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  • [Rebondissant sur cet article : https://www.mediapart.fr/journal/france/260918/immigration-contre-salaires-une-vision-partielle-et-biaisee]

    C'est bizarre que là encore ils ne disent pas, tout simplement, que la division internationale du travail s'est développée, que les pays du Sud sont les usines du monde à 3€ par jour et que c'est donc là-bas que le néolibéralisme a besoin de la main d'œuvre, point, donc hors de question qu'elle vienne ici. Eh oui : la première grande "pression sur les salaires" occidentaux en cet an de grâce 2018 après Jésus-Christ, c'est déjà d'abord et avant tout la DÉLOCALISATION des entreprises, de la production, vers ces mêmes pays de main d'œuvre à bas coût dont nous proviennent les migrants (car cette industrialisation brutale des pays bouleverse leurs sociétés traditionnelles sans pour autant créer non plus suffisamment d'emplois pour tout le monde) !

    Et si des secteurs pourraient requérir cette main d'œuvre et effectivement l'employer quand elle arrive à passer entre les mailles, c'est un aspect marginal.

    Déjà, la pression à la baisse sur les salaires part d'un postulat assez foireux : celui de l'interchangeabilité absolue entre un travailleur et un autre.

    Or ce n'est pas du tout le cas.

    Ça POUVAIT vite fait l'être du temps de Marx, quand des individus de savoir-faire ouvrier venaient dans des bassins ouvriers, dans des sociétés presque entièrement ouvrières ou alors paysannes (pour nourrir le reste ET, effectivement, servir d'"armée de réserve" de la production industrielle lorsque surnuméraires dans leurs cambrousses).

    En fait ce sujet est le marronnier des gens qui mélangent tout et glossent, et l'ère des réseaux sociaux n'arrange encore une fois rien du tout.

    La théorie de la pression sur les salaires implique le postulat de travailleurs soldats de plombs qu'on déplace sur un échiquier, et ce postulat est grotesque.

    Si les migrants sont à l'origine des prolos ou des paysans, s'ils ne parlent pas ou mal la langue du pays d'arrivée, ils ne peuvent pas dans celui-ci "tout faire". Concrètement, ils pourront trouver des emplois pour lesquels il y a un manque de main d'œuvre... parce que les gens du pays n'en veulent pas.

    Si ce sont des gens éduqués et diplômés, ils le sont aussi en général dans un domaine, pour lequel il y a déjà largement suffisamment (généralement trop) de candidats à un poste dans le pays d'arrivée, des métiers qu'on ne peut pas exercer "comme ça", et ils ne peuvent donc pas non plus "tout faire" et prendre l'emploi de n'importe qui. Au "mieux", ils trouveront les mêmes petits boulots qu'exercent les diplômés nationaux qui ne trouvent pas de poste à la sortie de leurs études, pour lesquels il y a toujours besoin de monde dans un contexte de fort turn over (caissiers, plonge, télémarketing etc.).

    Il n'y a pas par exemple d'"immigration clandestine" des médecins, puisque c'est un métier qu'on ne PEUT PAS exercer "comme ça", à l'arrache ; un métier ultra encadré et contrôlé.

    Il y a qu'on VA CHERCHER des médecins à l'étranger parce que les propres numerus clausus des têtes de glands de l'Ordre engendrent une pénurie dans une société de plus en plus âgée et médicalisée.

    Ces numerus clausus visent à protéger de la concurrence les cabinets libéraux et les postes élevés dans les cliniques et les hôpitaux, autrement dit, à préserver les hauts revenus des médecins nationaux. Et on va chercher des étrangers pour les postes subalternes payés au lance-pierre. Ou à la rigueur parce que le système de numerus clausus se baise lui-même et qu'on se retrouve avec des patelins sans personne pour reprendre le cabinet et donc sans médecin à moins de 25 bornes. Bien sûr, reprendre ce cabinet impliquera peu de patients donc de revenus - il faut, donc, que vienne un médecin étranger qui aurait gagné moins dans son pays, parce que les médecins français ne veulent pas d'un tel poste non rémunérateur. Tout le contraire d'une pression sur les revenus...

    On retrouvera le même système dans d'autres professions diplômées, et dans tous ces cas déjà ce ne seront pas des "migrants" venus entre les mailles du filet, mais bien (effectivement) une venue légale, voulue et organisée ; sauf que pas du tout pour "tirer vers le bas" les rémunérations des nationaux, mais pour leur laisser au contraire le monopole des bons postes qui rapportent et pourvoir les postes subalternes avec des étrangers.

    Celui-là : https://www.revue-ballast.fr/marx-et-limmigration-mise-au-point/ rejoint un peu plus ce que nous disons, il vaut le coup d'être reproduit.

    *************************************************************

    Un petit résumé de notre position scientifique exprimée ici et dans "Les Charters de la Honte", qui peut éventuellement s'avérer utile pour en faciliter la compréhension :

    Il a longtemps existé une immigration de conformité aux besoins du capital : les "Borains" belges du Germinal de Zola ; les Italiens du 19e siècle, début 20e, etc. (ou tout simplement, et en vérité dans des proportions 10 fois plus importantes... des petits gars venus des campagnes alentour, de cette paysannerie qui avait 6 enfants pour une seule terre à donner en héritage). Avec effectivement, là, une logique de pression sur les salaires et les revendications (encore que cette pression fut sans doute fort secondaire par rapport à celle des Chassepot de la troupe envoyée canarder les grévistes comme à Fourmies...) ; et souvent une xénophobie ouvrière en réaction à cela, forme de "socialisme des imbéciles".

    Et puis évidemment les Trente Glorieuses, avec les Algériens, les Portugais que le patronat allait CHERCHER, avec des bureaux de recrutement directement dans les pays. On était loin de la chasse à l'immigré actuelle dans les Alpes !

    Mais là par contre, déjà à cette époque, on ne pouvait plus vraiment parler de pression sur les droits et les salaires... Les ouvriers nationaux, "de souche" ou d'immigration européenne antérieure, avaient accru leur niveau de vie par les luttes et les conquêtes sociales, gagné en salaire sous toutes ses formes, et d'ailleurs CONTINUAIENT à le faire ; et dès lors, pour que cela soit possible il fallait une "niche" de surexploitation, une couche de travailleurs qui travaillent encore dans des conditions épouvantables et pour des salaires de misère, sans faire grève etc., et ceux-ci étaient donc censés être les immigrés, tenus en joue par la carte de séjour... Il n'y avait pas de "concurrence" avec les nationaux, puisque ceux-ci (déjà) ne VOULAIENT généralement PAS de tels boulots, de leurs salaires et de leurs conditions !

    Et puis ensuite, à partir des années 1980, nouvelle mutation : il est devenu d'une part possible (existence d'une main d’œuvre sachant faire), d'autre part MOINS CHER de produire dans le "Tiers Monde" et d'acheminer la marchandise (au "pire" avec besoin de quelques finitions, derniers montages, histoire de garder une industrie en Occident quand même !), que de produire sur place et de faire venir si besoin (pour pourvoir les postes de misère et d'esclavage) de la main d’œuvre immigrée. Accomplissement, en définitive, de la "prophétie" d'Hobson http://ekladata.com/y2kWxo.png que Lénine pensait voir conjurée par la révolution prolétarienne mondiale, mais celle-ci après de grands succès initiaux a fini par reculer et finalement (pour le moment) être vaincue.

    C'est l'ère des fameuses délocalisations. La courbe s'inverse complètement, on ne va plus chercher les gens mais on les EMPÊCHE au contraire rigoureusement de venir, car c'est CHEZ EUX que le Capital en a besoin pour y produire pareil... mais pour 10 fois moins cher.

    Cette nouvelle politique va effectivement générer quelques tensions au niveau de certains secteurs (tâches les plus ingrates de la restauration, nettoyage, bâtiment, ce qu'il reste de grandes exploitations agricoles etc.), dans lesquels on ne peut par définition pas produire le bien ou le service à l'étranger et l'acheminer, et dont les nationaux y compris issus de l'immigration antérieure ne veulent pas trop entendre parler (pas assez pour le nombre de postes en tout cas) ; mais cela reste à la marge, la politique GLOBALE des métropoles impérialistes est désormais le refoulement de l'immigration et le maintien de la main d’œuvre dans le "Tiers Monde".

    ET ÉVIDEMMENT... vouloir QUAND MÊME venir en Europe/Occident, pour s'y réapproprier un peu de ce que l'impérialisme a pillé dans son "Tiers Monde" d'origine (causant la misère - voire la guerre, le chaos réactionnaire, le massacre permanent - elle-même cause du départ), est PLUS QUE JAMAIS un ACTE DE RÉSISTANCE anti-impérialiste objective.

    Oui car une "petite place", même "très modeste", au "soleil trompeur" des métropoles de l'impérialisme est justement une ATTAQUE, un MISSILE contre sa logique économique et sa division internationale du travail ; qui lui fait en réalité bien plus de mal qu'un camion piégé en plein quartier des ministères... 

    Même si les intéressé-e-s n'en ont généralement pas conscience... C'est d'ailleurs pour cela que sont mobilisées contre les migrants des forces qui manquent cruellement de l'autre côté pour déjouer des attentats : tout simplement parce que les migrants font PLUS DE MAL à l'impérialisme que les attentats.

    Les flux migratoires ont ce double aspect de tragédie (celle qui fait partir et les souffrances, le danger, la mort en route) et d'acte OBJECTIF de résistance.

    De GUERRE, même... rappelons que le blocage des migrants a un nom d'opération militaire : Frontex. Une guerre qui fait des morts. Et dans laquelle les internationalistes doivent choisir leur camp sans l'ombre d'une d'hésitation !


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  • Les Alévis (électeurs ultra-majoritairement kémalistes avant l'émergence du HDP), paratonnerres du kémalisme contre le plein-le-cul populaire karatürk à son endroit.

    On pourrait presque, quelque part, définir le fascisme kémaliste turc comme un "philalévisme d’État" (oui certes, les massacres de 1937, mais enfin "c'était y a longtemps" et "ces gens n'avaient pas été reconnaissants" - comme aurait pu dire un certain René Bousquet).

    L’État turc s'est tellement inspiré de la République franchiasse que pratiquement tous les concepts d'analyse utilisés ici peuvent y être transposés, en fait...

     
    susam-sokak.fr
    « L'islamisme fait ce qu'il veut où il veut. Les Alévis ne pourront jamais avoir…
     

    [Ne pas s'arrêter à la tonalité bêtement islamophobe de l'article ; l'analyse correcte à retenir (la nôtre) est celle-là : à cette époque, le plein-le-cul populaire de la Turquie ("noire") profonde contre le kémalisme en place depuis 70 ans, de surcroît complètement converti au néolibéralisme depuis le coup d’État militaire de 1980, était devenu à peu près total ; annonçant déjà les victoires électorales islamistes de fin 1995 et fin 2002.

    La présence d'un écrivain athée revendiqué et traducteur des Versets sataniques de Salman Rushdie l'a cristallisé dans cette petite ville du centre de l'Anatolie (bastion "turc noir" conservateur et religieux), et une "nuisance sonore" (musique populaire traditionnelle alévie) au moment de l'appel à la prière sunnite l'a fait exploser ; ensuite de quoi, les autorités locales (en liaison avec le pouvoir central) ont très clairement canalisé et détourné cette colère D'ABORD dirigée contre elles et le régime (les cibles et slogans du début d'après-midi étaient très clairs : le centre culturel où se trouvait l'écrivain mais aussi et surtout le préfet et la préfecture, la République et la laïcité, en un mot le kémalisme, une statue de Kemal Atatürk, un drapeau impérialiste US brûlé etc. etc.), contre les intellectuels et artistes alévis présents pour un festival culturel et retranchés dans un hôtel qui sera incendié : 35 morts, les forces de l'ordre n'intervenant que... 8 heures plus tard pour disperser la foule et éteindre le feu.

    190 émeutiers seront interpellés dans les jours suivants, dont 124 pour "tentative d’établir un État religieux en bravant l’ordre constitutionnel" (quand même... vu les slogans et les actions du début) ; mais le tribunal chargé de l'affaire recevra de nombreuses et fortes pressions politiques au cours de la procédure pour "calmer le jeu" voire acquitter les inculpés ; à l'arrivée seront prononcées 80 peines de prison de 2 à 15 ans et 33 peines de mort, non-exécutées et commuées après l'abolition en 2001 ; 31 personnes sont toujours en prison pour ces faits criminels à l'heure actuelle.

    Outre la répression du Dersim en 1937-38, d'autres massacres d'Alévis ont été perpétrés dans d'autres circonstances dans l'histoire de la République kémaliste, parfois de manière visant beaucoup plus nettement la communauté - et ses sympathies réputées "gauchistes" - en tant que telle qu'un individu ou groupe d'individus précis : massacres de Maraş en décembre 1978 ("d'après les archives du Premier ministre de l'époque, Bülent Ecevit, ce massacre a été organisé par les services de renseignements généraux turcs (MIT) et Alparslan Türkes, le leader du parti d'extrême-droite (Parti d'action nationaliste, MHP), en lien avec l'organisation anticommuniste internationale de la CIA (stay-behind, Özel Harp Dairesi pour la Turquie), et avait pour but d'écraser le mouvement révolutionnaire, entreprendre un « nettoyage ethnique », empêcher l’union des mouvements progressistes et révolutionnaires puissants (tels Dev-Yol et le TKP/ML) avec les populations alévies", l’État "ne reconnait qu'une centaine de victimes mais ce sont entre 500 et 1 000 personnes qui sont massacrées dans toute la région") ; massacres de Çorum entre mai et juillet 1980, où des militants ultra-nationalistes (encore une fois) "attaquent un quartier dans lequel les Alévis sont majoritaires, provoquant de source officielle la mort de 57 militants de gauche et blessant des centaines de personnes, majoritairement alévies".]


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  • Tsss... Libertaires niveau BFM en termes de désinformation.

    Il eût été utile, peut-être, de préciser que ces tribunaux ne coupent pas de mains et n'ordonnent pas de lapidations, comme ça au hasard.

    Ce sont des tribunaux de DROIT CIVIL dans un système de common law où il n'y a pas de Code mais un corpus de jurisprudence. Où les Écossais etc. ont leur propre droit (et l'ont toujours eu, ce qu'ils n'avaient pas jusqu'en 1997 c'était un Parlement et un gouvernement propres).

    C'est un système qui fonctionne comme ça. Chez les Juifs on se marie à la synagogue et le droit de la famille est juif, géré par les tribunaux rabbiniques.

    Et les Britanniques dans leur colonialisme ont toujours été anti-civilisateurs et très "home rule", c'est à dire que les indigènes se gèrent eux-mêmes (quand ils n'ont pas été voués à l'extermination bien sûr) du moment qu'ils "payent leur tribut" ; une généralisation à toutes les colonies, si l'on veut, du droit coutumier dont bénéficient... dans l'Empire français, les Kanak ou Wallis-et-Futuna.

    Et plus encore, dans une rupture spatio-temporelle complètement incompréhensible pour l'esprit francouille, ils ont laissé ce système s'importer en métropole avec l'immigration.

    C'est à dire que les communautés s'autogèrent, règlent elles-mêmes leurs problèmes internes du moment qu'elles "payent leur tribut" en force de travail, force de consommation et impôts.

    À l'arrivée, une société qui ne fonctionne ni mieux ni moins bien que la nôtre. Inutile donc de faire de la retape pour un idéal républicain qui n'a pas forcément brillé non plus...

    C'est tout simplement une différence entre traditions coloniales, sans que l'une ait plus ou moins opprimé et massacré que l'autre : l'impérialisme français s'est toujours voulu plus "civilisateur" ; inculquer ses "valeurs" comme garantie de populations soumises (puisque "pensant comme" les maîtres).

    Il a toutefois pu faire, et fait parfois encore la même chose dans le strict cadre d'outre-mer (pour y préserver la paix sociale... les populations ne vivent en effet pas "mal" ces "inégalités" juridiques avec la métropole, bien au contraire !).

    Les Kanak en tribus vivent ainsi sous droit civil coutumier. À Wallis-et-Futuna, pareil : l'article 75 de la Constitution de 1958 dispose de fait que les droits coutumiers, qui étaient maintenus dans le cadre de l'indigénat colonial, resteront en application pour toute personne qui n'y renonce pas explicitement en faveur du "droit commun" (Code civil) ; et les populations en général y montrent leur attachement et n'y renoncent pas...

    Les principes de ce qu'on appelle la laïcité y connaissent des dérogations, de même qu'à Mayotte (à 98% musulmane), ou à la Réunion où il y a des consignes de "calmos" face à une importante communauté aussi (chaque fois qu'une loi sur les signes religieux visibles est passée à Paris, d'ailleurs là-bas cela peut aussi concerner des signes hindouistes, etc.).

    Et puis, en métropole hexagonale cette fois, il y a bien sûr rien moins que... l'Alsace-Moselle, pour toutes les religions cette fois (c'est le droit allemand, ou local dans le cadre allemand qui s'appliquait entre 1871 et 1918, date à laquelle la France a repris possession de la région, mais face à la menace d'une insurrection généralisée depuis l'extrême-gauche jusqu'à l'extrême-droite de la population, elle a rapidement renoncé à y imposer son droit civil et les lois de laïcité de 1905, et c'est resté comme ça depuis).

    Sur la (vieille) question du "communautarisme" de la société britannique

    Le texte du fameux article :

    "Au Royaume-Uni, plusieurs dizaines de tribunaux islamiques arbitrent des litiges civils pour qu’ils soient jugés dans le respect de la charia.

    Si la Première ministre Theresa May a rappelé qu’ils n’avaient pas de portée légale, elle a également souligné qu’elle n’avait pas l’intention de mettre fin à ce système judiciaire parallèle.

    Certains avocats britanniques se voient même dispenser d’une formation à la loi islamique pour pouvoir défendre leurs clients musulmans dans ces tribunaux.

    Depuis peu, le Royaume-Uni enquête néanmoins sur les pratiques des tribunaux islamiques.

    Pour cela, le gouvernement a chargé le professeur de théologie islamique et d’études interreligieuses Mona Siddiqui de diriger l’enquête pour voir si les décisions rendues ne contreviennent pas au droit britannique."


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  • [Un EXCELLENT post sur Facebook, pas un mot à ajouter]

    "Le communisme, selon moi, pourra être considéré atteint dans les Pyrénées lorsque la contradiction de l'ours sera résolue.

    Pour moi l'animal a le droit d'exister dans ces montagnes où il a toujours vécu, c'est non-négociable (je serais favorable aussi à son retour dans les Alpes ; d'ailleurs un truc : tout le monde gueule pour un truc à chaque endroit, l'ours ici, le loup là, le lynx ailleurs, mais oublie un truc con, c'est que les différents prédateurs en se concurrençant pour le gibier s'entre-régulent leurs populations respectives... peu de prédateurs face à d'immenses troupeaux crée pour eux un phénomène d'abondance anormale et de frénésie, où ils tuent même des bêtes pour les abandonner sur place sans les manger).

    Mais il faut voir aussi (ça a commencé à être soulevé du côté des peuples indigènes d'Amérique du Nord https://timeline.com/national-parks-native-americans-56b0dad62c9d [on trouve encore d'autres exemples en Afrique et ailleurs], loin de moi de comparer, mais...) que le conservationnisme environnemental peut aussi jouer un rôle d'arme contre des populations "gênantes" qu'on voudrait voir disparaître d'un territoire donné, soit pour faire main basse sur ses ressources, soit simplement pour en faire un Disneyland à touristes beaucoup plus juteux pour le capitalisme que leur petite vie économique de bouseux... ou soit, encore plus simplement, parce que leur agriculture n'existe de toute façon plus que portée à bout de bras par l'argent public, autrement dit ils coûtent "un pognon de dingue"... Et quoi de mieux, de plus présentable qu'une cause aussi progressiste que le retour d'une espèce menacée, pour en finir avec ces "parasites" ?

    C'est aussi contre ça que les gens gueulent et en viennent à des attitudes lamentables. Dans leurs têtes, ils se battent depuis deux générations au moins pour maintenir une vie villageoise et agropastorale dans leurs vallées ; dans les conditions d'une agriculture toujours plus productiviste et marche-ou-crève pour tenir face au marché, aux tarifs imposés par la grande distribution etc. ; et ils ont l'impression qu'avec l'ours, le loup ou autre, on leur met un énième truc dans les pattes pour les pousser à la faillite et à plier bagages, pour faire de leurs vallées de pures villégiatures touristiques pour des touristes à qui il faut des trucs intéressants comme de grands animaux sauvages par exemple...

    C'est faux, en tout cas c'est peut-être vrai maintenant mais pas voué à être vrai éternellement (ça dépend des conditions de l'économie agricole : ce n'est pas "parce que" elle a exterminé les grands prédateurs qu'elle a été - en son temps - prospère, mais parce qu'elle était toujours plus prospère dans les conditions de l'alimentation des villes de la révolution industrielle, d'une population toujours plus nombreuse, qu'elle les a exterminés).

    Mais va, dans le paradigme dans lequel ils se débattent, leur faire comprendre...

    Pour moi c'est simple : ils ne pourront le comprendre et ranger leurs pétoires à la con que dans un changement de paradigme ; ou du moins en en entrevoyant la possibilité. D'ici là, les traiter de gros cons ne les fera pas changer de position."

     


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  • Voilà ce que devrait être la gauche révolutionnaire pour seulement envisager d'être prise au sérieux, hélas :


    Les Nôtres : Gisèle Felhendler

    C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris lundi matin le décès de Gisèle Felhendler. Militante du NPA dès sa fondation, elle avait ensuite rejoint Alternative libertaire.

    Gisèle se consacrait inlassablement aux luttes antiracistes et anticolonialistes. Organisatrice infatigable de la Semaine anticoloniale, sans elle cet événement phare de la lutte anti-impérialiste n’aurait sans doute jamais pu avoir lieu. Elle laissera le souvenir d’une militante déterminée, convaincante, unitaire, toujours souriante. Elle exprimait plus que quiconque cet « optimisme de la volonté » de celles et ceux qui résistent, qui ne lâchent rien. 

    Souvenons-nous de son enthousiasme quand, au côté des camarades sans-papiers, nous avons ouvert rue Beaudelique le ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers ! 

    Souvenons-nous de sa détermination quand nous n’avons pas plié devant l’interdiction de manifester notre colère en 2016 contre les bombardements de Gaza par l’armée d’occupation israélienne ! 

    Souvenons-nous encore de son implication dans le soutien à Georges Ibrahim Abdallah pour lequel elle avait œuvré afin qu’il lui soit attribué le prix Frantz Fanon, en 2014, à l’occasion de la Semaine anticoloniale.

    Souvenons-nous finalement de sa bonne humeur, de sa tendresse et de ses enthousiasmes en tout genre lorsqu’on la croisait dans les concerts, dans les bars ou les manifs.

    Gisèle, tu resteras dans nos cœurs pour toujours, et pour toujours un exemple pour celles et ceux qui continuent le combat !


    Lire aussi : Gisèle Felhendler : "Les imaginaires n’ont pas été décolonisés" (entretien avec elle)


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  •  

    Le 28 août 1944, Nice est libérée par la Résistance qui, dans toute la région, est dominée par les FTP. La Wehrmacht se replie en direction de l'Italie, évacuant au passage la principauté de Monaco.

    Le prince d'alors, Louis II, s'est réfugié dans une de ses lointaines résidences. Les notables monégasques, mouillés avec les occupants, ont disparu. Le pouvoir est à prendre. Les FTP à dominante communiste contrôlent militairement le secteur.

    Le secrétaire de la section du PC de Monaco prévient alors la direction régionale fraîchement installée à Nice : il compte proclamer la république, au nom du Parti communiste monégasque (sic). Surpris, les dirigeants communistes niçois dépêchent sur place un secrétaire fédéral du Parti qui dissuade ses camarades monégasques de toute velléité putschiste et fait adopter une position de principe : Monaco c'est la France ! 

    Alertée à son tour, la direction nationale du PCF recommande de ne prendre aucune initiative : ni annexion, ni surtout, de "république populaire" sous la houlette d'un PC local constitué de croupiers de casino et d'ouvriers des sardineries.

    Le préfet de région, Raymond Aubrac*, se chargera de la suite : le rétablissement des Grimaldi, à la condition que Louis II abdique en faveur de son petit-fils, Rainier. Celui-ci trouvera  - entre autres -  sur le Rocher une nouvelle richesse : un émetteur et des studios de radio (future RMC) installés pour les besoins de la propagande allemande.

    G.K.

    Une petite histoire sympatoche qui vaut le coup d'être racontée

    * Aubrac, cette vieille charogne, taupe de Barbie et grand technocrate de la Rrrrrrépublique et de la dissolution du communisme hexagonal dans une vague 'gauche' (rrrrrépublicaine).

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Aubrac

    Enfin bon déjà avant ça, on avait pu voir la pusillanimité du PCF et ses penchants tricolores.

    Monaco n'est pas que le fameux Rocher de 1,5 km² et les demeures luxueuses etc. etc., car à tous ces rupins il faut bien que quelqu'un torche le cul. C'est le cœur d'un pays de langue et culture nissardo-ligures (12 - 3) ; soit resté semi-indépendant donc (la Principauté : son statut en fait en quelque sorte, pour faire court, le dernier protectorat français existant au monde), soit annexé en 1860-61 (Menton et Roquebrune, qui avaient fait sécession de la Principauté en 1848, pays de La Turbie - Beausoleil - Cap d'Ail qui formaient une seule et même commune jusqu'au début du 20e siècle, etc.) ; et qui non, N'EST PAS "LA FRANCE".

    [Faits totalement oubliés aujourd'hui : en février 1871 et dans les mois précédents, soit à peine plus de 10 ans après le rattachement à la France par référendum truqué et dans un contexte d'effondrement de l’État face à la victoire prussienne et de montée des Communes, le jeune département des Alpes-Maritimes connaissait des troubles et donnait une écrasante majorité aux élections législatives à des candidats autonomistes voire carrément séparatistes ou rattachistes à l'Italie - dont ni plus ni moins que Garibaldi himself...]


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  • Tous les courants communistes révolutionnaires (marxistes) considèrent qu'à un moment donné la révolution soviétique a été trahie, a subi une contre-révolution.

    Mais voilà, c'est néanmoins un fait que l'impérialisme "historique" (occidental) n'a pas cessé de combattre l'URSS en 1925 ou 26 (diront les trotskystes), au milieu des années 1930 (dira VP), ni après la mort de Staline en 1953 ou du moins le XXe Congrès de 1956 (diront les marxistes-léninistes et la plupart des maoïstes)... ni même, redevenue Russie, après Gorbatchev et la dissolution finale de 1991, puisque c'est jusque-là que certains courants la font rester "socialiste".

    Et pourquoi/comment, donc, cela ?

    Sur ce point, nous répondrions que 1°/ la Russie de 1916 avait devant elle un destin tout tracé de SEMI-COLONIE, c'est-à-dire quelque chose comme le Brésil ou l'Inde aujourd'hui : un développement économique, productif, largement sous la domination et au profit prioritaire de capitaux extérieurs.

    2°/ La Révolution d'Octobre a ouvert devant le pays DEUX VOIES POSSIBLES : le socialisme et le communisme ; ou du moins, dans tous les cas, un développement économique ENDOGÈNE, "propre" à lui.

    Et donc, il est clair aujourd'hui que la Russie n'a pas atteint le communisme, ni un stade de socialisme avancé en ce sens ; parce qu'à un moment donné, différemment fixé selon les courants marxistes, le chemin vers cela a été abandonné ; MAIS la période soviétique aura au moins été cela : un développement économique du pays, de la production, une "révolution industrielle", endogène et non financée par et sous le contrôle de capitaux impérialistes étrangers (occidentaux, concrètement).*

    C'est-à-dire que la bourgeoisie russe (hier la nomenklatura soviétique) a la main sur les ressources et les richesses du pays, et les "partage" selon le rapport de force du moment avec les masses populaires ; il n'y a pas de Capital occidental qui en prend déjà une (grosse) part, puis la bourgeoisie russe encore une autre et le "reste" (s'il y en a...) pour les masses travailleuses ;  et tout à l'autre bout de la chaîne productive, sa société avec sa culture nationale historique n'est pas laminée pour être transformée en pur marché, débouché commercial pour des produits peut-être largement élaborés sur place (ou dans d'autres pays pareillement dominés) mais toujours "finis" en Occident pour que revienne à celui-ci la plus-value finale (celle de la vente au consommateur ultime).

    C'est CELA que l'impérialisme occidental a combattu non pas jusqu'à ce que l'URSS abandonne la voie du communisme, mais jusqu'à sa collapse totale en 1991, rouvrant alors (ère Eltsine) la possibilité de la destinée semi-coloniale ; et ce que Poutine est l'homme chargé (un peu) de restaurer depuis l'an 2000...

    Cela qui (ainsi que le combat que lui livre l'Occident) doit être strictement dissocié du fait d'être socialiste, c'est-à-dire en marche vers le communisme : plus ou moins peint en rouge (jusqu'en 1991) ou pas (Poutine a tout de même beaucoup "restauré les symboles"), le pays est dans une logique totalement capitaliste, de développement et de "révolution industrielle" sous une forme politique autoritaire façon Second Empire, voire hier de dirigisme étatique de l'économie façon État français des Trente Glorieuses généralisé ; MAIS l'impérialisme occidental, qui veut établir SON contrôle sur l'économie, ne l'accepte pas et le combat.

    Le même raisonnement est strictement applicable à la Chine (qui a abandonné toute voie vers le communisme depuis 40 ans), et globalement à tous les pays que l'Occident a conservé (ou placé !) dans son collimateur depuis 1990 (Iran islamique post-1979, pays arabes passés par le cycle nationaliste et développementiste-volontariste des années 1950 à 70 ou 80, etc.).

    La Russie et la Chine sont ainsi, concréto-concrètement, puisque n'étant pas socialistes, des pays... impérialistes ; mais ATTENTION à ne pas en faire, comme les marxistes-léninistes prochinois de l'URSS à une certaine époque, des égaux stratégiques si ce n'est pas carrément des ennemis impérialistes supérieurs au bloc des impérialismes "historiques" occidentaux (c'est devenu rare aujourd'hui mais cela existe toujours, comme dans le cas d'une petite organisation "maoïste" grecque par exemple) ; attention à bien les considérer comme des impérialismes "mendiants" ou du moins secondaires, comme les impérialismes italien ou allemand des années 1910 ou 1920 (ce qui n'exclut donc pas, certes, que leurs réactions de défense ou leur quête de "place au soleil" puisse conduire à des extrémités politiques terribles...), et à ne pas se tromper d'ennemi principal à ce sujet, il est toujours bon de lire Le marxisme et la guerre dans le Donbass de Victor Shapinov (organisation communiste ukrainienne Borotba).

    Quant aux autres pays (les rares qui restent : Iran, Corée du Nord, Syrie, Cuba, Venezuela...), ils sont certes dépendants, dominés, semi-coloniaux ; mais néanmoins dans une démarche économique et politique nationaliste, appuyée sur ces impérialismes russe et chinois perçus comme "moins gourmands" ; et bien au-delà, dans tous les cas, du "seuil" "acceptable" d'insoumission à l'Occident que celui-ci peut tolérer à l'heure actuelle. S'y ajoutent, depuis quelques dizaines années, des pays dits "émergents" qui pouvaient être de parfaits laquais de l'impérialisme occidental, mais qui ont accumulé dans ce rôle suffisamment de capitaux propres pour commencer à vouloir jouer leur propre partition : Brésil, Argentine, Inde, Afrique du Sud, Turquie, Qatar etc. ; ce qui là encore va amener l'Occident à tout tenter (envers et contre toute la propre logique du capitalisme lui-même...) pour les ramener totalement "dans le rang", dans la soumission absolue d'une république bananière centre-américaine ou du Gabon de la dynastie Bongo coup d’État "rampant" (judiciaire) au Brésil depuis 2016, volonté manifeste de dégager Erdogan par une "révolution colorée" ("de gauche", s'il vous plaît !) en Turquie, menaces (maintenant) contre l'Afrique du Sud qui voudrait se réapproprier ses terres agricoles pour en faire bénéficier sa population, lancement des "chiens d'attaque" Arabie saoudite et Émirats contre le Qatar, etc. etc. En Syrie, ce n'est pas avoir de la sympathie pour le régime d'Assad que de dire qu'en dépit de tous ses "efforts" en ce sens (soumission aux directives du FMI depuis l'an 2000), il n'était pas la néocolonie que l'Occident aurait voulu qu'il soit ; tout en faisant parallèlement le constat que la rébellion, "islamiste" ou simplement nationaliste arabe mais anti-Assad, ne présentait pas elle non plus les "garanties" de servilité suffisantes (risquait de mettre en place des circuits économiques qui n'"exfiltrent" pas suffisamment la richesse du pays vers les Centres occidentaux) et s'est donc vue à partir de 2013 progressivement lâchée au profit de la pseudo-"révolution" de Rojava.

    C'est un ressort essentiel de la guerre mondiale non-déclarée en accentuation actuellement on-serait-presque-de-plus-en-plus-tentes-de-penser ; qui n'est menée contre aucun pays pouvant être qualifié (même "vaguement", "de très loin") de "socialiste", mais n'en doit pas moins être combattue sans concession par nous, communistes occidentaux.


    [* Il est ainsi frappant de constater combien la guerre révolutionnaire de 1918-21, et la construction de l'URSS ont pu parfois ressembler à une "répétition en accéléré" de la constitution de l'Empire des tsars, que l'on pourrait appeler aussi "l'aire russe-eurasiatique" ; "mais" (en principe) sur (supposément) des "bases nouvelles", d'"amitié fédérative" entre les peuples et non plus sous la force brute d'un autocrate (bien qu'il ait fallu, dans la plupart des cas, en passer par la force contre des résistances locales).

    Ainsi, à un libertaire qui (comme à l'accoutumée) mettait en avant "Makhno" dans une discussion sur l'"autoritarisme léniniste", quelqu'un a pu répondre que :

    "À partir du moment où une force armée exerce la volonté d'un groupe social faite loi, il y a un État. Donc oui, bien entendu, le territoire makhnovien en Ukraine était un État... l’État des moujiks du Dniepr descendants des "Cosaques d'en bas" (ceux qui n'avaient pas été transformés en aristocrates terriens et corps de cavalerie d'élite, mais en serfs de ceux-ci), dont les limites étaient quasi exactement celle de la république (relativement) égalitaire cosaque du 17e siècle (l'"Hetmanat") https://img.over-blog-kiwi.com/.../d23a12 . Ensuite de quoi il a été "écrasé par les bolchéviks" et intégré dans l'URSS, un peu en une sorte de remake de l'annexion (entre contrainte et allégeance "volontaire") de l'Hetmanat au début du 18e siècle.

    Cela n'a nullement été un triomphe de l'(horrible, affreux, abominable) Étaaaaat sur le non-État libertaire, mais la protectoralisation et l'annexion d'un État par un autre. Menée il faut le dire, non sous l'horrible Staliiiiine mais sous la dictature militaire de Trotsky, intellectuel petit-bourgeois urbain et ruralophobe ; c'est à dire que cela aurait pu beaucoup mieux se passer avec le fils de cordonnier de village Staline... Qui une fois écarté le binoclard barbichu du game, a beaucoup mieux que précédemment (ce qui lui est précisément reproché par les accusations trotskystes de "thermidorisme") su intégrer au pouvoir soviétique les anciens SR... c'est à dire les "populistes" ruraux, les "miristes", la frange démocrate-égalitariste radicale de la paysannerie... C'EST À DIRE ce qu'étaient en réalité les makhnovistes, et non des "communistes libertaires" comme l'est devenu Makhno ENSUITE (en exil) et s'est élaborée de là une construction intellectuelle (un "roman") a posteriori, au service de la mythologie anar." 

    Autrement dit (ce qu'il faut retenir), l'histoire d'alliance et de rupture entre la Russie des soviets et l'Ukraine makhnoviste a en quelque sorte "rejoué en accéléré" l'intégration en mode "amour-haine" de la Zaporoguie cosaque "égalitaire" des 16-17e siècles (dont elle épousait pratiquement le territoire) dans l'Empire russe au 18e (avec par ailleurs, de l'autre côté, des nationalistes ukrainiens soutenus par la Pologne et - un temps - l'Allemagne et l'Autriche, "rejouant" un peu le rôle de la domination polonaise sur une grande partie de l'Ukraine à la même époque).

    Et il en est (globalement) partout allé de même, les prises de pouvoir bolchéviques (mêlant en général russes et autochtones) et les "allégeances"-fédération avec le Centre soviétique de Moscou-Petrograd se voulant "rejouer", sous une forme nouvelle et démocratique, l'intégration passée (sous les tsars) au "monde russe-eurasiatique" ; dans un contexte de complète dislocation, désintégration de celui-ci ; l'alternative étant alors que toute une mosaïque d’États nationalistes bourgeois indépendants fassent allégeance, non pas à Petrograd la Rouge mais... aux puissances impérialistes ennemies acharnées de la révolution, ce qui évidemment ne faisait "pas trop rêver" Lénine et ses camarades !

    (Lire à ce sujet : http://revueperiode.net/guide-de-lecture-aux-marges-de-la-revolution-russe ; ou encore : Marx-Lenine-bolcheviks-et-l-islam-Drweski.pdf)

    Et encore de même lors de la constitution de la République populaire de Chine en 1949-51, là encore en reconstituant, sous la forme de régions autonomes démocratiques (ou d'alliances fraternelles entre voisins comme avec la Corée ou le Vietnam), les liens "tributaires" ancestraux entre les territoires/peuples et Pékin, et de là la (supposée) "grande famille" du "monde chinois", au lieu d'une Chine révolutionnaire encerclée de protectorats impérialistes hostiles...

    (Lire aussi, malheureusement uniquement disponible en anglais : Maoist National Theory)

    Bien sûr, les deux voies possibles devant une telle logique étaient strictement corrélées à celles s'ouvrant devant la révolution en général : aller vers le communisme... dans une union fraternelle (démocratique, respectueuse, égalitaire etc.) de peuples "faisant bloc" contre l'impérialisme ; ou servir simplement de "révolution industrielle" à l'ex-Empire tsariste (ou Qing) = restauration progressive de la suprématie russe ou han sur les périphéries transformées en "colonies" au service de cette "révolution industrielle" ; ce qu'il s'est malheureusement finalement passé...

    Et qui n'est pas sans rappeler (également) la façon dont la "Nation française" proclamée en 1789 s'est elle aussi voulue une refondation sur des bases nouvelles (la "liberté", la loi, la Constitution, le suffrage des pères de famille propriétaires) de la "grande famille" de peuples et de cités bourgeoises précédemment unies sous la main de fer de la Couronne ; avant que ne se réimpose pas à pas (la Révolution étant de toute manière bourgeoise), jusqu'à Napoléon Bonaparte, le seul cadre dans lequel la bourgeoisie française peut être bourgeoisie française, celui d'un État autoritairement centralisé à Paris annexe-etude-en-finir-avec-la-france-quelques-verites-sur-la-revolution-bourgeoise.]

    [Et au fond, tous ces régimes "résistants" à l'hégémonie économique et culturelle "atlantique", que d'aucuns nommeront "anti-impérialistes" ou d'autres encore "idéocraties" (régimes où l'idéologie et l'"idéal" sont centraux), en dehors de la Russie et de la Chine qui sont des impérialismes (certes de très second rang, les États-Unis et leur bloc occidental restant la superpuissance mondiale unique), relèvent de ce que l'on appelle classiquement en langage MLM des régimes bourgeois bureaucratiques, dont on peut dire en substance que :

    "La bourgeoisie bureaucratique, ce sont plutôt des gens qui à la base sont des "révolutionnaires" nationalistes bourgeois [ou pourquoi pas, bien sûr, des révisionnistes issus de révolutions socialistes liquidées...] ; mais dans un contexte où la domination impérialiste rend la révolution bourgeoise impossible. Typiquement, le Kuomintang en Chine : ça a été un parti révolutionnaire au départ. Ou encore, le kémalisme en Turquie. Mais cela peut aussi s'appliquer au Destour de Bourguiba en Tunisie, au FLN algérien, au MNR bolivien ou au PRI mexicain, au nassérisme ou au baathisme arabes, ou encore à des démarches modernisatrices comme celle des Pahlavi en Iran... comme à leurs successeurs de la "révolution islamique" ; bref, à une liste interminable de cas de figure.

    Sauf que comme, on l'a dit, une véritable révolution bourgeoise est impossible sous la domination de l'impérialisme, ces forces finissent tôt ou tard par retomber dans la dépendance et devenir eux aussi des intermédiaires de celui-ci ; sous cette forme, donc, "bureaucratique". En ce sens, il est effectivement possible de dire que quelque part le castrisme, à Cuba, est retombé dans la dépendance et devenu une bourgeoisie bureaucratique au service de l'URSS, etc.

    De fait, le caractère révolutionnaire bourgeois échoué (car impossible) de ces processus rejoint la nécessité impérialiste de modernisation de la production à son service (une certaine "arriération" étant, souvent, ce qui a provoqué le mécontentement...).

    Mais dans cette compréhension des choses, il faudrait donc alors établir une distinction entre lorsque ces régimes bureaucratiques sont "consolidés" comme nouveaux intermédiaires de l'impérialisme (fût-ce un impérialisme rival de celui dont ils se sont libérés initialement), et lorsqu'ils ne le sont pas encore ; en tout cas, lorsqu'ils sont encore dans la phase où ils jouent un rôle positif pour la condition des masses du pays, et assez souvent dans ces circonstances, peuvent être la cible de contre-attaques féroces de leur ancien maître et de ses alliés ; offensives impérialistes contre lesquelles ils doivent être fermement défendus."

    http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/sur-le-capitalisme-bureaucratique-des-pays-domines-et-le-pretendu-fasc-a114096444

    Ce qui signifie quelque part, en attendant, que les gouvernements de la planète peuvent finalement être classés en deux catégories : ceux auxquels seule une révolution socialiste serait supérieure, comme expliqué ci-dessus ; et ceux auxquels, outre une révolution socialiste, serait également préférable un régime ami de ceux auxquels seule une révolution socialiste est supérieure... à vous de voir lesquels vous classer dans cette catégorie :) :) À vous de voir lesquels vous voulez classer dans cette catégorie !]

    Sur la question du révisionnisme, de la liquidation du socialisme et de la poursuite de la guerre impérialisme malgré cela

    [Encore un développement sur la question]

    En fait, on a l'impression de se rendre de plus en plus compte des dangers et même de l'impasse mortelle d'une certaine négation gauchiste de la dialectique forme (nationale) - contenu (système économique et politique).

    Prenons l'exemple de la Transnistrie. Il n'y plus une once de socialisme (contenu) là-dedans. Y travailler consiste en gros à être dans la position d'un éternel vacataire  de la fonction publique. Aucun courant se réclamant du marxisme ne peut prétendre le contraire.

    De fait, dire que ce n'est pas un pays socialiste est aussi facile que de boire un verre d'eau.

    Mais voilà : le régime séparatiste (d'avec la Moldavie, lorsque celle-ci a elle-même pris son indépendance au moment de la dissolution de l'URSS) a en revanche préservé un "contenant", une forme nationale slavo-soviétique.

    Un "récipient" qu'il... resterait, en quelque sorte, à "re-remplir" de contenu socialiste !

    Alors que, par contre, si même le "contenant" national a été détruit... on "remplit" quoi ? Pour "remplir" de socialisme, il faudrait déjà reconstruire un tel contenant.

    Et c'est, à notre toujours très humble avis, ce que l'impérialisme victorieux (occidental) des années 1980-90 a parfaitement compris ; et qu'on pourra appeler le "concept McWorld" : non pas seulement écraser toute forme, embryon, de socialisme ou de révolution nationale-démocratique anti-impérialiste ; mais également démolir tout CONTENANT, toute forme nationale susceptible d'en recevoir à nouveau, fut-elle portée par des forces politiques réactionnaires (des gens, par exemple, dans l'esprit d'un Soljenitsyne, qui après la chute de l'URSS se plaindra justement de ce que ses idées ne soient pas celles mises au pouvoir...).

    Concrètement, il ne s'agit pas simplement que des forces conservatrices, pour ne pas dire "obscurantistes", anticommunistes, règnent (elles pourraient être tentées d'éjecter, et éjectent même parfois dans les faits, comme la Malaisie de Mahathir par exemple, le FMI) : il faut que les pays CESSENT d'être arabes, asiatiques, africains, slaves etc. ; ou alors de façon très superficielle voire folklorique (un exemple typique en serait l'"arabité"-"islamité" surjouée des pétromonarchies du Golfe ; dans le même registre on pourrait peut-être ajouter l'hindutva du BJP en Inde) ; pour n'être plus que de grands centres commerciaux géants à ciel ouvert.

    C'est pour cela que même un type formé à l'école des troupes de choc anticommunistes de la Guerre froide, on-ne-peut-plus réactionnaire et économiquement thatchérien (nous n'avons pas connaissance, en tout cas, qu'il ait été autre chose), comme Orban, à un moment donné ne convient plus à cette politique dont une figure emblématique (mais il ne faut certes pas faire une fixette dessus non plus) est Georges Soros. Il fait beaucoup parler de lui (et cherche à se constituer, surtout, un "réseau" européen sur cette thématique) comme "Monsieur Rempart anti-migrants", mais il joue surtout dans cette affaire (et tout le monde le sait à commencer par lui-même) un rôle de cerbère, au même titre que les États d'Afrique du Nord, car personne ne vient de Syrie ou d'Afghanistan ou d'Afrique pour croupir en Hongrie (quand on fait cela on vise Paris, Londres, Berlin, autrement dit, Orban ne ferme pas ses frontières à ces gens parce qu'ils "risqueraient" de s'installer "chez lui" !) : en réalité, c'est d'abord et avant tout un réac ultra-nationaliste (qui cherche en outre à éviter que de bien plus nationalistes encore que lui ne montent en puissance et lui ravissent le pouvoir...) qui veut que "la Hongrie reste hongroise" (ce seraient en substance ses mots) ; et le problème avec une telle Hongrie hongroise, c'est qu'elle est susceptible un jour (de fait, ce jour viendra tôt ou tard !) d'être "remplie" à nouveau de socialisme, et cela "il ne faut pas" ; alors que s'il n'y a rien d'un tel "récipient", le socialisme s'écoulera par terre...

    C'est cela, la "McWorldisation".

    Alors il ne s'agit pas de tomber dans des raisonnements pavloviens et débiles comme quoi il faudrait "soutenir" les réacs nationalistes, fascistes, au nom de la préservation du "récipient" national (car pour continuer sur cette image : ils préservent le "récipient" peut-être, mais ils sont aussi sur celui-ci... un "couvercle", pour empêcher qu'on y "verse" du socialisme !!).

    Mais il faut avoir ce paramètre à l'esprit dans nos raisonnements.

     

        Sur la question du révisionnisme, de la liquidation du socialisme et de la poursuite de la guerre impérialiste malgré celaSur la question du révisionnisme, de la liquidation du socialisme et de la poursuite de la guerre impérialiste malgré cela


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  • ... mais dont nous mettons juste le lien ici car c'est une clarification qui vaut le coup d'y jeter un œil :

    Clarification sur la question de la CONCEPTION DU MONDE et de l'indépendance IDÉOLOGIQUE comme problème central de Rojava

    Sinon pour info, c'est bien la "désescalade" qui s'annonce dans la province d'Idlib russie-et-turquie-s-accordent-pour-creer-une-zone-demilitarisee-a-idlib ; ce qui confirme encore un peu et une fois de plus le scénario (analyse que nous partageons à 400%) d'une tripartition de la Syrie syrie-vers-un-triple-protectorat ; scénario dans lequel l'abandon d'Afrin aura effectivement servi à établir cette zone continue au Nord-Ouest du pays (avec Idlib et le Shahba) pour Erdogan et les rebelles qu'il soutient, et ce qu'il reste de "Rojava" au Nord-Est est bien la zone attribuée... à l'Occident.


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  • Eh bien c'est simple : elles sont passées par ce que nous appelons en Occitània la vergonha ("honte", de sa langue et de sa culture, et assimilation du mépris social alentour contre ceux - en l'occurrence sa propre famille... - qui la parlent), comme beaucoup d'autres avant elles !

    http://www.slate.fr/…/langue-arabe-maternelle-oubliee-honte

    Illustration dans le texte :

    "Parler arabe, en public ou même dans son foyer, était considéré comme un refus d’intégration, une manifestation du communautarisme, et les petits bilingues que nous étions ne suscitaient jamais la même admiration qu’un franco-anglais ou un bilingue chinois-français. Les attentats de ces dernières années et l’amalgame arabe = arabisation = charia a fait le reste.

    Mais déjà à 5-6 ans, alors que ma mère me parlait en arabe au supermarché ou dans la rue, je débusquais des regards réprobateurs et en est né un sentiment de honte. Personne dans ma classe n’a jamais témoigné la même curiosité sincère et enjouée pour la langue que je parlais à la maison que pour les autres enfants issus de foyers immigrés italiens, portugais ou coréens. Pour mes camarades, l’arabe se résumait à «nardinamouk» et «tfou» (le bruit que l’on est censé faire en crachant). Les autres, les Rachid, les Mounia, enfants de Tunisiens, de Marocains, d’Algériens avaient comme moi la mine renfrognée et la honte qui brûle les joues quand nos parents se pointaient aux réunions parents-profs avec leur accent, les «r» qui roulent et les «hamdoullah» qui ponctuaient chaque commentaire élogieux d’enseignant sur nos résultats scolaires.

    Jamais personne ne m’a dit que l’arabe était une belle langue. Jamais personne n’a pris le temps de me dire que ça n’était pas une langue de minorités qui doit se faire tout petite mais qu’elle était parlée par des millions de personnes dans le monde. À l’inverse, tout, qu'il s'agisse des sketchs à la télé dans lesquels des humoristes imitent l’accent arabe avec force raclements de gorge et sons gutturaux, ou des blagues sur les paraboles de nos balcons qui captaient mal les chaînes arabes, m’a incitée à avoir honte de ma langue maternelle et à tout faire pour l’oublier."

     


    slate.fr

    «Je sais pourquoi je ne pige pas un mot d’arabe, qui est pourtant ma langue maternelle»


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  • #Kanaky #FUIQP


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  • ... les "subaltern studies" (lire aussi subaltern-studies.pdf et également et surtout gayatri-spivak.pdf où en deux paragraphes on a à peu près situé politiquement le truc...) c'est vouloir faire des "subalternes" (terme employé par Gramsci pour les classes pauvres et exploitées qui n'écrivent pas leur propre histoire, que l'historiographie des élites n'"enregistre" pas ou de manière très déformée) ; d'une PARTIE d'entre eux du moins (LOL !) ; des petits bourgeois "entrés dans l'histoire"... et surtout une masse de manœuvre pour pouvoir soi, petit bourgeois intellectuel, prendre la place des grands.

    Spécifiquement en Inde (qui en est LE pays), prendre la place de l'oligarchie dirigeante historique (congressiste) avant que L'AUTRE petite bourgeoisie, l'ultra-nationaliste fasciste, ne le fasse (sauf que voilà, maintenant avec Modi elle l'a fait... c'est ballot !).

    En tenant compte aussi, pour bien comprendre les choses dans ce contexte, du "paradoxe brahmane" ; c'est à dire la plus haute caste du système hindou (le clergé en quelque sorte), la plus respectée en principe, mais une caste non-possédante, censée être dénuée de richesses matérielles brahmanité-et-pauvreté (un peu comme certains ordres monastiques ici)... ce qui dans la Modernité capitaliste renvoie forcément tout au bas de l'échelle, en tout cas (au mieux) à une toute petite classe moyenne intellectuelle. Et de fait une énorme partie de la gauche indienne en général (gauche "communiste" middle class qui joue un rôle essentiel dans le néocolonialisme depuis l'indépendance) est issue de cela, de cette caste déchue, dans une démarche qui s'efforce (tout en condamnant sur le principe le système des castes) de retrouver une sorte de magistère intellectuel sur les masses (car c'était aussi la caste des "profs", des enseignants) et de rééquilibrer les rapports de pouvoir avec les puissants économiques, plutôt issus de la caste des aristocrates guerriers (kshatriya).

    Bref, vivement que les maoïstes avancent et triomphent dans leur Guerre populaire parce que c'est pas avec autre chose, et surtout pas avec ça qu'on est sorti d'affaire !!

    De manière générale, tout ce qui termine par "studies" n'est de toute façon en dernière analyse que la mise dans le formol universitaire d'une lutte juste mais sur le recul, dans le contexte général mondial de recul des luttes dans les années 1980 à 2000 (luttes des masses pauvres et exploitées en Inde, luttes des colonies intérieures aux États-Unis, luttes des peuples indigènes ailleurs, luttes d'émancipation démocratique de genre mondialement etc.).

    *******************************************************************

    [Un résumé assez synthétique et clair de la chose...]

    "Disons qu'historiquement, il y a une oligarchie indienne qui a régné quasi non stop depuis l'indépendance (jusqu'en 1998 puis de 2004 à 2014), moderne et occidentalisée, formée dans les universités british et autres : c'est essentiellement le Parti du Congrès. 

    Le BJP représente, lui, un peu comme l'AKP ou le MHP en Turquie la bourgeoisie plus 'terreuse', nationaliste et traditionaliste du pays 'profond'. À la rhétorique parfois anti occidentale, mais bon, anti tout ce qui n'est pas hindou de manière plus générale et simple.* 

    Ça n'a simplement pas, à ce stade, mené au conflit avec l'Occident car la ligne anti musulmane et anti chinoise que ça signifie convient à ce dernier sur le plan géopolitique (et sur le plan économique, les intérêts de ses multinationales sont bien gardés). 

    De l'autre côté il y a aussi tout un compradorisme historique de gauche, 'communiste' révisionniste, qui a pu régner sur des États entiers comme le Kerala (1957-59 puis en alternance, une très grande partie du temps depuis 1967) ou le Bengale (1977-2011 non-stop)

    En perte de vitesse, il essaye depuis 20-30 ans de se faire un lifting avec des thèses postmodernes, comme les subaltern studies de Spivak et autres.

    Je veux dire que cette bourgeoisie compradore 'rouge' essaye de se reconvertir dans ce postmo foireux.

    Évidemment, ça ne fait pas le poids face à l'appel du BJP à l'"âme éternelle" du pays. Dans les faits, cette vaste entreprise de retape est complètement laminée dans les classes moyennes et populaires par le populisme hindutva.

    Personne (à commencer par leurs 'subalternes' sujets d'étude) n'en a rien à branler de leurs conneries je veux dire, LOL. Déjà moi le premier, alors imaginez un peu là-bas... Où quand tu sais lire, c'est déjà super bien et tu vas pas le gâcher à lire ça. 

    Au milieu de tout ça, les camarades maoïstes essayent tant bien que mal de mener à son terme la révolution commencée à Naxalbari il y a plus de 50 ans."

    * À ce sujet, lire ici une bonne présentation http://redvoicesofindia.secoursrouge.org/il-faut-developper-la-guerre-populaire-pour-combattre-le-fascisme-hindou-brahmanique-et-faire-avancer-la-revolution-de-nouvelle-democratie/ ; pour se donner une idée (aussi) de là où a conduit le compradorisme "de gauche" puis toute la merde gauchistoïde petite-bourgeoise plus ou moins postmoderne dans laquelle il essaye maintenant de se reconvertir ; un danger que, sans préjudice des immenses différences avec un pays comme l'Inde, il n'est pas absurde de transposer ici face à la menace des "populismes" d'extrême-droite.

     

    En gros, si on veut...

    En gros, si on veut...


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  • http://collectifantiguerre.org/spip.php?article109&lang=fr

    SOUTENONS LE DROIT A L’INDÉPENDANCE DE LA KANAKY CONTRE LE COLONIALISME ET LE RACISME

    Depuis plus de 160 ans le Peuple kanak est colonisé par la France, qui a perpétré contre lui d’innombrables massacres. Il n’a cessé depuis de se battre pour redevenir un peuple libre et maître de son destin. Les formes de la résistance ont varié mais celle-ci n’a jamais cessé : des insurrections de 1878 à celle de 1917, du refus de la conscription lors de la Première Guerre mondiale à l’occupation de la grotte d’Ouvéa en 1988, des manifestations pacifiques aux occupations de mairies ou d’autres édifices publics. Pour le Peuple kanak la colonisation c’est la spoliation des terres, la mise en minorité organisée sur sa propre terre, et une situation où dans tous les domaines – salaires, emploi, niveau de vie, logement, santé, éducation… – les Kanak subissent oppression et exploitation, racisme et discriminations.

    Après plus d’un siècle et demi de lutte, le Peuple kanak a imposé par sa lutte la reconnaissance de son droit à l’autodétermination. Un référendum se tiendra le 4 novembre prochain qui décidera du sort à court terme du Peuple kanak. L’ampleur des enjeux économiques et géostratégiques pour la France font craindre toutes les manipulations. Le long conflit sur l’élaboration des listes électorales du référendum en témoigne, plus de 19 000 Kanak ne sont pas inscrits, plusieurs milliers d’inscriptions frauduleuses, en plus d’une double modification de la loi permettant l’ouverture du corps électoral à de nouvelles catégories de personnes non citoyennes.

    Car la France coloniale fera tout pour préserver ses intérêts économiques (40% des réserves mondiales de nickel) et son rang de puissance militaire qui renforce sa présence dans le Pacifique Sud.

    Les anticolonialistes, progressistes, antiracistes de France et plus largement tous ceux qui refusent d’abandonner le combat pour le droit des peuples sont concernés. Refuser de s’habituer à l’inacceptable parce qu’il dure est une nécessité. N’oublions pas qu’un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre.

    À la veille du référendum, il est urgent d’entendre les organisations indépendantistes kanak. Pour cela, venez nombreux au :

    Meeting de solidarité pour l’indépendance de la Kanaky

    MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2018

    (lieu à préciser)

    En présence des organisations indépendantistes kanak, USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et exploités), Parti travailliste, MJKF (Mouvement des jeunes kanak en France) (liste à suivre)

    Organisé par le Collectif Ni guerres ni état de guerre, le Collectif Solidarité Kanaky, le FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires), la Ligue Panafricaine-UMOJA Section France, le PIR (Parti des Indigènes de la République), Sortir du colonialisme, Survie, l’UJFP (Union des juifs pour la paix), avec le soutien de la CNT, d’Ensemble, du NPA et de Solidaires.
    (Liste à suivre)

    VIVE LA RÉSISTANCE DU PEUPLE KANAK

     

    Meeting de solidarité pour l'indépendance de la Kanaky - [Collectif Ni Guerres Ni État de Guerre]


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  • Disons qu'il y a deux variantes du problème.

    Il y a d'abord l'existence historique d'une gauche "progressiste" mais contre-révolutionnaire. On la connaît. Réformiste et qui lorsque ça chauffe, n'hésite pas à se retourner contre le mouvement radical des exploités : Gustav Noske, Jules Moch...

    Il ne faut pas oublier non plus que lorsqu'il y a des "coups de barre" à droite après des "pics radicaux" de progressisme, comme après Robespierre ou le Front populaire, on a encore souvent affaire à des gens de gauche pour l'époque. Les Thermidoriens (puisque républicains, pas royalistes, ne rétablissant pas la monarchie), ou Daladier, étaient de gauche pour leur époque. Une gauche "raisonnable"...

    Après la Commune (LES CommuneS en réalité : assez de parisianisme de gauche !), il y a certes eu une période de droite radicale, mais très vite au bout de quelques années s'installe le même type de gauche "raisonnable" (le programme du comte de Chambord, qui renoncera finalement à la restauration monarchique, était déjà plus social que le sien...), caractérisée notamment par son colonialisme (pour donner du pain et des jeux à la plèbe, il faut un Empire...), et qui autorise les syndicats (précédemment interdits par la gauche de 1791, celle de Le Chapelier) mais envoie la troupe aux ouvriers à Fourmies (1891, 9 morts) et Carmaux (1892). Ce dont s'indigneront le socialiste Jaurès... mais aussi le nationaliste Drumont : fini le "Parti de l'Ordre", le "social" devient un marqueur politique de la droite extrême (éventuellement avec l'astuce de détourner la cible vers "le Juif", mais pas forcément : "l'oligarchie", "les ploutocrates", "l'aristocratie financière", voire nommément "le capitalisme" et "le bourgeois" sont souvent dénoncés en tant que tels) ; ce qui culminera dans les fascismes du 20e siècle ; et après tout quand on y pense, et quand on voit la gauche à l'œuvre, auraient-ils eu tort de s'en priver ?

    Cette gauche, devenue trop à droite, sera remplacée une vingtaine d'années plus tard par une autre, qui était la gauche "radicale" 20 ans plus tôt, d'où son nom : le Parti radical. À l'arrivée, c'est toute la 3e République de 1879 à 1940 qui n'a pratiquement consisté qu'en un règne de la gauche (modérée, raisonnable) ! Jusqu'au fameux vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, par une assemblée de gauche (celle du Front populaire), avec seulement 80 voix contre (certes majoritairement socialistes ou apparentées, mais seulement 80 sur plus de 600 !).

    À cette époque, le gauchisme dénoncé par Lénine dans son fameux ouvrage est surtout un petit "virus", un élément perturbateur, un cheveu sur la soupe dans la stratégie révolutionnaire des communistes ; mais il reste un courant extrêmement minoritaire, tout sauf hégémonique dans le mouvement organisé des classes exploitées. Le danger principal, l'ennemi ABSOLU, comme l'ont déjà tragiquement expérimenté les spartakistes allemands (mais aussi quelque part les bolchéviks eux-mêmes, face à Kerenski), c'est cette gauche bourgeoise réformiste, de plus en plus ralliée par des éléments opportunistes et "possibilistes" du mouvement ouvrier socialiste (le phénomène a commencé dans l’État français dès 1899). Et bien sûr ce phénomène nouveau, parfois dirigé par des gens venus du mouvement socialiste (Mussolini), ou qui se pare en tout cas des appellations de (national-) "socialiste", ou "social", ou "solidaire" etc. : le fascisme...

    Aujourd'hui, l'on pourrait dire que la gauche bourgeoise totalement convertie à la gestion "sociale" du capitalisme, et déconnectée du mouvement ouvrier (d'ailleurs totalement laminé et atomisé, ne concernant pas 80% de la classe ouvrière - et autre salariat au lance-pierre - qui en ignorent parfois jusqu'à l'existence), a pour pendant un gauchisme qui est l'extrême-gauche dans son immense majorité.

    Un pendant, oui, derrière une opposition en apparence violente et même parfois plus forte que celle entre révolutionnaires et réformistes il y a un siècle, de sa logique sociale-libérale et de "conquêtes" même plus collectives mais individualistes et sans conscience qu'elles ne peuvent jamais se faire que sur le dos d'autres (à trouver...) ; de dérégulation sous une exaltation de l'Individu-roi ; et bien souvent de ses orientations géopolitiques (celles d'une certaines droite, sans même parler de l'extrême, pouvant de fait être parfois plus proches de la tradition internationaliste du mouvement communiste, du devoir anti-impérialiste de s'opposer à la base militaire "Israël" au Proche-Orient par exemple, etc. etc.).

    Tel est le premier aspect.

    Le deuxième, peut-être (encore) moins "safe" à aborder, est que disons jusqu'aux années 1970 grosso modo, la gauche en général et le mouvement communiste en particulier (malgré son opposition au "progressisme" réformiste bourgeois) ont eu cela en commun de consister à être EN AVANCE sur la société de leur temps, plus "progressistes" et "modernes" en termes d'émancipation démocratique pour les divers groupes sociaux (travailleurs bien sûr mais aussi femmes, jeunes etc., et même bien que tardivement homosexuel-le-s) que l'hégémonie culturelle souvent conservatrice ambiante.

    Mais depuis les années 1980, on est presque en droit de se demander si être "progressiste" d'un véritable point de vue communiste, ce n'est pas devenu être "réac", conservateur... ou du moins prendre (et assumer) le risque d'être considéré comme tel.

    [Sur la possible "fécondité" politique de telles "régressions" conservatrices, on peut lire : beaufs-barbares-houria-bouteldja]

    Sur le plan "purement social", c'est on-ne-peut-plus clair : être "progressiste", comme se proclame maintenant l'être Macron, être "moderne", c'est prôner la destruction de décennies de conquêtes des luttes ; et les défendre, c'est du "conservatisme". Voilà qui donne envie d'être résolument anti-"moderne" et "conservateur", donc !!

    La laïcité, progrès émancipateur face à une Église catholique toute-puissante, est dévoyée dans son concept ; détournée en instrument d'oppression de populations originaires de l'Empire ex-colonial et néocolonial qui représentent peut-être aujourd'hui le tiers du véritable prolétariat d'Hexagone, hors aristocratie ouvrière (très majoritairement euro-descendante) - et à l'extérieur, l'anti-"obscurantisme" en arme géopolitique permettant de justifier des dizaines de guerres de repartage ou de renforcement de la domination impérialiste à travers le monde. Dans les principes du léninisme, la vision peut-être euro-centrée du recul de la foi et des traditions musulmanes chez les peuples concernés, du "dévoilement" des femmes etc. peut être aujourd'hui sérieusement discutée ; mais toujours est-il que JAMAIS il n'était question d'une "victoire" sur l'"obscurantisme" et l"'oppression de lafâme" obtenue purement par décrets "progressistes" bourgeois, sans une transformation radicale de la base économique de la société (et il en allait de même avec les convictions et traditions chrétiennes ou juives, ou bouddhistes ou autres) ; et bien sûr JAMAIS non plus d'en prendre prétexte pour une quelconque "mission civilisatrice" coloniale (comme pourra le faire une URSS dévoyée en Afghanistan dans les années 1980, mais c'est un exemple face à des centaines du côté capitaliste depuis Jules Ferry - ou encore Léopold II "libérant" les Congolais des esclavagistes arabes et swahilis, tenez !).

    Les uns dévoient la laïcité de 1905 tandis que d'autres, se la jouant plus "ouverts" (libéraux, en fait), n'en noient pas moins dans des concepts tels que l'"intersectionnalité" ou l'"articulation" (des "oppressions" et des luttes contre) le même poisson fondamental qui est qu'il n'y a désormais plus seulement des peuples colonisés ou dominés et des luttes anti-impérialistes à l'extérieur de la métropole hexagonale, mais également des prolongements de ces peuples et, par voie de conséquence, de ces luttes à l'intérieur même ; dans ce qu'on a coutume d'appeler "l'immigration" et les "issus de"... Et d'ailleurs, encore une fois, idem sur le plan international et géopolitique : on serait presque tenté de dire, en toute honnêteté, que l'on préfère un sionard défenseur patenté et assumé d'Israël à quelqu'un qui nous sort que "sa solidarité va prioritairement aux communistes, féministes et queers palestinien.ne.s"... (mais ce pourrait être aussi plus basiquement à "la gauche palestinienne", bref).

    Dans le domaine qui a de plus en plus tendance à faire le plus parler de lui, celui du genre, de la "moitié du ciel" (les femmes), des minorités sexuelles etc., depuis les années 80, après les conquêtes fondamentales des années 60-70 (fin de la minorité à vie pour les femmes, dépénalisation totale de l'homosexualité - et de la transidentité, "travestissement" qui était confondu avec), le "progrès" ne consiste concrètement plus qu'à l'ouverture de nouveaux marchés (tout comme d'ailleurs, particulièrement en Amérique du Nord mais ça vient en Europe, le développement d'une petite classe moyenne non-blanche...) et l'"émancipation", de fait, on pourrait presque dire, en la même "émancipation" que celle des ouvriers des "horribles" corporations par Le Chapelier : la "liberté"... oui, formidable, d'être seul-e et "nu-e" face à la machine à broyer du Système !

    Marche ou crève... comme les mecs, pour aller gagner ta croûte ; ou alors quoi, tu voudrais encore vivre aux crochets d'un mari en échange de lui torcher le cul, comme ta grand-mère ? Y a pas à dire, avec de telles "alternatives" binaires "progrès"/"archaïsme", on arrête difficilement un tel "progrès"... Quoi qu'on s'"étonne" de plus en plus, depuis quelques temps, d'un apparent retour (et absolument pas que chez les musulmans, simplement un certain "instinct" républicain a tendance à se focaliser dessus...) aux "valeurs traditionnelles" de la femme au foyer, "complémentaire" de son conjoint qui ramène les sous tandis qu'elle s'occupe de la maison et des enfants - un retour de la volonté des femmes elles-mêmes, hein, donc gardez vos rengaines des "premières concernées", ça ira pour cette fois.

    "Femmes libérées" (comme disait la chanson) ou homosexuel-le-s, voire demain transgenres-queers (avec le grand mouvement actuel là-dessus) : on se retrouve en fin de compte avec une "liberté" sur un MARCHÉ de l'Être-marchandise, consommant pour pouvoir se "vendre" (comme les autres d'ailleurs, ce n'est pas spécifique à ces identités, elles ont simplement rejoint en cela... la norme, sous leur emballage de particularisme et de "différence" exaltée) ; finalement peut-être si dure à vivre qu'elle en ferait regretter le patriarcat d'antan (d'avant les années 1970), pas son oppression bien sûr, mais les grandes luttes contre lui (pour le droit de vote, l'avortement, la fin des persécutions homophobes etc.) et leurs "blocs" collectifs clairs.

    Et dans tout ce qui vient d'être évoqué... le gauchisme "radical" (avec ces dernières années son nouvel avatar "postmoderne", identity politics ou "intersec") joue son rôle ; on aurait presque envie de dire : invente, élabore, revendique... et le "progressisme" bourgeois à la Hollande ou Macron exécute !!

    Bref voilà : on serait tenté de se demander si de plus en plus, être communiste révolutionnaire ce n'est pas (à contrepied de Rimbaud, qui lui vivait sous le poids des conservatismes du 19e siècle) "être résolument anti-moderne" ; être "réactionnaire" au sens de défendre un certain nombre de principes et de valeurs, qui ne sont pas des "nouveautés" mais ont DÉJÀ existé dans notre grand mouvement mondial du 20e siècle, et un certain nombre d'identités et de LUTTES collectives, face à la dissolution de tout dans l'Individu-consommateur-roi...


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  • [Un article et pas de commentaires particuliers à faire dessus, sinon que plus d'un gauchiste hexagonal ou occidental enclin aux "brillantes" analyses sur la situation en Syrie serait bien avisé de simplement lire la presse arabe avant de l'ouvrir : "sans enquête"... on connaît la suite.]

    https://www.lorientlejour.com/article/1132321/qui-est-hayat-tahrir-al-cham-dans-le-viseur-du-regime-a-idleb-.html

    L'organisation, qui constitue le principal groupe armé dans la province située à la frontière turque, a souvent changé de nom mais le noyau dur a toujours été formé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaëda.

    Le régime syrien et son allié russe brandissent la menace d'une attaque dans la province d'Idleb, ultime grand bastion insurgé du nord-ouest de la Syrie, où les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS) sont particulièrement dans le collimateur.

    Cette organisation, qui constitue le principal groupe armé dans la province, située à la frontière turque, a souvent changé de nom mais le noyau dur a toujours été formé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaëda. Elle a toujours été exclue des trêves et cessez-le-feu parrainés par l'ONU ou la Russie.

    Qui sont les combattants de HTS ?

    HTS s'est d'abord fait connaître sous le nom de Front al-Nosra, apparu en janvier 2012. C'est par ce nom que le pouvoir de Bachar el-Assad et son allié russe continuent de le désigner. Classé groupe "terroriste" par Washington, l'Union européenne et l'ONU, il a été un prolongement de la branche irakienne d'Al-Qaëda.

    Son chef, un Syrien qui a pris le nom de guerre d'Abou Mohammad al-Jolani, a fait ses premières armes en Irak. En 2013, le groupe a prêté allégeance à Al-Qaëda, avant d'annoncer la rupture, en juillet 2016, et de se rebaptiser Front Fateh al-Cham. Début 2017, il s'autodissout pour devenir la principale composante de HTS.

    Le groupe englobe essentiellement des jihadistes syriens. Il compterait quelque 30.000 hommes, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

    Des jihadistes "très bien organisés et rompus au combat", estime l'expert sur la Syrie, Fabrice Balanche. Selon Charles Lister, analyste au Middle East Institute, les combattants étrangers représentent "peut-être 20% de ses effectifs". Ces étrangers sont notamment originaires de Jordanie, d'Arabie saoudite, de Tunisie, d'Égypte ou encore d'Asie centrale.

    Quel pouvoir ?

    L'organisation contrôle aujourd'hui près de 60% de la province d'Idleb. Elle y a mis en place une administration civile qui collecte des droits de douane à la frontière avec la Turquie et récolte des impôts auprès des commerçants.

    L'influence "de HTS est en grande partie due au fait qu'il contrôle les flux commerciaux qui entrent et sortent d'Idleb, ce qui aide à financer le groupe et lui confère un pouvoir plus grand que sa taille", estime Nicholas Heras, chercheur au Centre for a New American Security.

    Par le passé, le groupe était présent notamment dans les environs de Damas ou dans le sud. Mais, au fur et à mesure que le régime reprenait le terrain perdu, ses combattants ont été évacués vers Idleb.

    L'organisation a été la cible de raids aériens de Moscou ou de la coalition antijihadiste emmenée par Washington. Plusieurs hauts commandants ont été tués.

    Quels rapports avec rebelles et EI ?

    Autrefois allié à d'influents groupes rebelles islamistes, à l'instar de Ahrar al-Cham ou Nourredine al-Zinki, HTS s'était engagé en 2017 dans des luttes de pouvoir, menant à des combats sanglants avec ses anciens partenaires.

    Ahrar al-Cham et Noureddine al-Zinki ont annoncé début 2018 leur fusion parrainée par la Turquie, engageant des combats contre HTS. Ils ont rallié en août quatre autres factions rebelles pour former une nouvelle coalition, le Front national de libération (FNL).

    HTS a par ailleurs multiplié ces dernières semaines les raids contre les "cellules dormantes" de son rival, le groupe État islamique (EI), qui a revendiqué assassinats et attentats à la bombe contre dirigeants et combattants de l'organisation. Les deux entités jihadistes se sont affrontées ailleurs en Syrie, notamment à Raqqa.

    En juillet 2014, le chef d'al-Nosra avait affirmé son ambition de constituer un "émirat islamique", à l'instar du "califat" proclamé un mois plus tôt par l'EI.

    Quel avenir pour HTS ?

    Le 22 août dernier, M. Jolani a réitéré la détermination du groupe à résister face à une offensive de Damas.

    La Russie réclame la dissolution de HTS. Mais la Turquie voisine, qui parraine des rebelles du nord syrien, tente de négocier une solution avec les jihadistes, pour éviter une offensive majeure qui déstabiliserait sa frontière et provoquerait l'afflux de nouveaux réfugiés vers son territoire, selon l'OSDH. Vendredi, Ankara a officiellement désigné HTS comme une organisation "terroriste".

    "Une dissolution (de HTS) sur ordre de la Turquie le priverait d'une grande partie de son pouvoir, et remplacerait le contrôle de HTS par celui de la Turquie", estime M. Heras.

    [Cet article révèle donc bien les magouilles Bashar-Poutine-Erdogan pour se partager la Syrie ; et que quoi que l'on pense de Nosra-HTS, et surtout contrairement aux idées reçues, ce groupe n'est apparemment pas si "marionnette d'Erdogan" que cela... puisque ce dernier a monté une coalition contre lui.

    Il rejoint toutes les analyses sérieuses (quasi pléonasme d'étrangères à la gauchisterie française de tout poil...), dont les nôtres, sur la situation : Bashar-Poutine (et l'Iran), Erdogan et Trump-Macron (avec leurs laquais "progressistes" rojavistes) sont en train de se partager le pays ; avec l'entité sioniste en embuscade, qui ne veut pas d'un État failli bourré de djihadistes mais encore moins d'une base iranienne géante (ce qu'il est en train de devenir).

    Une zone au Nord-Ouest est allouée à Erdogan (ce qui seul donne sens à l'abandon d'Afrin, pour donner une continuité à cette zone) ; afin qu'il y exerce son influence et surtout pour servir de "dépotoir" aux groupes rebelles vaincus ailleurs, pour pouvoir organiser des évacuations (les "bus Poutine") et non qu'ils se battent jusqu'au bout pendant des années encore. La zone d'Idleb avait cette vocation. 

    Le problème, apparemment donc, c'est que l'ex-Nosra ex-AQ n'est pas si larbin d'Erdogan que cela et plus jusqu’au-boutiste que prévu ; et ne veut pas marcher dans la combine. Ils veulent qu'Idleb reste une place forte pour continuer la guerre contre le régime, jusqu'à sa (désormais utopique) chute. 

    Erdogan monte donc une coalition autour d'Ahrar al-Sham (Front_national_de_libération_(Syrie)) pour essayer de les contrer, tout en négociant avec le régime et Poutine une offensive "limitée" qui ne serait qu'un "nettoyage" d'HTS et non une reprise pure et simple de la province. Simple !

    Il faut (il est intéressant de) noter que Nosra-HTS non plus n'est plus Al Qaïda...

    Al Qaïda répondait totalement et strictement à la même analyse que nous avons faite de Daesh, que nous avons (en vérité) d'abord faite d'Al Qaïda la-fin-de-ben-laden avant Daesh : un projet totalement supranational de "califat" comme "Empire", base d'accumulation pour que les capitaux suraccumulés du Golfe puissent s'investir et fructifier ; la seule différence étant que Daesh a dit (est né de dire) "maintenant on arrête d'en parler, on le fait !" (lire ici). 

    Nosra de son côté, avec ses effectifs essentiellement locaux, syriens, semble plutôt avoir rompu avec "la Base" sur justement un rejet de ce supranationalisme et un retour vers un nationalisme arabe/syrien religieux sunnite...] 

    Quelques petites nouvelles de Syrie (en "finition" de partage impérialiste-expansionniste...)

    MAIS mais mais attention, CECI ÉTANT... dans le contexte d'éclatante victoire du régime et de ses alliés iraniens et russes, des CONTRADICTIONS de stratégie et d'agenda commencent à apparaître nettement entre ces derniers :

    https://www.lorientlejour.com/article/1132047/la-russie-et-liran-des-allies-de-plus-en-plus-rivaux-en-syrie.html 

    La guerre d’influence bat son plein entre Moscou et Téhéran pour fructifier les dividendes de leur soutien à Assad.

    Il ne sera probablement pas militaire, mais le prochain conflit en Syrie sera une guerre d’influence et une course pour la répartition des parts du gâteau en prévision d’une éventuelle reconstruction du pays entre les deux alliés du régime de Bachar el-Assad, la Russie et l’Iran. 

    Les préparatifs de l’offensive sur Idleb, dernier grand bastion rebelle en Syrie, ont montré les divergences sur le terrain entre Moscou et Téhéran, où chacun poursuit son propre agenda. Alors que la Russie s’active à trouver un compromis avec ses partenaires, notamment turcs, en vue de ménager leurs intérêts, rien n’indique que le régime et son allié iranien, qui amassent leurs troupes en vue d’une offensive, soient enclins à attendre les résultats des négotiations entamées par Moscou. Les seconds veulent en finir avec cette province rebelle contrôlée principalement par les jihadistes de Hay’at Tahrir al-Cham (groupe dominé par l’ex-branche syrienne d’el-Qaëda, le Front al-Nosra), ainsi que par d’autres factions rebelles, alors que Moscou préconise une offensive limitée afin de ménager Ankara et ses protégés. 

    Parallèlement à cette divergence tactique, on trouve des objectifs différents entre la Russie et l’Iran en Syrie. La Russie cherche par tous les moyens à renforcer et pérenniser le régime syrien afin d’affirmer son retour triomphal sur la scène internationale. Elle a par ailleurs renforcé durablement sa présence militaire sur la côte est de la Méditerranée, avec ses bases à Tartous et Hmeimim. Pour sa part, l’Iran vise à sécuriser un couloir stratégique reliant Téhéran à Beyrouth tout en ayant en ligne de mire son ennemi juré, Israël. 

    Israël

    Or les activités de la République islamique en Syrie provoquent l’ire des Israéliens qui ont dû sévir à plusieurs reprises cette année en frappant des cibles iraniennes à travers le pays. Mercredi, le Premier ministre israélien a affirmé que « les forces de sécurité israéliennes continueront à mener avec force et détermination des actions contre les tentatives de l’Iran d’implanter ses forces et des systèmes sophistiqués d’armement en Syrie ». « Nous réagirons en Syrie avec toute notre puissance contre tout objectif iranien qui menacerait Israël, et si la défense antiaérienne de l’armée syrienne intervient contre nous, elle en paiera le prix », a renchéri le ministre israélien des Renseignements, Yisrael Katz. 

    Toute escalade entre les deux pays risque ainsi de déstabiliser le pouvoir de Bachar el-Assad. L’agenda iranien en Syrie pourrait donc contrecarrer les plans russes pour leur protégé. Sans oublier l’hostilité des monarchies arabes du Golfe contre les tentatives hégémoniques iraniennes dans la région, alors que Moscou essaie de s’affirmer comme l’interlocuteur incontournable de tous les pays de la région. 

    Et face aux pressions diplomatiques israéliennes, les Russes ont mis de l’eau dans leur vin, faisant miroiter un retrait des forces iraniennes et des milices chiites à quelque 85 km de la frontière nord de l’État hébreu. La position ambiguë de la Russie a vite poussé Téhéran à sécuriser sa présence sur le territoire syrien en signant avec Damas un accord de coopération militaire. L’accord traite de la poursuite de la « présence et de l’implication » de l’Iran en Syrie, a ainsi affirmé lundi dernier le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, lors d’une visite dans la capitale syrienne. « L’élément le plus important de l’accord, c’est la reconstruction des forces armées et des industries militaires de défense syriennes, pour qu’elles puissent retrouver leur pleine capacité », a-t-il ajouté.

    La signature de cet accord qui concerne à la fois la présence iranienne en Syrie ainsi que l’exécution de projets en prévision de la reconstruction semble être un pied de nez non seulement aux pays considérés comme ennemis (Israël, les Arabes et les Occidentaux), mais aussi à l’allié russe.

    Course aux accords

    Hier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, s’est rendu à Moscou pour s’entretenir avec son homologue russe et déclarer que « l’alliance entre la Syrie et la Russie contre le terrorisme va se poursuivre par un partenariat dans la période de reconstruction ». M. Moallem a mis l’accent sur une coopération sur les plans économique, culturel et social entre les deux pays.

    Cette course effrénée aux accords et aux partenariats entre Damas, d’une part, et Téhéran et Moscou, d’autre part, montre la convoitise des deux alliés qui s’attendent à tirer le plus grand profit de la victoire d’Assad, à laquelle ils ont contribué, notamment du point de vue économique, où les enjeux sont de taille. Pétrole, télécommunications, infrastructure… chacun de ces deux alliés/rivaux voudra la plus grande part du marché quand ces projets seront initiés.

    Une bataille en coulisses semble ainsi se dessiner pour savoir qui contrôlera le régime Assad dans la nouvelle Syrie postguerre.

    [Ainsi donc l'Iran, rejoignant en cela le régime ou en tout cas ses "durs" (rappelons qu'il s'agit d'un régime protéiforme et multi-courants, bourré d’États dans l’État etc.), est plutôt en faveur d'une reconquête complète du territoire tout en y installant ses bases.

    La Russie, pour sa part, veut laisser une porte de sortie aux rebelles pour éviter que le conflit ne s'éternise (ce que les Occidentaux, soit dit en passant et en toute détestation de Poutine, ne font pas avec Daesh dans le Nord-Est, mais il est vrai que l'éternisation du conflit est peut-être précisément ce qu'ils recherchent...) ; ménager Erdogan au Nord et Israël au Sud.

    On se souviendra que lors de l'offensive d'Afrin, le régime était relativement "chaud" pour intervenir et stopper Erdogan ; commençant même à dépêcher des milices paramilitaires auprès de la capitale kurde assiégée dernieres-nouvelles-efrin-19-02 ; mais manifestement, selon toute vraisemblance en tout cas, Poutine lui a "retenu la main" et a laissé l'armée turque s'emparer du district dans une logique d'"échange" contre d'autres zones rebelles que l'alliance Russie-Iran-régime s'apprêtait à "nettoyer".]


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  • Un article de Gabriel Péri, alors journaliste à l'Humanité, qui sera arrêté pour résistance, torturé et assassiné par les nazis en 1941.

    En avril 1936, sous la conduite du glorieux Izz ad-Din al-Qassam éclatait en Palestine la Grande Révolte de la population travailleuse arabe, dont avait déjà commencé la criminelle expropriation par la colonisation de peuplement sioniste à la solde de l'impérialisme.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_révolte_arabe_de_1936-1939_en_Palestine_mandataire

    L'occasion de rappeler, sous la plume d'un grand journaliste révolutionnaire de l'époque (qui mourra quelques années plus tard en héros aux mains du fascisme), ce qu'était alors la juste position qui dominait au sein du mouvement communiste international ; et qui sera malheureusement 10 ans plus tard, brièvement mais hélas au moment crucial, dans le cadre d'une lutte de lignes que l'on a pas encore tout à fait fini de tirer au clair*, TRAHIE au profit non seulement d'un scandaleux soutien au plan de partage tout sauf "équitable" de la Palestine entre peuple légitime et colons, mais même carrément d'un soutien MATÉRIEL, d'un ARMEMENT des milices du nettoyage ethnique resté dans l'histoire sous le nom de Naqba...

    Tandis que dans la foulée, des figures de proue du mouvement communiste anti-impérialiste comme Jdanov en août 1948, ou même Dimitrov l'année suivante, décédaient plus que mystérieusement ; ce sur quoi Beria comme Abakoumov comme Malenkov, prompts à liquider les héritiers léningradois de Jdanov, feront au cours des années suivantes traîner l'enquête qui sera définitivement enterrée après la mort de Staline.

    Un engeance, hélas, TOUJOURS PRÉSENTE 70 ans plus tard y compris jusque dans les courants les plus (prétendument) "marxistes-léninistes" ou "maoïstes" du mouvement communiste occidental (il suffit de penser à la vermine montpelliéraine qui barbote au sein du "machin" informe et opportuniste qui a succédé au Parti maoïste du camarade Pierre, ou encore - bien sûr - à ce "vieil ami" à nous qui était un peu son maître à penser lorsque nous avons eu le malheur de le connaître, Mr "Matérialistes.com"/'p''c''mlm') ; fût-ce en se cachant derrière le petit doigt d'un "soutien au Peuple palestinien" en réalité sioniste de gauche binationaliste ; et contre laquelle Servir le Peuple croise le fer inlassablement depuis bientôt une décennie.

    https://www.collectif-communiste-polex.org/palestine-moyenorient/peri_palestine.htm

    "Depuis plus d’un mois - pour fixer une date depuis le 15 avril - la Palestine est en état de révolte ouverte ; les manifestations et les échauffourées sanglantes s’y multiplient. Les dernières journées ont fait 36 morts dans la population arabe, dans la population juive et dans le corps britannique d’occupation. De nouveaux renforts de tanks et d’autos blindées ont été envoyés vers la Palestine.

    Les évènements méritent de retenir l’attention et il est indispensable, à notre avis, de corriger les interprétations erronées qui peuvent surgir à leur propos. D’aucuns affirment volontiers que les troubles en Palestine ne sont, au demeurant, que le résultat de la propagande hitlérienne et des intrigues mussoliniennes. On nous permettra de ne pas souscrire à ce jugement.

    Que le fascisme hitlérien et le fascisme mussolinien s’efforcent d’utiliser tous les incidents de la vie internationale et de les exploiter pour leurs fins suspectes, nul ne saurait le contester. Mais on aurait tort de s’en tenir à ces données pour apprécier d’une façon correcte le mouvement palestinien.

    Les Arabes se sont révoltés en 1929 alors que l’hitlérisme n’était pas au pouvoir et qu'aucune rivalité n’opposait la Grande Bretagne et l’Italie. La révolte palestinienne se rattache au mouvement général de rébellion qui agite tout le monde arabe, celui d’Égypte, et de Syrie, comme celui de Palestine.

    Cette révolte était-elle justifiée ? Nous croyons qu'elle est parfaitement justifiée. Nous ajoutons qu' à notre avis on se trompe lourdement en l’assimilant à un mouvement antisémitique. L’antisémitisme nous est profondément odieux. Mais ce n’est pas contre les Juifs considérés comme tels que se rebellent les Arabes. C’est contre une forme d’exploitation imaginée et mise en train par l’impérialisme britannique.

    Au fond, sous prétexte de foyer national juif, s’est organisée en Palestine une véritable spoliation des Arabes. La grande société sioniste Keren Hayessod [2] est spécialisée dans ces spoliations. Profitant de l’absence de titre de propriété chez les fellahs et les bédouins, elle se met d’accord avec un féodal - cheikh - arabe pour s’approprier des terres.

    Après quoi, elle avise les fellahs qu' ils doivent abandonner la terre sur laquelle leurs ancêtres ont peiné pendant des siècles. Si les fellahs n’obtempèrent pas, la société appelle à la rescousse les soldats britanniques.

    Il y a mieux, une véritable chasse aux ouvriers arabes a été organisée par une autre organisation, l’Histadrouth [3]. Chaque année, à la fête de la cueillette des oranges, de véritables expéditions punitives sont organisées par les troupes d’assaut sionistes sur les chantiers, dans les usines d’où les ouvriers arabes sont impitoyablement chassés.

    Voilà comment le sionisme organise des pogroms à rebours. Les méthodes que nous mentionnons sont très exactement celles que l’hitlérisme emploie à l’égard des Juifs en Allemagne.

    Comment dans ces conditions, la population arabe ne s’insurgerait-elle pas avec vigueur ? Les chefs de cette révolte ont eu soin de répéter cent fois qu' ils n’entendaient pas donner dans l’antisémitisme. Ils veulent lutter contre l’impérialisme britannique et contre son allié le sionisme. Ils réclament l’arrêt de l’immigration juive passée de 80 000 en 1914 à 450 000 en 1935. Ce n’est pas là, quoi qu'on en dise, un mot d’ordre anti-juif. C’est dans le respect du droit d’asile, c’est dans la solidarité internationale contre le fascisme, et non pas dans la complicité avec une entreprise suspecte de spoliation, que nous entendons défendre la cause des Juifs persécutés par l’hitlérisme.

    Les Arabes réclament en outre l’interdiction de toute vente des terres arabes. Ils préconisent la constitution d’un gouvernement national arabe.

    Ces revendications sont justes. Elles s’inspirent de la volonté d’un peuple de secouer une domination suffocante.

    La cause des travailleurs juifs, pourchassés par les dictatures fascistes, n’est pas celle des expropriateurs des grandes sociétés sionistes et de leurs troupes d’assaut. Elle se confond avec celle des opprimés de toutes couleurs et de toutes races qui ne veulent pas se laisser dépouiller."

    Gabriel Péri

    Notes :

    [1] Gabriel Péri, responsable de la rubrique étrangère de l’Humanité, fut l’un des rares à dénoncer dans ce même journal l’accord Hitler/Staline (signé entre Molotov et Ribbentrop) par lequel l’Allemagne nazie et l’URSS se partageaient la Pologne*. Péri fut fusillé par les nazis le 15 décembre 1941 après avoir refusé de signer une déclaration condamnant les " actes de terrorisme ".

    [2] Keren Hayessod : principal instrument financier de l’Agence juive, reçut entre 1934 et 1938 de la Lloyds Bank un montant total de prêts de 675 000 livres sterling.

    [3] Histadrouth : organisation syndicale sioniste créée en 1920 et chargée d’organiser le monopole du travail juif

    [* Lecture quelque peu caricaturale de ce qui fut sa position réelle, ou plutôt le dilemme et les tiraillements qu'il a pu traverser à ce moment-là au même titre que tous les communistes de la planète : Gabriel_Péri#Résistance

    "Comme bon nombre de parlementaires communistes, Péri est surpris par l’annonce du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939. D’après les témoignages recueillis par l’historien Guillaume Bourgeois : « Gabriel Péri fut très affecté par la signature du pacte ». Profondément confiant dans la politique soviétique, mais aussi farouchement antifasciste depuis des années, il a, plus que tout autre, l’impression de se retrouver tout à coup au centre d’un conflit insurmontable. Par esprit d’abnégation, et en pariant qu’il avait fait de toute façon le bon choix, il se refuse à se désolidariser du PCF, en supposant qu’il ait même envisagé cette solution. Toujours d’après les recherches menées par Guillaume Bourgeois : « Péri s’enferme dans un certain mutisme bien qu’il ait choisi de continuer à militer ».

    Ses choix sont plus clairs fin septembre 1939, lorsqu’il demande à être incorporé, malgré une grave atteinte pulmonaire qui l’avait fait réformer en 1922. C’est en attendant sa mobilisation, qui est acceptée, qu’il prend connaissance de la lettre adressée le 1er octobre 1939 par le groupe parlementaire communiste reconstitué, au président de la chambre, Édouard Herriot ; cette lettre, suivant la nouvelle politique soviétique demandait que des offres de paix soient faites à Hitler. Si, d’après Guillaume Bourgeois, « Péri ne manifeste sans doute pas de désaccord avec son contenu », Amilcare Rossi donne une tout autre version. En effet, il signale que Péri aurait protesté avec véhémence en déclarant : « Nous fournissons au gouvernement un excellent prétexte pour nous envoyer au poteau de Vincennes ». La missive, écrite par Jacques Duclos et Florimond Bonte, rompt son engagement et ses choix patriotiques, alors qu’au même moment, la direction du PCF a depuis des semaines rompu la ligne antifasciste, pour lancer la lutte contre la guerre qui renvoie dos-à-dos « les capitalistes anglais et français, et le fascisme allemand ».

    Sans nul doute Péri, même s’il demeure fidèle au PCF, éprouve des difficultés à accepter cette nouvelle ligne politique qui heurte ses convictions antifascistes et patriotiques. Son indépendance d’esprit ne manque pas de susciter certaines inquiétudes pour les caciques du Komintern. C’est ce que remarque Roger Bourderon dans une missive adressée de Moscou par André Marty, le 20 janvier 1940 : « Il faut écarter Péri du poste confié/ rédaction des documents/ à cause de tout son passé/journalistique/, son appui aux éléments trotskistes dans la région frontière des Pyrénées-Orientales/Catalogne française ».

    Député membre du groupe ouvrier et paysan français, il parvient à s'échapper par chance à son arrestation, le 8 octobre 1939, et est déchu de son mandat, le 21 janvier 1940, et condamné par contumace le 3 avril 1940 par le 3e tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison, 5 000 francs d'amende et 5 ans de privation de ses droits civiques, civils et de famille pour être resté fidèle à la ligne du Parti communiste et ne pas avoir dénoncé le pacte germano-soviétique. Il entre alors dans la clandestinité.

    Ainsi, durant toute la drôle de guerre, il est l’un des cadres de l’équipe chargée de la rédaction de L'Humanité clandestine. Péri est d’ailleurs l’un des rares dirigeants du PCF clandestin à demeurer dans la capitale au moment même où la Wehrmacht défile sous l’Arc de Triomphe et que l’équipe Benoît Frachon-Arthur Dallidet a suivi l’exode des Parisiens. Lorsque Maurice Tréand, le responsable de la commission des cadres du parti, est de retour avec Jacques Duclos le 15 juin 1940, Péri s’oppose avec virulence aux tentatives des deux hommes de négocier avec l'occupant allemand la parution légale de L'Humanité. Il n’a, semble-t-il, pas perdu son attachement à la ligne antifasciste des années de Front populaire. Il est en constant désaccord avec Tréand qui transmet des télégrammes négatifs à son encontre à Moscou."

    Sur la décontextualisation et les caricatures outrancières ("preuve que stalinisme = nazisme" etc.) autour du "pacte", sans nier ses aspects forcément "sans principes" d'un point de vue marxiste et léniniste : pacte-germano-sovietique-pour-tenter-de-clarifier]

     

    SUR LA RÉVOLTE DE 1936 EN PALESTINESUR LA RÉVOLTE DE 1936 EN PALESTINE


    Lire aussi : ce qu'était la position de l'Internationale communiste à cette époque.

     

    [* Voici, à ce sujet, une ébauche de petit "scénario" plus que probable au regard de nos recherches et investigations, sur cette fameuse question de "l'URSS qui a soutenu Israël à sa création" :

    - À la fin des années 30, pendant la Grande Révolte palestinienne, l'Internationale ou un journaliste communiste comme Gabriel Péri avaient une position qu'on pouvait difficilement faire plus claire.

    - Mais pendant la guerre, qui était rappelons-le une guerre pour la survie, l'URSS avait un besoin vital d'alliés. Et, étant donné comme chacun le sait que l'antisémitisme était un pilier du nazisme, les bourgeoisies juives occidentales ont été alors un allié capital, pour mobiliser le plus possible l'Occident dans un réel soutien à l'effort de guerre soviétique.

    - Et donc, après la guerre... s'est posée tout simplement la question (lutte de lignes) de récompenser cet allié, ou de rester fidèles aux principes anti-impérialistes.

    Et ça a été une TRÈS ÂPRE lutte de lignes, avec des morts des deux côtés, entre les anti-impérialistes et les crypto sionards qui infestaient déjà (comme ils infestent encore aujourd'hui) le mouvement communiste. 

    - Beria était ainsi (notoirement) le chaperon du Comité antifasciste juif, organe d'intellectuels chargé de mobiliser les juifs et en particulier les bourgeoisies juives (s'agissant surtout d'un soutien financier) à travers le monde en soutien à l'effort de guerre soviétique ; bon concept en soi sur le principe, mais devenu factuellement après guerre un nid à sympathies sionistes et à tenants de la première ligne.

    - A contrario, on peut par exemple légitimement penser que Jdanov était sur la ligne anti-impérialiste antisioniste. Si l'on regarde sa fameuse doctrine (rapport lu en septembre 1947, quelques semaines avant la résolution 181 !!), on peut ainsi lire : "Au camp anti-impérialiste adhèrent l'Indonésie, le Viêt-Nam, l'Inde. L'Égypte et la Syrie y apportent leurs sympathies."

    Si l'on écarte les deux premiers pays, non encore membres de l'ONU... les 3 autres sont des pays qui allaient voter CONTRE le plan de partage et la création d'Israël ! Il est hautement improbable que ce soit un hasard. Jdanov était très probablement opposé à cette ligne absurde de soutenir la création d'Israël.

    Or, moins d'un an plus tard, en août 1948, il meurt dans des circonstances plus que louches. Il faut encore préciser que tout son proche entourage de Leningrad est liquidé pratiquement dans la foulée ; à l'initiative principalement de Beria et Malenkov.

    - Dimitrov, c'est également probable qu'il était resté sur la ligne de l'Internationale qu'il dirigeait avant guerre (la Bulgarie en 1947 n'était pas encore membre de l'ONU et n'a pas eu à voter). Or il meurt lui aussi en 1949, en soins médicaux à Moscou, pas très vieux : louche...

    - En fait, finalement, c'est Israël lui-même qui a tranché cette lutte de lignes... en s'alignant clairement sur le camp occidental impérialiste lors de la guerre de Corée.

    Là évidemment c'est baisé, les pro sionards sont dos au mur devant leurs conneries. Staline, qui a probablement lui aussi toujours penché plutôt du côté antisioniste, repasse à l'offensive. C'est le fameux "virage antisémite" dont nous parlent tous les soviétologues du dimanche. 

    - En Tchécoslovaquie, la moitié pratiquement de l'ancienne direction qui avait massivement fourni des armes aux bouchers de la Naqba est jugée et exécutée. En URSS, ce sont une douzaine de "poètes assassinés" et surtout les fameuses "blouses blanches", médecins soupçonnés de la mort de Jdanov et Dimitrov (entre autres), affaire portée pour ainsi dire à bout de bras par Staline seul, les autres (Beria, Abakoumov, Malenkov, Khrouchtchev etc) font traîner autant que possible jusqu'à sa mort en mars 53... elle aussi notoirement "poussée" (Beria a attendu plusieurs heures pour appeler les médecins après son attaque). 

    - On connaît la suite : Beria prend le pouvoir et commence à tout liquider très vite (plus vite que Gorbatchev) ; les autres (Malenkov, Khrouchtchev, l'ancienne vieille garde de Staline comme Molotov etc) voient que ça va beaucoup trop loin et se sentent eux-mêmes menacés dans leurs positions de caciques du Parti ; ils se retournent contre lui et le liquident.

    - La campagne de purges antisionistes reste abandonnée ; mais, Israël ayant de toute façon choisi son camp, l'URSS revient sur une ligne fermement antisioniste jusqu'à la fin (encore plus ferme sous Brejnev et Andropov).]


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  • Retour à l'Estatut de 2006, satisfaction des pseudo-"indépendantistes" autonomistes radicaux bourgeois et fin du Procés ?

    Le Premier ministre espagnol a proposé d'organiser un référendum en Catalogne sur une plus grande autonomie de la région riche, mais a exclu de permettre un vote sur l'indépendance, comme le demandaient les dirigeants catalans.

    Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, qui depuis son arrivée au pouvoir en juin a tenté de désamorcer la course à l’indépendance de la Catalogne en s'entretenant avec le président séparatiste de la région, Quim Torra, a déclaré à la radio Cadena Ser sur le renforcement de l'autonomie de la Catalogne.

    "C'est un référendum pour l'autonomie, pas pour l'autodétermination", a-t-il ajouté, sans donner de calendrier pour le vote proposé.

    https://www.lemonde.fr/…/pedro-sanchez-promet-aux-catalans-…


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  • ... dans le parallèle établi par le commentateur avec la Palestine occupée.

    Punition collective, "anti-drogue" ici ou "antiterroriste" là... Mais surtout un moyen rêvé de virer les gens de chez eux pour accélérer la colonisation d'un côté, la gentryfication de l'autre :

    "La France s'inspire t'elle de la politique israélienne ?

    Le projet de loi Élan prétend l'expulsion de familles entières (locataires) si l'un de ses membres est condamné dans un trafic de stupéfiant (article 40 bis).

    La punition collective et la sanction exemplaire ont toujours été la volonté de ceux et celles qui souhaitent une politique agressive (souvent d'ailleurs concentrée contre certaines populations notamment celle des quartiers populaires).

    Cette application du projet de loi reste anticonstitutionnelle.

    Faire croire que toute une famille est complice d'un fait est symptomatique d'une démagogie populiste et simpliste.

    Je pense d'ailleurs aux mères qui doivent élever seules leurs enfants en étant obligées de faire un dur travail sur un planning complètement désordonné, victime d'une société qui d'un côté accuse les parents de démission et de l'autre incite à une déréglementation du travail.

    Sanctionner des enfants innocents en les expulsant d'un toit est indigne d'une République qui se prétend des droits de l'"Homme".

    D'autres solutions sont à éprouver.

    STOP l’ÉLAN !"

    https://bourrasque-info.org/spip.php?article1131

    Loi ELAN sortie du Sénat, une loi « anti-pauvres XXL » :

    Le Sénat a terminé la première lecture de la loi ELAN le 25 juillet. La CMP est repoussée au 12 septembre. En pleine affaire BENALLA, la droite et l’extrême-droite ont trouvé un excellent terrain d’entente avec le gouvernement sur le dos des moins riches d’entre nous, locataires, sans abris ou victimes de la crise du logement, handicapé-e-s. Sans surprise, le Sénat durcit un texte déjà marqué par ses nombreuses mesures anti-pauvres, son soutien aux intérêts des milieux spéculatifs et financiers…

    1 – Quelques une des nouvelles mesures anti pauvres adoptées par le Sénat :

    Article 58 ter : Pénalisation des occupants sans titre (squatteur-euse-s, locataires au noir, sous-locataires non déclaré-e-s…) ; tout-e habitant-e ne pouvant prouver qu’il ou elle est installé-e avec l’accord du propriétaire, de bonne foi, est passible de 1 an de prison et 15 000 euros d’amende, d’une expulsion express sans jugement, suppression de la trêve hivernale, si celui-ci porte plainte.

    Article 46  : Nombreuses entorses à la Loi SRU.

    Les villes qui disposent entre 15 et 35% de logements sociaux pourront mutualiser dans le cadre de l’intercommunalité, ou des EPT du Grand Paris, la production de HLM pour atteindre en moyenne 25%. Moins de logements sociaux construits, des communes qui préservent leurs privilèges. Où l’on comprend que le taux acceptable de HLM pour le Sénat est de 15%. Le taux de HLM dans les communes ou un quart des habitants sont sous le seuil de pauvreté pourra baisser jusqu’à 20%. Un cadeau pour les maires de droite qui ont conquis des villes populaires ! Les maires pourront contracter la mise en œuvre ou non de la loi SRU directement avec le préfet, à titre « expérimental » pour mieux faire passer la pilule…

    Article 40 bis A  : Les délais à la prévention de l’expulsion sont divisés par 2 et passent de deux à un mois : commandement de payer, diagnostic social, CAPEX, commandement de quitter les lieux... Autant dire moins de prévention des expulsions, et donc de moyen d’éviter l’expulsion.

    Article 40 bis : Résiliation du bail de plein droit, et donc expulsion de toute la famille, lorsque l’un-e des habitant-e-s d’un logement a été condamné pour usage ou trafic de stupéfiant. Mesure d’éloignement jusqu’à 3 ans, à l’encontre de personnes nuisant à la tranquillité publique dans les parties communes des immeubles d’habitation…

    Article 53 quater B : Rétablissement de pénalités arbitraires en cas de retard de loyer. Cette clause abusive avait été interdite par la loi ALUR.

    Article 53 quater C : Rétablissement des amendes pour non-respect du contrat de location ou du règlement intérieur annexé au bail.

    Article 53 quater D : En sus des sommes versées au titre des dépend de l’article 700, des frais de 1re relance ou de procédure seront facturés aux locataires en difficulté.

    Article 34 bail mobilité : la commission de conciliation n’est pas compétente, les critères de décence ne s’appliquent pas (une aubaine pour les Thénardier), et ce bail précaire s’ouvre aux personnes en mutation professionnelle.

    Article 19 bis – location temporaire par des sociétés lucratives à des « résidents temporaires » payant une indemnité, devant assurer le gardiennage d’immeubles vacants et exclus de la trêve hivernale des expulsions : L’expérimentation est reconduite jusqu’à fin 2023.

    Article 35 attributions HLM  : les commissions d’attribution travaillent sur des dossiers numériques et en réunion virtuelle (risques de dérives)

    2 - Les Mesures anti pauvres confirmées par le Sénat :

    Article 40 : Expulsion plus rapide des locataires les plus pauvres, qui ne seront pas en mesure de reprendre le paiement du loyer, surtout lorsque l’APL est supprimée : l’ensemble des dispositifs de secours et de prévention ne seront plus accessible, le locataire étant considéré alors de mauvaise foi. « L’idée n’est pas de maintenir des locataires qui ne peuvent faire face au paiement du loyer » a expliqué Mme Estrosi-Sassone, tandis que le ministre Mézard affirme que maintenir « des locataires qui ne peuvent pas payer le loyer et les charges est inconstitutionnel… ».

    Article 57 bis : expulsion des habitant-e-s de quartiers informels, et destruction de leur habitation, sur arrêté du Préfet, sans jugement, dans un délai d’un mois, en Guyane et à Mayotte. L’hébergement ou le relogement, prévu dans le texte et vanté par le ministre Mézard peut en réalité se résumer à un hébergement d’une nuit dans un gymnase.

    Article 11 : la garantie de relogement réquisition de bureau pour de l’hébergement temporaire est allongée, 1 à 12 ans, le calcul de l’indemnisation par le bénéficiaire est modifié (à suivre). Conclusion : Ces derniers perdent le droit au relogement et cette procédure qui n’a jamais été appliquée reste quasiment inapplicable…

    3 - D’autres mesures anti pauvres amendées par le Sénat, en général en faveur des maires et des élus locaux,

    Détricotage de l’encadrement des loyers, bail mobilité ; vente de HLM au secteur privé ou à des marchands de sommeil, attaque de la loi SRU avec la vente des HLM dans les villes en carence, concentration des bailleurs sociaux ; suppression de la fonction disciplinaire du « Conseil national des transactions et de la gestion immobilière » qui encadre les abus des professionnels de l’immobilier ; marginalisation des architectes des bâtiments de France ; attaque contre les normes handicap dans le neuf ; dégradation de la qualité des logements produits au nom de la simplification des normes ; bétonnage des « dents creuses » du littoral… etc.

    (Voir note du DAL sur la loi ELAN)

    4 - CMP repoussée au 12 septembre :

    La présidente de la commission en charge de la loi ELAN (LR) et le ministre en charge n’ont pas caché leur volonté d’aboutir à une commission mixte paritaire (CMP) conclusive, permettant d’éviter une nouvelle navette (2e lecture à l’assemblée et au Sénat), qui renverrait l’adoption de la loi à l’hiver. Prévue les 30 et 31 juillet, elle a finalement été repoussée au 12 et 13 septembre pour des raisons techniques et politiques.

    La CMP, constituée de 7 députés et 7 sénateurs se réunira mercredi 12 septembre au Sénat, à 14h30. Il reste 6 semaines pour mettre sur pied une large information dans les réseaux et organiser la résistance contre la loi ELAN et ses mesures anti pauvres.

    Un toit c’est un droit !

    *********************************************

    Et encore dans le registre des actualités inquiétantes... :

    Une prostituée transgenre, Vanessa Campos, a été assassinée au Bois de Boulogne le 18 août dernier. L'affaire a fait pas mal de bruit sur le Net.

    Un crime "étrange", "atypique" car la victime a été tuée PAR BALLE ; c'est-à-dire que l'assassin est venu armé, probablement déjà avec des intentions homicides, ce qui ne ressemble pas au scénario (tragiquement) "classique" de la "passe" qui aurait mal tourné, le "client" qui s'énerve et devient violent etc. ; et guère plus en vérité à la version désormais officielle (ayant conduit à 8 interpellations dans les jours qui suivent, mais très peu voire pas du tout d'information trouvable sur ces personnes, ce qui n'est déjà pas commun lorsqu'il est question de la "lie de la société"...), à savoir une bande crapuleuse qui rackettait les prostituées du secteur depuis plusieurs mois, plutôt armée jusque-là de bâtons et d'armes blanches...

    Mais pourquoi donc tuer ainsi, avec une telle préméditation, une prostituée trans apparemment sans histoires ?

    La réponse est peut-être à chercher dans la situation géographique du bois lui-même, au cœur de l'Ouest parisien... et dans la VALEUR IMMOBILIÈRE que ferait prendre aux alentours un "nettoyage" social des "putes" et des "travelos" qui font sa réputation pratiquement mondiale. Et un assassinat, évidemment... quoi de "mieux" pour faire souffler un vent de panique et faire FUIR ces "indésirables" ?

    Mais attention, depuis, il y a eu plus "fort" encore :

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/l-arme-d-un-policier-aurait-tue-la-prostituee-transsexuelle-du-bois-de-boulogne-1535523257

    http://www.liberation.fr/direct/element/meurtre-de-vanesa-campos-larme-du-crime-aurait-ete-volee-a-un-policier_86541/

    https://www.bfmtv.com/police-justice/meurtre-d-une-prostituee-transgenre-l-arme-d-un-policier-utilisee-pour-tuer-vanesa-campos-1513741.html

    D'après le Canard Enchaîné, l'arme utilisée pour tuer Vanessa se serait avérée être L'ARME D'UN POLICIER qui aurait été volée la semaine précédente dans son véhicule ; comme quelques 24 autres rien qu'en Île-de-France depuis le début de l'année.

    BREF BREF... Si l'air du temps est bien ce qu'il nous a l'air d'être, nous ne nous hasarderons pas ici à en tirer des conclusions qui seraient forcément "hâtives", n'est-ce pas, au point peut-être d'être hâtivement pénalement répréhensible.

    Nous les tirerons en notre for intérieur, et laisserons à chacun et chacune le soin d'en faire de même...


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