• Sur la situation au Brésil : nouvel article d'A Nova Democracia


    Un nouveau texte maoïste du Brésil, qui pousse encore un peu plus en avant l'analyse de la situation actuelle et des tâches des révolutionnaires.

    [Lire : sur-la-situation-au-bresil-un-article-maoiste]

    Il est ainsi expliqué que les élections, la "farce électorale" comme ils disent, n'ont été de toute façon que la comédie de ratification "démocratique" d'un COUP D’ÉTAT MILITAIRE RAMPANT déjà en cours depuis les soulèvements populaires de 2013-2014 et qui a conduit à la destitution de Dilma Rousseff en 2016, à l'emprisonnement de Lula etc. [brésil-coup-d-état-article-libé.pdf - brésil-régression-bastamag.pdf].

    Ce qui peut quelque part nous amener à nous demander si le fascisme "proprement dit", tel qu'on entend le mot au sens strict (Italie de Mussolini, Allemagne nazie etc.), n'a pas au fond toujours ou presque été cela : comment donner une façade civile et de "volonté générale", quand ce n'est pas carrément "révolutionnaire", à ce qui est en dernière analyse une prise de pouvoir de l'état-major pour éradiquer la "subversion" et/ou courir à la guerre expansionniste ; que ce soit en Italie, en Espagne ou au Portugal où il n'y a de toute façon eu (pronunciamiento et guerre civile de 1936-39, coup d’État militaire de 1926) ni élections ni même réel mouvement populaire fasciste de masse, en Allemagne même si ensuite dans le cours de la guerre mondiale l'armée "privée" du NSDAP, la Waffen SS, supplantera la caste militaire "traditionnelle", etc. etc.

    Et puis plus près de nous, en 2009, au Honduras dont nous avions beaucoup parlé aux débuts de Servir le Peuple : ayant déjà (de base) combiné sortie de l'armée dans les rues et vote parlementaire, le coup d'État contre le président Manuel Zelaya (qui s'était rapproché du Venezuela chaviste et du Brésil de Lula...) avait lui aussi été "avalisé" 5 mois plus tard par l'élection à la présidence de l'ultra-conservateur Pepe Lobo (avec là aussi une énorme "abstention", de refus de cette farce électorale mais aussi certainement de gens empêchés de voter), histoire de faire plus "propre", mettant ainsi fin aux sanctions internationales qui avaient dans un premier temps frappé le petit pays d'Amérique centrale.

    Autrement dit, donc, on n'y pouvait rien ; les choses étaient déjà décidées en "haut lieu" et une victoire (forcément d'une courte tête) du candidat social-réformiste n'aurait pas empêché à brève échéance, peut-être après une contestation des résultats et un début de Maïdan (des guarimbas - barricades - fascistes comme au Venezuela), et/ou une guerre de sabotage économique ou autre, un coup de force cette fois ouvertement militaire ; il ne servait donc à rien d'apporter une quelconque légitimité à cette mascarade en votant dans de telles conditions (si beaucoup parmi les 42 millions d'abstentionnistes l'ont été volontairement, souvent par déception vis-à-vis du PT, ou suivant les consignes des maoïstes là où ceux-ci ont une influence, il est également probable que, surtout dans le "Far West" de l'intérieur profond, beaucoup de gens ont été empêchés de voter, si ce n'est pas carrément forcés de voter Bolsonaro, dans des contextes locaux où il pouvait être plus difficile de voter Haddad que de voter HDP à Diyarbakir en juin dernier !).

    Ceci au-delà du fait que, disons-le une fois pour toute, la position marxiste-léniniste-maoïste face à ce type de situation se situe en effet en rupture avec la logique de Fronts populaires de l'Internationale communiste des années 1930, qui soit n'ont pas réussi à arrêter bien longtemps la montée du fascisme, soit n'ont dans tous les cas conduit qu'à la soumission des communistes au réformisme bourgeois et à ses pires tares (social-chauvinisme, colonialisme etc.). Lénine parlait de "soutenir (les réformistes) comme la corde soutient le pendu", mais la question mérite d'être posée de l'intérêt qu'il y a à soutenir un pendu, c'est à dire un corps mort ; et la corde qui le soutient, à notre connaissance, est passive, ne bouge pas et ne se consacre à rien d'autre... Sans compter que la social-démocratie de l'époque pouvait encore représenter, pour les masses de travailleurs, des conquêtes de bien-être immédiates d'un certain intérêt (bien que revenant aussi à les "acheter" et les "domestiquer") ; hypothèse sociale-démocrate peu ou prou disparue aujourd'hui (sous Lula dans les années 2000 on a pu observer une certaine amélioration de la situation des couches les plus pauvres, mais dès la décennie suivante l'économie "émergente" est entrée en crise et tout s'est rapidement dégradé ; c'est globalement sur un "modèle social" PT complètement moribond que Bolsonaro vient de remporter ce que les camarades appellent sa "victoire à la Pyrrhus").

    Et puis les Fronts populaires des années 1930 partaient déjà, pour commencer, de l'analyse qu'il y avait une bourgeoisie divisée : une fraction voulait restructurer le système en crise par le fascisme, l'autre par la social-démocratie. Si cette dernière ne pouvait l'emporter, faire pencher la balance en sa faveur qu'au prix de concessions énormes au mouvement communiste et aux travailleurs, il pouvait peut-être à la rigueur y avoir un coup à jouer... Mais que dire si, de toute évidence, on a une bourgeoisie qui a en écrasante majorité choisi son camp et qui dans tous les cas passera en force si d'aventure la petite fraction démocrate-humaniste-sociale-libérale pouvait se prévaloir d'une légère majorité des masses populaires (comme dit dans notre précédent article, le vote Bolsonaro n'est pas un vote populiste protestataire dans lequel le système enferme confortablement "les petits, les sans-grades" qui autrement risqueraient d'être révolutionnaire : il est, comme le vote Sarkozy en 2007, un clair vote de classe, un vote intrinsèquement lié à la propriété, d'autant plus massif que les gens possèdent un patrimoine ekladata.com/bolsonaro.jpg et bien entendu, dans un pays qui n'est rien d'autre qu'une colonie devenue "indépendante", un patrimoine qui va généralement de pair avec la clarté de la peau ou du moins un certain degré d'"européanité culturelle" carte-raciale.jpg carte-résultats.jpg...) ?

    Nous savons (nous en avons déjà rencontré) qu'il y a des gens pour qui ces camarades maoïstes, "dont on aimerait savoir - d'ailleurs - ce qu'ils représentent réellement sur le terrain", seraient des "irresponsables" qui "préfèreraient" pour ainsi dire que "le peuple souffre" pour qu'ait enfin lieu "leur sacro-sainte guerre civile révolutionnaire" (souvent sur le ton typiquement postmoderne d'essayer d'arracher des larmes sur le dos des "opprimés" et de faire passer les révolutionnaires pour des monstres sans cœur). Mais alors, ces gens ne sont en réalité même pas des kautskystes... Car pour le socialiste allemand Karl Kautsky, l'idée était qu'à force de victoires électorales et de réformes votées par la social-démocratie, la Réaction bourgeoise abolirait sa propre pseudo-légalité "démocratique" et descendrait sur le terrain de la guerre civile, mettant la révolution à l'ordre du jour. Autrement dit, même pour celui qui est considéré aujourd'hui comme le père spirituel du "socialisme démocratique" réformiste, JAMAIS il n'a été question que le "changement pour de bon" survienne sans passer par une phase de grande violence de la part de privilégiés ne voulant rien lâcher, violence à laquelle le peuple exploité devra répondre.

    JAMAIS à cette époque (ni encore bien après) il n'était considéré par PERSONNE que l'on pourrait, en votant encore et encore pour ce qu'on appellera "la gauche", éviter ad vitam æternam jusqu'à la liquidation complète de toute exploitation et oppression que les exploiteurs, les dominants, les possédants menacés ne lancent lorsqu'ils le jugent nécessaire (éventuellement enrobée de mobilisation réactionnaire de masse) une violente contre-offensive pour préserver leurs intérêts, qu'il n'y aura alors d'autre choix que d'affronter par une supérieure violence. C'est dire, un peu, le niveau auquel est tombé (pour ne pas dire s'est effondré) le gauchisme "radical" occidental d'aujourd'hui, tout à ses geignements postmodernes sur "les z'opprimé-E-s" gna gna gna, quand on voit le type d'arguments que rencontre, lorsque nous la faisons connaître, la position de boycott de la "farce électorale" brésilienne exprimée et explicitée ci-après...

    Enfin, le champ lexical du texte (notamment les références récurrentes au peuple "et à la nation") laissent à penser que la "victoire électorale" - ratification "démocratique" d'un coup d’État militaire de Bolsonaro est en partie analysée comme une invasion impérialiste, en tout cas la mise en place d'un gauleiter US au Brésil ; s'inscrivant dans ce que nous avons pu analyser comme la grande accélération en cours de la Quatrième Guerre mondiale non-déclarée qui dure depuis la fin de la Troisième (la "Guerre froide") en 1990.

    Sur la situation au Brésil : nouvel article d'A Nova Democracia

    https://anovademocracia.com.br/no-217/9831-o-fim-de-um-sistema-politico-podre-e-a-vitoria-de-pirro-de-um-fascista

    La fin d'un système politique pourri et la victoire à la Pyrrhus d'un fasciste


    Jamais, dans toute l’histoire du Brésil contemporain, la farce que représentent les élections n’était apparue aussi clairement au grand jour. Tel est le stade avancé de putréfaction de tout le système politique de gouvernement du vieil État de la grande bourgeoisie et des propriétaires terriens, serviteurs de l’impérialisme, principalement US. Tout est en décomposition accélérée. Ceci a été démontré par le fait même que les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle ont été massivement rejetés : au-delà du fait que 42 millions de personnes ont boycotté le scrutin, la majorité de ceux qui ont voté l'ont fait non pas par adhésion au candidat de leur choix ou à ce qu'il disait défendre, mais uniquement par rejet de la figure du candidat adverse. Ceci est dû au très faible niveau de la campagne, en plus de tout le cirque des horreurs, de la corruption, de la négligence, du cynisme, du crétinisme, des mensonges, de la supercherie et de toutes les sortes de bassesses qui ont toujours caractérisé toutes les farces électorales.

    Se tenant dans un contexte de crise politique prolongée, ces élections n’ont été considérées par personne de sensé comme un enjeu en tant que telles. Le temps de "l’union, de la paix et de la tranquillité" vanté par le nouveau président élu, ses partisans et tout le monopole de l’information est loin d’être arrivé, bien au contraire. La gravité de la crise politique, qui s'exprime dans la lutte acharnée des forces politiques ne peut s’expliquer uniquement par les passions idéologiques de celles-ci en tant que telles. Il s’agit plutôt d’un conflit de plus en plus violent entre groupes au pouvoir, représentant les fractions des classes dirigeantes locales pour le contrôle et l’hégémonie au sein de la machine étatique. Cette lutte entre fractions sert à décider, d’un côté, qui perdra le moins dans la grave crise économique que connaît le pays. Elle permet aussi de décider des moyens qui seront employés pour restructurer le vieil État afin de conjurer cette crise et ré-impulser le capitalisme bureaucratique dépassé et menacé d'effondrement.

    Cet affrontement, hier entre le PT et le PSDB, et lors de cette élection entre le PT et Bolsonaro, a été revêtu d'une pseudo polarisation artificielle entre respectivement gauche et droite hier, et gauche et extrême droite aujourd'hui. Tous les partis et leurs candidats s’accusent mutuellement de tous les maux mais de fait, ne se contredisent que sur les questions de société ; car en dehors de cela tous sans aucune exception ont défendu et pratiqué, au niveau tant exécutif que législatif, avec seulement des différences de nuances dans la forme, la même politique économique dictée et imposée par l’impérialisme yankee, ainsi que par le maintien de ce système d'exploitation et d'oppression du peuple et d'assujettissement de la nation.

    Sur la situation au Brésil : nouvel article d'A Nova Democracia

    Un bon exemple en a été donné lors de ces élections par Bolsonaro, qui accuse le PT de vivre de mensonge mais qui a menti stupidement en le qualifiant de "gauche" et même, dans son délire, de "communiste"... Le PT n’a absolument rien de "gauche", et bien évidemment encore moins de "communiste" ; pas plus d'ailleurs que les révisionnistes du PCdoB qui le soutiennent. Cette pseudo "gauche" a gouverné pendant 14 années en appliquant la même politique que le PSDB ; politique que Bolsonaro va à présent appliquer de façon plus radicale.

    Le PT a gouverné en cooptant les mouvements populaires afin de les domestiquer et de les soumettre au "pacte" social pour ainsi amortir la lutte des classes. Il a, dans ce but, usé tant de l’assistanat "social" trompeur que de la répression brutale contre les organisations combattives de classe qui refusaient la complaisance avec lui. Tout ceci n'a été que tromperie et illusion que la crise du capitalisme bureaucratique a jetée à terre. Les classes dominantes exploiteuses n'ont, en réalité, fait qu'utiliser le PT pour freiner la lutte des classes ; puis l'ont jeté après usage comme un kleenex. Tout n'a été qu'une gigantesque enfumade : faire croire aux masses populaires que l’on pouvait améliorer la vie sans toucher aux moindres privilèges de la canaille qui parasite notre peuple et notre nation ; une enfumade se faisant passer pour "de gauche", conte de fée alimenté par le monopole médiatique d'opposition et la Réaction anticommuniste fanatique désormais au pouvoir.

    L'échec du PT et de ses gouvernements a donc fini par arriver, au bout du compte, comme avant lui celui du PSDB de Cardoso [président de 1995 à 2003] ; en simplement plus grave car venant postérieurement, mais cela aurait été la même chose avec n’importe quel autre parti politique bourgeois. L’échec et la crise seront encore plus violents avec les prochains gouvernements qui se succèderont. Il n'a pas été difficile pour la Réaction, la Rede Globo [chaîne de télévision créée sous la dictature militaire, et bien évidemment farouchement d'opposition tout au long du règne du PT] en tête, prenant appui sur le furieux mécontentement et les protestations des classes populaires mais surtout sur les cris des dites "classes moyennes" et leurs "manifestations civiques" contre la corruption, de rendre le PT responsable de tous les maux accumulées depuis des décennies voire des siècles, entamant ainsi sa base de "gouvernabilité" – qui, tétanisée par l’opération Lava Jato et cherchant à l’étouffer, a serré les rangs pour la destitution de Dilma Rousseff.

    Ainsi a été fabriqué le bouillon de culture pour la vague réactionnaire que nous connaissons actuellement, transformée ensuite en la bolsonarade manipulée idéologiquement avec la déroute de la gauche et se concluant finalement dans la farce électorale pour apporter, trompant une nouvelle fois le peuple, la légitimité du suffrage populaire au coup d'État militaire contre-révolutionnaire.

    De la même façon que les gouvernements antérieurs, celui de Bolsonaro échouera, tout comme ceux qui suivront. L’élection du capitaine en retraite depuis 28 ans est une victoire à la Pyrrhus remportée au cri de bataille d’Itararé [bataille qui n'a jamais eu lieu, au cours de la "révolution" de 1930, NdT]. Elle n'a été que l'aboutissement d'un processus déclenché par l’intervention militaire, afin de donner à celle-ci une légitimité face à la nation ; tandis que la base de toute la situation actuelle n'est autre que la décomposition accélérée du capitalisme bureaucratique sur ses bases viciées et pourries, au sein de la crise générale de l'impérialisme mondial.

    Sur la situation au Brésil : nouvel article d'A Nova Democracia

    Cette crise ne peut faire que s'aggraver étant donné qu'à son épicentre réside la crise de décomposition de l’impérialisme US, dont les soubresauts de la Bourse de New York font trembler toutes les bourses du monde, annonçant de nouveaux et plus grands encore effondrements. Les affrontements inter-impérialistes grandissants, principalement de la superpuissance hégémonique unique US et de ses alliés contre la superpuissance nucléaire russe et ses alliés, laissent présager une exploitation accrue des travailleurs et un pillage toujours plus grand des pays opprimés.

    Afin de faire face à la grave crise générale traversée par notre pays, les impérialistes US se sont mis d'accord avec la Réaction intérieure pour instaurer un régime fort, militaire, déguisé le plus possible en démocratie, qui leur est nécessaire pour imposer au peuple et à la nation cette plus grande exploitation, la dépossession de leurs droits restants et le pillage encore plus effréné des richesses naturelles.

    Dans cette situation cependant, à la différence de 1964, les yankees ne seront pas en mesure d’apporter le moindre dollar pour sortir le pays d’une telle crise économique : ils ne contribueront que militairement à la contre-révolution, comme ils ont déjà commencé à le faire en envoyant des centaines de véhicules blindés à l’Armée réactionnaire brésilienne.

    La révolte des masses, qui a déjà commencé, se retournera inéluctablement contre le vieux système pourri d'exploitation et d'oppression tout entier.

    RÉVOLTE POPULAIRE ET COUP D'ÉTAT MILITAIRE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE PRÉVENTIF

    Le cours récent de l'histoire du pays, fait de crise économique, sociale, politique et morale d'un système obsolète, a été également marqué par de croissantes révoltes populaires contre l'exploitation et la violence du vieil État latifundiaire-bureaucratique. Bien qu'encore dispersées, mais tendant à s'unifier, comme on a pu le voir lors des évènements de de 2013-2014, les luttes des paysans pour la terre, les grèves de travailleurs et autres employés, comme celle des camionneurs, ont depuis un bon moment déjà allumé le voyant rouge d'alerte des gardiennes du système, à savoir les Forces Armées réactionnaires. Par le biais de leur Haut Commandement, elles ont ainsi mis en œuvre un plan de coup d’État militaire contre-révolutionnaire préventif censé anticiper le soulèvement général des masses, entre collusions et affrontements internes – divergences et luttes entre l'extrême-droite et la droite – pour définir comment l'opérer, pour terminer par se mettre d'accord autour de sa ratification à travers la farce électorale, avec le général Mourão au poste de vice-président.

    De par la nature et les antécédents historiques de ces secteurs réactionnaires, il n'y aurait même rien de saugrenu à voir dans l'attaque au couteau contre Bolsonaro un coup monté pour susciter l'émotion et justifier la suspension des élections et une intervention militaire. En tout cas, quelle qu'ait été l'intention, le résultat s'est avéré encore meilleur tant cet attentat manqué l'a positionné en victime et a propulsé sa candidature.

    Pour autant, la crise non seulement va se poursuivre mais va s'aggraver de manière explosive. Aucun gouvernement issu de la farce électorale qui vient de se tenir n'est susceptible d'y mettre un coup d'arrêt, et de sortir le pays de l'ornière dans l'immédiat ni même à moyen terme. La crise, en débouchant sur l'établissement d'un régime "militaire en civil" et soi-disant issu des urnes, ne fait que sceller l'échec total d'un système de gouvernement corrompu sans pour autant pouvoir mettre fin à la corruption endémique du vieil État, inhérente à l'ordre semi-colonial et semi-féodal.

    Une telle issue, en tant que mouvement contre-révolutionnaire préventif, place de fait les Forces Armées au centre du jeu et ainsi la crise ira peu à peu frapper au cœur même du système, engendrant une situation qui pourra se transformer en plus grande crise militaire encore, répression généralisée et massacres à grande échelle et en conséquence opposition à la violence réactionnaire par une plus grande violence révolutionnaire, une guerre civile révolutionnaire.

    ÉLEVER LA RÉSISTANCE POPULAIRE À UN NIVEAU SUPÉRIEUR

    Face à la situation de grand danger d'une violente révolte populaire, le plan impérialiste US de renforcer la militarisation du continent, au-delà de ses bases militaires de Colombie et du Pérou – comme nous pouvons déjà le voir dans notre propre pays avec les activités de hauts fonctionnaires yankees prétendument face au problème migratoire vénézuélien, et sur le plan militaire, sous couvert de "coopération scientifique" autour de la base d'Alcântara – se combine avec le coup d'État militaire en cours. La stratégie de long terme de ce plan est d'attiser et provoquer des conflits frontaliers (déjà au programme avec le Venezuela, et à l'avenir avec la Bolivie) pour les faire évoluer en guerres réactionnaires de plus grande ampleur servant de prétexte à des interventions militaires indirectes par l'intermédiaire de "forces multilatérales de pays" de l'OEA, de l'ONU etc., généralisant ce type de conflits pour camoufler la nature de classe des crises internes aux pays comme le nôtre, détournant l'attention afin de conjurer le péril de la révolution démocratique, nécessaire et inéluctable. Les étincelles des révoltes populaires, transformées en incendie révolutionnaire pourraient en effet bien se répandre à travers tout le continent sud-américain.

    Les véritables révolutionnaires de notre pays doivent rapidement élever leur niveau d'activité dans la mobilisation, la politisation et l'organisation des bases populaires, pas à pas, et tous et toutes les activistes dévoués aux intérêts du Peuple et de la Patrie doivent abandonner dès à présent leurs illusions réformistes et se préparer sérieusement à une lutte révolutionnaire dure et prolongée, pour combattre la Réaction mesure après mesure en élevant constamment les niveaux d'organisation de l'avant-garde et des masses.

    À bas la Réaction et le fascisme !

    Yankees go home !

    Vive la Révolution de Nouvelle Démocratie !

     

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