• Revue de presse - début mai 2015


    Ce 1er Mai 2015, dans un contexte de crise générale du capitalisme qui va chaque jour en s'aggravant, de montée permanente des agressions antisociales et impérialistes contre les Peuples ainsi que du fascisme et de l’État policier, cela a pour le moins castagné dans pas mal d'endroits où les classes populaires ont montré leur magnifique combattivité :

    En Colombie

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    Au Chili

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    En Turquie (mais c'est "de coutume" là-bas...)

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    À Montréal au Québec

    Revue de presse - début mai 2015Revue de presse - début mai 2015

    À Milan (Lombardie, État italien) où la contestation vise aussi (surtout) l'Exposition universelle qui s'ouvrait le même jour, avec sa flopée de mesures antipopulaires dans la veine de la Coupe du Monde et des futurs JO au Brésil etc.

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    En Corée du Sud

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    À Paris aussi il y a eu quelques échauffourées... suite à des agressions de la LDJ et du Betar contre des manifestant-e-s portant des signes de soutien à la Palestine. Comme l'été dernier, ces attaques ont ensuite été "retournées" par la presse en "pogrom antisémite" de la part des agressé-e-s (!) : http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/05/02/attaques-de-la-ldj-le-1er-mai-communique-de-generation-palestine-paris/
    http://www.afapb.org/recit-dun-1er-mai-sous-le-signe-de-la-repression-policiere/

    Ces accusations ont même été reprises par... le Front National, qui n'était jusque-là pas spécialement connu (on devine facilement pourquoi...) pour utiliser l'argument de l'"antisémitisme" contre ses adversaires politiques suite à une agression sionarde suivie d'envolées victimaires, laissant plutôt cela à ce qu'il appelle communément l'"UMPS"... Désormais "dédiabolisé", voilà qu'il semble s'y mettre - sur Paris en tout cas, l'ultra-droite sioniste n'étant pas vraiment un acteur significatif ailleurs mais "comptant" non-négligeablement sur la capitale où elle a déjà travaillé avec les Identitaires, fourni ses "gros bras" à la droite étudiante (UNI, Corpos diverses) lors de grèves etc. etc. [d'une manière plus générale, ce n'est pas tant que l'électorat sioniste et plus largement juif soit d'une telle "importance" (d'où l'on glisserait vite à "influence" et à des raisonnements fétides) que le Front se "l'arracherait" avec les autres partis : c'est plus prosaïquement que lui "tendre la main" attire ou en tout cas ne fait pas fuir l'électeur blanc-européen-Revue de presse - début mai 2015chrétien-"de souche", alors que "tendre la main" au "musulman racaille-de-banlieue" (comme le préconise Soral) est beaucoup plus problématique...].

    Voilà une nouvelle démonstration, s'il en fallait, que le fascisme du 21e siècle en fRance consistera en ce que le FN et l'UMP, le PS et autres "gardiens du temple républicain" de plus en plus FNisés pourrissent dans le même jus de haine ouverte et de guerre "sécuritaire" contre les classes/quartiers populaires et la gauche progressiste ou révolutionnaire militante ; un discours qui peut mobiliser sur beaucoup d'angles d'attaque mais on imagine aisément, dans un pays ayant connu l'occupation nazie et ses atrocités, la force mobilisatrice que peut revêtir une accusation d'être le dernier repaire de l'hydre antisémite (dont l'extrême-droite serait quant à elle exempte et immaculée...) - ce fameux "concept" développé dans les années 2000 par des Taguieff, Finkielkraut, Cukierman et une foultitude d'autres... et que relaie allègrement toute une pseudo "extrême-gauche" généralement anti-léniniste mais aussi (y compris) prétendument "maoïste" [cette "extrême-gauche" reconnaît pour sa part la dangerosité et la nocivité du FN, mais fait immédiatement son deuxième "grand démon" de l'"antisémitisme de gauche et des banlieues" et ignore complètement le durcissement réactionnaire et la fascisation rampante finkielkrautienne de la bourgeoisie "républicaine" (celle qui se définit ainsi par opposition au Front National et autres "extrêmes") - il est vrai que ce durcissement ne se fait pas tellement sur la base de l'antisémitisme, d'où - peut-être - cette indulgence, mais plutôt sur le thème de "l'islam est-il vraiment compatible avec la République ?" ou encore de l'"insécurité" nouveau nom des "classes dangereuses"...].

    Un contexte d'offensive traduit par exemple (rien n'ayant "rien à voir" dans une compréhension matérialiste des choses) par l'hallucinante et hystérique offensive virtuelle de cette même "extrême-gauche" qu'a suscitée un excellent-comme-d'habitude article des camarades de Quartiers Libres (dans la même veine que l'un des nôtres publié il y a quelque temps), dont le tort était de leur balancer à la face quatre vérités qui (comme toutes les vérités) font mal, à savoir 1°/ qu'ils ne sont que des représentants de "la suprématie blanche de gauche qui a peur parce qu'elle voit qu'elle a perdu son hégémonie culturelle sur les quartiers populaires il y a très longtemps, qu'elle n'arrive pas à se reconnecter avec eux et qu'on le lui fait savoir" (pour reprendre mot pour mot l'excellent commentaire d'un intervenant), 2°/ qu'ils ne sont que des serviteurs idiots mais utiles de cette mobilisation réactionnaire "philosémite" finkielkrau-taguieffienne contre les quartiers populaires et le militantisme anticapitaliste et anti-impérialiste conséquent (mobilisation à laquelle, on l'a vu, même le FN n'hésite plus à se joindre), 3°/ qu'ils ne sont pas des "anti-confusionnistes" mais une autre variété de confusionnisme, un confusionnisme "rouge-bleu" qui n'est pas dérangé par les crimes et l'apartheid sionistes, le néoconservatisme et l'impérialisme tendance "atlantiste" là où l'antisémitisme, les régimes réactionnaires et antipopulaires du bloc "anti-occidental" Russie-Chine-Iran-et-compagnie, les délires de Thierry Meyssan et de la "Dieudosphère" ne dérangent pas leurs alter égos "rouges-bruns", 4°/ que ce n'est pas parce que Quartiers Libres a publié des dizaines d'articles contre la "galaxie" Dieudonné-Soral-Chouard & co qu'il fallait croire que c'était leurs potes, et qu'ils faisaient allégeance à cette merde confusionniste-là contre l'autre (certains n'ayant cependant jamais considéré QL comme des "potes", mais les ayant au contraire toujours "attendu au tournant" pour les "dégommer" au premier faux pas comme ils le disent désormais explicitement - quel état d'esprit admirable !).

    En réalité, le problème de ces "chasseurs de confusionnistes" tellement indignés que l'on puisse balancer 4 vérités à la gueule de leur magistère intellectuel c'est qu'ils ne sont pas là pour lutter contre le confusionnisme ; en d'autres mots ils ne sont pas là pour lutter contre les idées fausses, "pourries", "puantes" ou tout ce que l'on voudra, ce qui pourrait être fait très simplement en y opposant des idées justes, en apportant de bonnes réponses et analyses aux questions soulevées (cf. l'affaire de l'opération anti-Collon à Lille en 2013) : non, ils sont là pour défendre leur conception du monde qui ne vaut guère mieux (qui n'est en dernière analyse que l'aile extrême-gauche de l'idéologie républicarde francouille universaleuse) et imposer celle-ci par le terrorisme intellectuel en faisant taire les bonnes questions auxquelles les "confusionnistes" apportent de mauvaises réponses.

    Tout ceci ne voulant bien sûr pas dire qu'il n'y a pas de "ménage" à faire ni de positionnements à clarifier, dans tous les milieux (ML "stal" comme maoïste, trotskyste comme libertaire, "anti-impérialiste", "pro-palestinien", "militants des quartiers" etc.), sur la question de l'antisémitisme... mais pas seulement (pourquoi seulement ?) : racisme façon paternaliste/"c'est-à-toi-d'accepter-nos-valeurs-et-nos-vérités", sexisme et homophobie, mépris des vraies classes populaires auxquelles la militance appartient encore trop peu souvent, etc. etc. ; les problématiques abondent et l'indignation sélective, très peu pour nous ! Il ne s'agit pas non plus de nier la force mobilisatrice que peut conserver l'antisémitisme, fut-il dilué/insinué dans un discours plus large contre les "élites mondialisées" ou la "finance sans visage", au service d'un repli chauvin de la frange la plus agressive du Capital (un discours de "bon" capitalisme qui serait "bien d'chez nous") ; pas plus que le caractère réactionnaire (y compris meurtrier) et l'influence nocive sur le prolétariat d'idéologies telles que le salafisme takfiri ou la mixture Dieudonné-Soral, qui placent quant à elles ouvertement l'antisémitisme au cœur de leur discours ; mais sans qu'il soit question non plus de voir dans ces idéologies la menace principale pour le Peuple et les progressistes, menace principale qui demeure le durcissement réactionnaire, antipopulaire et répressif des grands partis du Capital (la FNisation de la droite et la droitisation du PS...) et une extrême-droite fascisante axée sur la "défense du monde blanc" (et non sur des alliances "tiers-mondistes" contre le "grand-méchant"-sionisme, qui peut au contraire tout à fait être un allié face aux remous dudit "tiers-monde" - autre exemple ici).

    Et on ne peut clairement pas prétendre à un semblant de sérieux et affirmer que Quartiers Libres, dont on pourra si l'on veut (ce n'est pas notre cas mais admettons...) critiquer la "maladresse" ou l'"imprécision" dans l'article en cause, n'a pas passé les 4 dernières années à pourfendre l'antisémitisme, le conspirationnisme et autres "confusionnismes" comme l'"anticapitalisme/anti-impérialisme des imbéciles" qu'ils sont ; et ceci devant des quartiers populaires supposément "foyers" de ces affreuses abominations... quartiers où les "chasseurs de conspis/confusionnistes/antisémites/rouges-bruns" ne mettent jamais les pieds* !

    Revue de presse - début mai 2015

    Sinon, à part cela et la Fête de Jeanne d'Arc du FN (quelques milliers de participant-e-s) marquée par le happening de trois "Femen" aux seins nus (ce qui fait totalement partie du "plan de com'" du fascisme : réduire ses adversaires à de telles provocations pathétiques), à laquelle a curieusement semblé se résumer ce 1er Mai 2015 dans la plupart des grands médias, plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé dans tout l'Hexagone pour les droits des travailleurs - malgré une météo généralement peu clémente...

    Et pendant ce temps-là, en Israël, la violence raciste (qu'on aurait tort de croire limitée aux Palestiniens) frappe et pousse à la révolte les Juifs falashas originaires d’Éthiopie, présents depuis un transfert de population organisé avec le tyran social-fasciste Mengistu dans les années 1970-80 [il y a également d'autres communautés africaines en Israël, mais non-juives : ce sont principalement des Sud-Soudanais (pays dont Israël a soutenu la lutte d'indépendance et qui se retrouve maintenant dans une guerre des clans pour le pouvoir) et des Érythréens, qui fuient leur pays depuis que le pseudo-"maoïste" Afeworki s'est transformé en despote à la Mugabe et en a fait une immense caserne à ciel ouvert (enfin bon c'est ce que disent les médias occidentaux, lire ici et ici pour peut-être relativiser un peu) ; ces immigrants avaient subi des violences pogromistes notamment en 2012]. On parle déjà ici et là d'"Intifada noire" ou de "Baltimore israélien" :

    http://www.neverwalkalone.info/les-ethiopiens-disrael-menacent-dune-intifada-noire/

    http://www.etatdexception.net/baltimore-cest-ici-les-ethiopiens-israeliens-protestent-a-jerusalem-contre-la-brutalite-policiere/

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    * Le plus attaqué dans l'article de QL a été la question de l'antisémitisme "de gauche" (et de sa prétendue "négation"). Mais le problème (ce que QL n'a peut-être pas suffisamment saisi et explicité), c'est que l'antisémitisme "de gauche" cela veut tout dire et rien dire... parce que "de gauche" veut tout dire et rien dire ! C'est quand même un sacré coup de mou dans l'analyse politique que d'employer de telles catégories, aussi floues, sur un sujet aussi grave !

    C'est quoi une personne "de gauche" ? Un marxiste, un marxisant ? Dans ce cas un "marxiste" antisémite va à l'encontre de la sentence définitive d'August Bebel : "socialisme des imbéciles" ; ainsi qu'à l'encontre de milliers de héros et de martyrs de la cause du communisme... qui étaient tout simplement juifs, sans oublier les millions de victimes d'un des pires crimes contre l'humanité de tous les temps. Il s'auto-exclut donc automatiquement de ce champ politique. Un anarchiste, un "anarchisant" ? Il va alors à l'encontre des combats de Mirbeau et d'autres encore au moment de l'affaire Dreyfus, ainsi que de milliers de héros et de martyrs anarchistes qui étaient également juifs. Il s'auto-exclut donc pareillement. Si "de gauche" signifie un corpus clair de valeurs progressistes, l'antisémitisme n'en fait pas partie quand bien même il aurait une dimension "anticapitaliste" (ce n'est pas que l'antisémitisme est différent du racisme : c'est que tous les racismes sont différents les uns des autres et ont leurs caractéristiques, et l'une caractéristique de l'antisémitisme est celle-là). Une personne l'utilisant dans son raisonnement ne peut donc pas être "de gauche", quand bien même elle l'aurait été précédemment.

    L'antisémitisme de gauche "ça existe" "parce que Proudhon" ? Proudhon défendait la petite entreprise individuelle "librement fédérée" sans État qui vient casser les pieds, ce qu'aujourd'hui aux États-Unis on appellerait un libertarien ; assaisonné d'une dose de nostalgie des corporations de métiers abolies par Le Chapelier en 1791. Cela fait tout de même un moment que le caractère "de gauche" d'une telle vision est sérieusement questionné... y compris dans les milieux anarchistes eux-mêmes. Idem pour le "socialisme" fouriériste d'un Toussenel, avec son célèbre "Les Juifs rois de l'époque".

    Si par contre "de gauche" signifie se proclamer tel (ou "anticapitaliste" ou quoi que ce soit dans le genre), "je me proclame donc je suis" tel Étienne Chouard... ou Manuel Valls ; à ce moment là oui : il y a "à gauche" des racistes en mode plus ou moins paternalistes, des impérialistes et des colonialistes, des patriarcaux, des homophobes, des "trousseurs de domestiques" (DSK), des moqueurs de "sans-dents" (un certain François H.), des pro-nucléaire, des pro-corrida... alors pourquoi pas des antisémites ? N'importe qui de nos jours peut (hélas) se proclamer "de gauche" sans en partager les plus basiques valeurs, qui sont celles du mouvement socialiste/communiste du prolétariat et de ses presque 170 ans d'histoire consciente et pour soi, de luttes et d'héroïsme (avant ces 170 années, "la gauche" avait également une autre signification politique et être antisémite "de gauche" - au même titre que raciste ou violemment misogyne, sans même parler d'homophobe - n'avait effectivement rien d'invraisemblable).

     


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