• Un texte ultra-intéressant : "La bataille de Villiers-le-Bel" par Matthieu Rigouste (8 ans après le début des émeutes qui avaient secoué cette banlieue francilienne)


    L’ordre sécuritaire et le soulèvement des quartiers populaires - Retours sur la bataille de Villiers-le-Bel


    Extrait de l’ouvrage collectif "Vengeance d’état - Villiers-le-Bel : des révoltes aux procès" écrit par le collectif Angles Morts. Cet extrait a été mise en page sous forme de brochure et revient sur la bataille de Villiers-le-Bel fin novembre 2007.

    Brochure sur la bataille de Villers-le-Bel à télécharger en bas de page. Extrait de l’ouvrage collectif "Vengeance d’état - Villers-le-Bel : des révoltes aux procès" écrit par le collectif Angles Morts et publié aux éditions Syllepse en 2011.


    L’ordre sécuritaire et le soulèvement des quartiers populaires - Retours sur la bataille de Villiers-le-Bel

    Mathieu Rigouste [1]

    « Que la guerre à la drogue provoque plus d’abus policiers, une répression plus puissante et la suspension des libertés civiles pour tous les habitants des quartiers ne devrait pas surprendre, étant donné la longue histoire de la police des communautés de couleur. La relation coloniale qui structurait originellement la présence policière reste pratiquement inchangée. Comme des armées d’occupation avec quasiment aucun lien organique dans le quartier auquel elles sont assignées, ces forces de police de la grande ville n’opèrent pas différemment des forces impériales d’hier : chaque sujet colonisé est suspect. Il est rare ce policier, même parmi les Noirs, les Latinos et les femmes, qui voit sa tâche principale comme le fait de travailler pour ou d’être employé par les communautés de couleur des quartiers pauvres. Au lieu de cela, la police travaille pour l’État et la municipalité, et son rôle est de garder à vue une population entièrement criminalisée, de contenir le chaos entre les murs du ghetto et de s’assurer que les plus indisciplinés restent dans le rang. »

    Robin D. G. Kelley [2]

    L’impérialisme occidental est entré dans une nouvelle phase d’expansion à la fin du 20e siècle. Pour se restructurer, il attaque et dépossède les derniers territoires qui résistent encore à l’accumulation illimitée du profit et de la puissance [3]. À l’intérieur même des pays dominants, les quartiers populaires concentrent celles et ceux qui pro­fitent le moins de l’ordre en place et qui ont donc le plus intérêt à s’en débarrasser. Ces quartiers sont pris entre les mâchoires de l’État et du capital : une double stratégie, politique et économique qui cherche à les encadrer et à les provoquer, à les contenir et à les attaquer, pour les soumettre, les transformer ou détruire ceux qui entravent encore l’extension des mégalopoles.

    Mais les terrains de chasse du système sécuritaire ne se laissent pas écraser sans combattre. Villiers-le-Bel est une bataille importante dans cette longue campagne inachevée. Elle a permis d’expérimenter de nouvelles technologies de contrôle, de surveillance et de répression, elle a médiatisé ces savoir-faire et les matériels français sur le marché international de la sécurité intérieure. Elle a servi à criminaliser davantage la révolte des quartiers populaires. Mais elle devait aussi offrir une revanche aux policiers victimisés durant les batailles de Clichy-sous-Bois (octobre-décembre 2005). Humiliés une nouvelle fois, caillassés par des adolescents et de jeunes adultes, insultés par leurs parents, méprisés par des retraités, une partie de ces policiers est entrée dans un processus de radicalisation. Pendant la guerre d’Algérie, la contre-insurrection avait déjà débordé. Une fraction fasciste s’était alors constituée à l’intérieur de l’armée et avait tenté de prendre le pouvoir. L’ordre sécuritaire, lui, se confronte à un problème de débordement dans la police.

    Il faut montrer que les révoltes des quartiers populaires s’inscrivent dans la longue histoire des résistances à la domination impérialiste. Analyser l’influence des techniques de guerre coloniale sur les nouvelles méthodes de répression, le rôle des marchés politiques et économiques de la sécurité, décrire les contradictions et les failles dans la police. La bataille de Villiers-le-Bel nous parle des transformations à l’œuvre dans les stratégies et les armes, les forces et les faiblesses de l’oppresseur.

    Lire la suite sur http://www.bboykonsian.com/L-ordre-securitaire-et-le-soulevement-des-quartiers-populaires-Retours-sur-la-bataille-de-Villiers-le-Bel_a2563.html


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    Un texte ultra-intéressant : "La bataille de Villiers-le-Bel" par Matthieu Rigouste (8 ans après le début des émeutes qui avaient frappé cette banlieue francilienne)

    Un texte ultra-intéressant : "La bataille de Villiers-le-Bel" par Matthieu Rigouste (8 ans après le début des émeutes qui avaient frappé cette banlieue francilienne)


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