• Les travailleurs migrants ne quittent pas leurs pays pour le plaisir


    "Ils le quittent au prix de mille dangers pour fuir la misère, la faim et la maladie, la guerre et la terreur des gardes-chiourmes de l'impérialisme ; et venir tenter de récupérer ici un peu de ce que l'impérialisme leur a volé là-bas."

    (...) "Il ne s’agit pas pour nous d’‘humanisme’ ni de ‘charité chrétienne’, mais bien de considérer l’immigration comme un phénomène objectivement subversif pour l’ordre impérialiste mondial. Fut un temps l’immigration était autorisée et voulue par les États impérialistes, pour se fournir en force de travail corvéable à merci. Les travailleurs/euses issu-e-s de cette immigration autorisée et encouragée furent généralement parqué-e-s dans des bidonvilles ou des foyers-taudis, puis dans des quartiers-ghettos où ils/elles se virent appliquer un traitement colonial inspiré de celui de leurs aïeux dans leurs pays d'origine : ce sont des colonies intérieures, des ‘indigènes métropolitains’. Mais depuis la nouvelle crise générale du capitalisme, ces temps sont révolus et aujourd’hui, les personnes migrantes sont des personnes qui vont OBJECTIVEMENT récupérer dans les États impérialistes un peu de ce que ces derniers ont volé dans leurs pays dominés et exploités, pour (souvent) l’y REDISTRIBUER via MoneyGram (des régions, voire parfois des pays entiers reposent littéralement sur les envois d’argent de leurs migrant-e-s en Europe ou en Amérique du Nord)."

    Mais voilà, ils trouvent face à eux des "forteresses" Europe ou Amérique du Nord... qui ne veulent pas, bien évidemment, qu'on leur reprenne (sous forme d'aides sociales etc.) même 0,0001% de ce qu'elles ont pillé depuis des générations dans les pays du Sud ; et qui ne veulent même pas (contrairement à ce qui était encore le cas il y a 40 ans, lorsque les "sergents-recruteurs" de Bouygues ou Renault sillonnaient la campagne portugaise, le djebel maghrébin ou la brousse africaine en quête de bras pour les usines et les chantiers d'Hexagone ; et contrairement aux délires misérables du 'p''c'F'mlm') de cette main d’œuvre soi-disant "bon marché" qu'il faudrait payer aux salaires minimums occidentaux, faire profiter de tous les droits et de la protection sociale occidentale etc. etc. alors que les capitalistes européens et nord-américains ne sont même plus foutus de donner du travail à leurs propres "nationaux", et qu'il est devenu tellement plus commode (à l'heure des "délocalisations") d'exploiter directement ces personnes "à domicile" pour quelques euros ou dollars par jour :

    "C’est pourquoi, ces 25 ou 30 dernières années, l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord se sont transformées en ‘forteresses’ impénétrables pour les travailleurs venant du ‘Tiers-Monde’, qu’elles cherchent maintenant à y maintenir, y étant plus facilement exploitables (avec la délocalisation d’énormément d’activités) et n’en ayant de toute façon plus besoin. C’est ainsi que l’Union européenne ‘réfléchit’ longuement avant d’accueillir un nouvel État membre en son sein, pour s’assurer qu’il ne ‘submergera’ pas les pays riches de migrants pouvant circuler librement (ce qui pose actuellement problème avec la Roumanie et la Bulgarie pour les Roms, et ferme catégoriquement la porte à la Turquie), ou en tout cas qu’il ne sera pas une ‘passoire’ pour les ‘clandestins’ (problème de l’Ukraine). C’est ainsi que tout au long de leur frontière avec le Mexique, les États-Unis ont mis en place un chapelet de maquiladoras, entreprises de sous-traitance aux salaires intermédiaires entre ceux du Mexique et de l'Oncle Sam, pour y ‘fixer’ les candidat-e-s à l’immigration, surtout les femmes (qui se ‘sentent’ moins que les hommes d’affronter la traversée clandestine) ; véritables usines concentrationnaires entre des mains semi-mafieuses, dont on retrouve parfois les employées indociles découpées en morceaux dans le désert... C’est ainsi que l’Europe s’est achetée les services de régimes satrapes arabes pour jouer les ‘cerbères’ du Vieux Continent contre le ‘tsunami migratoire’  que renforce chaque jour la crise générale et mondiale du capitalisme… etc. etc."

    D'où la mort effroyable que tant rencontrent dans les eaux de la Méditerranée ou du Rio Grande, sous les trains d’atterrissage des avions ou dans les ténèbres du Tunnel sous la Manche.

    Par conséquent :

    "De tout temps, la solidarité avec les travailleurs étrangers a été fondamentale pour les travailleurs révolutionnaires "nationaux" : pour vaincre la division de notre classe par la bourgeoisie.

    Mais aujourd'hui, elle revêt une importance plus grande encore : elle est une solidarité internationaliste fondamentale face à l'impérialisme !!!

    La solidarité avec les travailleurs immigrés, (encore) avec ou sans-papiers, est au cœur même de l'internationalisme prolétarien.

    Nul ne peut se prétendre internationaliste s'il ne soutient pas les travailleurs migrants !"

    "Les sacrifié-e-s de Lampedusa, qu’ils/elles soient venu-e-s d’Afrique, de Syrie ou d’Afghanistan, ne faisaient rien d’autre que cela : fuir leurs pays impérialisés depuis des générations, affamés, livrés au despotisme et/ou à la guerre par les monopoles impérialistes. Sur la Grande Bleue devenue sinistre douve de la forteresse Europe, leurs espoirs ont rencontré une mort affreuse.

    Mais LE JOUR VIENDRA OÙ LES COUPABLES PAIERONT ET PAIERONT CHER ! Le jour viendra où les exploité-e-s du monde entier se lèveront et engloutiront ce Système réactionnaire et assassin dans le feu ardent de la Guerre du Peuple !"


    Alors que d'un côté la traque lancée par le pouvoir "socialiste" à Paris contre les campements de migrants et les progressistes qui les soutiennent, opération faisant l'unanimité médiatique de L'Humanité à Valeurs Actuelles en passant par le Monde et le Parisien, et de l'autre le "happening" fasciste organisé par les Identitaires au poste frontière de Saint-Ludovic (Garavan, Menton) montrent bien l'unité idéologique et pratique dans la pseudo-"lutte" entre les deux ailes ("républicaine" et "d'extrême-droââte") du même système France ; il n'y a pas grand-chose à ajouter à ces mots écrits il y a déjà plus de 5 ans dans l'article Les "charters de la honte", 100% dans la logique de l'impérialisme qui est notre position de principe sur l'immigration, la cause des travailleurs migrants et la chasse qui leur est donnée par les États bourgeois.

    Nous vous inviterons aussi à lire les articles La tragédie de Lampedusa est un crime impérialiste de plus contre l’humanité (d'où est issu le deuxième extrait) ; Considérations diverses – fin octobre 2013 point 2 (affaire Leonarda) ainsi que l'excellent Le mur meurtrier de la Méditerranée - L’assassinat institutionnel de masse de l’Union européenne publié (fin mars) sur le site personnel de Saïd Bouamama, et le tout aussi excellent Émigration clandestine, une forme de résistance de Sadri Khiari.

    [La "question migratoire" est également assez largement abordée dans cet article de 2018 : 

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser-a148394008

    Un petit résumé de notre position scientifique exprimée ici et dans "Les Charters de la Honte", qui peut éventuellement s'avérer utile pour en faciliter la compréhension :

    Il a longtemps existé une immigration de conformité aux besoins du capital : les "Borains" belges du Germinal de Zola ; les Italiens du 19e siècle, début 20e, etc. (ou tout simplement, et en vérité dans des proportions 10 fois plus importantes... des petits gars venus des campagnes alentour, de cette paysannerie qui avait 6 enfants pour une seule terre à donner en héritage). Avec effectivement, là, une logique de pression sur les salaires et les revendications (encore que cette pression fut sans doute fort secondaire par rapport à celle des Chassepot de la troupe envoyée canarder les grévistes comme à Fourmies...) ; et souvent une xénophobie ouvrière en réaction à cela, forme de "socialisme des imbéciles".

    Et puis évidemment les Trente Glorieuses, avec les Algériens, les Portugais que le patronat allait CHERCHER, avec des bureaux de recrutement directement dans les pays. On était loin de la chasse à l'immigré actuelle dans les Alpes !

    Mais là par contre, déjà à cette époque, on ne pouvait plus vraiment parler de pression sur les droits et les salaires... Les ouvriers nationaux, "de souche" ou d'immigration européenne antérieure, avaient accru leur niveau de vie par les luttes et les conquêtes sociales, gagné en salaire sous toutes ses formes, et d'ailleurs CONTINUAIENT à le faire ; et dès lors, pour que cela soit possible il fallait une "niche" de surexploitation, une couche de travailleurs qui travaillent encore dans des conditions épouvantables et pour des salaires de misère, sans faire grève etc., et ceux-ci étaient donc censés être les immigrés, tenus en joue par la carte de séjour... Il n'y avait pas de "concurrence" avec les nationaux, puisque ceux-ci (déjà) ne VOULAIENT généralement PAS de tels boulots, de leurs salaires et de leurs conditions !

    Et puis ensuite, à partir des années 1980, nouvelle mutation : il est devenu d'une part possible (existence d'une main d’œuvre sachant faire), d'autre part MOINS CHER de produire dans le "Tiers Monde" et d'acheminer la marchandise (au "pire" avec besoin de quelques finitions, derniers montages, histoire de garder une industrie en Occident quand même !), que de produire sur place et de faire venir si besoin (pour pourvoir les postes de misère et d'esclavage) de la main d’œuvre immigrée. Accomplissement, en définitive, de la "prophétie" d'Hobson http://ekladata.com/y2kWxo.png que Lénine pensait voir conjurée par la révolution prolétarienne mondiale, mais celle-ci après de grands succès initiaux a fini par reculer et finalement (pour le moment) être vaincue.

    C'est l'ère des fameuses délocalisations. La courbe s'inverse complètement, on ne va plus chercher les gens mais on les EMPÊCHE au contraire rigoureusement de venir, car c'est CHEZ EUX que le Capital en a besoin pour y produire pareil... mais pour 10 fois moins cher.

    Cette nouvelle politique va effectivement générer quelques tensions au niveau de certains secteurs (tâches les plus ingrates de la restauration, nettoyage, bâtiment, ce qu'il reste de grandes exploitations agricoles etc.), dans lesquels on ne peut par définition pas produire le bien ou le service à l'étranger et l'acheminer, et dont les nationaux y compris issus de l'immigration antérieure ne veulent pas trop entendre parler (pas assez pour le nombre de postes en tout cas) ; mais cela reste à la marge, la politique GLOBALE des métropoles impérialistes est désormais le refoulement de l'immigration et le maintien de la main d’œuvre dans le "Tiers Monde".

    ET ÉVIDEMMENT... vouloir QUAND MÊME venir en Europe/Occident, pour s'y réapproprier un peu de ce que l'impérialisme a pillé dans son "Tiers Monde" d'origine (causant la misère - voire la guerre, le chaos réactionnaire, le massacre permanent - elle-même cause du départ), est PLUS QUE JAMAIS un ACTE DE RÉSISTANCE anti-impérialiste objective.

    Oui car une "petite place", même "très modeste", au "soleil trompeur" des métropoles de l'impérialisme est justement une ATTAQUE, un MISSILE contre sa logique économique et sa division internationale du travail ; qui lui fait en réalité bien plus de mal qu'un camion piégé en plein quartier des ministères... 

    Même si les intéressé-e-s n'en ont généralement pas conscience... C'est d'ailleurs pour cela que sont mobilisées contre les migrants des forces qui manquent cruellement de l'autre côté pour déjouer des attentats : tout simplement parce que les migrants font PLUS DE MAL à l'impérialisme que les attentats.

    Les flux migratoires ont ce double aspect de tragédie (celle qui fait partir et les souffrances, le danger, la mort en route) et d'acte OBJECTIF de résistance.

    De GUERRE, même... rappelons que le blocage des migrants a un nom d'opération militaire : Frontex. Une guerre qui fait des morts. Et dans laquelle les internationalistes doivent choisir leur camp sans l'ombre d'une d'hésitation !]

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