") en 2019 pour re-canaliser les énergies expansionnistes turques vers le Caucase et l'Asie centrale, faisant chier les Russes et les Chinois, et pas l'Ouest. [MàJ : bon finalement elle a fait un flop, et Erdogan a remporté la mise encore une fois (sans doute à grand renfort de trucage) turquie-resultats, mais nous voulons dire, n'importe qui incarnant cette Turquie beyaz ("blanche") laïque, moderniste et tournée vers l'Occident... et que ce dernier compte bien, n'a nullement renoncé, à remettre par tous moyens au pouvoir à Ankara turquie-kurdistan-elections-anticipees.]

    Dans ce Grand Jeu régional, Rojava, qui luttait pour sa survie en 2014, a été choisi comme force qui ne serait redevable QU'À L'AIDE DIRECTE reçue de l'OTAN, et à aucune puissance locale (ni Iran, ni Turquie, ni Arabie etc.), afin d'en faire les tirailleurs parfaits. Et contrairement aux communistes chinois, qui ont reçu une certaine aide contre le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, il n'y avait pas chez le PKK d'Öcalan, loin de là, la ligne idéologique en BÉTON ARMÉ pour permettre d'éviter ce triste dénouement. La 'lueur d'espoir' que pouvait représenter Rojava en 2014-2015 s'est totalement convertie en les troupes au sol de l'Occident pour conquérir la plus grosse part de la région sur les ruines du 'Califat'. Sous les applaudissements des néo-menchéviks qui ont voulu voir en cette expérience la démonstration de l'inutilité du maoïsme pour certains ML, et du marxisme-léninisme pour les anars, trotsks, autres gauchistes etc.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :