• L'offensive Identitaire est la peste brune de notre époque


    Les Identitaires apparaissent désormais incontestablement comme la menace fasciste n°1 de notre pays à notre époque.

    Les faits des derniers mois n'ont cessé de le confirmer, et nous n'avons cessé de le rapporter : une question du pouvoir clairement assumée à travers 3 listes aux régionales, dont une avec Jacques Bompard, maire ex-FN ex-MPF d'Orange ; des opérations commandos de plus en plus méthodiques et organisées ; et dernièrement une impressionante démonstration de force à Donzère, la ville d'Eric Besson. Ainsi que des "rondes" à l'italienne en Gironde : http://www.bloc-identitaire.com/video/175/rondes-citoyennes-libourne.

    Leur discours est totalement dans l'air du temps, faisant écho jusque dans une certaine "gauche anti-libérale" social-fasciste.

    stop-minarets-suisse-udcLe vote suisse contre les minarets a impulsé une dynamique à l'échelle européenne du discours de "lutte contre l'islamisation", qui est le leur depuis leur création sur les ruines d'Unité Radicale, dissoute après l'attentat manqué contre Chirac et quittée par les "eurasistes (pseudo) tiers-mondistes" - Christian Bouchet & co.

    Sonnant le glas de cette "exception française" qu'était la "drague des basanés", impulsée par Alain Soral, Dieudonné, La Banlieue s'exprime etc., sous l'égide probable de Jean-Marie Le Pen himself.

    Infiltré dans leur "repaire" du théâtre de la Main d'Or, le contributeur "JBB" d'Article XI, peu suspect de complaisance avec cette mouvance, dépeint une "galaxie Dieudonné" crépusculaire, isolée, totalement paranoïaque et délirante... Il affirme être sorti "rassuré" du théâtre, quant à leur capacité (quasi-nulle) de nuisance - ce qui n'empêche pas de continuer à combattre impitoyablement leurs infiltrations du mouvement de masse anti-impérialiste.

    Enfin, le débat sur "l'identité nationale" a littéralement, volontairement ou involontairement, ou les deux dans un dosage indéterminé, ouvert les Portes de l'Enfer. Il est aujourd'hui terminé, ses initiateurs, Eric Besson en tête, devant faire mine de reculer. Mais ils ne pourront plus refermer ces portes qu'ils ont ouvertes.

    La conception qu'ils ont essayé de mettre en avant, est en fait le dernier feu du soralisme. Car si Soral est fort peu sarkozyste sur les question internationales, il en est au fond très proche sur la vision de "l'identité nationale", dosage subtil de différentialisme et d'intégrationnisme, avec pour ciment la soumission à l'idéologie bourgeoise "républicaine".

    Cette conception est désormais battue en brèche, par un identitarisme alliant une propreté sur soi de gendre/belle-fille idéal-e, et un discours pogromiste, ghettoïste voire de "nettoyage" ethnique.

    identitaires_grossemerdes_fiersdeletre.jpgC'est que le mouvement Identitaire s'inscrit parfaitement dans la mécanique du fascisme que nous avons décrite, "réactionnaire et révolutionnaire selon les circonstances" (ainsi parlait Mussolini), entre tradition et modernité.

    Les Identitaires sont euro-régionalistes. Le régionalisme de la "patrie charnelle", du terroir, est l'aspect traditionnel. Ils reprennent là, dans le fond, la vieille conception maurasso-pétainiste des "petites patries" régionales, "petites patries" qui s'incluent (bien sûr) "dans la grande" : la patrie "historique", la "France des siècles".  

    Face à la globalisation de la production, et à la crise capitaliste, naît une volonté profonde de se rattacher à une "valeur sûre", un "chez soi" idéalisé : c'est un sentiment populaire, mais lourd de potentiel réactionnaire.

    Cela explique, dans une France coupée entre un centre (axe Seine-Rhône, rattaché à la "Banane bleue" européenne) et une périphérie paupérisée, l'émergence depuis 30 ou 40 ans de questions nationales (Corse, Euskal Herria, Breizh) et d'affirmations culturelles populaires (Occitanie) anti-centre. Posées en ces termes, ces questions ont un fort potentiel progressiste (puisqu'elles reposent sur la contradiction centre-périphérie de tout pays capitaliste).

    Mais les Identitaires ont lancé depuis près de 10 ans une puissante OPA dessus, comme les fascistes cherchent toujours à faire main basse sur ce qui est potentiellement - mais insuffisamment - révolutionnaire. Avec un succès mitigé toutefois.

    Au Pays Basque, où l'aspect social, de classe, de la libération nationale a été posé avec force depuis plus de 40 ans sous l'influence des Basques du Sud (ETA), l'infiltration se heurte à un mur d'acier.

    Par contre, en Corse (avec les attentats anti-arabes des "Clandestini Corsi") ou en Bretagne (avec Adsav puis Jeune Bretagne), ils parviennent à exploiter la (parfois grande) confusion idéologique qui règne sur le caractère progressiste et de classe de la lutte de libération (voir l'article d'Unità Naziunale mis en lien, surtout la fin !).

    En revanche, partout où s'exprime un régionalisme de riches, dans le Nord et l'Est de l'État français (Flandre, Alsace, Savoie, Nice, région lyonnaise), le succès est fulgurant.

    Stop-Islam.jpgDe l'autre côté, l'européisme est leur modernité. Il s'inscrit totalement dans les projets impérialistes BBR d'un "bloc" impérialiste européen, "fort" à la fois contre les Etats-Unis et contre la "menace" de l'Extrême-Orient, des "émergents" et de la Russie (à laquelle il ne ferment cependant pas totalement la porte, rejetant officiellement la notion d'Occident qui "rejette la Russie hors d'Europe", preuve de leur extrême adaptabilité !).

    Contre un "souverainisme intégral" dont les monopoles français n'ont nullement les moyens, et qui devient de plus en plus une idéologie du passé, de "perdants", de petits-bourgeois et entrepreneurs de PME écrasés par le Grand Capital. Une dose de nationalisme chauvinard est indispensable au discours populiste, et les Identitaires ont cette dose.

    Mais les fascistes n'ont pas besoin que d'audience de masse : pour exister, ils doivent se rattacher à un projet impérialiste, aux monopoles.

    Ce projet impérialiste, c'est donc le "bloc européen", le partenariat continental (pourquoi pas jusqu'à la Russie) des monopoles, pour "exister" face aux Etats-continents. Et puis... la guerre impérialiste.

    La guerre impérialiste, qui s'appuie sur le discours du "choc des civilisations", discours qui colle parfaitement au nouveau front de la guerre impérialiste mondiale, courant de l'Afrique à l'Extrême-Orient.
    Et dont l'expression, ici même, est la "Reconquista", le pogromisme anti-extra-européens et en particulier anti-musulmans, qui deviennent du coup la "menace intérieure", en plus de leur dangerosité de (très majoritairement) classes populaires et d'opprimés nationaux-culturels (reflet de l'oppression impérialiste de leurs pays d'origine).

    L'islamophobie est bien l'antisémitisme de notre époque, qui s'inscrit pleinement dans les projets de la bourgeoisie impérialiste.

    La machine de guerre idéologique est donc soigneusement rodée. Reste une dernière étape : la conquête de la machine militante et électorale du FN. Car si celui-ci est une coquille vide idéologique, quitté par tous ses idéologues (Mégret, Vial, Martinez, Carl Lang, et peut-être bientôt Gollnisch), les Identitaires ont besoin de cette machine pour diffuser leur idéologie le plus largement possible.

    non-a-l-islamisme-affiche-front-national-09-03-2010C'est ce qu'a dit, très clairement, leur leader Fabrice Robert après le vote suisse (voir le lien plus haut) : le FN a "lepénisé" les esprits... il faut maintenant "identitariser" le FN !

    Face à cette offensive, quelle réponse ? C'est simple : à "l'identité nationale" qu'elle soit ethnique (de plus en plus) ou repose sur la soumission à l'idéologie bourgeoise ("valeurs républicaines" - de moins en moins), il faut opposer l'identité de classe, populaire, multinationale et multiculturelle.

    affiche antisemite frNous n'avons pas l'habitude, dans ce blog, de prendre la défense du NPA, "mouvement" totalement réformiste, néo-menchevik. Mais tout dernièrement a éclaté la polémique au sujet de la présence, sur la liste du Vaucluse (bastion de l'extrême-droite, et en particulier de Bompard) d'une étudiante d'origine maghrébine, croyante et portant le voile (en fait, un léger foulard recouvrant les cheveux).

    Les réactions n'ont pas tardé, non seulement à l'extrême-droite et dans la droite qui lui prépare le terrain depuis 20 ans, la droite de "l'identité nationale", mais également (plus vraiment étonnant, à vrai dire) dans la social-démocratie, qu'elle soit social-libérale (PS) ou "anti-libérale" et jusque dans les rangs mêmes du NPA (dont les sections sont assez autonomes). Car c'est évidemment, venant de ce "parti", une démarche purement électoraliste et démagogique alors que la précédente offensive réactionnaire, la loi anti-voile, était partie de l'affaire "Alma et Lila", affaire lancée... par un prof LCR et un prof LO ! Ce n'était peut-être, les connaissant, même pas réfléchi...

    Mais nous considérons, qu'il s'agisse d'une démarche politique claire, involontaire ou bien démagogique, que le NPA a raison. Surtout dans le Vaucluse, sur les terres mêmes des fascistes.

    Il ne s'agit pas, comme l'a fait le Parti du Travail de Belgique il y a quelques années avec un résultat catastrophique, de s'allier sans conditions à des islamistes réactionnaires, au projet totalement incompatible avec le nôtre. Il s'agit d'accueillir, dans une ligne de masse, des personnes partageant notre projet (qu'il soit révolutionnaire ou, pour le NPA, réformiste) indépendamment de leur croyance (qui est une contradiction au sein du peuple) et de leur culture nationale.

    Autrement dit : affirmer l'identité multiculturelle, de classe et uniquement de classe, des masses populaires d'Hexagone.

    Loin de nous de comparer le NPA néo-menchevik au KPD antifasciste allemand de 1930 ! Mais si, en Allemagne en 1930 (en sommes nous très loin ?), non seulement le KPD mais n'importe quel parti progressiste avait présenté à une élection un antifasciste juif, croyant et n'en faisant pas mystère, il aurait eu raison, mille fois raison !!!

    Sur cette affaire, le 'p''c''mlm' a montré une nouvelle fois qu'il avait définitivement changé de camp (http://www.contre-informations.fr/?p=4748, pas de lien direct puisque nous les considérons désormais comme des réactionnaires) [NDLR : ATTENTION, lorsque leurs positions font face à une volée de bois vert, il arrive à ces énergumènes de modifier leurs articles après coup !!!].

    Ils rabachent leurs conceptions que nous avons déjà critiquées (voir "Après le vote suisse...") :

    - "l'islamophobie fait partie du discours ethno-différentialiste (sous-entendu) de la bourgeoisie islamiste"... donc si des bourgeois juifs, sionistes ou communautaristes, parlaient d'antisémitisme à l'époque de Maurras, c'est que l'antisémitisme n'existait pas...

    - "cela nie l'affirmation de la minorité nationale arabe, l'islam n'est pas une appartenance, les Maliens, les Kabyles et les Turcs n'ont rien à voir" : SI, ils ont en commun l'oppression qu'ils subissent comme "non-européens" et de plus en plus comme "musulmans", qu'ils soient croyants ou parfaitement athées ! L'islamophobie existe dans la tête des islamophobes, des tenants de "l'invasion islamique à combattre", de la "Reconquista". C'est tout le problème et l'unique caricature-islamophobe-eurabiaproblème, et c'est déjà bien suffisant. Un Ashkénaze de Pologne n'avait et n'a toujours pas grand chose à voir, hormis le Livre sacré, avec un Juif berbère d'Algérie. Le problème, c'était le "complot juif" dans la tête des antisémites et sa diffusion dans les masses.

    La bataille contre le fascisme est une bataille idéologique, dont le champ de bataille est les masses populaires.

    Même si nous n'avons pas du tout la même nature de classe, nous avant-garde du prolétariat et eux petits-bourgeois au service de la bourgeoisie impérialiste, nous visons les mêmes personnes : les masses populaires non conscientes politiquement.

    Nous pour les amener vers la révolution, eux pour les amener vers la contre-révolution préventive et la guerre impérialiste.

    Mener ce combat idéologique, c'est combattre en actes l'idéologie fasciste, et la première idéologie fasciste, c'est qu'il n'y a pas des classes qui déterminent le projet de société et la vision du monde, mais des "races" ou des "patries".

    Affirmer qu'une croyance personnelle (tout le monde dans les masses populaires n'a pas, comme le 'p'c''mlm', la "science mlm" infuse et ne "vit pas dès aujourd'hui en communiste") ne fait pas obstacle pour adhérer à un projet de classe (même si ce projet est petit-bourgeois ou aristocrate-ouvrier réformiste), c'est mener ce combat en actes.

    La position du 'p''c''mlm' n'est pas une critique marxiste-léniniste-maoïste du NPA, de son réformisme, de son hypocrisie vis à vis des minorités et de son "anti-libéralisme" avec 10 ans de retard - là où il faudrait être antifasciste, surtout dans le Vaucluse.

    C'est une négation du principe élémentaire de l'antifascisme : "ceux qui croyaient au Ciel et ceux qui n'y croyaient pas".

    Donc, une dernière fois - après ça va nous faire mal  : le NPA a raison (même involontairement, sans avoir réfléchi ou en voulant faire de la démagogie électorale).


    Mise au point suite à réactions :

    Notre article sur "L'offensive Identitaire, peste brune de notre époque" a suscité des réactions.

    Pas sur le fond de notre analyse de la menace, mais :
    - sur notre usage erroné de la langue euskara

    - sur notre "défense" du NPA ("défense" qui les qualifie d'hypocrites et de démagos électoralistes, tout de même...).

    Résumons les choses aussi clairement que possible :
    - nous considérons le NPA comme un "mouvement" petit-bourgeois, réformiste, "sociétal" et démago-électoraliste, mais
    - nous avons considéré que la critique qu'il subissait ne portait pas sur cela, mais sur la possibilité même d'accueillir des croyants dans un Front.

    En fait, nous avons l'impression d'assister à un débat où les injures politiques volent haut, mais qui est un FAUX débat.

    Un débat dont LES 2 PARTIES sont les représentants d'une extrême-gauche petite-bourgeoise et (disons le) majoritairement BLANCHE qui n'a pas réellement de ligne de masse en direction des classes populaires issues, à plus ou moins de générations, d'autres continents et en particulier des pays de culture majoritairement musulmane.

    Ils ne les connaissent pas et s'en font donc une image stéréotypée, fantasmée : des personnes n'ayant pas les préoccupations sociales et démocratiques de Monsieur tout-le-monde, forcément CROYANTES, pratiquantes et portant leur religion en étendard, entièrement focalisées sur l'oppression raciste et culturelle qu'elles subissent (qui existe, bien sûr !).

    Ceci amène aux deux conceptions suivantes :

    - "Ces masses populaires sont du "lumpen-prolétariat", conscience politique "zéro", elles "suivront le mouvement" ou pas mais en attendant on s'organise et on mène le travail révolutionnaire de masse sans elles". C'est un peu - désolés pour le camarade ! - la teneur d'un mail que nous avons reçu [ce "camarade" est un réalité un connard fini hantant les forums "staliniens" depuis de nombreuses années, islamophobe revendiqué, partisan de "la victoire de la coalition en Afghanistan" (!!! oui oui, hélas le comm' sous un article de l'ancien site de la JCML 69 n'existe plus...) et globalement sur la ligne du 'p''c''mlm', notamment sur la question du Honduras qu'avait abordée SLP avec lui à l'époque de cet article : de fait il n'a engagé la discussion avec nous que dans l'idée de nous "piéger" (utiliser le premier prétexte pour lancer une cabale contre nous dans ses lieux d'errance internétique habituelle), comme beaucoup d'autres avant lui (site "Futur Rouge" etc.) dans les premiers mois de Servir le Peuple, site dont beaucoup pressentaient sans doute (et à raison !) combien de "chaires" "marxistes" autoproclamées il allait faire tomber].

    - Ou alors : "Il nous les faut dans nos rangs, à n'importe quel prix", mais pour cela on va voir non pas les masses mais les "leaders" (autrement dit les bourgeois) "communautaires" comme interlocuteurs.

    Deux conceptions en apparence radicalement opposées, mais qui partent à la base de la même chose : on l'a dit, une extrême-gauche petite-bourgeoise "blanche" qui ne connaît des masses "musulmanes" que la représentation qu'elle s'en fait.

    Dans le premier cas, on se prive de toute ligne de masse vis à vis d'une portion conséquente des masses populaires et l'on ignore complètement le problème spécifique de la DOUBLE OPPRESSION que subissent les personnes à la fois populaires et "non-européennes" (d'origine), sans parler de la TRIPLE oppression que subissent les femmes.

    Dans le deuxième... eh bien c'est pareil, car on ne s'adresse qu'à des notables. Et on en vient aux PIRES compromis avec des discours obscurantistes et réactionnaires, sexistes, homophobes ou anti-juifs portés par ces bourgeois ou petit-bourgeois, en s'imaginant que c'est la vox populi des "masses musulmanes". Populisme et alliances sans principes... C'est le genre de chose qu'évoquait le camarade dans son mail, notamment au sujet des manifestations pour Gaza.

    Que faire alors ? Pour y répondre, il est important d'insister tout d'abord sur la distinction entre Parti (ligne de classe) et Front (ligne de masse).

    C'est à notre avis (si leur camp est toujours celui de la déviation, et non de la réaction) l'erreur du P"cmlm". Ils confondent les conditions d'adhésion au Parti et les conditions d'adhésion à un Front.

    Le Parti, avant-garde de classe du prolétariat, applique le centralisme démocratique. Il est donc clair qu'une personne croyante aura du mal à s'y plier, puisqu'un pilier du marxisme est que la religion est l'opium du peuple et qu'à terme, avec l'émergence d'une société sans exploitation, elle doit disparaître (pas par décret, mais par la disparition de ses causes matérielles - souffrance, injustice - et l'éducation de masse).

    Le Front, en revanche, applique également le centralisme démocratique mais sur une plateforme beaucoup plus "light", reposant sur des questions de lutte immédiate (antifasciste par exemple). Dans ce cas, nous ne voyons pas pourquoi une personne croyante ne pourrait pas adhérer à une plateforme dégagée par le travail politique de masse, de revendications sociales ET démocratiques comportant évidemment la lutte contre l'oppression raciste, contre le traitement colonial intérieur des masses issues de l'immigration, pour les droits culturels des minorités etc.

    À moins de considérer que ces personnes ne vivent que par et pour leur religion et l'oppression culturelle qu'elles subissent, se foutent d'être exploitées du moment que c'est par un co-originaire ou un co-religionaire... Il y en a, sûrement, mais combien ? Selon nous, une infime minorité.

    Donc, la porte est ouverte. Mais sur la base de la plateforme. Il ne s'agit pas d'en négocier les points, encore moins les points essentiels. Il est clair que l'instauration de "communes islamiques" avec application de la charia ne fera jamais partie de ces points. Tout simplement parce que ce n'est pas une revendication du peuple (en tout cas, une revendication qui ne vient pas de lui) mais de la bourgeoisie "communautaire", qui rêve d'être la "sous-traitante" de l'oppression bourgeoise dans les quartiers.

    Et l'adhésion à la platefrome doit être sincère : pas d'entrisme, qui sera démasqué et éjecté. Cela dit, il faut être dialectique quand on croit à son idéologie : autant les entristes peuvent pervertir le Front, autant le Front dirigé par le Parti peut influencer positivement les entristes. Tout dépend du rapport de force.

    Dans tous les cas, on l'a dit, la plateforme doit résulter de la ligne de masse, du travail d'enquête et de lutte au sein des masses.

    Nous ne savons pas ce qu'il en est du NPA. Si le problème est uniquement que leur plateforme est réformiste petite-bourgeoise, nous ne pouvons pas le leur reprocher : c'est leur classe et ils défendent leur programme de classe. C'est cohérent.

    Ce que nous pourrions leur reprocher (et cela semble ressortir, d'après des témoignages, de la mobilisation pour Gaza dans certaines sections), c'est de mettre en oeuvre la stratégie de George Galloway en Angleterre ou du Parti du Travail de Belgique à Anvers. C'est à dire que la plateforme ne ressorte pas d'un travail politique de masse mais soit négociée avec des "représentants communautaires" autoproclamés, bourgeois ou petit-bourgeois et réactionnaires.

    C'est ce qu'a fait le PTB à Anvers et cela a été un FIASCO : ni leur base ni celle de leurs "alliés" n'a finalement "accroché". Si l'on juge au résultat, qui est quand même le premier juge, c'était une stratégie complètement erronée, car d'alliance sans principes. D'autant plus grave qu'il s'agissait d'un front antifasciste (contre le Vlaams Blok). Un échec dans ce domaine est particulièrement grave.

    Si le NPA met en avant un programme petit-bourgeois, c'est cohérent avec sa nature de classe.

    front popularS'il veut appeler les masses "musulmanes" (musulmanes dans le regard des fascistes), premières cibles de l'offensive fasciste, à se ranger sous le drapeau de la petite-bourgeoisie, c'est cohérent aussi mais nous le combattrons sur une base de classe, car nous considérons que sous le drapeau de la petite-bourgeoisie on ne vient pas à bout du fascisme.

    S'il veut passer des alliances sans principes avec des bourgeois "communautaires", même sur le critère "sélectif" d'être "de gauche sur l'essentiel", nous le combattrons sur le plan idéologique car là, il conduit les masses dans l'impasse - le "communautarisme" bourgeois est l'équivalent du sionisme, réponse erronée au fascisme antisémite.

    Mais d'un point de vue organisationnel (pas du point de vue des masses), c'est son problème : dans 5 ans, il n'existera plus.

    En tout cas, les choses sont claires et il faut le dire clairement : la contre-révolution préventive, le fascisme, n'attendront pas que 40% ou même 20% de la population adhère au marxisme-léninisme-maoïsme et le comprenne comme nous le comprenons.

    La Résistance antifasciste passe donc par un Front de masse, avec des gens qui ne partagent pas notre idéologie.

    Croyant, croyante, tu es le/la bienvenu-e dans ce Front !

     

    "Celui qui croyait au Ciel, et celui qui n'y croyait pas" !

     

     

     


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