• Déclaration du Collectif Ni Guerres ni État de Guerre sur la situation en Bolivie


    Une fois de plus, l’impérialisme états-unien plante ses griffes sur un pays de l’Amérique latine. Le 10 novembre, le président bolivien Evo Morales a annoncé sa démission face à une armée et une police réclamant son départ. Il est en exil au Mexique, d’où il déclare vouloir poursuivre la lutte.

    Depuis 2006, la Bolivie avait pris un chemin qui ne plaisait pas aux États-Unis, avec un gouvernement fondé sur une base « indigène et plébéienne » comme le disait le vice-président Alvaro Garcia Linera, qui vient également de démissionner.

    C’est le chemin du progrès et de la souveraineté nationale : nationalisations de certaines ressources stratégiques, meilleurs accès au travail, à la santé, à l’éducation, hausse des salaires, réduction spectaculaire de la pauvreté, etc. Bien sûr, beaucoup restait à faire, pour les indigènes au début de la reconnaissance de leurs droits, pour les paysans en attente d’une véritable réforme agraire.

    Mais les États-Unis ne laisseront pas le temps au peuple bolivien de chercher à poursuivre la voie du progrès : un véritable coup d’État a été déclenché ces derniers jours, interrompant le processus électoral qui n’était pas favorable aux hommes de Washington, et plongeant le pays dans le chaos.

    Le 20 octobre, au premier tour de l’élection présidentielle, et selon un scénario classique, le candidat de la droite Carlos Mesa proclame sa victoire bien avant la fin du dépouillement. Lorsque celui-ci touche à son terme le lendemain et qu’il apparaît que Morales est nettement victorieux (avec plus de 40% des voix et plus de dix points d’écart avec Mesa, comme l’exige la constitution), des troubles éclatent, des mutineries gagnent les casernes de l’armée et de la police, mutineries que le ministre de la Défense déclare refuser de réprimer. Les résultats de l’élection ne sont pas prononcés et Carlos Mesa dénonce un « scrutin frauduleux », appuyé comme d’habitude par les États-Unis et l’Union européenne.

    Face au soulèvement de l’armée et de la police qui gagne tout le pays, Evo Morales et une partie du gouvernement démissionnent le 10 novembre, laissant le pays dans une situation de troubles et d’incertitudes. Trump se félicite immédiatement de cette démission qu’il qualifie de « moment important de démocratie ». La « démocratie » de Trump, on connait son visage : le chaos s’installe, on assiste à un déchaînement de la réaction bolivienne, les couches aisées de la société veulent prendre leur revanche sur les masses pauvres, les indigènes, avec des positions ouvertement racistes.

    Le Collectif Ni Guerres Ni État de Guerre condamne le coup d’État organisé par les États-Unis en Bolivie, il exprime sa solidarité au peuple bolivien qui résiste aux assauts de l’impérialisme qui lui impose violence et chaos, comme au peuple vénézuélien qui résiste lui aussi dans de difficiles conditions, ainsi qu’aux peuples du Chili, de l’Équateur, du Brésil qui se dressent contre les régimes de Pinera, de Moreno et de Bolsonaro.

    Paris, le 12 novembre 2019


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