• Considérations diverses 18/12/2013 : ‘Forconi’, les ‘Bonnets rouges’ transalpins


    forconi-bandiera-sicilia.jpgAprès un premier épisode au premier semestre 2012, l'État italien est à nouveau secoué par le mouvement des Forconi, que l'on peut traduire par "ceux qui brandissent des fourches", instrument symbole historique de révolte rurale. Désormais d'amplitude "nationale" (toute la Botte), le mouvement a cependant ses origines et reste principalement basé dans l'extrême-sud de la Péninsule, notamment en Sicile (lire ici et ici). D'abord paysan (depuis les exploitants relativement aisés jusqu'aux journaliers agricoles), il a ensuite été rejoint par des petits entrepreneurs, des transporteurs routiers (particulièrement affectés par les prix de l'essence, jusqu'à 1,75 € le litre !), des ouvriers et des employés, des chômeurs et des précaires, des éléments d'extrême-droite (Forza Nuova, Casapound, Ligue du Nord et son appendice sicilien du "Mouvement pour l'Autonomie", etc.), des partisans de Berlusconi (accablé par les condamnations et privé de son immunité parlementaire) ou de Beppe Grillo (en chute libre depuis son triomphe électoral aux législatives de février)... et des militants des centri sociali (immeubles occupés, d'extrême-gauche) ; dénonçant autant le "matraquage fiscal", les prix du carburant et des péages autoroutiers que les politiques gouvernementales d'austérité menées depuis maintenant plus de deux ans (gouvernement "technique" de Mario Monti, novembre 2011-avril 2013).

    Une grande ressemblance donc, vous l'aurez noté, avec le mouvement des "Bonnets rouges" qui secoue la Bretagne depuis octobre dernier. Une différence tient peut-être au fait que le mouvement des Forconi est parti de la paysannerie et du petit patronat, alors que le mouvement breton, avant d'arborer le fameux bonnet, était d'abord ouvrier (salariés de diverses entreprises menacés de plans sociaux), avant que ne se greffent dessus les agriculteurs, transporteurs et petits patrons anti-écotaxe. Nous ne savons pas vraiment, et n'en dirons donc pas plus : sans enquête, pas de droit à la parole.

    movimento_forconi_bandiera_N.jpgCe qui est certain, en revanche, c'est que la similitude entre les deux mouvements tient à leur nature de vent de la Périphérie soufflant contre le Centre ; d'insurrection non pas contre une mesure gouvernementale ou une crapulerie patronale en particulier, mais contre l'ensemble des problématiques d'exclusion, de relégation et de marginalisation frappant un (ou plusieurs) territoire(s), face aux "métropoles mondialisées" que sont les grands Centres de l'activité et du pouvoir capitaliste (Rome, Milan-Turin, "l'Europe" de la "banane bleue" etc.). Géographiquement, la Sicile est située à quelques 700 km de la capitale Rome et 1000 km de Florence ou de Pise, où commencent économiquement les "choses sérieuses", à 1250 km de Milan (la capitale économique), 1350 km de la frontière "française" (Menton) et plus de 1400 km du col du Simplon, porte de la Suisse et de la "métropole européenne" : situation ultra-périphérique, donc. Mais à côté de cela, il y a l'Histoire. Celle d'une terre qui a connu ses périodes de grande prospérité, lorsqu'elle faisait justement partie du Centre de l'Euro-Méditerranée d'alors : sous l'Empire romain dont elle était un des greniers ; puis sous les Empires byzantin et arabo-musulman qui se la disputèrent du VIe au XIe siècle. Mais ensuite, alors que le Centre du capitalisme naissant se déplaçait vers le Nord (de la péninsule et de l'Europe), ce fut la Contre-Réforme, qui sous domination "espagnole" étouffa dans l'œuf la bourgeoisie embryonnaire et maintint le Royaume de Naples (ou des "Deux-Siciles") dans une féodalité archaïque. La situation commença un peu à évoluer au XIXe siècle, dans les grandes villes comme Naples ou Palerme ; Naples fut ainsi la première ville de la future Italie à se doter d'un chemin de fer ou encore d'un éclairage public. Mais c'est alors que vint l'Unité, la construction de l'État italien contemporain par et pour la bourgeoisie capitaliste du Nord, du triangle Turin-Milan-Gênes ; laquelle brisa impitoyablement tout Centre méridional pouvant lui faire de l'ombre. Naples fut ravalée au rang de métropole du "tiers-monde", où s'accumulent aujourd'hui les monceaux d'ordure ; Palerme, Tarente ou encore Messine connurent un destin peu ou prou similaire. Après avoir, dans un premier temps, accueilli avec enthousiasme les Chemises rouges de Garibaldi et leurs idéaux républicains démocratiques, les masses populaires du Mezzogiorno entrèrent en résistance : la "Guerre des Brigands" durera jusqu’aux années 1880 et coûtera de part et d'autres plus alcuni briganti ucciside vies que toutes les guerres de l'Unité réunies (1859-60, 1866 et 1870) - environ 8.000 du côté des forces unitaires et plusieurs dizaines de milliers (peut-être 100.000...) côté "brigands". Les "brigands" survivants finiront par intégrer l'appareil de domination des masses dans un système de type colonial, donnant naissance à ce que le monde entier connaît aujourd'hui sous le nom de Mafia (en Sicile, N'drangheta en Calabre, Camorra en Campanie ou Sacra Corona Unita dans les Pouilles). D'immenses masses de migrants s'en allèrent chercher une vie meilleure au Nord (Turin, Milan etc.), en Europe (France, Suisse, Belgique, Allemagne etc.) ou aux États-Unis. Ainsi naquit ce que Gramsci et ses camarades, dans les années 1920, analyseront brillamment sous le nom de QUESTION MÉRIDIONALE (proposant en réponse une "République fédérale des ouvriers et des paysans"), question absolument fondamentale pour quiconque prétend mener la lutte révolutionnaire de classe en Italie. Mais il faut également avoir à l'esprit qu'une certaine périphérisation frappe aussi les régions du Nord-Est (ancienne République de Venise), de l'arc alpin ou de l'Apennin, et d'une manière générale toutes les zones rurales du Nord et du Centre où le mouvement connaît à présent un franc succès ; et où il est parfois pris en main par la Ligue du Nord, ce grand parti d'extrême-droite né à l'origine (ne l'oublions pas) comme mouvement de défense des petits et moyens entrepreneurs de ces territoires contre la fiscalité de "Rome-la-voleuse".

    De grandes similitudes, donc, avec la question bretonne et les Bonnets rouges auxquels elle a donné naissance ; et de grandes similitudes, aussi, dans les débats furieux que ces Forconi suscitent dans le mouvement communiste et plus largement révolutionnaire en Italie.   

    Le Parti communiste maoïste rejette ainsi violemment le mouvement et dénonce le (n)PCI qui (le contraire eût été étonnant) l'appuie. Il s'est fendu sur le site Maoist Road de ce communiqué lapidaire : "carc nPCI support reationary and fascist mouvement named FORCONI - no relations is possible with this degenerate group"… Une position d'autant plus surprenante qu'elle est totalement dénuée d'argumentaire, sinon que "les Forconi sont des fachos", "ce n'est pas la classe ouvrière" et "quiconque les appuie non seulement n'est pas communiste, mais pas même de gauche". C'est là une position décevante, sectaire, "centraliste" (au sens de personnes appartenant intellectuellement aux Centres du capitalisme, ce qui ne nous semblait pourtant pas le cas du PCmI), une profonde incompréhension de la situation et de sa place dans la lutte des classes que les communistes doivent transformer en Guerre populaire. D'autant moins compréhensible que le PCmF, lui (avec l’OC-FR), a pris une position profondément correcte sur les Bonnets rouges bretons. Elle a également étonné les camarades gallois de Democracy & Class Struggle, signataires habituels (comme nous) des Déclarations du 1er Mai avec le PCmI, qui ont pris la position suivante

    movimento-dei-forconi_sicilia-jpg-crop_display.jpgLa position du (n)PCI, au contraire, nous semble beaucoup plus conforme à ce que nous penserions spontanément de ces "porte-fourches" siciliens ou vénétiens. Nous traduirons ici quelques passages d'une particulière justesse publiés dans Resistenza, l'organe de presse du Parti des CARC, mettant parfaitement les points sur les i : "L’analyse de classe est souvent entendue, chez cette gauche qui n’a pas surmonté sa dépendance vis-à-vis des conceptions et de l’œuvre néfaste des réformistes et de la gauche bourgeoise, comme un simpliste “Ils sont des nôtres ? NON ! Alors ils sont fascistes !” : mais cela, camarades, ce n’est pas même le début d’une analyse. Toute aussi réductrice (et néfaste, aujourd’hui comme hier) est “l’analyse de classe” de ceux qui demandent “Ce sont des ouvriers, des travailleurs salariés ? NON ! Alors ils sont de droite”. Analyse de classe veut dire identifier l’affrontement d’intérêts déterminé dans le cadre de la crise en cours comme point de départ pour faire coïncider le plus possible la coalition et l’opposition dans la lutte politique avec la coalition et l’opposition dans le champ économique : pour conduire les masses populaires à assumer des comportements politiques cohérents avec leurs intérêts", ou encore "Il s’agit donc (dans la majorité des cas) de secteurs des classes populaires non-prolétaires, soumises par la crise à un processus de prolétarisation, devenues (à partir du gouvernement Monti) la cible directe de l’œuvre de rapine et de spoliation menée par le gouvernement pour le compte du Grand Capital italien et international, et que dans une mesure croissante ne parviennent plus à vivre comme auparavant. Il s’agit de secteurs qui par nature suivront l’orientation de la classe, entre les deux principales (classe ouvrière et bourgeoisie monopoliste), qui plus que l’autre saura se mettre à leur tête, les orienter, les diriger. Si nous prenons volontairement, par la force des choses, un exemple approximatif, l’affirmation selon laquelle la “petite bourgeoisie” a été le principal vivier d’Hitler en Allemagne et de Mussolini en Italie est vraie dans la mesure où le mouvement communiste n’a pas su orienter et mobiliser cette classe. Le parallèle avec l’actualité, pour qui veut en voir un, est justement dans le fait qu’estampiller préventivement comme “mobilisation fasciste”, “putschiste”, “réactionnaire” une mobilisation qui dans les faits est contradictoire, revient à la livrer par avance entre les mains des plus audacieux tribuns populistes ou chefs mafieux de la bourgeoisie". CQFD, rien à ajouter.

    Ceci n’enlève rien aux critiques que nous avons pu émettre vis-à-vis du (n)PCI (celui-ci nous a d’ailleurs répondu, mais seulement à moitié convaincus) : par exemple, pour dire les choses en toute clarté, l’idée que les "organisations ouvrières" (les secteurs radicaux-combattifs des organisations syndicales) puissent constituer un "gouvernement populaire d’urgence" et "le faire avaler aux hautes sphères de la République pontificale" relève selon nous du monde des Bisounours ; quelque chose qui ne s’est absolument JAMAIS vu dans l’Histoire et encore moins dans celle d’un grand État impérialiste. Et nous restons plus que dubitatif quant aux perspectives offertes à la révolution prolétarienne par un vote massif pour le Mouvement 5 Étoiles (M5S) de Beppe Grillo…

    movimento_dei_forconi.jpgEn réalité, c'est toute l'erreur du (n)PCI lorsqu'il soutient le M5S de Beppe Grillo qui apparaît là clairement. Le mouvement dit des Forconi, principalement basé en Sicile (pays et peuple conquis et périphérisés par l’État "unitaire" italien du Capital en 1860) et parent local des Bonnets rouges (soulevant dans la "gauche radicale" et le mouvement communiste italien les mêmes controverses), est un mouvement exprimant, réagissant, S'INSURGEANT contre les problématiques de cette périphéricité et de cette relégation socio-territoriale, avec ses BONNES QUESTIONS et ses BONNES OU MAUVAISES RÉPONSES, son "bon sens" populaire ("soif instinctive" de démocratie et de justice sociale réelles, en un mot de COMMUNISME) et son "sens commun" (idées et conceptions aliénées par l'idéologie dominante, du type "il faut bien qu'il y ait des patrons pour qu'il y ait des salariés, des entreprises pour qu'il y ait de l'emploi" etc.). Le M5S lui, s'il se prétend un "non-parti" (sans rire !), EST UN PARTI POLITIQUE, avec un programme, un ensemble de conceptions et de propositions qui non seulement sont "non-socialistes", mais carrément ANTI-socialistes, réactionnaires : c'est un pur instrument de "sens commun", de la "société civile" capitaliste, une MAUVAISE RÉPONSE (réactionnaire) en soi !

    Quand Beppe Grillo parle de "supprimer les syndicats", autrement dit oppose les salariés non-syndiqués (souvent des petites entreprises rurales, comme il y en a beaucoup dans les Forconiaux salariés syndiqués (des gros centres urbains-industriels, des grandes entreprises ou services publics) ; quand il dit (en substance) que "l'Italie est pleine" niveau immigration, autrement dit oppose les "Italiens de souche" aux travailleurs immigrés ; que fait-il sinon DIVISER LE PEUPLE, sinon dresser une partie des masses populaires contre une autre, manœuvre de la Réaction capitaliste que le (n)PCI dénonce fort justement depuis des années ? Beppe Grillo et sa clique de "têtes pensantes" "anarcho-poujadistes" font partie du problème, ils ne peuvent en aucun cas faire partie de la solution !

    Là se situe la ligne de démarcation entre "soutenir" les Forconi comme nous avons "soutenu" les Bonnets rouges, ou encore s'adresser aux gens qui croient sincèrement "renverser la table" en soutenant Grillo (ou, ici, des conneries du genre Dieudonné-Soral ou même Marine Le Pen !), autrement dit être aux côtés du Peuple qui lutte contre la crise avec toutes ses contradictions ; et appeler à voter pour le M5S, autrement dit pour un contrefeu explicite (conscient ou non n'est pas la question !) allumé par le Pouvoir capitaliste.

    Dans le premier cas, l'alternative peut se résumer aussi simplement qu'en ces termes : 
    - si les communistes et autres révolutionnaires conséquents FONT LEUR JOB, il y aura
    des Forconi del Popolo comme des "Bonnets rouges du Peuple" et même des Grillini del Popolo, comme il y eut voilà 92 ans des Arditi del Popolo ; peut-être 50% voire plus de ces mouvements passant dans le camp de la révolution prolétarienne et luttant contre la mobilisation réactionnaire de masse impulsée par l'aile du Grand Capital rendue ultra-agressive par la crise ;

    - si les "communistes" et autres "révolutionnaires" restent sur l'Olympe des idées "plus-rouge-que-moi-tu-meurs", il y aura 100% de nouvelles Chemises Noires car les mobilisateurs fascistes, eux, auront fait leur boulot.

    C'est aussi simple que cela. Mais de là à appeler à VOTER pour un mouvement qui est déjà EN SOI une mauvaise réponse réactionnaire aux plus justes colères du peuple qui soient, il y a un pas à ne surtout pas franchir.

    scontri-torino.jpgCet "angélisme" du (n)PCI , de vouloir faire la révolution à partir de la sphère superstructurelle des institutions élues, a fortiori en appelant à voter pour des forces populistes dont l’objet même est d'amener les masses en révolte vers des impasses politiques, le PCmI a raison de le critiquer. Là est la GRANDE LIMITE des PC occidentaux du siècle dernier, la principale de ces limites que le (n)PCI appelle justement à identifier et dépasser : avoir voulu PRENDRE l'État bourgeois en alliant "luttes" et participation électorale, et non le DÉTRUIRE, le nier par la construction du Pouvoir populaire jusqu'à ce que le Pouvoir bourgeois ne soit plus qu'un nom, que l'on balaye d'une pichenette. Nous sommes bien placés pour le savoir, dans notre Hexagone où le "communisme municipal" et les diverses "unions de la gauche" depuis 1936 jusqu’en 1981 ont été les puissants moteurs de la liquidation de toute identité révolutionnaire (déjà fragile au départ) du Parti communiste. Alors, qu’espérer de collectivités locales qui seraient simplement "de gauche" (social-démocrates) comme celle de De Magistris à Naples ou de Pisapia à Milan, sans même parler de forces qui ne le sont même pas ! Si nous étions le (n)PCI, face au mouvement des Bonnets rouges, nous nous adresserions sans doute à Christian Troadec en ces termes: "Chris, si tu assumes la mobilisation que tu as déclenchée, si tu veux rester sur le piédestal où t’ont placé les travailleurs bretons, tu dois immédiatement envoyer la préfecture à la merde et faire de ta communauté de communes du Poher une Administration populaire d’urgence qui prenne les mesures les plus urgentes pour faire face aux effets les plus dévastateurs de la crise"… Mais nous ne nous fatiguerons pas à cela, car nous ne croyons pas à ce genre de contes de fées. N'est pas Juan Manuel Sánchez Gordillo qui veut ! Christian Troadec est avant tout un ‘élu de la République’, pétri de ‘sens républicain’ et JAMAIS il ne se lancera dans une telle aventure, dans une telle déclaration d’indépendance d’un petit morceau de cette Bretagne que pourtant il chérit tant. Là est la caractéristique déterminante du personnage, et non le fait qu’il soit un "bourgeois" pour avoir fondé le lucratif Festival des Vieilles Charrues (145€ les quatre jours, mais enfin il y a "de l’affiche") et racheté la brasserie de bière Coreff (ce qui n’est certes pas très straightedge, mais visait avant tout dans l’esprit à maintenir de l’emploi et donc de la vie sociale autour de Carhaix). Pour qu’une personne socialement ‘entre deux eaux’ comme lui ‘choisisse son Forconi-piazzale-Loreto.jpgcamp’… et bascule dans le bon, il faut au prolétariat et aux classes populaires un tout autre rapport de force que celui que même un (n)PCI/P-CARC breton (du même ordre de grandeur) pourrait instaurer. Ne prenons pas nos rêves pour des réalités. Le même raisonnement est exactement applicable à un De Magistris napolitain ou un Giuliano Pisapia milanais (tout ex-avocat d’Abdullah Öçalan qu’il soit), comme à des élus M5S tout contents de vivre ce qu’il n’auraient jamais imaginé même dans leurs rêves les plus fous : s’asseoir un jour sous les lambris dorés du Parlement de la République !

    Pour autant, il serait profondément erroné (et condamnatoire à l’impuissance) de rejeter en bloc un mouvement contradictoire comme celui des Forconi ou des Bonnets rouges ; ou même celui qu’entraîne dans son sillage Beppe Grillo ; ce serait même, comme le dit si justement Resistenza, l’offrir sur un plateau d’argent à l’extrême-droite fasciste.

    En dernière analyse, il semble bien que depuis que la révolution industrielle puis l’entrée dans l’âge des monopoles ont donné naissance à ce que Gramsci appelle la société civile, tout mouvement populaire réel et DE MASSE (non ‘sectoriel’) est voué à se scinder, comme ces cellules que l’on observe en classe de bio au lycée, entre une mobilisation potentiellement révolutionnaire et une mobilisation réactionnaire entrant au service de la pire réaction, du fascisme. C’est précisément cette division en deux (un se divise en deux, principe de base du maoïsme !) de toute résistance spontanée des masses à l'oppression capitaliste que nie, par exemple, le ‘p’‘c’‘mlm’ lorsqu’il se répand contre le "syndicalisme révolutionnaire à la Sorel", "matrice du fascisme à la française comme nous l’enseigne Zeev Sternhell" (ce ‘grand’ universitaire démocrate-bourgeois israélien…), le "populisme/poujadisme", les mouvements "petits-bourgeois", l’"anticapitalisme romantique suintant l’antisémitisme", le "régionalisme identitaire" et autre "post-modernisme" (pour les mouvements ‘sociétaux’) : en d’autres mots, la négation même de la dialectique !

    movimento_forconi-405x270.jpg


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