• Les anges, les gilets jaunes et le chemin de la révolution en Occitània (Novèlas OccitàniaS)


    http://nosinfo.org/index.php/rubricas/politica/item/821-les-anges-les-gilets-jaunes-et-le-chemin-de-la-revolution-en-occitania

    [Lire aussi nos deux précédents articles d'arguments et d'analyses : au-lendemain-du-weekend-fatidique-retour-sur-le-mouvement-des-gilets-jaunes - mouvement-du-17-novembre-quelques-reflexions-et-debats]

    Les anges, les gilets jaunes et le chemin de la révolution en Occitània.

    Début octobre une pétition est lancée par une jeune femme sur internet contre l’augmentation du prix de l’essence. En effet le gouvernement a augmenté les taxes de 7 centimes de plus sur le diesel et 4 centimes sur l’essence en 2018. En un an, le gazole a grimpé de 23 % et l’essence de 14 %. La pétition est devenue virale et de nombreuses personnes ont appelé à bloquer l’État français le 17 novembre en arborant le gilet jaune. Plus de 80% des citoyens français trouvent légitime ce mouvement, et pour cause. 

    Malheureusement les gens de gauche et la gauche sont totalement coupés des masses et ne savent donc pas sur quel pied danser. Les syndicats ne soutiennent pas ce mouvement (sous prétexte de la présence de l’extrême droite), mais logiquement la nature ayant horreur du vide cela permet à l’extrême droite d'essayer de s'en emparer. Pire l’argument écologique est utilisé pour discréditer ce mouvement, comme si cette révolte était une volonté délibérée de polluer. La position sur les gilets jaunes est encore un bel exemple de la faillite totale de la social-démocratie et du gauchisme. 

    Pourtant il serait simple de constater que la majorité des travailleurs dépendent de leur voiture pour travailler, donc vivre. On dépense en Hexagone en moyenne 3 300 € pour son véhicule dont 1 500 € d’essence par an, soit 125 € par mois. Mais il faut noter que beaucoup de travailleurs vivent souvent dans les périphéries, l’accès à la propriété étant impossible dans les centres villes, et roulent donc plus que les citadins qui ont d’ailleurs accès à un réseau de transport en commun. Pour le peuple des campagnes la situation est encore plus complexe, la voiture étant juste obligatoire pour faire n’importe quelle chose de la vie courante. L’Occitània est un territoire où la ruralité est encore très forte, nous sommes donc très sensibles à cette problématique. Le salaire médian français est de 1700 €, on voit donc que la voiture est un poste de dépense important. Le prix élevé de l’essence est dû aux taxes et non aux spéculations du marché mondial du pétrole, l’État ponctionne 60% sur chaque litre, c’est un des impôts les plus élevés et injuste car touchant plus les pauvres que les riches. Tout le monde se rend compte, de plus, que même si le baril baisse cela ne se reflète pas à la pompe. De plus, l’augmentation de l’essence va se répercuter sur l’alimentation et toute notre vie car 88% des marchandises sont transportées par camion. Le gouvernement veut de plus rogner sur l’avantage fiscal sur l’essence que les routiers ont. Les artisans vont devoir aussi augmenter leurs prix car ce sont des professions où la mobilité est nécessaire. Les paysans seront eux aussi affectés. Bref, l’ensemble des travailleurs vont être touchés, possesseurs d'un véhicule ou non.  

    Le propriétaire d’une voiture est devenu l’esclave de l’outil, car la voiture dans cette société est incontournable. Les gilets jaunes posent justement cette problématique au fond. 

    Au vu de tout cela, il est très problématique que la gauche ne soutienne pas ce mouvement sous prétexte qu’il serait poujadiste. Comment la révolte contre l’augmentation de l’essence peut-elle être du poujadisme, quand cela touche toute la société comme nous l’avons vu ? Que le RN et toute l'extrême droite essayent de s’emparer de cela est bien normal, ils ont compris le sens profondément populaire de la révolte, à nous de les en empêcher.   

    Un système impérialiste mondial en crise. 

    Les classes populaires et l’ensemble du peuple voient leur niveau de vie violemment attaqués par l’augmentation de tout. C’est l’expression de la crise mondiale du système impérialiste. L’impérialisme français est en crise et l’État pour pallier à la baisse des profits doit ponctionner toujours plus les masses populaires qui forcément vont réagir. La gauche, qui historiquement luttait contre l’impôt injuste, a complètement laissé ce sujet central à l’extrême droite. Est-il juste de ponctionner les gens de manière toujours plus inégalitaire sans qu’ils n’aient aucun contrôle sur les dépenses ? Bien sûr, on nous répondra qu’ils peuvent voter, mais qui croit encore que le Parlement croupion décide de quoi que ce soit (52% d’abstention aux législatives de 2017 soit 20 millions de personnes). 

    L’impérialisme français a été affaibli par la crise et la lutte pour le repartage, une nouvelle néo-colonisation, absorbe d’importantes finances. De plus, le caractère ultra-concentré de l’État autour de Paris fait que le reste de l’Hexagone sert pour financer les méga-projets capitalistes ou de prestige parisien (Grand Paris, Jeux olympiques, etc.). Les élus locaux et régionaux le dénoncent de plus en plus virulemment. Le caractère parasitaire de la capitale crée un profond déséquilibre des territoires, accentué par la métropolisation recréant le même phénomène localement.  

    Aller au principal. 

    Dans tout mouvement, et encore plus quand il est spontané et populaire, il y a toujours deux lignes qui s’affrontent. Une qui va vers la réaction et l’autre vers la révolution. Si aucune organisation révolutionnaire n’oriente le mouvement dans le bon sens il va spontanément vers la réaction, cela ne peut être différent dans une société capitaliste imprégnée d'idéologie réactionnaire. C’est central de comprendre cela car sinon on se coupe des masses. Aucun mouvement spontané ne peut aboutir à quelque chose de parfait. 

    Il faut toujours voir quel est l’élément principal de tout phénomène. Est-ce que dans notre cas c’est le fait que ce soient des petits entrepreneurs, ce qu’on appelle la petite bourgeoisie, qui ait lancé l’appel ? Ou encore, le fait qu’une des vidéos les plus vue ait été celle d’un militant d’extrême droite ? Ou au contraire le fait que cette mobilisation a, dès le début, dépassé le cadre corporatiste pour embrasser quelque chose de plus profond, de plus grand, de bien plus important ?  

    Engels disait très justement qu’on ne fera pas la révolution avec des anges mais avec les hommes du vieux monde, du vieux système, qui sont de fait des démons car produits du système. C’est-à-dire que les masses populaires sont le reflet (comme les autres classes) du système économique - politique - culturel. C’est-à-dire qu’on ne va pas faire la révolution avec des gens parfaits. Les gens ne sont pas spontanément à la base révolutionnaire, sinon à quoi servirions-nous, nous révolutionnaires ? Par contre, ils ont ce que Gramsci appelait le bon sens : une capacité spontanée à comprendre les problèmes, mais sans outils théoriques pour aller au fond des choses. C’est à nous révolutionnaires de faire ce travail d’analyse et d’explication, mais en premier, il faut aller rencontrer les masses pour enquêter, en plus de la participation au mouvement. 

    Spontanément le mouvement a refusé les étiquettes politiques et syndicales, et pour cause, les masses ont compris que les mobilisations sont biaisées par le jeu des directions syndicales*. Que les syndicats ne défendent pas les droits des travailleurs comme il faudrait tandis que les partis politiques font partie du système de domination. Cela a d’ailleurs été souligné que, dans ce mouvement, il y avait plein de gens qui ne venaient pas aux manifestations syndicales. Les masses apprennent, la preuve, il y a quelques années, elles n’auraient jamais pensé à avoir comme principal moyen de lutte le blocage des flux. Aujourd’hui, c’est devenu la forme principale et pour cause, le capitalisme fonctionne à flux tendus. Le gouvernement le sait, Castaner l’avait affirmé, le 13 novembre, très clairement sur BFMTV : « Je demande qu’il n’y ait aucun blocage total. (…) Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre-circulation, nous interviendrons ».

    Le mouvement a, dès le début, dépassé la question des impôts pour laisser apparaître de nombreuses revendications sociales, touchant aux retraites, aux salaires, etc., en un mot à la vie quotidienne. Un fond vraiment politique est aussi apparu, demandant la démission de Macron, du gouvernement et de nouvelles élections législatives. Bien sûr, tout cela reste dans le cadre de l’État, c’est décousu, mais cela donne un vrai aperçu de la situation. Le gouvernement ne s’y est pas d’ailleurs trompé : "Ceux qui prétendent organiser et qui en réalité veulent désorganiser le pays, ne veulent pas respecter la démocratie, doivent assumer leur responsabilité". On voit donc ce qu'est la démocratie pour le gouvernement : la défense du capital ! 

    Ce qu’il se passe est l’expression concrète que ce sont les masses qui font l’histoire. Les organisations révolutionnaires ont comme devoir d’ouvrir le chemin, de les orienter dans ce labyrinthe tortueux qu’est le chemin vers la révolution. 

    Le chemin de la révolution. 

    La révolution se développe toujours des périphéries vers les centres, au niveau mondial, comme local. L’Occitània ne va pas déroger à cette règle. En 2005 les banlieues s’insurgeaient, la gauche là aussi avait été dépassée. Ces violentes émeutes démontrèrent profondément le potentiel révolutionnaire immense qui sommeille dans les périphéries colorées de nos villes. En 2018 c’est l’autre périphérie, la blanche, qui se révolte à sa façon car les conditions de vie sont différentes. Ces deux révoltes nous donnent les lieux où nous devons mener notre travail politique et le chemin que va suivre la révolution. Le monopole médiatique n’a cessé de le révéler, c’est la province, la France d’en bas, la périphérie qui se révolte face au centre dirigeant, aux élites, au spectacle des centres métropolitains où « tout va bien ». C’est la première fois qu’une telle mobilisation touche tout le territoire. 

    L'Occitània s'est beaucoup mobilisée, ce n’est pas étonnant, elle concentre une énorme pauvreté (entre 17 et 20% de la population le long de la Garonne, le long de la Méditerranée), avec d’énormes écarts dans la société dûs au rééquilibrage démographique nord-sud et bien sur la tradition de lutte anti-impôt, anti-centraliste séculaire. Là aussi nous voyons l’axe par où va passer la révolution en Occitània.  

    C’est évidemment l’expression séculaire de la division villes-campagnes/périphéries de la société capitaliste.  

    L’occitanisme politique a tout intérêt à prendre en main toutes ces problématiques et à aller vers nos masses, sinon nous pouvons dire au revoir à tout réveil révolutionnaire de notre nation. Elle servira encore et toujours aux appétits politicards des cliques parisiennes et à la réaction.  

    Le dispositif écologique outil de domination. 

    L’argument le plus cynique est sûrement celui de l’écologie. La salariée qui doit faire 50 kilomètres par jour pour travailler est-elle responsable de l’organisation sociale qui résulte du capitalisme monopoliste ? Est-elle responsable de la concentration dans les métropoles du capital, du prix de l’immobilier qui la pousse loin de son lieu de travail ? Est-elle responsable de la destruction du transport ferroviaire ? Non, bien sûr que non, le prolétariat, les classes populaires en général n’ont aucun pouvoir dans le système capitalo-parlementaire. Ils ne peuvent avoir d’incidence sur l’organisation territoriale et sur tout le reste. Il est évident qu’on ne doit plus polluer et continuer à détruire la planète, mais pour cela il faut changer de système radicalement. Le plus gros pollueur est de loin le transport maritime, celui qui nous amène nos fringues, nos chaussures, nos IPhones, et tout le reste. Le transport aérien pollue énormément et pourtant les Occidentaux n’ont jamais autant voyagé à travers le monde. 

    Le problème est là, les pays impérialistes sont les plus grands pollueurs du fait de leur domination sur le monde, du fait qu’ils produisent de moins en moins les marchandises de consommation courante.  

    Il nous faut donc lutter pour réindustrialiser chez nous, en dépensant beaucoup moins d’énergie et de matières premières. Il faut réorganiser entièrement le territoire pour supprimer la différence entre villes et campagne en déconcentrant les métropoles. Il nous faut radicalement changer notre mode de vie, entre autres en baissant notre niveau de consommation, c'est-à-dire de gaspillage. Pour cela, il faut construire une société socialiste avec une planification économique et donc arracher le pouvoir des mains de la bourgeoisie. Les révolutionnaires ne doivent pas attendre que les masses changent spontanément mais doivent les changer par la lutte en étant toujours à leurs côtés, en les comprenant. 

    Lutter et découvrir notre peuple. 

    Voilà notre tâche actuelle à nous occitanistes révolutionnaires, lutter aux côtés de notre peuple, apprendre à le connaître, l’accepter comme il est. Ça va nous obliger, bien sûr, à remettre en cause beaucoup de nos a priori mais surtout à nous transformer. Notre peuple se transformera dans la lutte et grandira, tout comme nous. S’il choisit des chemins erronés, c’est que c’est nous qui sommes erronés. Tout est en ébullition, l’étalage de marchandises des grand centres métropolitains n’arrive plus à cacher l’inéluctable, les masses se mettent en mouvement, l’Histoire revient sur le devant de la scène. Les classes populaires, et en premier lieu le prolétariat, ont les ressources nécessaires pour en finir avec ce système d’exploitation, elles ont tout intérêt à en finir avec l’impérialisme. L’hyper concentration du pouvoir, de l’économie, de l’idéologie fait que le chemin pour la révolution et la véritable libération ne peut passer que par le réveil de la conscience nationale occitane. Une véritable libération ne peut se faire que dans le cadre occitan et internationaliste, en laissant par derrière le cadre de l’État français qui recréera vis-à-vis de nous toujours les mêmes schémas de domination. Voilà la véritable essence d’un occitanisme révolutionnaire et socialiste. Certes d’immenses questions sont encore à régler, d’autres apparaîtrons, mais nous les résoudrons en avançant, en tombant, en nous relevant. 

    Ce mouvement comme tout mouvement est amené à se finir, il va peut-être gagner, mais il n’aura pas réglé la question de fond, celle du pouvoir. Tant que le plus grand nombre n’exercera pas le pouvoir pour défendre nos intérêts, nous ne pourrons vraiment en finir. Pour cela, il faut nous organiser politiquement, lutter de manière réfléchie et ordonnée, penser et comprendre notre monde.

    L’ODPO a été créée pour justement créer ce cadre et ces conditions à la libération nationale et sociale d’Occitània.  

    À bas la république des voleurs et des parasites ! 

    Òsca la Republica socialista occitana !"

    * La source de cet article provient du site www.odpo.org.
     


    * Sur la question du rejet des syndicats, sans qu'il ne s'agisse nullement de nier les milliers de petits syndicalistes d'entreprise qui "mouillent le maillot" au quotidien (parfois tout seuls, souvent au prix d'être sur les "listes noires" du patronat etc.), mais simplement de prendre conscience d'un sentiment bien réel qui doit nous servir d'électrochoc :

    Télécharger « Les gilets jaunes ne veulent pas des drapeaux rouges des syndicats.pdf »


    ET AUX DERNIÈRES NOUVELLES, non loin de là :

    "Il y a quelques minutes à Montauban, un bloc de 200-300 personnes bloque et tient têtes aux chtar ! Le sud du Quercy montre l'exemple! Gazage, charge, flashball, et réponses."

    https://www.facebook.com/groups/173048836970054/permalink/189192522022352/

    ********************************

    Appel aux Occitanistes !

    http://nosinfo.org/index.php/occitania/item/823-crida-ais-occitanistas-appel-aux-occitanistes

    Combien de temps les occitanistes vont-ils rater le rendez-vous avec l’Histoire et leur peuple ?

    Combien de temps n’allons-nous pas assumer notre mission historique ?

    Depuis plus d’une semaine une mobilisation secoue l’Occitània entière. Depuis plus d’une semaine des gens se mobilisent nuit et jour pour garder les points de blocage. Depuis plus d’une semaine des gens s’organisent totalement seuls sans l’appui des grands partis ou des syndicats. Depuis plus d’une semaine les militants de l’ODPO – Organisation Democratique du Peuple Occitan – se mobilisent dans différents points de l’Occitània de l’Ouest (Tolosa, Pau, Montauban).

    Nous pouvons donc témoigner que :

    Ce mouvement rassemble principalement des employés, des ouvriers, et en moindre proportion des petits artisans et des petits paysans.

    Ce mouvement est bien au-delà des simples problématiques d’augmentation de l’essence : il touche à la politique directement. Il exprime une profonde révolte des classes populaires, des travailleurs envers la classe politique, la politique de salon, l’État, la situation sociale, l’exclusion géographique etc.

    Ce mouvement n’est pas d’essence d’extrême droite ou de droite, comme nous l’avons dit il rassemble des gens des classes populaires contre l’injustice. C’est un mouvement spontané et populaire, et donc par essence imparfait. Les médias diffusent en boucle des actes racistes, mais nous voulons rappeler que la majorité de ces actes se passent en France (au-dessus de la Loire !) et pas en Occitània (pensez occitan, vivez votre géographie). Quoi qu’il en soit notre peuple n’est pas un ange, il porte toutes les stigmates de ce monde réactionnaire et décadent, comme nous tous.

    Ce mouvement est l’expression de la révolte des périphéries et des campagnes occitanes oubliées par l’État et les métropoles.

    Ce mouvement est l’expression de la vivacité de notre peuple, de sa combativité, de son génie organisationnel. C’est la continuation d’une longue tradition de révoltes (1907, la Guerre des Demoiselles, la résistance populaire contre l’invasion française, les jacqueries – auquel il a été souvent comparé dans les médias français – etc.). Il révèle la profonde capacité à l’auto-organisation des masses et donc leur capacité à pouvoir se gouverner par elles-mêmes.

    Pour tout cela, nous appelons tous les occitanistes véritablement intéressés par l’occitanisme profond, c’est-à-dire l’occitanisme politique :

    - À ne plus être français et à penser donc en OCCITAN : qui est dans la rue, dans les campagnes et banlieues en train de bloquer ? Nous appelons donc à se saisir de chaque événement pour faire avancer la noble et juste cause occitane. À ne plus écouter le vieux monde repu dans les directions partidaires, syndicales, et agences de presse franchimandes.

    - À soutenir inconditionnellement leur peuple, à l’aimer et à le servir. À accepter toute ses scories et contradictions avec la volonté de les changer dans la lutte.

    - Ne pas laisser ce mouvement à la direction de l’extrême droite, porter la Vielha crotz a l’astrada sur les blocages face au torchon tricolore, le Se Canta face à la Marseillaise. Venir contrer le discours réactionnaire et venir apprendre à écouter des gens que nous n’entendons jamais. L’occitanisme a la chance, pour une fois, de ne pas avoir la vieille gauche française dans les pattes.

    - À éteindre leur télé, ne plus lire la presse du monopole médiatique et venir sur les blocages participer pour se mettre à l’école des masses au niveau organisationnel. Quelle plus grande leçon que de voir le blocage des flux comme mode spontané de lutte. L’occitanisme doit s’emparer radicalement de ces méthodes.

    - À venir vivre simplement ce moment historique de rupture.

    Cette RÉVOLTE est fondamentalement juste ! Rappelons-nous que le peuple n’oublie pas. Il n’oubliera pas ses soutiens mais il n'oubliera pas non plus les indécis, les moralisateurs, les sophistes et tout ceux qui se cachent dans le nid douillet du système.

    Ce mouvement aura une fin, mais il y en aura d’autres et bien plus puissants, dans ce sens nous appelons toutes et tous les occitanistes à s’organiser politiquement et à reprendre le chemin tortueux et embroussaillé de l’émancipation sociale et nationale.

    Comme les huguenots emmurés par les français :

    TENIR, TENIR, RESISTIR !

    Depuis les blocages dans les campagnes et les périphéries occitanes.

    Les anges, les gilets jaunes et le chemin de la révolution en Occitània (Novèlas OccitàniaS)

    [Vu sur Facebook : https://www.facebook.com/RoccuGaroby/posts/992950750908879]

    2018, l'année de la révolte des territoires !

    Dans une France au conservatisme dépassé, au centralisme ankylosé et au jacobinisme suranné, 2018 aura été l'année de la révolte des territoires. Il est plus que temps de structurer cette révolte ! 

    "Le jacobinisme, ce cancer bien français"

    Alors que tous les pays d'Europe ont, durant les 50 dernières années, tous évolué vers plus de décentralisation, plus d’évolution, plus d'autonomie, plus de fédéralisme voire même plus, la France a traversé les 5 dernières décennies dans le formol! Incapable de se réformer, incapable de se repenser, incapable de se restructurer, elle est demeurée semblable à elle-même, dépassée. Dépassée par l'histoire, dépassée par les événements et désormais dépassée par la révolte des territoires.

    En effet, en 50 ans, aux mesures technocratiques et bureaucratiques, les gouvernements de droite comme de gauche n'ont jamais été à la hauteur ou alors, pour les très - mais très - rares exemples de gouvernements courageux, ils n'ont pas osé défier l'administration centrale à la française composée de tous ces énarques dont le formatage est tel qu'il leur est impossible de voir le monde, la vie et la réalité au-delà du périphérique. C'est de là qu'est née la révolte des territoires.

    "La Corse ouvre le bal"

    En 2018, cette révolte a commencé en Corse. Au sortir de l'élection territoriale de décembre 2017 remportée par les nationalistes avec une majorité absolue des sièges (41/63) et des voix (56,5%) dans une quadrangulaire (!), Paris aurait dû ouvrir les portes du dialogue, les portes de la paix, les portes de l'espoir.

    Que nenni ! Paris a tout fermé et à double tour d'abord avec un discours glacial, martial et réquisitorial d'Emmanuel Macron, qui a démontré l'étendue de son talent d'énarque pour fouler au pied la démocratie, lui, l'éphémère candidat du "pacte girondin". Puis avec une succession de visites ministérielles toutes aussi inutiles qu'improductives puisque les portes avaient été fermées, verrouillées puis condamnées. 

    Mais, heureusement et évidemment, les Corses ne se sont pas laissés intimider. Nationalistes ou pas, les Corses ont refusé ce mépris de Paris, ce déni de démocratie et continuent de demander pacifiquement, démocratiquement et publiquement le respect du vote des Corses. 

    La révolte de la Corse, c'est le refus d'un peuple de se soumettre à un État qui lui refuse son droit à l'existence. Cette révolte des territoires, elle vient de loin, de très loin, de très très loin dans le temps et dans l’espace, c'est un combat vieux de plusieurs décennies!

    Car, in fine, une autre révolte des territoires a marqué l'année 2018, c'est le résultat surprenant du référendum en Kanaky : 43,3% de votes pour l'indépendance quand les sondages, l'administration coloniale et Paris, sa capitale, imaginaient que les voix pour la liberté seraient cantonnées au rang de témoignage largement sous le seuil des 30%.

    Là aussi, que va faire Paris ? Va-t-elle considérer que le statu quo est viable ou va-t-elle enfin se mettre autour de la table et discuter de tout sans préalables ni tabous ? Poser la question, c'est déjà y répondre un peu tant Paris est incapable de raisonner démocratiquement car, n'en doutons pas, c'est de la révolte des territoires que naîtra le rapport de force nécessaire pour faire plier l'establishment et non d'un changement intramuros. 

    "La révolte prend partout"

    L'année 2018, c'est l'année de la révolte des territoires un peu partout. L'Alsace supprimée, éliminée et enterrée par les socialistes et la droite a connu une deuxième jeunesse grâce... aux Alsaciens qui ont refusé de disparaître au profit d'un technomachin appelé le ''Grand Est''. Paris n’a concédé que des miettes mais des miettes qui n'auraient jamais existé sans la mobilisation des autonomistes alsaciens. Des miettes qui sont loin de suffire car le Peuple alsacien n'est toujours pas reconnu mais qui prouve que de la révolte des territoires peuvent naître des avancées. 

    2018, c'est aussi l'année de la Bretagne et de sa réunification. Plus de 100 000 signatures collectées en Loire-Atlantique pour une consultation sur la réunification de la Bretagne, soit plus de 10% du corps électoral, l'équivalent d'une pétition de près de 5 millions de personnes à l'échelle de la France ! Quelle a été la réaction des élites parisiennes – ou parisianisées mais élues dans les territoires ? Circulez, il n'y a rien à voir ! Il ne peut et il n'y aura pas de consultation ou de référendum. À croire que les Pays de la Loire, région sans identité parce que sans territoire, sont ''uns et indivisibles''. On aura tout vu pour défendre l'indéfendable statu quo. 

    Mais les Bretons, et les autonomistes bretons en tête, se battent, depuis des décennies, pour que Nantes revienne en Bretagne, elle qui a toujours été bretonne. Ils n'abandonneront pas devant les arguments lapidaires et péremptoires d'une administration complètement dépassée. La révolte ne fera que s'amplifier.

    2018, c'est toujours la révolte des Catalans qui refusent de perdre leur identité et d'être fondus dans une région Occitanie qui nie le pays catalan. C'est aussi le retour du débat sur la fusion des 2 départements savoyards et de la création d'une région Savoie. C'est la bataille des provençaux pour renommer la PACA "Provence" et non "Région Sud", le plus technocratique des noms possibles proposé par le Président de la PACA, Renaud Muselier. C'est, enfin, la montée en puissance de la collectivité d'agglomération du Pays basque. 

    2018 c'est, enfin, l'année de la création d'un groupe parlementaire autour de la question des territoires : ''Libertés et Territoires'' avec nos 3 députés nationalistes corses, Jean Felix Acquaviva, Michel Castellani et Paul-André Colombani ainsi que l'autonomiste breton Paul Molac.

    "Et les gilets jaunes?"

    Bref, 2018 c'est l'année des territoires et de leur révolte. Et comment parler de révolte sans parler des ''gilets jaunes'' ? Une partie du message porté par les ''gilets jaunes'' c'est justement la lutte contre la fracture territoriale, celle-là même que les autonomistes et indépendantistes combattent.

    Il existe de véritables convergences sur ces thèmes-là et seule la convergence des luttes peut permettre de faire sauter le verrou parisien et son jacobinisme qui est le véritable cancer de la France. Elle en mourra tôt ou tard sauf à entreprendre une thérapie de choc, qui passe par la fin de la domination des corps ''d'élite" parisiens sûrement trop intelligents et trop subtils pour être compris par les peuples vivant dans les territoires. Cela passe par la mise en place d'un fédéralisme différencié allant jusqu'à une autonomie de plein exercice et de plein droit et la reconnaissance de tous les peuples, de leur langue et leur culture. 

    Si 2018 a été l'année de la révolte, 2019 doit être celle de la récolte pour tous les territoires car, face au conservatisme dépassé, au centralisme ankylosé et au jacobinisme suranné de Paris, la diversité qui nous unit est notre plus grande force. Révoltés de tous les territoires, unissons-nous !

     

    Feu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la BarèreFeu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la Barère

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