• Nouvelles du Népal - janvier 2016


    Les maoïstes du nouveau Parti fondé il y a quelques mois sous la direction de Biplab seraient-ils à nouveau sur le sentier de la Guerre populaire ? Concernant ce pays, nous resterons désormais extrêmement prudents mais voilà, en tout cas, une réponse certaine est "suffisamment pour inquiéter la presse bourgeoisie locale et du 'tuteur' indien"...

    Voici ce qu'elle nous en dit :


    Rumeurs de résurgence du mouvement clandestin ; agitation dans les groupes maoïstes dissidents au Népal (Indian Express)


    Les suppositions vont bon train quant au fait que les maoïstes n'auraient pas "déposé" la totalité de leur armement lorsqu'ils ont rallié le processus de paix, et qu'une part substantielle de celui-ci aurait été "dissimulée" sous la supervision de Biplab.

    Nouvelles du Népal - janvier 2016

    Dans un mouvement qui pourrait placer l'actuel régime politique devant une nouvelle menace, une scission du Parti maoïste népalais a annoncé la reconstitution des "gouvernements populaires", accompagnée du message que "l'insurrection armée" pourrait bientôt être à l'ordre du jour.

    Le groupe maoïste conduit par Netra Bikram Chand ‘Biplab’, un féroce commandant [sic... il dirigeait simplement l'organisation de jeunesse NDLR] des 10 années d'insurrection ayant pris fin en 2006 lorsque les maoïstes décidèrent de rallier un processus de paix, a décidé au terme d'un meeting secret  - tenu il y a environ trois semaines dans la capitale - de former des "conseils populaires", équivalents des "gouvernements populaires" alors dissous.

    Un important dirigeant du groupe a indiqué à ENS que des "responsables" de ces conseils au niveau provincial et de district avaient été investis et formés, et que le cours ultérieur des actions à mener serait décidé sous peu. La nouvelle vient après une série de plaintes déposées "non-officiellement" auprès de la police par des individus se disant menacés de "lourdes conséquences" s'ils ne se plient pas aux demandes de "donations" émanant du groupe, indiquant que la campagne d’extorsion de l'ère maoïste serait également de retour.

    Le Parti communiste unifié du Népal - maoïste (UCPN-M), qui s'est engagé dans le processus de paix en 2006, a depuis lors éclaté en pas moins de 5 groupes ; mais c'est celui de Biplab qui a ranimé récemment l'entraînement à la guérilla, et vient à présent d'annoncer la formation de ces conseils.

    Baburam Bhattarai, dirigeant en second de l'UCPN-M durant toutes ces années et ancien Premier ministre, a lui aussi quitté le Parti et s'appliquerait actuellement à construire une "troisième force" à l'idéologie non-communiste.

    Les suppositions vont bon train quant au fait que les maoïstes n'auraient pas "déposé" la totalité de leur armement lorsqu'ils ont rallié le processus de paix, et qu'une part substantielle de celui-ci aurait été "dissimulée" sous la supervision de Biplab.

    Nouvelles du Népal - janvier 2016

    Le CPN-M proclame une province autonome (Himalayan Times)


    Le Parti communiste maoïste (CPN-M) dirigé par Netra Bikram Chand a proclamé aujourd'hui l'autonomie de l’État d'Abadh, comprenant les trois districts de la zone de Lumbini, afin d'y mettre en place un gouvernement parallèle.

    Au cours d'une assemblée réunie à Butwal (district de Rupandehi), les maoïstes de Chand ont déclaré ce district ainsi que ceux de Nawalparasi et Kapilvastu comme faisant partie de l’État autonome d'Abadh.

    Lors de cette cérémonie, le membre du Bureau politique et chef du Conseil populaire révolutionnaire népalais Santosh Budhamagar a relié celui-ci aux provinces indépendantes créées durant la décennie d'insurrection maoïste de 1996-2006, affirmant qu'il jouerait le même rôle de pivot.

    Il a également indiqué que le Parti rendrait très prochainement publics les principes et les règles du Conseil populaire et de l’État autonome.

    Le membre éminent du CPN et responsable du sous-bureau de Lumbini, Chandra Bahadur Chand, a exhorté les militant-e-s à se tenir prêt-e-s pour porter le Parti à un niveau supérieur.

    D'autres intervenants ont affirmé se préparer à mettre sur pied l'appareil du Parti au niveau des districts et des villages pour y développer l'agitation révolutionnaire.

    Une représentation populaire issue des trois districts a désigné une assemblée représentative de 51 membres. Cette assemblée est présidée par Basanti GC.

    De la même manière cette assemblée a investi un Conseil populaire provincial d'Abadh, dont Nathuram Tharu et Chaitraram Musihar sont respectivement président et vice-président.

    Précédemment les maoïstes avaient également proclamé les États autonomes de Magrat, Tamsaling ou encore Tharu, parmi d'autres. 

    Lors de la conférence de presse organisée après la déclaration, Santosh Budhamagar a expliqué que le Parti maoïste avait adopté la tactique de l'agitation ouverte.

    Il a averti que le Parti riposterait s'il devait être réprimé par le gouvernement : "Notre Parti a été obligé de remettre en place les anciennes structures, vu que le gouvernement était incapable de résoudre les problématiques de base de la population après le blocus indien des passages frontaliers népalais".

    Aux allégations selon lesquelles sont Parti lutterait pour restaurer la défunte monarchie, Budhamagar a simplement répondu que c'était son Parti qui avait combattu durant 10 ans pour abolir celle-ci.

    Il a également averti que les jeunes du Parti pourraient porter des armes en permanence si le besoin s'en faisait sentir.


    Là c'est clairement TRÈS INTÉRESSANT lorsque l'on connaît l'importance subversive que nous accordons à la reconnaissance de la plurinationalité (le cas échéant) des États tant impérialistes/"avancés" qu'"arriérés"/semi-coloniaux... Pour information le Népal compte 5 régions, 14 provinces administratives et 75 districts habités par quelques 60 groupes ethniques, parlant plus de 120 langues en plus du nepali qui est la langue véhiculaire [en gros c'est un peu la situation de l'Hexagone il y a une centaine d'années, où tout le monde parlait sa langue populaire locale ET (plus ou moins bien) le français comme "lingua franca" dans ses échanges avec l'administration ou les personnes d'ailleurs ; disons que le Népal n'a pas encore connu de politique "agressive" d'imposition d'une langue "nationale" comme ici avec la 3e République...] ; et ceci a fondamentalement été au cœur du pouvoir de la monarchie autocratique, puisque celle-ci prétendait être la seule à pouvoir garantir l'unité du pays.

    Nouvelles du Népal - janvier 2016


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