• Revue de presse : Équateur, Syrie-Rojava, Tunisie


    Équateur : la lutte a payé, petite victoire pour les masses populaires.

    Les mesures contestées, à commencer par l'augmentation vertigineuse des prix du carburant (avec toutes les hausses de prix forcément induites), ont été retirées.

    Ce n'est certes pas la chute du gouvernement laquais du FMI, mais cela aura tout de même montré au peuple comment ce que l'on veut s'obtient...

    JATARISHUN MASHIKUNA ! (On a raison de se révolter !)

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/14/equateur-gouvernement-et-indigenes-trouvent-un-accord-pour-sortir-de-la-crise_6015378_3210.html

    Revue de presse : Équateur, Syrie-Rojava, Tunisie

    Syrie-Rojava : lâchés par l'imprévisible Trump (contre l'avis y compris de ses plus proches partisans républicains, pour des raisons au-delà du mystérieux... qui pourraient bien être en lien avec des casseroles qu'il se traîne au derrière, faisant déjà face à une procédure de destitution), sous les coups de la violente agression turque lancée par Erdogan et faisant face à la défection de nombre de leurs alliés arabes au sein des Forces Démocratiques Syriennes (problème déjà latent depuis pratiquement deux ans) ; les YPG se tournent vers le régime fasciste et capitulent ainsi toute autodétermination pour le Peuple kurde...

    https://secoursrouge.org/syrie-accord-historique-entre-le-rojava-et-le-regime (article qui bien sûr, dans le délire collectif qui s'est emparé ces dernières années de toute l'extrême-gauche sur le sujet, célèbre ledit "accord"...)

    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20191013-syrie-accord-kurdes-damas-russie-deploiement-armee-syrienne

    Aboutissement logique d'années (pour ne pas dire de décennies) d'opportunisme dans la conduite de cette lutte de libération aussi juste que celles de tous les peuples de la planète ; de vente au plus offrant fut-il un ennemi patenté des peuples, etc. etc. (lire et relire : recapitulatif-des-articles-sur-la-question-de-rojava-ordre-anti-chrono).

    [Lire aussi, pour comprendre : http://ekladata.com/Turquie-Russie-Syrie.pdf]

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    Tunisie : victoire écrasante (76%) de Kaïs Saïed à l'élection présidentielle.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/14/la-victoire-du-conservateur-kais-saied-a-la-presidence-tunisienne-est-lourde-d-interrogations_6015417_3232.html

    Un candidat dont les grands médias comme la gôôôche occidentale auront beaucoup plus souligné les prises de positions conservatrices (sur la peine de mort, l'homosexualité affichée ou l'héritage des femmes) que les propositions de réformes institutionnelles tendant fortement à la démocratie participative "de bas en haut", et la campagne avant tout basée sur la proximité avec les "petits", les déshérités, ainsi qu'une bonne part de la jeunesse aspirant au changement, et la continuité avec ou plutôt le retour aux idéaux (trahis selon lui) qui avaient présidé au renversement du despote Ben Ali début 2011 (évènement fondateur des "Printemps arabes").

    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/kais-saied-un-projet-de-democratie-radicale-pour-la-tunisie

    https://nawaat.org/2019/10/02/post-presidentielles-2019-quelles-limites-aux-ambitions-de-kais-saied/

    https://orientxxi.info/magazine/tunisie-pour-le-president-kais-saied-la-democratie-peut-etre-une-idee-neuve,3391

    "Concrètement, les différents échelons de représentation (local, régional, national) seraient fondés sur une seule élection, au scrutin uninominal, au niveau de la plus petite unité administrative (imada). Les candidats devraient réunir des parrainages, avec une parité hommes/femmes et des quotas garantissant la représentation des catégories les plus vulnérables. Le mandat serait révocable."

    "Il faut commencer par élire, dans chaque imada (arrondissement), un représentant au scrutin uninominal à deux tours, parmi des candidats parrainés par un nombre égal de femmes et d’hommes, pour former des conseils locaux dans chacune des 264 délégations. 

    Kaïs Saïed impute en effet une bonne partie du discrédit des politiciens au scrutin de liste : « C’est le scrutin des intrigues » qui rend les élus davantage responsables devant leur parti que devant leurs électeurs. D’ailleurs, ces élus seraient révocables. 

    Dans ces conseils locaux, siégeraient également, mais sans droit de vote, des représentants des administrations locales, ainsi qu’un responsable sécuritaire, nommé par l’administration centrale, investi par le conseil de délégation. Ces conseils auraient pour mission d’élaborer des projets de développement local. 

    Ils désigneraient par tirage au sort un représentant pour siéger dans un conseil régional pour une période limitée, aux côtés de directeurs des services de l’État (toujours sans droit de vote) pour harmoniser les projets locaux et les projets régionaux.

    Enfin « ces conseils régionaux choisiraient à leur tour un représentant de chaque conseil local pour former l’Assemblée nationale ». Il entend, s’il est élu, proposer ce projet révision constitutionnelle au référendum.

    Son projet de « transition révolutionnaire » est une réappropriation du pouvoir central par la société qui va à l’encontre de toute la conception centralisatrice qui a sous-tendu la construction de l’État tunisien depuis la monarchie. La perspective d’avoir un tel président en Tunisie est un véritable séisme. Une révolution par les urnes."

    "Chaque niveau de représentation élaborerait ses projets de développement, harmonisés en concertation avec l’État. Le président choisirait le chef du gouvernement et les ministres seraient élus par l’Assemblée nationale sur la base de leur projet.

    Cette proposition strictement institutionnelle serait l’outil unique pour refonder la relation entre l’État et la société, résoudre les fractures sociales et territoriales et faire émerger de l’intelligence collective un modèle économique adapté aux besoins du pays, et ainsi conquérir une souveraineté économique mise à mal par l’extraversion du modèle actuel. En assurant une présence bien mieux répartie de l’État, cette construction ferait reculer aussi l’emprise persistante des formes anciennes d’autorité (familiale, tribale) ou celle des « clans » d’affaires locaux."

    Voilà même, à vrai dire, un projet d'organisation politique du pays que nous ferions volontiers nôtre pour l'Hexagone, secoué par un mouvement des Gilets Jaunes (ou hier des Bonnets Rouges en Bretagne, et la poussée électorale des autonomistes en Corse et au Pays Basque, etc. etc.) qui exprime avec force cette "soif" de SOUVERAINETÉ exercée et "ressentie" par les classes populaires à chaque échelon territorial et en premier lieu à l'échelon local, dans leurs territoires de vie quotidienne ; contre les oukases d'une technocratie parisienne (ou proconsule locale de Paris) au service de la Finance et pure courroie de transmission du cartel monopoliste de Bruxelles !!

    De fait, avec le triomphe de ce "candidat surprise" élu notamment avec le soutien des "islamiiiiistes" d'Ennahdha (Frères Musulmans tunisiens, trop "abîmés" par leur propre passage au pouvoir, et peut-être trop "clivants" pour remporter eux-mêmes une telle victoire, bien qu'ils soient tout de même arrivés en tête des législatives simultanées avec 52 sièges sur 217), il se pourrait bien que la Turquie d'Erdogan, désormais (voir ci-dessus) plus que contrariée dans ses plans en Syrie, ait en revanche marqué un point sur les bords de la Méditerranée.

    https://www.aa.com.tr/fr/politique/erdogan-félicite-kais-saied-pour-sa-victoire-a-lélection-présidentielle-tunisienne-/1613986

    https://www.aa.com.tr/fr/afrique/kais-saied-nous-travaillerons-pour-des-causes-justes-notamment-la-cause-palestinienne/1612777

    Quoi qu'il en soit, en plus de valoir clairement mieux que son adversaire Karoui (golden boy pathétique qui aurait notamment reçu des fonds d'un ancien du Mossad... alors que Saïed, lui, a qualifié de "haute trahison" toute idée de "normalisation" avec l'Entité sioniste), le nouvel élu pourrait peut-être bien (entre autres) offrir une "profondeur stratégique" salutaire au gouvernement libyen de Tripoli, confronté à l'offensive militaire fasciste de Khalifa Haftar (véritable Sissi local appuyé par l'Occident et les Émirats)...

    Bref, entre cela et sa volonté affichée de "désaligner" autant que possible la Tunisie de son statut de colonie pseudo-"indépendante", ce n'est certes pas la Guerre populaire prolongée et la révolution nationale-démocratique en marche, mais ce n'est pas pour nous (on dira) la pire nouvelle de la semaine !


  • Commentaires

    1
    Pascal
    Mardi 15 Octobre 2019 à 10:37

    https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/110417/tunisie-scandale-l-enis-ou-quand-l-islamisme-infecte-la-recherche-scientifique

    Si de tels phénomènes arrivent au pouvoir, le peuple tunisien ne va pas être déçu !

    Entre Erdogan et Haftar, on a un choix embarrassant.

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