• Sur la (vieille) question du "communautarisme" de la société britannique


    Tsss... Libertaires niveau BFM en termes de désinformation.

    Il eût été utile, peut-être, de préciser que ces tribunaux ne coupent pas de mains et n'ordonnent pas de lapidations, comme ça au hasard.

    Ce sont des tribunaux de DROIT CIVIL dans un système de common law où il n'y a pas de Code mais un corpus de jurisprudence. Où les Écossais etc. ont leur propre droit (et l'ont toujours eu, ce qu'ils n'avaient pas jusqu'en 1997 c'était un Parlement et un gouvernement propres).

    C'est un système qui fonctionne comme ça. Chez les Juifs on se marie à la synagogue et le droit de la famille est juif, géré par les tribunaux rabbiniques.

    Et les Britanniques dans leur colonialisme ont toujours été anti-civilisateurs et très "home rule", c'est à dire que les indigènes se gèrent eux-mêmes (quand ils n'ont pas été voués à l'extermination bien sûr) du moment qu'ils "payent leur tribut" ; une généralisation à toutes les colonies, si l'on veut, du droit coutumier dont bénéficient... dans l'Empire français, les Kanak ou Wallis-et-Futuna.

    Et plus encore, dans une rupture spatio-temporelle complètement incompréhensible pour l'esprit francouille, ils ont laissé ce système s'importer en métropole avec l'immigration.

    C'est à dire que les communautés s'autogèrent, règlent elles-mêmes leurs problèmes internes du moment qu'elles "payent leur tribut" en force de travail, force de consommation et impôts.

    À l'arrivée, une société qui ne fonctionne ni mieux ni moins bien que la nôtre. Inutile donc de faire de la retape pour un idéal républicain qui n'a pas forcément brillé non plus...

    C'est tout simplement une différence entre traditions coloniales, sans que l'une ait plus ou moins opprimé et massacré que l'autre : l'impérialisme français s'est toujours voulu plus "civilisateur" ; inculquer ses "valeurs" comme garantie de populations soumises (puisque "pensant comme" les maîtres).

    Il a toutefois pu faire, et fait parfois encore la même chose dans le strict cadre d'outre-mer (pour y préserver la paix sociale... les populations ne vivent en effet pas "mal" ces "inégalités" juridiques avec la métropole, bien au contraire !).

    Les Kanak en tribus vivent ainsi sous droit civil coutumier. À Wallis-et-Futuna, pareil : l'article 75 de la Constitution de 1958 dispose de fait que les droits coutumiers, qui étaient maintenus dans le cadre de l'indigénat colonial, resteront en application pour toute personne qui n'y renonce pas explicitement en faveur du "droit commun" (Code civil) ; et les populations en général y montrent leur attachement et n'y renoncent pas...

    Les principes de ce qu'on appelle la laïcité y connaissent des dérogations, de même qu'à Mayotte (à 98% musulmane), ou à la Réunion où il y a des consignes de "calmos" face à une importante communauté aussi (chaque fois qu'une loi sur les signes religieux visibles est passée à Paris, d'ailleurs là-bas cela peut aussi concerner des signes hindouistes, etc.).

    Et puis, en métropole hexagonale cette fois, il y a bien sûr rien moins que... l'Alsace-Moselle, pour toutes les religions cette fois (c'est le droit allemand, ou local dans le cadre allemand qui s'appliquait entre 1871 et 1918, date à laquelle la France a repris possession de la région, mais face à la menace d'une insurrection généralisée depuis l'extrême-gauche jusqu'à l'extrême-droite de la population, elle a rapidement renoncé à y imposer son droit civil et les lois de laïcité de 1905, et c'est resté comme ça depuis).

    Sur la (vieille) question du "communautarisme" de la société britannique

    Le texte du fameux article :

    "Au Royaume-Uni, plusieurs dizaines de tribunaux islamiques arbitrent des litiges civils pour qu’ils soient jugés dans le respect de la charia.

    Si la Première ministre Theresa May a rappelé qu’ils n’avaient pas de portée légale, elle a également souligné qu’elle n’avait pas l’intention de mettre fin à ce système judiciaire parallèle.

    Certains avocats britanniques se voient même dispenser d’une formation à la loi islamique pour pouvoir défendre leurs clients musulmans dans ces tribunaux.

    Depuis peu, le Royaume-Uni enquête néanmoins sur les pratiques des tribunaux islamiques.

    Pour cela, le gouvernement a chargé le professeur de théologie islamique et d’études interreligieuses Mona Siddiqui de diriger l’enquête pour voir si les décisions rendues ne contreviennent pas au droit britannique."


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