• Larmes de crocodiles et bal des faux-culs "pacifiste" dans les Vosges pour les commémorations du centenaire de 14-18

     

    hollande_gauck.jpgCe dimanche, François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck (président au rôle essentiellement honorifique, l'essentiel des pouvoirs appartenant à la chancelière Merkel) étaient réunis sur le site du "Vieil Armand" (Hartmannswillerkopf), sur l'ancienne "ligne bleue des Vosges", pour commémorer les premiers coups de feu de la Grande Boucherie qui, en 4 ans, allait engloutir près de 18 millions de vies civiles et militaires des cinq continents : voir ici, ici, ici et ici.

    Cela a évidemment été l'occasion de célébrer, sur un ton larmoyant pitoyable, l'actuelle "amitié" entre les deux puissances impérialistes ennemies d'hier tout en "rendant hommage" aux sacrifiés de l'infâme Moloch impérialiste ("Nos deux nations sont dans le même deuil") comme si celui-ci n'existait plus aujourd'hui (la véritable "religion civile" européenne depuis 30 ans ou plus...) ; ainsi que de lancer les traditionnels appels à "renforcer l'Europe" ("aventure exceptionnelle [...] parvenue à vaincre la guerre [et à] réunifier le continent dans la démocratie") et à lutter pour "la paix dans le monde", avec des trémolos dans la voix habituellement réservés aux hommes d'Église.

    Des appels à la paix qui, concernant les deux pays ("que la volonté peut toujours triompher de la fatalité et que des peuples qui  ont été regardés comme des ennemis héréditaires peuvent en quelques années se  réconcilier"), sont bien sûr complètement ridicules : de 1910 à 1945, plus de trois décennies de tensions et de guerres ouvertes ont justement consisté à "régler" la question de la surproduction absolue de capital en Europe et les violentes rivalités entre États qu'elle suscitait ; et la "solution" a finalement été trouvée par le capitalisme dans ce que nous appelons l'Union européenne, dont le "pilier" est justement le fameux "couple" franco-allemand (le reste n'étant finalement qu'"emballage" : protectorats économiques purs et simples comme en Europe de l'Est, en Grèce, au Portugal, en Irlande etc., "poissons pilotes" ayant intérêt à suivre les Tardi2deux gros "requins" comme l'État espagnol, l'Italie ou la Belgique et États qui se demandent souvent ce qu'ils foutent là comme le Royaume-Uni, le Danemark, de plus en plus les Pays-Bas...) et dont l'idée, bien qu'elle ait également pu être portée par des progressistes antifascistes sincères comme Simone Weil, était déjà en germe dans la "gauche" vichyste issue du pacifisme des années 1930 - typiquement le RNP du "néo-socialiste" Déat.

    Aujourd'hui, quand bien même la crise générale du capitalisme s'approfondirait et que continueraient à monter les "souverainismes" anti-UE comme on l'a vu aux dernières élections (c'était là aussi un grand enjeu des présentes commémorations, tout comme la poignée de main Mitterrand-Kohl de 1984 visait à préparer la "phase ultime" de la construction européenne, de l'Acte unique à Maastricht), la perspective d'une guerre entre les deux États est hautement improbable.

    Au contraire, les États français et allemand partagent plus que souvent les mêmes intérêts impérialistes sur la planète, comme par exemple le soutien indéfectible à l'État sioniste qui massacre Gaza (déjà entre 1.500 et 2.000 mort-e-s, plus qu'en 2008-2009 lors de "Plomb durci") ou à la junte fasciste de Kiev qui écrase de bombes le Donbass (déjà près de 1.000 civil-e-s tué-e-s), et c'est en cela que les appels pacifistes larmoyants concernant ces deux conflits ("Tous nos efforts doivent être tendus pour imposer, aujourd’hui plus que jamais, le cessez-le feu à Gaza et en finir avec les souffrances des populations civiles") sont cette fois non seulement ridicules mais proprement honteux ; au même titre que l'évocation de l'intervention néocoloniale en Centrafrique, pour y "arrêter un possible génocide" dont les facéties de l'ancien protégé (le sous-préfet) Bozizé ont totalement créé les conditions - et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

    Gaza-2014.jpgLe discours s'est par ailleurs éloigné à maintes reprises de la bluette pacifiste pour se tourner vers les très concrètes et actuelles préoccupations du Grand Capital européen ("L'Europe doit ouvrir une perspective de croissance, d'emploi, de solidarité, mais également de culture, d'éducation, de savoir, a déclaré François Hollande. Pour y parvenir, beaucoup dépendra de l'amitié entre la France et l'Allemagne") et la tonalité européo-"pacifiste" de l'évènement ne s'est nullement avérée incompatible avec des tirades patriotardes bleu-blanc-rouge du meilleur cru, invitant à "célébrer le patriotisme" mais en précisant bien que "célébrer le patriotisme, ce n'est pas s'éloigner de l'Europe" - tentative de synthèse bienvenue à l'heure où les tensions inter-impérialistes et les national-chauvinismes 1401897330 go-20réactionnaires qu'elles portent s'exacerbent d'un bout à l'autre de la planète et où (on l'a dit) les tendances à vouloir "retirer ses billes" de la construction UE explosent dans le bourgeoisie de nombreux pays (FN en "France", UKIP en Grande-Bretagne, Parti populaire au Danemark, Alternative pour l'Allemagne chez Gauck lui-même etc.) ; et puis après tout les Identitaires y ont déjà pensé, alors...

    En bref, Hollande et Gauck qui rendent hommage aux victimes de la "Grande Guerre" et sanglotent au "plus jamais ça" c'est un peu comme Rajoy qui rendrait hommage aux victimes du franquisme ou Berlusconi à celles des Chemises Noires : deux pantins grotesques à qui il est grand temps de dire de fermer leurs gueules, et de lancer à la face qu'il y a une guerre qui ne s'arrêtera jamais jusqu'à la Victoire : NOTRE GUERRE DE CLASSE CONTRE EUX.

    Au nom des millions d'assassiné-e-s de 14-18 et de tous ceux depuis lors et jusqu'aujourd'hui :

    NI OUBLI NI PARDON !


             tardi vivement larmisticeTardi1MAM Aniane 3


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