• Pour encore une fois (la 100e...) récapituler et clarifier les mêmes choses


    Parler de racisme ne 'divise' pas la classe ouvrière, on est d'accord, c'est même un processus de critique qui seul permettra peut-être une unité un jour.

    Mais le racisme lui-même n'est pas une simple 'manœuvre de l'ennemi pour diviser', et quelque chose dont il faudrait parler parce qu'on a compris que c'est 'central dans la vie de millions d'exploités' donc important pour la recrute...

    Le racisme est tout simplement le prolongement de la domination impérialiste dès lors qu'il y a des millions de travailleurs des pays dominés 'importés' dans les métropoles, où ils forment des minorités nationales dont la lutte prolonge 'au cœur du monstre' celle des pays semi-coloniaux ou carrément des colonies ('DOM-TOM') d'origine.

    Une lutte absolument fondamentale car la révolution à l'échelle planétaire est un encerclement des Centres par les Périphéries, dans lequel les luttes révolutionnaires et bien sûr en particulier les Guerres populaires du Tiers Monde encerclent les pays impérialistes et 'poussent' les luttes par exemple de l'Europe périphérique (Grèce, État espagnol etc.) qui elles-mêmes 'poussent' celles des prolétariats d'États comme la France, en particulier les prolétariats les plus périphériques, souvent opprimés nationalement (Bretagne, Occitanie, Pays Basque etc.)... Et on retrouve là, donc, les 'commandos' de la révolution anti impérialiste du 'Sud' que sont les indigènes colonisés intérieurs.

    Encore une fois : le PIR n'est PAS postmoderne, même s'il peut puiser (et l'on peut toujours s'amuser à dire 'parfois trop', comme par exemple avec l'infâme Foucault) dans ce corpus de pensée.

    Le PIR n'a pas Marx Engels Lénine Staline Mao tatoué partout sur le corps ; mais il est bien souvent bien plus marxiste dans ses raisonnements que bien des gens qui s'en réclament à cors et à cris.

    Pour mener la révolution dans un pays donné il faut une Pensée révolutionnaire, analyse et compréhension profonde de comment ce pays fonctionne. Et de ce que j'ai pu voir à ce jour, la production du PIR fournit une quantité considérable et probablement même LA PLUS GRANDE quantité de 'pierres' pour construire cette Pensée.

    Certes d'autres en fournissent aussi, nous ne disons pas le contraire ; déjà chacun fait ce qu'il veut de sa vie mais SLP est maoïste, donc avoir introduit (par exemple) le maoïsme et l'universalité de ses principes et son affirmation comme troisième, actuelle et supérieure étape de la science marxiste en Hexagone, c'est important. De même que (chacun sa life encore une fois) nous sommes plus Gonzalo gonzalo-pcp-guerre-populaire-perou que Quijano LOL.

    MAIS le travail du PIR n'en est pas moins un matériau précieux pour comprendre-expliquer-combattre le Système dans lequel nous vivons et luttons.

    Le PIR ne prépare (certes) pas la Guerre populaire des indigènes d'Hexagone... Mais cela ne fait pas une grande différence avec quelqu'un qui la prônerait, mais n'aurait pas la moindre idée de COMMENT la mener à bien et à son terme, et déjà une Pensée Guide pour commencer.

    Le PIR, qui au moins n'est pas syndicaliste révolutionnaire anti-politique, ni ne croit (nous non plus) à la magie des 500 tracts distribués dont 485 se retrouveront chiffonnés dans les poubelles alentour, mène une bataille GRAMSCIENNE d'imposition d'idées dans le débat politique, et nous sommes d'avis qu'imposer ces idées dans le débat sert la révolution et non l'inverse.

    Mais c'est sûr que quand on considère que Gramsci "ne sert pas à grand chose"...

    À la base du gigantesque Impérialisme stade suprême du Capitalisme de Lénine, il y a les travaux d'Hobson (Imperialism - A Study), un social-libéral précurseur de Keynes. À la base des immenses Sept Essais de Mariátegui il y a les travaux de Valcárcel Vizcarra, historien-ethnologue non-marxiste, plutôt indo-américaniste proche de l'APRA (et qui se 'connecte', d'ailleurs, finalement au PIR via Quijano).

    Affirmer donc que 'les réponses', le MATÉRIAU à réflexion pour (en jetant dessus la lumière du marxisme) développer une Pensée, ne doit 'pas (jamais) être recherché en dehors du marxisme' (en admettant que le PIR lui soit si extérieur que cela... rappelons que Mariátegui lui-même avait été déclaré 'extérieur au marxisme-léninisme', 'populiste' au sens russe par le référent sud-américain du Komintern, le futur baron révisionniste argentin Codovilla...), est une aberration et l'expression d'un DOGMATISME dirigé contre le développement de la Pensée communiste révolutionnaire, qui sert objectivement la contre-révolution préventive.

    DONT ACTE.


    [Poursuite du débat - autre publication]

    Pour encore une fois (la 100e...) récapituler et clarifier les mêmes choses

    Pour encore une fois (la 100e...) récapituler et clarifier les mêmes choses

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    Pour encore une fois (la 100e...) récapituler et clarifier les mêmes choses

    Pour encore une fois (la 100e...) récapituler et clarifier les mêmes choses

    [Droit de réponse (en italique) d'un contradicteur dans ce débat, que l'honnêteté intellectuelle impose ; et comme vous allez le voir, il y avait effectivement BESOIN qu'il clarifie certaines de ses positions.]

    "Je n'ai jamais dis que les maoïstes n'avaient rien à prendre en dehors de la production MLM, j'ai même RÉPÉTÉ que les post-modernistes que ce soit le PIR ou même les post-modernistes féministes ont fait des critiques et des apports intéressants, or tu ne sembles t'intéresser et ne prendre que chez l'un des deux, Anuradha Ghandy elle même a reconnu (et je l'ai souligné !) des apports des féministes de la troisième vague. Siraj lui même et je l'ai cité a dit que les pomo donnent des critiques pertinentes et parfois intéressantes mais pas les outils.

    À propos de Hobson : évidemment que les marxistes prennent d'ailleurs ! Le marxisme a trois sources constitutives qui ne sont pas le marxisme, les marxistes savent prendre ce qui est pertinent et même chez les bourgeois comme par exemple quand Lénine cite Clausewitz pour parler de stratégie militaire ! Mais on sait en faire la critique. Par rapport au PIR nous reconnaissons ce qui est pertinent mais nous savons en voir la limite : dans la pratique c'est le réformisme radical et il suffit de voir ses alliés sur le plan international comme Angela Davis qui est membre historique du CPUSA qui a appelé à voter Obama, qui a soutenu Sanders. Tu ne peux pas dire "la théorie est intéressante et la pratique ne me concerne pas, ne m'intéresse pas, c'est leur choix" : la pratique est le critère de vérité, on ne peut  détacher pratique et théorie, le lien dialectique entre les deux a été superbement résumé par Mao. Donc oui la bataille sur les plateaux de TV et les chaires universitaires n'est pas une pratique conséquente, tu peux inscrire ça dans la bataille culturelle de Gramsci mais c'est avoir l'interprétation la plus droitière de Gramsci, celles qu'en font tous les révisionnistes qui tentent de résumer Gramsci à un combat pour avoir la plus grande place dans les institutions bourgeoises avant de mener la moindre offensive révolutionnaire. Le PCP est sorti des universités dès que possible pour mener la lutte au sein des paysans et apprendre à faire la guerre en la faisant (il serait ridicule de prétendre avoir le chemin exact pour mener la GPP en France jusqu'à la prise du pouvoir avant même de l'avoir déclenchée, on apprend à faire la guerre en la faisant le PCP l'a répété des centaines de fois !).

    Je n'ai À AUCUN MOMENT dit que le racisme se limitait à une tentative de division de la bourgeoisie. Tu dis que les immigrés représentent une continuation de l'impérialisme et de la lutte anti-impérialiste dans notre propre pays : c'est une analyse que les maoïstes ont depuis longtemps et n'ont pas eu besoin du PIR, c'est répété à chaque fois lorsque l'on parle de la "crise des réfugiés" que cela est une extension de la guerre impérialistes à l'intérieur de nos frontières, c'est présent dans plusieurs déclarations internationales du 1er mai, c'est répété dans les Thèses internationales des Partis et orgas MLM d'Amérique Latine.

    Oui le PIR est post-moderniste on peut tourner ça dans tous les sens c'est un fait. Non ça ne veut pas dire que le PIR est un ennemi politique, bien au contraire c'est un allié tactique mais nous devons avoir une analyse claire des limites du PIR, s'il n'y en avait pas, autant le rejoindre ! Le PIR n'est pas marxiste, certaines de ses analyses peuvent avoir une base vaguement matérialiste ou une analyse vaguement marxiste mais dans les grands principes il n'est pas marxiste et affirme même ce rejet du marxisme plusieurs fois. Il définit l'impérialisme comme étant un phénomène commençant en 1492 (qui est pourtant une date qui a plus d'importance pour le Nord global que pour le Sud global car la véritable colonisation a commencé après cette date, c'est l'histoire bourgeoise qui adule cette date en la présentant comme une grande découverte) et assimile donc colonialisme et impérialisme comme la même chose. La définition Nord global et Sud global n'est pas scientifique et seule la définition puissances impérialistes/nations opprimées permet d'avoir une analyse claire et précise des contradictions à l'échelle international : en effet il est dit que l'Océanie appartiendrait au Nord global, qu'en est-t-il de la Kanaky, nation colonisée par l'impérialisme français ? L'Asie est classée dans le Sud global, j'imagine qu'ils considèrent le Japon évidemment comme le Nord global mais quid de la Chine (et de l'impérialisme chinois) ou encore de la Corée du Sud ? Seul le matérialisme permet une compréhension vraiment scientifique, la terminologie proposée par le PIR rend l'analyse peu précise et ne permet pas de distinguer les différents types de contradiction en ne se plaçant que dans le point de vue de la première contradiction "impérialistes/nations opprimées" et en la mystifiant. Bref Lénine a toujours montré les limites d'Hobson et ne s'est appuyé que sur ce qui est pertinent dans sa production tout en s'écartant de ses conclusions. Au final mettre Hobson et le PIR sur le même plan je pense que ça dessert plus le PIR que ça ne le sert..."

    J'ai donné ma position sur le fond du fond du sujet, par rapport à la vôtre réitérée par M. (chez qui le débat a un peu repris) : pour moi le PIR du haut de ses "conférences de bourgeois universitaires" n'est pas un ennemi et j'assume l'"opportunisme" à son endroit ; bien au contraire, j'estime que les thèmes qu'il impose dans le débat intellectuel anticapitaliste SERVENT la révolution. Tout comme d'ailleurs la révolte actuelle de son postmodernisme (admettons...) plutôt 'soft' et old school, encore un gros pied dans le matérialisme, contre la merde postmo nouvelle vague hardcore, idpol, je suis ceci donc j'ai raison, 'safe', déconstruit... Celui, précisément, de l'"impérialisme progressiste" NOTAMMENT LGBT mais pas seulement.

    J'ai dit aussi, car cela fait plusieurs années que je le pense, que le dogmatisme comme celui que j'ai cru percevoir dans tes propos est le vis-à-vis du postmodernisme dans le dispositif en étau de contre-révolution préventive, d'empêchement de l'éclosion d'une Pensée révolutionnaire pour faire la révolution dans l'État français. Ce qui condamne nécessairement ton travail politique à un plafond de verre tôt ou tard, quelle que soit la dynamique que tu puisses invoquer aujourd'hui. Comme je l'ai dit dans une autre discussion : fais ton Parti MLM le plus parfait qui soit, efforce toi, comme RGA, de le faire le plus représentatif possible des masses populaires, et même de mettre en avant les 'secteurs les plus opprimés' de race ou de genre... En attendant faudra pas te poser de questions quand les masses non-blanches des ghettos elles ne viendront PAS, car elles ne viendront pas et ça c'est pas un phénomène qui date du PIR, né en 2005 et qui de toute façon "ne touche pas ces populations" (n'est-ce pas ?), ça remonte au moins aux années 90 voire 80.

    Comme je l'ai déjà dit, y compris publiquement, et l'assume, pour faire la révolution dans un pays il faut une Pensée et cette Pensée se construit avec des pierres ou des briques, d'ailleurs je pense en toute modestie que SLP en a fourni quelques unes. D'autres ont joué un rôle fondamental qui a été d'introduire le MLM et ses principes dans l'État français. Mais en termes de pierres pour construire la Pensée, oui j'assume être d'avis qu'il y en a plus dans la production intellectuelle du PIR que dans beaucoup d'autres.

    Je ne m'étendrai pas sur tes kilométriques réponses tant elles sont à côté du sujet, ou l'esquivent, je ne sais pas.

    Prolongement de l'impérialisme ne veut absolument pas dire (seulement) que les réfugiés et autres migrants sont une conséquence de l'impérialisme. C'est d'ailleurs évocateur que tu parles de ça et c'est encore une fois... le PIR, Sadri Khiari R1dBY.png qui explique majestueusement comment et pourquoi ces réfugiés/migrants sont les fétiches de la gauche 'pas raciste car de gauche'. À partir pour ainsi dire de la BASE PS, vers la gauche, personne n'est 'contre' les migrants et quiconque à partir du PG ou des Verts est capable de dire qu'ils fuient la rapacité des monopoles impérialistes (ou des 'multinationales') et leurs guerres.

    Moi, je parle bien de gens qui sont là depuis des générations ET subissent encore un racisme, un colonialisme intérieur métropolitain prolongement de l'impérialisme sur leurs pays d'origine. Et ceci, non, n'a jamais été une question 'tranchée' chez les maoïstes ni les communistes en général (beaucoup de théories du 'prolétariat multinational de France', 'même patron même combat' etc. etc.).

    De même quand tu dissocies ce qui n'est pas dissociable, à savoir exportation de capitaux et MOYENS de les exporter, de se garantir des territoires pour le faire. Raison pour laquelle il y a bel et bien une hiérarchie entre les pays impérialistes au sens de 'monopolistes'. Une hiérarchie qui au terme des guerres de repartage du 20e siècle, a pu conduire à des paradoxes comme par exemple, dans les années 80, le Japon 2e puissance ÉCONOMIQUE mondiale, l'Allemagne 3e... mais l'un comme l'autre des nains géopolitiques (l'Allemagne est un peu remontée depuis sa réunification mais ça reste loin du compte). Alors que l'URSS avait une économie du niveau de l'Italie (ce sur quoi les US ont commencé à l'attaquer avec Reagan, et ont ainsi gagné la Guerre froide), mais était classée à juste titre 2e superpuissance mondiale par les maoïstes, de par sa capacité diplomatique et militaire à projeter ses capitaux et contrôler les économies de pays entiers. Dans la catégorie dissociation (légère) entre 'monde blanc' et pays impérialistes, on pourrait aussi parler du Japon de la 2e Guerre mondiale, impérialiste (et fasciste)... mais contre qui la guerre a été d'une violence inégalée et sous-tendue par un racisme inexistant entre puissances 'blanches' ennemies.

    ""Pour vous, ce sont des ennemis et l'"opportunisme" vis à vis d'eux, comme le mien, aussi : à quoi bon donc poursuivre le débat si nous ne nous convaincrons pas ni les uns ni les autres."
    -> Alors que je viens de dire juste au-dessus que dans le contexte actuel je les vois plutôt comme un allié tactique. Tu remarqueras que contrairement au reste de l'extrême-gauche nous n'avons jamais écrit d'articles contre le PIR par ailleurs. Par contre oui il représente une forme d'opportunisme sinon cela signifierait qu'il serait la ligne rouge, ce qu'ils ne sont pas. Leur orientation stratégique est une voie de garage (plus de représentation institutionnelle des indigènes...).  

    Sinon le qualificatif purement gratuit de "dogmatisme" (car je dénonce une analyse non-matérialiste de l'impérialisme) n'est d'aucun intérêt de même que jeter des qualificatifs à la face de ces opposants sans les argumenter sérieusement en se basant sur des faits et des propos réels (car mettre entre guillemets "ignore l'impérialisme" qui sont des guillemets de citation un propos que je n'ai pas tenu ça tient de la manipulation par exemple ou prétendre que je considère le PIR comme un ennemi politique aussi ou encore dire que je considère qu'il n'y a rien à prendre en dehors du corpus MLM, ce ne sont jamais à aucun moment mes propos, que des déformations). Tu remarqueras que je me suis gardé de te qualifier "d'opportuniste", "de post-moderniste", "d'individualiste" ou quoi que ce soit, ça n'apporte rien au débat.

    Tu as une compréhension totalement erronée de la Pensée guide qui n'est pas un processus de production intellectuelle déconnectée de la pratique mais bien le résultat de la pratique. La Pensée Gonzalo est née de l'expérience de la Guerre populaire et non avant. La Pensée Guide ne naitra que de la construction du Parti et la lutte révolutionnaire et de la GPP, prétendre développer une pensée avant d'avoir des résultats pratiques conséquents ça tient de l'idéalisme."

    [Sur ce point précis nous pensons encore une fois qu'il se trompe, mais c'est une controverse dans laquelle vraisemblablement personne ne convaincra personne avant de nombreuses années : non, je/nous ne pense(ons) pas que la Pensée est un "résultat de la pratique" de ses auteurs, mais qu'elle doit un minimum la PRÉCÉDER. Ce que le camarade a raison de dire, c'est qu'on "apprend la guerre en la faisant" : la STRATÉGIE RÉVOLUTIONNAIRE, et ses multiples tactiques formant le Plan Général de Travail, ne peuvent en effet que rarement être bien préétablies, sinon dans les très grandes lignes, et se construisent plutôt au fil des leçons de la lutte (et de toute façon, pour un Parti révolutionnaire sérieux, ne seront jamais exposées publiquement dans les détails). Mais ceci est une chose, et la Pensée en est une autre. Car qui d'engagé politiquement ou même syndicalement, et souvent de façon dévouée et exemplaire, n'a pas de pratique ? Militer, y compris à Lutte Ouvrière ou chez Mélenchon, à la CGT ou même à FO, c'est avoir une pratique. Et pourtant, ce n'est pas avoir une PENSÉE et donc ça ne va nulle part. Le Pensée ne résulte pas "de la pratique", mais (éventuellement) d'une BONNE pratique militante révolutionnaire... qui doit nécessairement, pour être bonne, être précédée d'une CONCEPTION COMMUNISTE CORRECTE DU MONDE appliquée au pays où l'on lutte, donc d'une Pensée une minimum élaborée et correcte. Ensuite évidemment, celle-ci peut s'enrichir au fil des luttes, mais elle doit un minimum préexister. Mais c'est vrai : la Pensée, comme toute chose intellectuelle, provient de la matière donc de la pratique... mais PASSÉE. Analyser, à la lumière du marxisme (à son stade actuel maoïste) la réalité et l'HISTOIRE de son pays, ou d'une catégorie particulière de la population comme les indigènes non-blancs, c'est d'abord et avant tout l'histoire des LUTTES, ce qu'ont mis en œuvre les exploiteurs et comment on s'y est confronté, donc une histoire pratique. Ce qui est faux, c'est que la Pensée ne peut provenir que la pratique DE L'ORGANISATION qui l'élabore, car il n'est pas possible de se lancer dans une pratique correcte et donc productrice de Pensée sans avoir un minimum compris-expliqué, pour le combattre, le Système qui nous emprisonne.]

    [Pour prendre un petit exemple... Lénine n'a, de janvier 1897 à novembre 1905 puis de novembre 1907 à avril 1917, vécu qu'en déportation (en Sibérie) ou en exil (en Suisse et ailleurs) ; et même entre 1905 et 1907, il "dirige les opérations" (en quelque sorte) à Petrograd depuis la Finlande, appartenant certes à l'Empire russe mais jouissant d'une assez large autonomie... Il n'a strictement, au long de ces 20 années cruciales pour la révolution en Russie, jamais été sur le "ter-ter" ; presque PERSONNE dans toute l'histoire des mouvements révolutionnaires n'a eu moins de pratique de terrain que lui ; et pourtant, il est devenu Lénine !! Les arguments "terteristes"-"pratiquistes" tombent ici totalement à plat...]

    "Le PIR que tu défends tant, qui est né en janvier 2005 sous l'impulsion de nombreux intellectuels : ont-ils publié ne serait qu'un seul communiqué en novembre 2005, décembre 2005 ou en 2006 par rapport à la révolte des banlieues ? Niet, nada, néant. Pour les 10 ans de la révolte des banlieues en 2015 ? Rien non plus. Bref le PIR n'a jamais considéré la révolte des banlieues comme un élément central de l'histoire récente de la lutte des indigènes en France car ça ne correspond pas à son mode de pratique.

    Ensuite dire que l'on a des apports de l'extérieur ne signifie pas que la réponse est en dehors du marxisme. À aucun moment car le marxisme est justement ce qui permet de digérer l'en dehors, qui permet de partir des masses pour revenir au masse, de prendre en compte toutes les productions de la vie sociale et donc y compris d'organisations pomo. Tu n'as fais aucune démonstration de ce côté là car en lisant mes messages bien avant que tu ailles me parler d'Hobson ou autre j'évoquais en citant précisément Siraj le fait que les pomo ont des critiques pouvant être pertinentes."

    Le PIR sur Novembre 2005 c'est une blague par contre LOL, mais le reste je l'entends et ne suis pas en désaccord. En fait on est pas en désaccord sur grand chose LOL, comme tu le dis toi-même, la nécessité du marxisme pour la 'digestion' etc. etc. Le problème est peut-être plus de forme, dans ta façon de te prendre trèèès au sérieux tout en assénant des contre- ou des demi-vérités, comme par exemple que l'impérialisme s'est TOUJOURS PARTOUT SYSTÉMATIQUEMENT appuyé sur les structures traditionnelles, ce qui est faux dans plus de 50% des cas, bon là j'ai pas trop le temps de développer mais en gros l'impérialisme dans les pays dominés c'est pas une révolution bourgeoise, encore moins démocratique, mais une sorte de Louis XV ou Louis XVI. En fait tu as du mal avec être contredit par les masses (puisque je ne suis pas du Parti je suis des masses, disons).

    "Pour le PIR sur 2005 trouve moi des communiqués datant de 2005 ou 2006 qui traitent sérieusement de la révolte des banlieues, j'ai cherché je n'en ai pas trouvé pourtant toutes leurs archives sont en ligne. Je me rappelle aussi très bien avoir été étonné en 2015 en ne voyant aucun grand événement organisé par le PIR par rapport à la révolte de 2005.
     
    Tu peux dire que je me prends au sérieux, certainement et parfois un peu trop mais je pense pas que tu es en reste non plus de ce côté là, oui quand on débat on essaye de l'être. Tu as quand même une tendance à déformer mes propos quand tu dis que j'aurai prétendu que " l'impérialisme s'est TOUJOURS PARTOUT SYSTÉMATIQUEMENT appuyé sur les structures traditionnelles" : ce n'est absolument pas ce que j'ai dis, relis mon message, j'ai dis que l'impérialisme peut très bien s'accommoder de structures traditionnelles un temps avant des les détruire, je n'ai jamais prétendu que c'était systématique et partout, j'ai dis que c'était une capacité de l'impérialisme et que donc la défense la structure traditionnelle ne doit pas être la base d'un mouvement anti-impérialiste.

    Il y a évidemment des cas où l'impérialisme, notamment quand il est suffisamment fort militairement (tu te rappelleras qu'en parlant des Philippines j'ai bien précisé que l'accommodation avec des structures traditionnelles et les élites traditionnelles venait du fait que militairement les missionnaires espagnols n'ont pas été dans une position de force tout de suite, car l'Espagne avait envoyé au début assez peu de soldats et qu'ils crevaient tous au bout de quelques mois à cause de maladies tropicales). Bref tu prends un point de mon argumentation et le présente comme si j'en avais fais une universalité en ignorant le fond de mon propos : construire un mouvement révolutionnaire, un mouvement anti-impérialiste ne doit pas reposer sur la défense des structures traditionnelles ou plutôt ne doit pas placer les structures traditionnelles comme notre ligne de défense absolue car celles-ci ne sont pas par essence en contradiction avec l'impérialisme - mais bien sûr qu'elles peuvent l'être et l'ont même souvent été dans certains cas ! Il n'y a pas qu'un seul schéma et je n'ai pas prétendu cela. Cela est souvent assez mixte et on voit que dans certaines sociétés des élites traditionnelles ont opposé une farouche résistance à la colonisation tandis que dans d'autres elles s'y sont plus facilement accommodées. Pour reprendre l'exemple des Philippines : les Espagnols ont pu s'appuyer sur beaucoup de datu dans les régions Tagal et Visaya par exemple, mais à Mindanao qui était une société totalement différente avec un degré d'organisation sociale bien plus développée, notamment du fait des sultanats musulmans qui avaient déjà développé un début de féodalisme, les Espagnols n'ont jamais pu conquérir ces territoires pendant toute la durée de la colonisation et ce sont seulement les Américains qui les ont conquis avec des moyens militaires extrêmement important.

    Ce que j'affirmais surtout c'est que si on veut construire un mouvement anti-impérialiste la priorité n'est pas la défense de la structure familiale et l'unité familiale mais bien la construction d'un Parti d'avant-garde et tu remarqueras que dans toutes les luttes anti-coloniales même celles dirigées par la bourgeoisie nationale il y a eu une distanciation des structures traditionnelles ou alors une subordination des structures traditionnelles à ce mouvement révolutionnaire qui surplombait, c'est le cas du FLN en Algérie par exemple ! Ou même au Vietnam où le FLN gagnait le cœur des familles pour que les parents ne soient pas réticent à laisser leurs enfants partir au front pour la libération nationale : la structure familiale n'a pas été détruite mais subordonnée à un mouvement qui avait autorité sur elle. J'insistais aussi sur ce point pour dire que le semi-féodalisme s'accompagne toujours du maintien de CERTAINES structures traditionnelles celles qui permettent justement de maintenir l'oppression coloniale. Tu as fais d'un point de mon argumentation une généralité alors que je n'ai pas dis que l'impérialisme s'accommodait toujours de toutes les structures traditionnelles mais juste que les structures traditionnelles n'étaient pas une garantie, une muraille faisant systématiquement front à l'impérialisme et que l'anti-impérialisme c'est surtout construire une forme d'organisation nouvelle, d'avant-garde qui exige aussi une culture nouvelle pour vaincre l'impérialisme."

    Tu as dis aussi que je serais "indulgent avec le postmodernisme de race et pas avec celui de genre"...

    Ben oui mais que veux tu, c'est peut-être parce que contrairement au postmodernisme justement, dont c'est un grand rôle de nier ça, il y a des hiérarchies entre les contradictions. Il y a des contradictions qui sont motrices et qui 'subsument' d'autres.

    Si on va, en marxistes, au delà de l'écran de fumée postmo pour trouver les contradictions que ce postmo exprime : le postmodernisme de race prospère sur la question raciale qui est comme je l'ai dit le prolongement de la contradiction entre impérialisme et peuples dominés par lui. Et ça c'est une contradiction absolument CENTRALE pour la vague mondiale de révolutions qui se lève à nouveau. Les luttes anticoloniales ont toujours été importantes, elles sont l'aspect "lutte" de l'unité-et-lutte qui fait de toutes les atrocités coloniales un processus 'progressiste' au sens de rapprocher les peuples concernés du communisme : oui, l'impérialisme a été 'progressiste' en ce sens, mais AVEC les luttes qu'il a suscitées contre lui ; ça va FORCÉMENT de pair.

    Par contre il est vrai qu'elles n'ont pas toujours été motrices. Ce sont les luttes en Europe industrialisée, bientôt monopoliste, qui ont donné naissance au marxisme. Mais il est vrai aussi qu'en Occident industrialisé de longue date, le marxisme n'a pas connu de grandes victoires... Il a commencé lorsqu'il en est sorti : en Russie, avec une bataille décisive à Petrograd, mais une organisation qui s'est notamment beaucoup forgée à Bakou, aux pieds du Caucase. Puis tout le reste a été à l'avenant.

    Tout simplement parce que dès lors qu'on est au stade des monopoles, la contradiction entre impérialisme et colonies ou semi-colonies devient motrice ; et la révolution mondiale a un sens de déploiement qui est depuis les pays dominés du 'Sud' vers les métropoles impérialistes où le capitalisme est né et d'où il s'est répandu sur la planète. Parce que comme le disait Mao lui-même, certes il faut qu'il y ait capitalisme, un minimum de pénétration, bref chez un peuple complètement pré-capitaliste de l'Himalaya (par exemple) ça ne marche pas ; mais il faut que le capitalisme soit 'FRAIS', plus il est 'frais' plus la révolution est faisable, ensuite la vague déferle vers là où il est moins 'frais'.

    [Voir par exemple ce que disait Mao ici : http://ekladata.com/m2ZvyhotBW-5-39bNwfYd4vBK-8.png]

    Tu ne seras sûrement pas d'accord, qualifieras ça de 'tiers-mondiste' ou quoi, mais tu ne me feras pas changer d'avis, il n'y a PAS de contre exemple.

    Voilà donc ce qui se 'cache' derrière le postmodernisme 'de race', ou 'décolonial'.

    Derrière le postmodernisme de genre, par contre, se cache ce que personne, à mon avis, n'a expliqué aussi brillamment que le FFPR canadien dont je souscris totalement à l'analyse quelle-est-la-source-de-l-oppression-des-femmes, et ce qui est expliqué de comment le résoudre. Je te renvoie aux textes, pas le temps de m'étendre davantage.

    Ce n'est pas une question d'être 'plus complaisant' avec un postmodernisme qu'avec un autre ; c'est qu'en allant JUSTEMENT au delà du postmodernisme, qui est là pour tout embrouiller et le rendre inextricable, les contradictions dans leur compréhension scientifique marxiste réapparaissent et reprennent leur hiérarchie.

    Ce que le PIR ne cesse chaque jour de comprendre et affronter, d'ailleurs, à chaque vague d'attaques car comme (comme je l'ai expliqué) le postmodernisme est là pour dissoudre toutes les contradictions et les oppressions dans un grand magma, il sert également à diviser pour régner, jouer les uns contre les autres, et le PIR se mange donc quasi quotidiennement de l'artillerie lourde postmo de genre, et même de race avec la contradiction, le lamentable petit jeu de kiképlus opprimé, entre les Arabes et les Noirs.

    Alors qu'il est bien évident et n'a jamais fait de doute pour moi, que toutes ces questions sont en fait de gigantesques processus de critique et autocritique à traverser pour parvenir à une unité supérieure contre le seul vrai ennemi, la bourgeoisie monopoliste.

    "Mais je suis tout à fait d'accord pour dire que le vent souffle de l'Est ou du Sud et c'est confirmé par les faits : la tempête révolutionnaire se situe clairement du côté des pays semi-coloniaux semi-féodaux et ce n'est pas un constat nouveau. Le problème reste largement la création de Partis sur la base MLM pour déclencher plus de GPP car c'est ce qu'il faut aujourd'hui : plus de GPP et pour cela le Parti du prolétariat capable de la mener, c'est exactement ce qui manque en Syrie aujourd'hui par exemple. Tu ne me verras jamais dire "La Révolution partira des centres impérialistes pour s'étendre dans les nations opprimées". Affirmer que la tempête révolutionnaire s'agite en premier lieu dans les nations opprimées ce n'est pas du Tiers Mondisme et ça ne nous souscrit pas à nos tâches de communistes vivant dans des pays impérialistes, d'internationalistes : lutter contre notre propre impérialisme en établissant les outils pour développer la GPP ici même !

    Ensuite oui le post-modernisme dans le genre est aujourd'hui totalement à la dérive et je ne le considère pas du tout sur le même plan que le PIR. Comprendre la question de la race comme aspect principal car lié à la question de l'impérialisme (1ère contradiction internationale) ne devrait que nous rendre au final plus vigilants quant aux limites des analyses post-modernes de l'impérialisme et de la race : la question étant très importante elle implique un sérieux total, or à travers des événements comme le "Bandung du Nord" on voit clairement les limites de l'analyse et l'absence de perspective. La question du genre appartient à la contradiction secondaire, c'est un fait mais en avoir une compréhension juste est d'une nécessité absolue si on veut organiser dans notre propre pays, un pays impérialiste. On se rend aussi rapidement compte que comprendre d'un point de vue matérialiste les oppressions de race et de sexe offrent les plus grandes perspectives de développement révolutionnaire d'où la nécessité de comprendre au mieux l'anti-impérialisme (cela nécessite une compréhension scientifique de l'impérialisme sinon on ne peut comprendre sérieusement la contradiction inter-impérialiste, le capitalisme bureaucratique et la formation de bourgeoisies compradores), l'analyse de classe de la société française et le féminisme prolétarien."

    Sur le PIR et les émeutes de 2005, non désolé franchement tu planes. La Marche de 2015 (avant celle de l'an dernier qui s'est faite allumer par l'artillerie ter-teriste dont tu reprends le discours) a été organisée OUVERTEMENT pour le 10e anniversaire. La référence est présente dans des tas de textes, dans "Politique de la Racaille" et "La Contre-Révolution coloniale", bref.

    Maintenant, un truc qui est vrai c'est qu'ils ne SACRALISENT pas le "jeune de banlieue". Pourquoi ? Parce que c'est au fond, pour le gauchisme blanc, une sacralisation qui rejoint un peu celle du sans-papiers (je ne dis pas que c'est votre cas, je parle du gauchisme 'de base').

    Il est vu (de manière totalement fantasmée, je précise) comme "bas du front", donc rude à aborder mais potentiellement manœuvrable. EN PRINCIPE il va te dire d'aller niquer ta mère avec tes conneries gauchistes, MAIS si on arrive à percer cette carapace, waouh quel trophée militant !! C'est une espèce de Graal, de Pierre philosophale pour tout gauchiste blanc qui se respecte.

    C'est Mamie FN, ou Anne-Théoline de la Manif pour Tous qui ont fondamentalement peur de la "racaille". Greg le Gauchiste a une terreur enfouie bien plus profonde : celle de l'Arabe ou du Noir... de banlieue oui, né en banlieue (si on peut simplement le traiter de beurgeois, c'est trop facile et pas drôle !), mais qui SAIT PARLER, intellectuel de sa race sociale. Qui ne dit ni oui m'sieur, ni va niquer ta mère sale fils de pute, mais est capable d'exprimer des idées subversives dans un langage articulé.

    Elle est là la terreur du gauchiste blanc qui adooore le sans-papiers à l'existence éphémère (qui n'existe pas avant d'entrer sur le territoire, et plus une fois qu'il a ses papiers ou qu'il est parti vers l'Angleterre ou l'Allemagne) ET rêve de "gagner" un "jeune de banlieue" comme couronnement de sa carrière militante. Donc c'est pour ça que le PIR ne sacralise pas le "jeune des quartiers" non plus.

    "Pour le livre de Sadri Khiari je ne l'ai pas lu et c'est vrai qu'il faudrait que je le lise ! Pour la Marche de 2015 c'est surtout une initiative d'Amal Bentounsi mais c'est vrai que le PIR a été très investi dans son organisation (ce qui avait fait rager les gauchos islamophobes en passant qui était allé recouvrir le parcours d'affiches dégueulasses). Sinon il est intéressant de noter que ce soit la Marche de 2015 ou 2016 la mobilisation des quartiers populaires ça a été surtout le fruit d'Urgence notre police assassine, du FUIQP et quelques autres collectifs mais le PIR lui même n'a pas de capacité de mobilisation effectif. Même lorsqu'il organise une Conférence à Saint-Denis (j'ai oublié le nom, quelque chose contre les inquisiteurs ?), cela n'intéresse au final que le milieu militant "classique".

    Sinon je suis tout à fait d'accord sur l'idéalisation de la figure du sans-papier, du réfugié ou du jeune de banlieue qui s'inscrit d'ailleurs souvent dans une vision coloniale où le gauchiste blanc (socedem ou trotskystes en général) pense avoir une mission civilisatrice vis-à-vis du bon sauvage qu'il s'agirait d'éduquer pour mettre dans le droit chemin. Il s'agit évidemment là d'une vision radicalement différente de celle qui se base sur l'analyse de classe et sur le rôle des quartiers populaires comme un moteur de la lutte des classes en France, comme la concentration du prolétarait le plus exploité, le plus opprimé et le moins organisé car les organisations syndicales aujourd'hui organisent en grande partie une aristocratie ouvrière ou de vieux secteurs ouvriers. Or une analyse de classe sérieuse montre clairement que le prolétariat aujourd'hui, celui qui compose le gros des missions interim, des boulots les plus à risque, des jobs les plus précaires vient des quartiers populaires : pas que les jeunes mais toute la population des quartiers populaires. D'où la nécessité stratégique vitale pour les révolutionnaires de pratiquer leur travail de masse dans les quartiers populaires : l'orientation envers les jeunes comme première tâche (mais non unique) est évidente : les maoïstes sont principalement des jeunes et principalement des jeunes prolétaires et la jeunesse a un rôle central dans la révolution du fait qu'elle est l'avenir (Lénine et Mao ont développé à ce sujet largement), du fait qu'elle a moins de responsabilités tel que les responsabilités familiales qui viennent plus tard (même s'il y en a énormément, notamment soutenir le foyer!). Tu remarqueras que ceux qui ont une vision civilisatrice du jeune de quartier sont ceux qui se désolent des révoltes dans les banlieues (pas que 2005 toutes celles qui continuent jusqu'à aujourd'hui) en répétant "c'est pas la bonne solution, il faut des manifs pacifiques faites à Paris" etc. D'ailleurs ces même socedem ou gauchistes qui idéalisent le "jeune de banlieue" ne le voit jamais comme un prolétaire mais au mieux comme un chômeur désorienté ou comme un petit lascar, ce qui montre à quel point ils sont à des milliers de kilomètres de la réalité et que leur vision des quartiers populaires c'est pas l'enquête et l'analyse de classe mais TF1/BFMTV!"

    [Déjà dans un échange précédent, cette clarification :

    Essayons de fermer les questions :

    Penses tu que le racisme ici, et la lutte contre lui soient un prolongement de l'impérialisme et de la lutte contre lui au dehors ?

    Si oui, quel degré de 'fondamentalité', on va dire donnerais tu à cette question pour la révolution dans l'État français ?

    Penses tu que l'État français soit par ailleurs la construction-appareil d'un cartel de bourgeoisies locales sous la direction de celle de Paris, emprisonnant plusieurs peuples (je parle avant même les immigrés coloniaux) ; et là encore quel degré de fondamentalité donnerais tu à cette question dans la révolution en Hexagone ?

    Serait il possible de dire que ce n'est pas quelque chose à 'articuler' avec la lutte de classe, mais la forme que celle ci prend pour un ensemble donné de travailleurs ?

    (Réponse) "La question du racisme est évidemment liée à la question du colonialisme et de l'impérialisme. La domination coloniale est une des raisons même des différentes vagues d'immigration en France et les colonisés ont subis l'oppression coloniale à l'intérieur même de l’État français. La domination coloniale française est la raison même pour laquelle la plupart des immigrés viennent des anciennes colonies, l'impérialisme et ses conséquences (la guerre !) sont les raisons de vagues de réfugiés aujourd'hui. Les immigrés et descendants d'immigrés appartiennent pour beaucoup à la frange la plus exploitée du prolétariat et donc celle qui a le plus de raisons de se révolter. C'est une question cruciale pour les communistes de l’État français de prendre en compte cela. Le Président Gonzalo indique très clairement dans la La Ligne de Masse, la nécessité de s'organiser parmi les couches les plus pauvres du prolétariat. C'est de là même que vient la nécessité d'orienter le travail de masse vers les banlieues, et on ne peut comprendre les banlieues en se contentant de l'exploitation économique, la question du racisme, de l'héritage du colonialisme et des politiques impérialistes aujourd'hui sont essentielles.

    Concernant la formation de la bourgeoisie française. Celle-ci s'est bien sûr principalement (mais non seulement) formée en région parisienne, qui était un nœud de commerce privilégié et la plus grande ville de France à la fin du féodalisme. La Révolution bourgeoise de 1789 a pris pour cible les cultures et langues régionales en les assimilant au féodalisme, le rapport Grégoire en est une grosse illustration. L'unification de la France s'est faite à partir de Paris et sur la base de la langue d'oïl, ce processus a commencé lors de la monarchie même, la création de l'Académie française sous Louis XIII en est un exemple. Aujourd'hui il faut voir ce qu'il reste de cela. Il est évident tout d'abord que dans les colonies directes nommées DOM-TOM la question de l'autodétermination est centrale. La Corse est à mon avis dans la même situation. Ensuite pour les "peuples périphériques" à l'intérieur de la métropole (Bretagne, Occitanie, Basques mais aussi si l'on veut Savoie, Alsace et tout ce qui n'est pas Paris !), il faut soutenir les droits culturels dans tous les cas, le droit à l'autodétermination est indéniable. Néanmoins il ne me semble pas pertinent de dire que la lutte des classes dans ces régions est toujours déterminée par l'histoire du jacobinisme. Dans les régions où ce sentiment est le plus présent cela joue un rôle évidemment important (Bretagne en particulier, certaines parties de l'Occitanie mais c'est très large et cela varie d'une partie à une autre)."]

    [Résumé, peut-être, ULTIME sur la question du postmodernisme (commentaire FB) : 

    Il est d'autant plus difficile de définir le postmodernisme, qu'il ne se définit pas et même rejette en général cette appellation lui-même.

    Nous dirions pour notre part qu'il est une forme de dérive gauchiste à partir du traitement de causes légitimes, comme toutes les causes légitimes ont leurs gauchismes de toute façon, y compris la lutte des classes "pure" avec le dogmatisme ouvriériste ou autre.

    Notre définition du postmodernisme serait une dérive individualiste, individualo-centrée qui perd de vue les grandes divisions du travail et les hiérarchies des contradictions (principales, secondaires) au profit de souffrances, indiscutables en vertu de la "parole des concerné-e-s", et en réponse d'une recherche de "zones de confort safes", PERSONNELLES.

    S'attaquant au final, d'ailleurs, à des comportements dits oppressifs individuels c'est à dire des SYMPTÔMES, et non au fond structurel des problèmes (les grandes divisions du travail), dans une approche finalement MORALE tout en critiquant à tout va l'antiracisme et toutes les approches anti-oppression dites "morales".

    Au final, de dérive en dérive on en arrive à un "progressisme au service de l'ordre" version radicale, radicaliste, opposé et même en prétendue guerre contre le "progressisme au service de l'ordre" socedem ou lib-lib mainstream (De Haas, Fourest, Schiappa, "antiracisme" SOS etc.) mais TOUT AUTANT au service de l'ordre en réalité.

    Les souffrances personnelles, à partir d'oppressions non hiérarchisées ni mises en perspective, sont ainsi habilement dressées les unes contre les autres et détruisent toute unité d'action de masse contre une (ou pourquoi pas plusieurs de front !) division du travail priorisée comme à abattre.

    Il n'y a plus d'analyses justes et d'analyses erronées, puisqu'il n'y a plus que des ressentis tous valables et légitimes, à écouter sans critiquer sous peine de "silencier" les personnes... Donc la construction d'une conception révolutionnaire correcte pour transformer le monde (et liquider toutes ces souffrances) n'avance plus.

    À un certain point, parler de révolution et de ce que ça implique (pas un dîner de gala) devient "viriliste", "excluant" pour les gens qui ne seraient pas "physiques", costauds, ne sauraient pas se battre, ou seraient handicapés (comme si les communistes n'étaient pas capables de tous temps de trouver une utilité à tout le monde voulant servir la révolution, il suffit de penser à un géant théorique comme Mariategui... en fauteuil roulant, jamais monté sur une barricade).

    Lorsqu'on a atteint ce stade de n'importe quoi, on a affaire à un véritable dispositif de contre-révolution préventive.

    Voilà pour résumer (si on peut appeler ça résumer LOL)

    => Or le PIR, de ce que nous pouvons en voir quotidiennement sur les divers canaux de communication que ses membres utilisent, ne semble en tout point rien d'autre qu'en GUERRE contre de telles logiques, qui le frappent d'ailleurs plus qu'à son tour.]


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