• Histoire : il y a 52 ans - le 6 février 1963 - mourrait le héros anticolonialiste marocain Abdelkrim El Khattabi


    Article tunisien de 2013 :


    Il y a 50 ans mourait Abdelkrim El Khattabi, le Che Guevara maghrébin


    Sur la République confédérée des tribus du Rif qu'il proclama et dirigea :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/République_du_Rif
    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/oeil-sur-la-republique-du-rif-la-158298
    http://www.editionsdulys.com/uploads/3/8/9/9/3899427/abdelkrim_et_la_rpublique_du_rif.pdf
    http://www.cbf.fr : Le Rif, Histoire d’une république éphémère

    Par la suite, lorsqu'en 1952-53 (comme l'explique l'article tunisien) la lutte pour la libération du Maroc reprendra, il y aura deux Armées de Libération Nationales (ALN), au Nord et au Sud.

    La première, principalement implantée dans le Rif et profondément dans le prolongement du combat d'Abdelkrim trois décennies plus tôt, sera écrasée après la pseudo-"indépendance" par le régime monarchique (Makhzen) vendu à l'impérialisme, avec son armée commandée par le prince héritier Hassan (bientôt roi et bourreau du pays pendant 40 ans) et constituée... des anciennes unités de tirailleurs de l'armée française (et non de ceux qui avaient lutté les armes à la main pour leur Peuple pendant des années) :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolte_du_Rif_(1957-1959)
    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-offensive-du-mekhzan-contre-le-158164
    http://www.youtube.com/watch?v=b8DKaizmtDc
    http://www.dailymotion.com/video/x7pwp3_l-intifada-du-rif-1958-1959_news

    L'ALN du Sud poursuivra quant à elle la lutte contre le colonialisme espagnol qui occupe le "Sahara occidental" (Saguia el-Hamra et Oued ed-Dahab) jusqu'en 1975, lutte violemment réprimée notamment en 1958 par l'opération franco-espagnole Écouvillon... avec la complicité du pouvoir néocolonial marocain (lire ici et ici) ; et sera la principale matrice du Front Polisario (attention l'article en lien est plutôt hostile, mais néanmoins très factuel et donc intéressant) qui combat depuis près de 40 ans le Makhzen pour une République démocratique du Sahara.

    Le drapeau d'Abdelkrim El Khattabi reste encore aujourd'hui un emblème de résistance à la monarchie compradore réactionnaire de Rabat, gérante zélée de l'impérialisme occidental :
    http://www.demainonline.com/2014/06/09/a-amsterdam-le-drapeau-de-la-republique-du-rif-saffiche-sans-gene/

    Il est évident que c'est en se réappropriant cette mémoire historique, soigneusement gommée par l'impérialisme et ses agents locaux, que la jeunesse populaire tant du Maghreb que des colonies intérieures maghrébines d'Europe pourra regarder de l'avant vers la libération révolutionnaire et éviter de tomber dans les voies de garages politiques des "califats" bidons, prônés par quelques "émirs" dégénérés à la solde des pétro-dollars du Golfe...

    Histoire : il y a 52 ans le 6 février 1963 mourrait le héros anticolonialiste marocain Abdelkrim el-Khattabi
    Histoire : il y a 52 ans le 6 février 1963 mourrait le héros anticolonialiste marocain Abdelkrim el-Khattabi
    Histoire : il y a 52 ans le 6 février 1963 mourrait le héros anticolonialiste marocain Abdelkrim el-KhattabiHistoire : il y a 52 ans le 6 février 1963 mourrait le héros anticolonialiste marocain Abdelkrim el-Khattabi
    Histoire : il y a 52 ans le 6 février 1963 mourrait le héros anticolonialiste marocain Abdelkrim el-Khattabi

     


  • Commentaires

    2
    Jeudi 12 Février 2015 à 17:17

    (le commentaire de Pascal est sorti en noir sur noir, pour le lire passez le en surbrillance)

    Oui, cette position de Mongo Beti que tu me fais découvrir est très "droit international public" et franchement pourravoïde... Que le Biafra ait été une entité fantoche totalement pilotée par l'impérialisme français est une chose, mais ça ne veut pas dire que les frontières tracées par le colonisateur doivent être intangibles surtout vu comment fonctionnent la plupart de ces États, où une ethnie est hégémonique au détriment des autres. C'est même franchement un truc que l'Afrique doit dépasser et d'ailleurs ce qu'on observe depuis quelques années, hélas sous des formes très réactionnaires, c'est un retour au galop de ces réalités. Par exemple Boko Haram c'est les pétro-dollars du Golfe etc. tout ce que tu veux, mais c'est d'abord et avant tout un ultra-nationalisme haoussa, peuple à cheval sur le Nigéria, le Niger et le Nord du Cameroun. L'Azawad était bien sûr complètement un tel retour à la réalité nationale (inexistante en l'occurrence) des États néocoloniaux, et si les pétro-dollars ont beaucoup joué en faveur des djihadistes, il y avait aussi que ces derniers se posaient comme beaucoup plus "sans compromis" avec Bamako, voir carrément... pour renverser les choses et faire des Nordistes les maîtres du Mali et de tout le Sahel en soumettant les Noirs, que le MNLA qui comme tous les mouvements historiques de l'Azawad était avant tout dans une logique de négociation avec le pouvoir central, les armes n'étant là que pour "peser" dans les discussions.

    La question du Sahara est encore différente. Pour moi ils ne forment pas une nation différente des Marocains, ce n'est pas que le Sahara est marocain ou pas, c'est que le Maroc ET le Sahara sont Maghrébins. Ils appartiennent tous les deux au Grand Maghreb arabo-berbère qui aurait vocation selon moi à être uni - de manière non-centraliste bien sûr, tenant compte de sa diversité et sans prépotence d'une région sur les autres. En fait le "Grand Maroc" ça ne veut strictement rien dire et ça n'est pas la question ; la question c'est "Grand Makhzen" (maximum de territoires sous ce régime réactionnaire à la solde de l'impérialisme) ou Grand Maghreb démocratique.

    Le problème à l'origine, comme l'explique bien l'article que je viens de mettre en lien, ce n'est pas que les Sahraouis sont anti-Maroc mais qu'ils sont anti-MAKHZEN. Ils sont hostiles à la monarchie marocain qui au début des années 70 n'a pas voulu aider les jeunes radicaux du futur Polisario à libérer par les armes le Sahara "espagnol", préférant la négociation. Le clivage originel il est là. Parmi les fondateurs il y avait aussi des "anciens" de l'Armée de libération marocaine - Sud, qui avait été écrasée en 1958 par l'opération franco-espagnole Écouvillon... avec la complicité du Palais marocain, qui parallèlement anéantissait l'ALN-Nord dans le Rif pour asseoir son pouvoir totalement pro-impérialiste.

    L'article en lien est hostile au Polisario, c'est un article qui semble émaner de la gauche bourgeoise marocaine, en tout cas du camp libéral. C'est à dire qu'il ne ment, mais aligne les faits authentiques mais PARTIELS pour déboucher sur la conclusion qu'il veut dès le départ, c'est à dire que le Polisario c'est vraiment de la merde. Il raconte cette rupture du début des 70's avec le Palais et les partis bourgeois sur la question de la stratégie pour libérer le Sahara "espagnol", mais oublie par exemple de parler de l'écrasement de 1958. Ensuite, il explique comment le jeune Polisario pas encore séparatiste est allé cherché des armes en Libye et en Algérie, reconnaissant qu'il n'avait guère le choix mais sans pour autant le justifier ni expliquer ce qu'il aurait bien pu faire d'autre.

    Ensuite il explique comment, la Libye évincée, c'est l'Algérie qui met complètement la main sur le Front et en fait de fait une division armée algérienne, pour conquérir - exactement comme tu dis - un débouché sur l'Océan. Mais là il fait sa jonction complète avec la propagande du Makhzen, le discours du "Front Algerisario", en pointant du doigt l'authentique et lourd de conséquences soutien algérien mais pour faire oublier ainsi les causes ENDOGÈNES du conflit, qu'il a pourtant effleurées au début. Causes qui sont (mais on comprend qu'il ose pas trop le dire) que le Makhzen est un régime vendu à l'impérialisme, qui a rompu dès la pseudo-"indépendance" avec ceux qui s'étaient battus pour elle et continuaient à se battre dans le Sahara "espagnol", souhaitant volontiers récupérer ce territoire mais sans déchaîner des forces potentiellement subversives (restait donc la seule voie diplomatique) etc. etc. sans compter qu'à cause de ce caractère réactionnaire, les personnes progressistes du Sahara pouvaient effectivement préférer un État indépendant que de vivre sous le Makhzen, en s'appuyant pour cela sur des arguments à la Mongo Beti.

    En gros ce que dit notre libéral marocain c'est pas directement la propagande du Palais, mais un peu quand même : "ouais bon ils avaient un peu raison au début mais ensuite ils ont très très mal tourné".

    L'Algérie a évidemment poussé à fond pour l'option indépendantiste (comptant protectoraliser ensuite le territoire, ça évidemment sans le dire...), au détriment d'une logique de "premier territoire libre du Maghreb" qui aurait été beaucoup plus sympa. Avoir marché dans cette combine est sans doute l'erreur historique du Polisario, ce qui n'enlève pas la légitimité de la lutte. Mais c'est clair qu'il faudrait plus se placer dans cette logique de place-forte révolutionnaire pour une révolution démocratique de tout le Maghreb. Problème : ça effraierait l'Algérie comme hier (en 1970-72) le pouvoir marocain, et ça squizzerait son soutien avec des milliers de réfugiés bloqués à Tindouf. Compter sur ses propres forces est un beau slogan, mais que beaucoup lancent sans se rendre compte qu'il n'est pas super facile à mettre en œuvre.

    1
    Pascal
    Jeudi 12 Février 2015 à 10:31

    Je ne sais trop que penser du Sahara Occidental. A la base, c'est une entité artificielle. Il y a peut être un peuple maure mais qui déborde largement sur le Sud marocain, l'Azawad, la Mauritanie, le Sénégal. La majorité parle un dialecte arabe mais au Sénégal et dans le sud de la Mauritanie, certains parlent encore berbère. L'Algérie aussi doit son existence au colonialisme d'où la "guerre des sables" avec le Maroc (il semble bien que dans la région de Tindouf, les gens se sentaient marocains). En fait il semble que l'Algérie soutenait le Polisario et le MPAIAC canarien car la classe dirigeante souhaitait avoir une façade ou tout au moins une zone d'influence sur l'Atlantique. Par rapport au Sahara Occidental, l'attitude de la Chine était pour le moins prudente.


    Je me souviens d'une brochure de la collection "Peuple noirs, peuples africains" de Mongo Beti. Il y était écrit que l'Erythrée et le Sahara Occidental avaient droit à l'indépendance car ils étaient des entités distinctes à l'époque coloniales. L'Erythrée ne recouvre aucune réalité historique ni ethnique, c'est une invention du colonialisme italien, rien de plus (il n'est même pas certains que dans l'Antiquité la mer Erythrée désignait la Mer Rouge, ce pouvait être la Mer d'Oman voire le Golfe Persique). Toujours d'après la brochure, le Biafra et le Katanga n'avaient pas droit à l'indépendance car ils faisaient partie intégrante du Nigeria et du Congo "belge". Il y a pourtant une ethnie ibo et une ethnie luba. Il était inévitable de prendre comme base les frontières héritées du colonialisme, de là à dire qu'une nation africaine ne pouvait exister qu'à condition d'avoir été inventée par le colonisateur ! Suivant une telle logique, il ne faut pas soutenir le mouvement de libération de l'Azawad et considérer les frontières du Mali comme sacrées.

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