• Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes


    Un témoignage direct on the road :

    "J'ai traversé aujourd'hui la France d'Est en Ouest, pour aller de Chambéry à la réunion publique du NPA 36 à Saint-Gaultier (oui, ça existe...). C'était impressionnant ! Y avait du gilet jaune facho, avec leurs drapeaux BBR tout moisis, et du bon gilet jaune, avec des tracts parfois pas mal du tout. Avec comme point commun, la haine de Macron qui est en train d'exploser les records d'impopularité de Hollande et il faut reconnaître que la barre était haute. Mais le plus frappant, c'est la force du mouvement dans les zones rurales : j'ai traversé l'Allier, le Cher et l'Indre et c'est couvert de gilets jaunes, avec des slogans sur le dépérissement des campagnes. Bref, un petit côté jacquerie faite par ce que Marx appelait des 'paysans parcellaires'..."

    Voilà qui devrait suffire en soi à renvoyer dans les tréfonds du ridicule les chiffres surréalistes avancés par le Ministère de l'Intérieur de Castaner-je-danse-le-mia (chemise ouverte chaîne en or qui brille), parlant de... 125.000 mobilisé-e-s dans tout l'Hexagone, chiffres sans doute 4 ou 5 fois inférieurs à la réalité gilets-jaunes-2000-rassemblements-124000-personnes et finalement nettement revus à la hausse à plus de 280.000 au terme du terme de la journée leprogres.fr/le-jour-j-des-gilets-jaunes ; de très nombreuses personnes évoquant le chiffre d'un million, ou plus d'un demi-million en tout cas.

    Nous y étions pour notre part, ni "pour" ni "contre" mais en "journalistes rouges" que nous sommes ; mais au cœur d'une grande ville, donc par définition pas vraiment "là où ça se passe". La mobilisation était pour autant loin d'être ridicule comparée à bon nombre de journées syndicales, surtout lorsqu'un mouvement n'en est qu'au lancement, un jour de surcroît assez peu béni par la météo.

    Est-il besoin de s'étendre kilométriquement ? Nous ne le croyons pas : ce mouvement des Gilets Jaunes n'est rien d'autre, à l'échelle cette fois de tout l'Hexagone, que le mouvement des Bonnets Rouges de l'automne 2013 qui n'avait alors concerné que la Bretagne ; et tout ce que nous avions écrit alors peut donc être repris tel quel http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/bonnets-rouges-mouvement-des-ouvriers-et-des-paysans-bretons-de-l-automne-2013.

    [Une petite différence que l'on notera cependant : alors que la "gauche de la gauche", hors Bretagne, était restée à peu près de bout en bout majoritairement hostile aux Bonnets Rouges, elle apparaît cette fois-ci, de Mélenchon jusqu'à Lutte Ouvrière en passant par des gens "bluffés" par la première journée de mobilisation une fois celle-ci achevée, nettement plus "open"... Peut-être qu'une leçon aura, depuis 2013, été apprise ; à moins que ce ne soit qu'il y a un spectre que les Gilets Jaunes ne portent (a priori) pas en eux, ou alors très minoritairement : celui du "régionalisme" et du "séparatisme".]

    Une grogne fiscale contre un impôt généralisé et "flat" (non progressif, frappant de la même somme le smicard et le cadre supérieur à 5.000 euros par mois), perçu comme injuste et touchant tout le monde (c'était le cas aussi de l'écotaxe, bien qu'indirectement : répercussion sur les prix pour le consommateur, sur le budget des entreprises donc sur l'emploi etc.), pas seulement les salariés d'une entreprise en plan social, d'un secteur en "restructuration" ou dépendants d'un régime de retraite ; et qui converge avec tous les problèmes du quotidien des classes populaires, et tous leurs ressentiments.

    Une mobilisation de la "France d'en bas" voire "du sous-sol", blanche... mais pas que : dans les grandes villes (comme celle où nous étions) ou les bassins industriels multiraciaux, ce n'était certes pas une marée de la "Nation indigène" comme une manif pour la Palestine ou contre les violences policières, mais loin d'être d'une blanchité éclatante et écrasante non plus...

    Voir :

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes
    En bleu, et d'autant plus que foncé, la fRance des périphéries de relégation, où sans la bagnole pour faire 40 km de trajet aller-retour quotidien, on ne travaille pas...

    Une gigantesque "jacquerie" (le terme a souvent été employé) de ces "beaufs" dont Houria Bouteldja du PIR a récemment, au Bandung du Nord début mai, évoqué la nécessaire et inéluctable convergence avec les "barbares" (non-blancs) http://indigenes-republique.fr/les-beaufs-et-les-barbares-sortir-du-dilemme ; et encore, il est question de cette dichotomie mais... les "barbares", qui étaient comme on l'a dit bel et bien présents là où ils sont géographiquement implantés, ne peuvent-ils pas eux aussi avoir des préoccupations... de "beaufs" ? Comme on a pu le voir, il semble bien que oui.

    Par ailleurs, il est toujours bon de rappeler que la population active dans l’État français métropolitain c'est ça :

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

    Les "petits patrons" c'est à dire les artisans, commerçants et chefs d'entreprise c'est 5 ou 6% de la population active ; les agriculteurs (au demeurant souvent plus pauvres que les salariés au SMIC, tout comme d'ailleurs une bonne part des indépendants et même petits employeurs), autour de 2%.

    92 ou 93% de la population active est salariée ; il est donc impossible qu'une mobilisation de plus d'un demi-million de personnes n'ait pu consister qu'en des "petits patrons" (sachant qu'existe aussi de plus en plus, dans le cadre des "reconversions" économiques, un auto-entrepreneuriat qui n'est qu'un salariat déguisé, pour permettre à l'ancien employeur devenu "client" unique de payer moins cher...). Quant aux 15-16% de "cadres et professions intellectuelles supérieures", c'est étonnant combien ils se rapprochent étrangement des 20% de personnes interrogées plutôt défavorables au mouvement, LOL !

    Alors bon, après, n'allons pas non plus nous bercer d'illusions. La question est en fait moins de savoir si ce mouvement est "de droite" ou "de gauche", que le fait qu'il soit d'abord et avant tout... un mouvement social comme un autre.

    C'est à dire revendicatif, axé sur une ou quelques revendications bien précises et nullement sur la prise du pouvoir. Ni la Révolution d'Octobre, ni la Marche sur Rome ne sont l'objectif de quiconque hormis peut-être quelques éléments très minoritaires ; les fantasmes dans un sens comme dans l'autre sont absolument ridicules.

    Que les gens soient "entendus", des "solutions" proposées et tout le monde rentrera dans ses chaumières. Dans le cas contraire, la mobilisation continuera un mois, deux mois puis s'essoufflera, même sans journées de grève avec perte de salaire. Voilà (aussi) la réalité.

    Et puis bien évidemment, un million de "beaufs" lâchés dans la nature, cela donne un aperçu assez fidèle d'une France qui a voté à 34% pour Marine Le Pen et où comme qui dirait "de ceux qui n'ont rien, la blanchité est le seul bien" ; et ce n'est malheureusement pas toujours reluisant : des actes réactionnaires ont été commis comme l'agression raciste d'une conductrice noire à Cognac en Charente, d'une musulmane voilée en Picardie ou d'un conseiller municipal homosexuel dans l'Ain ; et des propos anti-migrants, anti-"Arabes" ou anti-"racailles" ont hélas pu être entendus en de (trop) nombreux endroits.

    [À ce sujet :

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

    Et puis et puis et puis... : www.facebook.com/groups/113011902965556/permalink/119491898984223 !!

    "Appel aux banlieues d'un des principaux animateurs de la lutte des gilets jaunes... Écoutez ça c'est juste incroyable, c'est un appel aux banlieues, et très clairement "aux Arabes" (en soulignant qu'il faut nommer cette réalité), aux Noirs, aux musulmans (des tas d'éléments en ce sens, sur le halal sur les blocages par ex...) et à "toutes les personnes d'origine étrangère", "à toutes les cités"... Très clair sur l'interdiction de tout propos raciste sur les réseaux et les blocages, ce sont les racistes, ceux qui sont là pour le racisme, qui doivent être écartés du mouvement. Une page "Paris blocage national" avec les départements de banlieue et des sens interdits dessus comme visuel va être ouverte."

    [Bon alors oui certes, si on écoute l'intégralité du discours ça a un côté "tous ensemble citoyens français", "sans s'arrêter à ceux qui foutent la merde", ce n'est pas franchement à la pointe de la réflexion antiraciste politique, bref, en un mot c'est le "Jacky" qui parle aux "Jackys" pour leur expliquer la "connerie" des "généralités" racistes qui "nous divisent" face à ceux qui "nous la mettent" ; et il ne fait même aucun doute que des professionnels du gauchisme soucieux de garder leur monopole de la politisation voudront y voir "du Soral", étant vrai que le discours peut avoir des ressemblances (mais depuis quand Soral est-il autre chose qu'un "buzzer" internétique qui a su s'emparer d'un discours "dans l'air du temps" dont il savait qu'il pourrait largement séduire ?)... Mais c'est justement ce qui en fait la nouveauté, et le caractère remarquable !]

    Lire aussi : rouendanslarue-gilets-jaunes-a-l-epreuve-agressions-racistes-homophobes.pdf]

    Pour autant, ce mouvement est bel et bien là et fait partie de l'époque, de la "dignité du réel" comme dirait un vieil ami.

    Il pose, sur le devant de la scène, une force sociale et politique qui tôt ou tard devra bien trouver sa place dans la révolution ; qui comme le rappelait un camarade ne se fait pas avec des anges purs descendus du ciel mais avec les gens du peuple tels qu'ils sont, pour les transformer en transformant la société ; et qui en vérité ne consiste pas non plus, contrairement à une idée reçue, à "trouver ce qu'on va bien pouvoir dire" à "Jacky" pour au terme de la discussion l'avoir transformé en révolutionnaire bolchévik impeccable, mais à construire avec NOS FORCES révolutionnaires (minoritaires), en étant là où il faut et comme il faut, un RAPPORT DE FORCE qui fasse "basculer le légitimisme", basculer l'allégeance des masses de l'État bourgeois sous ses variantes de droite ou "de gôche" vers le camp de la révolution.

    Nous avons pu observer directement des camarades syndicalistes encore très rétifs, pour ne pas dire hostiles à "manifester avec les fachos" au matin de samedi, revenir complètement sur leur position le soir et estimer désormais qu'il faut absolument en être, que le contraire serait suicidaire pour le mouvement ouvrier etc.

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

     Encore un point de vue intéressant :

    https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/171118/les-gilets-jaunes-annoncent-les-gilets-rouges-venir-par-jacques-chastaing

    "Comment imaginer que les militants ouvriers pourront reprendre demain le train train des journées saute mouton ou corporatistes sans avoir à l'esprit face aux jérémiades des directions syndicales sur le soi-disant manque de combativité des ouvriers non syndiqués, que ceux qui ont justement montré dans cette mobilisation détermination et efficacité, étaient ces derniers."

    "La mobilisation réussie du 17 novembre a été initiée par des secteurs de la petite bourgeoisie, petits patrons notamment du BTP, artisans, professions libérales, travailleurs indépendants... sur la question de la baisse des taxes sur les carburants. Elle s'est ensuite élargie rapidement sur le même terrain revendicatif à de simples salariés de zones périurbaines ou des campagnes obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler ou se déplacer. Enfin elle s'est accrue plus largement de vastes secteurs de salariés de toutes conditions ou de retraités et a alors déplacé l'axe des revendications des carburants vers un ras-le-bol généralisé dénonçant tout à la fois l'ensemble des taxes indirectes mais aussi la vie chère, les attaques contre les retraités, le blocage des salaires et des pensions, la dégradation des services publics, le favoritisme à l'égard des riches et des gros patrons, le mépris gouvernemental envers les pauvres, etc.

    Du coup, cette mobilisation qui avait la particularité d'être contre les taxes n'était pas pour moins d'État. La plupart des manifestants dénonçaient ainsi non pas tant les taxes pour elles-mêmes que leur utilisation au profit exclusif des riches au détriment des services publics, de l'environnement, de la population. Ainsi cette mobilisation n'est pas à part mais se situe totalement dans le climat général de mobilisation sociale qui existe dans le pays depuis trois ans.

    Ce n'est pas un « OSNI » un Objet Social Non Identifié, comme le disent certains. Sa particularité vient d'une part de l'absence en cet automne de mobilisation un tant soit peu sérieuse organisée par les directions syndicales qui apparaissent de plus en plus comme co-organisatrices du recul tellement elles sont obnubilées par des négociations avec le gouvernement et d'autre part de l'abandon du terrain social par les directions politiques de gauche qui n'offrent que la lointaine et creuse perspective des élections européennes.

    Dans ces circonstances, il a suffi que le vide politique ainsi laissé face aux attaques de Macron qui continuent pourtant de plus belle et l'incapacité pour le moment du milieu ouvrier combatif à bousculer ses propres organisations, soit rempli par une mobilisation des classes moyennes pour que les classes populaires s'en emparent et lui donnent une toute autre coloration que celle qu'aurait espéré une extrême droite aux aguets. Car si le danger de l'extrême droite est bien réel, si elle peut à tout moment et très rapidement tenter d'instrumentaliser des milieux populaires en l'absence du mouvement ouvrier, si on pouvait le craindre au début de cette mobilisation, la coloration générale du 17 n'était, dans son ensemble pas du tout celle-là.

    Et plus que cela, ironie de l'histoire, même si c'est la petite bourgeoisie qui dans un premier temps a occupé le vide laissé par les organisations ouvrières, la participation populaire ensuite des couches de travailleurs les plus humbles et les moins organisés à cette initiative, petits employés, ouvriers de petites entreprises, auto-entrepreneurs, chômeurs, précaires, salariés retraités – et pour la majorité c'était leur première mobilisation de leur vie a permis à ce mouvement populaire du 17 novembre dans son ensemble de franchir une étape.

    Il s'est hissé par sa détermination et l'efficacité de cette détermination au niveau global politique que le mouvement ouvrier devrait avoir pour faire face aux attaques du gouvernement et du Medef, celui d'une contestation sociale d'ensemble et déterminée.Et par là, c'est l'ensemble du mouvement ouvrier qui va être porté à cette ambition. Il est difficile en effet de penser qu'il n'y ait pas un avant et un après 17 novembre. Ce mouvement va exercer une pression sur l'ensemble des travailleurs organisés.

    Ce n'est pas nouveau puisque j'avais déjà signalé dans des articles précédents comment les secteurs les moins syndiqués de la classe ouvrière, femmes, migrants, salariés sans qualification avaient joué un rôle déterminant dans les mobilisations de cette dernière année mais de manière relativement invisible pour l'ensemble. Cette fois, il n'est pas possible d'imaginer que les militants ouvriers pourront reprendre demain le train train des journées d'action syndicales saute mouton ou corporatistes sans avoir à l'esprit face aux jérémiades des directions syndicales sur le soi-disant manque de combativité des ouvriers non syndiqués, que ceux qui ont justement montré dans cette mobilisation, détermination et efficacité, étaient justement ces derniers.

    C'est le manque de détermination des directions syndicales qui pèche et non celui de la base ouvrière. Il ne s'agit pas chacun dans son coin de se lancer dans le dur labeur du recrutement syndical et de l'explication mais de proposer une politique d'ensemble déterminée. Cela signifie que la perspective de la construction de la grève générale illimitée – seule suite réaliste aux actions type 17 novembre sera plus que jamais posée aux salariés les plus conscients et aux équipes militantes combatives. Une grève générale pas seulement pour telle ou telle revendication fut-elle salariale mais qui pose le problème de reprendre tout ce que le Medef, Macron et ses prédécesseurs nous ont volé, c'est-à-dire le problème du pouvoir et avec cette question la nécessité d'un véritable programme de transition pour aller vers une société meilleure.

    Jacques Chastaing 17 novembre 2018"

    Le syndicat SUD PTT 35 (Rennes) sur les (bonnes) raisons de la colère :

    http://www.rennes-info.org/Gilets-jaunes-Syndicalement-incorrect

    "SUD PTT 35

    Plusieurs centaines de milliers de personnes se sont retrouvées sur les 2500 points de blocage le 17 novembre. C’est manifestement un succès. Parmi eux de nombreux salariés des petites entreprises, en CDD, intérimaires, dans des territoires à la périphérie des grandes villes, des retraités aussi, etc… Bref, la population dans sa diversité subissant la fragmentation et l’éclatement de la société sous les coups de boutoirs de la financiarisation capitaliste.

    Parmi eux aussi, de nombreux adhérents et militants syndicaux qui malgré le silence embarrassé des confédérations syndicales ont participé à ce mouvement. Pour dissuader ces militants syndicaux d’y participer, on a tout entendu et notamment le fait que ce mouvement était un mouvement de « fachos ».

    S’il y a plus de 300 000 fachos actifs dans l’hexagone il est grand temps de prendre son passeport et de quitter le pays. Mais tel n’est pas le cas !

    UNITÉ DE CEUX QUI COMPTENT EN CENTIMES

    CONTRE CEUX QUI COMPTENT EN MILLIARDS

    Ce qui ne passe plus c’est l’injustice, l’incohérence et l’hypocrisie.

    Car la réalité de l’année 2018 est celle-ci : Frais bancaires : +13%, Carburant : +12%, PV stationnement : +130%, Assurances : +3 à 5%, Mutuelle : +5%, Timbres poste : +10%, Carte grise : +15%, Tabac : +10%, Abonnement bus : +3%, Péage routier : +1,3%, Gaz : +7%, Forfait hospitalier : +15%, Abonnement vélib : +30%, Contrôle technique automobile : +23%, Cantine scolaire : +1 à 3%, Fioul domestique : +36%, Électricité : +17%, CSG : +21,7%....

    Quant aux retraites, c’est -1,7% et le smic : +1,2%, tandis que les salaires stagnent globalement.

    Pendant ce temps, le gouvernement Macron a supprimé l’impôt sur la fortune qui rapportait plus de 4 milliards d’euros !! Ce n’est donc pas un « ressenti » contrairement à la langue de bois gouvernemental.

    De plus, le discours sur la transition énergétique et écologique est incohérent et contradictoire.

    Par exemple, la prime pour mettre un véhicule roulant à la casse n’a rien d’écologique mais a tout de l’anticipation d’une crise de surproduction de l’automobile. Il faut vendre ce qui va être produit et donc inciter à casser un véhicule roulant !

    Par exemple, la concentration des centres de tri de La Poste (passer de 110 à 28 en 6 ans) oblige les courriers postés à Brest à faire 300 kilomètres pour être triés par les machines à Rennes (Pic de Rennes Armorique) et 300 kilomètres pour repartir à Brest pour être distribués ! 600 kilomètres en camion pour…rien !

    L’incohérence du discours est résumée dans ces deux exemples que nous pourrions multiplier à l’infini…

    A cela s’ajoute bien entendu, le creusement des inégalités qui s’accentue au niveau national comme au niveau mondial. Il devient insupportable que la financiarisation capitaliste arrose quelques milliers de milliardaires sur la planète pendant que les peuples galèrent !

    Si bon nombre d’entre nous avons participé individuellement, isolément aux mouvements des 17 et 18 novembre, nous avons bien l’intention d’y participer de manière très organisée.

    Considérant que la lutte contre les injustices sociales et fiscales est juste,

    Considérant aussi que la lutte pour une augmentation substantielle du pouvoir d’achat est juste.

    Considérant que notre combat est une lutte de transformation sociale,

    Le syndicat SUD-PTT appelle à manifester avec les gilets jaunes

    Le bureau départemental

    Rennes le 19 novembre 2018"

    Ou encore, cette fois d'un militant panafricaniste révolutionnaire :

    http://joseseseko.overblog.com/2018/11/le-fourre-tout-des-gilets-jaunes.html

    "Les multiples points de rassemblement des gilets jaunes, le 17 novembre, ont mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes en France. Ce mouvement né de la contestation d'une hausse de la taxation du prix du carburant, a l'ambition de s'inscrire dans la durée, en demeurant un fourre-tout qui attire les différents râteliers, ayant même quelques similitudes avec le mouvement Nuit Debout du printemps 2016.

    "Macron démission !" C'est le cri général scandé par les gilets jaunes depuis le samedi 17 novembre, date de lancement de la mobilisation contre la hausse de la taxation du prix du carburant. Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 280.000 personnes auraient pris part à ce mouvement, réparti sur 2.000 points de rassemblement, dont 1.200, paraît-il, sur la place de la Concorde, à Paris. Ces gilets jaunes faisaient plus ou moins du blocage routier, dans l'ensemble de l'Hexagone. Ce qui conduisit parfois à des situations dramatiques comme la mort de Chantal Mazet, dans la Savoie, percutée par une automobiliste accompagnant sa fille chez le médecin. J'en profite pour adresser mes plus sincères condoléances auprès de la famille de la défunte.

    Messages opposés

    Sur les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux dans la journée du 17 novembre, on y voit des choses diamétralement opposées. D'un côté, des photos et des témoignages indiquant une attitude pour le moins nationaliste, avec des slogans hostiles aux exilé(e)s, ou des articles de presse locale relevant une agression à caractère raciste à Besançon (Doubs) ou islamophobe à Saint-Quentin (Aisne)

    D'un autre côté, des gilets jaunes affichaient ou scandaient des messages anticapitalistes. Plusieurs gilets jaunes avaient écrit un message appelant à une remise en place de l'ISF, dénonçant ainsi la politique fiscale favorable aux riches de la part d'Emmanuel Macron. Ou encore un gilet jaune que j'ai rencontré sur la rue du faubourg Saint-Honoré, à Paris, qui est venu non seulement pour critiquer la décision du gouvernement, mais aussi défendre une vision décroissante, estimant qu'on devient dépendant de beaucoup de choses, notamment de la voiture, défendant l'idée d'une politique favorable aux transports en commun, surtout dans les campagnes, qui ont une disparition progressive des divers services publics au fil du temps.

    Fourre-tout citoyenniste

    Si on devait donner une image quelque peu caricaturale du mouvement des gilets jaunes, c'est un peu un fourre-tout citoyenniste. Pourquoi ce qualificatif ? Parce que ces citoyen(ne)s pensent qu'en montrant leur colère, ils arriveraient à leur fin, et là où ça devient carrément pathétique, c'est qu'ils croient (naïvement) que la police et la gendarmerie pourraient se ranger de leur côté. Du côté de la place de la Concorde et de la rue du faubourg Saint-Honoré, ça clamait à plusieurs reprises "la police avec nous !". Mais les forces de l'ordre social, notamment les CRS leur ont fait savoir qu'ils n'enlèveraient pas le casque et qu'ils emploieront leur matériel. Ce qui n'a pas manqué vu qu'ils ont gazé sur la rue du faubourg Saint-Honoré, au niveau de l'ambassade des États-Unis, à quelques dizaines de mètres du palais de l'Élysée. De même qu'en cas d'absence d'écoute à leurs sommations, ils utiliseraient les armes.

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

    Ce citoyennisme n'est pas nouveau. Il était déjà présent du temps de Nuit Debout, mouvement né au printemps 2016 contre la Loi Travail, où certains membres de Nuit Debout croyaient que les forces de l'ordre social se rangeraient de leur côté à un moment donné. D'autres éléments de comparaison peuvent se faire avec Nuit Debout. Les gilets jaunes semblent être peu structurés, avec une volonté de ne pas avoir de figure de proue, d'être à distance des syndicats - ou du moins leurs directions confédérales -, et encore moins de connaître une récupération politique. Une attitude similaire chez Nuit Debout, à la différence près que l'axe politique tenu par ce mouvement était connoté à gauche, voire à l'extrême-gauche, et qu'il était affirmé dès le départ. Ce qui n'est pas le cas des gilets jaunes. Du moins, a priori.

    Un autre point de similitude entre les gilets jaunes et Nuit Debout, c'est l'attitude des mass media. Dans les deux cas, il y a une exposition médiatique très importante, avec plus ou moins de mépris exprimé à l'antenne, mais toujours mieux vu qu'une manifestation classique, menée par des syndicats, qui sont unanimement dénigrés dans les mass media, dans la plus pure tradition anti-syndicale made in France. Cela étant, Nuit Debout avait droit à une certaine clémence jusqu'à ce que le pseudo-philosophe Alain Finkielkraut se fasse renvoyer, à juste titre, de Nuit Debout, et là, le dénigrement devint total. Pour l'instant, ce n'est pas entièrement le cas des gilets jaunes. Mais cela dépendra de l'évolution du mouvement dans les prochains jours."

    Le mouvement, qui quelque part quand on y pense a déjà consisté en un blocage des flux, de ce mouvement perpétuel qui caractérise nos sociétés occidentales du 21e siècle ; ainsi que, très présent dans les grandes zones commerciales périurbaines, en un investissement politique de l'ESPACE ANTIPOLITIQUE par excellence (les citadelles de la "société de consommation") ; s'oriente à présent comme lors de la mobilisation contre la Loi Travail en 2016 vers un blocage des dépôts de carburant :

    https://www.bfmtv.com/societe/pourquoi-les-gilets-jaunes-bloquent-les-depots-de-carburant-1569558.html

    "La mobilisation se fait économique. Ce lundi matin, les gilets jaunes ont mis le cap sur les dépôts de carburant. Cinq, au moins, sont d'ores et déjà à l'arrêt tandis qu'un porte-parole des manifestants revendiquent "une dizaine" de sites bloqués. 

    La mobilisation des gilets jaunes change de visage. Ce lundi matin, ils se sont tournés vers les dépôts de carburant, bloquant plusieurs d'entre eux. Selon nos informations, cinq sites sont d'ores et déjà bloqués : les dépôts de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, de Portes-lès-Valence, dans la Drôme, de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, de Port de la Palice-La Rochelle, et de Lespinasse, près de Toulouse. Aucun poids-lourd ne sort ni n'entre dans ces structures. 

    "Nous aussi on maintient le cap" 

    Et, selon Benjamin Cauchy, un des porte-paroles des "gilets jaunes", le chiffre est à revoir à la hausse. Sur RMC, il a assuré qu'une "dizaine de dépôts de carburant" étaient bloqués en France. "On veut désormais bloquer les raffineries et les dépôts industriels pour avoir un impact économique", a-t-il ajouté. L'effort se porte aussi sur les routes.  Ainsi, le mouvement a entravé le péage de l'autoroute A6 à hauteur de Villefranche-sur-Saône, au nord de Lyon. 

    Interrogée ce lundi matin sur notre antenne, Laëtitia Dewalle, représentante des "gilets jaunes" dans le Val-d'Oise, a réfuté tout revirement, faisant référence au passage aux mots du Premier ministre la veille : "Un changement de stratégie ? Non, nous maintenons nous aussi le cap, et avec fermeté. On avait dit que des routiers nous rejoindraient, ainsi que des agriculteurs, tout ça est en train de se mettre en place."

    Vers la paralysie ?

    Et, si la forme a varié, c'est justement en raison de l'entrée en scène de ces nouveaux acteur. Laëtitia Dewalle a ainsi expliqué les blocages par le fait que le mouvement relève désormais de "professionnels qui ont pris la relève et non plus des citoyens à pied".

    Pour notre éditorialiste économique, Nicolas Doze, ces blocages peuvent être décisifs mais il estime qu'ils font sortir les manifestants du cadre de la légalité :

    "Il est certain que c’est en bloquant ce type de sites que vous paralysez le pays, que vous provoquez des pénuries et des files d’attente devant les stations, c’est très très efficace. Il faut rappeler que le droit de manifester est un droit constitutionnel mais il prévoit que l’on manifeste contre ses dirigeants, il ne prévoit que l’on manifeste contre son pays, ça c’est illégal et bloquer des sites et des dépôts de carburant, c’est tout simplement illégal."

    Robin Verner"

    Sur les conséquences du blocage des "temples de la consommation" :

    https://www.bfmtv.com/economie/les-gilets-jaunes-ont-ils-reussi-a-plomber-l-economie-francaise-samedi-1569922.html

    "Le volume des achats par carte bancaire a chuté de 26% le samedi 17 novembre par rapport au samedi précédent. Et la fréquentation des centres commerciaux a baissé de 39%, samedi. Les blocages de route et d'accès aux grandes surfaces par les "gilets jaunes" pourraient avoir dissuadé les Français de faire leurs emplettes.

    Alors que les patrons redoutent que les blocages ralentissent l'économie, la forte mobilisation des "gilets jaunes" sur les routes, samedi 17 novembre, a eu un effet négatif et visible sur la consommation des Français ce jour. Une conséquence particulièrement sensible alors que la période des achats de Noël bat son plein. Les paiements par carte bancaire ont chuté de 26% d'un samedi sur l'autre, selon les statistiques du groupement cartes bancaires. Ces transactions sont passées de 50,933 millions à 37,634 millions en une semaine, sur une seule journée, alors que le samedi est un jour d'affluence dans les commerces. La baisse constatée atteint encore 21% par rapport au samedi 3 novembre, il y a deux semaines.

    La fréquentation des centres commerciaux a chuté sur 3 jours

    Ces statistiques sur les achats par carte bancaire en berne, le samedi 17 novembre, sont corroborées par celles du conseil national des centres commerciaux (CNCC). Celui-ci évoque un recul de 39 % sur la journée du samedi, alors qu'ont été constatées une hausse de 13 % par rapport au niveau habituel le vendredi 16 novembre après 18h pour des "achats de précautions", puis une nouvelle hausse de 54 % pour les commerces ouvrant le dimanche 18 novembre pour des  "achats de rattrapage".

    Au total, sur les trois jours (vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 novembre) du week-end dernier, le CNCC constate "une fréquentation en baisse de 18,5 % par rapport aux niveaux habituels" sachant que ces chiffres cumulent les données de 170 centres commerciaux, galeries marchandes et parcs d’activité commercial, abritant plus de 10.000 commerces.

    [NDLR d'après une autre source : "D'après le cabinet Nielsen, les hypermarchés et supermarchés ont vu ce jour-là leur chiffre d'affaires baisser de 35% en moyenne, en raison des fermetures de points de vente et du blocage des accès à certains magasins. "Si certains commerçants ont pu récupérer dimanche une partie de l'activité perdue la veille, ce report n'est pas suffisant : au global sur le week-end, la perte de chiffre d'affaires est d'au moins 30%", assure de son côté le Conseil du commerce de France."]

    Les bijoutiers horlogers déplorent une baisse de 68% de leur activité

    De son côté, l’Union de la bijouterie horlogerie révèle que ses adhérents ont constaté en moyenne une baisse de 68% de leur chiffre d’affaires durant le week-end dernier. "Alors que les résultats annuels des commerçants dépendent en grande partie de ce moment de l'année, les boutiques désertées les mettent en péril. Ces blocages risquent de ne pas inciter les français à reporter leurs achats, mais à se tourner vers les géants du web" s'alarme ce syndicat de commerçants professionnels.

    Les stations service étaient la cible des manifestants

    Nul doute que les nombreux blocages de route et des accès à certaines grandes surfaces en régions ainsi que ceux des centres commerciaux abritant des stations service, très ciblées par les gilets jaunes, ont dissuadé de nombreux Français d'effectuer leurs courses ou de faire leur plein de carburant ce samedi, jour traditionnel d'affluence dans les commerces.

    En outre, à côté des manifestations, et des blocages, le boycott des cartes bancaires faisait partie des mots d’ordre de cette journée. Ainsi, sur l’un des groupes Facebook de la manifestation des gilets jaunes dans l’Indre, une participante écrivait: "Privilégier les petits commerçants mais en payant en LIQUIDE". Certains manifestants appelaient aussi les commerçants à faire de leur côté la grève des TPE (Terminaux de Paiement bancaires)."

    [Lire aussi : le-patronat-appelle-les-gilets-jaunes-a-ne-pas-bloquer-l-economie.pdf]

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes

    "Dans le cadre des manifestations gilet jaune aujourd'hui à Nîmes j'ai participé avec un drapeau palestinien symbole de la résistance et un t-shirt BDS, avec une pensée aux réfugiés climatiques et à l'occasion les réfugiés palestiniens. Mon initiative a eu beaucoup de succès et j'étais étonné par la sympathie des participants à la cause palestinienne"

    Au lendemain du week-end "fatidique" : retour sur le mouvement des Gilets Jaunes


  • Commentaires

    1
    77peupleéveillé66
    Samedi 24 Novembre 2018 à 23:55

    Ceux qui prétendent depuis des années que le peuple français est mort et enterré au point de l'avoir banni de leur lexique doivent être bien déçus et inquiets aussi....Car le peuple français et son franc parler aussi communicatif que fraternel semble s'être réveillé,bien décidé à rompre avec toutes ces années perdues dans la tromperie néolibérale (austérité budgétaire,services publics au pain sec,baisse des salaires,généralisation de la précarité,fiscalité de + en + injuste,cadeaux fiscaux pour les + riches,recul de l'industrie française sur l'autel d'un capitalisme dérégulé et parasitaire,désertification d’espaces + en + importants,classe politique aux abonnés absents…etc).Il s’agit de mener des politiques conformes à l’intérêt général c’est-à-dire au peuple.Il convient de l’EXIGER contre une classe dirigeante composée de technocrates asservie aux intérêts des nantis des grandes sociétés côtées au CAC 40.Le temps est venu de remplacer ces dirigeants nous tournant le dos par des responsables dignes de ce nom en manifestant,en votant et en cessant le travail si besoin est.

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