• Polémique-critique : nouvelles attaques dogmato-gauchistes, nouvelles réponses


    Dans la grande controverse qui traverse à notre époque, au niveau international, les organisations révolutionnaires basées sur le marxisme-léninisme-maoïsme, les chefs de file de la ligne ultra-gauchiste dogmato-sectaire, à savoir le PCMLM/Voie-Lactée, se sont encore fendus d’un ‘pamphlet’, sous la forme d’un éditorial de leur site, à l’encontre des ‘nouveaux révisionnistes’ que sont selon eux les signataires maoïstes de cette Déclaration du 1er Mai 2012, parmi lesquels Servir le Peuple.

    Cela devient fastidieux, pour ne pas dire fatiguant, mais il faut pourtant 's’y coller', il faut répondre : car cette controverse traverse, on l’a dit, le MOUVEMENT INTERNATIONAL MAOÏSTE, autrement dit, le NOYAU DUR autour duquel peut et doit s’agréger et se reconstituer un vaste mouvement révolutionnaire mondial, pour la révolution prolétarienne. Cela n’a donc rien à voir avec une 'obsession' mais, au contraire, tout à voir avec un débat idéologique, de conception du monde, CAPITAL pour la nouvelle vague de la Révolution prolétarienne mondiale qui se lève partout dans le monde.

    Et puis, ne nous en cachons pas… c’est tout de même amusant  (quand autant d’auto-assurance rime avec autant d’affirmations erronées, approximatives, ou en tout cas, portant sur des questions toujours en débat dans le MCI et nullement tranchées).

    Passons rapidement sur les éternels et répétitifs épithètes de 'populistes' ou de 'syndicalistes révolutionnaires' : ils signifient tout simplement, dans leur novlangue pseudo-léniniste, le lien avec les masses, le lien avec le mouvement réel de la lutte de classe, dont ce groupuscule internétique est totalement dépourvu.

    Selon nos pseudos ‘’intellectuels organiques’’ autoproclamés ‘’Parti de la science MLM’’ (en réalité, banals intellectuels petits-bourgeois, rejetons du plus pur pédantisme universitaire francouille), les organisations de la ‘’ligne rouge’’ ‘’maintiendraient le cap’’ selon lequel "le marxisme-léninisme-maoïsme est une science, toute puissante, produite par l'époque de la Nouvelle Grande Vague de la Révolution Mondiale" ; tandis que les ‘’nouveaux révisionnistes’’ rejetteraient cela. Pour ces derniers, le MLM serait "des méthodes décisives, une approche plus efficace", non pas "des principes mais une source d'inspiration, la plus créative qui soit". Il faudrait alors nous expliquer , quand, comment a-t-il été affirmé une telle chose par les ‘’nouveaux révisionnistes’’ que nous sommes. En tout cas, pas sur Servir le Peuple. SLP a toujours affirmé clairement que "le marxisme révolutionnaire est la SCIENCE qui permet de conduire la lutte du prolétariat organisé à la victoire", et que "le marxisme-léninisme-maoïsme est le marxisme révolutionnaire de notre époque", l’époque postérieure à la première vague de la Révolution prolétarienne mondiale (de 1905 à 1980 environ), époque de bilan et de synthèse de cette première vague.

    Ce qui a, par contre, également et toujours été dit, c’est que le marxisme révolutionnaire est une science JEUNE, n’émergeant qu’au milieu du 19e siècle, il y a un peu plus de 160 ans, ce qui est très peu à l’échelle de l’humanité ; et qu’elle ne peut encore prétendre saisir, ni comprendre, ni encore moins résoudre, à la seule lumière de ces 160 petites années d’expérience et sans esprit créatif, toutes les situations et toutes les problématiques rencontrées par le développement historique des sociétés humaines, en tout lieu de la planète, et encore moins tout le fonctionnement général de la nature et de l’univers. Le maoïsme (qui n’est pas, lui-même, l’œuvre de Mao seul, son nom servant simplement de repère historique) en est l’étape actuelle, ‘’l’encyclopédie’’ la plus complète à ce jour. Si l’on rejette les apports théoriques de Mao, et des maoïstes de son époque et postérieurs, l’on se heurte très vite, dans la pratique militante comme – éventuellement – dans l’exercice de la direction d’un processus révolutionnaire, à des LIMITES de conception du monde, qui conduisent immanquablement à Engelsl’échec. Mais le maoïsme n’est sans doute pas, lui-même, l’étape la plus aboutie, finale et définitive de la science marxiste ; il n’a pas ‘’réponse à tout’’ et il est sans doute appelé, un jour, à être à son tour dépassé. Il est probable, à vrai dire, que la science marxiste ne sera à peu près complète… qu’au seuil du communisme, lorsque s’achèvera, selon les mots de Marx, la ‘’préhistoire de l’humanité’’ : son développement aura accompagné dialectiquement le processus historique vers cette nouvelle ère de la civilisation humaine, et elle deviendra alors obsolète, inutile dès lors que celle-ci sera atteinte. Ainsi que le disait Engels, dans l’Anti-Dühring en 1878 (c'est-à-dire hier, à l’échelle de l’humanité), ‘’nous sommes encore plutôt au début de l'histoire de l'humanité et les générations qui nous corrigeront doivent être bien plus nombreuses que celles dont nous sommes en cas de corriger la connaissance, - assez souvent avec bien du mépris’’. La première qualité d’un communiste, ‘’armé’’ de sa science marxiste, c’est donc l’humilité, la modestie ; et la première marque de cette modestie, pour qui se prétend ‘’avant-garde’’, ‘’cadre’’ de la révolution à venir, c’est le lien permanent, dialectique, avec les masses populaires et leur mouvement réel de lutte de classe, de résistance à l’oppression imposée par le capitalisme. Rien n’empêche alors d’être ‘’créatif’’, dans les méthodes de travail révolutionnaire, dans les tactiques employées, dans l’approche des diverses problématiques rencontrées (analyse concrète de la situation concrète), et même dans la pensée (l’analyse marxiste de la réalité sociale qui nous entoure, dans – et bien souvent CONTRE – laquelle nous luttons) ; du moment que la PRATIQUE est seule juge de cette ‘’créativité’’, et que son jugement est sans appel. Ainsi, au Népal, on peut effectivement considérer qu’à partir du moment où Prachanda s’est retrouvé propulsé à la tête de l’exécutif (2008-2009), puis éjecté de celle-ci et ‘’incapable’’ de lancer le soulèvement général promis, il n’y avait plus débat et que sa ‘’créative Voie Prachanda’’ vers la ‘’démocratie du 21e siècle’’ était totalement et définitivement condamnée par la réalité des faits (et, de fait, démasquée comme néo-bourgeoise).

    nepalL’assertion selon laquelle le "nouveau révisionnisme" "ne connaît pas le matérialisme dialectique et n'en maîtrise pas les concepts" a, de même, de quoi faire éclater de rire : nos ‘philosophes-astronautes’, semi-intellectuels de Monoprix, voudraient nous faire croire que des gens qui militent dans le mouvement communiste depuis des dizaines d’années (qu’il s’agisse des camarades du PCmF, du PCmI, de l’OCML-VP, du PCR-Canada etc.) ne maîtrisent pas les bases élémentaires du marxisme… Alors qu’eux-mêmes ignorent superbement la dialectique, concernant par exemple le Népal où ‘’tout serait fini’’, comme si la fin d’un cycle, un ‘creux de la vague’ de la lutte révolutionnaire de classe dans un pays donné, n’appelait pas (sans l’ombre d’un doute) à ce qu’une nouvelle vague se lève (comme dans le mouvement communiste en général, après le ‘creux de la vague’ des années 1980-90), à ce que dans le Parti – devenu révisionniste – de Prachanda et Bhattarai, des éléments révolutionnaires, une ‘gauche’, se mobilise, s’organise et finalement rompe avec la social-trahison (ce qui est désormais chose faite) ; selon le principe élémentaire que ‘’un se divise en deux’’, et notamment les organisations politiques du prolétariat, dans lesquelles il y a toujours une gauche (révolutionnaire, pour avancer vers le communisme), une droite (pour ‘en rester là’, se contenter de réformes de l’organisation sociale) et un centre (pour tergiverser, hésiter, vouloir ‘mettre tout le monde d’accord’, et qu’il s’agit de rallier à la gauche ou au moins, de neutraliser). Et à ce qu'une telle lutte de lignes apparaisse et se développe immédiatement dans le nouveau Parti, où tout n'est pas réglé, comme par exemple la question de reprendre les armes, la question du rapport (purement tactique ou opportuniste et faisant litière des principes) à l'impérialisme chinois contre l'Inde, etc. En ce qui le concerne, SLP a abordé la question du matérialisme dialectique notamment ici et ici.

    Poursuivant sur les organisations de la soi-disant ‘’ligne rouge’’, nos donneurs de leçons affirment qu’"elles considèrent que l'époque produit des pensées dans des situations concrètes, la synthèse du MLM dans un pays donné". Qu’est-ce qu’une pensée ? Cela, le PCMLM l’explique assez bien dans de nombreux documents (comme celui-ci) : une pensée consiste en l’analyse et la synthèse, à la lumière de la science marxiste, de la société dans un État bourgeois donné, des classes et des mécanismes de domination en présence, de l’organisation sociale – qu’il  s’agit de renverser – et de l’idéologie, de la culture qui la soutient ; ceci débouchant sur "une synthèse révolutionnaire qui consiste dans le programme révolutionnaire et les méthodes pour le réaliser’’, "résultat de l'application de la vérité universelle de l'idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution’’ (dans chaque État bourgeois comme cadre gramscigéographique d’action). Et cela est parfaitement juste. Mais s’agit-il, pour autant, d’un ‘’talisman’’, d’une ‘’formule magique’’ ? En Italie, le (n)PCI a produit une telle pensée, analysant et synthétisant l’histoire et les problématiques structurelles du pays, en s’appuyant lui-même sur les travaux de Gramsci, des brigadistes rouges et autres révolutionnaires communistes des années 1970, etc. : il s’agit du Chapitre II de leur Manifeste Programme, un document d’une grande valeur pour qui veut comprendre ce grand pays voisin du nôtre. Mais cela n’empêche pas que, sur le programme révolutionnaire de cette organisation et les ‘’méthodes pour le réaliser’’, SLP ait de nombreuses et sérieuses réserves et, logiquement, le PCMLM devrait en avoir encore plus ; puisque le (n)PCI prône la participation aux élections, un forte implication dans le mouvement syndicaliste ‘’radical’’, etc. L’ancien PCI, et le mouvement communiste italien en général, basés sur la pensée de Gramsci, ont eux-mêmes connus de nombreux revers et échecs ; le PCI a fini sa trajectoire dans le pire révisionnisme et de nombreux autres groupes, ayant émergé contre ce révisionnisme dans les années 1960-70, ont fini de même par la suite. La ‘’pensée’’, entendue comme l’analyse marxiste et la synthèse de l’histoire, de l’organisation sociale, de l’idéologie et de la culture d’un cadre géographique donné (État bourgeois, continent ou région d’un continent, nation sans État etc.), est donc un préalable absolument nécessaire à l’établissement d’un programme révolutionnaire et des méthodes, du plan général du travail au service de celui-ci… mais absolument non-suffisant pour garantir la justesse de ce programme et de ce PGT ! Encore une fois, la modestie - et l'épreuve des faits - s’impose.

    occitania rojaEt ici, en Hexagone, qui a produit un début d’analyse concrète et systématique de la manière dont s’est construite la ‘’France’’ (terme qui désignait, il y a 1000 ans, la seule Seine-Saint-Denis actuelle...), comme appareil politico-militaire et idéologique au service d’abord de la monarchie capétienne (‘’stade suprême’’ de la féodalité, 13e-18e siècles), puis de la bourgeoisie qui a ‘’fait son nid’’ au sein de celle-ci, avant de la renverser en 1789 ? Le PCMLM ? Non : SERVIR LE PEUPLE, dans des articles tels que ‘’La Question nationale au 21e siècle’’ (voir notamment l’annexe à la fin) ou ‘’Considérations diverses : Un gros pavé sur la question nationale’’ (voir en particulier le point 3). Le PCMLM, lui, ne produit que des cours magistraux d’histoire artistico-culturelle des classes dominantes, depuis l’âge roman (des 10e-12e siècles), au sein duquel il oublie complètement l’Occitanie, ‘’Andalousie du Nord’’ de l’époque, jusqu’aux romantiques (fils et filles de grands bourgeois et d’aristocrates déchus) du 19e siècle. Il célèbre ‘’l’humanisme’’ bourgeois des 16e-17e-18e siècles pour son caractère progressiste à l’époque, en ignorant complètement tout l’aspect antipopulaire du cadre politique (la monarchie absolue, la "première vague" de colonisation outre-mer etc.) dans lequel celui-ci prospérait, et du capitalisme en accumulation primitive qui le sous-tendait…

    Toutes ces question et ces problématiques ‘’fondent’’ pourtant la société ‘’française’’ d’aujourd’hui, dans laquelle vivent et luttent les communistes. 

    Quant à l’éclectisme, nous assumons totalement cette attaque, et ce depuis bien longtemps. ‘’L’éclectisme’’, cela signifie tout simplement que OUI, nous sommes au tout début d’une nouvelle vague de la Révolution prolétarienne mondiale (on peut considérer que la Guerre populaire au Pérou aura été la ‘’porte’’ en la première vague et la nouvelle), dont nous sommes convaincus qu’avant la fin de ce siècle elle balaiera l’ordre capitaliste et impérialiste mondial ; et que OUI, nous en sommes à l’heure du BILAN et de la SYNTHÈSE de l’expérience de TOUT le mouvement communiste international au cours du siècle dernier ; et, non seulement nous en sommes à cette étape, mais celle-ci est INDISPENSABLE pour assurer les victoires de demain. Et ce bilan-synthèse doit passer au crible tout, absolument TOUT ce qui, au 20e siècle, s’est réclamé du mouvement révolutionnaire du prolétariat pour le communisme.

    S’il n’y a, aujourd’hui dans le monde, AUCUN pays engagé sur la voie du socialisme et du communisme (pas même Cuba, et encore moins la Corée du Nord, le Vietnam, la Chine ou le Laos, sur lesquels nous laisserons se pignoler les révisionnistes de tout poil), c’est bien que RIEN, dans le sillage de Lénine, Staline et Mao (tous les Partis communistes ayant pris le pouvoir, au siècle dernier, étaient dans ce sillage-là ; sans oublier les grandes expériences comme la Guerre populaire au Pérou, en Turquie, aux Philippines, en Inde et au Bangladesh dès 1967, les luttes armées en Amérique latine et en Afrique, etc.), n’était à 100% parfait et exempt de critiques. Et, a contrario, l’on peut dire que RIEN de ce qui n’a pas été léniniste, staliniste et/ou maoïste n’a été à 100% mauvais, contre-révolutionnaire, ennemi du peuple, à rejeter ou à brûler sans autre forme de procès… Servir le stalinePeuple a toujours défendu la position que Staline n’était pas le démon, le ‘’fossoyeur de la Révolution russe’’, le ‘’fasciste rouge’’ que dépeignent (de concert avec la bourgeoisie) les trotskystes, les anarchistes, les ‘’marxistes libertaires’’ et autres ‘’socialistes révolutionnaires’’ anti-léninistes ou tout au moins anti-staliniens ; que le personnage, ses partisans et leur bilan à la tête de l’URSS et du mouvement communiste international étaient beaucoup plus complexes que cela, et ne se résumaient pas à un long ‘’Livre noir’’. Que l’époque (entre-deux-guerres et Seconde Guerre mondiale) n’était pas à la franche rigolade, et qu’il faut savoir replacer les choses dans leur contexte. Que si critique de Staline (et de la direction ‘’stalinienne’’ du PCbUS et du MCI entre 1925 et 1953) il doit y avoir, elle se doit au moins d’être matérialiste et scientifique. Mais, d’un autre côté, Trotsky, les personnalités et les groupes dans son sillage (avec lesquels celui-ci, on le sait, entretenait des relations en dents de scie...), et globalement tou-te-s ceux et celles qui se sont opposé-e-s ou ont critiqué la direction ‘’stalinienne’’ de l’URSS et du Komintern dans les années 1920-50, et dont beaucoup auront été liquidé-e-s, notamment dans la seconde moitié des années 1930 (en URSS, en Espagne, etc.) et encore après-guerre (en URSS et en Europe de l’Est), ne peuvent se résumer à des hérétiques à brûler sur le bûcher, ou à des ‘’hyènes’’ contre-révolutionnaires, serviteurs de l’impérialisme et du fascisme, à abattre d’une balle dans la nuque.

    Si, à partir des années 1950, tous les communistes conséquents sont plus ou moins d’accord sur le caractère (à tout le moins) non-révolutionnaire de l’URSS et des forces affiliées (ce qui ne veut pas dire, selon SLP, qu’il n’ait pu y avoir ponctuellement des choses positives) ; les personnes et les groupes (trotskystes ou ‘’trotskysants’’, libertaires, ‘’conseillistes’’ ou bordiguistes, ‘’marxistes’’ ou ‘’socialistes révolutionnaires’’ de type POUM, PSOP, rosméristes-monattistes, etc.) qui, avant cette époque, ont pu ‘’interroger’’ ou critiquer, parfois durement, la praxis de la direction soviétique et kominternienne, ne méritent pas qu’un haussement d’épaule ou des crachats au visage. Ils ont très bien pu mettre le doigt sur des problématiques, des limites bien réelles de la conception marxiste-léniniste du monde, du Parti, de l'État révolutionnaire, de la Révolution mondiale défendue par Staline et ses partisans (quand bien même leurs réponses à ces problématiques et à ces limites ont été, ensuite, globalement erronées et finalement liquidatrices). Car le révisionnisme n’est pas tombé du ciel le 5 mars 1953, jour de la mort du GenSek. Il s’est certes révélé très rapidement au grand jour après cette date, surgissant du cœur même de l’appareil d'État et du Parti (on peut même penser que, si Beria l’avait emporté au lieu d’être renversé et exécuté par Khrouchtchev, la liquidation aurait été encore plus rapide) ; mais il avait forcément ses racines dans le système antérieur, dans ses limites et ses dysfonctionnements.

    Mao lui-même, en plein feu de la lutte (ultra-prioritaire) contre le khrouchtchévisme, s’est permis en 1963 de faire un bilan critique raisonné, mais sans concession de la direction de Staline à la tête de l’URSS et du MCI. Lorsque nos ‘’érudits’’ assènent que ‘’en Europe et en Amérique du Nord, le nouveau révisionnisme rejette Staline’’, ils montrent bien où se situe leur ligne de démarcation : Staline, et non Mao. Ils ignorent totalement le dépassement qualitatif, ‘’par la gauche’’, que représente le maoïsme par rapport au marxisme-léninisme appliqué par Staline, la direction du PCbUS et du Komintern entre les années 1920 et 1950. Ils ignorent la critique maoïste de Staline, critique qui a même pu être reprise par des groupes marxistes-léninistes conséquents qui n’étaient pas à proprement parler maoïstes, comme les Cellules Communistes Combattantes (CCC) de Belgique (La Flèche et la Cible - p. 101). Il n’y a pas, du coup, beaucoup à s’étonner de les voir rejoindre les positions des pires révisionnistes thorézo-brejnéviens ou hoxhistes sur, par exemple, les mouvements populaires arabes en cours. Dire que, si ces mouvements échappent à toute direction marxiste-léniniste ou maoïste, et même ‘’communiste’’ au sens large, c’est qu’ils sont ‘’totalement pilotés par l’impérialisme’’, est bien un exemple typique de lecture ‘’stalinienne’’ du mouvement réel de l’histoire.

    De plus, cette fascination acharnée et totalement acritique pour le Secrétaire général Staline éveille de sérieux soupçons de visées néo-bourgeoises chez nos super-ultra-révolutionnaires-prolétariens-de-la-galaxie. Font-ils réellement la révolution pour servir le peuple, émanciper le prolétariat et les classes populaires des chaînes du capitalisme et les mener vers le communisme ? Ou alors, leur insistance obsessionnelle à se poser en ‘’cadres’’ de la révolution, en ‘’Parti’’ qui ‘’dirige les masses’’ et sans lequel ‘’il n’y a rien’’, cache-t-elle une aspiration à rester, lorsque la situation révolutionnaire, l’explosion populaire générale surviendra, sur le haut du panier ?

    autonomia operaiaDe la même manière, l’assertion comme quoi "le nouveau révisionnisme nie complètement l'expérience de la lutte armée des années 1960-1990 à laquelle il ne connaît strictement rien" est tout simplement grotesque, lorsque l’on sait que parmi les esprits sensés qui ont quitté le navire ‘’pcmlm’’ à temps, il y a par exemple Libération Irlande (ceux qui, dixit, ‘’fantasment sur l’Irlande du Nord’’), qui a une excellente connaissance de la lutte de libération irlandaise et notamment de ses éléments révolutionnaires marxistes, ou encore l’Action antifasciste de Bordeaux qui avait publié cet excellent document de Lotta Continua (pas une organisation armée à proprement parler, mais de lutte prolétarienne ‘’musclée’’ et dont beaucoup d’éléments ont rejoint ensuite - après sa dissolution en 1976 - les Brigades rouges ou - surtout - Prima Linea) ; qu’il y a autour de Servir le Peuple des personnes connaissant parfaitement la lutte de libération nationale basque (notamment son ‘’apogée’’ de 1975-85), la lutte armée révolutionnaire italienne des années 1970, l’expérience des Cellules Communistes Combattantes de Belgique ou la résistance populaire révolutionnaire libanaise des années 1975-83 ; au PCmF d’anciens membres de la Gauche prolétarienne qui pratiquait également un militantisme ‘’musclé’’, dans le ‘’Kasama Project’’ (autres ‘’nouveaux révisionnistes’’ caractérisés) d’anciens Black Panthers ou Brown Berets, etc. Et où, quand a-t-on vu le 'p''c''mlm' dans les initiatives de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, combattant communiste révolutionnaire de la résistance arabe et plus ancien prisonnier politique d'Hexagone, enfermé depuis 1984 ? Jamais, nulle part, pas même sur leur site. Cette cause ne les intéresse tout simplement pas... La seule lutte armée dont le ‘p’’c’’mlm’ puisse revendiquer une connaissance pointue, c’est la lutte armée allemande des années 1970-80, qui n’était pas un ‘’sommet’’ en matière idéologique et stratégique (il s’agissait essentiellement de ‘’solidarité internationaliste armée’’, considérant que le prolétariat de RFA n’était pas ‘’mûr’’ pour la révolution). 

    Nous passerons brièvement sur deux dernières énormités :

    - "Le nouveau révisionnisme, en Amérique latine, n'hésite pas à trouver quelque chose de positif dans les contradictions propres aux régimes fascistes, niant que seule la Guerre Populaire est le chemin valable" : nous aimerions bien savoir qui, où et quand aurait "nié" que la Guerre populaire est la seule voie de la révolution prolétarienne, non seulement en Amérique latine, mais universellement. Le PCMLM ferait-il allusion à ses amis de l'UOC-mlm de Colombie, qui prônent quant à eux la "révolution socialiste" (dans un pays archi-dominé et pétri d'oligarchisme et de semi-féodalité) par la "Grève Chavez Santospolitique de masse" ? Possible, mais néanmoins peu probable ; on imagine mal nos super-révolutionnaires-prolétariens signer des déclarations de 1er Mai avec des "nouveaux révisionnistes"... Trêve de plaisanterie, PERSONNE (parmi les incriminés, c'est-à-dire globalement les signataires du 1er Mai ici) n'a jamais affirmé une chose pareille. MAIS la Guerre populaire, guidée par son Parti révolutionnaire du prolétariat, sa "pensée" et son plan général de travail, se déroule au sein d'une RÉALITÉ et doit tenir compte de celle-ci. En Amérique latine, les "régimes fascistes", c'est-à-dire (traduction) les gouvernements RÉFORMISTES de type Chavez, Morales (radicaux, nationalistes et social-populistes) ou époux Kirchner, Lula/Roussef, Mujica (plus modérés, sociaux-démocrates/sociaux-libéraux), "concessions" et "replis tactiques" de l'oligarchie face aux mouvements sociaux de masse (qui ont conduit certains pays à l'ingouvernabilité : Bolivie, Équateur, Argentine) ; et leur emprise sur les masses populaires exploitées, de par la faiblesse du mouvement communiste suite à la guerre d'extermination menée contre lui, depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1990 (Pérou) ; font partie de cette réalité. Les contradictions qui traversent ces régimes (dont Servir le Peuple n'a JAMAIS manqué de dénoncer les social-trahisons), les opposent aux masses ou opposent la base aux dirigeants, comme le montre par exemple cette déclaration sur la "milice bolivarienne" du Courant révolutionnaire Bolivar et Zamora, datant d'un petit moment déjà, ou encore la levée de bouclier face à l'arrestation et l'extradition, par la police de Chavez, de militants colombiens (des FARC, de l'ELN ou de la solidarité avec ces guérillas), ou les différends qui opposent, en Équateur, les puissantes organisations indigènes au gouvernement Correa, en font également partie. Si les maoïstes latino-américains ne veulent pas, pour arracher au réformisme bourgeois (et au révisionnisme qui le soutient) de nombreux secteurs avancés des masses populaires ouvrières et paysannes, reconnaître et mettre à profit ces contradictions, c'est - selon SLP - une grave erreur. De même, la caractérisation de ces gouvernements réformistes bourgeois comme "fascistes" relève, dimitrovselon nous, de ce que Dimitrov dénonce comme du "schématisme" dans la caractérisation du fascisme, un schématisme qui "désoriente la classe ouvrière dans la lutte contre son pire ennemi" (qui en Amérique latine, on le sait, est le régime militaire de type Pinochet ou dictatures argentines, semi-militaire semi-civil comme en Uruguay dans les années 1970-80 ou actuellement au Honduras, ou civil ultra-réactionnaire à la Fujimori au Pérou ou Uribe en Colombie ; régimes avec leurs cortèges de paramilitaires fascistes et d'"escadrons de la mort", de centres de tortures secrets et d'opposants enterrés on-ne-sait-où ou jetés à la mer, etc.).

    [PS : le dernier communiqué du PC d'Équateur - Comité de reconstruction, sur les dernières élections vénézuéliennes, est un exemple-type de cette caractérisation erronée et, de surcroît, d'une confusion totale : on n’y comprend absolument plus rien ! Chavez est-il un fasciste, que le PCE-CR va jusqu'à comparer à Hitler et Mussolini ; ou est-il un réformiste comme le laisse entendre "il convient de rappeler les sages paroles de Lénine: 'Le réformisme est un moyen que la bourgeoisie a de tromper les ouvriers'", "faire face au révisionnisme qui tente d'attirer les masses à vivre l'illusion du réformisme", ou encore "s'applique une façade « révolutionnaire » dans le discours et la propagande, accompagnée de quelques réformes, précisément pour freiner un véritable déclenchement révolutionnaire des masses pauvres" et "Les réformes et les miettes que le gouvernement Chavez donne aux masses ne sont qu'un mirage momentané et passager : l'histoire des régimes similaires (..) démontre comment ces gouvernements Relatives-of-victims-of-General-Augusto-Pinochets-military-servent exclusivement à contenir les masses" [souligné par SLP], ce qui est la définition marxiste du réformisme ; et non du fascisme, qui est "la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier" (Dimitrov), ou des éléments liés à eux dans les pays semi-colonisés : autrement dit, l’écrasement pur et simple, policier, militaire et paramilitaire de toute force ouvrière et paysanne organisée, révolutionnaire ou même simplement réformiste/progressiste ‘sincère’ ; et non le simple fait de vouloir ‘canaliser’ les ‘énergies’ populaires, par des concessions de ‘miettes’ et des organisations de masse réformistes, comme hier, en France, l’Union de la Gauche PS-PC-CGT-FO, ou le SPD et les syndicats géants en Allemagne, le Labour et les trade-unions en Grande-Bretagne, etc. D’autre part, concernant l’affirmation selon laquelle ‘’Il n'y a pas l'ombre d'un pouvoir populaire au Venezuela’’ et ‘’tout le monde peut s'organiser, mais sous les ordres de Chavez’’, c’est certes le ‘job’ des Chavez et autres Morales, Correa, Kirchner ou Ortega, vis-à-vis de l’oligarchie, que de ‘canaliser’ les résistances et les revendications populaires autour de leurs personnes ‘charismatiques’, mais le ‘mouvement social’ préexistait à leur émergence sur la scène politique et les FAITS (trop nombreux pour les énumérer ici) suffisent à démontrer que la situation est beaucoup plus complexe.]

    - "En Asie, cela s'exprime par la tendance au réformisme armé, qui date des années 1960 déjà"... nous y sommes, la messe est dite, l'allusion est on-ne-peut plus claire : la Guerre populaire en Inde (qui "s'acharne", voyez-vous, à reconnaître les "nouveaux révisionnistes" comme ses camarades internationalistes à l'étranger) est du "réformisme armé". Servir le Peuple appelle toute les organisations maoïstes à travers le monde, qui liraient ces lignes, à se prononcer sur une telle affirmation. Quelles que soient les critiques (franches, entre camarades) que l'on puisse adresser à la conduite de la Guerre populaire en Inde par le PC maoïste, les auteurs d'une telle attaque destructive devront l'assumer devant l'histoire.


    maoist naxal 20091026-e


    Pour conclure, nous ne disserterons pas sur le texte du Mouvement Populaire Pérou lui-même. C'est là une organisation d'une autre importance, avec une autre histoire que les trois guignols du "p""c""mlm". Il affirme que le PCP possède toujours un Comité central, donc une direction centralisée, ce que nous sommes ravis d'apprendre. Il est toutefois permis de regarder la situation du mouvement maoïstes péruvien avec une certaine circonspection, nonobstant le respect dû à ceux qui se battent les armes à la main contre un État oligarchique toujours aussi féroce et impitoyable ; et de trouver que le "détour" évoqué par le président Gonzalo dans son dernier discours, après son arrestation et son exposition dans une cage, a tendance à se prolonger sans que l'on en voie l'issue, en l'absence d'un maoist paintingsérieux bilan et synthèse de l'expérience de la Guerre populaire entre 1980 et 1993. Et de regretter, également, le positionnement sectaire d'attaque destructive dans lequel s'enferme, depuis de nombreuses années déjà, le MPP ; en affirmant par exemple qu'il n'y a pas de Guerre populaire en Inde (mais une simple "lutte armée") car il n'y aurait pas de "pensée", comme si Mazumdar, et après lui des théoriciens tels que Azad ou Kishenji, cela n'existait pas (même si leurs travaux n'ont, sans doute, jamais été définis comme "pensée"... mais pas plus que ceux de Gramsci, de Siraj Sikder au Bangladesh, d'Alfred Klahr en Autriche ou d'Ulrike Meinhof en Allemagne, que met pourtant en avant le PCMLM ; ni même ceux de Lénine - on n'a jamais parlé de "pensée Lénine", etc.). Un sectarisme et une attitude pédante et destructive qui en revanche, cela va de soi, a tout pour ravir les "érudits" du "p""c""mlm"... 

    Erratum de notre part : de fait, il est apparu clairement au détour de 2011-2012 que le MPP était bien le représentant d'une ligne ultra-gauchiste réactionnaire, dont il reste à présent à évaluer l'impact exact sur le mouvement MLM international, y compris parmi les organisations qui l'ont en apparence désormais rejetée...

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/histoires-avec-le-mouvement-populaire-perou-et-tout-ca-que-s-est-il-re-a158454834


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