• Insurrection à Mayotte contre le coût de la vie (automne 2011)


    Bon résumé des camarades de Feu de Prairie :

    Mayotte brûle

    Treizième jour de manifestation à Mayotte, avec des grèves et de très nombreux barrages routiers.

    Contre la vie chère, contre les prix indécents des denrées de base (principalement la nourriture), la population se mobilise et affronte l’état colonial, ses gendarmes, ses réseaux de distribution.

    La lutte du peuple est violemment réprimée: une fillette de 9 ans (!) a été touchée d’un tir de flashball au visage. Les gendarmes devaient sans doute se sentir terriblement menacés…

    Les affrontements ont été particulièrement significations à Kaweni, banlieue ouvrière de Mamouzdou et gigantesque bidonville où la population vit dans des conditions de pauvreté extrême et où l’insalubrité fait des ravages.

    Les propositions de l’état et des patrons de la grande distribution ont été jugées très insuffisantes par l’intersyndicale qui va poursuivre son combat.

    Face à la misère, on a raison de se révolter : seule la lutte paie !

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    Un article publié par l'UGTG :

    La révolution des « mabawas » à Mayotte

    « Mabawas » : c’est ainsi qu’on appelle, à Mayotte, les ailes de poulet. Elles font partie des produits de première nécessité (avec la farine, le riz, le sucre, le lait, les tomates, le gaz et le sable …). Et elles sont devenues le symbole du vigoureux mouvement social contre la vie chère déclenché il y a une dizaine de jours dans cette île de l’archipel des Comores, au sud-ouest de l’océan Indien, devenue le 31 mars dernier le cent-unième département français d’outre-mer.

    Grève quasi générale, depuis le 27 septembre, presque tous les jours, manifestations, barrages, et parfois même blocage de l’accès à l’aéroport, sous le slogan « Mabawas nachouké ! » (ailes de poulet moins chères !). Pas de victimes jusqu’ici, mais des jets de pierre, quelques voitures incendiées, des gaz lacrymogènes, et des interpellations. La gendarmerie mobile – composée en grande majorité de fonctionnaires européens, bardés de leurs protections noires en écailles, très Robocop, comme dans l’Hexagone – a même sorti quelques blindés, pour faire sauter les obstacles. Trois pelotons sont arrivés en renfort de La Réunion.

    « Débordements inacceptables », lance la ministre de l’outre-mer, Mme. Marie-Luc Penchard, qui invoque « la sécurité des personnes », ajoutant, sur un ton alarmiste : « Personne ne peut souhaiter une issue dramatique à ce conflit ». Tandis que François Hollande, un des candidats socialistes à l’investiture pour l’élection présidentielle, appelle le gouvernement – qui devrait être « instruit par l’expérience de la grave crise antillaise de 2009 » [1] – à ne « pas laisser pourrir la situation ». Le LKP guadeloupéen a de son côté apporté son « soutien à la mobilisation des travailleurs et du peuple de Mayotte ».

    Mais l’État ne se sent pas directement concerné par ce conflit social, rappelant simplement les grands chantiers engagés depuis la « départementalisation » : santé, formation, accès à Internet, et à partir de janvier prochain l’application du Revenu de solidarité active (RSA) – traditionnel instrument « d’arrosage » outre-mer, qui devrait calmer certaines ardeurs (mais aussi enfoncer un peu plus l’île dans l’assistance, comme c’est déjà le cas aux Antilles et à la Réunion).

    L’intersyndicale (CGT-Ma, Cisma-CFDT, Solidarité mahorais et le Collectif des citoyens perdus) associée à des associations de consommateurs (Ascoma, Afoc) se plaint d’un manque de concurrence qui tire les tarifs vers le haut, et demande au patronat des grandes surfaces, ainsi qu’aux services de l’Etat et du département un engagement écrit sur une baisse des prix des produits de base, et notamment des cartons de découpe de volailles vendus presque deux fois plus cher que dans l’Hexagone, des bouteilles de gaz trois fois plus coûteuses, etc.

    L’aile dure du mouvement cherche à bloquer les ronds-points de circulation, et à fermer d’autorité les magasins qui ne se joignent pas spontanément à la grève. De plus en plus de ménagères participent aux manifestations, qui rassemblent régulièrement plusieurs milliers de personnes.

    Le président du conseil général, contraint par les syndicalistes à sortir de sa réserve, se désole des pertes de recettes consécutives aux baisses de droits de douane intervenues depuis 2010 sur les produits de première nécessité – soit autant d’argent qui ne pourra être réinjecté – et attribue « le mal-être plus profond » à la délinquance actuelle, « avec son lot de vols, viols, d’émergence de jeunes bandes ». [2]

    Les Mahorais – qui seraient 200 000 dans une île qui a grandi trop vite, à l’abri de la France, et de plus en plus coupée de son environnement naturel (Comores, Madagascar), avec un taux record de reconduites de sans-papiers à la frontière – découvrent que le statut départemental (qu’ils n’avaient cessé de réclamer) n’amène pas automatiquement l’égalité, la solidarité, ni une manne de crédits. Et qu’il continuera d’attirer les Comoriens d’Anjouan ou d’autres îles, pour qui Mayotte – même en butte à la cherté de la vie – reste un îlot de prospérité au milieu d’un océan de misère.

    Par Philippe Leymarie, jeudi 6 octobre 2011

    Source : Le Monde Diplomatique

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    Dans toutes les dernières colonies directes, la solidarité ! Solidarité de Gwadloup :

    Communiqué n°3 du LKP en soutien aux travailleurs & au Peuple mahorais : Non au Mépris ! Mayotte - Gwadloup Menm Konba !!!

    Cliquez sur la photo pour la visualiser dans sa taille originale.

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    En soutien aux Travailleurs et au Peuple de MAYOTTE

    LKP condamne fermement et sans réserve la féroce répression qui frappe les femmes, les hommes, les jeunes qui osent lever la tête pour dire NON à la pwofitasyon ; pwofitasyon organisée avec l’entière approbation de l’État Français.

    Ce schéma, nous le connaissons bien car c’est le même en Guadeloupe : la mainmise sur l’économie par deux ou trois familles ou groupes qui pillent et spolient en toute impunité.

    LKP tient le MEDEF et l’État français, singulièrement Marie-Luce PENCHARD comme responsables de la dégradation de la situation à MAYOTTE. Tout comme en Guadeloupe, au lieu de négocier et de faire de réelles propositions, l’État colonial a fait le choix du mépris, de l’arrogance et préfère lancer les forces de répression pour « mater » les travailleurs et le peuple de MAYOTTE qui demandent respect, dignité et justice sociale.

    Tout comme en Guadeloupe, le refus de la négociation, le désengagement, le non respect des accords ne peuvent que renforcer le mécontentement.

    LKP adresse son soutien militant aux travailleurs et au Peuple de MAYOTTE en lutte contre la pwofitasyon.

    NON AU MÉPRIS ! MAYOTTE – GWADLOUP MENM KONBA !

    ANSANM NOU KA LITÉ, ANSAMN NOU KÉ GANNYÉ !

    Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

    Elie DOMOTA

    Lapwent, 09 Òktob 2011

     

    Et de Réunion :

    Soulèvement populaire à Mayotte : Jeunes Réunionnais, refusez de tirer sur les jeunes Mahorais !

    Ils étaient nombreux ceux qui ont salué positivement les révoltes des jeunes en Tunisie, Égypte, Yémen, Syrie… Parmi eux, il y avait le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui poussa le soutien aux manifestants libyens jusqu’à utiliser les forces armées françaises contre le pouvoir en place. De manière générique, ils appellent cette effervescence populaire « le printemps arabe ». Cet encouragement n’est pas sans répercussion.

    Les jeunes de Mayotte manifestent depuis 2 semaines contre la vie chère et pour plus d’emplois. Ils dénoncent les circuits de distribution des marchandises qui conduisent à l’affichage des prix exorbitants. Ils comparent les prix par rapport à La Réunion et en France. Ils demandent la transparence sur les prix et le versement de revenus sociaux pour permettre à la population de faire face aux besoins quotidiens.

    Le gouvernement et Nicolas Sarkozy sont pris au piège de leur propre jeu médiatique. Maintenant, ils ont commencé par dénoncer les manifestants et ils ont envoyé les forces de répressions pour mâter les rebelles. Les moyens militaires sont venus de France et de La Réunion. L’Histoire se répète : la Réunion est utilisée comme base de fournitures de moyens militaires à l’encontre des jeunes Mahorais. Cela nous ramène à 1947, lorsque notre île a servi de réservoir militaire et de support logistique pour écraser une manifestation malgache qui s’est conclue par 100.000 morts et 5.000 arrestations. Certains manifestants furent même condamnés à mort.

    Le gouvernement aura beaucoup de mal à expliquer qu’on dépense des centaines de millions pour accompagner la révolte dans les pays arabes et qu’on réprime celle de Mayotte. Il est urgent de donner satisfaction aux manifestants dont les revendications sont tout à fait légitimes. La Réunion ne doit pas servir de base arrière à la répression. Les jeunes Réunionnais ne doivent pas être utilisés pour tirer sur les jeunes Mahorais et servir des intérêts réactionnaires de Nicolas Sarkozy, un Président de la République totalement inconséquent.

    J.B.

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    LKP : L’État français assassine à Mayotte !

     

    Sur le site du PCmF :

    Nous publions en solidarité avec la lutte populaire à Mayotte le communiqué du LKP dénonçant l'assassinat d'un manifestant par les flics.

    PC maoïste de France

    http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2011-10/2011-10-19/article_mayotte.jpgU.G.T.G 

    UNION GÉNÉRALE DES TRAVAILLEURS DE GUADELOUPE

     
    Rue Paul Lacavé – 97110 POINTE-A-PITRE 
    TEL : 05.90.83.10.07 - FAX : 05.90.89.08.70
     E-mail : ugtg@ugtg.org - ugtg@wanadoo.fr

    Website : htpp://ugtg.org
    Web gallery : http://photos.ugtg.org/
    Vidéo Web : http://dailymotion.com/UGTG
     
    Liyannaj Kont Pwofitasyon
    Communiqué de presse
    L’Etat Français assassine à MAYOTTE
     
    Un homme de 39 ans est mort ce mercredi 19 octobre 2011 suite à un tir de flashball à bout portant. Le préfet prétend qu’il s’agit d’une crise cardiaque.
     
    LKP condamne la farouche répression qui frappe les Travailleurs et le Peuple Mahorais, mobilisés contre la vie chère, contre le mépris, pour la dignité et le respect.
     
    Face aux revendications légitimes des Travailleurs et du Peuple, le pouvoir colonial a fait le choix de tuer et cela après qu’un jeune de 9 ans ait perdu un œil suite à un tir volontaire d’un gendarme.
     
    Cette pratique est constante dans les colonies et nous rappelle à nous Guadeloupéens, les nombreux morts qui jalonnent notre histoire : Mai 1802 : plus de 10 000 victimes ; Février 1910 : 4 morts ; Février 1925 : 6 morts ; Février 1931 : 1 mort ; Février 1952 : 4 morts (dont une femme enceinte) ; Mai 1967 : Plus de 100 morts. Et 1985, et 2009, …..
     
    Et pendant ce temps, le Président français, Nicolas Sarkozy si prompt à rappeler à l’ordre le gouvernement turc sur le génocide arménien, assassine encore de nos jours dans les colonies et ne reconnait toujours pas tous les massacres de l’État français perpétrés contre les travailleurs et le Peuple de ces pays.
     
    L’attitude du Préfet, l’arrogance et le mépris de la Ministre des colonies et le black out médiatique organisé expriment clairement la volonté de l’état français de soumettre, par la terreur, les Travailleurs et le Peuple mahorais. Domination économique, domination culturelle et répression féroce pour anéantir toutes velléités de contestation. Il faut mater les indigènes.
     
    LKP réaffirme son soutien fraternel et militant aux Travailleurs et au Peuple de Mayotte et invite les Guadeloupéens à se rassembler ce
     
    VENDREDI 21 OCTOBRE 2011 à 19 Heures
    devant le Palais de la Mutualité
    en solidarité avec les Travailleurs et le Peuple de Mayotte.
     
    MAYOTTE – GWADLOUP MENM KONBA,
    ANSANM NOU KA LITÉ, ANSAMN NOU KÉ GANNYÉ,
     
    Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
     
    Elie DOMOTA
     
    Lapwent, 19 Òktob 2011
     
     
     
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    Mayotte. La police coloniale française a tué

    FKNG! dénonce ce crime et soutient la juste lutte du Peuple maorais !

    Insurrection à Mayotte contre le coût de la vie (automne 2011)

    Gwadloup. Colonie française. Jeudi 20 octobre 2011.

    Le scénario est chaque fois identique. Les colonisés qu’ils soient Martiniquais, Guyanais, Guadeloupéens, Kanaks ou Maorais, paient toujours prix fort quand ils s’opposent au système capitaliste colonialiste français.

    Mercredi 19 octobre à Mamoudzou, Elanziz Ali Madi Saïd alias «Babazi», 39 ans a été la première victime du puissant mouvement social contre la pwofitasyon déclenché par le Peuple maorais. Une fois de plus, la seule réponse du pouvoir français face à de justes revendications c’est la répression.

    Chez nous dans les Caraïbes, les grèves et manifestations réprimées dans le sang par l’armée coloniale française sont encore dans toutes les mémoires.

    14 février 1952 dans la ville du Moule (Guadeloupe) pendant une grève de travailleurs de l’industrie sucrière, l’armée tire sur la foule pacifique : 6 morts.

    27 mai 1967 à Pointe à Pitre (Guadeloupe), les légionnaires français sur ordre du Ministre des Colonies en accord avec le patronat décident de réprimer dans le sang une grève des ouvriers du bâtiment : près d’une centaine de morts et des dizaines de blessés.

    13 mai 1971 à Fort de France (Martinique), le lycéen Gérard Nouvet est froidement abattu par les militaires français pendant de la visite du Ministre des Colonies de l’époque, Pierre Messmer.

    14 février 1974 à Chalvet (Martinique), 2 travailleurs sont assassinés pendant la longue grève des ouvriers de la banane.

    18 février 2009 à Pointe à Pitre, Jacques Bino syndicaliste CGTG et militant du LKP est mystérieusement abattu.

    Cette fois c’est à Mamoudzou, qu’un manifestant est assassiné par l’armée coloniale. Ce n’est pas un hasard, les colonialistes français utilisent toujours la violence militaire pour tenter de casser les mouvements de protestations dans les dernières colonies.

    FKNG!, organisation patriotique guadeloupéenne, dénonce avec la plus grande fermeté ce nouveau crime colonial.

    FKNG! accuse le pouvoir français et sa ministre des colonies d’avoir joué le pourrissement, plutôt que de satisfaire aux justes revendications des Maorais.

    FKNG! soutient sans réserve les justes revendications des Maorais et les incite à la vigilance, car comme pour Eloi Machoro en 1985 en Kanaky, ce crime peut être le prélude d’autres …

    FKNG! dénonce l’hypocrisie de ML Penchard, qui fait mine de s’apitoyer sur la mort de « Babazi » alors que son Préfet et ses fonctionnaires ont montré leur incapacité à satisfaire aux revendications des Maorais.

    FKNG! souhaite que les Maorais amplifient leur mouvement, car leur combat est juste et rejoint ceux de tous les exploités des dernières colonies françaises contre la pwofitasyon !

    Vive la juste lutte du Peuple maorais !

    Danik Ibrahim Zandwonis

    Direction Nationale FKNG!

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