• Il y a 140 ans, en juillet 1873, était proclamée l'Andalousie libre et démocratique


    Vive l'Andalousie libre et socialiste, vive nos frères et sœurs ouvrierEs et paysanNEs de l''autre Sud' !


    andalucia es mi paisOutre le fait que la moitié Nord du territoire actuellement connu comme France a, très largement, fourni le gros des troupes de la première entreprise/guerre coloniale de l'Histoire (les Croisades, avec la création pour près de deux siècles des 'États francs' d'Orient et même (1204-61) d'un Empire latin de Constantinople, au détriment de l'Empire grec byzantin), la Conquista de nostre Occitània a été, concomitamment avec la 'Re'-Conquista (1) d'al-Andalus (Navas de Tolosa, 1212), la PREMIÈRE GRANDE GUERRE DE LIQUIDATION NATIONALE, donnant littéralement naissance au monde 'moderne' dans lequel nous vivons, notre monde impérialiste. C'est là une donnée historique fondamentale qui sous-tend tout notre engagement communiste révolutionnaire pour une Occitanie libre, prolétarienne et populaire,  'démocratique réelle', en un mot  : socialiste 

    Et cette concomitance (2) fait que nous, Occitans révolutionnaires, communistes, éprouvons une profonde solidarité envers le Peuple opprimé, exploité et nié d'Andalousie. 

    Cartel campaña 4DC'est il y a 140 ans, en juillet 1873, alors que commençaient à renaître les peuples niés par la construction des États modernes dans le cadre/mouvement général/mondial de la Révolution prolétarienne, au cours de ce que l'on a appelé la 'révolution cantonaliste' de l’État espagnol, que fut proclamé l’État libre andalou, 'Andalousie souveraine constituée en république démocratique'. Le mouvement cantonaliste fut bien sûr écrasé par la bourgeoisie conservatrice comme 'libérale' et, après ce que les 'Espagnols' appellent le Sexennio Democratico (1868-74), la monarchie 'libérale-conservatrice' fut restaurée en la personne d'Alphonse XII, venu se présenter aux Cortes comme un ‘prince catholique, espagnol, constitutionnaliste, libéral et désireux de servir la Nation. C'était à peine deux ans après que l'Hexagone (Paris bien sûr, les cités ouvrières du Nord ou du Creusot, mais aussi tout particulièrement notre 'Midi rouge' occitan et arpitan) ait été secoué par le formidable (et très comparable) mouvement des Communes et sa sanglante répression par les sabre-peuples de Thiers et Mac-Mahon ; évènements eux-mêmes précédés deux décennies plus tôt par l'héroïque résistance contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, qui vit pendant plusieurs jours près d'une douzaine de départements occitans aux mains du Peuple en armes. C'était l'époque où en fin de compte, ici en Occitanie comme là-bas aux pieds de la Sierra Nevada, l'affirmation en tant que Peuples niés durant des siècles s'exprimait essentiellement sur une ligne de républicanisme fédéraliste radicalement démocratique et social.

    L'organisation Nación Andaluza (organisation révolutionnaire de libération nationale qui plonge notamment ses racines dans le Mouvement communiste, -un temps- d'inspiration maoïste, du Sud de la péninsule), en juillet 2009, lui rendait hommage dans la déclaration suivante, reprise à l'époque sur le site Cantabria proletaria ('ancêtre' d'Odio de Clase ?) :

    Andalucia banderasIl y a 136 ans, le 21 juillet 1873, sur le lieu tant chargé de symbolisme de Despeñaperros [NDLR littéralement "précipiter les chiens ('maures') du haut d'une falaise", nom donné par les envahisseurs castillans après leur victoire], frontière naturelle de notre Nation et lieu par lequel, historiquement, ont pénétré les envahisseurs de notre Patrie, se rassemblèrent les représentants populaires des Cantons de la population de notre Pays, pour rétablir notre souveraineté et indépendance politico-sociale, proclamant la constitution du premier État libre andalou contemporain. 

    Les représentants réunis déclarent : "À Despeñaperros, historique et inexpugnable bastion de la liberté, a été hissée hier, par les forces fédérales envoyées par les soussignés, la bannière de l'indépendance de l’État andalou. S'achève, par conséquent, notre œuvre. Nous avons accompli la régénération sociale et politique de cette terre classique de la liberté et de l'indépendance (...) Nous formons notre Armée fédérale, nous constituons nos Cantons, nous élisons notre Assemblée (...) Nous ne reconnaissons aucune autre autorité que celle de nos Cantons (...) nous avons tous la même pensée, le même cœur : Sauvons-nous ensemble ou mourrons ensemble ! Vive la Souveraineté administrative et économique de l’État d'Andalousie !"

    modelomapacolorCes principes allaient inspirer, dix ans plus tard, l'élaboration de la Constitution d'Antequera, dont les fondements seraient repris par Blas Infante comme piliers du nouvel État libre andalou qu'il proposait : "Andalousie souveraine constituée en démocratie républicaine". Le mouvement cantonaliste comptait des éléments nettement souverainistes et révolutionnaires. Un soulèvement assis sur des principes de liberté, de justice, d'égalité et de démocratie directe, qui plongeait ses racines dans nos traditions sociales.  

    nacionandaluza1Comme tout au long des 700 dernières années de notre histoire, depuis l'invasion européenne de 1212 et la postérieure occupation castillane, cette brève période de liberté populaire et nationale fut détruite par la force des armes espagnolistes. L'Andalousie a toujours fait partie des différents États espagnols par la coercition militaire, jamais par la libre élection. Encore aujourd'hui, l'Armée constitue la "garantie" constitutionnelle de notre espagnolité obligée. 

    Nous lançons un appel, à tou-te-s les Andalou-se-s de conscience, à suivre l'exemple de ces dignes fils d'Andalousie, qui firent passer les intérêts et les nécessités de notre Peuple et de notre Nation avant les convenances personnelles, de groupe ou conjoncturelles, marchant unis pour la libération de notre terre et de nos gens. Comme ces cantonalistes qui, avant "la Patrie ou la mort, nous vaincrons !", s'exclamaient de cet autre cri qui résonne dans Despeñaperros : "Sauvons-nous ensemble ou mourrons ensemble !".

    Pour l'Andalousie libre et socialiste ! 

    Nación Andaluza – Commission Permanente


    andalucia comunistaL'Andalousie, un projet révolutionnaire : exactement notre conception de la Libération occitane !


    gordillo-marcha-efe-Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire de Marinaleda, à la tête de son 'Quart État'


    Ce à quoi nous, OCCITANS RÉVOLUTIONNAIRES, ajouterons : soyez assurés, frères et sœurs andalou-se-s, que nous aussi verserons notre sueur et notre sang pour faire bientôt RENAÎTRE notre Andalousie du Nord médiévale, à un niveau supérieur : l'OCCITANIE SOCIALISTE, qui rayonnera comme un nouveau phare de civilisation sur l'humanité entière, un pont jeté vers la Cité universelle communiste !  


               navas-de-tolosa-2.jpgbataillemuret.jpg
                             Navas de Tolosa 1212                                                      Muret 1213

               marseillebombardeeP1531868640
                   Commune de Marseille (répression), 1871         Révolution cantonaliste, sud de l''Espagne', 1873


                       bandera-andaluciamaocpartisans

    Liens utiles : Nación Andaluza - Jaleo!!! - JIRA - Andalucia comunista - Andalucia proletaria - Er Llano (Centro Andaluz del Pueblo) - SAT

    Et puis pour les castillanophones, un document de 25 pages à lire absolument : ANDALUCÍA, UN PAÍS CON HISTORIA 


    (1) Il n'y a évidemment eu aucune 'conquête arabe/musulmane' de la Péninsule ibérique, cette invention espagnoliste pour justifier la mythologie pseudo-"nationale"... La réalité historique c'est que quelques milliers d'Arabes et de Berbères, conduits par Tariq ibn Ziyad, ont franchi en l'an 711 le détroit de Gibraltar et sont arrivés en quelques années jusqu'aux pieds des Pyrénées et de la Cordillère cantabrique ; car la noblesse ibéro-romaine, la bourgeoisie embryonnaire et la population (très majoritairement de confession arienne), épuisées par plus d'un siècle (depuis 589) d'autocratie catholique wisigothe (un 'prototype' de monarchie absolue avant l'heure, à bien des égards), se sont massivement ralliées aux nouveaux arrivants sur une ligne politique de monarchie 'libérale' aristocratique et marchande.

    (2) Il est à noter également que le ‘commandant en chef’ des armées occitanes et arago-catalanes à Muret, le roi Pierre II d’Aragon, avait pris part aux côtés des Castillans et des Navarrais… à la bataille de Navas de Tolosa, signant le début de la fin d’al-Andalus (ses successeurs – lui-même mourant à Muret – y gagneront dans les décennies suivantes le Pays valencien et les Baléares). Il est évident que des donneurs de leçons soi-disant ‘marxistes’, en réalité bons rationalistes francouilles se payant de grande culture historique (voir le personnage de 'Riquet' dans cette discussion), n’auraient pas manqué de nous le faire ‘remarquer’ en commentaire si nous ne l’avions pas dit… Ils auraient montré là (une fois de plus) leur totale absence de matérialisme dialectique, de compréhension des faits historiques dans leurs multiples aspects parfois (et même souvent !) contradictoires. Tout d’abord, les protagonistes de Muret étaient la Nation occitane et la Nation 'française proprement dite', desquelles ce fut militairement l’un des actes de naissance ; tandis qu’à Navas de Tolosa il y avait la Nation castillane, avec ses alliés de circonstance aragonais, catalans et navarrais (basques), et en face la Nation andalouse en formation : peu nous importe qui en étaient les dirigeants politico-militaires précis (Simon de Montfort ou Raymond de Toulouse, Pierre d'Aragon ou Alphonse de Castille, le calife an-Nâsir ou le pape Innocent III et consorts) ! Dans les deux cas, ce qui compte au regard de l’histoire (pour un vrai marxiste), c’est que la classe dominante d’une nation (aristocrates, grands bourgeois ‘patriciens’ etc.) a balayé (et/ou subordonné) celle d’une autre pour prendre possession de ses forces productives (force de travail, c'est-à-dire les masses du peuple, terres agricoles, ressources du sous-sol etc.). Pierre d’Aragon, roi à la diplomatie complexe pour ne pas dire alambiquée, s’est simplement trouvé être l'un des commandants militaires des conquérants (de ce qui doit à présent être nié) à Navas, et le commandant en chef des conquis (ceux qui doivent maintenant nier leur oppression !) à Muret. Dans le premier cas, il fit d’ailleurs un marché de dupes, ne gagnant pour sa dynastie que la mince bande côtière valencienne tandis que la Castille s’emparait de tout le Sud de la péninsule, devenant la puissance hégémonique indiscutée de celle-ci et finissant, après quelques siècles, par mettre totalement l’Aragon et les Pays catalans sous sa coupe (processus achevé par les décrets de Nueva Planta en 1714). Dans le second, il ne se décida à intervenir qu’après avoir longtemps louvoyé, tentant de pousser les comtes occitans (Toulouse, Foix, Trencavel etc.) à négocier avec les Croisés pour ne pas défier le Pape, faisant perdre un temps précieux ; c’est seulement auréolé de son statut de ‘prince très chrétien’ suite à Navas de Tolosa qu’il crut pouvoir se dresser frontalement contre la Croisade (il n’en fut rien, il fut excommunié et, après avoir été tué dans la bataille, son corps attendit 4 ans une sépulture chrétienne…). D'autre part, matérialistes dialectiques, nous savons que la primauté dans tout phénomène appartient aux causes internes et que, si l’Occitanie a pu être conquise, c’est d'abord et avant tout 'grâce' aux contradictions et aux erreurs de sa direction politique (aristocratique et ‘patricienne’ grand-bourgeoise), avant d'être 'grâce' à la force, au nombre, à la férocité ou à un quelconque 'génie militaire' des hordes de Montfort ! ‘Sommet’ de la pyramide politique féodale en Occitanie centrale (région toulousaine, Languedoc) et en Provence, Pierre d’Aragon était de fait, dans sa politique, un concentré, une synthèse de toutes ces contradictions…

     

     


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