• #Syrie : le martyre de la Ghouta et le triomphe programmé d'Assad

    #Syrie : le martyre de la Ghouta et le triomphe programmé d'Assad

    Certes, mais il y a les désirs et il y a la réalité.

    Nous ne désirons pas la victoire d'Assad, elle nous fait même horreur, mais c'est la réalité de ce qui est en train de se passer.

    Au moins, pourra-t-on dire, après une dernière vague de répression la guerre sera finie, et reprendra la hagra ordinaire...

    La révolution syrienne devra repartir de zéro, et ce qui comptera surtout d'où nous sommes, en Occident, sera de mettre chacun devant ses responsabilités.

    Ceux qui auront fait du boucher leur Blanc d'honneur par haine des z'horribles z'islamistes ; les BHLoïdes qui auront dévoyé la révolution en mercenariat des Saoud et d'Erdogan avant (généralement) de se rendre compte avec horreur de ce qu'ils avaient fait et de basculer kurdolâtres ; et enfin et surtout les rojavites qui nous auront fait tout un foin avec leur "3e voie progressiste", à laquelle nous-mêmes avons cru un bon bout de temps ; qui auront même incité de gens à aller MOURIR là-bas pour un idéal "communiste" et/ou "libertaire", pour qu'à l'arrivée... ce qui n'est pas devenu la part yankee du gâteau (si tant est que les Yankees restent) revienne tout simplement dans le giron du régime fasciste.

    On pourra se consoler en se disant que le régime ne pourra certainement plus régner comme avant, car tout cela aura été une école de lutte et d'auto-organisation pour le peuple – et à ce jeu là, les zones dites "ASL" n'auront pas été moins intéressantes que les zones Rojava tant encensées.

    #Syrie : le martyre de la Ghouta et le triomphe programmé d'Assad

    C'EST un conflit Nord-Sud car d'une part c'est l'Israël de Moscou (depuis déjà le régime pro-soviétique du père), d'autre part il ne faut pas se leurrer, TOUS les États profonds impérialistes occidentaux ont fait d'Assad leur Blanc d'honneur dès que la connotation islamique (en fait... simplement SYRIENNE, ARABE, pas venue d'une autre planète !) de la rébellion est apparue clairement, c'est-à-dire pratiquement dès le début.

    Ils ont étudié quelques possibles changements de régime au sein même du sérail (Rifaat el-Assad, Manaf Tlass) puis ont laissé tomber. S'ils avaient vraiment eu Assad dans le collimateur, ç'aurait été réglé en quelques semaines comme Kadhafi.

    Au final ils ont regroupé les quelques composantes "potables" de l'opposition autour de leurs nouveaux protégés kurdes, et fin de l'histoire, en forme de plan de partage de part et d'autre de l'Euphrate. En Rojava, des gens sont MORTS pour le communisme libertaire... pour qu'au final ce qui ne relève pas du protectorat impérialiste occidental au Nord-Est de l'Euphrate, revienne tout simplement au régime (qui sans tarder écrasera ceux qui oseront lui parler de "confédéralisme démocratique" façon Chine 1927). Misère ! 

    Mais bon... Il faut avoir à l'esprit qu'il y aura eu dans ce terrible conflit au demi-million de victimes deux histoires celle des seigneurs de guerre, des milices au service de telle ou telle puissance impérialiste ou régionale, des reconnus "acteurs" par la "communauté internationale" (que ce soit pour les inviter à la table des négociations ou pour les écraser, peu importe)... et puis, "cachée dessous", celle des MASSES ; les masses qui font et peuvent tout et FONT RÉELLEMENT L'HISTOIRE ; qui durant 7 ans se seront auto-organisées pour la survie et le maximum de bien-être et de liberté démocratique possible, en Rojava certes... mais pas moins dans les zones insurgées "ASL" ou même vaguement contrôlées par le régime ; et c'est cette histoire, cette école de lutte révolutionnaire qui, nous le verrons dans les décennies à venir, fera à long terme l'Histoire avec un grand H. 

    Même la présence communiste, marxiste-léniniste et maoïste aux côtés de Rojava aura été utile, au-delà de la protection des populations qui se justifiait au début, comme point de départ d'une gigantesque campagne mondiale de clarification de notre compréhension communiste du monde sur tout un ensemble de points – ce qui n'est jamais vraiment possible sans se confronter au réel immédiat, à l'Histoire qu'il s'agit de faire sans l'avoir déclenchée, ni en maîtriser depuis un quartier général toute la complexité.


  • Commentaires

    5
    Jeudi 1er Mars 2018 à 11:34
    Tiens, au sujet de la fameuse citation de Fabius (qui remonterait en fait carrément à décembre 2012), une clarification : http://mobile.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/03/21/laurent-fabius-et-le-bon-boulot-du-front-al-nosra-en-syrie-histoire-d-une-citation-devoyee_5098486_4355770.html
    4
    Mardi 27 Février 2018 à 22:17

    https://orientxxi.info/magazine/demain-en-syrie-une-guerre-entre-israel-et-l-iran,2291

      • Pascal
        Mercredi 28 Février 2018 à 10:57

        D'ailleurs:

        https://fr.sputniknews.com/defense/201802271035303273-arsenal-armes-israeliennes-syrie/

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Mardi 27 Février 2018 à 10:30

    Oui, il y a eu soutien au début à la rébellion syrienne, avec encore Fabius parlant en 2014 ou début 2015 de "Nosra (qui) fait du bon boulot" (quand il fallait aussi essayer d'unir tout ce qui était possible contre Daesh), mais globalement ils ont petit à petit compris le merdier que c'était, surtout que la Libye servait de laboratoire de l'"après". Ils se sont alors rabattus sur les Kurdes (rejoints au demeurant par la majeure partie de la rébellion "potable") et résignés à la victoire d'Assad sur la plus grande partie du territoire. Les milices rebelles islamistes ne servent globalement plus que des expansionnismes régionaux, étatiques ou privés.

    Israël c'est un cas particulier qui a son propre agenda et sa propre échelle des priorités. La préoccupation occidentale de l'Iran, dans un esprit de longue guerre froide qui durera des décennies, est chez eux une OBSESSION. Ils craignent moins un Djihadistan à leurs portes que la puissance nucléaire iranienne. C'était déjà le même raisonnement dans les années 80 avec Saddam, soutenu par l'Occident contre l'Iran. Israël préférait l'Iran car il n'avait pas, alors, de programme nucléaire.

    2
    Pascal
    Samedi 24 Février 2018 à 18:53

     "TOUS les États profonds impérialistes occidentaux ont fait d'Assad leur Blanc d'honneur dès que la connotation islamique (en fait... simplement SYRIENNE, ARABE, pas venue d'une autre planète !) de la rébellion est apparue clairement, c'est-à-dire pratiquement dès le début."

    Où avez vous été chercher une idée pareille ? Les rivalités impérialistes, le pétrole, le gaz, les pipe lines, la nouvelle routes de la soie, seraient secondaires ? Vous réduisez cette guerre à une dimension essentiellement religieuse et raciale ? Les impérialistes occidentaux seraient uniquement motivés par une haine pathologique de l'islam et de tout ce qui n'est pas "blanc" ? Les djihadistes (plus islamiques que syriens) soignés en Israël ou exfiltrés par les Américains, ce serait pour aider Assad ? "Rébellion syrienne", à l'origine peut être mais ses soutiens en armes, mercenaires, volontaires, financiers, s'ils ne sont pas extraterrestres ne sont pas tous arabes non plus.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :