• Il y a 70 ans, l’opération Barbarossa

    Le 22 juin 1941, à 3 heures du matin, 3,3 millions de soldats allemands, italiens, hongrois, slovaques, roumains et finlandais envahissaient le territoire de l'Union soviétique. Nom de code de l'opération : Barbarossa.

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     « En l’espace de quelques jours, de quelques semaines, la mort et la destruction ravagèrent de vastes contrées russes ». [1] Le 8 juillet, les nazis annonçaient déjà que la guerre était « pratiquement gagnée ».

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    La Russie « fut frappée de stupeur par ces terribles revers initiaux. Pourtant, dès les premiers jours ou presque, on comprit qu’il s’agissait d’une guerre nationale. A la consternation qui s’empara du pays se mêlaient une sorte de défi latent, et aussi la crainte que la lutte ne fût longue, âpre, désespérée. Tous sentaient que des millions de vies seraient perdues, et pourtant une poignée seulement de Russes semblent avoir envisagé la possibilité d’une défaite militaire écrasante et d’une conquête totale de la Russie... » [2]

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    opération barbarossa,union soviétique,stalineLe 3 juillet, dans un discours radiodiffusé, Staline s'adresse au peuple soviétique : « Cette guerre nous a été imposée et notre pays doit livrer une lutte à mort contre son ennemi le plus néfaste, le plus perfide : le fascisme allemand...». L'Histoire montre qu'il n'a jamais existé d'armées invincibles et qu'il faut en dire autant de « l'actuelle armée allemande fasciste de Hitler ».

    Toute la production doit être mise au service du front et de l'organisation de la déroute de l'ennemi. En cas de retraite, « l'ennemi ne doit pas trouver une seule machine, pas un seul wagon, pas une livre de pain ni un verre de pétrole ».

    masha-bruskina« Dans les territoires occupés, des unités de partisans doivent être formées... Ces groupes de diversion combattront les unités ennemies, porteront la guérilla, feront sauter et détruiront les routes, les ponts, les téléphones, les fils téléphoniques et télégraphiques ; ils mettront le feu aux forêts, aux magasins ennemis et aux convois sur les routes...»

    « Les ouvriers de Moscou et de Léningrad ont déjà commencé à former une milice de plusieurs milliers d’hommes pour épauler l’Armée rouge. Ces milices doivent être constituées dans toute ville menacée par l’invasion ».

    Et Staline conclut : « Toute la puissance de notre peuple doit être mise en œuvre pour écraser l’ennemi. En avant, pour la victoire ! »

    soviet« Staline, on l’aimait diversement : sans restriction ou avec réserves, avec admiration et une certaine crainte ; certains même ne l’aimaient pas. Mais personne ne doutait de son courage et de sa volonté de fer. Et ces qualités justement semblaient en ce moment les plus indispensables à l’homme placé à la tête du pays en guerre ». [3]

    « L'effet de ce discours, qui s'adressait à un peuple nerveux, souvent effrayé et désorienté, fut bouleversant ». [4]  

    ILS NE PASSERONT PAS !

    À la mi-juillet 1941, la blitzkrieg [guerre-éclair] allemande est stoppée à la bataille de Smolensk. C'est le début d'une nouvelle phase de la campagne.

    Cependant, le 30 septembre 1941, les troupes allemandes parviennent jusque devant Moscou et vont lancer deux offensives successives sur la capitale de l'URSS. Celles-ci, après des combats titanesques, viendront se briser sur la résistance de l’Armée rouge qui peut à son tour déclencher une contre-offensive les 5 et 6 décembre.

    « Se battant durement pendant tout décembre et jusqu’à la mi-janvier, l’Armée rouge avait ramené l’ennemi loin de Moscou ». [5]

    Cette victoire « eut un effet extraordinaire sur le moral ; elle renforça de façon décisive la foi du peuple soviétique dans la victoire finale ». [6]

    Mais c'est au cours de l'hiver 1942-43, à Stalingrad, que la guerre bascule définitivement. Les soldats soviétiques vont désormais pourchasser les nazis jusque dans leurs repaires, Berlin et Vienne.

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    Stalingrad, 2 février 1943 : Reddition du maréchal von Paulus

    Les troupes anglo-américaines ne commenceront à combattre en Europe qu’à partir de juillet 1943 après le débarquement en Sicile de seulement 160.000 hommes. Et il faudra encore attendre juin 1944 pour qu’elles lancent une attaque terrestre plus décisive contre le gros des forces allemandes du front de l'Ouest, concentrées en France.

    « C'est sur le front russe que la Wehrmacht [armée de terre allemande] aura les reins brisés, bien avant le débarquement des Alliés en France ». (Encyclopédie Wikipédia)

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    Sur les 64.781.162 victimes civiles et militaires de la Seconde guerre mondiale, 21.100.000 sont soviétiques.

    Aujourd'hui, les survivants - de ce qui reste pour les Russes, la Grande guerre patriotique - sont légitimement indignés « de l'opinion répandue en Occident qui donne l'Amérique comme acteur principal de la victoire de 1945 ». [7]

    JPD

    execution[1] Alexander Werth, La Russie en guerre, La patrie en danger 1941-1942, Ed. Tallandier, 2010. Alexander Werth (1901-1969) est un journaliste et correspondant de guerre britannique d'origine russe. Correspondant de la BBC, il est envoyé en URSS le 3 juillet 1940 et est l'un des seuls journalistes occidentaux présents sur place au moment de l’invasion allemande.

    [2] idem.

    [3] Constantin Simonov, Les vivants et les morts, Paris, 1961. Cité par Alexander Werth.

    [4] Alexander Werth.

    [5] idem.

    [6] idem.

    [7] Elena Joly, Vaincre à tout prix, des combattants soviétiques témoignent (1941-1945), Ed. Le cherche midi, 2005.

     

    Source

     


     red flag reichstag


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