• https://maoistroad.blogspot.com/2019/02/venezuela-joint-declaration-mlm-spanish.html

    (Le genre de texte, vous l'aurez constaté, soigneusement dissimulé et non-traduit par tous les pseudo-"maoïstes" gaucho-impérialistes qui s'attendaient sûrement à ce que la critique MLM des bourgeoisies bureaucratiques "bolivariennes", qui n'est en fin de compte rien d'autre que notre critique communiste du PS ou de Mélenchon ici, débouche face à l'actuelle situation de coup d'État et d'agression impérialiste sur ni-ni au service objectif de leur maître Trump - qu'ils ont déjà si bien servi en Syrie/"Rojava" jusqu'en 2017 au moins, sans la moindre autocritique depuis...)

    NOUS REJETONS AVEC LA PLUS PROFONDE HAINE DE CLASSE L'INTERVENTION DIRECTE ET À VISAGE DÉCOUVERT DE L'IMPÉRIALISME YANKEE CONTRE LE PEUPLE DU VENEZUELA

    Nous nous adressons à notre classe, le prolétariat international, et aux peuples du monde entier pour condamner, écraser, marquer au fer et rejeter avec la plus profonde haine de classe l'intervention directe et à visage découvert de l'impérialisme yankee, superpuissance hégémonique unique, grand gendarme contre-révolutionnaire mondial et ennemi principal des peuples de la planète, contre la Nation et le Peuple du Venezuela.

    Dans cette nouvelle agression directe, l'impérialisme yankee a organisé un coup d'État pour imposer un gouvernement fantoche au Venezuela. Ce plan a été mis en œuvre à travers l'autoproclamation comme président intérimaire de sa marionnette, le président de l'Assemblée nationale suspendue Juan Guaidó, immédiatement reconnu par le gouvernement archi-réactionnaire et génocidaire de Trump et Pence comme président "légitime" du pays, en adressant un ultimatum au gouvernement en place de Nicolás Maduro pour qu'il cède le pouvoir à ce fantoche ; le menaçant dans le cas contraire d'employer toute la force et le pouvoir de la superpuissance, et assumant clairement comme but de guerre la capitulation du gouvernement Maduro en faveur de son adversaire. Autrement dit : soit la capitulation de la nation opprimée, soit la guerre impérialiste d'agression, quelle que soit la forme prise par celle-ci.

    Cette agression directe de l'impérialisme yankee dirigé par Trump et Pence, pour remplacer le gouvernement du Venezuela par une de ses marionnettes, implique concrètement le changement de la situation semi-coloniale du Venezuela pour une situation coloniale. Ces impérialistes, au nom de la lutte contre "la dictature" et pour "la démocratie et la liberté", prétendent tout simplement soumettre le Peuple vénézuélien à la servitude coloniale.

    C'est là l'intimidation, l'ingérence et l'agression les plus éhontées des États-Unis contre une nation opprimée du Tiers Monde, violant l'indépendance nationale, la souveraineté et la dignité du pays et jusqu'à l'ordre juridique international qui est l'expression de leur propre hégémonie mondiale, la Charte de l'ONU, de l'OEA etc.

    L'impérialisme US se permet d'agir ainsi, de manière aussi arrogante et sans fard contre un pays formellement indépendant, en sa qualité de superpuissance hégémonique unique et de gendarme mondial autoproclamé ; étant le principal impérialisme à exercer sa domination semi-coloniale sur le Venezuela comme sur les autres pays d'Amérique latine, base principale de sa puissance mondiale (son "arrière-cour") ; situation qui s'est encore approfondie durant les années du régime de Chávez puis Maduro, qui en tant que représentants de la grande bourgeoisie bureaucratique du pays [lire à ce sujet gauche-amerique-latine-bourgeoisie-bureaucratique et capitalisme-bureaucratique-pays-domines], en dépit de leurs discours hostiles et de leurs contradictions secondaires avec les successifs gouvernements US, ont toujours plus soumis celui-ci à la domination économique yankee, à travers son principal et quasi-unique produit d'exportation, le pétrole, s'associant à ses investissements à l'étranger et augmentant leur dépendance financière envers Wall Street.

    Ils ont cependant, il est vrai, ouvert aussi le pays à la pénétration d'autres puissances impérialistes, mais sans rompre avec l'impérialisme US ; cherchant à chevaucher deux chevaux à la fois et accroissant ainsi la concurrence impérialiste pour l'exploitation du pays, faisant toujours plus du Venezuela une arène de lutte inter-impérialiste.

    La Révolution de Nouvelle Démocratie qui doit mettre fin à la domination de l'impérialisme, à la semi-féodalité et au capitalisme bureaucratique-comprador, c'est à dire abattre les trois montagnes qui oppriment le peuple, exige aujourd'hui plus que jamais sa concrétisation au travers de la Guerre populaire dirigée par le prolétariat et son Parti communiste marxiste-léniniste-maoïste militarisé.

    L'actuel régime en place au Venezuela a été instauré le 2 janvier 1999, chevauchant les luttes des masses contre les politiques de privatisation et les "paquets" de mesures austéritaires que les gouvernements antérieurs de la fraction compradore de la bourgeoisie essayaient d'imposer. La fureur populaire exprimée dans le "Caracazo" (1989) balaya pour un temps les espoirs des compradores, profondément liés aux États-Unis, de mettre littéralement en coupe réglée tout ce que l'État bureaucratique et propriétaire terrien avait accumulé au cours des décennies.

    À présent, avec l'approfondissement de la crise que connaît le pays, les impérialistes yankees et les laquais à leur service voient venu le moment, à travers l'imposition d'un gouvernement fantoche, de s'emparer totalement des richesses du pays, visant bien sûr en tout premier lieu son pétrole, la plus grande réserve mondiale, et de profiter des conditions fabuleuses d'exploitation offertes à leur capital financier impérialiste ; tout cela au plus grand bénéfice de l'oligarchie financière yankee face à ses compétiteurs impérialistes.

    En asseyant leur domination à travers un gouvernement fantoche, les impérialistes yankees ne partageront plus le contrôle économique du Venezuela avec d'autres pays impérialistes (caractère semi-colonial), mais contrôleraient celui-ci de manière exclusive (caractère colonial).

    [Cela, c'est un peu en effet la façon dont nous avons analysé la "guerre mondiale non-déclarée en cours depuis la fin de la Guerre froide et qui s'accélère" on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser : essayer de ramener des pays semi-coloniaux "à marge de manœuvre", obtenue par des régimes comme celui du PSUV au Venezuela, du PT au Brésil, de la République islamique en Iran ou d'Erdogan en Turquie, au rang de véritables néocolonies n'ayant d'"indépendantes" que le nom (comme la plupart des pays de la dite "Françafrique" par exemple) ; ce qui n'est évidemment pas sans poser de problèmes avec des géants comme le Brésil, ou même de "gros morceaux" comme le Venezuela.]

    Comme il en a toujours été, c'est au Peuple qu'il appartient de défendre le pays. Le Peuple vénézuélien doit se mobiliser largement pour conjurer le risque de capitulation, exprimé par les représentants du gouvernement de Maduro comme tendance au compromis, exprimée ouvertement ou à mots plus couverts par ceux qui craignent la puissance de l'impérialisme et proposent en conséquence la soumission inévitable de la Nation parce qu'ils n'ont pas confiance en le Pouvoir du Peuple et la solidarité des peuples du monde.

    Pour les révolutionnaires, l'impérialisme est un colosse aux pieds d'argile, un tigre de papier et ce qui est décisif n'est pas les armes mais les hommes, les masses. 

    D'autres placent malheureusement leurs espoirs, face à la menace d'asservissement colonial du pays, en l'aide étrangère de l'autre superpuissance, la Russie (le chien maigre), ou des sociaux-impérialistes chinois par le biais de leur aide économique, livraison d'armes etc. ou de leur médiation diplomatique. Cette dernière étant en rapport avec le doute qu'ont certaines de ces personnes quant au fait que l'ennemi va attaquer : certaines le considèrent comme une possibilité, d'autres n'y croient en aucun cas.

    Pour leur part, les impérialistes yankees par la voix de leurs représentants ont toujours déclaré que la position des États-Unis vis à vis du Venezuela était déjà arrêtée. Ceux qui imaginent la possibilité d'un compromis avec Washington qui n'implique pas la capitulation du gouvernement du pays et de son indépendance nationale et sa souveraineté, se bercent d'illusions. Le principal conseiller de Trump pour la sécurité nationale, Bolton, a clairement laissé entendre que la mobilisation pour une agression militaire directe était déjà en marche, avec "5.000 hommes (à envoyer) en Colombie". 

    D'autre part, comme pour les guerres au Moyen Orient, les puissances impérialistes agissent en collusion et lutte avec l'impérialisme US pour essayer de pousser Maduro à la capitulation. Le gouvernement allemand a par exemple exigé la tenue immédiate d'élections "libres et justes" et indiqué être disposé à reconnaître provisoirement Guaidó comme chef de l'État par intérim jusqu'au scrutin. Le Royaume Uni, la France, l'Espagne etc. en ont fait de même.

    Il appartient au gouvernement du Venezuela de refuser la capitulation et de laisser de côté toute politique de compromis : la situation politique est entrée dans l'étape de la préparation à la résistance nationale contre l'agression impérialiste ; et il doit maintenant assumer le défi et mobiliser et armer largement les masses populaires, en même temps que les forces armées, afin de sauvegarder l'indépendance et la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale en livrant une dure guerre de résistance nationale contre l'agression étrangère.

    Le gouvernement de Maduro, montrant là sa myopie politique, a hésité à reconnaître qu'il était face à un coup d'État organisé par l'impérialisme au travers de ses laquais, essayant de rejeter la responsabilité principale sur "l'opposition" comme s'il s'agissait d'un problème interne, autrement dit, sur les fonctionnaires et non sur l'empereur ; devant la reconnaissance du gouvernement fantoche de Guaidó par l'administration Trump, il a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec les États-Unis en expliquant qu'il ne s'agissait pas d'une rupture avec les États-Unis mais seulement avec leur gouvernement ; il n'a pas appelé à la mobilisation de toutes les forces de la Nation pour faire face à l'agression impérialiste comme il se devait ; ni n'a pris immédiatement la moindre mesure punitive contre les laquais qui ont commis tous les crimes contre le Peuple vénézuélien pour le compte de l'impérialisme yankee.

    En dépit du changement de situation interne comme externe déterminé par l'agression impérialiste directe, il prétend continuer à manœuvrer sans l'énergie, la décision et la fermeté requises, parlant de "dialogue" et de "paix". Dans des situations similaires, d'autres ayant les mêmes limites de classe que Maduro ont pourtant osé choisir le chemin de la lutte.

    Il appartient au prolétariat, au Peuple de mettre fin à tout ce verbiage qui fait obstacle à un refus clair et net de l'ultimatum impérialiste et à une préparation adéquate à la résistance, pour opposer une invincible Guerre de Résistance à l'agression yankee.

    Le prolétariat, le Peuple du Venezuela, combattif comme toujours, se lève déjà animé par un grand sentiment patriotique et une profonde haine de classe contre l'impérialisme et tous ses laquais dans le pays comme à l'étranger, exigeant du gouvernement de Nicolás Maduro qu'il refuse la capitulation, qu'il remplisse ses obligations et abandonne toute illusion que le "dialogue" diplomatique avec l'impérialisme et ses laquais puisse conduire ceux-ci à changer leurs plans déjà en marche.

    Au prolétariat du Venezuela, et aux plus avancés en son sein, les maoïstes, il appartient de lever haut la consigne de forger un large front unique national et anti-impérialiste ; de se fondre dans les masses des ouvriers, des paysans, de la petite bourgeoisie, de la bourgeoisie nationale et de tous les éléments de toutes les classes disposés à faire face à l'agression de l'impérialisme et de ses laquais, à l'exception d'une petite poignée de traîtres. Il leur appartient d'impulser activement l'armement général des masses populaires dans les campagnes comme à la ville, pour se préparer à une grande guerre de résistance, à la lutte armée, en s'efforçant de la diriger et dans le cours de celle-ci, de reconstituer le Parti communiste comme Parti marxiste-léniniste-maoïste militarisé, afin de transformer la lutte armée de résistance en une Guerre populaire de libération nationale. Il appartient aux maoïstes de préparer la mise en œuvre d'une vaste guerre de guérilla avec les campagnes comme théâtre principal et les villes comme complément nécessaire.

    Il leur faut unir tous ceux qui ne veulent pas devenir les esclaves des États-Unis, tous ceux qui veulent conquérir la véritable indépendance, la souveraineté et la dignité nationale du pays, tous ceux qui refusent de se soumettre aux intimidations, à l'ingérence et à l'agression des impérialistes yankees. 

    Avec tous ceux-là il faut s'unir et les mobiliser en s'opposant fermement aux appels à la conciliation, à la "paix" ou à privilégier la négociation au lieu d'agir résolument pour écraser l'agression yankee qui a déjà commencé, pour le moment sous la forme d'un coup d'État.

    Aux maoïstes, en tant que représentants du prolétariat et de son avant-garde en gestation, il appartient de partir du principe de l'indépendance et de l'autodétermination nationale pour appliquer le principe d'unité et lutte avec les autres forces qui constituent le Peuple dans la situation politique actuelle, où la contradiction nation-impérialisme est devenue la contradiction principale. Ils doivent exiger que soit réformé consciencieusement le système qui régit les forces militaires et le système politique en général en élargissant la démocratie, développé un mouvement de masse indépendant, mise en place une éducation des masses à la défense nationale, réprimés les laquais de l'impérialisme et autres collabos, développée l'industrie de guerre et améliorées les conditions de vie du peuple.

    Il est de toute première importance de brandir dès maintenant le programme de résistance nationale qui dans les conditions présentes s'annonce de nature prolongée. La Guerre de Résistance du Peuple doit œuvrer à construire les instruments d'un véritable Pouvoir révolutionnaire, le Nouveau Pouvoir, et non les simulacres de "socialisme du 21e siècle" qui ont tant frustré les masses populaires jusqu'à présent ; le Pouvoir de Nouvelle Démocratie dans le moindre recoin de la résistance, jusqu'à expulser l'envahisseur ennemi et écraser ses laquais et autres vermines pour l'établir dans tout le pays.

    Les peuples d'Amérique latine, pour sauvegarder leur indépendance et leur souveraineté nationale, doivent absolument livrer une lutte "coup pour coup" contre l'agressif et génocidaire impérialisme yankee, ennemi principal des peuples de la planète.

    L'intervention directe de l'impérialisme yankee, qui a commencé sous la forme d'un coup d’État accompagné de tout un déploiement de forces pour amener le gouvernement de Maduro à capituler et asservir la Nation, ne s'arrêtera pas avant d'avoir atteint ses objectifs ; elle ira crescendo dans tous les domaines jusqu'à atteindre ses objectifs, et ce faisant réveille déjà et réveillera encore une nouvelle vague de résistance contre l'impérialisme yankee parmi les peuples d'Amérique latine et du monde entier.

    À nous, Partis et organisations signataires, appartient la tâche de donner une expression organisée à cette nouvelle vague anti-impérialiste, en combattant l'impérialisme et ses serviteurs et laquais dans tous les pays.

    Nous devons déployer une large et énergique campagne mondiale de soutien au Peuple vénézuélien contre l'agression impérialiste yankee.

    Toi, héroïque Peuple vénézuélien, ne doute pas que tu n'es pas seul dans ta lutte. Le prolétariat et les peuples opprimés du monde entier sont tous avec toi. Tu as le soutien du prolétariat des États-Unis et du Canada, des prolétaires des pays impérialistes d'Europe et d'Asie et de tous les peuples d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique et du monde entier.

    Face à l'agression directe de l'impérialisme yankee contre le Venezuela et tous les peuples d'Amérique latine, nos peuples doivent se lever sous le drapeau de la révolution et affronter la guerre d'agression par la Guerre populaire.

    Le Venezuela et toute l'Amérique latine seront la tombe des hordes impérialistes yankees !

    Peuple vénézuélien, défais-toi des illusions et prépare-toi à la résistance !

    L'impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier !

    La lutte des peuples du monde entier contre l'impérialisme yankee triomphera !!

    Signataires :

    Parti communiste d’Équateur - Sol Rojo
    Mouvement Populaire Pérou (Comité de Réorganisation)
    Parti communiste du Brésil (Fraction Rouge)
    Fraction Rouge du Parti communiste du Chili
    Organisation maoïste pour la reconstruction du Parti communiste de Colombie

    Se joignent à la déclaration (hors Amérique latine) :

    Comité de construction du Parti communiste de Galice (État espagnol)
    Comité Drapeau Rouge (Allemagne)
    Parti communiste maoïste d'Italie

    Et puis, loin du MLM mais néanmoins très intéressant ; en particulier dans un passage que nous mettrons en gras ; l'intervention du PIR lors de la réunion publique « Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au Venezuela ! » organisée par le Collectif Ni Guerres Ni État de Guerre le 6 mars 2019 à Paris :


    Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au Venezuela !

    http://indigenes-republique.fr/trump-macron-bolsonaro-pas-touche-au-venezuela/

    Nous sommes réunis ce soir pour prendre nos responsabilités en tant qu’habitants du Nord vivant au sein des métropoles coloniales face aux menaces pesant sur le Venezuela. Le Venezuela, à l’instar du reste de l’Amérique latine, connait depuis bien longtemps l’ingérence impérialiste du Nord sur sa trajectoire politique, mais depuis que le « processus révolutionnaire » bolivarien a proclamé sa détermination à s’émanciper de la tutelle américaine, l’impérialisme américain n’a eu de cesse de vouloir obtenir son renversement, finançant son opposition, diffusant de fausses informations, prédisant inlassablement la chute imminente du « régime ».

    Le Venezuela bolivarien, au delà de ses grandes déclarations, s’est engagé dans une politique multipolaire pragmatique, avec des partenaires régionaux et internationaux, dont des puissances non-occidentales, ce que ne lui pardonnent pas ceux qui considèrent encore aujourd’hui l’Amérique latine comme l’arrière cour des États-Unis. Depuis l’élection du Président Chavez, l’ingérence occidentale directe ou indirecte au Venezuela a été permanente, mais la menace se fait plus forte aujourd’hui, associée à des sanctions toujours plus dures infligées au pays depuis 2015, et des menaces d’intervention militaire depuis l’avènement de Donald Trump à la Maison Blanche. Cette ingérence et ce blocus participent à l’étranglement de l’économie du pays, déjà touché par une crise économique liée à plusieurs facteurs, dont un certain nombre incombent très certainement à son gouvernement.

    S’agit-il donc pour nous, décoloniaux, de prendre parti pour le gouvernement bolivarien actuel ? Le mouvement décolonial ne prête pas d’allégeance. Nous laissons le romantisme révolutionnaire ou l’iconoclasme libertaire à d’autres. Le Venezuela est malade de la colonialité de son État, de son économie et de sa culture. Ce n’est pas notre rôle de lui donner des leçons. Il est par contre de notre responsabilité de rendre visible la participation des observateurs du Nord à cette colonialité.

    L’un des visages de la colonialité de l’État vénézuélien est le rapport que sa révolution a entretenu avec le regard occidental de gauche durant près de 20 ans. Tant qu’elle semblait pouvoir avoir 20/20 à sa copie, et à condition qu’elle ait 20/20, la « Révolution bolivarienne » a bénéficié de la sympathie des gauches altermondialistes et anti-impérialistes du monde entier. Aujourd’hui, elle ne peut plus prétendre avoir 20/20, et beaucoup de ceux qui hier y projetaient leurs fantasmes ne veulent plus la voir, la renient ou à minima se taisent. Ce type de relation fétichiste, nous le rejetons.

    Ce que les organisations participantes à cette réunion publique assument ici, c’est leur responsabilité en tant qu’habitants du Nord de prendre parti contre l’ingérence de leurs pays, et en particulier la France et l’Union Européenne. Cette ingérence qui se fait chaque jour plus menaçante et renforce la crise qui frappe de plein fouet le Peuple vénézuélien. Nous répétons ici la position qui est la notre depuis le début de la séquence actuelle : Que ceux qui voudraient mettre le gouvernement vénézuélien face à ses responsabilités assument les leurs, et rejettent les menaces de guerre et le blocus économique.

    Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au Venezuela !

    PIR

    [Servir le Peuple, bien que (non basé dans la capitale de l’État oppresseur de notre Nation occitane) n'étant pas présent à cette réunion, se joint totalement et adhère mot pour mot à cette déclaration et à l'initiative du collectif "Ni Guerres Ni État de Guerre" en général ; et tout particulièrement au paragraphe mis en évidence en gras contre l'attitude d'une certaine gauche plus ou moins "radicale" ici comme ailleurs (sans même parler de ceux qui, "maoïstes", auraient pu se prendre à croire que la position historiquement critique des organisations maoïstes latino-américaines de la déclaration plus haut envers le "bolivarisme" et autre "socialisme du 21e siècle", critique normale du réformisme bourgeois de la part de communistes, déboucherait "naturellement" sur un "ni-ni" commode en cas d'offensive impérialo-fasciste de Washington et de la Réaction locale comme présentement ; et qui se retrouvent maintenant gros-jean-comme-devant face à la clarté lumineuse et la position anti-impérialiste impeccable de la déclaration en question – à laquelle certains, de fait, on déclaré en catastrophe se joindre après que Servir le Peuple l'ait traduite et qu'ils aient été obligés d'en faire de même sans que ce ne soit trop ressemblant en l'espace d'une nuit...).]


    votre commentaire

  • Lorsque le bateau tangue, se lève forcément le vent mauvais d'une contre-révolution féroce.

    Et voici qu'est une fois de plus mobilisé, par le Pouvoir éborgneur et assassin, un instrument essentiel de cette contre-révolution à notre époque : la chasse à l'"antisémitiiiisme" ; devenu véritable nom de code non seulement du soutien au Peuple palestinien et à sa juste résistance, mais de TOUTE CONTESTATION du capitalisme et de l'impérialisme (dans la mesure où effectivement il existe, à un certain niveau embryonnaire de conscience politique, comme dérive de ladite contestation ; et bien sûr évidemment comme pollution mentale diffusée par des groupuscules d'ultra-droite).

    Télécharger « On vous explique la future définition de l’antisémitisme élargie à l'antisionisme.pdf »

    Cette offensive contre-révolutionnaire "progressiste" et "antifasciste" (car tel est l'esprit dont on veut la parer) a d'ores et déjà trouvé, en un homme filmé parmi les personnes prenant à partie le sinistre Alain Finkielkraut, une première victime expiatoire, placée en garde à vue et parallèlement livrée en pâture médiatique comme "salafiste" :

    http://ekladata.com/LJGhXV19DRCViOLpY8TgjWwYTDg/Insultes-Alain-Finkielkraut-qui-est-Benjamin-W.pdf

    RAISON DE PLUS pour faire preuve sur la question d'une TOLÉRANCE ZÉRO envers toute forme ou même semblant de jonction "antifa"-gauchiste avec cette sinistre entreprise contre-révolutionnaire ; y compris de la part de certains "maoïstes" qui noyautent en petite clique une certaine organisation ; et de toute engeance de rojavards (ou des fois soi-disant "plus", parce que les "poids lourds" MLM sud-américains ont dit qu'il ne fallait pas, mais sans aucune autocritique de leurs années de soutien à ce protectorat impérialiste "progressiste" au Machrek arabe...) et siono-complaisants ; finalement, pour la Palestine, sur les positions de curé de campagne du sionisme binationaliste (concept bien exposé ici) ; mettant en avant (notamment par exemple au travers du triste groupuscule "Juifs & Juives révolutionnaires") la haine et les insultes d'"antisémites" à l'encontre de tout antisionisme militant et conséquent et la négation du caractère fasciste colonial au service de l'Occident du sionisme (et oui messieurs, fasciste juif : Israël se revendique l’État quoi ? quelle est l'identité revendiquée par cet État d'apartheid et qui permet de s'installer à tout moment où l'on veut en Palestine occupée ?) et du philosémitisme réactionnaire institutionnalisé comme dispositif contre-révolutionnaire clé de notre époque (seule analyse de la question valable en 2018, et pas dans les années 1930...) ; ouin-ouin sur l'"injonction systématique faite aux Juifs de se dissocier d'Israël"... totalement conforme pour le coup (si vous lisez le recueil d'articles plus haut) avec les propositions de Macron (vous imaginez la même en mode "injonction systématique faite aux Blancs qui se prétendent révolutionnaires de se dissocier des crimes de l'Occident" ??), etc. etc.

    Il n'y a bien évidemment aucune complaisance à avoir envers les groupuscules de nazillons ayant tagué "Juden" sur la devanture d'un Bagelstein et des croix gammées sur des portraits de Simone Veil (des actes, concréto-concrètement, de provocateurs policiers pour discréditer le mouvement des Gilets Jaunes au bénéfice du pouvoir) ; mais EN REVANCHE, les personnes ayant traité l'ignoble Finkiel-crotte de ce que qu'il est (un sionard, un raciste et une pourriture réactionnaire) et désormais premières victimes expiatoires de la chasse aux sorcières qui commence, doivent bénéficier de notre SOLIDARITÉ LA PLUS INCONDITIONNELLE :

    [Ici encore un autre florilège "maoïste" de ce gauchisme contre-révolutionnaire préventif qui se joint allègrement à la chasse aux sorcières "antisémites" ; "sorcières" cristallisées ici (comme il est souvent de règle) dans la figure du PIR qui participait à un rassemblement "contre l'antisémitisme, son instrumentalisation et tous les racismes" à Ménilmontant ce mardi :

    ... Ça décoiffe !! (bon en même temps ce sont les mêmes qui soutiennent, aux États-Unis, la liquidation du droit du Mexique du Nord occupé à la libération nationale sous son propre Parti révolutionnaire, et dans la réponse faite par ces gens à SLP, le sous-entendu que les Palestiniens occupés devraient également y renoncer - "a colony like formerly Vietnam to French imperialism is different than an internal colony like Palestine to Israeli settler-colonialism" et "an internal colony requires a specific and distinct analysis", "similar but not the same" avec pour conséquence que "victory for the oppressed nations is more guaranteed through a coordinated and highly-centralized political-military organization, the militarized Maoist Communist Party" ; donc bon, c'est pas vraiment étonnant non plus quoi...)]

    [Ici, encore du "dossier" sur les "surprenants" liens d'un certain nombre d'éléments "délétères", qui semblent hélas avoir pris le contrôle du PCM depuis la mort de son dirigeant fondateur (fin 2017), avec la (bien connue ici) mouvance 'p''c''mlm' (pseudo "ultra-maoïstes" et "antifas" complètement sionards, anti-anti-impérialistes, anti-antiracistes, islamophobes etc.) et notamment un certain "Frank Marchal" (ouvertement lié à toute la pire merde sionarde de la Toile : la-belle-connivence-de-toute-la-merde.pdf - marchal-rascar-shafir.png) :

    http://ekladata.com/_v84lCgfo-If-ZrOdpPBFbblLAQ/Frank-Marchal-le-gros-sionard-et-ses-liens-avec-la-ligne-noire-du-PCM.pdf

    Des éléments délétères qui, soit dit en passant, semblent avoir bien profité de la campagne de calomnies de "Futur Rouge" entre 2015 et 2017 (évoquée ici entre beaucoup d'autres choses), qui visait surtout des tenants de la ligne (à peu près) correcte de l'organisation... Organisation qui semble désormais, sous leur férule, enchaîner les régressions idéologiques : régression par rapport à la thèse du Fascisme Moderne (en clair : le "néolibéralisme policier" dans lequel nous vivons actuellement), pour revenir à une focalisation classiquement "antifa" sur l'extrême-droite et la menace du Front National (caractérisé comme "le parti fasciste", alors que la thèse du Fascisme Moderne il y a 10 ans disait explicitement le contraire...) ; décorum anti-impérialiste et pro-Palestine de pacotille, mais derrière, siono-complaisance notamment avec le faux nez sionard "Juifs & Juives révolutionnaires", bashing de tout antiracisme politique et autonomie non-blanche, soutien exalté (longtemps) à l'imposture "Rojava" même si maintenant ils n'osent plus trop et même jouent les "virulents critiques", vu que la ligne "Pensée Gonzalo" du maoïsme international à laquelle ils prétendent se rattacher rejette complètement cette position ; haine féroce de Servir le Peuple bien entendu ; etc. etc. etc., bref.

    À se demander presque, au vu de leurs liens troubles avec de (très) proches éléments de la secte 'p''c''mlm' (et aussi d'ailleurs, de leur proximité avec "Futur Rouge" plutôt qu'autre chose avant le lancement du processus d'"unification des maoïstes" en 2013), si tout cela n'était pas en réalité prévu depuis bien longtemps...

    La "boucle" de l'infiltration contre-révolutionnaire préventive au sein de l'extrême-gauche hexagonales serait-elle ainsi bouclée ?]

    À LIRE AUSSI, venant de paraître, un texte fondamental du PIR (dans lequel "le texte de Vacarme" incriminé peut être remplacé, ou peut symboliser si l'on veut, tout un courant de pensée dans lequel "certains se reconnaîtront"...) :

    [En dernière analyse, quand on se penche sérieusement sur la question : c'est bel et bien L'ENSEMBLE de l'extrême-gauche occidentale qui est truffée d'éléments pernicieux qui sont sur les positions du sionisme binationaliste.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/État_binational

    Des positions dont l'importance va bien au-delà de la seule question de la Palestine, car au-delà de rejoindre les positions rojavistes pour l'ensemble du Proche et Moyen-Orient, elles impliquent forcément une vision TOTALE du monde dans le sens de la contre-révolution préventive.

    C'est, basiquement, le problème de considérer la "non-oppression" dans les rapports entre groupes humains (nationaux, raciaux, de genre... et pourquoi pas de classe, alors ?) sans s'attaquer aux FONDEMENTS ÉCONOMIQUES qui rendent ces rapports oppressifs, autrement dit la Question du Pouvoir.

    (Lire par exemple à ce sujet, sur un représentant intellectuel particulièrement "brillant" de ce courant et illustratif de sa formidable capacité d'infiltration... ou plutôt, de sa COMPATIBILITÉ intellectuelle avec la gauche radicale occidentale même la plus "ultra" : ivan-segre-comme-passe-partout.pdf)

    Un État unique et "démocratique" (oui oui...) où les deux peuples vivraient confédérés dans la paix et l'amour de leur prochain... et surtout, dans la NÉGATION du FAIT COLONIAL sioniste à savoir des gens venus d'Europe (puis ayant fait venir d'autres gens d'ailleurs dans le monde) et qui se sont appropriés la TERRE, l'eau, et tout ce que le territoire peut offrir comme moyens de production primaire.

    Et cette position est, de fait, la position hégémonique dans l'extrême-gauche aujourd'hui. Il n'y a pas à s'étonner de plus d'une accointance, quels que soient les (éventuels, même pas toujours...) discours anti-impérialistes bien ficelés mis en avant pour la forme !

    Les prises de position sur la question en particulier, et géopolitiques en général sont souvent assez voisines (du moins pour les rojavistes pas fanas d'Assad à outrance...) ; et le confédéralisme démocratique d'Öcalan pourrait donc comme on l'a dit très bien être la forme de la "solution" prônée en Palestine dans cet esprit-là, avec des "cantons" ou des "communes" palestiniennes et juives "démocratiquement confédérées"... et ne questionnant absolument pas le sujet de la propriété, des positions de pouvoir respectives des uns et des autres, sans même parler de la légitimité de l'appropriation d'un seul hectare de terre par des colons venus d'Europe (amenant ensuite des "sous-colons" d'autres pays), portés par du capital européen, etc. etc.

    Il faut savoir se méfier du discours tout cuit "nous sommes sur la position historique de la gauche palestinienne : un État unique, laïc, démocratique et égalitaire", blablabla ; car ce discours en tant que tel ne dit rien du CONTENU de cet État en termes d'INFRASTRUCTURE ÉCONOMIQUE, de propriété concrète (par qui ?) du pays entendu comme ensemble de moyens de production et de subsistance pour sa population.

    Qui sait (vous l'apprendrez peut-être aujourd'hui...) qu'une réunification de l'ancienne Palestine mandataire, faisant de tous ses habitants les citoyens "égaux en droits" d'un même État, n'est rien moins que la position du président (honorifique) en place de l’État d'Israël, issu du Likoud, Reuven Rivlin... wikipedia.org/Reuven-Rivlin-Pensée-politique ?

    Et qu'est donc l'Afrique du Sud, depuis la fin de l'apartheid et des bantoustans, sinon un "État unique démocratique" garantissant l'égalité en droits des Noirs, des Blancs, des Métis etc. etc. ? Oui, sauf que... l-histoire-semble-s-accelerer-en-afrique-du-sud

    Une autre bonne explication de la problématique sioniste "binatio" (bien que présentée comme un phénomène politique récent, ce qu'elle n'est pas) est peut-être donnée dans ce texte du Comité Anti-Impérialiste (avec lequel nous ne sommes pas forcément d'accord sur d'autres points, comme leur caractérisation de l'islam politique) :

    http://anti-imperialiste.over-blog.org/article-a-propos-du-mouvement-de-solidarite-avec-la-palestine-et-du-hamas-124448377.html

    "Les partisans de la solution à « deux États » dans le mouvement de solidarité international se sont alors récemment repliés sur l’idée d’un seul État. On pourrait croire qu’il s’agit d’un progrès de leur conscience politique. Mais c’est le contraire qui est vrai. Ils voient cet État unique démocratique sur toute la Palestine (ou plutôt sur tout « Israël »…) de façon totalement idéaliste, sans démantèlement du régime colonial, sans remise en cause de la confiscation des terres, sans dire comment pourrait se réaliser le droit au retour des Palestiniens de 1948, sans guerre populaire de libération. Bref, il s’agit d’une intériorisation de la défaite présentée comme une grande solution démocratique. Tous les habitants de la Palestine historique auront les mêmes droits civiques dans un même État (de quelle nature ?) et l’affaire sera réglée. Le problème n’était qu’une simple affaire de droits civiques et non une cause de libération nationale. En somme, Martin Luther King aurait pu le régler. Ce tour de passe-passe est au cœur du récent livre-DVD sur la solution à un État d’Éric Hazan et Eyal Sivan, « Un État commun entre le Jourdain et la mer ».

    Or, c’est une solution qui escamote le fait que le premier droit élémentaire des Palestiniens est le droit à leur patrie débarrassée du sionisme. Selon cette nouvelle vision de la solution à un État, il s’agit en premier lieu de « convaincre » la population juive dans les zones occupées depuis 1948 d’accepter le droit au retour des Palestiniens sans toutefois remettre en cause la spoliation de 1948, sans même parler de la réappropriation des terres. En fait, le mouvement de solidarité n’a pas à se baigner dans ces marécages d’une prétendue solution idyllique quelles que soient les difficultés de la situation. Toute solution passe par le conflit disait le dessinateur martyr Naji Al Ali. Il n’y aura pas d’État démocratique en Palestine sans démantèlement effectif du sionisme."

    Pour nous, c'est clair net et précis, la seule position défendable quant à l'avenir de la Palestine et de son peuple sur place ou en exil, est celle de la Charte nationale palestinienne de l'OLP de 1968, et point barre à la ligne :

    ]


    1 commentaire

  • À la base, cet article critique d'un journaliste américain ; dont nous pouvons dire que nous partageons à peu près mot pour mot le point de vue sur ce chercheur que nous avons déjà évoqué un certain nombre de fois dans nos colonnes ; réservé aux abonnés, le voici consultable en PDF : Télécharger « Gilets jaunes pourquoi Guilluy pose problème.pdf »

    "De toute façon EN TANT QUE TELLE sa notion de "France périphérique" est déjà floue.

    Ça veut dire quoi au juste ?

    Les gens qui s'éloignent des centres villes parce qu'ils veulent s'éloigner des ghettos urbains (plutôt en proche banlieue) sans avoir les moyens d'accéder aux centres (d'où les bobos et la gentryfication les chassent également) ? Qui vont vivre à 50 km de Paris plutôt qu'à 10 ? Un peu vers les Monts du Lyonnais ou la frontière iséroise ou le début de l'Ain plutôt que Vaulx en Velin et Vénissieux ?

    Dans ce cas ce n'est pas vraiment périphérique et même EN CONTRADICTION avec sa PROPRE carte... :

    http://ekladata.com/oIQZzI3_xi-cxgRVoOkxXLkgGUk.jpg

    Sur laquelle ce qui tire vers le blanc n'est PAS périphérisé, et on voit bien que c'est le cas de la grande région parisienne et des alentours de Lyon... Tout en voyant bien, par contre, un grosse tache bleue sombre (territoire ultra relégué) au nord-est de la capitale qui n'est autre que le 93.

    Par contre on voit bien, très bien même, une France rurale effectivement périphérique... Qui correspond de fait, d'ailleurs, souvent aux nationalités historiquement annexées par l’État français : Bretagne, Occitanie, Lorraine et ch'Nord, Franche-Comté et même dans une certaine mesure Alsace et Alpes arpitanes (du Nord, dont la Savoie), Catalogne et Pays Basque du Nord, Corse (qui n'apparaît pas ici sur la carte) etc.

    Mais ça bien sûr, en bon chevènemento-séguiniste, il n'en parle jamais. C'est complètement hors de sa grille d'analyse.

    Et de toute façon, bien sûr, en tant que nationalités européennes opprimées-périphérisées elles sont MOINS opprimées que des colonies et néocolonies. Dont les ghettos urbains sont le "prolongement" en métropole.

    Donc en fait tout le "génie" de Guilluy c'est que ses travaux donnent une carte qui NOUS donne raison (nous "l'Internationale domestique", si on veut) et le contredit lui."

    Réflexions en vrac (débat Facebook) sur la question de Christophe Guilluy (intellectuel devenu un peu "star" dans le contexte actuel des Gilets Jaunes)

    "Disons qu'il y a de toute façon une stigmatisation du "quartier", c'est à dire concrètement des QPV/ZUS, qui sont pour ainsi dire "faits" pour être le dernier cercle de l'enfer social ; stigmatisation qui peut aussi toucher des indigènes qui se cassent eux aussi dès qu'ils peuvent, quitte à galérer 20 ans comme des malades pour payer leur petite baraque. Déjà on peut estimer que les 2/3 des indigènes ne vivent pas dans ces quartiers qui n'abritent que 7% de la population hexagonale (4,5 millions de personnes, or il y a déjà facilement le triple de non-Blancs). Il y en a, en nombre, dans mon immeuble qui est de standing modeste mais pas du tout QPV, par exemple.

    Mais bien sûr aussi et surtout les Blancs, se cassent, déjà parce que même en laissant de côté la motivation ouvertement raciste ("y a plus qu'des Arabes et des Noirs ici, j'en ai marre"), ils en ont globalement plus le POUVOIR... Meilleurs salaires en moyenne, meilleures possibilités de promotion sociale en tout cas, pas de problèmes de discrimination dans la recherche de leur nouveau logement, etc.

    Parce que vouloir partir du quartier "prioritaire" c'est une chose ; mais ce qui compte c'est surtout de pouvoir le faire ! Et évidemment on le peut d'autant plus qu'on est blanc.

    En fait si on veut parler de France périphérique il faudrait déjà commencer par dire que les pires périphéries, en raisonnant exclusion sociale et pas distance géographique des centres urbains, ce sont les quartiers "prioritaires".

    Déjà parce que, comme le dit Guilluy lui-même (je l'ai lu de sa plume), ce sont les premiers "sas" où s'installent en Hexagone les nouveaux immigrés... autrement dit les populations les plus périphériques qui soient : celles qui viennent de l'Empire néocolonial. Quoi de plus périphérisé, relégué, opprimé ?

    Mais il ne fait pas ce lien. Pour lui les gens viennent un peu pour le plaisir on dirait, si c'est pas carrément pour le plaisir de nous faire chier.

    Ces périphéries absolues que sont les quartiers, il choisit de les ignorer dans son analyse. Qui est donc biaisée de base."

    "J'ai des bémols avec l'article : comme je l'ai écrit dans mon article, Guilluy sous entends que les non Blancs des villes sont des gagnants de la mondialisation. Ce qui est complément faux. D'ailleurs les plus pauvres se trouvent dans les ZUS. Or l'auteur de cet article ne met pas en doute ce récit de la France périphérique.

    Puis oui, c'est faux de dire que les Blancs ont quitté à contre cœur les banlieues. Ils ont vécu leur départ dans des quartiers pavillonnaires et périphériques comme des promotions."

    (en réponse) : "On est d'accord sur le fond, mais tu as des passages où il dit vraiment ça ?

    Mon impression était plutôt qu'il les ignorait, en l'occurrence que pour lui le "pire du pire" serait la "France périphériques" des culs-du-monde et pas les ZUS (ce qui est faux, comme tu le dis), ce qui serait quelque part "un mythe de la gauche" ; avec peut-être cette déformation que tu évoquais dans ton texte sur les GJ, de sentiment de "plus grande injustice" parce que (les Blancs) "ils sont chez eux" (à condition d'expliquer en quoi tout un tas de Portugais, Espagnols et autres Européens arrivés dans les années 50-60 le seraient plus que les millions de Maghrébins arrivés à la même époque...).

    Mais quand même pas qu'il allait jusqu'à les considérer "gagnants" de la mondialisation (comme les bobos). Va-t-il jusqu'à dire, ou en tout cas sous-entendre que les immigrés seraient (du moins) une "arme" des "mondialistes" pour faire chier les classes populaires blanches et les pousser vers les périphéries ? (ce qui là aussi poserait une condition : expliquer en quoi la France des Trente Glorieuses était gouvernée par des "mondialistes néolibéraux", puisque c'est à cette époque qu'est arrivé de loin le plus grand nombre d'immigrés, par millions et en toute légalité si on allait pas carrément les chercher au bled, sans les moindres restrictions qui sont apparues APRÈS).

    Faudrait que je lise des trucs de lui là-dessus plus en détail.

    "les Blancs ont quitté à contre cœur les banlieues" : oui, ça c'est faux. Pour tout le monde, en fait, c'est une promotion. C'est juste du bon sens.

    Disons qu'une confusion vient peut-être du fait qu'au DÉPART, dans les années 1950-60-70, les barres étaient construites dans un esprit de standing "modeste sup" pour les classes populaires BLANCHES (on n'avait aucune conscience des aspects inhumains de cet urbanisme, c'était "le turfu" quoi).

    Pour les immigrés en particulier non-blancs, ben c'était bidonvilles, foyers sordides, squats-taudis des centres villes.

    ENSUITE, en même temps qu'on se rendait compte qu'on n'arrivait pas à remplir les barres de Blancs, en raison de l'inhumanité de l'urbanisme, on a vidé les bidonvilles EN DIRECTION de celles-ci. Autrement dit ce sont les barres qui se sont retrouvées assignées à la fonction de ghettos coloniaux-intérieurs, et plus les bidonvilles et autres taudis centrurbains.

    Et donc à partir de là, logique, c'est devenu une promotion sociale (pour quiconque, mais évidemment surtout pour les classes populaires blanches) d'en sortir. Alors qu'au tout tout début, peut-être en effet, c'était présenté (du moins) comme une promotion sociale d'y aller, de quitter ses vieilles baraques de banlieue rouge humides et mal chauffées, sans salles d'eau voire cuisines individuelles, pour "le turfu" des "grands ensembles"... Et évidemment, d'y aller en venant d'un bidonville."

    Autres réflexions, émises dans un discussion avec l'auteur (membre du PIR) de cet article :

    http://indigenes-republique.fr/quartiers-populaires-et-gilets-jaunes-memes-galeres-meme-combat/

    "L'étude de l'INSEE que tu cites part sur des catégories assez abstraites. Je veux dire que l'urbain (Roubaix ou Cannes...), le périrubain (bassin minier là-haut chez les ch'tis, ou Monts d'Or près de Lyon...), les "petites et moyennes villes" (Saint-Chamond... ou Vichy) comme les communes rurales, comme tu peux le voir avec les exemples que je donne, ça recouvre des réalités très différentes. 

    Et même la pauvreté, c'est quoi ? J'imagine que c'est être au-dessous du seuil. Mais même ça, en réalité c'est très arbitraire et ça ne dit rien de comment elle se vit, cette pauvreté, de sa violence.

    Pour le coup d'ailleurs, c'est plutôt à la campagne qu'on a longtemps considéré la pauvreté moins violente, plus "bucolique". Mais c'est peut-être en train de changer, avec les déserts de services publics et de vie sociale qui s'installent, ça devient peut-être relou. On a aussi tendance à considérer qu'un ghetto aux portes d'une ville riche (comme typiquement l'Ariane à Nice) vit plus violemment sa pauvreté, est plus exclu que dans une ville lambda comme Châlons-sur-Saône, genre. Mais d'un autre côté, une métropole comme Nice offre aussi plus d'opportunités et de "connectivité" à l'économie mondialisée.

    Globalement, j'aime quand même bien cette carte qui ne présente pas "bêtement" les taux de pauvreté ou les niveaux de revenus mais des sortes d'"indices de développement humain" locaux :

    http://ekladata.com/oIQZzI3_xi-cxgRVoOkxXLkgGUk.jpg

    Carte réputée "guilluyste" mais bon, ce n'est pas basé QUE sur ses travaux et ça contredit, même, souvent son discours idéologique puisqu'on voit bien les gouffres d'exclusion que sont certaines banlieues (notamment le 93 au nord-est de Paris).

    Au contraire, elle tendrait même à montrer… que le périurbain se porte plutôt bien, car ce que l’on voit en blanc dessus (niveau de vie correct, "fait-bon-vivre"), ce sont concrètement les zones périrubaines autour des principales métropoles !! (Et nous avons déjà eu l’occasion à SLP de noter que ces zones ; ou du moins, les zones de "contact" entre ce blanc et du bleu profond d'exclusion ; recoupent largement la carte du vote Front National : http://ekladata.com/r8Jd9jB02wvVfjKcIB6nd8Wyxmg.png)

    [Ici une autre illustration, cartes à l'appui, de la non-correspondance absolue entre "bassins de vie hyper-ruraux" (où effectivement si on n'a pas 2 000 € par mois de revenus, et c'est rare dans ces coins, bonjour la galère, bonjour quand l'essence augmente, aussi, etc.) et vote Front National ; faisant un peu tomber à plat l'analyse de Guilluy (et autres idées reçues courantes qui ne se réduisent pas à lui : "ce sont les vieux", ou "les paysans", "les gens qui n'ont jamais vu un immigré ailleurs qu'à la télé" etc. etc. qui votent Le Pen), et son lancinant et gênant sous-entendu qu'il faudrait au fond, quelque part, "comprendre" ce vote d'"appel au secours" : http://ekladata.com/Z6kscYc-SpjWSyH2J5t0YTKqQMc.png]

    Puis bon si l'idée de Guilluy c'est que "France des périphéries" = "France blanche", déjà il plane complètement. Ce n'est même pas la peine de prêter attention à un "scientifique" qui sortirait des conneries pareilles. La France est un pays d'étalement industriel, de petits bassins industriels ou miniers éparpillés, et les indigènes sont allés partout où il y avait de l'industrie donc à peu près partout. Et pas que dans l'industrie d'ailleurs : les ouvriers agricoles ça existe, aussi. Les Pieds-Noirs ont souvent ramené des ouvriers agricoles maghrébins pour reproduire dans leurs nouvelles propriétés les schémas sociaux du bled.

    Des indigènes, il y en a partout. Les quartiers, si on dit que c'est les ZUS, c'est 4,5 millions d'habitants, environ 7% de la population (et pas que des indigènes, déjà).

    Le pourcentage total d'indigènes non-blancs en Hexagone, on sait que c'est le double ou le triple, entre 15 et 20%. Dont acte. Où sont les autres, ceux qui ne vivent pas en ZUS ? En réalité, on en trouve ÉNORMÉMENT dans la France périphérique "blanche" de Guilluy.

    (...) La notion de QP est en effet extrêmement restrictive, et d'ailleurs, quelles que soient ses arrière-pensées réactionnaires évidentes, si Guilluy existe c'est aussi parce qu'il a cet angle d'attaque. Ce simplisme de la vision de gauche (son nouveau misérabilisme pourrait-on dire) qu'il se fait plaisir à attaquer.

    (...) De manière générale, au-delà de la pauvreté réelle il y a la pauvreté symbolique, qui est en principe plus violente en ville (près de la richesse parce que "où vivent les riches" ça aussi ce serait intéressant).

    En fait tout est sur le terrain de la pauvreté symbolique je pense.

    Symbolique qui rejoint "subjectif", autrement dit tout sauf une science exacte.

    Guilluy essaye de faire la pire des pauvretés de celle qui est de moins en moins "moins pénible", sinon "au soleil", du moins dans les champs, la "convivialité" (en voie de disparition) des villages et des petites villes etc. : la pauvreté des zones rurales paumées loin de tout qui se désertifient, où tout lien social disparaît, et (là je cite Houria Bouteldja) "trop pauvres pour intéresser la droite, et pas 'les quartieeeeers' pour intéresser la gauche" (y compris radicale…).

    Les concernés diront sans doute qu'il a raison. Mais c'est totalement subjectif et en effet, non sans subjectivité raciste ("nous on est la France qu'est chez elle, les autres ben y z'avaient qu'à rester chez eux").

    Il essaye aussi d'associer la pauvreté symbolique à l'immobilité, et de démontrer que les quartiers ghettos ne sont en réalité pas des zones d’assignation à perpétuité mais des 'tapis roulants' où personne ne reste plus de 10 ans, où arrivent en permanence notamment de nouvelles vagues d'immigration (après les Maghrébins des années 1960-70 et encore 80, les Africains des années 1990-2000) tandis que les plus anciens se barrent vers un peu plus de standing... Là-dessus, je ne saurais dire si il a raison (mais il prétend que oui chiffres à l'appui). Et dans tous les cas, faire de l'immobilité un caractère central de l'exclusion, c'est son point de vue et sa subjectivité, et ça fait plus que se discuter. À une époque pas si lointaine, on avait plutôt tendance à associer l'exclusion absolue à la mobilité absolue : vagabondage, prolos itinérants de ville en ville en quête d'un job etc.

    [En fait déjà, avec sa théorie du "tapis roulant" à "flux tendu", avec des gens qui arrivent en permanence notamment de l'étranger et d'autres qui se cassent en permanence dès qu'ils peuvent, je pense que quand il dit QP il parle des ZUS... Mais tous les quartiers populaires ne sont pas des ZUS, déjà. Même les quartiers à forte population indigène sont loin d'être tous classés ZUS. À Lyon par exemple, tout ce qui est à l’Est du Rhône sauf le 6e arrondissement et un peu vers Montchat est globalement populaire, avec une large population indigène (au moins un quart de la population facile), mais loin d’être totalement ZUS (ce n’est le cas que de quelques quartiers : Guillotière, Mermoz, États-Unis et Gerland à Lyon même, Parilly à Bron, Tonkin à Villeurbanne etc.). Les 50% les plus pauvres de la population peuvent être considérés classes populaires et leurs quartiers des quartiers populaires. Ou même seulement les 30% les plus pauvres si on veut ; mais les ZUS c'est 7% de la population, des territoires bien précis et délimités.]

    Mais dans un autre registre de violence sociale symbolique (car ils sont plusieurs, les registres), l'affirmation qu'il y a des violences symboliques que le blanc précaire à ~ 800€ de rentrées par mois ne subit pas, et que l'indigène à boulot stable à 1300€ par mois subit, est tout aussi vraie (sinon plus)."

    On pourrait encore ajouter, à toutes ces critiques, celle d'une certaine ANHISTORICITÉ.

    C'est à dire que comme tout son courant de pensée disons "républicain à l'ancienne", pour Christophe Guilluy tout tourne autour de "la mondialisation", depuis 30 ou 40 ans, et les "gagnants" et "perdants" de celle-ci.

    Mais il n'y a pas, AVANT ce phénomène dit de "mondialisation", la FRANCE, la "République une et indivisible" et l'Empire "civilisateur", là encore avec leurs "gagnants" et leurs "perdants", en CONTINUITÉ avec ceux d'aujourd'hui...

    Pourtant, sans même aller chercher les colonies (serait-ce d'ailleurs nécessaire, tant tout le monde est censé savoir ce qu'il s'y est passé ?), il y a des géographies qui ne mentent pas... Comme par exemple celle des faits émeutiers collectifs contre les forces de l'ordre au 19e siècle :

    http://ekladata.com/D8YydCMnLVR-a_C68PJRgCFYyB4.jpg


    [Ces quelques réflexions ont été postées sur une page Facebook dédiée au géographe, et une personne (du moins) y a répondu, permettant à un débat de s'engager :

    "Sans être béat d'admiration pour les travaux de Guilluy, il me semble que votre propos peine à convaincre car votre argumentation n'est pas très rigoureuse (dans ce post facebook en tout cas). Peut-être que le problème principal vient de votre mécompréhension (assumée) du terme de "périphérique" tel qu'il est utilisé par Guilluy. Cet adjectif peut et doit être compris à différents niveaux (ce que fait pourtant bien Guilluy dans ses textes). Un niveau de lecture essentiel qui semble vous échapper est la disparition des classes populaires rurales dans l'ensemble de la production médiatique, culturelle, académique et scolaire (et aussi quasiment du champ politique), ce qui est attesté par ailleurs par d'autres travaux dans d'autres champs disciplinaires (je pense notamment à François Chevalier dans le "Mépris de soi", mais qui également marginal dans son champ). Il nous vous aura pas échappé que cette disparition totale ne concerne pas les "banlieues" et autres quartiers à acronymes qui monopolisent depuis plusieurs décennies l'ensemble des discours publiques du champ social, ainsi que les subventions qui en découlent. L'adjectif de périphérie doit aussi, et peut-être surtout s'entendre au sens des représentations, il s'agit de 30% ou plus de la population du pays qui est passée hors-champ, qui a disparue entièrement de tous les indicateurs, de toutes les études, de tous les discours. Et je vous confirme que les gamins de cette périphérie ne bénéficient d'aucun "privilège racial" puisque c'est surtout cela qui semble vous obséder."

    "Ah d'accord, il s'agirait donc d'une exclusion avant tout des représentations, discours médiatiques, champs d'études universitaires...

    Là dessus on peut être d'accord alors. Comme dirait une copine : trop pauvres pour intéresser la droite (à part une séance de touchage de cul des vaches de temps en temps)... et trop blancs pour intéresser toute une gauche qui essaye désespérément depuis 30 ans au moins de jouer la "pote" de non-blancs qui s'en branlent d'elle, de son paternalisme et de ses sermons, et qui ne l'ont jamais attendue pour s'organiser et lutter... Et ce faisant, a totalement oublié et s'est complètement coupée de SES peuples, sa responsabilité première, les peuples travailleurs blancs d'Hexagone qui eux oui attendaient d'elle, et qu'elle a de facto laissé au FN."

    ""Avant tout" je ne sais pas, mais que cette dimension soit très importante, c'est certain. Il ne faut pas évacuer la géographie, la sociologie et l'économie qui restent des déterminants fondamentaux de cette "périphérisation". Mais cette disparition est un élément qui revient aussi dans les études cinématographiques actuelles. Il n'est pas rare dans la production audiovisuelle française que des "étudiants pauvres" ou des chômeurs soient représentés habitants un deux pièces au centre de Paris. Pour ceux qui croient que cela concerne la majorité, c'est clair que ça doit alimenter le ressentiment, notamment des individus racisés qui sont représentés sous d'autres stéréotypes. L'ignorance des réalités sociales du pays est flagrante dans les représentations que la société se donne d'elle-même, et ce n'est sans doute pas le moindre des problèmes que pointent les travaux de Guilluy."

    "Disons que le privilège racial existe toujours, c'est juste la base, affirmée même par quelqu'un d'aussi islamo gauchiste que Lyndon B. Johnson : que dans la pire misère les gens puissent se dire "au moins je suis blanc, je suis le corps légitime de cette nation".

    Mais c'est vrai que le néolibéralisme a peut-être battu en brèche cela, par rapport à ce qui était disons le schéma 'républicain' classique.

    Et c'est vrai que l'autre côté, ces classes populaires ont perdu le 'privilège' qui était d'être au moins le centre d'intérêt de la gauche : 'la classe ouvrière' patati patata."

    "Je n'ai pas spécialement étudié le sujet mais je ne pense pas qu'aucun blanc ne se soit jamais dit "au moins je suis blanc, je suis légitime" et ce pour plusieurs raisons. Un argument qui vient je crois des théoriciens du racisme d’État est que le blanc n'est pas une couleur mais une norme (c'est-à-dire que le blanc comme le noir ne se pense pas comme tel avant que la société le mette en face du racisme structurel qui fait émerger la conscience d'incarner une race, puisque le blanc n'y est pas confronté il ne va jamais se dire "ah tiens je suis blanc" à moins d'un contexte particulier. C'est aussi cela qui alimente l'impression que les blancs ignorent leurs privilèges, d'où la nécessité évoquée par certains de le leur rappeler). À cet argument (que je considère avec distance mais intérêt) je rajouterai volontiers que le pauvre blanc rural ne se sent pas légitime depuis sa prime scolarisation qui lui fait bien sentir l'absence de légitimité ("l'école c'est pas pour moi"). Seul le bourgeois se sent légitime dans ce pays j'ai l'impression, mais pas grâce à sa couleur mais grâce au fait que la culture de ses parents est également la culture rentable scolairement (d'où le fait qu'il se sente comme chez lui à l'école, à l'université, dans le monde académique. Culture que sa classe s'échine à faire passer pour naturelle, "nous sommes doués, c'est de famille, c'est dans le sang"). C'est d'ailleurs le fond de commerce d’Édouard Louis actuellement : le pauvre doit travailler (au sens de faire un travail sur soi aussi) pour obtenir sa légitimité sociale et pour se sentir légitime, mais chez le transclasse elle ne devient jamais consciente ou évidente d'après Chantal Jacquet reprenant Hoggart, et demeure ad vitam ce sentiment d'être étranger à la fois à sa classe d'origine et à sa classe d'arrivée. Ce sont les Nègres blancs au "sang impur" chantés par la Marseillaise, esclaves dans leur pays depuis 2000 ans."

    "Oui, les identités blanche, noire etc. sont socialement construites bien sûr, rien de biologique. 

    Après, je pense quand même qu'aujourd'hui même au fond de la Lozère on est au courant de l'existence de non-blancs sur Terre et d'une immigration importante de ceux ci en Hexagone, des conflits qui peuvent opposer l'Occident à d'autres aires culturelles etc.

    Maintenant c'est vrai (et d'ailleurs ça contredit aussi un peu Guilluy) que les cartes du vote FN montrent quand même une certaine, relative, proximité géographique de l'électeur FN avec ces populations qu'ils rejettent. 

    Ce seront, souvent, les fameux périurbains qui se sont activement éloignés des villes pour les fuir.

    Contrairement à cette rengaine, un peu ancrée dans l'antiracisme moral SOS que le vote Le Pen serait une affaire de bouseux complets du fin fond de la cambrousse, qui n'ont 'jamais vu' un Arabe ou un Noir de leurs vies (car sous entendu, s'ils en connaissaient ils deviendraient tolérant). Ce n'est pas ce que montrent les cartes, qui tendent même à montrer... Mélenchon en tête dans une masse considérable de communes rurales occitanes lol.

    Et ça contredit donc aussi la carte basée sur les travaux de Guilluy, puisque son bleu le plus profond de relégation rurale ne recoupe pas le bleu marine des cartes du vote FN. Celles ci tendent plutôt à montrer des zones où le blanc de l'insertion dans la 'métropole mondialisée' commence à se mêler de bleu relégation."]

    Et un article qui remet un peu les choses en perspective par rapport à cette question de "l'exclusion rurale" :

    https://www.inegalites.fr/La-pauvrete-du-rural-est-surestimee-entretien-avec-Louis-Maurin-directeur-de-l

    "Les campagnes seraient-elles plus touchées par la pauvreté que les grandes villes ? Un entretien avec Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, réalisé par Vincent Grimault. Extrait du magazine Alternatives Économiques.

    L’idée que le rural est pauvre est de plus en plus prégnante dans l’opinion publique. Pourquoi ?

    Plusieurs facteurs l’expliquent. Le premier est politique. Des chercheurs, mais aussi une partie de la classe politique, défendent une vision misérabiliste de la France rurale et « périphérique ». C’est une façon de se rapprocher des catégories populaires, une nouvelle « France profonde » en quelque sorte. En parallèle, ils mettent en avant le fait que les banlieues bénéficieraient naturellement des effets positifs de la métropolisation, alors qu’on y trouve les catégories les plus pauvres de France.

    Le second facteur est géographique. De nombreux analystes se laissent abuser par le biais de la densité [1]. Sur une carte de France classique, des espaces ruraux quasiment déserts occupent une place considérable. En banlieue, la densité dépasse souvent 10 000 habitants au km2. On surestime la pauvreté en milieu rural parce que visuellement, elle prend plus de place sur une carte. Lorsqu’on tient compte de la densité de la population, on voit bien que les pauvres vivent surtout en ville et en périphérie proche.

    Le dernier facteur est sociologique. Pendant longtemps, on a disserté sur la « moyennisation » de la société française. On l’a tellement surestimée qu’on a ensuite tenu en réaction une analyse opposée tout aussi exagérée. C’est la théorie de la société en sablier avec, en haut, des riches qui seraient dans les métropoles, au milieu, peu ou pas de classe moyenne et, en bas, des pauvres relégués dans le périurbain et le rural. Or, les banlieues sont moins favorisées que le périurbain et, dans une moindre mesure, le rural. Ceci n’empêche pas qu’il y ait des difficultés à l’extérieur des villes bien sûr, mais il ne faut pas en faire des martyrs non plus.

    Quelle est donc l’étendue des difficultés ?

    On trouve beaucoup plus de pauvres dans les villes, mais il existe dans les campagnes une pauvreté structurelle. Notamment – mais pas uniquement bien sûr – de femmes d’agriculteurs à la retraite et de personnes âgées en général. Ce n’est pas la même chose d’être pauvre à vingt ans et à 80 ans. À cet âge, vous n’avez plus d’espoir de refaire votre vie, à part peut-être en gagnant au Loto. Cette situation est d’autant plus marquée que les services publics sont lointains à la campagne. Il faut aussi prendre en compte cette dimension.

    Logement moins cher d’un côté mais coût des déplacements plus élevé de l’autre... Qui est gagnant en matière de coût de la vie ?

    Le coût du logement est de loin le plus déterminant et la vie est beaucoup plus chère de ce fait en centre-ville. Ce sont des dépenses essentiellement contraintes, notamment pour une partie des jeunes qui subissent des prix exorbitants pour des petites surfaces. C’est un transfert massif de richesses, notamment des jeunes vers des bailleurs, qui sont souvent de vieux actifs ou des seniors. On parle beaucoup de la hausse des coûts du logement, mais on ne signale jamais que les loyers versés ne tombe pas dans un puis sans fond : certains en profitent largement.

    Le carburant a un impact moins élevé sur le budget des ménages. C’est loin de rattraper le coût du logement, même si ce poste de dépenses n’est pas négligeable pour les 5 % des Français qui vivent dans le rural isolé, surtout quand le prix du pétrole s’envole, que l’euro se déprécie face au dollar et que les taxes sur les carburants progressent. Quand le litre d’essence à la pompe flambe, ceux qui sont dépendants de l’automobile se sentent piégés. Cela dit, c’est aussi, pour certains d’entre eux, le prix qu’ils consentent à payer pour avoir de la tranquillité et une bonne qualité de vie.

    La cohésion sociale, supposée supérieure en milieu rural, est-elle un atout non monétaire majeur en matière de condition de vie ?

    Le concept de « cohésion sociale » est une notion très vague qui n’a pas beaucoup de sens pour moi et, quoi qu’il en soit, il est très difficile à mesurer. En schématisant, la ville, c’est à la fois la perte des repères, une forme « d’anomie » disent les sociologues, mais aussi une formidable liberté : elle permet à de nombreux individus d’échapper au contrôle social du voisin. À la campagne, on se connaît mieux, on s’entraide car on sait qu’il est moins facile d’avoir de l’aide, mais on sait aussi tout ce que vous faites, ce qui est loin d’être toujours facile. L’exode rural a aussi correspondu à une forme de libération des individus à l’égard de relations de proximité pesantes. Ne poussons pas tout de même trop loin le raisonnement : de nouvelle formes de contrôle arrivent en ville et n’idéalisons pas les liens sociaux en milieu rural…

    Être pauvre à Bobigny ou à Guéret, est-ce la même chose ?

    C’est difficilement comparable. Globalement, vivre avec 500 ou 600 euros par mois, cela ne revient pas au même en matière de modes de vie, de logement, de consommation. À Guéret, les prix du logement sont moindres, mais vous n’avez pas accès aux mêmes services, au même bassin d’emploi. Si vous êtes jeune, l’intégration dans l’univers professionnel n’est pas simple. C’est pour cela que l’on compte peu de jeunes dans la Creuse, en proportion de la population.

    Au-delà, la question qui est posée est celle de « l’effet territoire ». Le plus souvent, les inégalités territoriales sont des inégalités entre milieux sociaux dont on ne veut pas dire le nom. Elles n’ont rien à voir avec la géographie physique. Si, par exemple, la réussite scolaire est moindre dans certains territoires, c’est d’abord parce qu’ils sont peuplés de catégories sociales défavorisées, même si la concentration de pauvreté peut avoir un effet propre. Même chose avec la santé : c’est essentiellement la composition sociale du territoire qui détermine par exemple l’espérance de vie, les pratiques locales ne jouent que très marginalement. Pourtant, l’effet du territoire n’est pas nul, notamment quand on concentre des populations modestes entre elles. C’est par exemple le cas à l’école : la ségrégation scolaire pénalise les élèves en difficulté et joue sur le niveau éducatif global de notre pays.

    Propos recueillis par Vincent Grimault.

    Entretien extrait d’Alternatives Économiques, publié le 2 janvier 2019."

    [=> Ce qui finalement pourrit la question ce n'est pas tant de reconnaître, comme le fait implicitement à un moment Maurin, que la ruralité arrive sans doute en deuxième position en termes de bas revenus et autres critères d'exclusion derrière les banlieues (sous-entendu) "difficiles" ("les banlieues sont moins favorisées que le périurbain et, dans une moindre mesure, le rural"). Et même pourquoi pas, selon les endroits, le périurbain et les petites villes (puisqu'on peut considérer les "Hauts de France" d’Édouard Louis comme intégralement du périurbain, en fait).

    Ce qui la pourrit c'est plutôt le premier point qu'il cite et qui est le plus important : une démarche POLITIQUE, qui consiste à comparer et OPPOSER ces pauvretés/exclusions. En clair : à mettre en avant la pauvreté rurale/provinciale comme plus illégitime et injuste parce que eux, hein m'sieur, "ils sont chez eux", va savoir si leurs ancêtres n'étaient pas déjà là à l'arrivée de Jules César (et tant pis si l'inexistence absolue d'indigènes dans ces territoires, en considérant "gaulois" les Blancs espagnols ou portugais arrivés il n'y a pas bien longtemps non plus, reste largement à prouver...).

    Démarche classique de la droite et de l'extrême-droite ; de plus en plus rejointes, dans le climat de droitisation ambiant, par une "gauche" qui a pendant 30 ans voulu jouer "les quartiers"/"les victimes du racisme" comme nouvelle clientèle électorale (donnant effectivement aux classes populaires blanches une impression de désintérêt pour elles), mais comprend qu'elle s'y est cassée les dents et se met donc à la remorque des "impertinents" du Prix Zemmour, bref change d'option misérabiliste.

    Il est surtout là le problème. Pas dans une bataille de statistiques qui d'un côté feront toujours apparaître les mêmes faits objectifs (pire pauvreté dans les "quartiers prioritaires", raison même de leur caractère "prioritaire", en fait, mais loin d'être inexistante ailleurs) ; mais de l'autre ne résoudront jamais la question des subjectivités, car quand on galère assez objectivement on ne pense jamais spontanément à celui qui est dans une pire situation que soi (les Somaliens qui meurent de faim qu'on te sort quand tu as 8 ans pour te faire "t'estimer heureux", les Rroms quand on est arabe ou noir de cité, ou les non-Blancs colonisés intérieurs de cité quand on est Gisèle 80 ans au minimum vieillesse au fond de la Haute-Loire, ou ses enfants témoins de sa situation).]


    votre commentaire
  • Que fait l’armée française au Tchad - Libération.pdf

    On a tendance à avoir du mal à interconnecter les fronts, tant ils sont éloignés géographiquement ; mais en réalité, tout est interconnecté dans une grande guerre mondiale non-déclarée.

    Le bordel au Venezuela part du fait que les exportations de pétrole étaient sur le point de se faire majoritairement vers la Chine, suite à la signature de nouveaux contrats.

    C'est donc un assaut contre une tranchée chinoise, quelque part.

    Au Tchad, les rebelles anti-Déby sont appuyés par le Soudan donc la Chine. Ça peut donc être vu comme une contre-attaque de Pékin.


    votre commentaire

  • Steve Bannon, ex très droitier voire fascisant conseiller personnel de Trump :

    "Un nouvel ordre mondial (qui) se dessinera avec une alliance de coopération au sein du monde judéo-chrétien, avec Israël, la Russie, l'Europe et les États-Unis ; car notre vrai ennemi commun, c'est le Parti communiste chinois."

    https://www.parismatch.com/Actu/International/Les-gilets-jaunes-inspiration-pour-le-monde-entier-selon-Steve-Bannon-1603881

    Confirmant ce que nous pensons ici à SLP depuis des années (par exemple : les-4-lignes-de-l-imperialisme-francais) : la "russophilie" des droites radicales européennes et (souvent aussi) nord-américaines n'est en rien incompatible avec la "défense de l'Occident" ni le philo-israélisme. L'idée est bien de parvenir, un jour, à réaliser ce grand "bloc civilisationnel blanc"... de l'Alaska à Vladivostok en passant par Tel Aviv, pour faire face au reste du monde. Ils considèrent simplement qu'avec ses alliances "tiers-mondistes" telles que l'Iran (et maintenant la Turquie), le Venezuela et bien sûr, en premier lieu, la Chine, Poutine est pour le moment "mal orienté", "prisonnier" en quelque sorte de la "barbarie" non-blanche ; et que tout le travail est de le ramener dans son camp "naturel" blanc...

    [Voir aussi (site fasciste) : Bannon-vaincre-la-Chine-communiste-alliance-avec-la-Russie.pdf]

    Encore une fois des propos qui confirment notre vision géopolitique depuis longtemps déjà


    1 commentaire

  • ... mais L'ENSEMBLE de l'extrême gauche occidentale qui est truffée d'éléments pernicieux qui sont sur les positions du sionisme binationaliste (sujet bien abordé ici).

    Des positions dont l'importance va bien au-delà de la seule question de la Palestine, car au-delà de rejoindre les positions rojavistes pour l'ensemble du Proche et Moyen-Orient, elles impliquent forcément une vision TOTALE du monde dans le sens de la contre-révolution préventive.

    C'est, basiquement, le problème de considérer la "non-oppression" dans les rapports entre groupes humains (nationaux, raciaux, de genre... et pourquoi pas de classe, alors ?) sans s'attaquer aux FONDEMENTS ÉCONOMIQUES qui rendent ces rapports oppressifs, autrement dit la Question du Pouvoir.

    https://ici-et-ailleurs.org/contributions/migrations-frontieres/article/ivan-segre-comme-passe-partout-une-opportunite-pour-israel

    http://ekladata.com/T1hHPviXkZNBr9RtWP8T3SgsgKQ/Ivan-Segre-comme-passe-partout.pdf

    C'est, de fait, non pas telle ou telle organisation spécifique...

    C'est toi le pingouin de l'universel, Dugland !


    Une bonne explication de la problématique sioniste "binatio" (bien que présentée comme un phénomène politique récent, ce qu'elle n'est pas) est peut-être donnée dans ce texte du Comité Anti-Impérialiste (avec lequel nous ne sommes pas forcément d'accord sur d'autres points, comme leur caractérisation de l'islam politique) :

    http://anti-imperialiste.over-blog.org/article-a-propos-du-mouvement-de-solidarite-avec-la-palestine-et-du-hamas-124448377.html

    "Les partisans de la solution à « deux États » dans le mouvement de solidarité international se sont alors récemment repliés sur l’idée d’un seul État. On pourrait croire qu’il s’agit d’un progrès de leur conscience politique. Mais c’est le contraire qui est vrai. Ils voient cet État unique démocratique sur toute la Palestine (ou plutôt sur tout « Israël »…) de façon totalement idéalistesans démantèlement du régime colonialsans remise en cause de la confiscation des terressans dire comment pourrait se réaliser le droit au retour des Palestiniens de 1948sans guerre populaire de libération. Bref, il s’agit d’une intériorisation de la défaite présentée comme une grande solution démocratique. Tous les habitants de la Palestine historique auront les mêmes droits civiques dans un même État (de quelle nature ?) et l’affaire sera réglée. Le problème n’était qu’une simple affaire de droits civiques et non une cause de libération nationale. En somme, Martin Luther King aurait pu le régler. Ce tour de passe-passe est au cœur du récent livre-DVD sur la solution à un État d’Éric Hazan et Eyal Sivan, « Un État commun entre le Jourdain et la mer ».

    Or, c’est une solution qui escamote le fait que le premier droit élémentaire des Palestiniens est le droit à leur patrie débarrassée du sionisme. Selon cette nouvelle vision de la solution à un État, il s’agit en premier lieu de « convaincre » la population juive dans les zones occupées depuis 1948 d’accepter le droit au retour des Palestiniens sans toutefois remettre en cause la spoliation de 1948, sans même parler de la réappropriation des terres. En fait, le mouvement de solidarité n’a pas à se baigner dans ces marécages d’une prétendue solution idyllique quelles que soient les difficultés de la situation. Toute solution passe par le conflit disait le dessinateur martyr Naji Al Ali. Il n’y aura pas d’État démocratique en Palestine sans démantèlement effectif du sionisme."

    [Pour nous, c'est clair net et précis, la seule position défendable quant à l'avenir de la Palestine et de son peuple sur place ou en exil, est celle de la Charte nationale palestinienne de l'OLP de 1968, et point barre à la ligne :

    ]


    votre commentaire

  • À bas la fRance, vive Abdelkrim.

    "Marocains !

    Il ne suffit plus aux impérialistes français d’occuper votre pays, de coloniser vos terres et d’y amener des armées pour vous combattre chez vous. Ils vous ont rendus misérables et ont exercé sur vous une pression telle que certains d’entre vous sont portés à croire que pour en finir avec leurs souffrances et échapper à la tyrannie, ils n’ont d’autres moyens que de s’enrôler dans les rangs des armées françaises.

    En réalité, enfants du Maghreb, c’est une action prohibée par notre juste religion, contraire aux enseignements du Prophète (SAWS). En effet, ceci est contraire aux commandements de Dieu et de son Prophète qui vous interdisent d’être les aides des Français oppresseurs contre le peuple du Vietnam, ce peuple héroïque qui défend sa liberté.

    Soldats marocains !

    Sachez que l’aide que vous apportez aux forces de l’impérialisme en Indochine, en plus de son caractère contraire à la religion et à la morale, prolonge la présence française dans vos patries.

    Les Français vous diront que les Vietnamiens sont un peuple d’idolâtres, mais quand les français ont ils eu une religion ?

    Vous devez chercher à passer dans les rangs des Vietnamiens pour les aider à vaincre les impérialistes français, car leur défaite serait aussi une victoire pour la cause de la liberté et de l’indépendance du Maghreb."

    Abdelkrim al-Khattabi, appel paru dans le journal égyptien Sawt al Oumma du 21 mars 1948.


    votre commentaire

  • "Mais non mais non enfin, tout ça ça n'existe pas, dire ça c'est du racisme à l'envers, y a que la classouvriaîre qui compte..."

    « Je m'étonne. Il n'est que manœuvre ? Ce n'est quand même pas si facile, la soudure à l'étain. Et moi qui ne sais rien faire, on m'a embauché comme "ouvrier spécialisé" (O.S.2, dit le contrat) : O.S., dans la hiérarchie des pas-grand-chose, c'est pourtant au-dessus de manœuvre... Mouloud, visiblement, n'a pas envie de s'étendre. Je n'insiste pas. À la première occasion, je me renseignerai sur les principes de classification de Citroën. Quelques jours plus tard, un autre ouvrier me les donnera. Il y a six catégories d'ouvriers non qualifiés. De bas en haut : trois catégories de manœuvre (M. 1., M. 2, M.3) ; trois catégories d'ouvriers spécialisés (O.S. 1, O.S. 2, O.S. 3). Quand à la répartition, elle se fait d'une façon tout à fait simple : elle est raciste. Les Noirs sont M. 1, tout en bas de l'échelle. Les Arabes sont M. 2 ou M. 3. Les Espagnols, les Portugais et les autres immigrés européens sont en général O.S. 2. Les Français sont, d'office, O.S. 2. Et on devient O.S. 3 à la tête du client, selon le bon vouloir des chefs. Voilà pourquoi je suis ouvrier spécialisé et Mouloud manœuvre, voilà pourquoi je gagne quelques centimes de plus par heure, quoique je sois incapable de faire son travail. Et après, on ira faire des statistiques subtiles sur la "grille des classifications", comme disent les spécialistes. »

    Robert Linhart, L'Établi (relatant son expérience ouvrière à l'usine Citroën de la Porte de Choisy, en 1968-69)


    [* L'on peut parler de SUREXPLOITATION lorsque l'on est à la limite permanente de ne même plus permettre la reproduction des conditions d'existence de la force de travail (c'est-à-dire du travailleur...). Une manière de fonctionner qui ne PEUT PAS être la manière générale du capitalisme, car si celui-ci produit c'est pour VENDRE (comment, sinon, dégager des profits et reproduire le Capital ?) et il a donc besoin d'acheteurs, qui ne peuvent pas être simplement 5 ou même 10% de bourgeois et autres personnes aisées. Il lui faut donc des personnes "simplement exploitées", c'est-à-dire à qui leurs revenus laissent une "margeounette" pour consommer. Mais pour que ces personnes puissent exister et exister en quantité conséquente, il est NÉCESSAIRE que d'autres, sur le territoire qu'une bourgeoisie donnée contrôle, soient dans ces conditions de surexploitation (ce qui signifie, en substance, définir et assigner à cette position des "ultra-pauvres" pour que puissent exister des "moins pauvres", que l'on pourra en sus aliéner en leur disant qu'ils ne sont "pas les plus à plaindre").]

    La race sociale, arme massive de la SUREXPLOITATION dont a besoin le capitalisme à côté de l'exploitation "simple"


    votre commentaire