• Brésil : plus de 100 familles paysannes organisent une grande manifestation pour la défense de leurs terres

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    Dans l’État de Pernambouc, dans la localité de Lagoa dos Gatos, plus de 100 familles paysannes ont organisé une grande manifestation le 21 août, distribuant plus de 1.000 tracts au cours de l'évènement et dans les rues de la bourgade avec pour titre "La résistance continue ! Riachão [une fazenda = grande propriété du secteur] appartient à ceux qui y travaillent !", et au recto "Ne votes pas, lutte pour la révolution !".

    L'objectif de la manifestation était de poursuivre la défense des terres occupées depuis plus de 15 ans, et partagées entre les paysans en 2009 au travers d'un Tribunal populaire. Elle s'inscrit dans la campagne de défense de la Zone révolutionnaire José Ricardo [le nom donné à la fazenda Riachão occupée, du nom du leader de la première occupation], qui a commencé en janvier après une nouvelle tentative infructueuse de la veuve de l'ex-colonel Cordeirinho pour réaliser son sinistre rêve d'expulser les paysans.

    La manifestation victorieuse a rencontré la sympathie de larges secteurs de la population locale, soutenant tout à la fois les mots d'ordre de défense de la terre, de diffusion de la révolution agraire et de dénonciation de la farce électorale. La marche se termina de manière retentissante sur la grande place du bourg, où s'est tenue une assemblée organisée par la Ligue des Paysans Pauvres (LCP) en parallèle pour réaffirmer la légitimer de la propriété des paysans.

    Ce fut là un autre pas décisif pour la défense des terres contre l'ordre de restitution des possessions illégales émis au début de l'année (mais mis en échec victorieusement par la résistance et la combattivité des dizaines de familles paysannes et de leurs soutiens). À la fin de l'évènement, les familles firent le serment de poursuivre la résistance et la lutte en défense de la terre pour celles et ceux qui y vivent et la travaillent. 

    Nouvelles du Brésil

    Lire aussi pour mémoire : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/appel-a-denoncer-le-gouvernement-bresilien-a114121978


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  • Salvini est une pourriture, ce n'est même pas la peine de le dire.

    Mais une fois qu'on a dit ça, on peut peut-être dire aussi que Macron, qu'on lui oppose désormais en proclamé chef de file des "progressistes" (!!), se fout de la gueule du monde.

    Quand un de ses porte-paroles parle de "cynisme" italien au sujet de l'Aquarius... non mais LOL quoi, putain, et toi tu l'as accueilli le rafiot ducon ? Ah non, askip il a terminé en Espagne. Les Corses (soi-disant gros nationalistes racistes fachos) voulaient mais tu les as pas laissés...

    Dire que Salvini est une ordure (qui ne veut pas de migrants en Italie parce qu'il pense qu'ils puent, tout simplement...) ne rend que plus horrible de devoir admettre qu'il est très malin, très fin politique et qu'il a malheureusement raison... quand il rappelle la situation à Menton, et dit que Macron aurait là l'occasion de montrer le "grand cœur de la France" : ouest-france.fr/europe/italie/migrants-salvini-demande-macron-de-ne-plus-refouler-les-migrants-menton-5939919

    Salvini est sans guère de doute un raciste et un xénophobe (anti-Italiens du Sud) rabique*, mais il sait adapter son discours afin de toucher des millions d'Italiens (et d'autres Européens encore !), de petits blancs, de "beaufs" pour qui le sentiment de privilège blanc-européen existe certes ; mais qui pensent SURTOUT que l'accueil des réfugiés et migrants devrait être mieux réparti entre les États européens, et non littéralement abandonné aux premiers (généralement pauvres, ou en crise économique sévère) qu'ils atteignent : Italie, Grèce, État espagnol et Portugal, pays de l'Est etc. ; pendant que les autres donnent des leçons d'"humanisme" tout en refoulant par milliers à leurs frontières, à moins qu'ils n'accueillent... pour réduire en esclavage à 80 centimes de l'heure comme l'Allemagne de Merkel !

    [Ce sujet est plus longuement abordé dans une large partie de cet article : on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser ; lire aussi : reflexions-de-conception-du-monde-sur-l-affaire-du-nouveau-parti-de-ga]

    Et son discours ne peut là que sonner juste aux oreilles de beaucoup de gens, qui voteront pour lui... en Italie, et pour sa "liste commune" avec Orban aux européennes.

    [* Démasquer sa tartufferie en la matière pourrait toutefois être assez simple, aussi simple que de se demander pourquoi sa Ligue est alors alliée avec le Front National et d'autres forces politiques européennes similaires... dont le programme est justement d'accueillir encore moins de migrants en Europe du Nord-Ouest qui est généralement leur destination ultime souhaitée, et (donc) de les "accumuler" encore plus dans les pays du Sud et de l'Est qu'ils atteindront toujours de toute façon vu les possibilités d'accès (milliers de kilomètres de côtes impossibles à surveiller, grandes étendues boisées etc.).]

     

     

    Tout ceci ne fait encore une fois qu'illustrer le COMBAT SANS MERCI que nous devons mener contre le "progressisme", littéral FOURRIER DU FASCISME !!


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  • Nous avons déjà eu l'occasion ces derniers mois d'évoquer la situation dans ce petit pays d'Amérique du Sud, qui a pourtant connu l'une des "gauches" les plus modérées de cette vague "bolivarienne" partie à l'orée du millénaire du Venezuela (qui lui, par la guerre économique de l'impérialisme appuyée sur les propres limites de son "socialisme", est désormais soumis à une asphyxie façon Zimbabwe des années 2000... analyse-militant-ml-sur-le-venezuela) ; mais néanmoins des améliorations bien réelles pour la condition des classes populaires.

    Le successeur désigné de Rafael Correa lui-même, "Lenin" Moreno (quel prénom !!), au pouvoir depuis un peu plus d'un an, est littéralement en train de tout liquider de son œuvre vaguement réformiste lenin-moreno-le-gorbatchov-equatorien.

    Nous avions ainsi parlé de la "stratégie de la tension" organisée près de la frontière colombienne, autour de soi-disant groupes "terroristes" dissidents du processus de paix des FARC (mais relevant peut-être, si ce n'est plus probablement, du simple banditisme ; à moins qu'ils ne soient tout simplement pas les auteurs des actes comme l'assassinat de trois journalistes qu'on leur attribue, autre théorie qui circule...) retour-dossier-colombie-equateur ; ceci dans le but hautement probable (puisque l'ex-narcotrafiquant du cartel d'Escobar et informateur de la CIA "Popeye" l'évoque ouvertement) de ramener une présence militaire yankee dans le secteur (où il y avait la base militaire de Manta, fermée par Correa en 2009) ; mais le texte traduit ci-dessous évoque aussi des projets extractifs miniers (nécessitant que la région soit quadrillée militairement, peut-être vidée d'une partie de ses habitants etc.).

    Dans un autre registre : l'oligarque guayaquilien (de Guayaquil, le grand port et capitale économique du pays) et ex-président durant quelques mois (1996-97) Abdalá Bucaram, destitué et poursuivi pour corruption dès cette époque (bien avant Correa) et ayant fui le pays pour Panama en emportant des liasses de billets dans des sacs plastiques (!!), a été autorisé à revenir en Équateur... et loin d'y trouver quelque tracasserie judiciaire que ce soit, s'est vu comme il le réclamait indemniser de quelques 200 millions de dollars (l'équivalent de 1,3 millions de bons mensuels de 150 dollars que Correa a institué pour les familles pauvres) pour ses années d'"exil politique" !

    "Mieux" encore : il s'est vu, lui et son clan familial, offrir sur un plateau d'argent ni plus ni moins que la compagnie nationale d'électricité ! Un joli "gâteau" dans lequel croquer : pour la maisonnette d'un ménage populaire équatorien "lambda", la facture mensuelle d'une douzaine de dollars sous Correa a d'abord triplé au printemps pour dépasser maintenant les 80 $ cet été (soit presque autant qu'ici pour un logement similaire... sauf que nos informations proviennent du littoral du pays, où la notion de chauffage est inexistante - il ne fait jamais moins de 20°C !). Pour rappel, le salaire minimum légal en 2018 est de 386 $ et comme vous pourrez le lire ci-après, 60% de la population travaillant de manière partielle/informelle ne le perçoivent même pas...

    Ce n'est qu'un exemple : toute la politique de Eltsine pardon "Lenin" Moreno depuis un an est à l'avenant. Il est tout simplement en train de vendre le pays (que Correa, loin d'un quelconque socialisme maoïste ou même cubain, avait simplement rêvé "fonctionnant" comme un État de droit et d'"économie sociale de marché" à l'européenne) à la découpe.

    Tout ceci s'inscrivant, en fait, dans une gigantesque offensive de l'impérialisme occidental à l'échelle planétaire, dont le semi-fasciste Trump et le libéral "progressiste" Macron sont les deux faces de la même monnaie : élimination (au profit de la droite ultra) du vague social-réformisme rose pâle du PT et "coup d’État judiciaire" (lire aussi : marielle-franco.pdf et surtout bresil-regression.pdf) contre ses figures de proue Lula et Dilma au Brésil ; manœuvre à peu près similaire en Argentine ; asphyxie économique et agitation insurrectionnelle fasciste, on l'a dit, au Venezuela de Maduro (dont d'ailleurs, puisque le leitmotiv là-bas est de se procurer des dollars qui valent chacun plusieurs millions de devises nationales, des cohortes de réfugiés économiques affluent vers l’Équateur dont le dollar est la monnaie, pour y travailler pour 4 fois moins cher que les Équatoriens qui eux, comme au début des années 2000... réfléchissent à nouveau à prendre le chemin de l'émigration vers l'Espagne ou ailleurs !) ; colère sociale contre les mesures économiques antipopulaires des sandinistes au Nicaragua, qui pourrait bien prochainement entraîner leur chute (ils avaient déjà fait la même chose à la fin des années 1980 pour perdre le pouvoir dans la foulée : cadtm.org/Nicaragua...) ; propagande et menaces (maintenant) contre l'Afrique du Sud qui envisage de redistribuer aux paysans noirs les terres des colons blancs afrique-du-sud-trump-reforme-agraire mythe-genocide-blanc ; guerre totale (de la Syrie au Yémen en passant par l'Irak) de repartage impérialiste en "Orient compliqué" annee-2018-proche-et-moyen-orient, parfois sous les applaudissements "progressistes" et "antifascistes" des opportunistes rojavalâtres recapitulatif-articles-rojava, dans une confrontation de plus en plus ouverte avec l'Iran mais aussi une volonté de mise sur la touche d'Erdogan en Turquie turquie-kurdistan-elections-anticipees erdogan-est-un-fasciste-mais livre-turque-chute-guerre-monetaire, pourtant à la tête de la deuxième armée de l'OTAN et n'ayant pas vraiment bousculé les "équilibres structurels" néolibéraux dans ce pays (bien au contraire) mais qui a fait montre d'une "autonomie" dans ses agendas, d'une "volonté de puissance" régionale et d'un "non-alignement" ou plutôt d'une "oscillation" diplomatique entre Occident et Russie-Iran-Chine (envisageant par exemple de rejoindre les BRICS turquie-brics.pdf, étant déjà "partenaire de discussion" de l'Organisation de coopération de Shanghai depuis 2012...), autrement dit d'une perturbation des équilibres géopolitiques devenue en elle-même intolérable ; radicalisation, sur la question de la Palestine, du soutien impérialiste à un État sioniste lui-même de plus en plus radicalisé ; etc. etc.

    Les camarades du Front de Défense des Luttes du Peuple (FDLP), qui se sont beaucoup construits sous l'ère Correa dans la dénonciation de son réformisme bourgeois "populiste" et "démagogue", "révolutionnaire" en parole et social-libéral "ruisselant" en pratique (très loin en effet d'un quelconque socialisme selon la conception marxiste, à noter cependant que contrairement à d'autres il n'a jamais tellement parlé de "socialisme du 21e siècle"...), prennent dans le texte ci-après la mesure de l'offensive économique "néolibérale" et de la liquidation à l’œuvre ; pour tenter, peut-être, de mobiliser et d'organiser une riposte populaire qui ne fasse pas que profiter à un retour du corréisme (qui a, rappelons-le, porté les dirigeants actuels en son sein pendant des années !), mais qui permette de dépasser et de rompre (justement) avec les illusions réformistes.


    FRONT DE DÉFENSE DES LUTTES DU PEUPLE (FDLP) - ÉQUATEUR :

    LA CRISE DU CAPITALISME BUREAUCRATIQUE EN CHIFFRES ET LES MESURES ÉCONOMIQUES DU RÉGIME DE MORENO


    Le Peuple équatorien traverse en ce moment une période de crise extrêmement difficile, complexe, dans laquelle ne semble pas s'entrevoir le début d'une solution, et qui au contraire s'aggrave de manière toujours plus dramatique.

    Sur la situation en Équateur - texte du FDLPTandis que le régime de Moreno, la gaugauche idiote, révisionniste et opportuniste, et les secteurs les plus retardataires du pays continuent de dresser les écrans de fumée de la corruption de Correa, de la violence sur la frontière nord, du cas Assange etc., les chiffres officiels eux-mêmes rendent compte de la situation critique que traversent les masses populaires, le commun des Équatoriens. 6 personnes 10 n'ont pas de travail, ou si elles en ont un c'est un travail partiel et informel, aux revenus inférieurs au salaire minimum.

    Des études conduites par la Faculté d’Économie de l'Université Centrale ont recueilli des données qui peuvent être considérées comme faisant référence.

    Au niveau national, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (dont le revenu mensuel du foyer, par tête, est au-dessous de 84,72 dollars) est monté à 24,5%, et celui des personnes en pauvreté extrême ou indigence (revenus inférieurs à 47,74 dollars par tête) à 9%. C'est à dire qu'environ 504 000 personnes de plus sont tombées dans la pauvreté et, parmi elles, 185 000 dans la pauvreté extrême rien qu'au cours du premier semestre de cette année 2018. Au cours du même semestre, les chiffres de l'emploi "adéquat" (salariat formel, légal, bénéficiant du droit du travail) ont diminué de 9,2%, une sévère chute représentant quelques 300 000 personnes, qui peut expliquer en grande partie l'augmentation de la pauvreté. Pour autant, les taux officiels de chômage et de sous-emploi... baissent et ceux de la population économiquement inactive se maintiennent virtuellement stables. Le travail dit informel passe de 44,1 à 47,5%, ce qui peut être la contrepartie de la baisse du travail "adéquat". Au niveau exclusivement urbain, l'on peut constater une baisse un peu plus explicite avec un taux d'emploi brut qui passe de 62 à 59,9%, et une participation brute qui baisse de 65,9% à 63,2%.

    Pendant ce temps, Moreno, après avoir consolidé ses positions et ses relations stratégiques avec l'impérialisme yankee, et repris à son compte avec un zèle inégalé les diktats du FMI, poursuit l'exploration minière à grande échelle dans les provinces d'Imbabura, Carchi et Esmeraldas.

    Précisément à Carchi et Esmeraldas... où il est supposé y avoir un quadrillage militaire contre la présence de dissidents des FARC ("terroristes", nous dit-on), où ont été décrété l'état d'exception et limitées les garanties constitutionnelles, restreinte la circulation des personnes étrangères au secteur, placés sous contrôle le micro-commerce et jusqu'à l'utilisation des téléphones portables, etc., il a été "suggéré" de surcroît aux visiteurs comme aux paysans locaux d'éviter de se déplacer, face à un apparent danger d'être séquestrées. Autant dire que, pendant ce temps-là, l'exploration minière des transnationales s'en donne à cœur joie !

    Dans les immenses forêts qui bordent la frontière, n'importe quel paysan de la région se déplaçant à travers la montagne peut tomber nez à nez avec des ours à lunettes, des pumas, des cerfs, des ragondins, et plus que régulièrement avec des équipes de la minière Gold & Sun qui travaillent à la prospection et à l'étude de prélèvements. C'est à dire avec tout... sauf des guérilleros violents, des enleveurs, des éléments armés etc.

    Il y a, soi-disant, de l'"insécurité" pour les paysans pauvres, mais la plus absolue liberté et sécurité pour les grandes entreprises minières. Tel est le vrai fond de toute la comédie montée dans les provinces d'Esmeraldas, Imbabura, Carchi et Sucumbíos.

    La présence de ces transnationales, en plus d'être révélatrice du programme économique du gouvernement, répand la destruction des bois et des rivières et déstructure les communautés paysannes locales qu'elle a conduites à une confrontation qui peut à chaque instant prendre des caractéristiques violentes.

    Un paysan de ces provinces touche en général un revenu journalier de l'ordre de 10 ou 12 dollars, tandis que les entreprises minières payent 25 dollars par jour ceux qui leur servent de guides, de porteurs de matériel etc. Évidemment, dans ces circonstances, nombreux sont ceux qui veulent offrir leur main d’œuvre aux transnationales ; mais peu sont les élus, et ceux qui ne peuvent se "placer" restent avec leurs 10-12 dollars (lorsqu'ils les touchent, évidemment, car ce n'est pas un travail salarié et régulier mais qui dépend des semailles, des récoltes etc. donc ce n'est qu'une moyenne sur l'année, il y a des jours où l'on ne touche rien !), et les graves limites économiques et sociales que posent de telles ressources.

    Aujourd'hui le gouvernement liquidateur de Moreno, soumis à la ligne politique de l'OTAN pour combattre les conflits internes (la "guerre irrégulière", ainsi qu'ils la nomment), prévoit la nécessité de légitimer son régime et ses forces armées. C'est précisément ce qu'ils essayent de faire pour gagner ce que cette organisation militaire impérialiste appelle la "ligne de base", l'endroit où évoluent supposément les groupes "irréguliers".

    La participation des universités, des gouvernements locaux, des entreprises, et bien sûr de l'appareil d’État à tout cela est massive ; cependant elle n'agit que sur les éléments subjectifs de l'économie et de la politique, et dans cette mesure rien, absolument rien de ce qu'ils peuvent faire n'est en mesure de retourner la situation et de contenir l'esprit de révolte qui se renforce jour après jour dans la paysannerie pauvre, qui se montre chaque fois plus rebelle, combattive et recherche désespérément de nouvelles formes d'organisation pour encadrer ses revendications, ses luttes et ses objectifs stratégiques.

    Aujourd'hui, le gouvernement traître de Moreno essaye de recoller avec de la salive les profondes contradictions antagoniques qui déchirent le pays, en particulier vers la frontière nord ; mais il ne comprend pas que le problème est structurel, qu'il repose sur la nature de l’État et du capitalisme bureaucratique, de la présence impérialiste dans le pays, de notre condition semi-féodale et semi-coloniale, et que les contradictions que tout ceci génère ne peuvent être résolues que par la Guerre populaire, tout le reste n'étant qu'épandage de fumée.

    LES MESURES ÉCONOMIQUES, UNE CHARGE POUR LE PEUPLE

    Rien de nouveau sous le soleil : le principe est toujours le même, que les masses soient celles qui payent la crise du vieil État.

    Augmentation du prix du carburant (essence super) de 2,26 à 2,98 dollars le gallon (environ 3,8 litres). Maladroitement et de manière réductionniste, le régime soutient que cela n'affectera que les consommateurs possédant des véhicules haut-de-gamme, sans prendre en compte le fait que ceux qui sont dans ce cas vont sûrement massivement passer à l'usage d'essence extra, elle aussi subventionnée et dont le volume de consommation va (donc) augmenter, et avec lui les dépenses de l’État... Mais tout ceci n'est qu'un aspect extrêmement subjectif : la vraie question est que le prix du carburant, quel qu'il soit, définit toujours le prix de toute l'énergie et donc les charges des ménages, c'est à dire qu'augmenter les prix des carburants impacte directement le budget des secteurs populaires, à l'exception de la grande bourgeoisie pour qui ce type de mesure est toujours indolore de tout point de vue.

    Il en revient surtout aux mesures FMIstes, qu'il appelle "faire maigrir l’État", comme l'avait déjà fait le bourgeois comprador Sixto Durán Ballén en 1992-94 : élimination de 7 ministères et autres dépendances, vente de véhicules du secteur public, restreindre l'utilisation de téléphones mobiles et autres avantages des fonctionnaires et augmenter les crédits à l'entrepreneuriat.

    Objectivement, de telles mesures ne permettront pas d'affronter significativement le déficit public. Il semble difficile d'imaginer que le gouvernement pourra réunir 1 milliard 600 millions de dollars qui lui font défaut de cette façon. Commuer les intérêts de retard des grandes entreprises privées, augmenter la pression de la fiscalité directe et indirecte, accroître la dette auprès de la Banque mondiale et du FMI : tel est le véritable cœur du programme économique d'un régime qui n'a pas eu beaucoup d'efforts à faire pour muter de bureaucratique en bourgeois comprador.

    TRANSNATIONALES MINIÈRES, DEHORS DE LA FRONTIÈRE NORD !

    GRINGOS, GO HOME !

    AFFRONTONS LE RÉGIME LIQUIDATEUR ET VALET DE L’IMPÉRIALISME DANS LES RUES !

    NON AUX MESURES ÉCONOMIQUES QUI REPOSENT TOUJOURS SUR LES ÉPAULES DU PEUPLE !

    NON À LA POLITIQUE FMISTE DU RÉGIME DE MORENO !

     

    Sur la situation en Équateur - texte du FDLP

    Sur la situation en Équateur - texte du FDLP

    Sur la situation en Équateur - texte du FDLP

    Sur la situation en Équateur - texte du FDLP


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  • #Kanaky #Solidarité


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  • [Commentaires vus sur les rézosocios]

    [Un intervenant parlait de construire une organisation en "évitant les pièges du stalinisme"]

    "Le 'stalinisme' n'a rien été d'autre que l'application, plus ou moins heureuse ou malheureuse selon les 'dossiers', du marxisme-léninisme dans un contexte très particulier (guerre mondiale et son approche) et déjà pour commencer je ne vois pas comment quoi que ce soit de 'staliniste' peut exister aujourd'hui.

    Il existe effectivement quelques petits groupes qui se réclament de Staline (Staline-Mao ou Staline-Hoxha) ; généralement ce sont de petites sectes, l'idée est grosso modo que Staline soit Dieu pour que le petit chef du truc soit son lieutenant sur terre. Mais à ce niveau-là ce n'est pas très différent des groupuscules trotskystes avec Trotsky, anarchistes avec Bakounine ou Makhno ou Durruti, voire conseillistes-ultragauches avec Rosa Luxemburg (ça marche d'ailleurs aussi avec des idoles impersonnelles : "les Conseils", "la Commune", "la Catalogne de 1936" etc.).

    En fait comme l'a bien résumé un camarade : les gens ils croient que Marx, Lénine, Staline ou Trotsky, Bakounine ou Rosa c'est leurs darons quoi... Les critiquer c'est insulter leurs darons.

    Ils vivent dans des cultes et des mythes, ils ne pensent plus avec leurs têtes.

    Staline, je pense que tout le monde est d'accord sur ce qui n'est pas défendable dans son œuvre [mais beaucoup moins, malheureusement, sur ce qui est tout à fait défendable et même à acclamer, et qui pourrait bien selon Mao être deux choses sur trois qu'il a faites la-critique-maoiste-de-staline].

    Mais Marx et Engels n'étaient pas avancés du tout sur le colonialisme, en plus de considérer la France comme la Grande Nation et de raconter n'importe quoi sur l'Occitanie (la 'nation du Sud de la France' disaient-ils), bon ils reconnaissaient son existence, c'était déjà ça... Et des Communards (référence plutôt libertaire) exilés en Kanaky, seule Louise Michel l'a (relativement) été. Même les conclusions du Congrès de Bakou (Zinoviev zinoviev_19201014, soutenu par Lénine et Trotsky) sont franchement paternalistes et civilisatrices vues d'aujourd'hui.

    Bakounine (et pas seulement Proudhon, ça ça commence à être relativement connu) était antisémite. Passé une époque, il n'attaquait plus Marx que sur sa judéité, à travers des discours dignes d'Hitler wikirouge.net/critique_socialiste_et_antis.C3.A9mitisme.

    La CNT-FAI n'a pas voulu soutenir le mot d'ordre d'indépendance du Maroc (pourtant bien mis à l'ordre du jour depuis Abdelkrim, c'était pas une revendication sortie de nulle part et sans base locale, je veux dire).

    Les Conseils n'avaient aucune raison de ne pas avoir les défauts des AG aujourd'hui : joyeux bordel, tous les points de vue se valent à priori, etc. En Alsace, je parle bien des conseils ouvriers-paysans-soldats (pas des conseils municipaux bourgeois), ils avaient leur lot de socedems partisans du rattachement à la France. En plus de ceux que les bourgeois pro-français pouvaient infiltrer... Ce qui pose la question d'une avant-garde, qui formule des positions et des objectifs clairs et s'y tient et les défend, même lorsque la masse du peuple en assemblée est versatile (celle-là même dont le principe du conseillisme est qu'elle a toujours raison).

    Une avant-garde qui a aussi ses défauts et ses perversions possibles, pas la peine d'y revenir.

    Tout ça, je ne sais pas si le pire est de le défendre sur la base des textes (vieux de 100 ou 150 ans) qu'on s'est greffé à la place du cerveau ; ou ceux qui carrément l'enterrent sous le tapis, n'ont pas ces positions problématiques mais font comme si celles de leurs idoles du passé n'existaient pas, discretos en sifflotant, parce que dans leurs têtes c'est impossible de s'attaquer aux 'dieux'."

    ************************************************************

    Il y a une conception, une Science prolétarienne communiste de la révolution ; et, QUE CELA NOUS PLAISE OU NON, elle est 'rythmée', 'scandée' par les étapes de développement que sont le marxisme, le léninisme et le maoïsme.

    Que cela nous plaise ou non ; car je vais, pour la démonstration, prendre l'exemple du trotskysme : Marx, Engels, pas de problème ils s'en réclament. Lénine aussi (fût-ce en gommant d'importantes divergences qu'il a pu avoir avec Trotsky). Ils se dissocient, à partir de 1924, de l'application concrète faire par Staline des théories de Lénine dans la construction du socialisme en URSS, et dans le développement de la révolution mondiale à travers le Komintern. Ils s'y opposent tellement systématiquement que chaque fois que Staline et ses partisans dans le monde se trompent, commettent des erreurs, foirent complètement quelque chose, forcément et mécaniquement... ils ont raison. Mais ils essayent tout de même (parfois) de s'emparer de figures, telles que Gramsci ou Mariátegui, qui se sont écartées de la "stricte orthodoxie" kominternienne sans pour autant s'être réclamées en quoi que ce soit de Trotsky : qui ont, en fait, peut-être commencé à comprendre et à DÉPASSER les limites du léninisme (rappelons que Lénine est mort à même pas 54 ans après seulement 6 ans de révolution, et que contrairement au maoïsme, jusqu'à sa mort le léninisme se réduit pour ainsi dire à sa seule personne)... et à préparer l'étape suivante et supérieure.

    Ils prolongent ensuite (sans qu'il y ait à leurs yeux de rupture) cette lutte contre le "stalinisme" au révisionnisme khrouchtchévien puis brejnévien qui suit la mort de Staline ; et là encore dans beaucoup de cas, essayent de s'emparer de figures qui se sont opposées à ce "modèle" révisionniste soviétique sans se réclamer de façon trop tonitruantes à leurs yeux (de façon disons hoxhiste) de la continuité avec Staline : le Che, divers anticolonialistes et anti-impérialistes, parfois Mao lui-même, ETA (oui, des lambertistes m'avaient fait part d'une opinion positive car "c'était une force révolutionnaire ouvrière" !), etc. etc. ; développant une sympathie croissante pour les luttes "tiers-mondistes" etc.

    Bref... ils ont qu'ils le veuillent ou non SUIVI les grandes étapes de la pensée marxiste, ils ont DÉPENDU d'elles ; leur activité et leur développement historique a été "rythmé" par elles.

    De même que chaque fois que les anarchistes, avec Makhno ou la CNT-FAI, ont fait quelque chose de (relativement) grand, c'était avec un mode d'organisation semi-bolchévik ; pas putschiste-conspirateur blanquiste, ni individuel ravacholien, ni purement syndicaliste radical ; autrement dit, en ayant assimilé partiellement (même à leurs corps défendant) des éléments de marxisme voire de léninisme.

    Par la suite, des courants libertaire toujours croissants se sont "ouverts" à l'idée qu'un "nationalisme" puisse être à défendre lorsque de nation opprimée, anti-impérialiste, anticolonialiste : imprégnation léniniste voire maoïste.

    En substance : ils ont toujours un train de retard... mais ils SUIVENT eux aussi le mouvement, les ÉTAPES à travers lesquelles la conception révolutionnaire des masses opprimées et exploitées du monde, pour leur libération, se développe.

    Cette conception et ses différentes étapes existent QU'ON LE VEUILLE OU NON, qu'on les assume telles qu'elles sont "à l'état pur" et sous leurs noms (marxisme, léninisme, maoïsme), comme nous le faisons, ou non.

    Elles 'scandent', 'rythment' et RÉGISSENT, DÉTERMINENT aussi bien toute l'activité réelle et concrète des larges masses populaires de la planète, qui se mobilisent, s'organisent et luttent, que celle de toutes les forces politiques disons anticapitalistes... quand bien même opposées, hostiles à l'idée de nouvelle et supérieure étape (marxistes-léninistes anti-maoïstes, ou trotskystes qui sont finalement cela pour le marxisme-léninisme - "vive Lénine" mais il ne représente pas un dépassement du marxisme, ou purs et simples marxistes anti-léninistes) ; ou tout simplement au marxisme lui-même (anarchistes) ; car en étant 'contre', elles en dépendent et se déterminent par rapport aussi !

    Et le combat permanent que nous devons mener est un combat, sur tel et tel et tel des 10 millions de sujets qui peuvent exister, des IDÉES JUSTES contre les idées fausses ; et non un combat "d'étiquettes" ou de "chapelles", c'est à dire où l'étiquette que s'est collée celui en face de nous suffit à disqualifier toute idée de sa part et celle que nous nous sommes nous-mêmes collée à nous donner automatiquement raison (sans cesser par ailleurs de dénoncer comme "faux" les autres que nous qui se sont collés la même).

    Raisonner ainsi ne mène strictement à rien et stérilise la pensée. Peu importe qui l'émet, une idée est juste ou elle est fausse ; et elle peut être juste même si 99% de ce que dit par ailleurs le même individu ou groupe est erroné. Un groupe qui a raison ou du moins la position la plus correcte qui existe sur 99 sujets sur 100 (ce que ne veut déjà pas dire automatiquement de se proclamer MLM, ou ML) peut avoir tout faux sur le 100e. L'idée juste peut parfois être comme un diamant à extraire des scories de déformations erronées ; souvent dues aux dogmes que le courant politique en question n'ose pas enfreindre.

    C'est dans cet état d'esprit que nous devons procéder à la "collecte", à la réunion et à la synthèse des idées justes dans une conception communiste du monde (et chacun de nos différentes situations nationales, locales) la plus élaborée et "pointue" possible, capable de permettre de renverser enfin le pouvoir des exploiteurs et d'instaurer celui du peuple exploité.


    2 commentaires

  • (Ici : nouveau-parti-de-gauche-anti-migrants-en-allemagne)

    La comparaison avec l'opportunisme vis-à-vis du mouvement fasciste (car après tout, "c'était ce qui mobilisait les masses") dans les années 1930 est pertinente ; mais nous dirions en l'occurrence que nous avons surtout là une illustration (dans le champ de la "gauche" réformiste bourgeoise hein, bien sûr, Die Linke n'a jamais été une organisation communiste même révisionniste) d'aboutissement ouvertement réactionnaire d'une des mâchoires de la contre-révolution préventive occidentale actuelle analyse-retrospective-historique-fascisme-anti-politique, en l'occurrence le dogmatisme (ici l'idée ancienne que le réformisme social généreux n'a "jamais été compatible avec l'ouverture des frontières aux quatre vents" et que tant les pays socialistes que les pays de social-démocratie "audacieuse" n'auraient jamais montré un tel "exemple"), qui est peut-être le courant qui montre le plus vite et brutalement son visage réactionnaire ; ou peut-être de deux de ces mâchoires, avec le mouvemento-populisme aussi (puisqu'il s'agit de "faire" des voix et de "retenir" la fuite des électeurs vers l'extrême-droite, au mépris de tous les principes) ; en prenant appui sur les failles de la troisième, l'humanisme radical mais moral et son prolongement le gauchisme postmodernoïde, qui sera évidemment vent debout contre une telle formation et son discours, mais qui a lui aussi sur la question centrale des positions erronées, des failles qui permettent justement aux discours "gauche"-réacs d'exister, et qui ont pu être résumées ainsi dans un commentaire sur les réseaux sociaux :

    "Le problème de ces discours de merde, c'est qu'ils jouent sur un flanc trop souvent prêté par le discours de solidarité avec les migrants. Un discours trop anti-politique, trop humaniste-moraliste bobo.

    Je n'aime pas le discours sur la "liberté de circulation", et je vais expliquer pourquoi. Pour moi, la migration est d'abord une tragédie... pour le migrant lui-même ; conséquence en général d'une autre tragédie. Pas une "liberté"... Ça me fait étrange de parler de "liberté" de circulation alors qu'on a dans 99% des cas un choix de "circuler" qui n'est absolument pas libre, mais totalement causé et forcé. Et qu'en l'absence de ces causes, le choix aurait généralement été de rester dans la maison de ses aïeux, auprès de leurs tombes, à l'ombre de l'arbre où on s'est toujours abrité etc. On ne parle pas de liberté de circuler pour faire du tourisme, là.

    En fait, en parlant de liberté de circulation, parce que le problème ce serait juste qu'il y a des frontières et les frontières et pis les patries et les États c'est mal, on laisse presque croire que les gens sont partis par fantaisie et on ne met pas en accusation les grands Centres impérialistes !

    Par contre, en bon maoïste : toute chose à deux aspects. Une tragédie... mais aussi une invasion, oui, mais une invasion que je soutiens. C'est à dire que quand on migre vers l'Occident, poussé par la misère et/ou la guerre qui est son œuvre, on va chez lui RÉCUPÉRER un peu de ce qu'il nous a volé, même si ce sont les clopinettes de Merkel. Si tu es malade par exemple, tu vas forcément leur gratter leur système de santé, car on ne peut te laisser crever de maladie ni pour l'image, ni pour les risques de contagion. Même en gagnant 80 centimes de l'heure (il faut bien sûr lutter pour obtenir plus !), tu auras tout de même accès à l'Occident et à son niveau de vie plus ou moins indirectement. Donc tu te rembourses, après la misère qui t'a fait partir.

    C'est d'ailleurs la raison pour laquelle en général, sauf situation très particulière comme celle de l'Allemagne, les pays occidentaux ne veulent pas des migrants et font tout pour les refouler. Ils sont, oui, les "invasions barbares" qui feront tôt ou tard tomber l'Empire, "dans une clameur de joie qui montera jusqu'au ciel" pour citer un vieux film. C'est comme ça qu'il faut politiser les choses pour ne plus prêter le flanc à ce genre de discours mélenchonistes, sans même parler des fachos qu'ils essayent de copier. Comme dit dans ta citation de la Bible l'autre jour, la cause des migrants ne doit pas être amour mais glaive. C'est de fait un soutien à une opération anti impérialiste inconsciente."

    Cependant : "On a beaucoup encensé à tort la politique "humaniste" et "généreuse" de Merkel alors que derrière se cache tout simplement l'importation (par effet d'aubaine) de semi-esclaves, dans un pays en crise démographique, vieillissant... et sans doute effectivement aussi pour faire pression sur les travailleurs non-migrants (allemands ou d'immigration ancienne) pour leur arracher encore des acquis, aller peut-être vers un Hartz V...

    Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi il est si compliqué de revendiquer travail égal = salaire égal, de lutter contre cette politique négrière, et au lieu de ça, préférer dire allez zou chez eux... Ce qui est d'autant plus absurde, dans le cas allemand, que c'est impossible puisque ce sont des gens que le droit humanitaire interdit de renvoyer chez eux, où il y a la guerre, des massacres, où ils n'ont plus le moindre bien voire parfois plus d'existence légale tout simplement (ils ne sont plus citoyens du pays où on veut les renvoyer, la Syrie notamment qui a "rayé" de ses listes de citoyens des millions de gens ayant abandonné leur domicile).

    Et de manière plus générale, lutter contre les monopoles, lutter contre son propre impérialisme qui dans le cas de l'Allemagne n'est pas hyper décisionnaire géopolitiquement parlant, mais tout de même un pilier de l'édifice européen... qui est derrière pratiquement toutes les causes qui font migrer les gens."

    On pourrait effectivement se demander, parfois, comment est-il possible de dégager une position juste, QUELLE pourrait être cette fameuse ligne juste dont nous parlons, entre ces "3 mâchoires de la contre-révolution préventive" à la gauche de la gauche que nous dénonçons. C'est peut-être que le mouvement communiste authentique, dont nous faisons partie, est justement trop à la recherche de la "formule magique" (qui lui rallierait subitement de larges masses populaires) en perdant de vue que s'il faut bien sûr travailler d'arrache-pied de notre côté, nous ne travaillons pas seuls : quoi que nous fassions, la crise désormais terminale du capitalisme travaille aussi pour nous.

    Pour continuer sur le sujet qui nous intéresse ici : les gens pensent qu'il y a "trop" d'étrangers, d'immigrés, surtout non-blancs bien entendu ; mais de ce "trop" ne font jamais partie ceux qu'ils connaissent et aiment bien (le fameux "j'ai des amis" non-blancs). Ils s'accrochent simplement ainsi à une quête d'identité face à l'uniformisation "un code-barre sur le front" et en même temps la dissolution de toutes les solidarités sociales par le capitalisme globalisé ; à un "mode de vie" national synonyme de bien-être social perdu ; et à une recherche de boucs émissaires à la crise qui les frappe.

    Sauf qu'on ne peut pas virer uniquement les étrangers qui sont le "trop" de chacun : soit on vire tous les étrangers, soit on ne les vire pas. Et tout le monde perdra des connaissances, des amis... Ou alors on bloque simplement les frontières, on en empêche de nouveaux (que personne ne connaît) de venir, mais c'est ce qui se fait déjà, et ne "suffit pas" à en croire les discours d'extrême-droite.

    Si une telle politique de guerre, de chasse aux immigrés se met en place, cela ne veut bien sûr pas dire qu'une solidarité massive va se lever spontanément : beaucoup de gens pourront détourner le regard, y compris du sort de ceux qu'ils connaissent et apprécient, car ils y auront effectivement un lâche intérêt à courte vue ; comme les Allemands devant la spoliation, l'exclusion, l'expulsion et enfin la déportation des Juifs sous le nazisme. Mais dans une optique de véritable TRAVAIL POLITIQUE révolutionnaire, il y aura néanmoins là une "prise" pour commencer à recruter, à côté de la résistance des pourchassés eux-mêmes, une armée de la solidarité et du refus ; une armée qui pourra grandir, combattant le racisme fasciste comme il le mérite, et peut-être finalement vaincre.

    Il y a actuellement une grande politique de chasse étatique et d'agressions populaires contre les migrants en Italie (lire ici), mais on a aussi vu ces dernières années des villages entiers, dans le Sud notamment, déployer une solidarité admirable [MàJ : bête noire de Salvini, le maire de Riace vient d'être arrêté !] ; des villages de "bouseux" hein, pas de "bobos intellectuels de gauche des beaux quartiers", simplement ils se souviennent qu'ils ont eux aussi été, par le passé, poussés par la misère à l'émigration vers le Nord industriel de l’État (où ils étaient accueillis en général comme des chiens...) ou l’État français, la Belgique, les États-Unis bien sûr, etc. : c'est là un exemple du potentiel populaire qui existe pour un tel "front du refus".

    Et alors, donc, ceux qui depuis la "gauche" se seront mis par opportunisme à la remorque du fascisme et du racisme se retrouveront du mauvais côté de l'histoire ; c'est-à-dire peut-être devant un peloton d'exécution, comme beaucoup en 1945.

    Ce que nous voulons dire par là c'est que les principes d'une conception communiste inébranlable du monde, exprimés dans une Pensée révolutionnaire, sont toujours gagnants stratégiquement (à long terme) ; car ils s'adressent au "bon sens" (la soif de révolution, en clair) des masses, et la crise du capitalisme, sa plongée toujours plus profond dans l'injustice et la barbarie, travaille aussi pour nous à "éveiller" leur conscience à ce "bon sens". L'opportunisme est toujours perdant à terme, jamais gagnant que dans l'immédiat car il s'adresse au "sens commun" (les conceptions aliénées, réactionnaires, les "bas instincts" ; y compris même, sous un masque ultra-progressiste, l'individualisme libéral, la quête d'émancipation et de promotion purement individuelle dans le cas de l'opportunisme postmo, ou de satisfaction de la "bonne conscience" dans le cas de la "déconstruction").

    Une Pensée que, sur la question précise de l'immigration, nous avons pu exprimer en synthèse ici (avec des liens vers d'autres articles de nous ou d'autres) :

    les-travailleurs-migrants-ne-quittent-pas-leurs-pays-pour-le-plaisir

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    Cette nouvelle formation allemande est donc en quelque sorte le DEUXIÈME exemple de basculement d'un grand mouvement "de gauche" (en l'occurrence une partie de Die Linke)... Le premier étant quelque part le M5S qui bien que déjà "populiste", aux accents parfois poujadistes ou complotistes, n'en était pas moins sur des thématiques plutôt classables à gauche (écologie, démocratie participative etc.) et des traits "Indignad@s" (futurs Podemos) marqués au début.

    D'autres suivront sans doute encore (des courants de la France Insoumise n'en sont franchement pas loin et ce, pas depuis hier !) ; dans la mesure où la gauche même réformiste c'est EN PRINCIPE (historiquement) aussi et même d'abord et avant tout une culture, une conception du monde, une Weltanschauung fondée sur des réponses scientifiques aux problèmes ; or CECI N'EXISTE PLUS, et se produit donc le basculement dans le "ni droite ni gauche" (ou "oui de gauche mais"), "ceux d'en bas contre ceux d'en haut", "écouter le peuple" etc. etc.

    [Il est presque possible de dire, en un sens, qu'il s'agit là de la nouvelle forme d'opportunisme social-démocrate de notre époque : l'"hypothèse social-démocrate" est morte car, comme on a déjà pu maintes fois l'évoquer sur ce site, elle est désormais un réformisme sans réformes (le capitalisme actuel ne peut plus connaître les grandes réformes de structure qu'appelait celui de la crise de 1929, et qui seront menées dans les années 1930 à 1960) ; si bien que l'opportunisme politique (opportunisme "droitier", pas gauchiste) qui surfe sur le mouvement réel des masses populaires et leur soif de changement radical ne peut plus s'exprimer sous cette forme. Il le fait donc, désormais, sous cette nouvelle forme laclau-mouffienne de "ni droite ni gauche, en bas vs en haut, peuple vs élites !" qui ouvre effectivement jusqu'à la possibilité de convergences avec l'extrême-droite comme vient de le montrer le M5S italien, qui loin d'être une "dégénérescence" de ce raisonnement, en est sans doute au contraire la mise en œuvre la plus "aboutie".]

    Sachant qu'un phénomène tel qu'une immigration importante (puisque c'est le sujet central ici), MÊME totalement européenne comme elle le fut en son temps (ce n'est pas - du tout - uniquement une question de cela, sinon dans le sens de l'intervention du "petit privilège petit-blanc" !!), ne PEUT PAS ne pas générer de contradictions au sein des classes populaires du simple fait de la concurrence entre les travailleurs sur le marché CAPITALISTE du travail ; et ces contradictions ne se résolvent pas spontanément (dans une vision des classes populaires comme "bons sauvages" idéalisés), elles se résolvent par une POLITIQUE c'est-à-dire par l'action d'une AVANT-GARDE révolutionnaire, dotée d'une CONCEPTION révolutionnaire (scientifique) du monde, qui apporte de par cette conception les réponses adéquates, les IDÉES JUSTES, et qui faute de prendre le pouvoir peut du moins essayer d'imposer des choses aux décideurs bourgeois.

    Lorsque tout cela a disparu, on n'a forcément plus que des gens les yeux rivés sur les perspectives électorales et "écoutant le peuple abandonné par les élites" ; et si le peuple dit "y en a marre des immigrés", "c'est pas qu'on est racistes mais trop c'est trop"... ainsi soit-il, c'est lui qui écrit le programme !

    Nous abordons plus longuement le sujet, et notre vision des choses, dans (en deuxième partie surtout) cet article : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser-a148394008

    Mais le pire dans tout cela (pour la fin)... est encore que sur mille et un sujets (si tant est qu'ils soient "ouverts" et "humanistes" voire même "no border" sur l'immigration), les "anti-populistes" de l'extrême-gauche ne valent au fond guère mieux, tant ils sont eux aussi vides de science, de Pensée, de conception du monde, et de là totalement à la remorque (en fin de compte) des "anti-populistes" (des "progressistes", dit-on maintenant !) BOURGEOIS, c'est-à-dire en définitive de l'"extrême-centre" macronien... qui ne vaut lui-même pas mieux que les "populistes" de plus en plus ouvertement réacs (cf. le lien ci-dessus).

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    [Résumé extrême :

    1°/ Contrairement à ce qu'affirme l'ancien militant Betar des "Matérialistes" = 'p''c''mlm' = "À Gauche" = on ne sait trop quoi d'autre encore, il n'y a pas de distinction à faire entre les réfugiés d'un côté et les migrants de l'autre : les migrants (qui n'ont pas fui une situation de guerre ou une dictature disons particulièrement féroce) sont des réfugiés économiques, point.

    2°/ Les migrants, réfugiés politiques OU économiques, fuient une situation d'impossibilité de vivre ou du moins d'absence totale d'avenir GÉNÉRÉE par l'Occident, et viennent en Occident RÉCUPÉRER UN PEU de ce qui a été volé dans leurs pays. C'est donc, comme revendication "maximale" (impossible à satisfaire sans "rompre" avec le capitalisme, impliquant donc cette "rupture"), un DEVOIR pour l'Occident de les accueillir au moins jusqu'à ce que les pays d'où ils viennent soient devenus vivables (ce qui n'arrivera jamais dans un monde impérialiste, donc il y a du chemin, c'est une revendication "maximale" là aussi).

    3°/ MAIS dans cette logique, il faut aussi tenir compte de la RESPONSABILITÉ RELATIVE et du bénéfice tiré de ce pillage par les différents pays et territoires d'un même pays d'Occident, et (avoir aussi pour mot d'ordre d') y PROPORTIONNER le devoir d'accueil (que pratiquement, concrètement, sur CHAQUE KILOMÈTRE CARRÉ européen ce devoir soit proportionné au bénéfice que tire la population de ce kilomètre carré du vol perpétré dans les pays de départ des migrants). C'est capital, car cette question est un LEVIER colossal pour les populismes fascistes à la Salvini dans tous les pays relativement pauvres d'Europe, leur permettant de toucher des personnes non seulement ultra-racistes mais aussi "pas plus racistes que la moyenne" des Blancs, non sur une détestation physique de toute personne non-européenne mais sur l'idée que le "problème" est que les pays les plus riches (véritables destinations des migrants) verrouillent leurs frontières et que les migrants deviennent donc "trop nombreux" dans des pays qui n'ont pas autant de moyens.

    Des pays relativement pauvres, ou des TERRITOIRES : il faut raisonner par territoires. L'Allemagne est l'un des pays les plus riches d'Europe pris dans son ensemble, mais Aufstehen, courant après AfD, vise surtout l'électorat d'ex-RDA qui est le territoire le plus déshérité et le seul véritable bastion électoral de Die Linke ; ou à la rigueur les zones les plus en déshérence de la Ruhr profonde (et le pire c'est que, comme ils sont "de gauche", ils sont susceptibles contrairement à AfD de ratisser non seulement des petits blancs mais aussi des immigrés installés depuis longtemps et naturalisés).

    Il y a bien sûr aussi des extrême-droites (ou simplement... des droites, c'est vrai que "tout d'un coup" tout le monde les voit beaucoup plus "présentables" et fait même des gouvernements avec !) qui expriment clairement une xénophobie "de riches", de petits bourgeois mondiaux dans des territoires riches comme en Suisse, en Flandre, en Europe du Nord, en Autriche etc. ; mais même là ça joue quand même sur les mêmes ressorts : tout le monde vit moins bien qu'avant et de moins en moins bien (c'est une réalité), s'accroche à un "autrefois" où l'on vivait mieux, et dans tous les cas, lorsque malgré les verrouillages des frontières des migrants/réfugiés réussissent à passer, il y a tendance à les laisser livrés à eux-mêmes, à les reléguer dans les mêmes territoires où les couches populaires "déjà là" (même pas forcément que blanches !) les plus défavorisées du pays sont déjà reléguées, et ainsi associer psychologiquement à leur présence un sentiment d'accentuation des problèmes (sachant que des problèmes réels, déjà, quand on relègue et ghettoïse des gens en conditions de survie, il y en a).

    DONC non seulement il faut la revendication "maximale" de devoir d'accueil, mais aussi celle que les États impérialistes occidentaux qui ont ce devoir à proportion de leur rôle dans la "misère du monde" "PASSENT À LA CASSEROLE", "mettent la main au portefeuille" pour assurer un accueil DIGNE ; et non relèguent les migrants aux marges (dans les territoires-marges) du pays en faisant en quelque sorte "payer" leur accueil aux classes populaires "déjà là" les plus pauvres (ce qui sera toujours un terreau pour le populisme de droite comme "de gauche" lui courant après, même dans les pays sur le papier les plus riches)*.

    4°/ Bien sûr, avec de tels mots d'ordre on ne fera certainement pas 10 ou même 5% aux élections (si seulement l'idée est de s'y présenter...) mais probablement même pas 1%. Mais une différence fondamentale entre nous et la FI ou Aufstehen, ENTRE COMMUNISME ET "GAUCHE" en vérité, est précisément de ne pas viser la quantité à travers le populisme et le possibilisme mais la FERMETÉ QUALITATIVE sur les mots d'ordre et les principes, qui À TERME (stratégiquement) seront entendus et assimilés par les classes populaires en "tâche d'huile" ou cercles concentriques (comme se développe la lutte révolutionnaire de manière générale).

    5°/ Arrêter absolument (par contre) avec les mots d'ordres gauchistes, anarchoïdes etc. de type "à bas toutes les frontières", "liberté de circulation" etc. etc. C'est mortel. Ça ne stérilise pas, mais au contraire fertilise le terreau du populisme fascisant (même auprès de non-blancs qui iront vers des trucs moins ouvertement hostiles envers eux que l'extrême-droite proprement dite, mais iront - ça peut vouloir dire la FI... ou encore Soral, par exemple).

    Oui, nous aussi, quand on voit des peoples faire leur show à Calais ou ailleurs, ON A ENVIE de leur dire de prendre 15 familles et de les installer en leur construisant un petit village sur leur propriété à Ramatuelle ou ailleurs, en leur offrant avec leurs millions des conditions de vie dignes, au lieu de se pavaner en se donnant une image "humaniste"...

    Il n'y a pas de "liberté" de circulation ou d'installation quand déjà à la base personne ou presque ne "circule" et ne cherche à s'installer par "libre choix", mais au contraire de façon totalement contrainte...

    En y réfléchissant bien, les migrants, des frontières, ils auraient bien aimé qu'il y en ait... contre l'invasion (militaire ou économique) de LEURS PAYS par l'impérialisme, déjà. Contre la situation qui les a forcés à partir. Vive les frontières, vive la xénophobie contre les envahisseurs, les capitalistes et autres agents étrangers DEHORS (à coups de pieds au cul), les révolutionnaires internationalistes bienvenue : tous les pays qui ont mené une certaine forme de révolution ces 100 dernières années n'ont pas fonctionné autrement et c'était très bien comme ça ; et aujourd'hui ça résoudrait bien des problèmes qui forcent des millions de gens à risquer leurs vies sur des milliers de kilomètres (et sans doute 10% à mourir en route). Vive les frontières avec un contenu DE CLASSE ; vive les patries avec un contenu DE CLASSE... oui parce que les "No Borders", allez déjà leur parler de lutte de libération NATIONALE de la Palestine ou de quelque autre pays où la situation pousse plutôt les gens à migrer qu'autre chose, vous verrez.

    En fait, en parlant de liberté de circulation, parce que le problème ce serait juste qu'il y a des frontières et les frontières et pis les patries et les États c'est mal, on laisse presque croire que les gens sont partis par fantaisie et on ne met pas en accusation les grands Centres impérialistes...

    (* Pour bien comprendre cet aspect, il faut expliquer et bien comprendre que les travailleurs ont si l'on peut dire trois salaires :

    - Le salaire net, qu'ils perçoivent chaque mois pour subvenir à leurs besoins pendant 30 jours ;

    - Le salaire différé, qui finance leur protection sociale (assurance-maladie, assurance-chômage) et leur future retraite ;

    - Enfin, ce que l'on peut appeler le salaire "ambiant" et qui consiste, financé essentiellement par l'impôt (tout le monde paye au moins la CSG et la TVA, qui sont les plus grosses contributions fiscales), grosso modo en ce qu'on appelle le "service public" ainsi que la "qualité de vie".

    Les territoires marginalisés, de relégation, où vivent les couches populaires les plus pauvres, perçoivent déjà en termes de service public et de tout le reste un "salaire ambiant" faible. Si des prolétaires migrants, néo-arrivants, y sont relégués par un État qui aurait déjà voulu les arrêter (ou que d'autres États les arrêtent) aux frontières mais ne l'a pas pu, et laissés là livrés à eux-mêmes, ne nous voilons pas la face et ne faisons pas de langue de bois bien-pensante : BIEN SÛR qu'il va y avoir des problèmes, PAR DESSUS les problèmes qu'il y a déjà ; bien sûr que la "qualité de vie" de ces territoires va encore se détériorer... Ce n'est pas "parce qu'ils sont étrangers", non-européens ; c'est parce que c'est COMME ÇA si où que ce soit dans le monde vous reléguez, ghettoïsez et livrez à elle-même quelque population que ce soit.

    Il y a donc, si l'on y regarde bien, un retrait (encore...) de "salaire ambiant" pour les habitants du territoire marginalisé ; en termes de "qualité de vie", de "tout se passe bien" que l’État doit (dans un monde idéal...) garantir à ses citoyens en échange de leurs impôts.

    C'est ce que nous appelons "faire payer aux classes populaires les plus pauvres" l'accueil des migrants passés entre les mailles du filet de l'"Europe forteresse".

    Et, s'ajoutant aux attaques déjà permanentes contre les services publics, le salaire différé et à la perte de pouvoir d'achat du salaire net, c'est ce qui est partout un terreau pour les discours populistes d'extrême-droite... Qui pourrait, même, l'être encore plus si ce n'était pas "limité" par l'hostilité idéologique (généralement) des formations populistes aux personnes issues d'une immigration plus ancienne : si un jour une formation avait l'"intelligence" de les inclure dans la "légitimité" à être là par opposition aux néo-arrivants, cela pourrait faire encore plus mal car ce sentiment ne se limite pas du tout aux classes populaires (pour parler clairement) blanches ! C'est un peu ce qu'a tenté de créer Soral, à vrai dire... Ou ce sur quoi pourraient tenter de capitaliser Aufstehen ou la France Insoumise, les petits blancs étant généralement "déjà pris" par AfD ou le FN.)]

    [Concrètement (encore plus résumé) :

    - 1ère étape : empêcher les migrants d'arriver en Europe. Ce sont les morts noyés en Méditerranée, la rétention qui s'opère dans des conditions parfois atroces (réduction en esclavage etc.) en Afrique du Nord etc.

    - 2e étape : lorsque certains arrivent malgré tout à poser le pied sur le continent, rétention dans les premiers pays d'abordage - concrètement, Grèce, Italie, Espagne. Pays qui sont tout sauf les plus riches d'Europe, durement frappés par la crise terminale du capitalisme ; et donc au bout d'un moment, ça devient tendax... Songer qu'au plus fort de la crise des réfugiés, en 2014-2015 (époque de la mort du petit Aylan etc.), en Grèce il y avait entre 800.000 et 1 million de ceux-ci. En Grèce... pays alors (avec la crise subie depuis 2009) le plus pauvre d'Europe avant peut-être l'Albanie et le Kosovo ! Empêchés (c'est à ce moment-là d'ailleurs que Viktor Orban a fait son apparition sur le devant de la scène, comme cerbère de l'UE !) de monter par la route des Balkans vers l'Autriche, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Europe du Nord, bref leurs véritables destinations. La Grèce avait à cette époque donné la majorité de ses suffrages à une formation de gauche, Syriza ; mais on peut considérer que cela relève du miracle, et les ultra-fascistes de l'Aube Dorée ont tout de même fait 7% ! Il en va de même pour les empêcher de sortir d'Italie (là ce sont ceux qu'on retrouve à la fonte des neiges dans les Alpes du côté de Montgenèvre), tout en donnant de grandes leçons d'humanisme et d'"Europe des droits de l'homme" à Salvini qui lui essaye de les empêcher d'aborder en Sicile.

    - 3e étape enfin : lorsque les migrants parviennent malgré tout à atteindre leurs véritables destinations, France et Europe du Nord-Nord-Ouest... l'infâme bourgeoisie impérialiste ne les arrose pas là non plus de la richesse qu'elle a pillée dans leurs pays d'origine. Non, en gros (pour imager les choses), le quignon de pain qu'ont les couches populaires les plus défavorisées, elle leur dit de le partager avec les migrants passés entre les mailles du filet et relégués dans les mêmes périphéries (et bien sûr... pour détourner leurs regards des tonnes de pain frais dont elle les prive, elle les incite volontiers à le tourner vers le morceau de quignon qu'elles ont dû laisser aux nouveaux venus). Forcément, là aussi : tensions, montée de l'extrême-droite.]

    [Il faut cependant, sur cette question, faire attention à certaines mobilisations ou du moins aspects de mobilisations pour le "cadre de vie" et la "sécurité" qui expriment un esprit petit-bourgeois dans le cadre d'une pression gentryficatrice ; c'est à dire que les gens sont soit eux-mêmes des "bobos" gentryficateurs (venus, ayant acheté une bouchée de pain... et cherchant maintenant à voir la valeur du bien augmenter), soit des habitants "historiques" du lieu mais, anticipant sa gentryfication, attachés à défendre la VALEUR des biens immobiliers qu'ils peuvent posséder (il n'est même pas rare que des personnes propriétaires de leur logement soient également propriétaires d'autres appartements dans le même "parc" local, souvent le même immeuble, et les louent) ; valeur qui forcément chute en cas de "nuisances".

    Mais bon... nous sommes à ce jeu-là, en Occident, quelque part "tous des petits bourgeois" et cela n'enlève rien à la dynamique de paupérisation que connaissent les masses populaires, et qui les amène à s'accrocher becs et ongles à la valeur du peu qu'elles possèdent. Concrètement : votre quartier va tôt ou tard être gentryfié. Étant "pourri" (les flics y font leurs "descentes" régulièrement, mais ça ne change rien), la valeur locative y est faible et vous ne pourrez vendre vos biens, ou être indemnisés en cas d'expropriation-démolition, qu'une bouchée de pain. Et ensuite... les promoteurs y construiront du logement neuf haut de gamme, de haute valeur ; et... s'assureront, vous pouvez en être sûrs, avec les pouvoirs publics que le secteur (devenu presque paradisiaque) soit "nettoyé" et donc plus "pourri". Bingo (pour eux) !

    Ce mécanisme est diffusément compris par les classes populaires concernées. Et ainsi, on ne peut certes accepter d'un point de vue communiste (dans une conception communiste du monde) de telles mobilisations réactionnaires visant les plus pauvres parmi les pauvres, les plus précaires parmi les précaires (rarissimes sont les individus qui se livrent à des activités "lumpen" par pur choix...) ; mais on peut néanmoins comprendre, pour expliquer et combattre, l'aspect de réaction à cette pression capitaliste qui intervient de l'autre côté, en essayant justement de concentrer l'attention des mobilisé-e-s sur elle ; tout en traçant une ligne de séparation entre d'un côté les personnes qui s'accrochent comme elles peuvent à ce qu'il leur reste de (maigre) patrimoine, et celles qui sont déjà dans une logique spéculative (s'assurer de pouvoir vendre au meilleur prix ou, ayant acheté à très bas prix dans un secteur "pourri", que la valeur monte).]

    ****************************************************

    Finalement, peut-être que le "raisonnement" qui domine dans le peuple petit-blanc est on-ne-peut mieux exprimé par ce passage du film "La Crise" où un SDF raciste joué par Patrick Timsit est confronté à un député socialo-caviar plein de morgue "humaniste" donneuse de leçons et antipopulaire, qui en attendant (à l'époque) votait pour mettre l'Irak à feu et à sang après le Tchad et armait les génocidaires rwandais, et aujourd'hui serait sans aucun doute un Gérard Collomb (plus loin dans le film on découvre que "Michou" a été élevé par l'épouse de son frère qui est... arabe et qu'il considère comme sa mère, qu'il a des amis d'enfance arabes "mais eux c'est pas pareil", etc. bref) :



    Un texte qui peut être fondamental à lire, de la militante antiraciste politique Houria Bouteldja du PIR, sur ce racisme petit-blanc et la façon dont il peut être abordé politiquement pour essayer de le faire disparaître : les-beaufs-et-les-barbares-houria-bouteldja


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  • "Dans les années 30, elle aurait créé un parti socialiste antisémite, en se disant qu'en mettant un peu de dénonciation de la ploutocratie juive dans son discours, elle pourrait gagner des voix. Dans le contexte actuel, c'est de la dynamite et ce sont des gens d'une extrême dangerosité qui s'ils réussissent finiront comme Déat, en suppôt d'un gouvernement d'extrême-droite. Il faut les combattre sans répit, les isoler et surtout dresser une barrière infranchissable entre ces gens qui n'appartiennent plus à la gauche et le mouvement ouvrier." (un commentaire sur Facebook)


    liberation.fr

    Allemagne : l'égérie de la gauche radicale penche à l'extrême droite sur les migrants


     "«Aufstehen». On peut traduire ce mot par un impérieux «debout», ou un plus sobre «se lever». C’est le nom d’un nouveau mouvement au sein de la gauche allemande, qui doit voir le jour le 4 septembre. S’inspirant notamment de Podemos et de La France insoumise, Aufstehen entend rassembler au-delà des clivages politiques. Il en appelle donc aux écolos, aux déçus du Parti social-démocrate, aux abstentionnistes, aux ouvriers désabusés et «antisystème», qui pourraient trouver là une alternative à l’extrême droite de l’AfD (Alternative für Deutschland). Son site, mis en ligne le 4 août, évoque Bernie Sanders, Jeremy Corbyn mais aussi Bob Marley et sa chanson Get Up, Stand Up.

    A l’origine de ce mouvement naissant, qui entend avant tout faire pression sur les partis traditionnels pour les pousser vers une politique plus sociale, on trouve Sahra Wagenknecht, 49 ans. La coprésidente du groupe parlementaire du parti de gauche Die Linke au Bundestag, qui représente la cinquième force politique du pays, est une figure aussi médiatisée que controversée. Parmi les «tabous» qu’elle entend renverser, l’un d’eux est de taille pour sa famille politique : la question migratoire.

    Sahra Wagenknecht plaide donc pour que la gauche engage une «autre politique migratoire». Dans des tirades qui flirtent régulièrement avec la rhétorique de l’AfD, elle appelle à en finir avec la «bonne conscience de gauche sur la culture de l’accueil». Elle estime que prôner l’ouverture des frontières est une idée «naïve», ajoutant : «Plus de migrants économiques, cela signifie plus de concurrence pour les bas salaires dans le secteur de l’emploi.»

    Des mesures toujours plus dures

    Le sujet est hautement inflammable en Allemagne. Depuis 2015, les politiques se cessent de se déchirer sur la politique d’accueil prônée à l’époque par Angela Merkel. A partir de cette période, l’AfD, fondé en 2013, a engrangé un nombre considérable d’électeurs – il est désormais la principale force d’opposition à la grande coalition au pouvoir. Lors des élections législatives de 2017, les débats se sont concentrés sur la politique migratoire, les réfugiés et l’islam, forçant le gouvernement à adopter ensuite des mesures toujours plus dures : mise en place d’un plafond annuel de réfugiés, restrictions en matière de regroupement familial.

    Récemment, cette même question migratoire a provoqué une crise gouvernementale spectaculaire entre Angela Merkel et son ministre de l’Intérieur conservateur, Horst Seehofer. Dans une pantalonnade assez inédite, ce dernier avait menacé de démissionner, avant de se raviser. Finalement, le gouvernement a mis en place un accord sur les migrants très décrié à gauche, autorisant notamment la création de centres de rétention pour réfugiés."

    Les positions de Sahra Wagenknecht sur l’immigration tranchent avec celles de son parti ; elle a d’ailleurs été désavouée et huée lors du dernier congrès de Die Linke, en juin. Mais elles réjouissent l’extrême droite, dont elle se distance pourtant à longueur d’interview. Déjà, en 2016, après les violences sexuelles survenues à Cologne le 31 décembre 2015, elle avait provoqué de sérieux remous en déclarant que «ceux qui abusent du droit d’hospitalité perdent ce droit à l’hospitalité», rhétorique typique de l’AfD – l’actuel chef du parti, Alexander Gauland, s’était d’ailleurs frotté les mains.

    En 2016, après l’attaque terroriste sur le marché de Noël à Berlin, elle commentait, tout aussi tendancieuse : «Non seulement l’ouverture des frontières n’est pas contrôlée, mais la police en est réduite à être inefficace. Elle n’a ni les ressources humaines ni techniques pour affronter la menace actuelle.»

    Un paysage politique en mutation

    Que cherche Sahra Wagenknecht ? Elle est consciente que Die Linke ne cesse de perdre des voix au profit de l’AfD, surtout dans l’est de l’Allemagne. Qu’il ne parvient pas, lors des élections fédérales, à passer la barre des 10%. Elle constate enfin que ces nouveaux mouvements citoyens dont s’inspire Aufstehen parviennent à séduire en ratissant large. Elle a vu avec intérêt Jean-Luc Mélenchon récolter 19% des voix lors de la dernière présidentielle française. Ainsi tente-t-elle d’attirer des sympathisants à coups de punchlines percutante s: «Les lobbyistes ont beaucoup d’argent, nous avons des gens.»

    Pour l’instant, son mouvement se résume à un site rempli de vidéos de quidams de gauche. Un manifeste est attendu pour le 4 septembre. Mais il semble déjà attirer l’attention des Allemands et aurait engrangé autour de 60 000 inscrits. En outre, un sondage commandé voici quelques jours par le magazine Focus indiquait qu’un tiers des personnes interrogées pourraient voter pour Aufstehen si le mouvement était un parti.

    Signe que le paysage politique allemand en train de muter, certains membres de la CDU n’excluent plus des alliances locales avec Die Linke. Le débat a été lancé dans la torpeur de l’été par Daniel Günther, ministre-président du Schleswig-Holstein. La CDU, dit-il, doit agir «sans œillères». Une position surprenante, qui a poussé Angela Merkel à prendre la parole. «Je ne suis pas favorable à une coopération avec Die Linke depuis de nombreuses années» a déclaré, catégorique, la chancelière. A l’approche des élections régionales de l’été 2019 dans plusieurs Länder de l’est de l’Allemagne, ce discours pourrait bien connaître des inflexions avec la menace toujours plus tangible d’une victoire de l’AfD.


    [La comparaison avec l'opportunisme vis-à-vis du mouvement fasciste (car après tout, "c'était ce qui mobilisait les masses") dans les années 1930 est pertinente ; mais nous dirions en l'occurrence que nous avons surtout là une illustration (dans le champ de la "gauche" réformiste bourgeoise hein, bien sûr, Die Linke n'a jamais été une organisation communiste même révisionniste) d'aboutissement ouvertement réactionnaire d'une des mâchoires de la contre-révolution préventive occidentale actuelle analyse-retrospective-historique-fascisme-anti-politique, en l'occurrence le dogmatisme (ici l'idée ancienne que le réformisme social généreux n'a "jamais été compatible avec l'ouverture des frontières aux quatre vents" et que tant les pays socialistes que les pays de social-démocratie "audacieuse" n'auraient jamais montré un tel "exemple"), qui est peut-être le courant qui montre le plus vite et brutalement son visage réactionnaire ; ou peut-être de deux de ces mâchoires, avec le mouvemento-populisme aussi (puisqu'il s'agit de "faire" des voix et de "retenir" la fuite des électeurs vers l'extrême-droite, au mépris de tous les principes) ; en prenant appui sur les failles de la troisième, l'humanisme radical mais moral et son prolongement le gauchisme postmodernoïde, qui sera évidemment vent debout contre une telle formation et son discours, mais qui a lui aussi sur la question centrale des positions erronées, des failles qui permettent justement aux discours "gauche"-réacs d'exister, et qui ont pu être résumées ainsi dans un commentaire sur les réseaux sociaux :

    "Le problème de ces discours de merde, c'est qu'ils jouent sur un flanc trop souvent prêté par le discours de solidarité avec les migrants. Un discours trop anti-politique, trop humaniste-moraliste bobo.

    Je n'aime pas le discours sur la "liberté de circulation", et je vais expliquer pourquoi. Pour moi, la migration est d'abord une tragédie... pour le migrant lui-même ; conséquence en général d'une autre tragédie. Pas une "liberté"... Ça me fait étrange de parler de "liberté" de circulation alors qu'on a dans 99% des cas un choix de "circuler" qui n'est absolument pas libre, mais totalement causé et forcé. Et qu'en l'absence de ces causes, le choix aurait généralement été de rester dans la maison de ses aïeux, auprès de leurs tombes, à l'ombre de l'arbre où on s'est toujours abrité etc. On ne parle pas de liberté de circuler pour faire du tourisme, là.

    Par contre, en bon maoïste : toute chose à deux aspects. Une tragédie... mais aussi une invasion, oui, mais une invasion que je soutiens. C'est à dire que quand on migre vers l'Occident, poussé par la misère et/ou la guerre qui est son œuvre, on va chez lui RÉCUPÉRER un peu de ce qu'il nous a volé, même si ce sont les clopinettes de Merkel. Si tu es malade par exemple, tu vas forcément leur gratter leur système de santé, car on ne peut te laisser crever de maladie ni pour l'image, ni pour les risques de contagion. Même en gagnant 80 centimes de l'heure (il faut bien sûr lutter pour obtenir plus !), tu auras tout de même accès à l'Occident et à son niveau de vie plus ou moins indirectement. Donc tu te rembourses, après la misère qui t'a fait partir.

    C'est d'ailleurs la raison pour laquelle en général, sauf situation très particulière comme celle de l'Allemagne, les pays occidentaux ne veulent pas des migrants et font tout pour les refouler. Ils sont, oui, les "invasions barbares" qui feront tôt ou tard tomber l'Empire, "dans une clameur de joie qui montera jusqu'au ciel" pour citer un vieux film. C'est comme ça qu'il faut politiser les choses pour ne plus prêter le flanc à ce genre de discours mélenchonistes, sans même parler des fachos qu'ils essayent de copier. Comme dit dans ta citation de la Bible l'autre jour, la cause des migrants ne doit pas être amour mais glaive. C'est de fait un soutien à une opération anti impérialiste inconsciente."

    Cependant : "On a beaucoup encensé à tort la politique "humaniste" et "généreuse" de Merkel alors que derrière se cache tout simplement l'importation (par effet d'aubaine) de semi-esclaves, dans un pays en crise démographique, vieillissant... et sans doute effectivement aussi pour faire pression sur les travailleurs non-migrants (allemands ou d'immigration ancienne) pour leur arracher encore des acquis, aller peut-être vers un Hartz V...

    Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi il est si compliqué de revendiquer travail égal = salaire égal, de lutter contre cette politique négrière, et au lieu de ça, préférer dire allez zou chez eux... Ce qui est d'autant plus absurde, dans le cas allemand, que c'est impossible puisque ce sont des gens que le droit humanitaire interdit de renvoyer chez eux, où il y a la guerre, des massacres, où ils n'ont plus le moindre bien voire parfois plus d'existence légale tout simplement (ils ne sont plus citoyens du pays où on veut les renvoyer, la Syrie notamment qui a "rayé" de ses listes de citoyens des millions de gens ayant abandonné leur domicile).

    Et de manière plus générale, lutter contre les monopoles, lutter contre son propre impérialisme qui dans le cas de l'Allemagne n'est pas hyper décisionnaire géopolitiquement parlant, mais tout de même un pilier de l'édifice européen... qui est derrière pratiquement toutes les causes qui font migrer les gens."

    On pourrait effectivement se demander, parfois, comment est-il possible de dégager une position juste, QUELLE pourrait être cette fameuse ligne juste dont nous parlons, entre ces "3 mâchoires de la contre-révolution préventive" à la gauche de la gauche que nous dénonçons. C'est peut-être que le mouvement communiste authentique, dont nous faisons partie, est justement trop à la recherche de la "formule magique" (qui lui rallierait subitement de larges masses populaires) en perdant de vue que s'il faut bien sûr travailler d'arrache-pied de notre côté, nous ne travaillons pas seuls : quoi que nous fassions, la crise désormais terminale du capitalisme travaille aussi pour nous.

    Pour continuer sur le sujet qui nous intéresse ici : les gens pensent qu'il y a "trop" d'étrangers, d'immigrés, surtout non-blancs bien entendu ; mais de ce "trop" ne font jamais partie ceux qu'ils connaissent et aiment bien (le fameux "j'ai des amis" non-blancs). Ils s'accrochent simplement ainsi à une quête d'identité face à l'uniformisation "un code-barre sur le front" et en même temps la dissolution de toutes les solidarités sociales par le capitalisme globalisé ; à un "mode de vie" national synonyme de bien-être social perdu ; et à une recherche de boucs émissaires à la crise qui les frappe.

    Sauf qu'on ne peut pas virer uniquement les étrangers qui sont le "trop" de chacun : soit on vire tous les étrangers, soit on ne les vire pas. Et tout le monde perdra des connaissances, des amis... Ou alors on bloque simplement les frontières, on en empêche de nouveaux (que personne ne connaît) de venir, mais c'est ce qui se fait déjà, et ne "suffit pas" à en croire les discours d'extrême-droite.

    Si une telle politique de guerre, de chasse aux immigrés se met en place, cela ne veut bien sûr pas dire qu'une solidarité massive va se lever spontanément : beaucoup de gens pourront détourner le regard, y compris du sort de ceux qu'ils connaissent et apprécient, car ils y auront effectivement un lâche intérêt à courte vue ; comme les Allemands devant la spoliation, l'exclusion, l'expulsion et enfin la déportation des Juifs sous le nazisme. Mais dans une optique de véritable TRAVAIL POLITIQUE révolutionnaire, il y aura néanmoins là une "prise" pour commencer à recruter, à côté de la résistance des pourchassés eux-mêmes, une armée de la solidarité et du refus ; une armée qui pourra grandir, combattant le racisme fasciste comme il le mérite, et peut-être finalement vaincre.

    Il y a actuellement une grande politique de chasse étatique et d'agressions populaires contre les migrants en Italie (lire ici), mais on a aussi vu ces dernières années des villages entiers, dans le Sud notamment, déployer une solidarité admirable ; des villages de "bouseux" hein, pas de "bobos intellectuels de gauche des beaux quartiers", simplement ils se souviennent qu'ils ont eux aussi été, par le passé, poussés par la misère à l'émigration vers le Nord industriel de l’État (où ils étaient accueillis en général comme des chiens...) ou l’État français, la Belgique, les États-Unis bien sûr, etc. : c'est là un exemple du potentiel populaire qui existe pour un tel "front du refus".

    Et alors, donc, ceux qui depuis la "gauche" se seront mis par opportunisme à la remorque du fascisme et du racisme se retrouveront du mauvais côté de l'histoire ; c'est-à-dire peut-être devant un peloton d'exécution, comme beaucoup en 1945.

    Ce que nous voulons dire par là c'est que les PRINCIPES d'une conception communiste inébranlable du monde, exprimés dans une Pensée révolutionnaire, sont TOUJOURS gagnants stratégiquement (à long terme) ; car ils s'adressent au "bon sens" (la soif de révolution, en clair) des masses et la crise du capitalisme, sa plongée toujours plus profond dans l'injustice et la barbarie, travaille aussi pour nous à "éveiller" leur conscience à ce "bon sens". L'opportunisme est TOUJOURS PERDANT à terme, jamais gagnant que dans l'immédiat car il s'adresse au "sens commun" (les conceptions aliénées, réactionnaires, les "bas instincts" ; y compris même, sous un masque ultra-progressiste, l'individualisme libéral, la quête d'émancipation et de promotion purement individuelle dans le cas de l'opportunisme postmo, ou de satisfaction de la "bonne conscience" dans le cas de la "déconstruction").

    Une Pensée que, sur la question précise de l'immigration, nous avons pu exprimer en synthèse ici (avec des liens vers d'autres articles de nous ou d'autres) : les-travailleurs-migrants-ne-quittent-pas-leurs-pays-pour-le-plaisir]

    [Cette nouvelle formation allemande est donc en quelque sorte le DEUXIÈME exemple de basculement d'un grand mouvement "de gauche" (en l'occurrence une partie de Die Linke)... Le premier étant quelque part le M5S qui bien que déjà "populiste", aux accents parfois poujadistes ou complotistes, n'en était pas moins sur des thématiques plutôt classables à gauche (écologie, démocratie participative etc.) et des traits "Indignad@s" (futurs Podemos) marqués au début.

    D'autres suivront sans doute encore (des courants de la France Insoumise n'en sont franchement pas loin et ce, pas depuis hier !) ; dans la mesure où la gauche même réformiste c'est EN PRINCIPE (historiquement) aussi et même d'abord et avant tout une culture, une conception du monde, une Weltanschauung fondée sur des réponses scientifiques aux problèmes ; or CECI N'EXISTE PLUS, et se produit donc le basculement dans le "ni droite ni gauche" (ou "oui de gauche mais"), ceux d'en bas contre ceux d'en haut", "écouter le peuple" etc. etc.

    Sachant qu'un phénomène tel qu'une immigration importante (puisque c'est le sujet central ici), MÊME totalement européenne comme elle le fut en son temps (ce n'est pas - du tout - uniquement une question de cela, sinon dans le sens de l'intervention du "petit privilège petit-blanc" !!), ne PEUT PAS ne pas générer de contradictions au sein des classes populaires du simple fait de la concurrence entre les travailleurs sur le marché CAPITALISTE du travail ; et ces contradictions ne se résolvent pas spontanément (dans une vision des classes populaires comme "bons sauvages" idéalisés), elles se résolvent par une POLITIQUE c'est-à-dire par l'action d'une AVANT-GARDE révolutionnaire, dotée d'une CONCEPTION révolutionnaire (scientifique) du monde, qui apporte de par cette conception les réponses adéquates, les IDÉES JUSTES, et qui faute de prendre le pouvoir peut du moins essayer d'imposer des choses aux décideurs bourgeois.

    Lorsque tout cela a disparu, on n'a forcément plus que des gens les yeux rivés sur les perspectives électorales et "écoutant le peuple abandonné par les élites" ; et si le peuple dit "y en a marre des immigrés", "c'est pas qu'on est racistes mais trop c'est trop"... ainsi soit-il, c'est lui qui écrit le programme !

    Nous abordons plus longuement le sujet, et notre vision des choses, dans (en deuxième partie surtout) cet article : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser-a148394008

    Mais le pire dans tout cela (pour la fin)... est encore que sur mille et un sujets (si tant est qu'ils soient "ouverts" et "humanistes" voire même "no border" sur l'immigration), les "anti-populistes" de l'extrême-gauche ne valent au fond guère mieux, tant ils sont eux aussi vides de science, de Pensée, de conception du monde, et de là totalement à la remorque (en fin de compte) des "anti-populistes" (des "progressistes", dit-on maintenant !) BOURGEOIS, c'est-à-dire en définitive de l'"extrême-centre" macronien... qui ne vaut lui-même pas mieux que les "populistes" de plus en plus ouvertement réacs (cf. le lien ci-dessus).]


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  • Lu sur Bretagne-info bretagne-info.org/2018/08/07/les-communistes-du-pcf-et-la-question-alsacienne/ :


    Les communistes du PCF et la question alsacienne

    Alsace : les lignes en train de bouger... à la JC ?

    Il n'est pas exagéré ou injurieux d'affirmer que le PCF en Bretagne est pour le moins frileux quant à l'évocation de la moindre évolution institutionnelle en Bretagne. Si des engagements sincères en son sein existent ici et là en faveur de la langue bretonne, on n'a jamais lu un texte de ce parti en faveur de la co-officialité de la langue bretonne.

    Suivant les fédérations départementales  on perçoit bien que tous les adhérents de ce parti ne sont pas très à l'aise avec ces questions. Il faut dire que leur histoire d'amour tumultueuse avec la mouvance mélenchoniste, elle très hostile à la langue bretonne et même à l'affirmation de la moindre singularité bretonne, n'aide pas pour classer ce parti dans le camp des défenseurs du droit du peuple breton à choisir son avenir. Peu semblent savoir en son sein que l'Humanité en 1932 défendait les poseurs de bombe de Gwenn-ha-Du, groupe "terroriste" nationaliste breton qui fit sauter le monument de la honte à Rennes symbolisant l'union de la Bretagne à la France et par là même le droit du peuple breton à l'autodétermination.

    En Alsace, suite à la constitution du soviet de Strasbourg (un des seuls conseils ouvrier-soldats-paysans de l'actuel État français) qui institua l'éphémère république d'Alsace-Loraine en novembre 1918, les communistes du PCF ont parfois fait front commun avec la revendication autonomiste alsacienne dans les années 1920 et 30, en défense des libertés et de la langue locale.

    Comme en Bretagne, le PCF abandonna progressivement ce soutien aux nationalités opprimées de l'Hexagone au fur et à mesure qu'il entamait sa mue en parti de gouvernement défendant l'unité de la France.

    [Lire à ce sujet : le-pcf-et-la-question-alsacienne.html]

    Depuis 2014 et la réforme territoriale qui a engloutit l'Alsace-Moselle dans le Grand-Est, la revendication "autonomiste" alsacienne a reprit de la vigueur et de la visibilité. Les scores du Parti autonomiste Unser Land, près de 5 % aux régionales de 2015 et de très bonnes prestations aux départementales, sa capacité à mener des campagnes contre le Grand Est en sont des témoignages. Unser Land (le Parti Alsacien) est un parti centriste et fédéraliste.

    Désir d'Alsace ?

    C'est un courant suffisamment puissant qui oblige comme le rappelle le journal "Les Echos" du 6 aout 2018 le gouvernement "d' Edouard Philippe à charger la ministre Jacqueline Gourault d'une nouvelle mission de concertation sur l'avenir institutionnel de l'Alsace. Un rapprochement entre Haut-Rhin et Bas-Rhin est envisagé." Et le préfet Marx de se prononcer malgré "un désir d'Alsace" perceptible dans la population contre une sortie de l'Alsace de la région Grand-Est et une future collectivité unique. Le combat pour que le peuple alsacien puisse s'exprimer est à mener.

    Le retour de l'Alsace rouge ?

    Mais à part Unser Land une autre formation a fait une déclaration étonnamment favorable à l'autonomie de l'Alsace, parlant même d'autodétermination, de référendum et d'indépendance. Les Jeunesses communistes du Bas-Rhin ont adopté une résolution en novembre 2017 lors d'une conférence fédérale ayant pour mot d’ordre : « Pour une Alsace libre et dans les mains de ses travailleurs » (!!) et exigeant :

    À court terme : bilinguisme appliqué dans l’enseignement (français/allemand-alsacien), promotion de la langue et de la culture régionale, réappropriation des symboles alsaciens par le mouvement communiste (drapeau rouge et blanc, etc.), maintien du droit local (notamment en ce qui concerne l’assurance maladie), abolition du Concordat par référendum.

    À moyen et long termes : autonomie avec autodétermination du peuple alsacien (référendum pour une indépendance, etc).

    En plus de cette résolution, les jeunes communistes alsaciens recouvrent les murs d'affiches sur lesquelles ils assument clairement leur mots d'ordres.

    Alsace : les lignes en train de bouger... à la JC ?

    C'est surprenant et réjouissant, nous serions curieux de savoir ce qu'en pensent leurs alter-égos des fédés PCF et MJCF de Bretagne (Loire-Atlantique incluse !)....

    Ce qui serait des revendications justes en Alsace ne le serait pas en Bretagne ?

    Bretagne-info leur est ouvert...

    PS : la photo de une est issue d'un rassemblement de la Brigade Antifasciste de Strasbourg qui a publié un intéressant texte contre la récupération de l'identité alsacienne par les fascistes.


    3 commentaires

  • (bien que la probabilité de voir Marine Le Pen accéder au pouvoir ait toujours été objectivement très faible)

    À présent il est possible de dire qu'il y a une expérience, avec l'Italie de Salvini, l'Autriche de Kurz et Strache, les États-Unis de Trump et dans une certaine mesure l'Angleterre du Brexit.

    La "droite radicale populiste" au pouvoir, c'est donc avant tout des mesures racistes et plus encore des discours "décomplexés" qui "libèrent" des agressions ultra-violentes, parfois mortelles de la part d'éléments populaires, en plus des forces d'État (sur lesquelles on n'a pas encore de statistiques en termes de violences et de meurtres, mais une augmentation notable est fort possible, aux États-Unis il y a les pratiques ignobles de la police de l'immigration - ICE - que l'on peut observer, les enfants en cage séparés de leurs parents, un enfant qui vient de mourir récemment dans un centre etc.) ; tandis que rien ne permet encore à ce stade de parler de durcissement significatif à l'encontre de la gauche blanche.

    On assiste donc plutôt à un allègement (ou une prétention, du moins) de l'austérité pour les Blancs sur le dos des non-Blancs ; et non, comme il était légitime de pouvoir le penser au regard des fascismes du siècle dernier, une politique de terreur contre les Blancs de gauche, un écrasement du mouvement ouvrier, mais peu de changement réel par rapport aux "démocrates" pour la condition des colonisés.*

    On saura donc pour l'avenir, surtout en cas de vrai risque que le FN accède au pouvoir, que les discours blancs "on s'en fout, on continuera la lutte comme avant" ont en fait raison, mais ne pensent en disant cela un peu qu'à leurs gueules ; et que c'est surtout chez les indigènes qu'une démarche barragiste est compréhensible.

    Bon après, le barragisme en soi n'est pas la solution, car une extrême-droite qui louperait le coche par un score de 45 à 49,99% verrait de toute façon la moitié ou plus de son programme appliquée par le vainqueur "républicain" (ne parlons même pas de si c'est un Wauquiez...), fût-ce en faisant preuve d'un peu de discrétion, en ne communiquant pas trop fort dessus, à l'attention de l'autre moitié libérale ou "de gôche" de la société (cf. les pratiques de l'ICE sous Obama, tout simplement... passées sous silence par la gauche alors que quand c'est Trump ça sort).

    La politique sarkozyste pendant 10 ans, après le "séisme" du 21 avril 2002 ; puis de Hollande-Valls et maintenant Macron-Collomb, rythmée par des succès électoraux FN conclus par 10 millions de voix à la présidentielle ; devrait nous permettre aisément d'imaginer ce qu'il en serait avec une extrême-droite non pas à 20 ni même 30 mais 48%...

    [Lire par exemple à ce sujet (article socedem pro-FI) : http://www.regards.fr/politique/article/loi-asile-et-immigration-le-fn-et-en-marche-main-dans-la-main-a-l-assemblee]

    Ce ne sont pas les programmes des partis, les promesses électorales ni les plateformes d'accords de second tour qui font la politique des élus, mais "l'opinion" quotidiennement sondée, afin d'essayer de terminer son mandat le moins bas possible en popularité. Une "opinion" elle-même forgée par les médias du Capital, petits et grands, mainstream ou "anti-système".

    C'est la raison pour laquelle la lutte politique est d'abord et avant tout une lutte d'HÉGÉMONIE.

    Les dirigeants bourgeois ne font en réalité JAMAIS que gouverner avec la moitié de la société à leur droite et l'autre moitié à leur gauche, en fonction des idées hégémoniques dans la conscience collective (on pourrait presque dire à ce sujet que Hitler a cherché à gouverner avec le nationalisme pangermaniste, conservateur et anticommuniste à sa droite et le "socialisme" réformiste à sa gauche, d'où le "national-socialisme"...) ; et la révolution est en dernière analyse une longue lutte prolongée pour que nos idées "radicales" deviennent "centristes" dans le corps social, en montrant dans le feu de la lutte à une portion grandissante des gens que ce que nous proposons est pour eux la voie du POUVOIR sur leurs destinées et d'une vie meilleure (faille-t-il beaucoup endurer pour y arriver).

    https://www.lecho.be/economie-politique/europe/general/salvini-seme-la-haine-des-italiens-passent-aux-actes-et-l-europe-se-tait/10036285.html

    On s'est beaucoup posé la question au moment de la présidentielle l'année dernière

    [* Nous sommes de toute évidence devant une mutation du fascisme, en lien avec l'évolution finale de l'impérialisme vers un "Tiers Monde" colonisé devenu le véritable centre productif de la planète et non plus simplement de quelques matières premières ou agricoles bien précises comme avant.

    Il y avait des pays-mines, à vocation extractive, et une production agricole d'"appoint" (ce qui ne poussait pas en Europe, déjà pour commencer). Mais on est passé ces dernières décennies à des pays-USINES, de transformation, ce qui était strictement réservé à l'Occident ou au Japon auparavant (les Anglais avaient même activement DÉTRUIT l'industrie textile indienne de transformation du coton, pour la réserver à l'Angleterre).

    Une évolution que Hobson avait prophétisée NwfBvTX0M.png ; Lénine ne se disant pas en désaccord, mais que la révolution mondiale l'empêcherait... Or la première vague de celle-ci s'est terminée par une défaite temporaire, et c'est précisément à partir de ces mêmes années 1980-90 que l'on a vu la "prophétie" se réaliser.

    Quant à l'agriculture, on a aussi désormais tendance à produire TOUT ce qui est nécessaire (en quantités forcément phénoménales, puisque la population mondiale a triplé depuis 1917) dans le "Sud global", qui compte aussi des zones climatiques tempérées ; laissant les agriculteurs occidentaux, en Europe de l'Ouest du moins, dans un rôle de paysagistes et de défricheurs anti-incendies.

    À l'époque léniniste donc, le fascisme était surtout destiné à fermement encadrer, et au besoin écraser les classes ouvrières européennes ; et ne représentait pas un "saut" qualitatif dans l'oppression pour les asservis coloniaux : on peinerait à expliquer ce que Mussolini a fait de bien différent dans les colonies italiennes, ou dans sa guerre en Éthiopie, de la France en Algérie par exemple (quant à Hitler en Europe - de l'Est surtout - occupée, il n'a rien fait de différent de la conquête européenne des Amériques sur un temps plus "ramassé" et avec des moyens plus industriels).

    Aujourd'hui, le nouveau fascisme en Occident exprime plutôt une dynamique de durcissement contre le Tiers Monde "usine et grenier de la planète", les masses non-blanches qui tendent à être devenues le "seul vrai" prolétariat en Occident même et les néo-migrants dont "la place est dans leurs pays" (à y produire pour beaucoup moins cher et sans bénéfice des acquis sociaux) ; et les classes populaires blanches tendent à être devenues une "grande aristocratie ouvrière" sur laquelle ce durcissement contre les indigènes vise au contraire à alléger les effets de la crise.

    Finalement, un modèle précurseur de cela était l'Allemagne nazie... où il y a certes eu une grande répression de l'AVANT-GARDE communiste et socialiste organisée, mais pour la grande masse de la population, comme l'explique Parenti ekladata.com/3f8eDnJ_1EPeE4It8bBHNjah5RI.jpg, il n'y avait "pas grand chose à faire" à part ne pas être engagé politiquement contre le régime, et détourner le regard des persécutions politiques et raciales, pour vivre de manière très agréable et connaître même une amélioration constante de son niveau de vie, sur les dos des pays envahis les uns après les autres ou des Juifs spoliés et envoyés à la mort.

    Ce n'est finalement pas très différent aujourd'hui, hormis que l'on évite de faire "trop de vagues" en attaquant et envahissant ses voisins blancs...

    Si vous faites les chauds, vous vous faites niquer la gueule (physiquement puis pénalement) avec une violence peut-être effectivement croissante d'année en année, mais qui a justement montré (aussi) une totale indépendance vis-à-vis de toute alternance droite/gauche.

    Mais le fascisme au sens "commun", celui des régimes de ce nom au 20e siècle, ce n'est pas cela. C'est "empêcher les cerveaux (révolutionnaires) de penser pour 20 ans", comme Gramsci, et encore ça c'est la version soft (oui, de 1922 à 1943 du moins le fascisme italien a été plutôt "soft" en métropole). C'est être violemment réprimé pour simplement ÊTRE révolutionnaire, ou même réformiste radical.

    Aujourd'hui on a le droit de penser, dire, et même faire ce que l'on veut tant qu'on n'enfreint pas les lois pénales, qui fixent les limites de la combattivité : s'en prendre aux biens, privés ou publics (casser, exproprier, incendier, faire sauter), et bien sûr aux personnes ; ou inciter haut et fort à le faire... Et ceci n'est pas le fascisme au sens "classique".

    Aux États-Unis, le Pouvoir bourgeois pratique plus de 1.000 exécutions extrajudiciaires par an, soit autant que bon nombre de dictatures ces 70 dernières années ; sans compter les exécutions judiciaires, certes en diminution par rapport au pic autour de l'an 2000 ; et ce pour le seul et simple fait d'ÊTRE... non pas révolutionnaires, mais noirs ou latinos, et pauvres. Les prisons, qui renferment approximativement un Américain sur 200, comptent un tiers de détenus noirs contre seulement 12% dans la population générale, plus d'un quart de Latinos contre 16%, seulement 30% de Blancs pour... 64%, et par déduction 15% d'autre minorités contre 8% number-of-blacks-and-whites-in-prison ; des détenus dans la plupart des cas condamnés pour des peccadilles, généralement soumis à un vaste et juteux système de travail forcé qui a remplacé l'esclavage louisiane-les-prisonniers-rapportent-gros, et ensuite privés de droits civiques longtemps après l'exécution de leur peine : il est parfois estimé qu'un Noir sur quatre, voire sur trois fera de la prison au cours de sa vie (une chance sur 20 pour un Blanc) et se trouvera par la suite dans cette situation, ainsi que légalement discriminé à l'emploi, au logement etc.

    Par contre, vous pouvez déclarer PROGRAMMATIQUEMENT vouloir déclencher une Guerre populaire pour renverser les institutions et établir la dictature socialiste du prolétariat... UN leader sera peut-être éventuellement arrêté, et libéré au bout de quelques mois.

    Hitler aurait fait décapiter toute l'organisation à la hache ; les militaires argentins ou turcs des années 1970 les auraient fait disparaître sous des tortures abominables, découper à la scie etc.

    Rien de cela n'existe, ni ne semble à l'ordre du jour dans le programme d'aucun mouvement d'extrême-droite susceptible de remporter les élections en Occident aujourd'hui. Mais en vérité... à quoi cela servirait-il lorsque l'on voit l'efficacité de la propre gauche radicale anticapitaliste à se neutraliser elle-même, par le terrorisme intellectuel voire parfois jusqu'à la violence physique, sans besoin du moindre nervis fasciste pour ce faire ; et le "phare" de son "antifascisme", justifiant des brigades internationales armées, n'être rien d'autre que l'établissement d'un protectorat impérialiste au Moyen-Orient et une guerre contre des "barbares" désignés comme tels par tous les grands médias ?

    Même ce que dit Parenti est inexact : il n'y a pas de "persécution des activistes" ni de "destruction des syndicats" sur lesquelles les Occidentaux seraient déjà disposés à fermer les yeux pour que s'instaure le fascisme. Les activistes gauchistes sont le meilleur dispositif contre-révolutionnaire contre eux-mêmes ; et les syndicats sont soit combattifs et n'existent plus (ou presque), soit puissants et des agents cogestionnaires du Capital. L'hégémonie idéologique de masse se partage entre conservatisme, ultra-libéralisme individualiste et je-m'en-foutisme/fatalisme.

    La droite radicale n'exprime en réalité de nécessité que celle de s'affranchir des "bonnes âmes" humanistes pour mener à bien les restructurations économiques exigées par la crise (et encore, même là, on peut se passer d'elle...) ; ce qui inclut de renvoyer chez eux (où les monopoles impérialistes en ont besoin) les prolétaires qui tentent de venir récupérer en Occident un peu de ce qui a été pillé dans leurs pays, et éventuellement d'exclure du corps légitime de la nation les "indésirables" non-blancs déjà là pour maintenir autant que possible le niveau de vie des Blancs ; et de mobiliser l'opinion pour la guerre de repartage impérialiste dans les (mêmes) "pays de sauvages"...

    Et cela, faute de lutte politique d'hégémonie acharnée pour leur faire comprendre que ce n'est pas leur intérêt à long terme, est bel et bien l'intérêt à court terme des Occidentaux et ne nécessite même pas qu'ils en détournent le regard.]

    ***************************

    Réponse à un commentaire ci-dessous :

    "On pouvait vivre très agréablement en Allemagne nazie à condition de ne pas être juif ou engagé politiquement. A condition aussi de ne pas être envoyé crapahuter par -45 à Moscou ou Stalingrad. Les syndicats étaient interdits. Vous parlez comme si les luttes de classes étaient dans la période actuelle des luttes essentiellement raciales."

    Aux élections de novembre 1932, le total des voix socialistes et communistes s'élevait à plus de 13 millions.

    On n'a vu autant de monde ni dans les camps de déportation politique, ni dans le maquis les armes à la main, ni se mettre en grève générale. Aux premières élections non-libres (novembre 1933), seulement 3 millions exprimeront leur opposition par des bulletins invalides, et il y aura près de 40 millions de voix pour le NSDAP contre 11 millions un an plus tôt (moins de 20 millions pour le total des droites).

    Un autre scénario aurait peut-être été possible si le nazisme avait fait BAISSER le niveau de vie. Mais en réalité, il l'a fait augmenter... D'abord par des mesures revenant tout simplement au New Deal de Roosevelt, puis en reprenant possession de la Rhénanie et de la Sarre, puis en spoliant progressivement 700.000 Juifs et en redistribuant leurs patrimoines, puis enfin en conquérant et pillant l'Europe entière.

    À l'été 1941 (avant le début de l'enfer en URSS, puis les déluges de bombardements alliés), en échange de leurs enfants dans l'armée (mais les pertes restaient alors raisonnables par rapport à 14-18), les Allemands avaient probablement le plus haut niveau de vie au monde, sur le dos de son continent le plus riche, devenu leur colonie. Suffisait d'y penser ! Et qui allait se plaindre d'une telle situation ?

    Certes il y avait aussi que tous les nés après 1920 (moins de 13 ans en 1933, ou nés après) n'avaient été formés politiquement qu'au nazisme ; mais quid des autres ? Le facteur niveau de vie était réellement le principal.

    L'Allemagne nazie quand on y pense était réellement, sur 12 ans, une métaphore de l'Occident déjà à l'époque (dans lequel elle était radicale, ultra, mais pas une "anomalie") et encore plus aujourd'hui. Du point de vue non pas de "lutte raciale", mais ANTI-IMPÉRIALISTE (cœur du léninisme et encore plus du maoïsme) qui est le nôtre.

    La seule différence est que l'extrême-gauche n'est pas envoyée dans des camps mais, par la combinaison de son crash général des années 1980-90 et de ses difficultés à repartir depuis, se neutralise elle-même, confinée dans le "camp de concentration" de son microcosme, et ne représente aucune menace. Et les moyens technologiques rendent les guerres moins meurtrières pour les armées impérialistes qu'à l'époque et que jamais. De quoi "l'opinion" se soucierait-elle donc ?

    Le travail politique des révolutionnaires, qui a pour préalable leur réorganisation générale sur des bases saines et la proclamation de la mort de la "gauche radicale" pour crier "Vive la Révolution", est bien sûr ce qui permettra en premier lieu de se sortir de cette ornière ; mais il faut vraiment espérer de tout cœur ne pas avoir à s'en prendre plein la gueule comme les Allemands entre 1942 et 45 pour que les choses se débloquent réellement en masse.


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  • - Il faut peut-être tout d'abord commencer par réaffirmer quelques points par rapport à cette position sur Rojava qui peut de prime abord sembler saugrenue de notre part, nous qui militons pour la libération révolutionnaire socialiste du Peuple occitan et de tous les peuples opprimés de l'État français et d'ailleurs. Les choses sont assez synthétiquement expliquées ici : quelques-considerations-sur-le-confederalisme-democratique-et-la-question-nationale

    Le PKK d'Öcalan n'est pas une organisation qui lutte pour, mais qui a au contraire TOTALEMENT LIQUIDÉ l'indépendance socialiste du Kurdistan vis-à-vis de l'État fasciste (centraliste négateur calqué sur la France) turc, ce que nous soutiendrions bien évidemment même si nous préférerions encore plus, comme nos camarades du TKP/ML, une révolution démocratique dans tout l'État qui offrirait ensuite à chaque peuple l'autodétermination. Le PKK est une organisation LIQUIDATRICE de cela ; libre à quiconque, breton ou pas, de se bercer d'illusions contraires mais c'est ainsi.

    Sa lutte ne prend plus sens, à l'arrivée, que comme instrument de l'impérialisme pour déstabiliser ou se tailler une part des États qui se partagent les terres kurdes, dans la gigantesque guerre de repartage impérialiste qui secoue actuellement le Moyen-Orient. recapitulatif-articles-sur-rojava

    - Le retrait américain (et forcément occidental dans la foulée). C'est une question qui fait l'objet de déclarations contradictoires depuis la fin de l'année dernière, y compris de la part de Trump lui-même (roi incontesté de la volte-face). Mais il faut déjà savoir de quel retrait on parle ! Il n'est en réalité, apparemment, nullement question de retrait au sens d'"abandon" de la région par le bloc occidental ; mais plutôt d'un désengagement au sens d'éviter un sinistre bodycount à l'irakienne... À mesure que les dernières poches de la menace Daesh se réduisent, les effectifs (déjà essentiellement des forces d'élite, de toute façon) ont effectivement vocation à être retirés. La question d'un déploiement de troupes arabes a été évoquée et la Jordanie, l'Arabie saoudite et surtout l'Égypte de Sissi (en assez bon termes avec le régime d'Assad, ce qui serait un "plus") approchées en ce sens ; des voix discordantes faisant cependant parfois valoir que ces troupes n'apporteraient pas vraiment de valeur ajoutée aux aguerries FDS, et que tous ces pays ont déjà leurs capacités militaires  lourdement engagées par ailleurs (Yémen, Sinaï etc.). la-croix.com/Syrie-Etats-Unis-voudraient-remplacer-militaires-force-arabe

    À Manbij il n'y a eu absolument nul retrait occidental mais, longuement négocié avec Erdogan, un repli des YPG/J de l'autre côté de l'Euphrate (déjà largement entamé  bien avant l'accord de début juin) et l'autorisation de patrouilles turques dans le secteur ; les forces spéciales US et françaises sont toujours bien là, aux côtés des FDS arabes locales sans les Kurdes. challenges.fr/syrie-milice-kurde-ypg-va-retirer-ses-conseillers-de-manbij

    french.xinhuanet.com/patrouilles-conjointes-turquie-etats-unis

    Concrètement, l'Occident veut bien sûr éviter le "bourbier" (si coûteux politiquement) pour ses troupes, mais n'est absolument pas sur la voie d'un "retrait" signifiant abandon total de ses intérêts.

    - L'axe géopolitique tant de Trump que de Macron semble en fait marqué par un paradoxe : une confrontation croissante avec l'Iran (où les "ultras" à la Ahmadinejad pourraient bien prochainement reprendre le pouvoir aux "modérés" en place depuis 2013), et même avec des régimes trop "non-alignés" comme celui d'Erdogan ou encore le Qatar (éviction de Tillerson qui tendait à le "protéger" apparemment-tillerson-s-est-fait-virer) ; mais en même temps une volonté de ménager la Russie, ce qui pourrait bien déboucher sur quelque chose comme "mains libres" en Syrie pour Poutine contre "mains libres" en Palestine et alentour pour Trump et sa clique d'ultra-sionistes et de fondamentalistes chrétiens millénaristes, avec leur VRP local Netanyahou... haha-interessant-russie-deal-du-siecle-palestine

    middleeasteye.net/sissi-detient-la-cle-du-programme-envisage-par-trump-dans-le-sinai-pour-tuer-l-etat-palestinien

    Aussi proche (contrairement aux délires des "anti-impérialistes" poutinolâtres, soraliens et autres) d'Israël qu'elle ne l'est de Téhéran, la Russie travaille aussi à résoudre un autre paramètre essentiel du conflit, qui est la terreur des sionistes devant l'installation massive de forces militaires iraniennes et du Hezbollah à leurs portes (Golan)* ; en quête d'un modus vivendi certes laborieux à trouver : actuj.com/ presence-iranienne-en-syrie-ce-que-change-l-accord-entre-russes-et-israel - lejdd.fr/russie-intermediaire-conflit-entre-israel-et-liran - orientxxi.info/syrie-subtil-jeu-d-equilibre-russie-entre-israel-et-iran - jforum.fr/israel-ne-croit-plus-moscou-sur-le-retrait-iranien-du-sud-syrien

    (* Seule et unique motivation de toute intervention sioniste dans le conflit depuis le début, comme l'explique bien l'opposant Firas Kontar : "Depuis début 2011 Israël a mené des dizaines de raids aériens et l’aviation d’Assad a toujours été épargnée par ces raids. Le régime doit garder sa capacité aérienne face à ses opposants et Israël ne souhaite surtout pas changer le rapport de force et donner le moindre avantage aux rebelles, non, l’objectif d’Israël est juste de détruire les missiles et armements stockés par l’Iran et le Hezbollah". C'est désormais un fait établi, reconnu par les plus hautes autorités elles-mêmes, que l'Entité a soutenu et armé des groupes rebelles dans le Sud de la Syrie, jouxtant les frontières du Golan occupé, pour y contrer l'influence de l'"État islamique" et autres éventuels groupes djihadistes radicaux, et surtout pour y empêcher l'installation de trop importantes positions militaires de l'Iran et du Hezbollah... Mais finalement, un accord a été trouvé avec Poutine pour que les zones situées à moins de 80 kilomètres de la frontière soient reprises exclusivement par l'armée du régime seule, sans Iraniens ni Hezbollah, et dès lors Tsahal n'a pas opposé la moindre résistance à cette reconquête ; ses anciens affidés hurlant maintenant à la trahison, tandis que le Ministre de la Défense Avigdor Lieberman proclamait fièrement que "de notre point de vue, la situation revient à celle qui prévalait avant la guerre civile, à savoir qu'il y a clairement quelqu'un à qui s'adresser, quelqu'un qui est responsable et il y a un pouvoir central" : « Pourquoi Israël a armé des rebelles syriens - Le Point.pdf » – sur cette question du Golan et de l'attitude du régime "anti-impérialiste" face aux forces sionardes, encore une triste anecdote du même Kontar : Enlèvement d'un berger.png)

    - De là sans doute, plus qu'un quelconque "abandon occidental face à Erdogan", la raison de l'accord en voie de finalisation pour la restitution de Rojava à l'autorité de Damas termes-exacts-accord-conclu-forces-kurdes-regime-syrien. Un accord qui en contrepartie de cette restitution, outre quelques concessions à la langue et à la culture kurde, prévoit surtout... l'attribution du Ministère du Pétrole à un Kurde du PYD ou proche. Ce qui, avec les liens étroits tissés au cours des années de guerre contre Daesh, signifie QUOI pour le bloc impérialiste occidental d'après vous ??! Nous, à part une COGESTION russo-occidentale de fait des gisements syriens, on ne voit pas bien...

    Mais bien sûr, nous avons là ("enfin" !) l'accord "anti-impérialiste" Rojava-régime (contre "Hitlerdogan", s'il vous plaît !) qui pourra être brandi comme argument par le dernier carré de rojavistes internationaux, pour continuer à nous fourguer en contrebande tout leur opportunisme gaucho-impérialiste dans l'analyse internationale, leur lutte contre l'idéologie et les devoirs révolutionnaires de notre époque etc. etc. (tant pis pour les libertaires planant à 10.000, et les gauchistes atlanto-sionistes cocus).

     

    Un point (final ?) sur la situation en Syrie et au Moyen-Orient


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  • ... par Trump parce qu'il s'est opposé à une possible offensive saoudienne-émiratie contre le Qatar, qui s'est considérablement (re-) rapproché de l'Iran comme Erdogan de la Russie ces deux dernières années : (en anglais)

    https://www.rt.com/news/434852-tillerson-stopped-invasion-qatar-report/

    [En français, la chose avait déjà été évoquée par le journaliste spécialiste du Moyen Orient, Georges Malbrunot :

    https://mobile.twitter.com/Malbrunot/status/973573352148357121

    http://www.actuj.com/2017-06/moyen-orient-monde/5312-georges-malbrunot-trump-a-epouse-les-theses-saoudienne-et-emiratie]

     


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  • ... que les diverses fractions bourgeoises sont en train d'essayer de placer au centre du débat politique européen.

    [Sur la nature, grosso modo, de ces fractions "libérales"-"progressistes" et "populistes", vous pouvez lire :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/quand-un-referendum-chez-la-perfide-albion-provoque-des-fretillements-chez-nos-souverainistes

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/petite-revue-de-presse-sur-la-situation-actuelle-28-05-2018

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/la-situation-en-italie-confronte-la-ligne-du-n-pci-au-mur-de-la-realite

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/on-s-est-beaucoup-pose-la-question-au-moment-de-la-presidentielle-l-an-dernier]

    Notre position de principe sur la question ("que sont" les migrants, que représentent-ils, "de quoi sont-ils le nom") :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/les-charters-de-la-honte-100%-dans-la-logique-de-l-imperialisme

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/la-tragedie-de-lampedusa-est-un-crime-imperialiste-de-plus-contre-l-humanite

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/les-travailleurs-migrants-ne-quittent-pas-leurs-pays-pour-le-plaisir

    Il vaut aussi le coup de lire l'analyse qu'en fait l'excellent Sadri Khiari, comparant le phénomène à un "marronage" (fuite d'esclaves) des "plantations esclavagistes géantes" que seraient les pays du Sud : https://nawaat.org/portail/2017/10/19/emigration-clandestine-une-forme-de-resistance/

    ET PUIS (nos réflexions, donc, sur les débats actuels "progressistes" vs "populistes", "marxistes-kuzmanovistes vs no border" etc.) :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/reflexions-de-conception-du-monde-sur-l-affaire-du-nouveau-parti-de-gauche-anti-migrants-en-allemagne

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/deux-visions-de-nos-societes-europeennes-qui-s-opposent-non-mais-lol-fermez-vos-gueules

    SURTOUT : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser (deuxième partie et suivantes, après la première ligne d'astérisques)

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/encore-une-fois-sur-l-immigration-precisement-sur-la-question-de-l-imm (sur la question de "l'immigration pression sur les salaires et les droits sociaux" des travailleurs européens)


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  • [Recension, et pistes de réflexion sur un peu toutes les "grandes controverses" qui peuvent l'agiter de manière récurrente]

    Sur la question des "deux grands camps" qui s'affronteraient ; les organisations (essentiellement) latino-américaines (Brésil, Équateur etc.) + le groupe "Drapeau Rouge" d'Allemagne, d'un côté ; et le Parti communiste des Philippines et ses organisations, groupes ou individus partisans à travers le monde, de l'autre :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/pour-en-finir-avec-les-histoires-de-controverse-amerique-du-sud-vs-phi-a137994392

    Nous ne pensons pas qu'il existe de véritable opportunisme liquidateur dans le maoïsme international ; sinon une espèce d'olympiade sportive mondiale de s'en accuser mutuellement.

    Il existe des PENCHANTS. Le sisonisme philippin a un PENCHANT vers l'opportunisme de droite, le pragmatisme/réalisme, avec parfois des relents postmodernes ou de libéralisme envers le postmo.

    Le gonzalisme a un penchant vers le dogmatisme paralytique qui a l'insigne mérite de pratiquement interdire de se tromper, de quasi systématiquement pouvoir "l'avoir bien dit" quand ça part en vrille, mais qui interdit aussi à notre sens dans la plupart des cas toute ligne de masse, toute réelle action ; sauf au Brésil où il a un background et ne part pas de rien ; mais ailleurs il n'avance pas vraiment, même dans des pays proches du Pérou.

    D'autres ont des penchants mouvementistes sans réel fond politique, sous un "village Potemkine" spectaculaire : le maoïsme occidental, notamment, est fait de villages Potemkine, voilà le mot. C'est beau, mais quand on toque un peu dessus, toc toc, c'est creux. Il n'y a pas de contenu.

    Certes, dire que l'opportunisme liquidateur n'existe pas implique de ne prendre en compte que le TKP/ML légitime et non les usurpateurs liquidateurs rojavistes qui eux le sont vraiment, encore que certains pourraient en revenir (devant la voie de garage évidente que représente de se mettre à la remorque du PKK et du HDP). Mais bref.

    Il y a une tendance générale qui est de considérer que poser les principes universels de la "3e et supérieure étape" du marxisme se suffit à soi-même, et à ne pas développer une PENSÉE pour empoigner réellement le glaive de la révolution dans chaque pays et les conditions qui lui sont propres.

    Lorsqu'il s'agit de copier-coller ce qui s'est fait au Pérou dans des pays assez similaires, comme au Brésil, ça peut fonctionner... Mais pas systématiquement, y compris dans des pays encore plus proches comme l'Équateur. Au demeurant ni le Pérou, ni le reste de l'Amérique latine actuels ne sont le Pérou des années 1970, c'est un problème et l'a peut-être déjà été au Pérou lui-même dans les années 1990.

    D'autres mouvements importants (Inde, Philippines, Turquie et Kurdistan du Nord) capitalisent sur ce qui a été "pensé" à leurs débuts, dans les années 1960 ou 70.

    [Nous avions déjà évoqué cette question il y a quelques mois : pour-en-finir-avec-histoires-controverse-amerique-du-sud-vs-philippines ; comme quoi le problème est moins qu'il y ait des "déviations" plaçant telles ou telles organisations hors du MLM, qu'une prétention à définir et imposer comme "voie" universelle des schémas de pensée qui, de fait, sont adaptés et "marchent" dans tel ou tel pays.]

    Ailleurs, nous ne voyons pas vraiment un groupe qui ait réellement "pensé" son pays.

    À l'heure actuelle, le fait est que beaucoup plus d'énergie est dépensée en controverses, à se traiter mutuellement de révisionnistes ou de dogmatiques qu'à se consacrer chacun dans son pays à cette tâche, sans même parler de passer sérieusement à l'action.

    Il est peut-être intéressant de relever que la plus "grande", pas seulement quantitativement mais qualitativement, Guerre populaire maoïste actuellement en cours est celle d'Inde... Et que les maoïstes de ce pays sont assez peu présents sur internet et dans toutes ces polémiques.

    ********************

    En principe le révisionnisme est une menace parce qu'en offrant une voie militante plus facile et accessible, il présente rapidement un caractère de masse au détriment des vrais communistes qui offrent un chemin plus difficile, risqué et tortueux.

    Si l'on part de ce principe... franchement le prachandisme (hors Népal), l'avakianisme (partout), c'est quoi la menace ? Personne n'en a rien à foutre ; presque personne, dans les masses, n'en a même entendu parler. Le MLM vision Sison, si on le tient pour révisionniste, à peine plus (hors Philippines)... Au Brésil, l'orga dissidente sisonienne a fait un flop ; elle s'est avérée incapable de menacer en quoi que ce soit un mouvement maoïste gonzaliste implanté depuis des décennies.

    À un moment donné, il faudrait arrêter les fixettes. Si le gonzalisme a des limites elles sont d'abord internes, bieeeen avant l'"influence néfaste" de quelque autre courant.

    Les gonzalistes qui peuvent se targuer d'un certain succès, comme les Brésiliens, devraient réellement moins se préoccuper de ça que du fait que les autres gonzalistes internationaux le soient authentiquement. Développent une Pensée Guide pour faire la révolution dans leurs pays respectifs, par exemple. Et le cas échéant, que cette Pensée Guide ne soit pas complétement réactionnaire, une régression intellectuelle y compris par rapport à des forces ML ou trotskystes, comme cela a pu être le cas en fRance avec un certain 'p''c''mlm' et l'est actuellement aux États-Unis (et pourrait l'être à nouveau en France par ré-importation d'outre-Atlantique).

    [Sur toute cette question du "gonzalisme" il faut par ailleurs préciser un truc de toute première importance : qu'est-ce que la ligne rouge du PCP (pas la "ligne opportuniste de droite" connue, celle des "accords de paix" et aujourd'hui du MOVADEF) ? C'est essentiellement et forcément, on sera d'accord, ce qui "communique" comme tel, ce qu'il en parvient à la connaissance sensible des gens, sa "voix".

    Or... pendant quelques 12 années (1999-2011), cette "voix" du PCP ligne rouge à l'international, la "position péruvienne", "Pensée Gonzalo" sur la réalité de la révolution là-bas comme sur tous les sujets de l'actualité, a été incarnée par le dit "Mouvement Populaire Pérou" et ses sites internet "Sol Rojo" en castillan et "Red Sun" en anglais. ET... au tournant de 2011-2012, le principal rédacteur de ce site a été DÉMASQUÉ comme un agent provocateur (longtemps) au service du "rat José", dirigeant du maquis de la VRAE (vallée des fleuves Apurimac et Ene) et tenant d'une ligne finalement analysée comme (ce que nous appelons) gauchiste réactionnaire, opportuniste de droite sous couvert de phrases ultra-révolutionnaires :

    http://ekladata.com/MPP-et-toutes-ces-histoires.pdf (ici les articles de VND en castillan : 1 - 2 et ici en anglais : 3)

    Le gars, en substance, avait littéralement passé plus d'une dizaine d'années à dire tout et son contraire ; ou plutôt à prendre systématiquement, en chaque circonstance, la position erronée, objectivement au service de la Réaction impérialiste mondiale. Apôtre du "socialisme du 21e siècle" à une époque, visiblement ; mais nous, aussi loin que remonte notre mémoire c'est à dire à la fin des années 2000, la ligne du site "Sol Rojo" était au contraire très hostile aux régimes bolivariens... précisément à un moment où ceux-ci faisaient face à une très forte pression impérialiste US et occidentale (Venezuela et Équateur face à la Colombie après la mort du n°2 des FARC dans une opération militaire en territoire équatorien et la "découverte de son ordinateur", Bolivie au bord de la guerre civile avec l'agitation fasciste de la région orientale, coup d'État au Honduras etc.) !!

    Une façon, que nous trouvions déjà détestable dès nos premières lectures, d'emphatiser sur la Pensée Gonzalo comme un véritable talisman magique ; ne pouvant pas ne pas faire penser au culte délirant de Mao qu'avait tenté d'organiser le traître Lin Piao ; et surtout, de rendre toutes les contradictions pouvant exister dans le mouvement communiste (maoïste) international en particulier, et dans le "camp révolutionnaire", "de la résistance" mondial en général, ultra-principales et antagoniques à mort, pires que toute contradiction avec l'impérialisme et les forces réactionnaires.

    Tout ceci en prenant toujours fermement appui sur les fondamentaux du MLM et de la Pensée Gonzalo ; autrement dit, en agitant savamment le drapeau rouge contre le drapeau rouge.

    Son manège a fini par être démasqué lorsque, une région de plus de 300.000 km² au Pérou étant le théâtre d'une gigantesque opération militaire US et de la Réaction locale, il a brutalement tourné casaque et, ayant encensé jusque-là le maquis opportuniste de la VRAE, a commencé à le dénoncer comme "révisionniste armé et narcotrafiquant"... alors même que ceci était le prétexte n°1 de l'opération. Ainsi que, vers la même époque, redoublé d'attaques contre la Guerre populaire en Inde, insinuant quasiment qu'elle serait un révisionnisme armé elle aussi ; après l'avoir déjà toujours qualifiée de "lutte armée" et non de Guerre populaire, depuis son renouveau au milieu des années 2000.

    Une ligne gauchiste réactionnaire... évoquant fortement, si vous nous suivez depuis un certain temps, celle du 'p''c''mlm' = "Contre-Informations" puis "Voie Lactée" puis "Les Matérialistes" (exemple 1 - exemple 2 - exemple 3), et pour cause : celui-ci a longtemps été le plus grand défenseur francophone de cette ligne, voire littéralement sa "branche française" ; et a d'ailleurs vigoureusement pris sa défense lors de son démasquage par le groupe VND Nouveau Pérou (MPP.pdf) ; avant de sombrer, comme entraîné dans sa chute, dans des positions de plus en plus ouvertement bourgeoises (souvent réactionnaires) pour finalement rejoindre tout dernièrement la social-démocratie agauche.org.

    Mais il serait profondément erroné de croire que l'on a démasqué cet agent réactionnaire et "ça y est", "tout est rentré dans l'ordre" (même s'il est vrai que le débat communiste-maoïste international en a été relativement assaini). Comme on l'a dit, durant plus d'une décennie, ce site a été pour des milliers de personnes intéressées par le maoïsme la seule connaissance sensible de la "ligne rouge péruvienne". Il serait pour tout dire délirant d'imaginer qu'il n'a pas eu une INFLUENCE considérable, qui peut perdurer encore jusque aujourd'hui ; tout comme l'affirmation de VND Nouveau Pérou, après tout ce qu'ils exposent, que "néanmoins jusqu'en mai 2011, Sol Rojo c'est principalement le drapeau rouge", "seulement après cette date le drapeau noir", a de quoi laisser perplexe...

    La réalité c'est bel et bien que cette influence a été réelle, sur tout un "état d'esprit", une conception du monde et un style de travail ; qu'en dehors (bien sûr) du corpus théorique de Gonzalo et du PCP avant son arrestation (mais qui comme on l'a dit, comme toute pensée "figée dans l'histoire", peut tout à fait être dévoyé et servir d'appui à un "drapeau rouge contre le drapeau rouge"...), le PCP à l'international pendant toute la grosse décennie qui a vu se lever la nouvelle vague de la révolution mondiale, ça a "été" ce site ; et qu'il serait absurde et anti-matérialiste de croire que la rupture avec lui, pour salutaire qu'elle ait été, ait pu être autre chose que partielle, même chez les "meilleurs" "gonzalistes" qui puissent exister (au Brésil notamment), a fortiori dans une logique d'enfermement dans une alternative binaire avec une "ligne philippine" qui pose aussi ses propres problèmes (campisme bête et méchant, soutien à des régimes de pourritures comme Assad au nom de l'"anti-impérialisme", manque de critique vis à vis des "gauches" bourgeoises du Sud global etc.).

    La réalité, c'est que bien plus qu'un Gonzalo emprisonné au secret depuis plus d'un quart de siècle et ses théories de "Pensée" ou de "Jefatura" ("Grand Dirigeant") contre lesquelles certains s'éreintent à s'acharner vainement, ce que ces "certains" appellent et dénoncent sous le nom de "gonzalisme"... c'est ça (cette influence néfaste), en fait.]

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    En fait, pour qu'on se comprenne bien, on n'est pas sur une question de trucs qui ne marchent pas. Encore que le Pérou se soit pris une certaine branlée, dont on pourrait discuter des raisons, bon.

    On est sur la question de l'exportation et application bête et méchante partout dans le monde de modèles qui marchent.

    Les Philippines ça marche, nous ne croyons pas à leur capitulation 100 fois annoncée, la stratégie de négociations nous a encore été réexpliquée etc. L'Inde ça marche, le Pérou ça a glorieusement marché, le Brésil aujourd'hui ça marche plutôt pas mal...

    Donc en fait, la question qui a pu se poser pour l'URSS de Lénine-Staline ou la Chine de Mao, ou le guévarisme après le succès cubain, dans les années 1960, sur le continent américain. Des trucs qui marchaient... Il y avait déjà ces débats sur le "modèle" à suivre plus ou moins aveuglément.

    Déjà on pourrait faire beaucoup plus simple, en disant simplement que le MLM c'est le gonzalisme. Ben oui, c'est qui qui l'a synthétisé et affirmé internationalement, le MLM ?* 

    Tous les autres sont des ML ralliés, un peu comme les catholiques ralliés à la République LOL, plus ou moins tardivement et à des degrés divers.

    Un peu comme à une époque, des marxistes et des socialistes divers se sont petit à petit ralliés au marxisme-léninisme.

    Forcément, ça pose la question de l'adaptation à chaque contexte national (qui passe par l'élaboration d'une Pensée... ce que combien ont fait ?). Plus le MLM s'éloigne du Pérou, moins il peut être "pur".

    Les Philippins sont "problématiques", déjà peut-être parce qu'au moment de reconnaître le MLM (vers la fin des années 1990 ?) ils avaient déjà derrière eux une longue et pas ridicule histoire. Il est donc logique qu'ils en fassent un peu à leur tête, et revendiquent une légitimité en tant que seule organisation à avoir une continuité totale depuis l'époque de Mao et de la Révolution culturelle.

    En fin de compte, on peut critiquer Sison comme on peut critiquer Gonzalo ou ses épigones actuels, comme Mao critiquait Staline : comme des CAMARADES, et de grands révolutionnaires communistes qui ont pu parfois commettre des erreurs en s'écartant du matérialisme dialectique, et/ou en perdant de vue certains principes ; mais qui restent dans le camp du communisme.

    En revanche, il existe des lignes rouges de l'inacceptable et des gens comme Prachanda et Bhattarai au Népal, Öcalan et le PKK et les orgas à sa remorque dans le HBDH en Turquie/Kurdistan, le 'p''c''mlm' en Hexagone ou les Red Guards aux États-Unis (liquidation infra-ML de la nécessité anticoloniale intérieure) les ont franchies.


    [* Il existe une tendance, des groupes, qui disent que la Pensée Gonzalo a des aspects universels, qu'il est effectivement la "4e épée du marxisme" et qu'il prépare une 4e et encore supérieure étape.

    C'est assez fréquent en Occident et à notre humble avis, c'est l'épicentre de ce qui peut chier idéologiquement.

    Gonzalo ne s'est jamais qualifié lui-même de "4e épée" et le qualifier ainsi est anti-MLM. Il a simplement synthétisé et affirmé internationalement le maoïsme comme 3e et supérieure étape en même temps qu'il l'appliquait ("passant" Mariátegui à travers ce nouveau prisme) à la réalité concrète du Pérou, ce qui constitue sa "Pensée". Personne n'est de toute façon une "épée" du marxisme ; le maoïsme ou même le marxisme-lénininsme anti-révisionniste post-Khrouchtchev ne se résument pas à Mao par exemple, qui n'est donc pas la "3e épée", ni Lénine à lui seul la 2e, etc. marxisme-au-dela-de-marx-leninisme-au-dela-de-lenine-maoisme-au-dela-de-mao

    Aucun propos émanant de gens qui appellent ainsi leur maison d'édition, ou de leurs soutiens internationaux, ne mérite d'être pris au sérieux ni d'engager la moindre discussion.]

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    Cette lutte entre 'pôles' 'grands frères' internationaux, nous croyons qu'il n'existe pas d'autre ligne juste que de s'en tenir à l'écart, et en fait, dans le respect de ceux qui le méritent (que ce soit la lutte aux Philippines ou au Brésil), refuser CATÉGORIQUEMENT ces logiques de 'modèles' dictant ce qu'il et comment il faut faire dans le moindre recoin du monde. Ça a déjà été néfaste à l'étape ML, ça apparaît clairement dans le retour critique (matérialiste et constructif) chinois sur l'expérience soviétique sous Staline la-critique-maoiste-de-staline ; les éminences du Komintern sont passées à côté de génies comme Mariátegui comme ça, bref.

    Le grand-frérisme est chez les grands Partis un 'vertige du succès' à combattre ; et surtout comme nous avons déjà pu le dire pour-en-finir-histoires-controverse-amerique-du-sud-vs-philippines, traduit chez les 'petits frères' une fainéantise politique. Oui : la problématique des Partis 'grands frères', c'est finalement et avant tout un problème de FLEMME idéologique des partis 'petits frères' qui vont se reposer sur les 'grands' plutôt que de bosser ; plus encore qu'une volonté active de ces derniers de se poser comme tels, même si bien sûr ça existe (le PCbUS dans le Komintern, mais aussi ensuite le PC de Chine ou l'Albanie contre le révisionnisme, etc.).

    En substance :

    1°/ Il est toujours flatteur, pour un Parti, d'être considéré comme un modèle par des gens tout autour du monde, à des milliers de kilomètres de son pays.

    2°/ Il est pareillement flatteur, pour des groupes tout autour du monde, de se voir ainsi "adoubés", reconnus par un Parti dont la pratique ressemble à quelque chose... contrairement, bien souvent, à la leur ; et de s'entendre dire que cette "sainte onction", signifiant en elle-même qu'ils ont la "ligne juste", leur garantit de rencontrer eux aussi le succès un jour ou l'autre...

    => Voilà concrètement le schéma néfaste dans lequel les choses, très vite, s'enferment.

    Cela rejoint encore une fois la nécessité absolue d'une Pensée... Mais lorsqu'on y travaille, même modestement, il faut s'attendre à se prendre des pierres ! Se souvenir de Mariátegui à ce sujet... AMX_056_0012.pdf

    Et dans 99% des cas on voit bien que le ralliement à tel 'grand frère' contre tel autre recouvre en fait surtout des règlements de comptes strictement nationaux. Si les Red Guards se rallient au 'purisme' gonzaliste, c'est par exemple beaucoup pour pouvoir attaquer l''éclectisme' qu'est le respect des militants colonisés-intérieurs pour les grandes figures anti-impérialistes non-maoïstes (c'est à dire à peu près toutes, puisque le MLM a été affirmé dans les années 1980-90... à ce jeu là même Kaypakkaya ou Majumdar n'étaient pas 'maoïstes'...), et pouvoir les disqualifier au profit de leur volonté de centralisation partidaire sous la coupe de l'Amérique blanche. Vous imaginez un peu, l'utilisation faite ici d'un truc qui part à la base de la plus grande armée de libération indigène de l'histoire du Pérou depuis le 18e siècle sur-gonzalo-le-pcp-et-la-guerre-populaire-au-perou ?

    Travaillons à l'écart de tout ça, élaborons la Pensée pour faire la révolution chez nous, et ne cherchons pas de 'grands frères' pour excuser notre rien-faire idéologique ou régler nos différends nationaux...

    Cherchons et trouvons le point d'équilibre (véritable pierre philosophale...) entre solidité théorique scientifique et lien avec les masses, permis seulement par la FINESSE intellectuelle et le penser-avec-sa-tête ; afin d'éviter les situations à l'allemande où l''autisme politique' (excellence théorique, mais difficulté à 'socialiser' avec les masses par sa pratique) engendre automatiquement contre lui le populisme éclectique et bas-du-front au nom de 'toucher enfin' celles-ci, ce qui est un phénomène littéralement mécanique et AUTOMATIQUE et qui n'a pas d'autre antidote que ce juste équilibre.

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    Le centrisme, c'est vouloir se tenir absolument à équidistance entre deux positions.

    Ce n'est pas notre cas : au contraire, nous en affirmons fermement une. À savoir, la position de Mao et des communistes chinois dans leurs retours critiques sur l'URSS de Staline critique-maoiste-staline ; au sujet de la tendance de grands Partis aux grandes réalisations à se poser en "guides" de l'activité de tous les Partis de la planète, et de l'autre côté, des petits Partis au suivisme aveugle vis à vis des grands ; l'un ne pouvant aller sans l'autre.

    Le centrisme, ce peut être aussi vouloir à tout prix concilier des positions inconciliables.

    Au contraire, nous disons que nous ne concilierons jamais avec ce qui nous semblerait inacceptable, de qui que cela provienne ; et ne nous fixerons jamais dans le mouvement communiste un "camp" de la part duquel tout serait accepté et défendu, et rien de ce que pourrait faire le "camp" opposé.

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    En dernière analyse, on peut dire que le MLM c'est la somme de 3 grands ensembles de lois UNIVERSELLES :

    - les lois du matérialisme dialectique (Marx et Engels) ; peut-être un peu longues à dégager des scories de la pensée "universaliste" européenne du 19e siècle, mais pas plus "strictement européennes" et "importées" voire "coloniales" ailleurs que le fait que la Terre tourne sur elle-même en 24 heures et autour du Soleil en 365 jours ;

    - les lois de comment faire la révolution (Lénine, avec l'importance de Gramsci encore-une-fois-sur-la-question-de-gramsci pour les pays d'Occident "où le capitalisme - pour citer Mao - a une histoire vieille de 250 voire 300 ans" et où "l'influence pernicieuse de la bourgeoisie est très profonde et infiltrée partout") ;

    - les lois de comment parvenir au communisme à travers le socialisme (Mao, en plus d'avoir apporté la théorie de la Guerre populaire, d'une lutte prolongée aux lois de "comment faire la révolution").

    Point barre. En dehors de cela, aucune vision ni "gonzaliste" ni "sisonienne" ni rien ne peut avoir de prétention universelle ; toutes émergent de PAYS aux conditions CONCRÈTES bien précises et deviennent erronées à mesure que les conditions s'éloignent de celles de ces pays.

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    [À lire aussi à ce sujet, passionnant, cet entretien-débat de 1977 entre Charles Bettelheim, l'ex-GP Robert Linhart et deux membres de la revue Communisme, dans lequel s'expriment leurs différents points de vue et analyses, autrement dit un peu tous les nécessaires "pour" et "contre" pour réfléchir à la question : http://ekladata.com/Sur-le-marxisme-et-le-leninisme.pdf]

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    Sur la Guerre populaire et son universalité :

    En dernière analyse, nous pensons à Servir le Peuple qu'il y a effectivement universalité du caractère 1/ prolongé (pas de "Grand Soir" magique), sinueux (avancées et reflux), patient, 2/ "pas un dîner de gala" (pas de capitulation volontaire du Pouvoir bourgeois, pas de voie pacifique vers le socialisme par des élections par exemple), et 3/ consciemment construit et dirigé (pas d'attente pantouflarde des "conditions réunies") de la révolution pour établir le Pouvoir populaire des travailleurs exploités.

    Il semble, en revanche, tomber sous le sens qu'il n'y a pas d'universalité de la Guerre populaire strictement telle que menée en Chine, aux Philippines, en Inde ou au Pérou... On peut toujours se complaire et s'amuser à le croire, en "mixant" plus ou moins le truc avec du "spectacle" activiste violent d'inspiration toto/black bloc ; vouloir "se battre pour se battre" comme le dénonçait déjà Kaypakkaya en son temps (propos évoqués dans ce document : on-ne-peut-pas-etre-communiste-sans-defendre-le-maoisme) ; en un mot, verser dans l'aventurisme militariste jusqu'à "aller trop loin" et se casser le nez sur la répression "dans le silence des médias" ; mais cela n'y changera rien.

    Il est bien évident que pour être "dans les masses comme un poisson dans l'eau", il faut que les masses populaires soient une "eau" ; et que tel est le premier combat à mener, qui est une bataille d'hégémonie ; quitte à utiliser les espaces de légalité, de "liberté d'expression" où l’État ne pénalise pas encore ce qui n'est pas des violences physiques directes contre les biens ou les personnes (mais certes, de plus en plus tout ce qu'il peut définir comme un "appel" à celles-ci...) [en fait, plutôt, il n'a PAS BESOIN de pénaliser vu comment la gauche y compris "radicale" joue à la perfection un rôle de police à ce niveau, et excelle à se bouffer la gueule et tirer dans les pattes en son propre sein] ; au lieu de s'enfermer dans une culture paranoïaque d'organisation clandestine "militarisée" qui ne fait que se couper des masses encore plus que l'extrême-gauche ne l'est déjà actuellement (c'est dire...).

    Cela, en réalité, personne sur toute la "planète" maoïste sérieuse ne le nie vraiment. Dans son document sur la Guerre populaire, rendu disponible en français par le PCM http://www.pcmaoiste.org/autre/guerre-populaire-et-revolution/, le Parti communiste du Brésil (Fraction Rouge)* ["champion", en principe, de la thèse de l'universalité] dit en substance que la chose "reste à inventer" dans les pays impérialistes occidentaux...

    Il faut peut-être en effet, comme cela est suggéré, regarder du côté des expériences "des luttes armées dans différents pays d’Europe tout au long du 20ème siècle" (bien qu'absolument pas sous direction maoïste à l'époque, et plutôt percluses soit de réformisme armé soit de militarisme aventuriste) ; typiquement par exemple l'Irlande du Nord ou l'Italie des années 1970-80, ou pourquoi pas en effet la Palestine, dans la mesure où Israël est un morceau d'Occident au Proche-Orient et quelque part 26 000 km² de métropole occidentale peuplée comme l'Île-de-France et en voie de "gentryfication coloniale" jerusalem-est-ou-la-gentryfication-ethnique (raison, peut-être, du caractère "phare" de la cause dans nos quartiers populaires...) ; comme modèles de stade ultra-défensif stratégique d'une Guerre populaire "à l'occidentale" qu'il s'agit encore pour nous d'atteindre.

    [Quelques citations du texte en question, qui peuvent donner des pistes de réflexion à défaut de réponses définitives :

    "Dans aucune des expériences historiques, et il y a eu peu d’opportunités dans les pays capitalistes, où la pure insurrection a été tentée celle-ci n’a réussi. La Révolution d’Octobre qui a approfondi la Révolution de Février a pris trois années de guerre civile tumultueuse pour se maintenir et se consolider. La formule que le trotskisme crie sur tous les toits de « grève politique générale » n’a pas traversé le siècle de la simple phraséologie réformiste. D’autres propositions d’insurrection exclusive comme moyen de révolution dans les pays impérialistes ont également servi de prétexte à l’adhésion au crétinisme parlementaire, sans aucune démonstration concrète de leur réalisation réussie. L’avènement de l’impérialisme, au moment où les conditions objectives de la révolution prolétarienne ont mûri en théorie et en pratique, a également imposé des changements importants avec la militarisation de toute la vie sociale et de tous les pays. Selon les mots de Lénine, l’impérialisme c’est la guerre, et après le triomphe de la Révolution d’Octobre et la guerre civile pour écraser la contre-révolution, la révolution prolétarienne ne serait possible que par différents types de guerre, précisément parce que l’impérialisme se maintenait avec des guerres de tous les types jamais vus auparavant. Lénine traita de cette question maintes fois, en particulier après le triomphe de la Révolution d’Octobre : il en tirait des leçons, à la différence de l’idée que les marxistes avaient jusqu’alors concernant la révolution prolétarienne, que la voie serait de plus en plus diversifiée comme cela s’est passé en Russie."

    "Dans le cas des pays capitalistes (impérialistes), la construction des Trois Instruments Fondamentaux de la Révolution obéit aux particularités de leurs réalités, suivant leur développement de manière concentrique, le Parti Communiste, l’Armée Prolétaire ou Populaire et le Front Uni Révolutionnaire, qui sera développé comme l’embryon du Nouvel État Socialiste en construction, expression de la dictature du prolétariat. Le Front Uni est nécessaire pour unir les masses populaires qui composent ces sociétés, telles que des secteurs ou des parties de la petite bourgeoisie, les soi-disant professionnels libéraux, les petits propriétaires et les intellectuels de manière général. En outre, étant donné que dans ces pays, en raison de la forme de décomposition qu’est l’impérialisme, il y a inévitablement augmentation du flux constant de travailleurs immigrés provenant des pays opprimés et qui sont en partie des contingents caractérisés par les semi-prolétaires, les intellectuels et les petits propriétaires de services : le prolétariat révolutionnaire doit s’allier avec eux pour mener la révolution socialiste à la victoire. Nous devons prendre au sérieux l’erreur commise par le Parti Communiste d’Allemagne dans les années 1930, qui ne comprenait pas la nécessité d’unir la petite bourgeoisie, à travers le front uni révolutionnaire, la laissant être entraînée par le nazisme. En outre, dans de nombreux pays capitalistes développés, il subsiste un certain nombre de petit paysans propriétaires qui doivent également être attirés dans le camp du prolétariat.

    La nécessité de ces stratégies implique nécessairement, pour la réalisation de la Guerre Populaire, des plans bien établis, fondés sur une enquête permanente à travers l’action révolutionnaire de la ligne de masse guidée par l’idéologie du maoïsme dans sa fusion avec la révolution concrète, le Programme et la Ligne Politique Générale, qu’elle précise et exprime. Aussi l’accompagnement systématique dans son exécution est nécessaire pour y mener des ajustements et des rectifications. Plans politiques, militaires et de construction combinés et dans l’unité. De ses débuts à son développement et son aboutissement, la Guerre Populaire doit suivre des Plans avec des objectifs immédiats dans chaque étape et sous-étapes qui servent à la réalisation de l’objectif final. 

    Le caractère universel de la Guerre Populaire, en dernière instance, se constitue et se présente contre la tendance de la nature de l’impérialisme à la guerre, non seulement comme une politique de rapine nécessaire à son existence, mais comme une guerre impérialiste mondiale pour le repartage du monde entre monopoles et pays impérialistes et pour l’hégémonie. La Guerre Populaire se constitue et se présente comme Guerre Populaire Mondiale pour le balayage complet de tout système d’exploitation et d’oppression et pour l’établissement du socialisme, pour le triomphe de la Révolution Prolétaire Mondiale et pour le Communisme radieux. Cela a été soulevé très clairement par le PCC dans la situation complexe des années 1960, lorsque l’URSS socialiste-impérialiste, en collusion et en lutte avec l’impérialisme yankee, a menacé la Chine populaire. À cette occasion (1965) pour célébrer les 20 ans de la victoire sur le nazi-fascisme et l’expulsion de l’envahisseur japonais, le manifeste “Vive le triomphe de la Guerre Populaire” a déclaré que « prenant le monde dans son ensemble, les pays du tiers monde sont la campagne et les pays impérialistes la ville »."

    "Comme on l’a déjà dit plus haut, il est nécessaire de s’affranchir de toute appréciation mécaniste et figée de l’expérience chinoise pour comprendre la validité universelle de la Guerre Populaire. Il faut aller plus avant dans la synthèse de l’expérience de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne dans son ensemble et particulièrement dans les causes de son déclin, en mettant de côté la légèreté des facteurs épisodiques pour voir l’ampleur et le potentiel de la Guerre Populaire comme conception du Pouvoir du Prolétariat dans les différentes étapes et phases de la révolution et de la transition vers le Communisme. En plus de ce qui a déjà été théoriquement débattu ici, les éléments pratiques de sa réalisation dans les pays capitalistes (impérialistes) présentent des difficultés telles qu’elles se posent dans les pays arriérés et opprimés, étant dans l’un comme dans l’autre cas conditionnés par le mouvement de la situation révolutionnaire qui se développe inégalement dans le monde entier et d’une manière particulière dépendant de la préparation idéologico-politique, organisationnelle et militaire du Parti communiste dans chaque pays.

    Tous les déchets révisionnistes et réformistes de l’« accumulation à froid » et des « espaces démocratiques », par le biais du crétinisme parlementaire, sont la voie bureaucratique de la bourgeoisie bureaucratico-compradore et latifundiste qui s’oppose à la voie démocratique du prolétariat dans les pays arriérés, opprimé. Ils ne vont pas au-delà de la lutte prolongée pour le renforcement de l’institutionnalité bourgeoise et ce sont les même balivernes aussi bien dans les pays arriérés et opprimés que dans les pays capitalistes (impérialistes). La différence est que la démocratie bourgeoise dans les pays capitalistes (impérialistes) a incorporé des conquêtes « civilisatrices » au niveau subjectif de la société tout entière, ce qui, dans les pays arriérés opprimés, n’est rien d’autre que leur simulacre fantasmagorique. Cependant, même là où la démocratie bourgeoise a exercé tout son potentiel (pays impérialistes), elle vieillit et ne peut plus se réaliser, car avec l’avènement de l’impérialisme, la démocratie nationale et la souveraineté succombent aux intérêts du capital monopoliste et chaque jour grandit l’adoption dans son cadre juridique des éléments du fascisme.

    Ainsi, le grand défi pour la révolution prolétarienne est de persister dans la ligne de masse, de mobiliser, de politiser et d’organiser les masses pour toute et n’importe quelle action, de la plus petite à la plus grande, de la plus élémentaire à la plus complexe, de l’inférieur au supérieur, les armant de plus en plus. L’expérience de la résistance des peuples et de la lutte du prolétariat montre des possibilités pour l’organisation de la révolution. En ce sens, il est très important d’étudier de telles expériences et dans le cas spécifique de la Guerre Populaire dans les pays capitalistes (impérialistes) de prendre en compte celles des luttes armées dans différents pays d’Europe tout au long du 20ème siècle, ainsi que dans le moment présent, où le peuple palestinien, à Gaza, se bat et résiste en imposant de lourdes pertes à l’impérialisme et sa botte noire sioniste. En cela, nous devons considérer que les masses le font déjà sans direction et idéologie scientifique, ni prolétarienne, petite-bourgeoise ou bourgeoise. Rien n’est impossible dans le monde pour ceux qui osent gravir les hauteurs."

    "Le problème de l’Initiation (ou Déclenchement) de la Guerre Populaire implique deux facteurs : celui de surmonter l’inertie, de passer de formes de lutte principalement non armées à des formes de lutte principalement armées ; et celui de se concentrer sur le fait qu’on apprend à faire la guerre fondamentalement dans la guerre. Et bien sûr ce n’est pas une négation du besoin de préparation, au contraire, ce problème doit être pris au sérieux, mais pas au point de le présenter de telle manière qu’il devienne un obstacle insurmontable et un déni de sa réalisation. Mais nous devons également faire attention à un facteur pratique et non moins important, comme l’a averti le Président Gonzalo, qui est de choisir le bon moment pour procéder à l’Initiation (au Déclenchement) : un moment plus sensible et favorable caractérisé par un certain niveau de crise, d’instabilité et de faiblesse du gouvernement, dans une situation révolutionnaire déterminée qui se développe inégalement à travers le monde."

    "Objectivement dans le cas des pays capitalistes (impérialistes), dont le théâtre principal de la guerre sont les villes, de nouveaux défis se dressent, forçant les travaux de construction à progresser vers une dynamique extrêmement en phase avec le développement des crises économiques, sociales et surtout politiques d’un pays donné. Le problème de l’instabilité relative des Bases d’Appui au moment de leurs premières expériences est présent comme un fait et les Bases d’Appui se distinguent également par des niveaux distincts de cette instabilité ou stabilité relative."

    "Il n’est pas possible de concevoir ou de parler de la Guerre Populaire sans parler de la question du Pouvoir, du pouvoir pour le prolétariat et les masses populaires, il est l’objectif immédiat poursuivi et il est conquis partie par partie, les Bases d’appui révolutionnaires à la campagne sont la première partie, l’expression du Nouveau Pouvoir, à travers les Comités populaires, ouverts ou fermés, la direction des Assemblées du Pouvoir populaire et du Front / Nouvel État de la République Populaire en construction, avec le Parti comme direction et l’Armée Populaire comme la moelle, se développant dans une lutte prolongée, entre sursauts et révoltes et par bonds, jusqu’à la conquête du Pouvoir dans tout le pays, préparant l’insurrection générale dans les villes forteresses de l’ennemi, culminant dans l’encerclement des villes par la campagne et l’insurrection générale, dans le cas des pays opprimés par l’impérialisme.

    Dans le cas des pays capitalistes développés, pays impérialistes, le Pouvoir est aussi un objectif immédiat poursuivi depuis le début de la lutte armée comme Guerre Populaire, pouvoir à conquérir et à construire dans les zones de mobilisation et d’organisation du prolétariat et des masses populaires, à travers les unités de guérilla armées (détachements ou milices) et principalement dans les formes secrètes des Comités Prolétariens, expression du Nouveau Pouvoir, nouvel État dirigé par le Parti et ayant pour base l’Armée Populaire, préparant pas à pas l’insurrection générale pour l’établissement de la République Socialiste déjà en construction."]

    [Pour nous, sur cette question, une grande attention (au contraire du virulent rejet dont il tend à faire l'objet de la part des MLM) doit être portée à Antonio Gramsci et à la nécessité (impérieuse) de penser l'application de la stratégie de Guerre populaire dans les pays occidentaux et impérialistes, comme il l'avait fait en son temps pour la stratégie bolchévique : encore-une-fois-sur-la-question-de-gramsci]

    **************************

    [Sur la question, assez fondamentale dans le mouvement MLM international et source de polémique permanente, de la "capitulation" ou non de Gonzalo emprisonné ; du fait qu'il soit ou non derrière les "Lettres de Paix" ("adressées" à Fujimori en octobre 1993) et la "Ligne Opportuniste de Droite", etc. etc.]

    Camarades marxistes-léninistes-maoïstes "plutôt tendance Gonzalo", la question mérite d'être posée :

    Ne serait-il pas (simplement) possible d'imaginer que Gonzalo ait NON PAS TRAHI... mais simplement fait preuve d'ÉTHIQUE DE RESPONSABILITÉ dans les conditions des années suivant immédiatement sa capture ; avec des revers catastrophiques pour le Parti et la guérilla, des cadres de premier plan capturés ou tués les uns après les autres, donc des perspectives de victoire à court terme s'amenuisant jusqu'à devenir nulles ; et dans le même temps, la guerre GÉNOCIDAIRE livrée par Fujimori aux masses populaires des campagnes, des dizaines de milliers de victimes et ce, dans ces perspectives nulles de victoire révolutionnaire, POUR RIEN ?

    Il aurait alors pu, dans ces conditions, envisager le "détour" dont il avait parlé dans la cage comme une réelle PAUSE, un arrêt certes temporaire mais TOTAL de la violence armée "spectaculaire" à grande échelle, afin de retirer à Fujimori le prétexte n°1 (ce n'était pas la seule raison, en réalité, mais le prétexte n°1...) de sa guerre contre le peuple ; et également préserver ainsi ce qu'il pouvait rester du Parti pour en permettre la Réorganisation Générale ; quitte à limite laisser croire ses adversaires, dans les ambigüités de son propos, à des intentions d'"accords de paix" et d'abandon complet de la voie armée pour la révolution sociale au Pérou.

    Cela au lieu de s'enkyster dans l'excitation de soi-même, "je vous emmerde à tous, je suis la Jefatura du Parti et de la Révolution, la Guerre populaire continuera implacablement jusqu'à la Victoire !!" ; et que s'accumulent ainsi encore et encore les milliers de cadavres dans les Andes POUR RIEN, sans perspective sérieuse de prise de pouvoir révolutionnaire d'ici (disons) l'an 2000 ou 2005.

    Raisonnement qui, loin d'un traître et d'un liquidateur, aurait fait de lui un VRAI GÉNÉRAL prenant sur lui (fût-ce l’infâmie de la "capitulation" que des esprits simples ne manqueraient pas de lui prêter...) pour épargner ses troupes et la population sous sa responsabilité, plutôt qu'un mégalomane à la Hitler enfermé dans son bunker et laissant mourir des millions d'Allemands dans une lutte "jusqu'au bout" sans aucun espoir de renverser la situation militaire.

    Il aurait peut-être pu, aussi, émettre des réflexions comme quoi la Guerre populaire n'aurait peut-être pas "pas dû" être lancée, mais pas dû, du moins, vouloir aller parfois aussi (TROP) vite ; dans un contexte mondial, il faut le reconnaître, peu favorable ; comme lorsqu'il s'était déjà (de nombreuses sources en attestent) opposé en 1991, en plein reflux général mondial des forces révolutionnaires et anti-impérialistes en général, au lancement de la guerre dans les centres urbains, autrement dit concrètement au passage à l'offensive stratégique...

    Toutes réflexions dont l’État réactionnaire péruvien et ses conseillers de la CIA et du Mossad, en prenant et collant des petits bouts tronqués les uns à côté des autres, auraient pu faire des "Lettres" appelant à des "accords de paix" et à l'abandon de la lutte révolutionnaire armée au profit de la voie réformiste négociée, bref à la capitulation.

    Et toutes réflexions que... DES GENS, voulant voir dans le maoïsme version péruvienne une espèce de fétiche fantasmé de jusqu'au-boutisme, de "révolution implacable" qui "ne recule devant rien", afin de s'exciter en se rêvant eux-mêmes en ultra-révolutionnaires et en s'auto-fellationnant, sont bien entendu INCAPABLES DE COMPRENDRE (donc, deux choix : soit ils rejoignent ce qu'on appelle là-bas la "Ligne Opportuniste de Gauche" et considèrent Gonzalo comme un traître et appellent - même - à son exécution pour "trahison" ; soit... ils s'échinent nuit et jour à nier qu'il ait pu avoir ces raisonnements, tenir les propos - on ne parle pas des Lettres, là - que lui prêtent certains ex-codétenus, etc. etc.).

    Lire à ce sujet : http://www.bannedthought.net/International/RIM/AWTW/2006-32/32Peru.htm

    - "Je vais probablement finir ma vie dans une cellule de prison. Je prends acte de mon anéantissement militaire (qui n'a rien de honteux vu la disproportion des moyens et les méthodes ignobles mises en œuvre par l'ennemi), et souhaite le plus possible épargner la vie de mes troupes et des masses civiles. J'ordonne donc à l'Armée de Guérilla de cesser ses opérations, afin que le gouvernement mette fin aux siennes et aux souffrances immenses qu'elles causent au peuple. Je sais, en matérialiste, que tant que la misère et l'exploitation existeront au Pérou la révolution reprendra tôt ou tard son cours, avec un autre que moi, qui aura un jour l'honneur de présider la République populaire. Mais pour le moment, rien ne sert de s'obstiner au prix de la vie de 10 paysans ou travailleurs pour un seul soldat ou policier ennemi."

    OU

    - "Putain, merde, je suis en taule ; il faut que les autres là, dehors, ils se bougent le cul et redoublent de combattivité et d'esprit de sacrifice pour le Parti et la révolution, histoire de prendre le pouvoir et de me libérer d'ici 5 ans..."

    Lequel, de ces deux raisonnements, serait celui d'un vrai général en chef et d'un homme d'honneur ?

    Voilà, après maintes et maintes réflexions sur cet épineux sujet, la conclusion à laquelle nous en sommes rendus : Gonzalo n'a PAS trahi... parce que les propos qu'on lui attribue (si l'on s'en tient strictement à ces propos) ne sont PAS de la trahison, tout simplement !!

    Ils sont les RESPONSABILITÉS prises par un authentique commandant, et un homme d'honneur, dans la situation telle qu'elle se présentait.

    Il allait y avoir un "détour" (discours de la cage), et ce détour voulait dire cesser pour le moment la lutte armée afin que Fujimori cesse sa guerre d'extermination, et ainsi épargner de vies combattantes comme civiles.

    Et pas "putain merde, je suis en taule, dépêchez-vous de prendre le pouvoir pour me libérer"...

    VOIRE, la jouer un peu "calmer le jeu" en sachant très bien (en matérialiste) que la révolution inéluctable reprendrait son cours tôt ou tard, dans 20 ou 30 ou 40 ans, et que d'ici là il y aurait toujours dans les campagnes ou les bidonvilles des résidus du Parti qui se réorganiseraient.

    C'est en réalité une attitude très responsable, et la seule digne qu'il était possible d'avoir.

    Non pas appeler à l'obstination dans une Guerre populaire conçue comme "sa chose", sa seule raison existentielle qui devait donc continuer indéfiniment pour sa satisfaction personnelle ; mais, en général défait et prisonnier, appeler ses troupes à épargner leurs vies et celles des civils sous leur "juridiction" en cessant le combat, et non à se sacrifier jusqu'au dernier sans le moindre espoir à court terme (comme le faisait Hitler dans son bunker).

    Qu'ensuite, des droitiers l'aient interprété comme un authentique appel à un changement pacifique de société ; et des gauchistes comme une effective "trahison" (thèse qu'a fini par assumer VP, par exemple) ou alors forcément une falsification de l'ennemi (thèse à laquelle tout bon MLM est prié de se tenir), est en soi un autre sujet.

    Mais un autre sujet qui a fini par baiser le débat en le phagocytant, et en empêchant de le prendre (tout simplement) par le bon bout, à savoir : qu'a RÉELLEMENT dit Gonzalo (se pencher VRAIMENT sur l'EXACTITUDE de ses propos), et... avait-il vraiment TORT de le dire ?

    Enfin bon, bref, la seule position correcte sur tout ça c'est de toute façon qu'on s'en fout de ce que Gonzalo a ou aurait dit, pas dit, dit sous la torture ou drogué, depuis un cachot à 8 mètres de profondeur sous une base navale : les derniers documents valables sur lesquels se baser sont ceux du 1er (et dernier) Congrès (1989), du 3e Plénum du Comité Central (1992) et de ces années-là, tels que le "Nouveau plan stratégique de développement de la Guerre populaire pour conquérir le pouvoir dans tout le pays" ; car la ligne d'un Parti n'est pas les paroles d'un seul dirigeant, encore moins emprisonné, qui du fond d'une prison ne dirige ni la ligne opportuniste de droite (comme le prétend le texte avakianiste en lien ci-dessus), ni la ligne de gauche ni rien du tout. Telle est la position des VRAIES organisations "gonzalistes" d'Amérique du Sud, mais pas, bien évidemment, des petites sectes occidentales qui se branlent.

    * Oui car une grande question, la grande énigme serait-on tenté de dire, avec ces "accords de paix", c'est... OÙ SONT-ILS DONC ? Où sont-ils, ces accords ? Quelqu'un peut-il nous montrer un document, signé et contresigné par Gonzalo et Fujimori (ou un autre représentant de l’État) ?

    Il y a (ou aurait) eu des LETTRES adressées par Gonzalo à Fujimori et lues par celui-ci à la tribune de l'ONU en octobre 1993, puis une réitération de cet appel à un accord, entouré de sa compagne Elena Iparraguirre et des autres membres emprisonnés du Comité central, dans une vidéo retransmise à la télévision en décembre de la même année. C'est de cela, et UNIQUEMENT de cela qu'il est question, et de (concrètement) s'il a pu être forcé à cela, ou a agi de son plein gré. Puis, de supposés entretiens (dans sa prison ou par radio) avec des dirigeants guérilleros hostiles (au départ) à l'abandon de la lutte armée et qu'il aurait convaincus ; et des propos rapportés par ses avocats, notamment le fameux Alfredo Crespo, et compilés pour certains dans l'ouvrage De Puño y Letra paru en 2009.

    En dehors de cela, il n'y a RIEN D'AUTRE ; ni avec Fujimori tombé en 2000, ni avec aucun des quatre chefs de l’État qui lui ont succédé depuis ; aucun "accord" signé et contresigné, aucune "feuille de route" prévoyant des mesures, démocratiques, sociales ou autres, pour prétendument "transformer" la société péruvienne par la voie pacifique ; avec un PCP transformé en parti légal et légaliste prenant part au "processus" (comme cela s'est produit partout où il y a eu de tels "accords", en Amérique centrale, au Népal, en Afrique du Sud, en Palestine, en Irlande etc. etc.). Le Movadef, qui centre son militantisme sur la demande d'une "amnistie générale humanitaire" (pour faire court) des prisonniers du conflit, et dont Gonzalo a par ailleurs affirmé n'avoir "rien à voir avec", est disons tout juste "toléré"...

    Il n'y a donc PAS d'"accord" qui pourrait signifier le passage de Gonzalo (et de la haute direction emprisonnée du Parti) sur une ligne d'abandon de la révolution armée et de "transformation sociale" par des mesures négociées avec la bourgeoisie (seul le haut cadre Oscar Ramirez "Feliciano", successeur immédiat de Gonzalo à la tête du Parti, serait aujourd'hui sur une telle ligne, enfin, carrément sur la ligne que la "démocratie" péruvienne actuelle est "très bien comme elle est"...).

    On a donc, déjà pour commencer, l'impression de débattre d'"accords", de "négociations"-trahison qui... n'existent pas !!

    TOUT CE QU'IL Y A c'est, à la rigueur, des appels à mettre fin à la Guerre populaire au sens de violence armée, et à une "réconciliation nationale" qui serait de toute évidence à entendre dans un sens purement humanitaire (libération des prisonniers, fin de la violence répressive, de l'état d'exception permanent et quasi-héréditaire sur les "populations terroristes" etc. etc.). En d'autres termes, PRENDRE ACTE d'une situation de déroute militaire et d'inutilité de s'acharner (la "longue marche" révolutionnaire du Peuple péruvien reprendra quand elle devra reprendre...), et essayer de "gérer" HUMANITAIREMENT cette situation "au mieux"... [Ainsi par exemple le document du Comité central "Sur la nouvelle grande stratégie politique", en novembre 1993, parle de "lutter pour un accord de paix et renforcer les basespréparer le 2e Congrès", ce qui ne laisse pas vraiment entendre une démarche de liquidation du Parti et de liquidation de la Guerre populaire, ni que l'"accord de paix" évoqué soit autre chose que tactique et humanitaire – ajoutant d'ailleurs ensuite "l'autre situation dans laquelle pourrait s'appliquer cette Nouvelle Grande Stratégie Politique serait la défaite dérivée de ne pas pouvoir développer la Guerre populaire, mais seulement la maintenir et voir ses forces se déliter lentement, (ce qui conduirait à devoir) appliquer strictement la même Nouvelle Stratégie, mais dans les pires conditions pour la classe, le peuple et la révolution, ce qui serait rendre indubitablement service à l'impérialisme et à l'autre colline (l'ennemi réactionnaire) et sans doute ce qu'ils espèrent le plus" (...) "en synthèse, la tactique que nous suivons en application de cette Nouvelle Grande Stratégie Politique signifie que le Parti organise de manière centralisée le repli général politique et militaire qui lui permettra dans la dure, complexe, difficile et dangereuse lutte pour un Accord de Paix de jeter les bases pour un 2d Congrès, lequel posera les fondations d'un nouveau développement du Parti et de l'accomplissement de ses tâches au début du 21e siècle, au sein et en fonction de la future nouvelle grande vague de la Révolution mondiale", ce qui rejoint largement le raisonnement que nous avons envisagé jusqu'ici (à la rigueur l'appel à un Accord de Paix, comme grand mot d'ordre avec majuscules, pourrait être considéré en contradiction avec certains propos de Gonzalo comme quoi toute discussion et accord avec l'ennemi ne peut que refléter la situation sur le champ de bataille, donc en cas de déroute, une déroute, mais là encore pourrait être à comprendre dans le sens d'un accord humanitaire - libération des prisonniers, petits militants pour le moins, cessez-le-feu de part et d'autre et arrêt des massacres - et non d'une "solution" politique pour la société péruvienne...).]

    Ce qui, on l'a dit, relèverait d'une attitude de RESPONSABILITÉ et aucunement d'une capitulation des principes communistes.

    Ce que nous essayons d'expliquer, et de faire comprendre ici, c'est que même dans la très hypothétique hypothèse où l'on viendrait nous jeter sur la table "toutes les preuves" que Gonzalo a bel et bien "capitulé" (comme certains prétendent déjà le faire, en tout cas l'insinuent lourdement)... il resterait encore à démontrer que ceci peut bien être qualifié de "capitulation", si l'on se place (bien sûr) dans le contexte du Pérou de la fin 1993 et non dans le beau ciel bleu étincelant des idées :

    - Cesser le feu, se replier en bon ordre et se réorganiser pour relancer un jour la Guerre populaire dans des conditions redevenues favorables ; et non poursuivre la lutte armée en mode suicide collectif et sans issue ; n'a dans un tel contexte strictement rien à voir avec "capituler", déjà. Capituler, c'est rendre ses armes, renier ses idées révolutionnaires, et pour ainsi dire considérer que tout ce que l'on a fait jusque-là était une erreur.

    - Mais MÊME l'idée d'"accord de paix", dont on sait ce qu'elle est devenue aujourd'hui avec le Movadef et compagnie, aurait tout à fait pu être "tacitement acquiescée" par Gonzalo lui-même (sans guère de possibilité de communication et de concertation directe avec le Comité central, rappelons-le), si on l'entend dans un sens HUMANITAIRE... C'est à dire que c'est bien de cesser le feu et se replier pour se réorganiser ; mais c'est encore mieux si de l'autre côté Fujimori cesse lui aussi le feu, la répression, les tortures et les massacres ; envisage même, peut-être, de relâcher les prisonniers simples combattants, etc. Ceci n'a strictement rien à voir avec un accord POLITIQUE qui prétendrait, dans la défaite la plus totale, apporter des "réformes progressistes" au pays et transformer le Parti en crétin parlementaire au service de ce "processus".

    Comme Gonzalo l'a lui-même expliqué, les négociations et même les accords avec l'ennemi ne sont pas "interdits" ; simplement, ils ne peuvent pas refléter autre chose que le rapport de force militaire sur le terrain. Il est donc bien évidemment illusoire, comme le mouvement basque en 2010 ou les FARC plus récemment, d'être complètement écrasé par la répression mais de penser pouvoir faire "triompher ses idées" dans un "processus démocratique", "par des voies désormais pacifiques" bla-bla-bla. Mais un accord purement humanitaire, visant à épargner le plus de souffrances possible à la base militante et aux masses populaires lorsqu'il n'y a (pour le moment, à brève échéance) plus d'issue victorieuse possible au combat, n'a en revanche rien d'idiot ni de choquant et n'est pas en contradiction avec ce principe. Rien de garanti non plus, bien sûr, puisque l'ennemi est en position de force absolue et fait (concrètement) ce qu'il veut... Mais rien n'empêche de le tenter, de le proposer, ne serait-ce que pour démontrer une fois de plus sa monstruosité aux masses s'il refuse !

    Ce sont là deux genres d'"accords" qui n'ont strictement rien à voir entre eux... Mais qu'il est effectivement facile de confondre à dessein, que ce soit pour se lancer corps et âme dans la véritable capitulation, conciliation et liquidation (comme le Movadef), ou pour calomnier, ce que les haters de Gonzalo et du PCP ne sont pas peu nombreux pour faire.

    Et BIEN ENTENDU, à toutes les personnes pour qui la révolution relève encore largement du fantasme, de la pose, limite du jeu de rôle, et non de la cruelle et immédiate réalité qu'elle était pour le Parti communiste du Pérou, ce genre de chose apparaît totalement incompréhensible.

    *****************************************************************************************

    BREF.

    SLP pense en réalité (et dit et répète, et se base là-dessus depuis 10 ans en fait...) que la problématique centrale n'est pas la "déviation" que l'on pourchasserait désespérément dans les mots, "au détour d'une formule" comme disait Lénine (ça, c'est la conception idéaliste des gonzalistes, qui du coup ne voient pas les pires problèmes en leur propre sein).

    La problématique centrale, c'est lutte révolutionnaire pour SERVIR LE PEUPLE vs lutte pour se servir soi-même, sa petite quête personnelle d'"importance", d'attention d'autrui, de feux des projecteurs (d'autant plus ridicule quand on parle des projecteurs d'un "milieu" qui ne concerne que 0,01% de la population grand maximum...). Conduisant à des logiques d'épiciers et des grands mots d'"unité" (la fameuse "unité des communiiiiiistes" dont on nous rebat les oreilles depuis des années...) complètement vides puisque cette unité ne se conçoit qu'à la botte, autour de la gloriole personnelle de l'un ou l'autre des wannabe Lénine qui y appellent...

    C'est là, dans ces logiques d'épiciers tirant toujours la couverture à eux, se rêvant en Lénine de la révolution qui vient et il n'y a (évidemment) pas de place pour deux (ou deux de leurs petites coteries, du moins) à ce "poste", que réside dans doute le principal obstacle à la convergence de toutes les forces authentiquement révolutionnaires sur des bases claires (et saines) matérialistes, anti-impérialistes etc. etc.

    Partons de la BASE DE LA BASE matérialiste des choses :

    - L'existence d'un prolétariat ET d'une petite bourgeoisie dans la société, comme "centres producteurs" d'idées, de mentalités, de conceptions ; mais bien sûr, pas étanches entre eux, c'est à dire que des petits bourgeois peuvent être "contaminés" par les conceptions prolétariennes, tout comme le prolétariat (de fait, aujourd'hui, la grande majorité de celui-ci...) peut être imprégné de conceptions petites-bourgeoises.

    - À partir de là : révolution pour servir le peuple (conception prolétarienne) OU révolution pour se servir soi-même, ses petites ambitions, sa soif d'"importance" qu'on estime ne pas avoir à la hauteur de ce que l'on "mérite" (conception petite-bourgeoise).

    POINT À LA LIGNE. Toute la problématique est là, et nulle part ailleurs ; inutile de chercher à "piéger la déviation au détour d'une formule" (même le texte du PCR Canada, que nous avons récemment partagé, cède peut-être trop à ce vice - c'est un reproche qu'on peut lui faire).

    C'est L'ÉPURATION de ces mentalités, de ce rapport à l'engagement révolutionnaire dans nos rangs, caractérisés par les faits, les comportements concrets et non les discours, qui doit être la priorité de notre époque ; afin que peut-être, l'union de toutes les forces sincères autour d'un programme simple ("à bas le capitalisme, luttons pour le pouvoir !") apparaisse soudain considérablement facilitée.

    [Vieux articles assez complets sur ce sujet :

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/considerations-diverses-sur-la-question-du-sectarisme-a114095886

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/considerations-diverses-les-anti-nepalais-sont-les-trotskystes-de-notr-a118849942]

    *****************************************************************************************

    Lire aussi : http://servirlepeuple.eklablog.com/contre-l-imposture-d-un-gonzalisme-soi-disant-quatrieme-et-encore-superieur-developpement-du-marxisme

    Une prise de position importante, celle des Montréalais, en janvier 2020 : http://servirlepeuple.eklablog. com/controverse-internationale-dans-le-mouvement-maoiste-un-texte-interessant-des-canadiens

    (Encore une fois) Sur le mouvement maoïste international

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  • Les Français selon nous sont une "sociothnie", une CATÉGORIE SOCIALE : les PETITS BOURGEOIS (et bien sûr les grands, mais en nombre surtout les petits) "BIEN DANS LE SYSTÈME" et autres aristocrates du travail qui en profitent, fussent-ils (dans leurs têtes) "radicaux-révolutionnaires" ; ni gaulois de sang, ni citoyens de sol de la Républiiiique, mais français DE CERVEAU ; et ce dans TOUT L'HEXAGONE, ayant tout particulièrement leur repaire parmi les 12 millions de Franciliens certes mais aussi à Lyon et dans toutes les métropoles dites "d'équilibre", relais de la domination capitaliste parisienne (nosinfo.org/qu-est-ce-qu-une-metropole).

    "Au-dessous" de cela, il y a bien sûr des millions de personnes aliénées par l'idéologie dominante française ; mais nous ne parlons pas ici d'aliénation mais de position sociale objective et d'intérêt bien compris.

    "Au-dessous" de cela en réalité, il y a des classes populaires travailleuses MULTINATIONALES et au sein de cette multinationalité, en Occitanie (qu-est-ce-que-occitanie-occitans), en Bretagne, en Corse, au Pays Basque, en Alsace et ailleurs, des nationalités populaires réelles historiques locales (qui sont généralement majoritaires hors des métropoles, dans les villages et les petites villes).

    Ces nationalités populaires ont également des diasporas dans toutes les métropoles (hors celles sur leur territoire historique, s'entend, comme Toulouse ou Montpellier en Occitanie et Nantes en Bretagne) et dans le Bassin parisien ; qui jointes à l'immigration au sens commun (étrangère, extra-hexagonale, européenne ou extra-européennes) contribuent à y rendre les "souchiens" séculaires finalement peu nombreux.

    Bien sûr, de nombreux éléments de ces nationalités autant que de l'immigration européenne et même parfois extra-européenne intègrent aussi la "Nation" sociale "française" petite-bourgeoise ; parfois de façon très subjective (sans être réellement de position sociale petite bourgeoise) sans en être pour autant moins fiers d'eux, et insupportables. Ils côtoient joyeusement dans les métropoles leurs congénères venus d'ailleurs, avec la mobilité tantôt "provinciotrope" tantôt "parisiotrope", mais toujours hype et dans le mouv' qui les caractérise.

    [Ou, autre façon de formuler les choses :

    Samir Amin nous enseigne de raisonner en centres et périphéries ; centres "pompes à richesses" qui désignent à la fois des lieux, et des groupes humains.

    Qu'en est-il dans ce qu'on appelle la France ? Eh bien, Paris et ses environs immédiats, sont essentiellement ce lieu ; les autres grandes métropoles en sont les "relais". Et le groupe humain est, à Paris et dans sa région, comme dans tout l'Hexagone, les "bobos" macroniens, ce groupe que Guilluy appelle "métropolitains mondialisés-connectés".

    C'est ÇA la métropole impériale française. Laquelle, en effet, fait partie d'une meute de hyènes et n'en est plus l'alpha ni la bêta, depuis un certain temps déjà... mais en fait bel et bien partie.  L'Union européenne ne la "colonise" pas : elle en est bien au contraire la co-métropole, avec la vallée du Rhin en ses différents États !

    PAR CONTRE... Il existe un deuxième cercle de Français, la "France d'en bas", les "Beaufs", qui sont en réalité un ensemble de peuples qui comme l'a brillamment expliqué Bouamama ont été la PREMIÈRE COLONISATION du Système France ; et en sont toujours une périphérie, même s'il faudrait aujourd'hui parler de "colonisation" entre guillemets, car ils sont malgré tout les bénéficiaires d'une certaine redistribution du "pompage" impérialiste tout autour de la planète (mais à ce moment-là, les non-blancs d'Hexagone aussi... en 3e position disons, les petits blancs en 2e et les métropolitains mondialisés-connectés en 1er, bref).

    Et donc, la confusion qui s'installe est que cette "colonisation" que ressentent ces gens, se projette à tort sur une "colonisation de la France par les États-Unis et/ou l'Allemagne/Bruxelles". Mais c'est une vision déformée et inexacte de la réalité : la première "colonisation" qui pèse sur la population hexagonale, est d'abord celle de "Paris" au sens de centre financier et technocratique ; fut-il ensuite associé à l'Allemagne rhénane dans la domination de toute l'Europe, et globalement "écuyer" du Centre financier mondial yankee dans celle de toute la planète.]

    Ces classes populaires multinationales dans toutes leurs nationalités réelles doivent bien sûr lutter pour abattre le système capitaliste et impérialiste, centraliste napoléonien et raciste dans la plus grande coordination et UNITÉ possible ; mais cela ne peut pas être une unité sans principes, sans critique et autocritique sur ces questions nationales et raciales sans même parler des autres (patriarcat etc.) ;  une proclamation abstraite de "l'unité des travailleurs" au niveau hexagonal qui en dernière analyse, en reproduisant l'idéologie négatrice de l'État bourgeois napoléo-républicain, ne profitera qu'à la "sociothnie" dont nous avons parlé ; fût-ce à travers l'interface de prolétaires aliénés (qui servent à cela).

    Notre refus d'un Parti révolutionnaire unique, "hautement centralisé et hiérarchisé" au niveau de l’État français (sur-la-necessite-imperieuse-de-refuser-un-parti-francais), est tout simplement un refus de cela.

    La nation dominante dans un système de domination nationale n'est pas un concept hors-sol, imaginaire et subjectif, postmo, uniquement voué à "diviser les travailleurs" ; elle est une RÉALITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIALE très concrète : un ensemble humain qui même en ses plus basses couches sociales PROFITE de la richesse extorquée aux autres.

    Pour les peuples colonisés, ou semi-colonisés ("indépendants" sur le papier), cet ensemble humain est toute la multinationalité blanche d'Hexagone et de Corse. Les non-Blancs "colonisés intérieurs", prolongement intérieur de ces colonies extérieures, en profitent eux aussi d'ailleurs un peu, mais moins, en position reléguée ; relégation dont profitent les non- ou "moins" relégués blancs.

    Et pour toute la multinationalité populaire blanche comme non-blanche d'Hexagone ; eh bien c'est évidemment la grande bourgeoisie capitaliste mais aussi toute la masse "sociothnique" "française" des petits bourgeois, hipsters, aristocrates du travail, petits chefs, bureaucrates syndicaux ou partidaires, agents de répression ou de contrôle social des masses, qui est dans cette position.

    Paris "pompe" la richesse non seulement de l'Empire colonial et semi-colonial ultramarin mais aussi de la "province", et selon la théorie désormais connue pour être chère à Emmanuel Macron, la fait "ruisseler" sur toute la population des 150 ou 200 km alentour (bien visibles sur cette carte : ekladata/kgGUk.jpg montrant les inégalités entre territoires d'Hexagone) ; de façon évidemment hiérarchisée (un peu comme le Parti que d'aucuns nous proposent, LOL !), petits bourgeois puis aristocrates du travail puis prolos blancs puis enfin (voire pas, pas plus que s'ils vivaient en "province") prolos non-blancs ; BREF.

    Dans l’État turc (pays dans son ensemble dominé, semi-colonial), les maoïstes ont fait au début des années 1970 et maintenu depuis le choix d'un Parti unique ; mais il faut préciser en disant cela que les Turcs (ceux qui se définissent comme tels... sans forcément descendre de cavaliers d'Asie centrale) en tant que nation dominante de l’État sont eux aussi et peut-être d'abord et avant tout un peuple opprimé par l'impérialisme, autant qu'ils ne profitent (tout relativement) de l'oppression nationale des Kurdes et autres (petites) nationalités ; qu'ils doivent lutter en liant cette libération des griffes de l'impérialisme à la rupture de la chaîne à leurs pieds qu'est pour eux le chauvinisme turc dominateur, ce qui revient à dire à la libération des nationalités opprimées ; qu'il faut en permanence, là-bas, être vigilant au dévoiement des JUSTES luttes de libération nationale par l'impérialisme pour renforcer (en changeant brusquement le schéma) sa domination sur l'Anatolie, comme l'a montré par le passé le Traité de Sèvres... Et quoi qu'il en soit, les rangs du Parti sont constitués à plus de 90% de minorités non-turques-sunnites : Kurdes essentiellement, Zazas kurdes alévis du Dersim, Turcs alévis, Arméniens, Lazes etc. ; si bien que lorsque l'on nous demande s'il existe un Parti, une organisation maoïste kurde pour avoir une position maoïste endogène sur la question, nous répondons "oui, le TKP/ML" !

    La problématique est évidemment TOTALEMENT DIFFÉRENTE dans un grand État impérialiste.

    Nous ne disons pas qu'un Parti unifié au niveau global de l’État français ne peut pas exister ; mais il ne le peut que comme ABOUTISSEMENT d'une longue coordination démocratique et respectueuse des forces révolutionnaires nationales-réelles, dans la prise à bras-le-corps de toutes ces problématiques que nous venons de voir, finissant par déboucher sur quelque chose que l'on pourra sainement qualifier d'unité ; et certainement pas par décret d'une "avant-garde" autoproclamée...

    Les Français ne sont pas, selon nous, "les gens du Bassin parisien"

    [Révision du concept de "pure sociothnie francouille" (juin 2019) :

    "La France" n'est certes pas une nation au sens scientifique marxiste du terme (Lénine-Staline, Kaypakkaya etc.). Elle est un État (pseudo-"nation") qui dans ses vastes frontières en comprend (au sens scientifique) plusieurs (sans même parler de l'outre-mer) : Bretagne, Corse, Savoie, Alsace, "Grande" Occitanie avec ses "petites nations" provençale, gasconne, auvergnate etc., Pays Basque... À la rigueur peut-on parler d'une "Nation française" réelle dans un certain Bassin parisien, aux contours mal définis (faut-il y inclure les Ch'tis annexés plus tard que les Antilles ? la Lorraine de langue d'oïl, annexée 3 ans avant la Corse ? la Bourgogne, ou encore la Normandie qui ont des identités tout de même bien marquées ?).

    Ce qu'est "la France", c'est le cadre géographique d'un PROJET POLITIQUE.

    "La France" c'est, sur un territoire géographique défini, celui de l'Hexagone :

    - Un "pacte", une union de BOURGEOISIES sous la conduite (sans équivoque) de celle de Paris ; dans un projet politique capitaliste et impérialiste.

    - Un ensemble de PEUPLES dans le "même bateau" depuis des siècles ; et qui dans ce cadre étatique commun, face à un ennemi commun (pouvoir central réactionnaire et/ou envahisseur), peuvent éventuellement s'engager dans un combat émancipateur commun : 1789 (et années suivantes), 1848, 1870-71, le Front populaire et la Résistance-Libération, Mai 68 et les années suivantes, etc. ; "Ma France" de Jean Ferrat, quoi.

    La "Nation française" peut donc ici (et seulement) prendre forme dans un sens renanien, comme il peut y avoir une "Nation suisse" qui compte en réalité 4 nationalités réelles (romande arpitane, alémanique, tessinoise et rhéto-romanche) ; mais pas dans un sens scientifique marxiste et léniniste.

    Ces deux aspects ont été en contradiction apparente dès les évènements politiques des années 1790.

    Dans le second aspect, elle peut demeurer encore aujourd'hui un signifiant positif ; et amener à prendre avec recul, par exemple, les marées de drapeaux tricolores du mouvement des Gilets Jaunes (à partir de novembre 2018, encore en cours en juin 2019) ; dans le cadre duquel ceux-ci ne sont pas à voir uniquement comme une marque d'aliénation (d'"arrimage" à la bourgeoisie) mais aussi dans leur signification révolutionnaire ("refaire 1789", "couper la tête au roi Jupiter-Macron"...), sachant que (aussi) les drapeaux "régionaux" y fleurissent comme dans aucun autre mouvement social : tel est, peut-être, le "prix à payer" pour un mouvement (finalement) beaucoup moins isolé au sein de la population hexagonale que celui de Mai 68.

    En somme : avant 1789, "la France" était une pure addition de "colonies" parisiennes sous l'autorité de la Couronne ; et depuis, elle est en quelque sorte une contradiction permanente entre 1/ la continuation de cet Empire parisien sous la forme d'un État bourgeois, technocratie au service du Grand Capital, et 2/ une nation renanienne dont l'idéal-ciment... est précisément la lutte commune, "tous dans le même bateau", contre cet État bourgeois technocratique continuateur de la monarchie ; symbolique qu'il faut savoir saisir dans les drapeaux bleus-blancs-rouges "1789iens" des Gilets Jaunes.

    Le souverainisme, le vote populiste-BBR pour le Front National ou (au mieux) Mélenchon, est quelque chose qui part de ce patriotisme populaire "français" du deuxième aspect, de ses aspirations à la fois sociales et d'"économie morale" ("la gauche radicale n’arrive pas à rompre avec son matérialisme froid qui l’empêche de comprendre le besoin d’histoire, d’identité, de spiritualité et de dignité des classes populaires blanches ; une dignité qui ne soit pas seulement la dignité de consommer. Les prolos français qui ont voté pour Sarkozy ou Le Pen n’attendent pas seulement d’eux qu’ils augmentent leurs salaires : ils votent pour des « valeurs », quoi qu’on puisse penser de ces valeurs ; et à des valeurs on n’oppose pas 1500 euros mais d’autres valeurs, on oppose de la politique et de la culture. La question de la dignité est une porte d’entrée trop négligée. Cette dignité bafouée a su trouver auprès de ceux qu’on appelle les « petits blancs » en France ou encore les « white trash » aux États-Unis une voix souterraine pour s’exprimer, c’est l’identité. L'identité comme revers vicieux de la dignité blanche, et qui sous cette forme n’a trouvé comme traduction politique que le vote FN, puisque ces petits blancs sont « trop pauvres pour intéresser la droite, trop blancs pour intéresser la gauche » pour reprendre la formule d’Aymeric Patricot" (...) "Ce mépris n’est pas seulement un mythe entretenu par l’extrême-droite. Il est au cœur de la dévitalisation d'une gauche satisfaite d’elle-même qui donnant d’une main des leçons d’antiracisme moral aux petits blancs, apprenait de l’autre l’intégration républicaine aux immigrés", avec pour résultat "à ces deux extrémités, deux camps qui se regardent en chien de faïence, et une expérience commune : la négation de dignité" - H. Bouteldja) ; d'une soif (en définitive) de POUVOIR des masses ; pour tomber dans les griffes du premier aspect, ou du moins, de la fraction la plus "seule contre tous" de ce "pacte" bourgeois tricolore.

    Lire aussi : http://servirlepeuple.eklablog.com/feu-sur-les-jacobinards-ou-plutot-les-bonapartistes-de-gauche-et-autre-a156409988]

    ******************************************************

    ENFIN BREF, tout cela pour dire que, les gens semblant par nature durs de la comprenette dans les milieux gauchistes, il est aussi possible de formuler les choses en des termes simples : ce que nous voulons, en lieu et place de l’État bourgeois français tel qu'il est, c'est une Union soviétique (telle que conçue par Lénine au début des années 1920) d'Hexagone... Point.

    D'Hexagone, ou pourquoi pas d'Europe ; en tout cas, des parties de l'Europe qui seraient dans un premier temps libérées du capitalisme par la révolution ; bref – ce genre de question se posera directement en son temps dans la réalité de la lutte, nous n'en sommes pas là.

    Tout simplement parce que le renversement du capitalisme DEVRA signifier, ne PEUT PAS signifier autre chose, que soit brisée l'organisation politico-économique des territoires en Centres financiers d'accumulation capitaliste et Périphéries plus ou moins, mais toujours, reléguées et "pompées" (lire à ce sujet : reflexions-a-partir-de-samir-amin - bouamama-basques-algeriens-colonisation-int-ext) ; organisation intrinsèque à la Modernité capitaliste et qui de fait, aussi longtemps qu'existent ces "hiérarchies géographiques" entre pays, régions d'un pays, etc., "bloque" en réalité tout déploiement d'une lutte des classes "pure", possédants vs exploités.

    Par conséquent, la voie de la raison matérialiste dans la situation concrète de notre époque, c'est d'aller vers... ce qu'était l'URSS (dans sa conception initiale léniniste) : de grands "États-continents" confédéraux, multiculturels, multilinguistiques et inclusifs (en plus, bien sûr, d'être résolument anticapitalistes).

    Car lorsque l'on critique le "tribalisme" des Catalans, Basques, Bretons, Corses ou autres, et cela peut parfois avoir sa part de vérité, l'on a tout de même tendance à oublier, en tout premier lieu, que les États européens existants ne sont ni plus ni moins que des "tribalismes qui ont réussi" : des régions qui en ont conquis d'autres, pour finir par proclamer ces ensembles de conquêtes des "États-nations", lancés à leur tour dans des affrontements "tribaux" avec les ensembles voisins ; tout cela sous un modèle centraliste uniculturel, unilinguistique et exclusif.

    Quant aux grands États-continents capitalistes qui existent déjà, comme les États-Unis ou le Canada, la Russie ou l'Inde, certes ils sont officiellement fédéraux, seul moyen pour eux de s'assurer une certaine stabilité et de n'avoir pas déjà explosé ; mais ce fédéralisme n'en reste pas moins très largement factice, "cache-sexe" d'une domination féroce sur tout un ensemble de groupes humains (Noirs, Latinos et Nations indigènes en Amérique du Nord, Caucasiens, Peuples sibériens et autres non-russes en Russie, Kashmiris, Tamouls, Adivasis "tribaux" et autres non-hindoustanis, musulmans et basses castes en Inde) ; tandis que de son côté l'Union Européenne est une tentative, précisément pour faire face à ces puissances concurrentes, de bâtir un tel super-État continental bourgeois et technocratique autour et au service des "pôles" de Paris et de la vallée du Rhin (Ouest de l'Allemagne, Bénélux), dominant et écrasant le reste comme l'avait fait auparavant chaque État membre avec ses "provinces" (rendant certes cocasse lorsque les "souverainistes" desdits États se plaignent de cette domination...) : il va de soi, bien entendu, que ces "modèles"-là d’États-"continents" ne sont pas les nôtres et sont au contraire résolument à combattre et détruire.

    Voilà donc : à partir de là, ce programme qui est le nôtre, vous pouvez le vomir ; mais au moins saurez-vous clairement sur quoi se déversent vos vomissures...

    "Il faut rappeler aujourd'hui que ce passage [d'une adresse de 1850 à la Ligue des Communistes, qui défendait le centralisme étatique le plus rigoureux] repose sur un malentendu.

    À ce moment-là il était admis – grâce aux faussaires libéraux et bonapartistes de l'histoire – que la machine administrative centralisée française avait été introduite par la Grande Révolution et maniée notamment par la Convention comme une arme indispensable et décisive pour vaincre la réaction royaliste et fédéraliste et l'ennemi extérieur.

    Mais c'est actuellement un fait connu que pendant toute la Révolution, jusqu'au 18 Brumaire*, l'administration totale du département, de l'arrondissement et des communes se composait d'autorités élues par les administrés eux-mêmes qui, dans le cadre des lois générales de l’État, jouissaient d'une liberté complète ; que cette administration autonome provinciale et locale, semblable à ce qui se passe en Amérique (bon là, claire idéalisation des États-Unis avec oubli de la question coloniale-raciale, mais bref), devint précisément le levier le plus puissant de la révolution ; et cela à un point tel que Napoléon immédiatement après son coup d’État du 18 Brumaire, s'empressa de la remplacer par le régime préfectoral encore en vigueur de nos jours et qui fut donc, dès le début, un instrument de réaction**".

    F. Engels dans une note sous le texte réédité, 1885

    [* En réalité Thermidor, voire sa "préparation" dès 1793 par les "représentants en mission" (dont la plupart sont restés de triste mémoire) et la loi du 14 frimaire an II à l'initiative principalement des futurs thermidoriens Billaud-Varenne et Barère, tandis que sur le plan linguistique était promulgué une semaine avant le coup d’État réactionnaire, à l'initiative nullement "de Robespierre" mais de Merlin de Douai (futur thermidorien qui mourra tranquillement en 1838 après avoir été "entre autres" Président du Directoire puis comte d'Empire...), le décret du 2 thermidor an II sur des arguments complètement hallucinants.]

    [** En réalité et pour être exact, c'est dès le Directoire que des "commissaires du gouvernement" dans chaque département préfigurent les préfets napoléoniens.]

    [Si on lit par exemple ce document : décentralisation-nord-1789-1793 ; il apparaît nettement que c'est décembre 1793 (frimaire an II) qui marque un point de rupture fondamental : l'écrasement (pas d'autre mot) de la "révolution provinciale", auquel ne manquera plus alors que celui de la révolution parisienne, consommé avec Thermidor... Les procureurs syndics départementaux, magistrats élus chargés de veiller à l'exécution des lois (sortes d'équivalents des sheriffs nord-américains), deviennent des fonctionnaires nommés ; les conseils généraux sont supprimés et les directoires (exécutifs des départements) voient leurs compétences sévèrement amputées ; etc. etc. La France républicaine abandonne alors définitivement la voie de devenir une "grande Suisse" démocratique et décentralisée, d'exercice local permanent de la souveraineté populaire...]

    Et LÉNINE dans L'État et la Révolution (1917) reprend d'ailleurs ces mêmes propos (légèrement déformés ou propos similaires tenus ailleurs) :

    Feu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la Barère

    Feu sur les jacobinards ou plutôt les bonapartistes "de gauche" et autres néo-thermidoriens à la Barère


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  • Voici la traduction en castillan d'un article de Servir le Peuple publié il y a quelque mois : echange-de-commentaires-qui-clarifie-magistralement-ce-que-l-anticolonialisme-en-carton-veut-dire. Une traduction qui prend aujourd'hui TOUTE SON IMPORTANCE dans un contexte où la marche arrière opérée par la mouvance dite "Red Guards" aux États-Unis, sur la question anticoloniale dans ce pays critique-d-une-position-terriblement-erronee, relève selon nous d'une controverse de portée internationale ; étant donné que l'échange de commentaires sur FB traduit ici était précisément avec un individu de cette mouvance.

    Aqui a continuación, una traducción en castellano de un articulo publicado en este sitio hace unos meses echange-commentaires-clarifie-magistralement-anticolonialisme-en-carton-veut-dire. Una traducción apareciendo hoy de MERA IMPORTANCIA mientras la marcha atrás operada en EEUU por el movimiento de los dichos "Red Guards", respeto a la cuestión anticolonial en este país critique-position-terriblement-erronee, esta adquiriendo lo que calificariamos de un alcance internacional ; dado que esta discusión en Facebook reproducida a continuación involucraba un indviduo de este movimiento.


    UN INTERCAMBIO DE COMENTARIOS QUE ACLARA MAGISTRALMENTE QUÉ SIGNIFICA ANTICOLONIALISMO “DE PEGA”, “MERAMENTE DECLARATIVO”

     

    SERVIR LE PEUPLE

    16 de mayo de 2018

    [El texto es una retraducción al castellano de un texto inglés traducido, a su vez, al francés]

    “La posición de los maoístas es que las naciones oprimidas tienen DERECHO a la autodeterminación si así lo deciden. Cuando haya una República socialista en lo que ahora son los Estados Unidos, si ciertas tribus (sic) quieren la independencia de su propio territorio, la República socialista no se enfrentará a ellas como enemigos por ese territorio, sino que, por el contrario, defenderá su derecho incluso si la nación oprimida quiere ser un Estado capitalista y no socialista. Sobre la cuestión nacional, no sería (sin embargo) necesariamente correcto que los comunistas defendieran en la nación oprimida la secesión de la República socialista. Si surge el deseo de separarse, sería correcto simplemente que la República socialista lo autorice (mientras que se combatiría a cualquier otro territorio que pretendiera la secesión a favor del capitalismo)”.

    “¿Un DERECHO a la autodeterminación”... pero con la esperanza (más o menos velada) de que no se “determinen” en ese sentido? ¿O no? Todo esto me lleva a pensar en algunos trotskistas europeos partidarios de un “Estado único” en Palestina, en el entendido de que ese Estado único es sin duda la posición correcta en términos absolutos (la posición histórica de la izquierda palestina...), pero también puede significar... la actual Sudáfrica (y nadie menos que el presidente israelí Rivlin se pronunció a su favor).

    ¿Qué es exactamente la “voluntad del pueblo”? Hoy en día, probablemente menos del 10% de los negros estadounidenses quieren una República socialista de Nueva Afrika; pasa igual con los chicanos en relación con un Aztlán socialista y la reunificación con México. Pocos son quienes, miembros de las Naciones indígenas, quieren Estados independientes socialistas, ni siquiera capitalistas... y menos aún serían los trabajadores blancos que defendieran tu versión maoísta del socialismo.

    Existe una “voluntad del pueblo” en este momento en que estamos hablando... y habrá otra mañana o dentro de 30 o 50 años, que depende de la propaganda que difundamos; y esta propaganda se basa en un objetivo estratégico, una concepción del mundo, algo que pensamos (nuestra concepción comunista del mundo) que es el objetivo y la justicia popular, la reparación (por ejemplo) a un pueblo y al mismo tiempo la conmoción de los fundamentos del poder de un Estado al servicio de los monopolios imperialistas: en una palabra, el Sentido de la Historia.

    Es fácil decir “si así lo deciden, tienen derecho”, pero con la esperanza, en realidad, de que no sea así y haciendo todo lo posible para que no decidan de ese modo.

    En 1950 una minoría de los argelinos estaba a favor de la independencia. Todos ellos sufrían el yugo y las atrocidades de los colonos, pero la posición mayoritaria era conquistar los derechos cívicos y democráticos en el marco de una Argelia francesa. ¡Y el Partido “comunista” francés tenía la firme esperanza de que las cosas siguieran siendo siempre así! Las cosas cambiaron con la Guerra de Liberación, iniciada con el levantamiento del FLN el día de Todos los Santos de 1954 y que se prolongó hasta 1962, año en que ya una mayoría del 99% de los argelinos estaba a favor de la independencia y del “socialismo árabe”. Ni que decir tiene (como cabía esperar)... que el PCF comenzó oponiéndose a aquel levantamiento “reaccionario”, luego propugnó la “paz” y una “solución democrática”, a veces (no siempre...) denunció las torturas y los crímenes del ejército imperialista y, finalmente, defendió la “autodeterminación”... muy al final, cuando el propio De Gaulle se hubo adherido a esta solución.

    Estoy totalmente de acuerdo en que “la identidad no prevalece sobre la línea política” y que “si fuera así, todos los grupos sociales oprimidos tendrían ya una línea comunista perfecta, lo que no es el caso”. Soy un enemigo resuelto de la identity politics [política identitaria] y no soy partidario ni de la inacción ni del politiqueo de salón. Pero “el oportunismo identitario” no puede ser tampoco la palabra mágica con que poner punto final a todas las cuestiones que incomodan. Cuando los indígenas colonizados (¡Lambda, que no pretende ser una organización de vanguardia!) hablan de su experiencia y lo primero en que te fijas es que “Existir es resistir es el típico lema de la política identitaria de mierda y un argumento para no hacer nada”, tu noción de lo principal y de lo secundario muestra que en realidad no tienes ganas de oír a lo que esas personas tratan de decir.

    En realidad, es fácil estar al corriente de las luchas que le rodean a uno y adoptar una postura anticolonialista que se quede en agua de borrajas, apuntándose, eso sí, el tanto y dándose importancia con frases del estilo de: “el colectivo maoísta más avanzado en los Estados Unidos está hoy en Aztlán”.

    Pero las cosas son como son: la Historia enseña que el sudoeste de los Estados Unidos es parte de los Estados Unidos gracias a una guerra de agresión criminal y a un tratado imperialista desigual, tras lo cual fue salvajemente colonizado; y el Sentido de la Historia es que ese tratado desigual debe ser borrado de la página del tiempo y México reunificado. Ocurre lo mismo con todos los “tratados” suscritos con las Naciones indígenas, así como con la Nación nacida de la esclavitud de los africanos en el sureste.

    No se trata de “si el pueblo lo decide de tal modo” (la segunda parte de tu comentario es de hecho muy explícita sobre el fondo de tu pensamiento...). La gran mayoría de los latinos no lo desean a día de hoy y tú, en el fondo de tu corazón, esperas que siga siendo siempre así.

    Usted utiliza a Aztlán de cara a la galería, por razones de imagen; pero en los hechos, ¿qué ayuda en concreto le presta Usted a su lucha de liberación y por la reunificación con la madre patria?

    ¡Ah, sí! Y además: las naciones son NACIONES; no hay naciones si son europeas/blancas y “tribus” (!!) o “etnias”, de lo contrario...

    Como ya explicó el glorioso Kaypakkaya[i], existen caracteres nacionales preexistentes, como los que indicó Stalin en La Cuestión Nacional, y estos caracteres dan a luz a una nación no en el momento de la revolución burguesa o industrial, sino cuando resultan “alcanzados” por las “primeras luces del alba” del capitalismo (de manera que los kurdos son una nación y no un pueblo, como sostenía el grupo revisionista –ahora completamente fascista– “Şafak”); lo cual significa, en América, por la colonización.

    Si hablas de “tribus” no hay naciones, no hay cuestión nacional y tampoco hay derecho a la autodeterminación. Pero he de admitir que su línea blanca paternalista es especialmente sutil y astuta.

    [De hecho, toda esta palabrería y este jesuitismo intelectual significa una sola cosa: NO HABER COMPRENDIDO NADA de lo que sucedió en la URSS. ¿Hasta cuándo dura la lucha de clases? Hasta el COMUNISMO. Hasta el comunismo, durante decenios y decenios, un siglo tal vez después de la revolución socialista, la contrarrevolución, la restauración capitalista sigue siendo posible. ¿Cómo? Porque existe una BASE MATERIAL para ello, para que la vieja burguesía vuelva al poder... o que una nueva, nacida en el seno mismo del aparato del Estado socialista y del Partido dirigente, se apodere de él, defendiendo la “vía capitalista”.

    POR LO TANTO, HAY QUE QUEBRAR ESA BASE; y esa base es, en especial, la base territorial de acumulación, el Imperio de los monopolios. Y en los Estados Unidos, incluso antes de ser la primera potencia mundial imperialista, el Imperio de los monopolios es, en primer lugar,... el propio territorio federal, con sus colonias interiores. Por lo tanto, (especialmente) hay que destruirlo por medio de la autodeterminación de los pueblos colonizados. No hacerlo es garantizarse que de las entrañas mismas de la República socialista de que habla de nuestro “amigo” brotará una nueva burguesía (más o menos pseudo-“roja”) que, más o menos gradualmente, restaurará el capitalismo.

    Lenin decía ya a principios de los años 20 que el chovinismo gran ruso (la dominación nacional de los rusos sobre las otras nacionalidades), si no se le combatía correctamente, estaría entre las primeras cosas que “matarían” al socialismo soviético; y eso es lo que sucedió. Alain Sibé, de la misma manera, con la salvedad de que el PCF nunca ha estado en el poder, ve en el abandono por parte de éste de un anticolonialismo intransigente y en su apoyo a la “República una e indivisible” contra las nacionalidades negadas del propio Hexágono, una de las principales razones de su degeneración en partido burgués reformista. CQFD. Esto es lo que entendemos por estar (...o no) en el “Sentido de la Historia”, en consonancia con una visión del mundo puesta al servicio de los intereses de la victoria del comunismo, que define los objetivos de nuestra labor política.]

     

    Red de Blogs Comunistas : Un intercambio de comentarios que aclara magistralmente qué significa anticolonialismo “de pega”, “Meramente Declarativo”


    [i] En inglés : bannedthought.net/Turkey/TKP-ML/EarlyDocs/Kaypakkaya-KurdishQuestion-1972.pdf  “Certain overly knowledgeable wiseacres claim that landlords are not considered part of a nation. What‟s more, these gentlemen even hatched the marvel that the Kurds do not yet constitute a nation due to the existence of landlords in the Kurdish region. This is a frightfully demagogic statement and a sophistry. Do the landlords not speak the same language? Do they not reside on the same land? Are they not part of the unified economic existence and spiritual formation? And besides, nations emerge not with capitalist development reaching its final limit but at the dawn of capitalism. With capitalism penetrating into a country and unifying the markets in that region to a certain degree, the communities already meeting all the other conditions are considered a nation. If it were not so, all stable communities in the backward countries and regions where capitalist development is limited could not be considered nations. In China up until the 1940s there was a rather strong state of feudal fragmentation, and according to this logic, one would have to deny the existence of nations in China previously. Until the 1917 revolution, feudalism had a strong presence in the broad countryside of Russia; this understanding would lead to rejecting the existence of nations in Russia.”

    En francés : EM-Rb1M-dCeiJVhgZObXkNCCFXI.jpg "En outre les nations n'apparaissent pas lorsque le capitalisme a atteint le stade ultime de son développement, mais à ce que l'on peut appeler l’aube du capitalisme. Lorsque le capitalisme pénètre dans un pays et y unifie les marchés dans une certaine mesure, les communautés qui possèdent les autres caractéristiques (énoncées dans "La Question Nationale" de Staline NDLR) sont alors considérées comme formant une nation. Si tel n’était pas le cas, il faudrait alors considérer que toutes les communautés stables situées dans des pays arriérés, des régions où le développement du capitalisme reste encore limité, ne sont pas des nations. Jusque dans les années 1940, il existait encore en Chine un fort morcellement féodal. Dans cette logique, il aurait alors fallu dénier l'existence de nations en Chine à cette époque. Jusqu'à la Révolution de 1917, la féodalité restait fortement implantée dans les campagnes profondes de Russie ; ce raisonnement  devrait donc conduire à rejeter l'existence de nations en Russie. En Turquie, par exemple, durant la Guerre de Libération (la guerre menée par Kemal Atatürk contre le dépeçage de la Turquie par le Traité de Sèvres en 1920 NDLR), la féodalité était beaucoup plus forte qu'aujourd'hui, il faudrait donc en conclure qu'il n'y avait pas de nations en Turquie à cette époque. En Asie, en Afrique et en Amérique latine, la féodalité existe toujours à différents degrés : il faudrait donc rejeter l'existence de nations sur ces continents."

    (Traducción parcial) “Las naciones no aparecen cuando el capitalismo alcanza la última fase de su desarrollo, sino en lo que se puede nombrar el amanecer del capitalismo. Cuando el capitalismo entra en un país y unifica allí el mercado en une cierta medida, las comunidades poseyendo ya las demás características (enunciadas en la Cuestión Nacional de Stalin) están entonces consideradas naciones. Si no fuera así, tocaría entonces considerar que cualquier comunidad estable en un país atrasado, territorios donde el desarrollo capitalista sigue limitado (enuncia a continuación ejemplos como la China de los años 40, Rusia del 1917, Turquía del 1920 y “hasta un cierto grado” África, Asia o América latina en su presente año 1972), no son naciones.” 

     

    Red de Blogs Comunistas : Un intercambio de comentarios que aclara magistralmente qué significa anticolonialismo “de pega”, “Meramente Declarativo”

    Un échange de commentaires qui clarifie magistralement ce que l'anticolonialisme "en carton", "déclaratif comme aux impôts" veut dire

    Red de Blogs Comunistas : Un intercambio de comentarios que aclara magistralmente qué significa anticolonialismo “de pega”, “Meramente Declarativo”


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  • Si l'on prend la TROISIÈME définition du fascisme*, celle que l'on qualifiera de "césairienne" ou "fanonienne" (dans le prolongement de la dimitrovienne en fait, basée comme elle sur la violence et la terreur) : transplanter et appliquer en Occident même, dans la conquête militaire de pays alentour ou la répression du mouvement ouvrier, les méthodes "normalement" "réservées aux Arabes, aux coolies de l'Inde et aux Nègres d'Afrique", jusqu'à la déshumanisation (peuples non-germaniques "inférieurs", "gène rouge" des révolutionnaires pour certains théoriciens franquistes, "homme criminel" etc.) ; c'est la conclusion à laquelle on est forcé d'aboutir.

    Israël est une colonie collective occidentale au Proche-Orient qui fonctionne "normalement" pour une colonie. Il n'y a point là de fascisme (encore moins de "dérive" plus ou moins récente), mais des agissements qui sont dans la nature même d'une telle chose.

    C'est le fascisme qui est "israélien" ; signifiant de lorsque de telles méthodes se trouvent appliquées en Occident même.

     

    Israël n'est pas en "dérive fasciste", c'est le fascisme qui est "israélien"

     

    [* Les trois définitions du fascisme :

    Dimitrov : "dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier" (des monopoles capitalistes impérialistes). La violence répressive est ici un élément central.

    Gonzalo : la violence, la terreur répressive, ne sont pas l'aspect principal car les classes dominantes les ont toujours exercées contre les classes exploitées... et la révolution a elle-même le devoir de les exercer contre les exploiteurs. Le fascisme est surtout un gigantesque mouvement par lequel le capitalisme se restructure pour surmonter sa crise générale, dans une pseudo-unité "corporatiste" d'intérêts entre les classes, dans les pays impérialistes ; et par la même pseudo-unité "corporatiste", se met en place le capitalisme bureaucratique dans les pays semi-féodaux semi-coloniaux.

    - Vers 1870, Marx critique le colonialisme comme (entre autres choses) une situation dans laquelle les forces armées capitalistes se "forment" à des méthodes qui pourront ensuite être "rapatriées" en métropole contre la classe ouvrière. La troisième définition, celle de Césaire, s'inscrit finalement dans le prolongement de cela : les fascismes auront été un gigantesque "rapatriement" des méthodes coloniales (qui jusque-là, outre-mer, ne choquaient pas grand-monde) en Europe, contre les mouvements ouvriers ou dans les guerres de rapine sur le continent même. S'agissant là aussi de violence et de terreur, elle rejoint celle (dont Césaire était contemporain) de Dimitrov ; mais en insistant plus fortement sur l'origine coloniale des méthodes terroristes, et le fait qu'elles ne dérangeaient personne dans ce contexte extra-européen où elles étaient l’œuvre des "démocraties" bourgeoises (par rapport à notre sujet il suffit d'observer comment Israël, morceau de "démocratie" occidentale colonisant le Proche-Orient, est un grand "exportateur"... de savoirs-faire et de technologies répressives, non seulement vers les pays semi-coloniaux mais vers les métropoles impérialistes elles-mêmes !). De plus, cette oppression "fasciste" que subissent en permanence les peuples colonisés ou dominés par l'impérialisme favorise (Losurdo) "l'égalité entre Blancs", c'est à dire les surprofits de l'impérialisme redistribués aux classes populaires des métropoles pour les "aristocratiser". C'est à dire, dans un sens, le "corporatisme" dont Gonzalo fait la caractéristique centrale du fascisme...

    Nous aurions tendance à penser qu'il faudrait chercher une articulation, un recoupement entre les deux premières ; afin de séparer le fascisme d'un côté de la social-démocratie, de la "gauche" réformiste bourgeoise en général qui pourrait elle aussi correspondre à la définition de Gonzalo (avec cependant le fait que, dans les pays impérialistes du moins, cette "gauche" bourgeoise... n'existe plus vraiment, tout au plus un social-libéralisme en "ajustement structurel" néolibéral permanent qui serait en fin de compte la confluence commune des "démocraties sociales de marché" et des fascismes du siècle dernier), du moins ne pas faire preuve vis-à-vis d'elle d'un sectarisme qui "désoriente la classe ouvrière dans la lutte contre son pire ennemi" (sur-le-front-populaire-antifasciste-dimitrov), surtout dans les pays du "Sud global" (comme les régimes "de gauche" sud-américains retour-situation-amerique-du-sud) qui sont peut-être les derniers où (en se confrontant un peu à l'impérialisme) un semblant de réformisme social peut exister ; et de l'autre de la "terreur blanche classique" façon Thiers écrasant la Commune ou dictateurs bananiers d'Amérique centrale ou d'Afrique... Et ce en ayant toujours à l'esprit la troisième, qui permet de comprendre beaucoup de choses, fait d'une certaine manière le lien entre les deux autres, et permet de rester toujours d'un anti-impérialisme conséquent !]


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  • Ce sont celles et ceux pour qui Rojava n'a jamais été qu'un cache-sexe de leur admiration islamophobe honteuse pour Assad ("toujours mieux" que "les barbes de hipster, le Coran-unique-source-du-droit et les mariages forcés à 9 ans" LOL) qui vont être content-e-s !

    Les autres, les "rebello"-rojavistes en mode atlantiste et pro-sioniste "de gauche", seront bien sûr dévastés ; mais bon, ça fait déjà un an voire un an et demi que c'est comme ça et que la plupart ont d'ailleurs compris...

    1. L'Armée arabe syrienne (SAA) augmente ses effectifs dans la province de Hasaka, prend le contrôle des postes frontières avec la Turquie et l'Irak, ouvre des bureaux de recrutement et participe aux checkpoints avec les YPG.

    2. Les YPG qui joindront l'Armée arabe syrienne (SAA) toucheront leur solde du gouvernement syrien ainsi que les mêmes avantages pour les familles des martyrs que pour les soldats de la SAA, les périodes de combats avec ISIS sous uniforme YPG seront comptées comme service militaire SAA.

    3. Le drapeau syrien officiel remplacera toutes les signalétiques PYD/YPG, et autre ; y compris les images d'Abdullah Öcalan.

    4. Le contrôle de tous les sites pétroliers sera transféré au ministère syrien du pétrole.

    5. La langue kurde sera considérée comme langue officielle.

    6. Le poste de ministre du pétrole du gouvernement syrien sera dévolu à une personnalité kurde.

    Lire aussi :

    https://www.bastamag.net/Quel-avenir-pour-les-Kurdes-de-Syrie-menaces-d-epuration-politique-par-la


    [Est évoqué dans cet article un retrait US qui semble a priori surréaliste, mais peut-être moins qu'il y a quelques mois au regard de la possibilité que la Russie ait obtenu les "mains libres" en Syrie (le contrôle de la totalité du pays avec son laquais Assad) en échange de son accord pour le "deal du siècle" en Palestine : haha-interessant-a145713280

    Lire aussi ici le-programme-envisag-par-trump-dans-le-sinaï-pour-tuer-l-état-palestinien pour se faire une (horrible) idée de ce qui est en train de se jouer dans la région : un plan de repartage impérialiste qualifiable de véritable QUATRIÈME REICH yankee-sioniste, avec bien sûr le soutien des Européens et, donc, la complaisance de Moscou tant que ses intérêts sont un minimum préservés ; n'hésitant pas à recourir au "progressisme au service de l'ordre" ; une MONSTRUOSITÉ que les révolutionnaires du monde entier doivent affronter sans faillir... et sans tolérer dans leurs rangs le moindre opportunisme !]


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  • Texte d'un militant de libération noire sur Facebook :

    Thierry Henry est l'un des plus grands footballeurs de l'histoire de France. Sur les terrains de foot il a tout gagné : Coupe du Monde, Coupe d'Europe des nations, Ligue des Champions, championnat d'Espagne...

    Sa fonction ? 'Goleador', meilleur buteur de l'équipe de France avec 51 réalisations, meilleur buteur de l'histoire d'Arsenal.

    En plus dans la vie il a l'air d'un mec posé. On ne lui connaît aucun scandale en plus de 20 ans de carrière de foot.

    Bref Thierry Henry est un grand homme.

    Après sa carrière, il a d'abord travaillé comme consultant pour la chaîne sportive anglaise Skysport.

    Puis il a voulu se rapprocher à nouveau des terrains en tant qu'entraîneur. Certainement, pour commencer, en France.

    Mais comme il a un gros nez, on a dû lui dire ce qu'on dit à tous les gros nez et comme on l'a dit à Tigana et à Kombouaré auparavant au pays des Lumières : "Ah désolé mais je crois que ça va pas être possible".

    On se rappelle qu'en son temps Claude Simonet, le patron de la FFF, avait dit clairement : "il y a trop de Noirs en équipe de France, on ne peut pas mettre en plus un sélectionneur noir".

    Voilà la conception du "vivre ensemble" des décideurs français.

    Du coup comme Henry est un mec calme, il n'a rien dit et est allé proposer ses services ailleurs... et ça marche : second entraîneur de l'équipe nationale de Belgique, les Diables Rouges qui sont aujourd'hui en demi-finale de la Coupe du Monde... face à la France.

    Et les Français de rappeler alors à Thierry Henry qu'il est français en lui subodorant à l'oreille de trahir sa fonction si possible, en piégeant les joueurs belges qui disent tous le plus grand bien de lui.

    Certains français tentent même de faire un procès en sorcellerie à Thierry Henry pour trahison, alors que c'est la France qui a trahi ses idéaux républicains envers Henry.

    Giroud qui décidément est plus décisif hors des terrains que sur les terrains vient de déclarer : "j'avoue que ça fait bizarre de l'avoir contre nous... j'aurais préféré qu'il soit avec nous". On savait que les pieds de Giroud ne fonctionnaient pas bien, on découvre qu'au niveau de la matière grise ça va pas mieux non plus.

    Parce que l'affaire Henry c'est pas bizarre, c'est du racisme.

    Voilà l'intégration à la française. Elle utilise les gros nez autant qu'elle le peut tant que ces derniers peuvent apporter de la valeur ajoutée à la France.

    Mais à l'heure de promouvoir les gros nez pour tout ce qu'ils ont fait pour "leur" patrie, la France les jette proprement comme du poisson pourri.

    Et quand le gros nez refait surface ailleurs, cette même France sans la moindre honte, indexe ce dernier, le sollicite... pour qu'il trahisse au nom de la France.

    Il n'y a rien de bon à prendre dans l'intégration. Tout est à découper en mille morceaux et à jeter à la poubelle.

    Et les gros nez de France n'ont qu'une chose à faire : respecter les lois de la France, les coutumes de la France en s'organisant entre eux de façon autonome sur le plan communautaire ; parce qu'ils vivent dans un pays ultra-communautariste, en fait dans un pays raciste.

     

    Henry, le "traître" ?


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