• La seule position communiste correcte suite aux attaques de Paris


    La seule position correcte possible suite aux événements du 13 Novembre (position trotskyste certes, mais franchement peu importe : celle-ci vaut dans tous les cas mieux que tous les non seulement libertaires, mais aussi "marxistes-léninistes" et même "maoïstes" qui se sont joyeusement fourvoyés dans l'engagement "antifasciste internationaliste" contre le "fascisme de Daesh" - et bien sûr "Erdogaaaan" - aux côtés de l'imposture "sioniste 2.0" de "Rojava", quitte à en être revenus depuis et critiquer désormais cette expérience politique, mais sans l'ombre d'une autocritique pour leurs années de soutien échevelé – précisons que ces lignes sont une mise à jour rectificative de 2017, en 2015 et 2016 nous étions nous aussi largement tombés dans le panneau) :

    via Adrien Nicolas 

    "... avec l'État, jamais."still not loving imperialism

    https://socialistworker.co.uk/art/41713/Our+job+is+to+defeat+imperialism,+not+Isis

    Notre rôle est de vaincre l'impérialisme, pas l'EIIL.

    La chose la plus stupide dite à propos des attentats de Paris est venue du président français François Hollande, quand il les a dénoncés comme un "acte de guerre". Bien sûr que ce sont des actes de guerre, mais cette guerre n'a pas commencé vendredi dernier.Cette guerre a commencé au moins avec la Guerre du Golfe de 1990-91, la première du présent cycle d'interventions impérialistes au Moyen-Orient.

    Cela ne fait pas des fusillades et des bombes à Paris un acte légitime de lutte anti-impérialiste. Tuer de façon aveugle les civils est condamnable, que cela soit le fait de l'EIIL et de ses sympathisants, ou des USA et de leurs alliés.

    Mais ce serait une erreur de croire qu'il s'agit d'un conflit symétrique entre deux maux équivalents, comme le croient beaucoup à gauche.

    L'EIIL est un mouvement réactionnaire et contre-révolutionnaire. Mais c'est le produit de la destruction de l'Irak suite à l'invasion et à l'occupation à partir de 2003, et de la défaite des Printemps Arabes.

    La responsabilité en incombe aux pouvoirs impérialistes occidentaux et à leurs régimes clients.

    [...]

    Après leurs défaites en Irak et en Afghanistan, ni les USA ni la Russie ne veulent déployer des troupes aux sols à grande échelle. Alors, il se contentent de balancer des bombes et des missiles sur la Syrie. L'inefficacité de ces bombardements est apparue de façon éclatante le jour des attentats à Paris. David Cameron a en effet tenu une conférence de presse exceptionnelle devant le 10 Downing Street, pour se vanter du rôle de l'armée britannique dans l'assassinat par drone de Mohammed Emwazi ("Jihadi John"). Quelques heures plus tard, nous avons eu la preuve concrète que de tels "actes d'auto-défense" ne protègent en rien les civils occidentaux.

    L'EIIL a mis sur pied une formidable machine de guerre basée sur un mélange de pillage et de zèle idéologique. Il canalise d'une façon déformée la colère et la haine provoquées par les interventions militaires occidentales.

    Lydia Wilson du magazine The Nation a interviewé des combattants capturés de l'EIIL à Kirkuk, en Irak. Elle les décrit comme des "enfants de l'occupation" : "Ils ne sont pas motivés par l'idée d'un Califat sans frontières ; en fait, l'EIIL est le premier groupe depuis la destruction d'Al Qaeda à offrir à ces jeunes hommes humiliés et enragés un moyen de défendre leur dignité, leurs familles, leurs tribus."

    Seule une résurgence des Révolutions arabes peut générer la force sociale capable de prendre le pas sur l'EIIL ; avant tout en offrant de meilleures perspectives pour résister à la domination impérialiste et renverser les classes dirigeantes locales.

    Cameron en a fait la démonstration quand il accueilli en grande pompe le général Abdel Fattah el-Sisi, boucher de la Révolution égyptienne.

    Jurer de répondre aux attentats de Paris par une "guerre sans pitié" comme Hollande l'a fait, signifie seulement que le cycle vicieux des interventions et des atrocités va continuer, avec une escalade dans le nombre de mort et les souffrances au Moyen Orient comme dans les centres impérialistes.

    Ici, en Occident, nous ne pouvons "vaincre l'EIIL". Mais nous pouvons contribuer à briser ce cycle infernal en construisant des mouvements de masses qui mettront fin aux agissements impérialistes de nos dirigeants.


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