• Sur les actuelles mobilisations d'éleveurs contre l'ours des Pyrénées


    [Un EXCELLENT post sur Facebook, pas un mot à ajouter]

    "Le communisme, selon moi, pourra être considéré atteint dans les Pyrénées lorsque la contradiction de l'ours sera résolue.

    Pour moi l'animal a le droit d'exister dans ces montagnes où il a toujours vécu, c'est non-négociable (je serais favorable aussi à son retour dans les Alpes ; d'ailleurs un truc : tout le monde gueule pour un truc à chaque endroit, l'ours ici, le loup là, le lynx ailleurs, mais oublie un truc con, c'est que les différents prédateurs en se concurrençant pour le gibier s'entre-régulent leurs populations respectives... peu de prédateurs face à d'immenses troupeaux crée pour eux un phénomène d'abondance anormale et de frénésie, où ils tuent même des bêtes pour les abandonner sur place sans les manger).

    Mais il faut voir aussi (ça a commencé à être soulevé du côté des peuples indigènes d'Amérique du Nord https://timeline.com/national-parks-native-americans-56b0dad62c9d [on trouve encore d'autres exemples en Afrique et ailleurs], loin de moi de comparer, mais...) que le conservationnisme environnemental peut aussi jouer un rôle d'arme contre des populations "gênantes" qu'on voudrait voir disparaître d'un territoire donné, soit pour faire main basse sur ses ressources, soit simplement pour en faire un Disneyland à touristes beaucoup plus juteux pour le capitalisme que leur petite vie économique de bouseux... ou soit, encore plus simplement, parce que leur agriculture n'existe de toute façon plus que portée à bout de bras par l'argent public, autrement dit ils coûtent "un pognon de dingue"... Et quoi de mieux, de plus présentable qu'une cause aussi progressiste que le retour d'une espèce menacée, pour en finir avec ces "parasites" ?

    C'est aussi contre ça que les gens gueulent et en viennent à des attitudes lamentables. Dans leurs têtes, ils se battent depuis deux générations au moins pour maintenir une vie villageoise et agropastorale dans leurs vallées ; dans les conditions d'une agriculture toujours plus productiviste et marche-ou-crève pour tenir face au marché, aux tarifs imposés par la grande distribution etc. ; et ils ont l'impression qu'avec l'ours, le loup ou autre, on leur met un énième truc dans les pattes pour les pousser à la faillite et à plier bagages, pour faire de leurs vallées de pures villégiatures touristiques pour des touristes à qui il faut des trucs intéressants comme de grands animaux sauvages par exemple...

    C'est faux, en tout cas c'est peut-être vrai maintenant mais pas voué à être vrai éternellement (ça dépend des conditions de l'économie agricole : ce n'est pas "parce que" elle a exterminé les grands prédateurs qu'elle a été - en son temps - prospère, mais parce qu'elle était toujours plus prospère dans les conditions de l'alimentation des villes de la révolution industrielle, d'une population toujours plus nombreuse, qu'elle les a exterminés).

    Mais va, dans le paradigme dans lequel ils se débattent, leur faire comprendre...

    Pour moi c'est simple : ils ne pourront le comprendre et ranger leurs pétoires à la con que dans un changement de paradigme ; ou du moins en en entrevoyant la possibilité. D'ici là, les traiter de gros cons ne les fera pas changer de position."

     


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