https://redguardsla.wordpress.com/2018/06/29/updated-position-on-the-chicano-nation/
Cette position des Red Guards Los Angeles ; ou plutôt la thèse des Red Guards Austin devant laquelle elle est une capitulation historique pour le Mexique du Nord occupé et la décolonisation en Amérique du Nord en général ; est l'antithèse exacte de ce que nous avons pu développer ici (précisément ce qui y est critiqué) : Un échange de commentaires qui clarifie magistralement ce que l'anticolonialisme "en carton", "déclaratif comme aux impôts" veut dire
L'archétype absolu du thorézisme-cheeseburger ; et l'équivalent (la "rectification" de RGLA) de si Hô Chi Minh ou Messali avaient capitulé devant Thorez, ce qui heureusement n'a pas été le cas.
L'argument central, comme quoi prioriser la libération socialiste du Mexique du Nord occupé (Aztlán) serait "abandonner à leur sort" les autres colonies intérieures, est bien sûr proprement ridicule : cela revient à dire que lancer la guerre de libération du Vietnam en 1945, sans attendre "la révolution dans tout l'Empire" ou (dit plus clairement) que le PCF fraternaliste ne prenne le pouvoir à Paris, revenait à "abandonner" l'Algérie et le reste de l'Afrique dans leur lutte contre le même colonialisme français.
L'histoire a bien sûr démontré le contraire, puisque cette guerre et sa glorieuse conclusion à Diên Bien Phu a été littéralement le signal du lancement de la Toussaint 54, d'une intensification de la lutte au Maroc et en Tunisie, ainsi qu'au Cameroun et en Guinée, le début d'un mouvement en Gwadloup etc. etc. C'est là une négation pure et simple de la possibilité de coordination, ou du moins de la dynamique d'émulation et de galvanisation qui peut exister entre colonies d'une même puissance ; ici l'Empire français, là l'Amérique WASP ; jusqu'à finir (même) par entraîner dans son torrent le (ou les) prolétariat(s) de la nation ou du "bloc de nations" (la question aux États-Unis est complexe et nous ne nous y lancerons pas ici, en "France" c'est clair qu'il y en a plusieurs) dominante(s), c'est-à-dire "glacis protecteur" de la bourgeoisie impérialiste (effet historiquement avéré, observable dans les années 1960 de la Révolution algérienne en "France" et de la Guerre populaire du Vietnam et des luttes de libération noire puis chicana puis portoricaine etc. aux US).
D'autant plus honteux que l'argumentation passe par une tokenisation (utilisation dilatoire, manipulatoire) de la Nation noire – ce serait la Black Belt, New Afrika qui serait ainsi "pénalisée"...
BIEN SÛR que dans le cadre d'un même État, c'est-à-dire face un état-major unique de l'ennemi oppresseur, nous avons coutume de dire que les peuples sont "les doigts d'un poing uni" ; en particulier lorsque la nationalité dominante est elle aussi opprimée par l'impérialisme, comme les Turcs ou les Arabes au Proche-Orient vis-à-vis des Kurdes (dont la "cause" a déjà failli servir en 1920, et sert de fait depuis ces dernières années - ce dont ils semblent d'ailleurs commencer à se rendre compte, après des années de tonitruant soutien... - le dépeçage impérialiste de la région, raison pour laquelle Kaypakkaya insistait sur le "lien" nécessaire entre les différentes révolutions démocratiques) ; ou lorsque la question peut vraiment se poser comme dans l’État espagnol (où les Castillans ne "dominent" pas vraiment les autres en termes de "privilège", mais une oligarchie principalement castillane avec pour quartier-général Madrid sert de garde-chiourme des peuples travailleurs de l’État pour le compte des monopoles "espagnols" et surtout nord-européens) ; SAUF QUE... ce n'est pas vraiment le cas de l'Amérique blanche, nation-glacis de la première puissance impérialiste mondiale, sans doute la plus "privilégiée" (comprendre : gorgée de miettes de bénéfices de l'exploitation des peuples à travers le monde) de la planète ; et cette notion de "poing uni" ne saurait être utilisée comme prétexte pour justifier l'"unité"... à la botte d'une telle nation (ultra-) dominante !
BIEN SÛR qu'"aucun peuple aux États-Unis ne peut être libre tant que les États-Unis eux-mêmes ne sont pas détruits" ; personne ne dit le contraire ! L'on pourrait, en fait, dire strictement la même chose de la QUASI TOTALITÉ des peuples du monde... Aucun peuple de la sphère impériale française ne pouvait et ne peut (encore actuellement) être libre tant que "la France", le Pouvoir de Paris et de sa Bourse, n'est pas détruit. Faute de cela, la néo-colonisation y compris des pays ayant lutté le plus héroïquement (comme l'Algérie) est un phénomène que l'histoire des 40 ou 50 dernières années nous a donné l'occasion d'observer.
Mais les choses doivent bien commencer quelque part ; déclenchant ensuite un effet domino... Et cela n'est tout simplement pas possible si les luttes de libération ne suivent pas, dans la solidarité internationaliste et éventuellement la critique mutuelle fraternelle et constructive bien sûr, leurs PROPRES AGENDAS définis par les peuples eux-mêmes ; et non par un "ensemble" incluant la nation-glacis des impérialistes. Les révolutionnaires de cette nation mènent la lutte contre leur bourgeoisie qui est la "super"-bourgeoisie de l'Empire entier ; au plus près ce qui présente un intérêt certain pour tous les peuples en lutte ; et pratiquent la solidarité internationale ; mais ne peuvent être en cela que des PORTEURS DE VALISES, et non des donneurs de directives !
C'est bel et bien ce thorézisme d'outre-Atlantique qui doit être critiqué et combattu pour que la révolution socialiste là-bas puisse être à l'ordre du jour. La position originelle des Red Guards Los Angeles ("notre position quant à la Nation chicano était qu'elle devait d'abord évoluer vers une révolution de libération nationale, précédant l'intégration socialiste, avec son propre Parti communiste maoïste distinct", et que cette libération nationale "se concrétiserait par l'établissement d'une République indigène du Sud-Ouest sous la dictature conjointe du prolétariat indigène et chicano"), à présent abandonnée, était précisément la position juste !
AZTLÁN LIBRE ET SOCIALISTE, RÉUNIFICATION ; RÉPUBLIQUE SOCIALISTE DE NEW AFRIKA ; RÉPUBLIQUES POPULAIRES DES 574 PREMIÈRES NATIONS et RÉVOLUTION ANTICOLONIALE des Grands Lacs jusqu'au Rio Grande !
[Les Red Guards Austin ont "accueilli" la critique et le débat idéologique en supprimant notre commentaire... ressemblant ainsi de plus en plus à un 'p''c''mlm' yankee.]
[Le groupe RGLA s'est finalement donné la peine de répondre... pour on ne sait quelle raison soudaine, paraissant jusque là plus à l'aise et loquace devant les contestations de tendance (hélas) postmo-idpol de sa position que devant une position impeccablement communiste telle que la nôtre. Serait-ce peut-être (comme ça, au hasard), après avoir d'abord réagi par l'ignorance ou la moquerie, une prise de conscience du danger de la critique qui commence à se lever de toute part contre leur position ; la chaleur du boulet qu'ils commenceraient à sentir ?
Voici l'article en anglais :
https://redguardsla.wordpress.com/2018/07/04/defeat-u-s-imperialism-for-the-proletariat-and-all-oppressed-nations-clarification-and-reaffirmation-on-the-chicano-national-question/
Nous ne nous donnerons pas la peine de traduire, tant il n'est qu'une assez piètre tentative de réaffirmer et justifier par une deuxième couche leur position capitulatrice sans apporter réellement de nouvel argument autre que l'attaque ad hominem... la plus classique concernant SLP ("blog d'un seul individu sans influence dans les masses" blabla), et d'ailleurs on-ne-peut plus clairement made in France et on voit assez bien made in qui (les gens, assez nombreux cela dit, qui depuis des années ne supportent pas de voir un "mec tout seul" - ils n'en savent rien en réalité, ni nous ne savons réellement ce que cela veut dire en fait, mais pas une avant-garde autoproclamée en effet - assumer une production théorique communiste qu'ils ne parviennent pas à égaler... et qui ont donc manifestement exporté leurs "arguments", les seuls qu'ils ont face à cela, outre-Atlantique - le savoir-faire français, on vous dit !!).
Au point de consacrer (en fait) une bonne partie de leur texte, nous nous demandons même si ce n'est pas la majorité en nombre de lignes, à reconnaître que nous avons... RAISON sur certains points qui iraient dès lors (supposément) "dans leur sens" ; allant jusqu'à reformuler leur thèse en un "pourquoi pas coordonner toutes les luttes de libération" au sein d'un même État qui n'est rien d'autre (sans "why not" !) que ce que nous prônons necessite-imperieuse-refuser-parti-francais (mais par contre, une "direction politico-militaire hautement centralisée et hiérarchisée" est effectivement hors de question en incluant la nation dominante) ; et plus globalement, laisser ressentir un assez net vacillement sur leurs bases argumentaires (autre exemple : "et en quoi un Parti communiste unique de tous les USA serait forcément un parti à majorité blanche ?"... oui, bon ben les amis, on va dire qu'on verra bien ; et au demeurant un Parti sous DIRECTION STRATÉGIQUE, idéologique, intellectuelle blanche n'implique pas forcément qu'ils y soient majoritaires).
Cela + quelques déformations, volontaires ou dûes à notre anglais approximatif on ne sait pas, de notre propos ; comme le fait que dans nos slogans à la fin nous parlons bien de RépubliqueS populaireS des Nations indigènes et non d'une seule et unique République comme ils prétendent l'avoir compris, et ne prétendons par ailleurs aucunement à la connaissance ultra-pointue du sujet qu'ils s'efforcent (inutilement donc) de nous dénier : nous savons simplement qu'il y a 574 nations à se revendiquer comme telles et (par la force des choses) reconnues au niveau fédéral, et pour le reste la seule chose que nous pouvons affirmer avec certitude est la complexité du sujet (ne serait-ce pas, sur le principe, TOUT le territoire US qui leur a été volé et qui devrait leur être restitué ? certes, mais ensuite, se posent les questions de faisabilité...).
Deux points qui méritent discussion :
- Aztlán et le Mexique seraient deux choses, "deux nations" différentes et ne devraient pas être réunifiés. C'est un point qui mérite sans doute plus ample investigation, certains arguments de RGLA sont tout à fait recevables ; néanmoins ils affirment de manière assez définitive que leur position est la "ligne rouge" alors que nous sommes suffisamment informés pour savoir que des points de vue tout à fait différents existent dans les masses locales (lire par exemple ici et ici) ; qui d'ailleurs ne descendent qu'en petite minorité des Mexicains "coupés" du Mexique en 1848 : c'est surtout, depuis un gros siècle, une IMMIGRATION venue du Mexique indépendant voire d'Amérique centrale qui a ré-hispanisé la zone. Les choses apparaissent de manière très nette sur ce graphique : http://ekladata.com/HCtOmwE.png ; où l'on voit bien qu'en 1850 (juste après l'annexion) nous avons quelques centaines de milliers de Mexicains annexés et devenus (donc) "américains", en 1970 environ un million de "Mexican-born" (personnes nées mexicaines au Mexique et immigrées) et 5 millions d'origine, et de là à 2010 on passe à plus de 11 millions nées au Mexique et quelques 33,7 millions d'origine mexicaine au total, en corrélation évidente ; formant une majorité ou proches de l'être dans plusieurs dizaines de comtés frontaliers et du Sud-Ouest en général (voire carte ci-dessous). Le slogan "les Mexicains ne traversent pas la frontière, c'est la frontière qui traverse le Mexique" ne peut pas signifier autre chose qu'un rejet de la légitimité de cette frontière coloniale, et donc une certaine forme de volonté de réunification même si ce n'est pas sous la forme d'un Mexique monolithique et uniformisateur ; peut-être sous une forme de fédération-association ; et dans tous les cas bien évidemment, contrairement à ce qu'ils font mine de comprendre, pas avec le Mexique actuel TEL QU'IL EST, un régime narco-fasciste effectivement.
- Un Aztlán (ou n'importe quelle nation opprimée) indépendant et socialiste "isolé", "entouré" par la Réaction impérialiste, serait constamment menacé, attaqué et probablement finalement écrasé. C'est un argument relativement peu convaincant. Ce qui est dépeint là n'est rien d'autre que le lot de toutes les révolutions, peu importe la taille du pays : qu'il s'agisse de la Russie bolchévique de Lénine, réduite au Nord de la Russie d'Europe, triomphant des Armées blanches et de 14 armées d'agression étrangères pour devenir l'URSS ; de cette même URSS, grande comme deux fois les États-Unis, triomphant de l'agression exterminatrice de l'Allemagne nazie en 1945 ; ou par la suite, de plus d'un tiers de la planète socialiste ou en démocratie populaire, là encore constamment attaqué en particulier dans les "nouveaux" pays (Corée, Vietnam, Cuba et ses alliés d'Amérique latine etc.) et bien souvent triomphant de ces agressions là aussi, mais finalement vaincu par cette longue guerre d'usure et surtout... le révisionnisme intérieur. Le même révisionnisme que celui de Maurice Thorez, tenant exactement le même discours aux colonies françaises : "isolés", "séparés" de la Frrrrance, vous serez écrasés, mangés par la nouvelle superpuissance US !
Les colonies intérieures et les colonies situées outre-mer sont certes des choses différentes et beaucoup d'arguments de RGLA sonnent juste ; mais ils ne semblent absolument pas se rendre compte à quel point leurs arguments ("la nation opprimée sera isolée", "ne s'en sortira pas toute seule", "tombera dans les griffes du fascisme semi-colonial" etc.) sont en tout point similaires à ceux de Thorez en son temps et de n'importe quelle gauche coloniale aujourd'hui comme hier (ni sans doute combien leurs attaques directes contre nous, dans les derniers paragraphes, rappellent il y a 7 ou 8 ans la phraséologie d'un 'p''c''mlm' dont on sait hélas comment il a fini...).
La question soulevée ici est d'importance, non seulement pour Aztlán et les États-Unis mais en réalité UNIVERSELLE et FONDAMENTALE ; transposable ici dans l'État français, ce qui explique l'hostilité bien "franco-française" envers nous qui transparaît de bout en bout du texte en filigrane. C'est tout simplement là une question dont nous avons violemment "débattu" avec toutes sortes de personnes et d'organisations hexagonales depuis près d'une décennie : nous rejetons résolument l'idée d'un Parti communiste "français" ou "de France", "hautement hiérarchisé et centralisé" (refuser-parti-francais - lire aussi ici). Nous considérons ainsi, par exemple, qu'il existe une Nation occitane (lire aussi : apres-8-segles) qui doit avoir son propre mouvement révolutionnaire de libération (nous avons récemment salué des développements en ce sens : occitania-nouvelle-organisation), de même que la Bretagne, l'Alsace, le Pays Basque ou la Corse ; que les minorités nationales non-blanches, "colonies intérieures" de force de travail "importée" des anciennes colonies en métropole impérialiste, doivent également avoir dans les ghettos où elles sont concentrées leurs propres organisations autonomes de type Black Panthers, reliées aux luttes anti-impérialistes des pays d'origine (Nation arabe, Afrique, Caraïbe) comme aux États-Unis les communautés noires de la Grande Migration sont reliées à New Afrika et au panafricanisme révolutionnaire international ; et ainsi de suite... Nous considérons, ni plus ni moins, que le refus de cela (c'est à dire ce qui a été jusqu'à présent l'expérience historique) conduira inévitablement au révisionnisme, intrinsèquement lié à l'esprit jacobin et gauche-coloniale.
De notre point de vue, AUCUNE décolonisation sérieuse ne peut être possible dans le cadre d'un Parti révolutionnaire dont les frontières géographiques épouseraient celles de l’État-prison ou de l'Empire ; mêlant dans la même "haute centralisation" les nations opprimées ou colonisées et la nation dominante, quand bien même elle ne représenterait qu'une minorité des effectifs militants.
Il n'y a et n'aurait jamais eu la moindre lutte de libération de l'Irlande dans le cadre d'un "Parti communiste des Îles Britanniques", quand bien même seulement 30% des membres d'un tel Parti auraient été anglais. Il n'y aurait jamais eu de libération nationale, et de Révolution vietnamienne avec une "Section indochinoise du Parti communiste français".
C'est un peu ce qu'était le Parti communiste algérien (vaguement "autonome", un peu comme les PC "réunionnais" ou "guadeloupéen" aujourd'hui), et il s'est objectivement révélé incapable de prendre la tête la lutte pour la libération nationale ; laissant la direction de celle-ci à la bourgeoisie indigène. Le PC espagnol s'est avéré incapable de résoudre la moindre question basque, catalane ou de quelque autre nationalité opprimée de cet État que ce soit ; et pourtant ces nationalités ne sont pas tout à fait dans la même situation de colonialisme intérieur que les Noirs ou les Chicanos aux États-Unis, ni les Castillans dans celle des Blancs.
L'on pourra toujours citer le TKP/ML... Mais les Turcs sont, en Turquie, eux aussi une nation opprimée par l'impérialisme (tout en en opprimant d'autres) ; et en pratique, moins de 10% des militant-e-s du Parti (on pourrait appliquer le même raisonnement en Inde, sans empêcher toutefois qu'il y ait un Parti maoïste... de Manipur, petite nationalité opprimée du Nord-Est près de la Birmanie, indépendant du CPI maoïste).
Ou encore, bien sûr... le Parti bolchévik de Lénine, dans l'Empire russe. Mais nous étions encore, à ce stade, dans la transition du marxisme (raisonnant généralement un État = un Parti "section de l'Internationale", point) vers le marxisme-léninisme beaucoup plus conscient des problématiques nationales ; d'ailleurs le PCbUS finalement établi en 1925 sera (lui) bel et bien une fédération des 15 Partis des différentes républiques soviétiques, avec une autonomie des sections des différentes républiques autonomes en leur sein ; et de fait, Lénine passera les dernières années de sa vie à lutter contre les tendances au chauvinisme russe/slave dans le Parti et l’État, chauvinisme qui aura finalement en grande partie raison de la révolution et du socialisme en URSS.
Et bien évidemment, des gens ne sont pas d'accord et nous attaqueront bec et ongles jusqu'au bout sur ce sujet, souvent bassement, ad hominem et sans fondement, ni le moindre argument digne de ce nom (les RGLA ont au moins fait un petit effort de ce côté-là...). Il en va de leur petit râtelier de petits bourgeois, la Fraaance ; et si parfois ils font mine de soutenir les luttes des peuples c'est uniquement pour se donner une image "progressiste", de préférence lorsque ces luttes sont lointaines, ou au service de l'impérialisme comme en Rojava ; mais attention tout doit rester bien fermement sous leur contrôle. Mais nous n'en avons cure ; nous vivons dans la sérénité matérialiste et la conviction que notre ligne est toute-puissante parce que juste.
Ah et puis maintenant qu'on y pense : le petit passage citant la Palestine comme autre "exemple" de colonie intérieur ("a colony like formerly Vietnam to French imperialism is different than an internal colony like Palestine to Israeli settler-colonialism", et "an internal colony requires a specific and distinct analysis", "similar but not the same"), on est censé l'interpréter comment ? Que la Résistance palestinienne doit intégrer un "Parti unifié, hautement centralisé et hiérarchisé" avec les colons sionistes ("victory for the oppressed nations is more guaranteed through a coordinated and highly-centralized political-military organization, the militarized Maoist Communist Party"...) ???]
[Lire : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/en-conclusion-de-tout-cela-a158381312]
Lire aussi : Y a-t-il des questions nationales aux États-Unis ? - Sur le mouvement communiste maoïste aux États-Unis
[English]
Long time we've been told : "you're completly wrong, you're attributing to Austin comrades positions which aren't theirs".
Now, as we're able to read, this RGA's position, RGLA is joining with, appears crystal clear ; as steely is our firm opposition to its views for People's War and revolution in North America : https://redguardsla.org/2018/06/29/updated-position-on-the-chicano-nation/
We're witnessing here nothing but basical capitulation before what may be called Cheeseburger Thorezism ; and RGLA's "rectification" is nothing but Ho Chi Minh or Messali capitulating before Thorez (which fortunately, historically didn't happen).
This is just like if instead of launching their Liberation War, Vietnam's communists under Ho Chi Minh and Giap had quietly waited for "revolution in the whole Empire" ; better said, PCF (led 1930-1964 by Maurice Thorez) power seizure in Paris ; because if not so, they would have "abandoned Algeria, Africa and every other colony into French colonialism's clutch".
History has proven this reasoning completly wrong ; as Vietnam's Liberation War and its glorious Dien Bien Phu epilogue has on the contrary contributed in launching Algeria's All Saints Day 1954, intensify struggles in Morocco and Tunisia, Cameroon and Ture's Guinea, the rising of a movement in the Carribean and so on.
That's basically denying any possible coordination, or even mutual emulation and galvanization among colonized people under a same oppressor rule ; here imperial France, there USA ; up to (even) carrying along the torrent the very toiling masses of the dominant Nation, that is, the protective glaze of imperialist bourgeoisie ; as we could historically witness in 1960s decade's France after Algerian Revolution or USA during Vietnam People's War.
This is, above all, nothing but basical attempt to drive the US Maoist movement, whose internal colonies CENTRALITY is obvious, under White leadership by using these fallacious arguments.
Old enough to read these RGA's stances and thesis RGLA states joining with, we were absolutely not "wrong" about nor "mistakenly attributing positions" to anyone, nor dreaming...
OF COURSE we've oftenly stated oppressed peoples into a unique state, that is, facing a unique bourgeois ennemy's command, are like "the fingers of a united fist" ; especially when so-called "oppressor nations" are themselves oppressed by imperialism, as Arabs and Turks are, oppressing Kurds but these latter able to be used by imperialism against them, in some new regional imperialist share, as attempted in 1920 and... going on these last years (which RGs seem now to take conscience) ; reason why Kaypakkaya insisted on the necessity to "link" all their Democratic Revolutions with each other...
BUT White America isn't really in this situation, as one of the most priviledged imperialist "protective glaze" nation in the World ; and can't be tolerated such an attempt, under such a motto and tokenizing New Afrikan people, to put all these "fingers" struggles under its thumb.
OF COURSE "no nation/people can be free in the US until the US itself is destroyed" : nobody states the opposite ! We could say, actually, the same for about EVERY PEOPLE in the World. No people in the French Empire could and (still) can be free until its Center, "France", Paris financial power is detsroyed : we have obviously witnessed the effects of "neo-colonization", even in the countries having the most heroically fought (Algeria), while it wasn't so.
But things must start somewhere, producing then a domino effect ; and this ONLY can be possible if the liberation struggles, into tough international solidarity and not avoiding fraternal, principled and constructive mutual criticism if necessary, are following their OWN AGENDAS defined by peoples themselves and not by a "whole" including... the protective glaze nation of the imperialist bourgeoisie. This nation's revolutionary workers are fighting in "close combat" their own bourgeoisie, ruling class of the whole, which is obviously in everyone's interest ; and practice international solidarity ; but can only do it as SUITCASE CARRIERS and not in a commandist way !
The previous, now abandoned RGLA's position was the correct one ; and this Cheeseburger Thorezism must be harshly criticized and fought in the whole American continent.
FREE AND SOCIALIST AZTLÁN (170-years occupied Northern Mexico), REUNIFICATION ! SOCIALIST REPUBLIC OF NEW AFRIKA, PEOPLE's REPUBLICS OF THE 574 FIRST NATIONS and REVOLUTIONARY DECOLONIZATION of the WHOLE TURTLE ISLAND !
[Red Guards Austin have "welcomed" this criticism and ideological debate deleting our comment...]
[RGLA collective has finally answered our criticism : defeat-u-s-imperialism-for-the-proletariat-and-all-oppressed-nations-clarification-and-reaffirmation-on-the-chicano-national-question ; finally and quite suddenly, as we've seen them until now far more talkative facing far more (sadly) pomo-idpol tendency criticisms of their position, than a steely communist and materialist line as ours.
Would it be (maybe ?) that after first welcoming our criticism looking away, and then mocking it, they're now starting to feel some danger with this kind of criticism rising from everywhere, and feeling the cannonball's heat on their hairs ?
Nothing special to add, as the piece appears nothing but a pathetical attempt to reaffirm and strenghten a little bit their (and Austin's) thesis ; along with insults (history's defeated trademark) and personnal attacks through rumours, nothing but classical about Servir le Peuple, we're used to and actually perfectly know who they're coming from (our domestic, made in France numerous haters not standing we, as a so-called "individual blogger" and actually, yes, certainly not a self proclaimed vanguard, we can ensure day after day an intellectual production they just aren't able to)...
And finally, on a quite long part of their text if not a majority, a kind of half acknowledging we're RIGHT and then (supposedly) "reinforcing (their) position" ; the whole emitting a quite strong impression to see them vacillating on their bases ; up to reformulate their line dressing it as "coordinate all internal national liberation wars", which is nothing but what we've always stood for (here the article in French : sur-la-necessite-imperieuse-de-refuser), under what we (nevertheless) would call a "coordinated state-level command" and, sadly, not a "highly centralized, hierarchical political-military proletarian machinery" including massively (we're talking about some serious mass People's War in some future, aren't we ?), even if only an important minority (minority = absolutely not synonym of "no power"), dominant settler nation's members.
One discussible point : whether or not Chicano nation would be "very different" from Mexico. RGLA raises some valuable points : an internal colony inside an imperialist country, and a semi colonial semi feudal country are very different social experiences, in forging collective consciousness. This issue certainly needs further investigation from our part, but RGLA seems quite definitive about their "different nation - no reunification" conclusion while we know many radical forces in the same Chicano nation don't think the same (read for example : 1 - 2). Actual reality is 1848-annexed Chicano descendants, or even long-time immigrated families (19th or first half of the 20th century) are quite few ; and the huge majority of so-called "Mexican Americans", now something like 34 or 35 millions very mainly in the "Southwest" (Aztlán) are from quite recent Mexican immigration, as it can be clearly seen here on this graphic http://ekladata.com/HCtOmwE.png : some hundreds of thousands (recently annexed) Mexicans in 1850, about one million Mexican-born and 5 millions from Mexican origin in 1970 and over 11 millions born and 33 millions from origin in 2010 ; a majority or close to it in dozens of border and more generally Southwestern counties...
Oftenly seen motto "Mexicans don't cross the border, the border crosses Mexico" can't really mean something else but a call to reunification in the sense of abolish this 1848 colonial border ; even if it doesn't mean a completly monolithic and uniform Mexican state (but perhaps some kind of federation, association). Of course, we and certainly nobody else never advocated reunification with Mexico AS IT'S NOW, a narco-fascist regime, yes.
Another one is an isolated independent and socialist Aztlán (or other oppressed nation), "surrounded by U.S. imperialism, even more so aggravated like a fallen wasp nest", would be constantly under attack and threat and finally certainly crushed. That's not really convincing. What does it really means, a revolution would be "constantly under attack" and risk to be crushed ? That's obviously the case of any revolution in the World and in History ; be half planet socialist, there still would be "constant attack" and murderous wars here and there, especially against "new" countries (Corea, Vietnam). Soviet Russia started as a small part of Northern European Russia (that is, perhaps, as large as Aztlán). White reactionary armies and 14 foreign armies couldn't crush it, it triumphed and expanded and became USSR. Which, large as two US, was 20 years later under attack again, Hitler's total genocide war. And survived again. On the other hand... revisionnism allowed a long Western attrition war to finally crush (1990) more than one third of the planet living under socialism or people's democracy in the 1950s.
Revisionnism like Thorez's PCF's one, telling French colonies EXACTLY THE SAME ("isolated, separated from us, US new superpower will eat you !").
Internal colonies and offshore colonies are different, yes, and many RGLA's points sound right ; but they also seem absolutely unaware how every and any argument they're putting forward is basically similar to Thorez or any today's or yesterday's "colonial left"'s one ("the oppressed nation will be isolated", "finish as a fascist semi colonial regime" and so on).
Ah and, now that we're thinking about it : the passage where Palestine is quoted as another example of internal colony ("an internal colony like Palestine to Israeli settler-colonialism"... !!), where is it exactly going to ? Palestinian resistance should join in an "unified, highly centralized and hierarchical" Party with Zionist settlers ??
Well, we are not to discuss about it indefinitely. "Comrades" (as you don't consider us so...) : your revolution is yours. Do, and you and we'll see. Be sure that being proved mistaken would be, objectively, the best thing which could happen to us and the prisoner peoples of the US and (due to this hegemonic superpower's position in the World) the entire humanity in the next decades.
We are just a certain number of people, here and there, thinking differently ; not because of some personnal hate for you (we've never met and never dealt with either), as you and your Texas friends seem used to take any criticism ; but because that's our convictions.
We've been used, all along almost one decade, to dispute about this kind of issue with an amount of domestic organizations. We don't think, for instance, an "all-France" "highly centralized, hierarchical" Party (prevailing model until now) should lead our people's struggles for social and national liberation in Brittany, Corsica, Northern Basque Country or Occitany you've certainly never heard (and will probably laugh, knowing you) about ; we also think non-White national minorities, "imported" labour force "internal colonies" but without (unlike at yours) a large continuous territory, should autonomously organize in their ghetto areas under a BPP-like model (relying on their origin countries' anti-imperialist struggles like Great Migration-born Black communities on New Afrika and international Panafricanism), and so on.
We think this way and you're thinking another. That's all !
According to us, no serious decolonization is possible with a Party whose geographical boundaries are those of the Prisonhouse State or the Empire, and merging all oppressed nationalities with the dominant priviledged one, would this latter be only one third of the membership.
That's nonsense. Proven nonsense through the whole last 100 years' revolutionary history. Has any Irish liberation struggle ever existed with a "British Isles Communist Party", even counting only 30% English inside ? Would have any Vietnamite Revolution been possible with an "Indochina chapter of the French Communist Party" ?
That's what Algeria's Communist Party was, and it failed to lead the liberation struggle (giving it up into national bourgeoisie's hands). The Spanish Communist Party has proven unable to solve any Basque, Catalan or other national question there, and these nationalities aren't at all the same than New Afrikan or Latin people in the US, Castillans at all the same than White American.
There's TKP/ML... But Turks are themselves an oppressed nation, by imperialism, and are under 10% of the membership.
And Russia's Bolsheviks, but Lenin spent his last years alive fighting Russian greater nation chauvinism in the Party and this one finally killed socialism in USSR.]