• 25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme


    Le 25 avril 1945 prenaient fin plus de 22 ans de régime fasciste, né le 22 octobre 1922 dans la terreur des squadre en chemises noires et le sang du mouvement ouvrier et paysan. 

    Une marée de drapeaux rouges et de drapeaux tricolores des révolutionnaires du 19e siècle (sans l'écusson de la Maison de Savoie, mais bien souvent avec une étoile rouge à la place) déferlait sur le Nord du pays (le Sud étant conquis par les Alliés depuis plus d'un an). 

    En juillet 1943, Mussolini avait été destitué et arrêté sur ordre du roi et du Grand Conseil fasciste, suite au débarquement allié dans le Sud du pays. La monarchie négocie la paix avec les forces américano-britanniques.

    Mais le "Duce" est rapidement libéré (en septembre) par un commando allemand et ramené dans le Nord aux mains du Reich, à Salo près du lac de Garde, où il installe une "République sociale" fantoche d'Hitler. 

    Après la prise de Rome en juin 1944, les Alliés s'arrêteront sur la "Ligne Gothique", entre Pise sur la Méditerranée et Pesaro sur l'Adriatique. Ils ne la franchiront qu'en avril 1945, dans l'effondrement final du Reich nazi. 

    Ce qui se déroule au Nord de cette ligne est alors exclusivement une guerre du Peuple italien contre les forces fascistes et nazies

    En réalité, la lutte n'a jamais cessé depuis plus de 25 ans. Ancien agitateur socialiste, Mussolini quitte le parti par nationalisme et fait campagne dès 1914 pour l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés du bloc impérialiste franco-anglais.

    Il apparaît aujourd'hui qu'il a été financé par les services secrets de Londres (MI5) ainsi que par des fonds spéciaux du gouvernement français, mais il l'a aussi été, très certainement, par la Grande Industrie du pays (principalement du Nord), en quête de débouchés commerciaux et de "champs d'investissement", contre des forces conservatrices et libérales semi-féodales et majoritairement pacifistes. 

    Après la guerre, estimant le pays "mal gouverné" et lésé par les Alliés dans les traités de paix contre l'Allemagne et l'Autriche, il fonde son "mouvement" des "Faisceaux italiens de combat", sur un programme nationaliste et "révolutionnaire", un programme républicain petit-bourgeois. 

    Mais la Révolution d'Octobre 1917 en Russie a fait souffler un vent de terreur sur la bourgeoisie mondiale, et partout les Peuples, la masse des travailleurs opprimés et exploités se lève sous la direction du prolétariat pour instaurer le socialisme. 

    En Italie le Parti communiste ne naît qu'en 1921, il est faible et, sous la férule de Bordiga, il a une ligne gauchiste erronée. Mais le Parti socialiste est puissant et possède un courant pro-bolchévik très fort. On compte également un fort mouvement anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire. De même, des éléments populaires qui avaient suivi Mussolini au début, comme les Arditi, commencent à déborder le programme petit-bourgeois du "mouvement".

    Durant le Biennio rosso (les "deux années rouges" 1919-1921), l'Italie est secouée par des mobilisations paysannes, des grèves et des manifestations ouvrières, des occupations de terres et d'usines avec parfois des tentatives d'autogestion. La bourgeoisie préfère prendre les devants, "prévenir que guérir"... 

    Mussolini vend alors le mouvement fasciste aux barons de l'industrie et aux grands propriétaires terriens, contre les masses ouvrières et paysannes qui s'organisent sous le soleil rouge de la révolution qui brille depuis la lointaine Russie.

    Le mouvement des masses populaires est écrasé dans le sang de milliers de mort, malgré la résistance héroïque des formations de défense prolétarienne comme les Arditi del Popolo (voir le lien plus haut), qui ont démasqué et se sont dressées contre la mascarade "révolutionnaire" du fascisme, pour une véritable révolution démocratique et populaire. 

    Mais face à la vague de la révolution mondiale, le vieux régime parlementaire bourgeois est historiquement dépassé, et le pays est ingouvernable. Seuls les fascistes défendent efficacement le pouvoir du Capital. La monarchie confie alors le gouvernement à Mussolini, en octobre 1922. En quelques années, toute opposition non seulement communiste, bien sûr (Gramsci), mais également socialiste (Matteoti) et démocratique (les frères Rosselli) est liquidée. 

    Pendant les 20 années qui suivent, le fascisme poursuivra le projet du Grand Capital italien de faire de l'Italie une puissance mondiale. Il achève la "pacification" de la Libye (jusqu'en 1932, 100.000 morts), se lance à la conquête de l'Éthiopie (1935-36, 275.000 morts) puis, allié à Hitler, participe à la guerre civile d'Espagne (1936-39) non seulement contre la "menace" révolutionnaire rouge mais aussi pour asseoir son influence sur ce pays (sous tutelle traditionnelle de la France et de l'Angleterre), envahit l'Albanie (1939) puis la Grèce (1940) et obtient une zone d'influence dans le Sud de l'Hexagone (Alpes et Côte d'Azur) et en Corse après la défaite de juin 1940, ainsi que des parties de la Yougoslavie (1941). Il drape cette politique expansionniste dans la revendication fastueuse d'un imperium méditerranéo-africain "néo-romain"...

    Mais après le tournant de la guerre en 1942-43, l'Italie est envahie par les Alliés (juillet 1943) et la monarchie, les dignitaires fascistes (Badoglio, Ciano...), le Vatican et l'aristocratie du Sud se rallient aux probables futurs vainqueurs (Mussolini est arrêté le 25 juillet, l'armistice est signé le 3 septembre). 

    Tandis que les Allemands récupèrent les zones d'occupation italiennes en Europe et occupent l'Italie jusqu'à la hauteur de Naples, le fascisme avec Mussolini (libéré par un commando allemand le 12 septembre) se replie au Nord sous la protection de la Wehrmacht et de la Waffen SS. Il installe alors un véritable régime de terreur et de génocide, qu'affronte une guerre populaire sans équivalent dans toute l'Europe de l'Ouest. 

    Sous la direction principale du Parti communiste, les forces populaires, démocratiques, progressistes, socialistes ou libertaires (dans la région de Carrare) affrontent la Wehrmacht, les SS et les Chemises noires de la "République sociale". 

    Cette guerre à mort pour la libération du Peuple fera 75.000 martyrs, dont la mémoire guide toujours le Peuple italien plus de 65 ans après.

    Elle sera une gigantesque mobilisation révolutionnaire de masse (malgré l'existence - aussi - d'une Résistance monarchiste, conservatrice, catholique ou républicaine libérale), qui reste une référence pour toute l'Europe et le monde entier. Des villages, des vallées entières ont parfois été des zones libérées, où se mettait en place le Pouvoir du Peuple. 

    Au printemps 1945, c'est l'effondrement : alors que l'Allemagne est totalement conquise par les Alliés et la glorieuse Armée Rouge, les forces anglo-américaines franchissent la "Ligne Gothique" et atteignent le Pô. Mais avant même leur arrivée, comme ce sera le cas dans de nombreuses régions de l’État français, la plupart des villes auront été libérées par les Partisans, et un début de Pouvoir populaire se sera mis en place. 

    Le 25 avril 1945, Mussolini quitte l’archevêché de Milan, où il a tenté de négocier une paix "honorable" avec les Alliés par l'intermédiaire de l’Église. Tentative inutile : alors que Hitler est terré dans son bunker à Berlin, les forces allemandes du pays ont déjà négocié leur retraite avec les vainqueurs.

    Il tente alors de gagner la Suisse ou l'Autriche. Sur le chemin, il rencontre une colonne allemande en retraite (sans doute vers l'Autriche) qui l'emmène avec elle. Mais la colonne est arrêtée à Dongo, près du lac de Côme, par une brigade de Partisans. En échange du droit de poursuivre leur route, les Allemands livrent Mussolini. 

    Le 28 avril, l'ordre du Conseil de Libération Nationale arrive de Rome. Mussolini est exécuté. Son corps est ramené à Milan. La foule essaie de s'en emparer pour le démembrer, les Partisans le suspendent alors par les pieds à une station-essence. 

    C'est la fin lamentable du chien de guerre sanglant de la bourgeoisie monopoliste et de l'oligarchie terrienne. Deux jours plus tard, son comparse Hitler se suicidera dans son bunker de Berlin. 

    Malheureusement, le victoire contre le fascisme ne se poursuivra pas en Révolution. Intégré dans le Conseil de Libération, le Parti communiste fera désarmer les Partisans et se ralliera à la reconstruction du capitalisme italien sous la tutelle alliée. Son rôle de démobilisation des masses terminé, comme son homologue français, il sera éjecté du gouvernement en 1947, et deviendra une "opposition loyale" et un instrument d'accompagnement "social" de la renaissance économique. Le PCI sera même le champion du révisionnisme et de la liquidation idéologique du marxisme-léninisme en Europe. 

    Mais la flamme des Partisans continuera à brûler, éclairant notamment la lutte révolutionnaire des années 1970, ou les combats de Gênes (ville médaille d'or de la Résistance) lors du contre-G8 en juillet 2001.

    Et elle continue à brûler aujourd'hui, tandis que la bande Berlusconi s'enfonce dans une décadence digne des Borgia, et que le fascisme se remet en ordre de marche, annonçant dans la crise terminale du capitalisme le choc final : Socialisme ou Barbarie ! 


    Il Popolo è forte, e vincerà !


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    La fin pitoyable des ennemis du Peuple !

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    Le front levé vers l'avenir !

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    L'Armée du Peuple !

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    LE COMBAT CONTINUE....


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