• Petit article et quelques réflexions dessus


    http://www.elishean.fr/le-catharisme-apogee-spirituelle-de-la-civilisation-occultee-des-wisigoths-contre-le-mythe-franco-gaulois/

    Alors bon, disons-le LOL... on kiffe, mais c'est clair que c'est gentiment bourrin et d'un point de vue historique plus qu'approximatif, subjectiviste voire contre-véritaire.

    Caricatural mais avec un fond de vérité sur deux points (dont SLP s'est déjà fait depuis plusieurs années "militant", dans sa lutte contre l'historiographie bourgeoise) :

    - Il n'y a pas eu de véritable effondrement de civilisation, "âges obscurs" à la "chute" de l'Empire romain, en tout cas pas plus que dans le prolongement de ce qu'avaient été ses 3 derniers siècles. C'est la bourgeoisie qui prend en modèle absolu l'Empire romain (d'ailleurs, notre monde impérialiste lui ressemble...), et peint les choses de cette manière pour dire "après nous le chaos" (puisque "nous" sommes la nouvelle Rome). Il n'y a pas eu de chaos subit à l'arrivée des Germains, juste un prolongement de la décadence romaine jusqu'au 9e siècle, avant une nouvelle dynamique de récupération où commencent à naître la bourgeoisie dans les villes et les nouvelles nations (celles que nous connaissons aujourd'hui). Il n'y avait pas par exemple de "loi" germanique imposant de diviser le royaume entre les fils à la mort de chaque grand souverain... en tout cas, pas plus qu'il n'y avait chez les Romains la même pratique à partir de Dioclétien, pour gérer l'immensité du territoire (qui avait pourtant été gérée sans problème pendant 3 siècles sans faire cela...), et des anarchies militaires et guerres entre prétendants aux lauriers impériaux à chaque fois qu'il n'y avait pas eu de succession bien préparée (et même, une succession bien préparée pouvait être contestée).

    Les Wisigoths sont connus, par les historiens marxistes comme non-marxistes pour avoir conservé les notions romaines de droit écrit, ainsi que l'esprit de civilisation urbaine etc. Mais ils ont néanmoins, quand même, libéralisé ce qui était devenu un système oligarchique esclavagiste, et perçu sans doute comme une oppression nationale par les populations hors d'Italie (mais cela, l'histoire bourgeoise qui idéalise la Gaule romaine ne le dira pas...). Engels le dit dans L'Origine de la Famille, de la Propriété et de l'État : les "barbares" ont été accueillis en libérateurs (comme d'ailleurs les Arabes dans l'Empire byzantin). En "mixant" l'humanisme du christianisme (non-catholique, non-impérial, en plus) avec la Treue germanique, ils ont établi une société plus libre, supérieure en fait à l'organisation sociale romaine, mais que la bourgeoisie qui vénère l'Antiquité nous présente aujourd'hui comme un recul civilisationnel énorme.

    Les Francs en eux-mêmes n'étaient d'ailleurs pas non plus un problème, et l'archéologie sérieuse montre qu'il n'y a pas eu d'effondrement de civilisation pile poil en 476 au Nord non plus. Il y avait une forme d'Antiquité tardive sous les Mérovingiens également. Il y avait une basilique à Paris, plus grande que l'actuelle Notre Dame. Le problème est qu'ils se sont faits mandater par la Papauté pour reconstituer l'Empire romain (Charlemagne, lui aussi vénéré par l'histoire bourgeoise, est allé le plus loin en ce sens), sauf que ceci a ramené le phénomène des anarchies militaires à la mort de chaque grand souverain... C'est cela qui a conduit aux âges effectivement un peu obscurs du 9e-10e siècle.

    - Relativiser la rupture de la "révolution" de 1789, qui a en réalité plus parfait que détruit l’œuvre absolutiste ; qui a été, même si elle a mal tourné ensuite pour lui, VOULUE par le roi qui avait une vraie volonté modernisatrice bloquée par les Parlements (donc il a convoqué les États Généraux pour crever l'abcès), etc. etc. D'aucuns rétorqueront que "la rupture, c'était 1793, pas 1789"... Certes, mais alors cette rupture a duré un an. En plus d'être loin d'être parfaite de notre point de vue, consistant aussi voire avant tout en une reprise en main de Paris menacé d'être ramené à 1/83e d'influence, et d'être ainsi une usine à Thermidoriens qui ne sont venus ni de nulle part, ni de Coblence mais bien des bancs de la Convention et des Comités de Salut Public et de Sûreté Générale eux-mêmes ; la rupture de 1793 a duré un an avant d'être maudite, présentée comme tout ce qu'il ne faut pas faire, et que le perfectionnement de l’œuvre absolutiste reprenne son cours avec le Directoire puis Napoléon.

    À ce sujet nous vous invitons à lire ici :

    http://ekladata.com/A-l-Copie.docx


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