• Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània


    Ce samedi 27 octobre 2018, deux rassemblements ont eu lieu en Occitània pour l'autodétermination du Peuple kanak.

    http://nosinfo.org/index.php/internacionalisme/item/817-kanaky-rassemblements-en-occitania

    Plusieurs organisations étaient représentées, il y a eu des prises de parole du PIR, de Kanaks et de l'ODPO (voir ci-dessous).

    À notre connaissance, il y a eu pour le moment des rassemblements de soutien pour la Kanaky uniquement à Paris (en septembre), en Occitània et en Corse...

    Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània

    Discours n°1 :

    "Le 4 novembre prochain, les habitants de Kanaky iront voter pour un référendum qui determinera si celle-ci doit devenir un nouvel État indépendant.

    [http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/kanaky-rassemblement-tolosatoulouse-a148453838]

    Soyons clairs : les dés sont pipés, la Kanaky est une colonie de peuplement où le Peuple kanak est devenu minoritaire sur sa propre terre. L’impérialisme français a d'autre part beaucoup à perdre, l’île détient en effet entre 20 % et 30 % des réserves mondiales connues de nickel et elle augmente sa zone économique exclusive (ZEE) maritime de 1,5 millions de km². C’est donc un pivot de l’impérialisme française dans le Pacifique. Tout porte donc à croire que ce référendum n'existe que pour être perdu. Nous ne croyons plus à l’"humanisme" de la République depuis longtemps.

    Quoi qu’il en soit nous ne prendrons pas parti dans la stratégie des différentes organisations indépendantistes kanaks, nous n’en avons pas la prétention, nous tenons plutôt à apprendre de leurs luttes.

    Nous sommes ici pour affirmer que la Kanaky doit être indépendante, c’est un droit inaliénable. L’État français doit quitter le Pacifique et toutes les régions du monde. Nous sommes ici pour affirmer notre soutien sincère et plein aux masses kanaks en lutte. Nous tenons à saluer ce peuple millénaire qui n’a jamais cessé de lutter avec dignité contre le colonialisme, la barbarie et l’impérialisme.

    Les évènements de la grotte d’Ouvéa (1988) ont montré le vrais visage de la République, celle d’un système qui n’hésite pas à torturer, massacrer pour maintenir son pouvoir.

    Il devrait avoir des dizaines de rassemblement dans tout l’État français pour soutenir l’indépendance, mais la gauche est absente. Elle ne veut pas s’attaquer au pré carré français, pas toucher à l’impérialisme, pire, elle le défend ! La vérité c’est qu’elle profite des royalties que procure l’impérialisme et peu importe que tout cela provienne du pillage de masse des pays dominés.

    Nous voulons dire à tous nos camarades kanaks que nous soutiendrons leur combat peu importe le chemin qu’il prendra. Nous voulons aussi leur dire que nos portes leur seront toujours ouvertes s'il en est besoin."

    Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània

    Discours n°2 :

    "J’aimerais poser 3 questions aux Toulousains ici présents :

    - Savez-vous que signifie Basso Cambo, le Miralh, Esquirol, les Trois Cocus, Empalot, Balma, les Argoulets etc ?

    - Qui connait Raimon Trencavel, Bernard Délicieux, Pierre de Brugère, Joan Cavalier, Pierre Grellety, Ailhaud de Volx ?

    - Qui sap un drin la lenga nosta aquiu ? Arres ?

    Voilà trois questions pour démontrer l’entreprise de dénationalisation et d’aliénation que connait notre peuple. Il y a 100 ans j’aurais fait ce discours totalement en occitan et tout le monde aurait compris, originaire d’ici ou d’ailleurs. Il y a 100 ans tout le monde parlait occitan.

    Ce n’est pas un accident de l’histoire, une erreur, ou bug mais le résultat de deux choses :

    - La première, la conquête politico- militaire de l’Occitània par les Français commencée lors de la Croisade il y a 800 ans ; conquête qui a permis de donner le jour à l’État français moderne et ouvert la porte de l’Afrique et de la colonisation.

    - La seconde : l’application d’une politique pensée, planifiée, organisée par l’État français, depuis le XIXe siècle, visant à faire disparaître la communauté linguistique occitane et donc notre nation. Cet acte politique porte un nom : cela s’appelle un ethnocide.

    En République française, l’ethnocide est "progressiste". On détruit l’occitan pour que nous soyons tous égaux ! C’est au nom de l’égalité, de la laïcité et contre le communautarisme qu’on détruit une culture, une langue vieille de mille ans. Qu’on aliène un peuple qui ne sait même plus ce que signifient ses noms de familles, ou les noms de ses villes, de ses rues, de ses montagnes. Bref son univers proche. On bâtit une histoire totalement étrangère et bien souvent mensongère aux gens d’ici.

    François Hollande nous disait dans un discours qu’il n’y a pas d’accès à la culture, au jugement, si on ne maîtrise pas le français. Voilà un homme de gauche assurément français. Voilà le colonialisme, l’impérialisme le plus violent et immonde, celui qui se pare du progrès.

    La répression linguistique, culturelle, nationale de fait, le mensonge historique sont constitutifs de la République française, car elle est née sur la négation du fait multinational de l’Hexagone. Une République dominée par la bourgeoisie française qui s’est fortifiée dans la colonisation outre-mer. Nous sommes toujours au temps de la 3e République de Jules Ferry, où il fallait imposer le français en métropole et soumettre par la force, le pillage, les massacres, les nations d’Afriques et d’Asie. Notre ethnocide en cours n’est qu’une des multiples facettes de la construction de l’État français, bâti sur le génocide colonial, sur les guerres de rapines impérialistes et la répression de la classe ouvrière.

    Il n’est qu’une facette de l’oppression et de l’impérialisme. Mais tout cela ne serait pas si grave si la "gauche", et j’y mets des guillemets, n’avait pas adhéré volontairement ou tacitement à ce projet. Que de mépris n'avons-nous pas reçu, nous défenseurs des "patois arriérés" ! Que de regards de pitié pour ce combat, dans la glorieuse capitale universelle des droits de l’homme ! On ne voudrait tout de même pas revenir en arrière ! Non, assurément pas.

    Mais voilà, les temps changent... La crise mondiale du système impérialiste provoque une crise de civilisation, une crise identitaire. La France est dans la tourmente, elle se disloque. Et quand il y a le feu on appelle le pompier social-démocratie, la gauche ressort les drapeaux tricolores, la Marseillaise ! Vite, les musulmans veulent bouleverser notre mode de vie ; « nous sommes tous Charlie » ; à bas la province qui veut balkaniser la France ! À bas le drapeau rouge, vive le Peuple français intercontinental de Paris à Nouméa.

    On fabrique des ennemis intérieurs : la France puissance nucléaire est menacée par le hallal à la cantine. Les défenseurs des langues nationales piétinées sont des agents de l’Allemagne. Rien d’étonnant, en réalité, dans un pays ou Eric Zemmour est considéré comme un intellectuel.

    La propagande est puissante, violente, elle est déversée quotidiennement dans les médias. Et pourtant des dizaines milliers de gens ont voté pour Occitanie comme nom de région, certes seulement un tiers de notre nation mais quand même ! Nous avons eu 5 grandes manifestations de masse, 35 000 personnes ont défilé à Tolosa en 2012 pour la langue occitane ! Nous sortons lentement mais sûrement de notre torpeur.

    Quiconque accepte cet ethnocide est du côté de l’oppression nationale, du côté de la préservation de l’État bourgeois et de la domination impérialiste. Nous ne pouvons construire une nouvelle maison sur des fondations aussi pourries, il faut tout raser, réétudier les plans et rebâtir. Rien ne pourra se faire sans l’acceptation que la France est multinationale et qu’il y a une nation occitane qui a le droit de vivre, de s’emanciper, de s’autodéterminer.

    Nous premiers indigènes des Français, nommés ainsi dans les Statuts de Pamiers en 1212, statuts de type colonial visant à régir la société occitane fraîchement conquise, nous tendons la main, ou plutôt notre poing aux derniers, nous l’espérons, des indigènes.

    Nous tendons notre poing à tous ceux et celles qui veulent en finir avec l’impérialisme français aux quatre coins du monde, de Nouméa au 93, de la Castelana à Pointe-à-Pitre ! Nous devons nous unir, nations sans État, peuples sous domination coloniale directe, indigènes d’Hexagone et bien sûr le prolétariat blanc 100 fois trahi par les bateleurs de foire.

    Il y a une autre chose que nous partageons avec l’immigration coloniale : la légitimité très forte de nos luttes. Nous comme pòple començèt, peuple premier de cette terre ; et vous les indigènes comme peuple sur le dos duquel s'est bâtie la richesse de ce pays.

    Je voudrais citer et paraphraser Houria Bouteldja, militante du Parti des Indigènes de la République, des camarades, des sœurs et des frères, et l'un de nos vrais soutiens honnêtes, car désintéressé : "Assumons la rupture, la discorde, la discordance. Gâchons le paysage et annonçons des temps nouveaux. Décidons de ne pas imiter, d’inventer et de nous sourcer ailleurs".

    Ils nous disent 1789, répondons 25 juin 1218, jour de la mort de Simon de Montfort !!

    Oui les temps nouveaux sont arrivés, ayez confiance, ayez foi dans la justesse de nos combats ! Ne tremblons pas devant l’ennemi car rien n’est éternel ; hier, Tamanrasset c’était "la France" ; l’Occitanie sort de sa torpeur, alors rejoignez-nous pour bâtir un nouveau pays pour un nouvelle vie !

    Vive la Nation occitane indépendante.
    Vive la République populaire d'Occitanie.
    Vive le socialisme !
    Vive la Kanaky !
    Vive la lutte indigène !
    À mort l’impérialisme !"

    Source : odpo.org

    Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània

    Toulouse, rassemblement pour la #Kanaky du 27/10/2018,
    Parti des indigènes de la république
    Intervention de Kossi Paul

    A émergé pendant la campagne du référendum en Kanaky une polémique quant à la constitution des listes électorales. Les critères d'inscription sur les listes électorales mis à jour pour l'occasion ont permis de réduire considérablement le poids politique du Peuple kanak. Si certains se scandalisent (à raison) de cet effort évident de minorisation politique de nos frères kanaks, n'est il pas qu'une énième manifestation de la politique coloniale de l'état français ?

    En 1950 déjà, au lendemain de la départementalisation d'une partie des colonies d'outre-mer, la loi du 30 juin instaure une indexation de la rémunération des fonctionnaires civiles et militaires dans les colonies, consacrant ainsi le privilège économique des membres de l'administration coloniale. En 1957, ces taux sont revalorisés pour atteindre en Guyane 40% de plus que le salaire de métropole, 175% en Polynésie et entre 73 et 93% selon les communes en Kanaky, ceci donc à l'aube du coup d'état qui mènera à l'avènement de la Vème République. Cette volonté d'encourager les métropolitains à venir participer à l'entreprise coloniale s'adresse aussi au reste de la population. Celle-ci est ainsi encouragée à prendre sa retraite dans les DOM-TOM pour profiter de jusqu'à 75% de majoration de sa pension. En Polynésie, pas d'impôt sur le revenu. Des cadeaux fiscaux énormes sont aussi offerts aux investisseurs français, notamment par la loi Girardin. Cette loi encourage particuliers et entreprises à contribuer à la main mise sur l'immobilier contre une réduction d'impôt qui varie entre 25 et 64% de la valeur du bien neuf pour les particuliers et jusqu'à 50% (voire 60% dans les TOM). Ainsi, fonctionnaires, civils, retraités, investisseurs et entreprises : c'est l'ensemble de la population française qui est invitée à se repaître des fruits de l'exploitation coloniale.

    Du côté des populations colonisées, cette minorisation ne se vit pas que sur le plan électoral. Quand bien même les natifs et autres descendants d'Africains déportés restent les groupes majoritaires, l'essentiel du pouvoir économique est concentré dans la main des descendants de colons et des métropolitains. Avocats, fonctionnaires de police, exploitants agricoles, médecins, juges… La majorité de ces fonctions restent dans les mains des agents du colonialisme. Et "toupannan"(pendant) que l’étendue du privilège colonial s'accroît, face au chômage, au manque d'établissements de formation et au carcan économique colonial, l'émigration des indigènes aussi. Au point de causer, en Martinique par exemple, dépeuplement et vieillissement de la population locale (vieillissement d'autant accru par l'arrivée en masse des retraités français).

    C'est dans ces contextes de marginalisation économique et politique nauséabondes qu'ont eu lieu les référendums concernant l'indépendance ou l'autonomie des colonies françaises. Mais l'heure de nous-mêmes a depuis longtemps sonné ! Malgré ces facteurs, le Peuple kanak constitue encore la communauté la plus importante en Kanaky.

    Quel que soit le choix stratégique entre participation massive au scrutin ou boycott, le Parti des Indigènes de la République soutient de façon inconditionnelle la résistance au joug colonial et la lutte pour l'indépendance du peuple de Kanaky.

    Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània

    Toulouse, rassemblement pour la #Kanaky 27/10/2018
    Parti des indigènes de la république
    Intervention de Hammel Julien

    Il faut toujours se méfier des référendums sur l’indépendance des colonies occupées par la fRance.

    Un peu d’histoire, revenons aux référendums sur l’indépendance des Comores en 1974. Le résultat pour l'indépendance est de 99 % à Mohéli, Anjouan et en Grande Comore. Mayotte vote, à plus de 63 %, pour le maintien dans la République (française). Globalement, au niveau de l'archipel, 95 % des votants se déclarent pour l'indépendance. Les partisans de l'indépendance pensaient que la France se conformerait au droit international concernant l'indivisibilité des entités coloniales. Le secrétaire d'État français aux DOM-TOM justifiait, le 26 juillet 1974, l'organisation d'une consultation globale dans l'archipel en disant qu'« on ne peut concevoir une pluralité de statuts pour les différentes îles de l’archipel ». Toutefois, la France, après la tenue de la consultation, ne va pas interpréter les résultats globalement mais île par île, pour des raisons tant politiques que juridiques. On peut citer par exemple que : l'entité du territoire n'a été formée qu'à partir de 1946, voire 1961 pour certains ; l'article 1er de la loi précise « les » population et non pas « la » population, ce qui justifierait l'interprétation du résultat île par île ; en mars 1975, une délégation de parlementaires se rend sur place, et son rapport met en avant l'article 53 de la Constitution de 1958 qui précise que « Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement des populations intéressées ». C'est l'argument principal qui va être utilisé par le gouvernement français pour traiter à part le cas de Mayotte. Cette interprétation a été fortement discutée par les juristes. Ils ont débattu d'une part de la possibilité d'appliquer cet article à une sécession, d'autre part de la qualification de Mayotte comme « territoire » au sens de cet article alors que ce n'était qu'une partie du Territoire des Comores. Le Parlement entérine la décision du gouvernement de Jacques Chirac de suivre cet avis le 3 juillet. Le 6, Ahmed Abdallah déclare unilatéralement l'indépendance de l'État des Comores indépendantes. Pas pour longtemps, car le 3 août 1975, il est renversé par un coup d'État organisé par Ali Soilih et le mercenaire français Bob Denard sur l'île de la Grande Comore.

    L’impérialisme français ne respecte pas les résultats des urnes quand il s’agit de préserver ses intérêts impérialistes. La Kanaky détient presque 40% des ressources mondiales de nickel, donc l’impérialisme français et ses alliés ne se laisseront pas faire, et risque après l’indépendance de la Kanaky, de fomenter un néo-colonialisme et un néo-impérialisme de type génocidaire comme ce qui se passe au #Kongo depuis la fin du XXe siècle.

    Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània

    Rassemblements de solidarité avec #Kanaky en Occitània


  • Commentaires

    2
    Jeudi 8 Novembre 2018 à 15:35

    Peut-être, espérons-le, soyons fous, que cette confrontation avec Gilles Clavreul (version non censurée-tronquée-falsifiée) permettre enfin de mettre tous ces sujets et ces divagations au clair : http://indigenes-republique.fr/debat-bouteldja-clavreul-nouvel-obs-une-mise-au-point/

    1
    Pascal
    Samedi 3 Novembre 2018 à 13:23
    https://blogs.mediapart.fr/roger-evano/blog/201015/les-derives-de-lanti-racisme
    Le PIR est quand même un allié encombrant. Il ne semble pas faire de détail entre "Franchimands", Occitans, Bretons...
    Pas plus que ceux qui ont attaqué la réunion de Mille Bâbords à Marselha. Être proche de Dieudonné et violemment hostile à Soral ne doit pas être évident mais c'est leur problème.
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