• #Bolivie #Coupd'Etat !!


    Comme nous l'avions hélas évoqué il y a quelques jours, la guerre mondiale non-déclarée en cours vient de connaître un nouveau coup d'accélérateur tragique avec un coup d'État pur et simple, éhonté, en Bolivie contre le président indigène et réformiste Evo Morales, légalement réélu pour un quatrième mandat selon les règles en vigueur en la matière dans ce pays.

    Comme nous l'avons maintes fois dit et répété, Servir le Peuple se revendique du marxisme-léninisme-maoïsme tel que compris et affirmé par Gonzalo et le Parti communiste du Pérou, plus que par d'autres ; mais a, parmi d'autres désaccords mineurs avec celui-ci, celui de l'appréciation (par certains en tout cas) de ce genre d'évènements ; et plus globalement du rapport à ce que l'on appelle communément la bourgeoisie bureaucratique (et qui en Amérique latine, tend à vouloir dire tout simplement la "gauche"... par opposition à la bourgeoisie compradore = la droite).

    [Lire :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/les-etats-bolivariens-notre-position-a114096116

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/sur-le-capitalisme-bureaucratique-des-pays-domines-et-le-pretendu-fasc-a114096444]

    La thèse maoïste, correcte, du capitalisme et de la bourgeoisie bureaucratiques ; ou en d'autres termes, des "révolutionnaires bourgeois (spécifiquement dans le "Tiers Monde" semi-colonial semi-féodal) à l'ère de l'impossibilité des révolutions bourgeoises" ; trouve son origine dans les écrits de Mao Zedong au sujet du Kuomintang de Tchang Kaï-chek, qui s'était violemment retourné contre les communistes et les avait massacrés en 1927. 

    Mais il faut, alors, lire aussi et tenir compte de ce que Mao écrivait au sujet du premier dirigeant fondateur du Kuomintang, Sun Yat-sen, avec lequel les communistes avaient été alliés contre les seigneurs de guerre et l'impérialisme au milieu des années 1920. Or ce qu'il en dit, et qui est très différent, semble largement ignoré dans certaines analyses...

    [Lire par exemple ici : Mao_Tsetoung_La_democratie_nouvelle.pdf]

    Pourtant, il est possible de dire en dernière analyse que tout capitalisme bureaucratique dans le monde depuis lors est un Kuomintang (ou un kémalisme turc) répété indéfiniment, et qui peut avoir un "Sun avant Tchang", ou après, ou pas ; bref, nécessite une "finesse" d'analyse dans laquelle, on l'a également dit et répété, entre non seulement en considération le fait d'être agressé ou déstabilisé par l'impérialisme (position léniniste dite de "l'émir afghan"), mais aussi la question du rapport aux travailleurs, ouvriers et paysans pauvres organisés, aux communistes bien sûr ; et concrètement l'intérêt du prolétariat, non seulement du pays mais mondial.

    Il n'a ainsi jamais été question pour la Chine de Mao et Zhou Enlai de considérer "du pareil au même", en Indonésie, Sukarno ; en fin de compte le Sun Yat-sen local ; et Suharto... son Tchang Kaï-chek, qui a pris le pouvoir lui aussi (1966) dans un effroyable massacre de communistes ; au sein du même "Kuomintang" indonésien qui dirigeait le pays depuis 1945.

    Même Kaypakkaya, qui a dénoncé avec la plus grande virulence le kémalisme au pouvoir dans son pays depuis 1920, n'en considérait pas pour autant qu'il aurait fallu souhaiter sa défaite contre les impérialistes qui occupaient et dépeçaient l'Anatolie après 1918 (mais qu'il devenait réactionnaire et ennemi du peuple seulement après l'issue victorieuse de ce conflit).

    C'est là, nous semble-t-il, une potentielle (du moins) limite, ouvrant à de possibles (et terribles !) déviations gauchistes (en particulier chez les militants des pays impérialistes occidentaux), de la compréhension gonzalo-péruvienne du capitalisme et de la bourgeoisie bureaucratiques ; un éloignement du maoïsme qui doit tout de même avant tout rester, même s'il ne s'y réduit pas, celui de Mao et du Parti communiste chinois sous sa direction.

    Et puis de toute façon, comme dit et répété également, on s'en fout un peu de "Morales et sa clique", qui trouveront certainement refuge dans quelque pays prêt à les accueillir : c'est d'abord et avant tout le PEUPLE, les travailleurs, ouvriers et paysans pauvres, les militant-e-s de libération nationale et sociale qui ont pu y compris critiquer et même affronter la politique réformiste de ce gouvernement, qui seront les premières victimes de l'offensive réactionnaire qui va se déchaîner à présent !

    Considérer systématiquement que ne peuvent dans ce genre d'affaire que s'affronter "deux factions rivales du capitalisme bureaucratique, la bourgeoisie bureaucratique et la compradore", et des impérialismes rivaux ; et que c'est "blanc bonnet bonnet blanc" et "il n'y a pas à choisir" ; ne peut à terme relever que du pire gauchisme réactionnaire comme hier celui du 'p''c''mlm' (subitement devenu un peu plus tard... campiste lorsqu'il a été question, dans les États arabes, de soulèvements populaires avec cette part de légitimité-là, et surtout de péril "islamiiiiiste"... d'ailleurs 8 ans après et sous une énième étiquette, il a visiblement toujours un "problème" à ce niveau-là).

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/honduras-le-visage-nu-de-l-imperialisme-reactionnaire-a114101304

    Récemment cependant, le mouvement "MLM-Gonzalo" international qui s'est en 2012 purgé de ses éléments les plus délétères ('p''c''mlm' justement, et "MPP Sol Rojo" dont il était le porte-voix) a pu exprimer une tendance vers une appréciation correcte et responsable de ce genre d'évènements, lors notamment de la tentative de déstabilisation qui a frappé le Venezuela au début de l'année.

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/declaration-commune-des-maoistes-d-amerique-latine-sur-le-venezuela-a159687424

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/venezuela-encore-un-texte-peruvien-vraiment-tres-proche-pour-le-coup-d-a158483532

    Il faut bien sûr préciser ici que si cette attitude gauchiste réactionnaire n'était l'affaire que de quelques interprétations du MLM version Gonzalo, ce ne serait finalement pas un gros problème... Mais ce n'est malheureusement pas le cas (anarchistes, trotskystes, gauchistes en tout genre, particulièrement en Occident...) ; à côté de l'autre problématique "en miroir" qui est le campisme (soutenir le "Camp du Bien", "anti-impérialiste" envers et contre tout, et en particulier contre le peuple).

    Ici un article (de la presse impérialiste russe, ce qui nous vaudra encore sûrement quelque procès en sorcellerie dont nous n'avons cure...) intéressant comme bon récapitulatif de la situation :

    https://francais.rt.com/international/67771-coup-etat-prise-otages-incendies-que-se-passe-t-il-en-bolivie

    Évidemment et comme il fallait s'en douter, le régime d'ultra-droite de Bolsonaro au Brésil voisin est impliqué :

    http://ekladata.com/bpbATwJ-CmVO-lDiv82qTXCnZzI.jpg

    La publication suivante, trouvée sur Facebook, rappelle avec mérite que si nous pouvons avoir beaucoup à reprocher à Evo Morales et ses 13 années de présidence (dernièrement en date, la livraison de Cesare Battisti à l'Italie de Salvini, et toutes sortes de concessions à l'impérialisme et de répressions ou coups tordus contre les mouvements sociaux réellement révolutionnaires), ce qui compte (hélas) dans le monde où nous vivons, reste ce que l'impérialisme a à lui reprocher :

    "Coup d'État en Bolivie

    Malgré sa victoire aux élections présidentielles du 20 octobre dernier, le président bolivien Evo Morales Ayma, au pouvoir depuis 2006, a annoncé sa démission ce dimanche 10 novembre. Cette décision fait suite à des semaines de violences et de tentatives de déstabilisations de la part de la droite bolivienne, incapable de reconnaitre et d'accepter une nouvelle défaite électorale. 

    Disons le clairement : le président Morales, qui jouit d'une grande popularité dans son pays, a été victime d'un coup d'Etat, dans la plus pure tradition latino-américaine. 

    Pourquoi ce coup d'État ?

    Premièrement, il faut bien avoir en tête que l'oligarchie blanche, une partie des classes moyennes et bien sur les États-Unis n'ont tout simplement jamais digéré et accepté qu'un indigène, leader d'un syndicat de cocaleros (ceux qui se battent pour protéger la culture de la coca, une plante médicinale utilisé par les incas) et qui plus est se réclame d'idées socialistes et anti-impérialiste devienne président de la République. 

    La politique économique et sociale menée par Evo Morales n'a fait que radicaliser ses opposants. En nationalisant les hydrocarbures et les mines (la Bolivie est un grand producteur de gaz mais aussi de minerais indispensables à la fabrication des smartphone, ordinateurs et autres batteries pour voiture électrique), en se lançant dans une réforme agraire, en permettant à tous d'accéder à l'école et à la santé, Evo a provoqué la haine d'une partie de la population horrifié à l'idée de perdre certains privilèges et ce au bénéfice d'une majorité exploité et humilié depuis cinq siécles.

    N'en déplaise à certains pour qui seul l'analyse de classe est juste et valable, force est de constater que dans le cas de la Bolivie, le facteur racial a joué, joue et continuera sans doute à jouer un  rôle fondamental dans l'organisation et la structuration hiérarchique et inégalitaire de la société bolivienne. Dès de le dèbut de la colonisation, les indigènes ont subi un processus de racialisation visant à leur attribuer un statut social bien déterminé au service du colonisalisme et du processus d'accumulation du Capital. 

    Cette racialisation, loin de disparaître avec l'"indépendance" s'est poursuivi voire renforcé, les indigénes étant désormais soumis aux nouveaux colons, de ceux de l'intérieur qui avait chassé les espagnols pour mieux exploiter et humilier les damnés de la terre. 

    C'est ainsi qu'il faut comprendre non seulement la haine mais aussi la morgue, le mépris et le dégout qu'Evo Morales a inspiré au sein de la bourgeoisie et de la classe moyenne blanche du pays. Pour une classe dominante profondément imprégné par la culture blanche et occidentale, voir un paysan indigène accéder aux plus hautes fonctions de l'État revêt un caractère profondément choquant et insupportable. 

    Evo Morales, c'est aussi et sûrtout une nouvelle constitution et un nouvel État, l'État Plurinational de Bolivie. Une constitution qui vise pour la première de l'histoire de la Bolivie à reconnaître les droits inaliénables non seulement des communautés indigènes mais aussi de la Nature, la Pacha Mama (la terre mère).

    Deuxièmement, l'impérialisme états-unien et ses laquais boliviens n'ont jamais accepté le soutien indéfectible d'Evo Morales au Venezuela de Chavez et Maduro ainsi qu'a Cuba. De plus, la diplomatie multilatérale impulsé par Morales visant à se tourner vers la Chine ou la Russie a profondément irrité Washington, ce dernier ayant toujours considéré l'Amérique Latine comme son arrière-cour. 

    Troisiémement, il faut comprendre ce coup de force contre le gouvernement populaire d'Evo Morales dans le contexte géopolitique très particulier que vit l'Amérique Latine actuellement. En effet, après la chute de nombreux gouvernement progressistes et le retour aux affaires d'une droite dure et ultra-libérale dans la région suite notamment à des coups d'État judicaires (Brésil, Paraguay), des défaites électorales (Argentine) et des trahisons (Équateur), les derniers évenements, notamment au Chili et en Équateur ont profondément fragilisé et remis en cause les gouvernements néolibéraux et leurs politiques inégalitaire et brutale. De plus, l'élection l'an dernier d'un gouvernement progressite au Mexique et la récente victoire du candidat péroniste aux élections en Argentine ont radicalement rebattu les cartes géopolitiques en Amérique Latine. 

    Il faut évidemment mentionner la résistance acharnée et héroique du peuple vénézuelien qui lutte pour sa souveraineté et son indépendance face aux coups de buttoirs de l'imperialisme états-unien. Sans oublier la récente libération de l'ex-président brésilien Lula da Silva, bête noire du régime fasciste de Jair Bolsonaro. 

    Voilà une reconfiguration de la scène politique latino-americaine qui n'a pas plus aux va t-en guerre etats-unien qui veulent depuis la doctrine Monroe de 1823 une Amerique Latine soumise et aux ordres des multinationales. Ce coup d'État, lancé avec la bénediction de l'administration Trump vise donc à enrayer la vague progressiste qui recommençait à déferler doucement mais surement sur le sous-continent américain. 

    Depuis le coup d'État, les chancelleries occidentales pourtant toujours si prompt a défendre la démocratie, la liberté, les droits de l'Homme et l'État de droit se sont réfugiés dans un silence complice qui en dit long sur leur hypocrisie et leur cynisme. 

    Où est donc la fameuse "communauté internationale" et qui s'avère plutôt être la "communauté occidentale" face à ce coup d'État brutal contre un président démocratiquement élu ? Qu'en est il de l'Union Européenne qui n'a que le mot démocratie et droits de l'homme dans la bouche? Oú sont nos grands éditorialistes et intelectuels médiatiques, eux qui ont tant horreur de la tyrannie et de la violence ? Considèrent ils comme ont dit certains que ce quatrième mandat brigué par Morales etait celui de trop et qui risquait de pencher vers la dictature ? Si tel est le cas, pourquoi ont ils applaudi la chancelliere Angela Markel qui en est à son quatrième mandat ?

    La vérité, c'est que la démocratie n'est qu'un emblème, un étandard que nos États occidentaux agitent lorsqu'un gouvernement ose tenir tête aux institutions financières internationales, aux multinationales et à l'impérialisme occidental. Tant qu'un régime se soumet et laisse l'Occident piller son pays, alors il peut torturer, embastiller, assassiner comme bon lui semble. Les dictateurs saoudiens, égyptiens ne s'en privent pas. 

    De nouveau, cet énième coup d'État contre un gouvernement progressiste en Amerique Latine nous rappelle une chose cruciale : les bourgeoisies n'accepteront toujours le jeu démocratique si et seulement si leurs intérêts et leurs privilèges ne sont pas menacés. Du moment oú ces derniers se sentent en danger, ils n'hésiteront jamais à recourir  à la violence ls plus barbare. C'est malheureusement l'histoire tragique de l'Amérique depuis au moins un siècle. 

    Un continent, celui des veines ouvertes pour reprendre le titre du chef d'œuvre d'Eduardo Galeano, un continent où est né la modernité blanche et capitaliste, un continent soumis tour à tour aux colonialismes portugais, espagnols, français, hollandais puis aux imperialismes britanniques et enfin etats-uniens. Un continent pillé, des peuples exploités, humiliés, brutalisés, massacrés, génocidés... Mais un continent toujours digne, faisant d'extraordinaire résilience et d'un courage exemplaire. Des peuples dignes, en lutte permanente.

    Un continent une nouvelle fois attaqué par une une oligarchie et un imperialisme revanchard et qui doit aujourd'hui compter sur une indéféctible solidarité internationale." 

    Aux dernières nouvelles, terrifiantes, rapportées par un site brésilien trotskyste :

    "C'est bien pire que ce qu'ils disent aux infos. Ils traquent les indigènes, les représentants du peuple et les journalistes, ils mettent le feu à leurs maisons. Ce coup d'État a un caractère militaire, religieux et raciste. Je viens de parler à un compagnon à El Alto, une radio locale, qui est en cours de poursuite en ce moment. Il se prépare un massacre en Bolivie. Les escrocs sont entrés dans le palais présidentiel avec une croix et ont arraché une image de Pachamama, en haine de la Mère Terre. Les évangélistes radicaux, dont le leader est impliqué dans des entreprises off shore (scandale Panama Papers), ont joué un rôle majeur dans ce coup d'État. Toute solidarité au peuple bolivien !"

    Ou encore, cette "brève" que nous ferions presque, en la circonstance, volontiers nôtre :

    "Morales aurait dû faire comme Chavez, s'assurer avec les limogeages qu'il faut d'une armée acquise, doublée de milices populaires, et là il aurait fait tirer dans le tas pour éradiquer ces poux fascistes, qui sucent le sang du peuple de Kollasuyu depuis 500 ans."

    Signe des temps, et des implications réelles de ce qui est en train de se passer :

    https://www.nouvelobs.com/monde/20191112.OBS20984/en-bolivie-le-wiphala-drapeau-des-indigenes-est-attaque-apres-le-depart-d-evo-morales.html

    Après le départ d’Evo Morales, le « wiphala », le deuxième drapeau officiel de Bolivie, est décroché, brulé, découpé. Choqués par ces attaques, de nombreux Boliviens y voient des actes racistes ou le signe d’un coup d’État.

    (...) Au palais présidentiel, des groupes ont décroché et brulé le « wiphala », drapeau devenu l’emblème de l’État plurinational et deuxième drapeau officiel de Bolivie depuis 2009.  Sur les réseaux sociaux, des policiers ont découpé le « wiphala » de leur uniforme, comme le montre la vidéo ci-dessous.

    Alors qu’Evo Morales était le premier président indigène du pays, de nombreux Boliviens ont été choqués par ces attaques contre le « wiphala ». Ils y voient un geste raciste mais aussi le signe d’un coup d’État dans un pays qui s’enfonce dans la crise depuis des semaines. (...)

    Si l'on veut vraiment critiquer Morales et montrer sa part de responsabilité dans son sort, allons-y, par exemple :

    "Une politique de concessions fatale

    Il faut comprendre comment on en est arrivé là. Lors des élections de 2014, Morales avait réuni 63 % des voix ; le 20 octobre dernier, il en a réuni 47 %. Soyons clairs : l’érosion de sa base dans la classe ouvrière et la paysannerie est le résultat d’une politique de collaboration de classe et de concessions aux capitalistes, aux multinationales et aux grands propriétaires terriens.

    Donnons quelques exemples. Morales avait passé un accord avec les capitalistes de l’agro-business de Santa Cruz, leur faisant toutes sortes de concessions : levée de l’interdiction des OGM, autorisation de poursuivre la déforestation, accords avec la Chine sur l’exportation de viandes, etc. Morales était tellement sûr de son fait que lors d’un meeting de campagne à Santa Cruz, il a félicité « les businessmen de Santa Cruz (…), qui proposent toujours des solutions pour toute la Bolivie », et s’est aussi félicité de l’accord avec la Chine sur l’exportation de viandes, de soja et de quinoa.

    A Potosí, la mobilisation de masse contre Morales n’avait pas la même composition sociale que le mouvement réactionnaire de Santa Cruz. Elle était plus populaire. Et il y a des raisons à cela. Une mine de lithium de la région a été cédée par le gouvernement à une multinationale allemande, ACI Systems, et ce pour 70 ans. ACI Systems a pris le contrôle des organes dirigeants de l’entreprise. Beaucoup de travailleurs de Potosí étaient en colère contre le gouvernement, qui se déclare « anti-impérialiste », mais cède les ressources naturelles du pays à des multinationales étrangères – sans grand bénéfice pour la population locale. Bien avant les élections du 20 octobre, l’opposition à ce contrat avait suscité des mobilisations anti-gouvernementales massives. Le 9 novembre, acculé, Morales a annoncé l’annulation du contrat. Mais c’était trop peu, trop tard.

    Comme si cela ne suffisait pas, Morales a accordé l’investiture au poste de Sénateur de Potosí à Orlando Careaga, grand propriétaire minier et ancien politicien de droite. Il avait fait partie du gouvernement de droite renversé par un mouvement révolutionnaire des paysans et des travailleurs, en 2003. Son investiture a suscité la colère des militants du MAS et d’autres mouvements sociaux, au niveau local.

    À Chuquisaca, la candidate du MAS, Martha Noya Laguna, était aussi une ancienne politicienne de droite. Tout ceci a contribué à miner la base sociale du MAS, tout en alimentant contre lui un mouvement de masse – et ce dans des départements qui, par le passé, soutenaient fermement Morales."

    Mais une fois qu'on a dit cela (que l'on a, de toute façon, déjà dit et répété depuis des années)... concrètement, qu'est-ce que cela change ?

    Le mal est fait, Morales est tombé et l'ultra-droite est au pouvoir... La seul chose utile que nous pouvons faire à présent, est d'apporter tout le soutien internationaliste en notre capacité au Peuple travailleur ouvrier et paysan bolivien, dans sa résistance au coup d’État fasciste qui d'ores et déjà s'organise :

    https://www.revolutionpermanente.fr/VIDEO-Bolivie-Les-communautes-paysannes-commencent-a-entourer-la-capitale-contre-le-coup-d-Etat

    https://desinformemonos.org/las-juntas-vecinales-de-el-alto-le-declaran-la-guerra-al-golpe-de-estado-en-bolivia/ (en castillan... en gros - résumé - : les "comités populaires" d'El Alto, grande banlieue populaire indigène d'un million d'habitants au dessus de la capitale La Paz, commencent à s'organiser et riposter, bloquant les routes qui mènent notamment à l'aéroport, attaquant et brûlant les entreprises appartenant à des figures de l'opposition, etc.) 

    [La question mérite d'être posée, d'ailleurs, de savoir si l'on verra face à ces événements autant d'internationalistes aller combattre ces hordes fascistes les armes à la main, qu'en Syrie pour casser du "barbu" sous parapluie aérien de l'OTAN... ou même qu'au Donbass pour défendre des Blancs d'autres Blancs.]

    #Bolivie #Coupd'Etat !!


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