• Révolte prolétaire en Grande-Bretagne - août 2011


    Lorsque les émeutes prolétaires ont embrasé le royaume d’Élisabeth II, la rédaction de SLP était en vacances. Eh oui, comme cela arrive, et c'est pleinement mérité, aux gens qui travaillent (mais il est vrai que lorsqu'on vit de ses rentes, on peut aisément s'en passer...).

    C'est donc un retour a posteriori que constitue cet article. Cela dit, il n'y a pas grand chose à épiloguer sur ce qui s'est passé. C'est exactement le même scénario que dans l'entité BBR en octobre-novembre 2005 : la mort, abattu par la police, d'un jeune des quartiers populaires (fut-il un "voyou", ce n'est pas la question principale !), est l'étincelle qui met le feu à la plaine. Toute la colère et la frustration accumulée par la jeunesse des quartiers, devant l'exploitation capitaliste, le chômage, les boulots de misère, le racisme et le flicage quotidiens, explose. Sauf que, surprise, l'explosion ne se limite pas à un quartier, mais gagne le pays entier. Il faut dire que l'Angleterre, citée en modèle de capitalisme triomphant au début des années 2000, est plongée depuis fin 2008 dans l'une des plus terribles déclinaisons de la crise capitaliste mondiale. Le chômage a explosé et, en l'absence de toute aide sociale ou presque, la misère encore plus, dans un pays où la vie est extrêmement chère (surtout à Londres).

    Le monde, depuis quelques années, s'embrase ; même non (ou mal) organisée et formalisée, la nouvelle vague de la révolution mondiale avance tandis que le capitalisme s'enfonce inexorablement dans la crise ; et cette fois-ci, l'incendie a gagné le cœur d'une grande métropole impérialiste : l'Empire britannique.

    Spontanée, inorganisée, cette révolte a été aussi spectaculaire... qu'un feu de paille : impressionnant, mais s'éteignant aussi vite qu'il a pris. Les masses prolétaires, en particulier des minorités "ethniques", on toutefois montré là leur SOIF de révolution, leur SOIF de socialisme, leur soif d'en finir avec leurs misères et ce système pourri. Elles ont montré, même sans le dire voire en le niant, qu'elles ont soif d'une AVANT-GARDE qui les conduira à la réalisation de ce but, à ce qu'enfin, LA VIE SOIT A NOUS. Cette avant-garde, dans la conception communiste du monde, c'est le Parti révolutionnaire communiste.

    La tâche des communistes conscients et organisés est de le construire. Mais ce Parti doit être construit dans la LIGNE DE MASSE (voir "Le Maoïsme"). C'est à dire sans populisme, sans mouvementisme, sans queuisme (attitude qui consiste à se mettre à la queue, à la remorque du mouvement réel des masses, comme le KOE en Grèce face au mouvement de masse de ce printemps : "surtout pas de slogans révolutionnaires" etc. etc. … absolument n'importe quoi !). Mais également sans élitisme, sans aristocratisme, sans pédantisme intellectuel, sans "j'ai tout compris, vous rien".

    Ainsi, après avoir copieusement vomi sur les mouvements de révolte arabes, clamant que "sans le Parti, il n'y a rien !", l'ultra-gauchiste illuminé de "Contre-informations" (avec sa poignée de hare krishnas) poursuit bien entendu sur sa lancée au sujet de la révolte d'Angleterre. Soulignant lourdement les seuls aspects négatifs (et absolument secondaires) : attaques contre des particuliers du Peuple ou des petits commerces, "virilisme", "culture de gang", "de voyou" etc. etc. On croirait (mais ce n'est pas la première fois) lire Le Figaro...

    L'aspect principal de ces évènements n'est bien évidemment pas là. L'aspect principal, c'est le développement de l'ANTAGONISME, le développement de la conscience de rupture prolétaire et populaire, qui est la base, le socle indispensable sans lequel tout "Parti" autoproclamé n'est que du vent : l'étape zéro de la Guerre du Peuple.

    L'aspect principal, c'est que les masses prolétaires assimilent qu'on a raison de se révolter contre les réactionnaires ; que là où il y a oppression, il y a (il doit y avoir !) résistance ! L'aspect principal, ça a bien sûr été l'affrontement avec l’État, à travers son bras armé, la police. L'aspect principal, ça a été les AUTORÉDUCTIONS de grands magasins et supermarchés, dans un pays où la vie est extrêmement chère et où le pouvoir d'achat, avec la crise, s'effondre : ce que le capitalisme ne nous autorise pas à avoir, et bien, prenons-le ! Il n'y a pas de leçons de morale à donner, "c'est consumériste" gnagnagni gnagnagna. Nous vivons, que nous le voulions ou non, dans des sociétés capitalistes occidentales où l'on nous abreuve de "besoins" induits (par la pub, les magazines etc.) à longueur de journée. Que les prolétaires brisent les barrières pour vivre leurs envies, est en soi révolutionnaire.

    Bien sûr, des petits commerces ont aussi été attaqués, et l’État bourgeois britannique a réussi un joli coup en dressant la communauté Indo-Pakistanaise contre les émeutiers en majorité Afro-Caribéens (même si de toutes origines, y compris Anglais pure souche !). C'est là son boulot de contre-révolution préventive bourgeoise. Ce qui est encore plus grave (pour des "communistes"), c'est de s'en réjouir, de le souligner de manière narquoise, pour "bien montrer" que ce mouvement spontané "n'allait nulle part", sans rappeler le rôle fondamental de la division ethnique des masses prolétaires/populaires dans la contre-révolution préventive en Angleterre.

    Donc voilà. Profitons de l'occasion pour ouvrir une parenthèse et émettre une thèse fondamentale, qui guide toute la démarche de Servir le Peuple : "Feu sur les avant-gardes autoproclamées !". Dire que "sans le Parti il n'y a rien", sinon de la merde, que les masses n'ont même pas le droit à la révolte, c'est vraiment de la merde, ce n'est pas la conception communiste du monde. C'est la conception de personnes qui, ayant assimilé le matérialisme dialectique, ayant compris que la révolution est inévitable, se demandent comment, dans le processus révolutionnaire, elles vont réussir à rester sur le dessus du panier. Être les "cadres" de la future société ; et se sentir importants, s'exciter sur leur piédestal d'ici-là... Le mouvement communiste, marxistes et libertaires confondus, regorge de ces personnes. La Gauche Prolétarienne en est morte… Au contraire, le révolutionnaire communiste n'est guidé que par un seul leitmotiv : SERVIR LE PEUPLE, SERVIR LE PEUPLE et SERVIR LE PEUPLE (le prolétariat et les classes populaires voisines). A vrai dire, le Parti ne devrait même pas se concevoir comme un "guide éclairé" pour les masses, mais simplement comme leur fraction la plus avancée, consciente et organisée, qui agit comme une aide, un point de repère et de ralliement, un FIDÈLE SERVITEUR. Car les vrais communistes, ce sont les masses prolétaires et populaires avancées. Fin de la parenthèse.

    De leur côté, les révisio-réformistes (comme la Youth Communist League anglaise) nous servent le même discours qu'au moment des émeutes de 2005 : "oui, c'est la société capitaliste qui est pourrie, le chômage, l'exclusion, la pauvreté", mais "la violence c'est pas bien", "nous la condamnons fermement". Ici, ce n'est pas seulement la révolte non-organisée par leurs lumières éclairées qui est rejetée, mais bien l'ANTAGONISME lui-même. Les révisio-réformistes se positionnent clairement à l'extrême-"gauche" de l'ordre bourgeois, "critiques radicaux", mais en rien porteurs d'une société nouvelle...

    Les masses prolétaires/populaires qui s'expriment ainsi (caillassage de flics et pillage d'enseignes capitalistes hors-de-prix) expriment au contraire leur soif d'une société nouvelle où chacun-e aura droit à une vie digne : le socialisme. Elles expriment leur aspiration à l'organisation, armée de la juste conception du monde et de la juste stratégie révolutionnaire, qui les aidera à atteindre ce but. Cette organisation ne pourra être formée de personnes qui prétendront expliquer aux masses qu'elles n'ont rien compris à rien. Mais au contraire de personnes décidées à servir l'émancipation du prolétariat et, par là, de l'humanité entière.

    D'autre part, parmi ce prolétariat d'Angleterre en révolte, comme en Hexagone en 2005, se trouvent de manière importante (même si non-exclusive) des personnes des minorités issues de l'immigration de travail. Il y a là une oppression spécifique (raciste) en plus de l'oppression capitaliste, et une indispensable AUTO-ORGANISATION face à cette oppression spécifique. Aller vers un BLACK PANTHERS PARTY dans les conditions spécifiques de la Grande-Bretagne et de l'Hexagone BBR, voilà une autre nécessité historique...


    Pour voir plus loin, l'article des camarades de Feu de Prairie : Comme à Londres !

    Et ce document très intéressant (en deux parties) traduit par les camarades de Libération Irlande :

    WSM : Londres brûle – causes et conséquences des émeutes, une perspective anarchiste (première partie)

    WSM : Londres brûle – causes et conséquences des émeutes, une perspective anarchiste (deuxième partie)

     

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    Suivant la ligne de conduite "ne s'interdire aucune source, du moment qu'elle dit des choses intéressantes", SLP publie ici cet article, vraisemblablement trotskysant (en tout cas repris par la LCR belge et le NPA) mais qui dit des choses très justes. Il contient quelques erreurs (de type "gauche antilibérale") qui sont soulignées en italique par SLP et font l'objet d'un renvoi (*) en bas de page.  


    Grande-Bretagne : la révolte logique


    mercredi 17 août 2011

    « Nous massacrerons les révoltes logiques » (Arthur Rimbaud)

    1. L’imagination, disait Spinoza, fonctionne comme un ensemble de conclusions séparées de leurs prémisses. C’est par un imaginaire exquis, autrement dit idéologique, que les médias ont présenté les peu surprenantes révoltes qui se sont déroulées ces derniers jours en Angleterre.

    Si l'on se forçait à regarder les événements au travers des chaînes de télévision, la question idiote la plus entendue était : « quel est l’état d’esprit maintenant à Londres ? ». La réponse logique était : « crainte et inquiétude » mais, en aucun cas, les journalistes ne posaient la question de savoir ce qui se passait et pourquoi. Avec cette logique implacable, que partage la géométrie avec l’imagination et le délire idéologique, on associait les images des jeunes pilleurs à capuches, noirs et blancs, avec la vieille peur des « classes dangereuses », cette hydre aux multiples têtes magistralement décrite dans le livre de Peter Linebaugh et Marcus Rediker. (1)

    Les pauvres étaient ainsi le côté obscur et nécessaire d’une société qui se présentait comme libre et prospère. Ce côté obscur a commencé à bouger sous les pieds des bien-pensants et à perturber leur équilibre. Ce qui se passait ne pouvait s’expliquer que par le « manque d’intégration » des différentes communautés de « couleur », dans une sorte de réappropriation de la figure du terrible « Caliban » shakespearien (2). Mais ce nouveau Caliban, dans les nombreux individus qui l’incarnaient, était souvent de « couleur blanche » et avait participé aux révoltes étudiantes massives contre le saccage de l’enseignement public provoqué par le gouvernement de Cameron.

    Pour ce dernier, tout comme pour les différentes forces de la droite britannique ou internationale, il s’agit d’une affaire « criminelle », de la délinquance qu’il faut combattre avec les moyens les plus rigoureux, en remplissant encore plus ces authentiques dispositifs du nouvel apartheid que sont les prisons. En réalité, la vague de pillages et d’affrontements avec la police de ces derniers jours n’est rien d’autre que l’envers de la violence structurelle que produit à la fois la pauvreté et la « dangerosité » des pauvres.

    2. Le Royaume-Uni, avec le Chili de Pinochet et les États-Unis de Ronald Reagan, fut l’un des premiers pays où s’appliqua la contre-révolution néolibérale*. Elle fut imposée, comme on le sait, par le déploiement de formes plus ou moins intenses de violence d’État contre les travailleurs et leurs droits. L’exemple le plus spectaculaire et sanguinaire fut, sans aucun doute, celui du Chili du dictateur Augusto Pinochet Ugarte, dont le bilan s’est soldé par des milliers de personnes assassinées par l’armée et la police et des centaines de milliers d’exilés. Le meilleur symbole de la fraternité entre les différents processus néolibéraux fut « l’émouvante » rencontre entre Margaret Thatcher et Augusto Pinochet dans le Surrey, autour d’une tasse de thé qui scella définitivement leur amitié à un moment difficile pour le vieux général.

    Les autres contre-révolutions néolibérales ne furent pas pour autant plus « douces » ; il suffit de rappeler les opérations paramilitaires de la police britannique dans le conflit des mineurs (en 1984, Ndt) ou les interventions brutales des différents États du centre et de la périphérie impérialiste contre les droits des syndicats et des travailleurs en général.

    Les épisodes initiaux de violence qui ont fondé l’ordre actuel formaient partie d’une stratégie cohérente de limitation – quand il ne s’agissait pas de pure liquidation – de la démocratie dans des pays capitalistes où les conquêtes sociales du mouvement ouvrier – unies à la nouvelle force incarnée par les pays du « tiers monde » - mettaient en péril le taux de profit du capital. Cette stratégie est décrite dans le célèbre texte de la Commission Trilatérale (3) éloquemment intitulé « La crise de la démocratie », où Samuel Huntington – le même du « choc des civilisations » – soutenait que « Le fonctionnement efficace d’un système politique démocratique requiert un degré déterminé d’apathie et de non participation de la part de certains individus et groupes ». Nous savons de quelle manière on obtint cette « apathie » et cette « non participation » au Chili et dans le reste de l’Amérique latine. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans les autres pays du centre capitaliste, les méthodes furent sans doute plus subtiles, mais le résultat fut le même.

    3. Depuis les années 1970, l’histoire du néolibéralisme n’est autre que celle de l’exclusion systématique des classes populaires de toute décision politique effective. C’est, en conséquence, l’histoire de la « crise de la gauche », affaiblie par son incapacité de médiation effective en faveur des intérêts des travailleurs dans le nouveau cadre social et économique post-fordiste**.

    Cette exclusion a pris les deux formes décrites et préconisées par Huntington: l’apathie et la marginalisation. L’apathie a surtout touché les « classes moyennes », qui ont cessé de s’identifier avec les conquêtes sociales de l’après-guerre et – comme les y incitaient les idéologues néolibéraux – ont placé le cœur de la « démocratie » dans le marché. Pour les autres groupes, on appliqua des mesures d’exclusion. Ces dernières ont touché de manière privilégiée les enfants des ouvriers, dont les perspectives professionnelles se sont faites sans cesse plus précaires, ainsi que les immigrés, dont les possibilités « d’ascension sociale » par le travail dans leur société d’accueil furent liquidées par la suppression des mesures de protection sociale et d’insertion.

    La combinaison de ces politiques permit d’atteindre l’objectif de réduire de manière effective la valeur de la force du travail, en augmentant l’offre de marchandises à des prix de plus en plus réduits, et divisa les classes ouvrières entre les « apathiques » et les « marginalisés ». Les apathiques furent représentés par une gauche « social-démocrate » et « euro-communiste », ainsi que par des syndicats intégrés au nouveau régime. Les marginalisés furent l’objet de mesures d’exclusion et de contrôle sans cesse plus rigoureuses.

    Dans la société britannique, mais aussi dans d’autres pays tels que la France, les marginalisés s’assimilent dans une grande mesure aux immigrés. Ces personnes, provenant des anciennes colonies, sont l’objet, depuis le blocage des possibilités « d’ascension sociale » dans les années 1970, d’une authentique politique de marginalisation coloniale à l’intérieur des métropoles impérialistes elles-mêmes : concentration dans des ghettos urbains ou des cités-dortoirs, contrôle policier permanent, humiliations racistes permanentes de la part de l’État, etc.

    La division entre travailleurs organisés, représentés, avec des contrats stables et les - sans cesse plus nombreux - travailleurs précaires s’est ainsi articulée avec une « frontière ethnique » dont la gestion repose sur la riche expérience de contrôle et de répression des « indigènes » acquise en outre-mer par les vieilles puissances coloniales européennes. Africains, Arabes, Indiens, Antillais et autres groupes d’immigrés des colonies obtenaient ainsi dans la métropole un traitement similaire à celui de leurs pères dans les pays colonisés. L’espace colonial a été transféré avec eux dans les métropoles et englobe aujourd’hui une couche croissante de précaires « blancs ». Comme l’affirmait à la BBC un historien britannique populaire et un peu réactionnaire ; « les blancs sont devenus noirs ».

    4. La « paix » néolibérale est parvenue, malgré tout, à se maintenir grâce à la substitution partielle de l’État-providence géré par les dépenses publiques par une forme supplétive d’État-providence alimenté par la rente financière et le crédit facile. Le secteur « apathique » de la classe ouvrière, tout comme l’ensemble de la « classe moyenne », fut initialement le principal bénéficiaire de ces mesures, bien que, dans une certaine mesure, au travers des « crédits poubelle », elles finirent par s’étendre aux secteurs les plus insolvables de la population. Or, nous assistons aujourd’hui à la faillite du système financier provoqué par cette substitution de la dépense publique par le crédit.

    Aujourd’hui, ni les marginalisés ni les apathiques ne peuvent plus compter sur la rente financière et encore moins avec les dépenses publiques pour obtenir des conditions de vie décentes. Du point de vue de la gestion des équilibres et du consensus social, le capitalisme est entré dans une voie sans issue. Tant en Angleterre que dans le reste de l’Europe et du monde, le capitalisme ne peut plus offrir aux classes populaires un système de protection sociale et de bien-être ; il ne peut que leur imposer par la violence un travail précaire dans des conditions de vie de plus en plus dégradées.

    Les ripostes pacifiques du Mouvement du 15-M (dans l’État espagnol) et moins pacifiques en Grèce, ou celles des jeunes de Tottenham face au pillage capitaliste participent d’un même processus mais dans des conjonctures politiques distinctes. Il y a quelques années, un groupe de jeunes français « anti-système » avait prophétiquement intitulé un pamphlet « L’insurrection qui vient ». Aujourd’hui, l’insurrection est arrivée et elle est parmi nous.

    John Brown. Publié sur : http://iohannesmaurus.blogspot.com/. Traduction française pour le site www.lcr-lagauche.be

    Notes du traducteur :

    (1) http://www.contretemps.eu/lectures/lhydre-mille-tetes

    (2) Caliban est un personnage de fiction de la pièce de théâtre La Tempête de William Shakespeare. Il s'agit d'un personnage monstrueux et vil, esclave du mage Prospero et fils de la sorcière Sycorax. Son nom serait une anagramme de « canibal » (Source : Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Caliban_%28Shakespeare%29 )

    (3) La Commission Trilatérale (parfois abrégée en Trilatérale) est une organisation privée qui fut créée en 1973 à l'initiative des principaux dirigeants du groupe Bilderberg et du Council on Foreign Relations, parmi lesquels David Rockefeller, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski. Regroupant 300 à 400 personnalités parmi les plus distinguées et influentes – hommes d’affaires, politiciens, décideurs, « intellectuels » – de l’Europe occidentale, de l’Amérique du Nord et de l'Asie Pacifique (États dont la plupart sont également membres de l'OCDE), son but est de promouvoir et construire une coopération politique et économique entre ces trois zones clés du monde, pôles de la Triade (Source : Wikipédia)

     

    (*) : Le terme de "néolibéralisme" est couramment employé et admis dans la gauche révolutionnaire internationale. Néanmoins, il est erroné. Car il n'y a dans ce phénomène rien de nouveau, mais simplement un retour à la réalité de ce que Lénine décrivait en 1916 : l'impérialisme, l'époque des monopoles ("multinationales"), la réaction sur toute la ligne : un impérialisme libéré, depuis les années 1970-80, par le recul mondial du mouvement révolutionnaire, et la disparition d'un camp socialiste (URSS, Chine populaire) qui agissait en centre d'agrégation mondial de toutes les luttes ouvrières, populaires-démocratiques et de libération nationale. L'autre facteur, simultané (années 1970-80) étant la fin du cycle d'accumulation capitaliste 1945-75, et le retour de la chute tendancielle du taux de profit, impliquant la fin des "modèles sociaux", le renforcement brutal de l'exploitation des travailleurs/euses, le développement des guerres impérialistes pour le repartage du monde : le retour, finalement, à la situation d'avant 1914, "avec la fibre optique" en plus...

    (**) : La "gauche" bourgeoise et ses affidés petit-bourgeois et syndicalo-réformistes (aristocrates ouvriers) n'ont jamais été des "médiateurs" entre le prolétariat et la bourgeoisie capitaliste, mais le cache-sexe et le rempart de celle-ci. Cela n'a pu cependant fonctionner, dans les années 1950-60-70, que grâce au taux de profit élevé et aux surprofits de l'économie capitaliste. Ceci a aujourd'hui disparu, laissant "les réformistes sans réformes" (c'est l'autre aspect de l'époque "néolibérale", avec la défaite du camp révolutionnaire)...

     

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