• Ces réflexions ont été émises dans le cadre d’un débat sur l’intervention impérialiste BBR au Mali, sur le Forum communiste. Un débat d’un grand intérêt pour la conception et la compréhension communiste du monde qui nous entoure, car, depuis le début de cette ‘actualité’, l’on voit le mouvement communiste et les progressistes, en particulier d’Hexagone, ‘perturbés’ par la nature de l’’ennemi’ djihadiste (ils ne l’étaient et ne le sont toujours pas du tout, en revanche, par la nature des régimes de Kadhafi et Assad…), sans pouvoir en même temps, idéologiquement, soutenir l’intervention de l’impérialisme BBR (le ‘nôtre’, pour nous communistes d’Hexagone), bien que certains éléments – comme Samir Amin – ‘sautent le pas’ du soutien ‘sans illusions’ à l’intervention… Tout cela amène une grande confusion, des tentatives alambiquées d’explication de la situation ; des thèses conspirationnistes servant le fascisme (les ‘islamistes’ seraient ‘mis là’ par l’impérialisme pour ensuite ‘justifier’ une intervention, comme si l’impérialisme BBR avait besoin d’une intervention dans un pays qui est sa néo-colonie totale depuis sa pseudo ‘indépendance’ en 1960 ; ou alors, ils seraient ‘mis là’ par l’impérialisme US et ses ‘valets’ du Golfe et, dans ce sens, l’intervention BBR serait ‘progressiste’ – position d’Amin) ; ou des thèses ‘droit-internationalistes’ servant le libéral-démocratisme ou le social-libéralisme bourgeois (‘il faut faire intervenir l’ONU’ ou ‘une force régionale africaine’, comme si les pays africains étaient autre chose que des protectorats de l’impérialisme BBR ou du bloc impérialiste anglo-saxon, et comme si l’ONU était autre chose qu’un ‘cache-sexe’ pour les interventions d’un bloc impérialiste contre un autre ou contre un régime ‘voyou’ généralement du bloc impérialiste anglo-saxon/US, d’où les frictions, en 1994 au Rwanda, entre les ‘ONUsiens’ pilotés par l’impérialisme US donc ‘pro-tutsis’ et la force BBR ‘Turquoise’ pro-hutu…) : toutes choses dont n’a absolument pas besoin le mouvement communiste et le camp progressiste par les temps qui courent. Il faut donc enfiler nos ‘lunettes marxistes’ et, à travers elle, offrir aux masses avancées une lecture scientifique (matérialiste dialectique/historique, marxiste) de la situation. 

    Mali.gifCe qu'il se passe tout simplement, au Nord-Mali comme ailleurs dans le monde, c'est que quand des devises, et donc le capitalisme (c’est-à-dire le mécanisme argent -> marchandise -> + d'argent) font massivement et brutalement irruption dans une contrée donnée... l’on se retrouve, finalement, dans une situation comparable à celle de l'Europe lorsque cela lui est arrivé ; avec, notamment, le surgissement de 'mystiques religieuses' de type 'puritaines' (expression du petit capitalisme naissant), comme l’est typiquement le salafisme/ wahhabisme, ou alors de type 'niveleuses' ou ‘luddites’  – réactions ‘anti-modernes’, passéistes de la société traditionnelle, 'immémoriale' et 'holiste' contre la déstructuration du 'choc de la modernité'. Nous avons nous-mêmes connu plusieurs fois, en Europe, ce type de 'choc de modernité' : avec l'affirmation du capitalisme et l'entrée dans l'époque (justement) moderne (14e-17e siècles grosso modo), avec d’un côté le calvinisme ou le puritanisme d’un Cromwell (ou d’un Savonarole, avant même la Réforme), expression des nouvelles couches (petites et moyennes) capitalistes émergentes, et de l’autre des courants ‘mystiques’, égalitaristes et ‘anti-modernes’ tels les hussites de Tchéquie, les anabaptistes de la ‘guerre des paysans’ en Allemagne (Thomas Münzer), les lollards anglais du 14e siècle ou les niveleurs et les diggers du 17e (la liste serait longue) ;  puis, entre 1750 et 1850, avec les révolutions bourgeoises et (conséquence) la révolution industrielle (avec tous les 'socialismes féodaux', le luddisme et autres proudhonneries antisémites) ; et même, peut-on dire, depuis le milieu du siècle dernier, avec les Trente Glorieuses (qui ont atténué la chose par des progrès palpables de bien-être et de civilisation) et la 'mondialisation' – et d’ailleurs, comme l'antisémitisme lors du 'choc' précédent, l'arabo/islamophobie est l'une des multiples expressions (avec la crainte du ‘péril jaune’ chinois/asiatique, etc. etc.) de la réaction ‘passéiste’ des masses peu avancées face à ce 'choc', face à l'importance prise par les pays arabes/musulmans dans l'économie et l'actualité politique mondiale – ensuite de quoi, ces idées 'spontanées' du ‘milieu de la société’ vont être reprises par la propagande impérialiste pour mobiliser dans ses guerres, car les vieux impérialismes ‘installés’ non plus n’apprécient guère ces ‘émergences’ de nouveaux centres capitalistes dans l’arène internationale.

    Le problème (pour revenir au Nord-Mali, mais ce pourrait être l'Afghanistan, la Somalie etc.), c'est qu'à l'époque de l'impérialisme et (donc) de la révolution prolétarienne, il est possible de 'sauter l'étape'... mais pour cela, il faut un Parti révolutionnaire prolétarien et dans ces pays, il n'y en a pas. Donc, 'mécaniquement', il va se passer ce qui est expliqué plus haut : ce sont les forces ‘puritaines’ petites-capitalistes ou les forces ‘luddites’ anti-modernes qui vont émerger en première ligne. 

    ansaru.jpegLa problématique est donc, bel et bien, celle de l’absence d’un mouvement communiste et même d’un simple camp progressiste ‘solide’, audible et ancré dans les masses de ces parties du monde (pas seulement quelques cercles d’intellectuels urbains, cela il y en a dans tous les pays) ; ce qu’explique fort bien l’article du (n)PCI La révolution démocratique anti-impérialiste des pays arabes et musulmans.

    Quant aux 'kadhafisteries' et autres 'assaderies', aux nationalismes bourgeois 'progressistes', ce sont des mascarades dont se revêtent des gangs militaro-tribaux de 'bas étage' (clan Kadhafi, clans Assad et Tlass, 'officiers libres' de Nasser et Neguib etc.), pour mener la pseudo 'révolution' dont ils ont besoin pour se hisser en haut de l'’échelle’ (jusque-là bloquée) de l’appareil oligarchique d’État. Ce sont des foutaises et leur seul effet, sauf s'il y a une véritable opposition progressiste et marxiste, mais généralement il n'y en que trop peu (c'est l'opportunisme qui règne, dans les PC 'officiels' en tout cas), c'est d'engendrer plus d''islamisme' en réaction (car les masses sont peut-être dupes un moment, mais pas sur des générations). Quelque part, si l'on part de la thèse maoïste du capitalisme bureaucratique, l'on peut dire que les régimes des pays musulmans (qu'ils soient monarchiques ou républicains 'laïcs', pro-occidentaux ou 'anti-impérialistes' tournés vers la Russie et la Chine) représentent le capitalisme bureaucratique, le capitalisme 'par en haut', impulsé par et au service des monopoles impérialistes (de l'Ouest comme du 'nouvel Est') ; tandis que l''islamisme' avec son éthique 'calviniste' représente le 'capitalisme par en bas', le capitalisme qui émerge spontanément de la vie sociale des masses (avec les afflux de devises etc.), mais sans l'humanisme qui a pu accompagner (encore que très relativement) cette émergence en Europe, entre la 'Renaissance médiévale' (11e-12e siècles) et le 17e siècle. Un capitalisme 'spontané' 'd'en bas' qui, contrairement au capitalisme bureaucratique-comprador 'd'en haut', ne va pas permettre au surproduit (plus-value 'sur-accaparée') de 'remonter' correctement jusqu'aux monopoles impérialistes - qui le combattent donc en conséquence, dans leur perspective de domination totale des économies du 'Sud'.

    De la même manière, les interventions impérialistes, lorsqu’elles ne sont pas carrément les ALLIÉES (de circonstance) des forces islamistes, comme en Libye ou en Syrie (ou dans les années 1980 en Afghanistan), vont dans tous les cas renforcer l’’islamisme’ en réaction, puisque pour le coup l’irruption ‘occidentale’ et ‘moderne’ va se faire particulièrement brutale.

    ansar-dine-combattantsDonc voilà... D'un point de vue idéologique, nous devons rejeter le confusionnisme et donc, nous ne pouvons absolument pas coller une étiquette 'progressiste' sur ces forces (une force progressiste, d'un point de vue marxiste, ce serait 1°/ des progrès de bien-être/civilisation réels pour les masses et 2°/ une force qui reconnaît quelque valeur au marxisme, et dans tous les cas ne persécute pas, voire même favorise objectivement le développement du mouvement communiste). Elles ne le sont nullement… comme ne le sont pas plus, par ailleurs, les régimes de gangs tribaux militaro-bureaucratiques à la Kadhafi ou Assad. Mais, toujours d'un point de vue idéologique, on ne peut pas souhaiter la victoire de l'impérialisme, SURTOUT PAS du nôtre... donc ni-ni.

    Et alors ? Cela veut-il dire qu'il n'y a 'rien à faire' ? BIEN SÛR QUE NON ; bien sûr qu'il y a quelque chose à faire : il y a à EXPLIQUER, au maximum de nos capacités, tout cela aux masses ; car LA VÉRITÉ SEULE EST TOUJOURS RÉVOLUTIONNAIRE (la vérité du monde compris à travers la seule ‘grille de lecture’ scientifique qui soit, la ‘grille de lecture’ marxiste) ; et la version des médias de l'impérialisme comme de la propagande islamiste (beaucoup plus lue qu’on ne le croit), ou encore des ‘complotistes’ fascisants, est très loin de la vérité. Le rôle d’un média communiste, face à chaque ‘actualité’ servie par les médias dominants, devrait d’ailleurs être en premier lieu celui-là : offrir aux masses une lecture marxiste de l’évènement en question.

    Telle est notre tâche face à une situation comme celle du Sahel aujourd'hui, et elle n'est pas mince.

    ****************************************************

    Lire aussi (analyse très proche de la nôtre, par Mohamed Tahar Bensaada de l'Institut Frantz Fanon) :

    https://www.investigaction.net/fr/Les-mensonges-de-la-propagande-de/

    Télécharger « Les mensonges de la propagande de guerre française au Mali _ Investig’Action.pdf »


    votre commentaire
  •  

    165192 144270088959492 100001295066667 207790 6371168 nNous sommes en 2013. Il y a 40 ans, de l'autre côté de l'Atlantique et de l'Équateur terrestre, le continent sud-américain était le théâtre d’événements aussi glorieux - héroïques luttes populaires révolutionnaires - que tragiques - leur extermination par les fascistes à la solde de l'impérialisme. Le 11 mars 1973, sous la pressions des mouvements populaires, la junte fasciste national-catholique de la (sans rire) "Révolution argentine" (1966-73) avait fini par opérer un 'repli stratégique' ou ouvrir la 'soupape de sécurité' en organisant des élections bourgeoises libres. Celles-ci virent la victoire d'un représentant de l'aile gauche du mouvement péroniste (Front justicialiste de Libération, FREJULI), Hector Cámpora. À peine élu, celui-ci libère les prisonniers politiques (près de 500), rétablit les relations diplomatiques et commerciales avec Cuba et autorise immédiatement le retour de l'ultra-populaire général Perón (point clé de sa campagne) et de son entourage, exilés en Espagne, dans une atmosphère de grand espoir et de liesse populaire : ce fut le printemps camporiste. Un "printemps en automne" (puisque l'Argentine est dans l'hémisphère sud) qui devait s'achever tragiquement sur un long hiver, dès le retour de Perón le 20 juin sur l'aéroport d'Ezeiza, lorsque les escadrons péronistes de droite de López Rega firent feu sur les jeunes 'péronistes de gauche' : l'hiver du 'second péronisme', ouvertement réactionnaire et antipopulaire, qui ouvrira un boulevard au nouveau coup d'État militaire national-catholique de 1976 et à l'une des plus terribles dictatures fascistes du continent [1976-83 ; 30 000 « disparus » (desaparecidos), 15 000 fusillés, 9 000 prisonniers politiques et 1,5 million d'exilés pour 30 millions d'habitants].

    Quelques mois plus tard encore, le 11 septembre, au Chili voisin, c'est le printemps austral qui devenait à son tour hiver, avec le coup d'État fasciste d'Augusto Pinochet et ses milliers d'assassiné-e-s et de disparu-e-s, tandis que dès le 27 juin, en Uruguay, les militaires plaçaient le gouvernement civil (de droite) sous la tutelle d'un 'Conseil d'État', pour un 'processus de reconstruction nationale' luttant contre la 'subversion' : il y aura des centaines de 'disparu-e-s' et un prisonnier politique pour 450 habitant-e-s... Depuis de nombreuses années déjà, le Brésil (1964), la Bolivie (1964 aussi, avec une parenthèse 'progressiste' en 1970-71) et le Paraguay (1954) vivaient sous de similaires régimes militaro-fascistes au service de l'impérialisme US ; au Venezuela et en Colombie, les ailes gauche et droite de la politicaille civile s'étaient partagées le pouvoir pour écraser pareillement les guérillas révolutionnaires et les mouvements sociaux ; tandis qu'au Pérou et en Équateur, des juntes militaires 'de gauche' trahissaient les luttes du peuple. Le héros sublime, le 'Christ rouge' continental Ernesto 'Che' Guevara, était lui même tombé au combat révolutionnaire, en Bolivie, le 9 octobre 1967. 

    2013 est donc l'occasion, pour Servir le Peuple, de publier ce document d'une inestimable valeur historique ; jamais traduit en français à ce jour : la déclaration "Aux peuples d'Amérique latine" (1er novembre 1974) de la Junte de Coordination Révolutionnaire, 'petite internationale' formée par les forces révolutionnaires avancées d'Argentine (PRT-ERP), du Chili (MIR), d'Uruguay (Tupamaros) et de Bolivie (ELN fondé par le Che lui-même) pour coordonner la lutte révolutionnaire anti-oligarchique et anti-impérialiste dans le 'cône Sud' du continent, au moment où les dictatures fascistes pro-impérialistes coordonnaient elles-mêmes leurs efforts dans le sinistre 'Plan Condor'.

    Une déclaration, bien sûr, et c'est AUSSI sa valeur historique, pétrie de toutes les limites de conception révolutionnaire du monde de la première vague mondiale des révolutions prolétariennes (1917-92) ; notamment - bien sûr - celles du guévarisme. Le PRT-ERP prônait même de dépasser ces limites par un 'plein retour au léninisme', à travers la fusion des apports théoriques de Mao Zedong et de... Trotsky, ainsi que du Che, d'Hô Chi Minh, de Mariátegui ou encore Gramsci, à la lumière de l'expérience 'des révolutions chinoise, vietnamienne et cubaine'. Il n'était, bien sûr, et n'est pas plus aujourd'hui question d'un 'plein retour au léninisme', puisque c'est bel et bien dans les limites de la science marxiste à 'l'étape Lénine' (1900-1950) que résident les causes des échecs subis par le mouvement communiste international au siècle dernier ; mais bien de porter le marxisme-léninisme, lui-même développement supérieur du marxisme, à un niveau ENCORE SUPÉRIEUR ; et ce développement supérieur du marxisme-léninisme, nous en disposons aujourd'hui : c'est le marxisme-léninisme-maoïsme (le PRT avait donc partiellement vu juste). Dans ces limites résident aussi, hélas, bel et bien les causes de la défaite et de l'extermination de ces révolutionnaires par les juntes fascistes.

    Mais tout cela, il va de soi, n'enlève rien à l'héroïsme de ces camarades tombé-e-s (pour la plupart) en combattant vaillamment les ennemis du peuple ; et, d'autre part, c'est aussi et seulement en nous APPROPRIANT LE PASSÉ, sans honte ni tiédeur révisio-réformiste, mais aussi sans sectarisme dogmato-gauchiste, que nous pouvons CONSTRUIRE L'AVENIR : défendre, renforcer, arborer, appliquer mais aussi développer (car il n'est pas, selon nous, 'parfait', 'fini') ce maoïsme qui est notre arme de destruction massive contre la dictature du Capital.

    Il faut bien comprendre que le grand reflux stratégique mondial du mouvement révolutionnaire (1975-92) a été aussi rapide que BRUTAL, que la chute a été de très haut. Car à l'inverse, entre 1950 et 1975, la première vague de la révolution mondiale, malgré que l'URSS et ses 'pays frères' d'Europe de l'Est aient déjà entamé leur dégénérescence révisionniste, était à son APOGÉE : 'le fond de l'air était rouge' ; c'est là le fameux 'totalitarisme intellectuel de gauche' contre lequel ferraille la bourgeoisie réactionnaire depuis plus de 30 ans. En revanche, après 1975, tant la gigantesque Guerre populaire du Pérou, guidée par le marxisme-léninisme-maoïsme, que les guérillas marxistes-léninistes ou 'socialistes révolutionnaires' d'Amérique centrale, tant les organisations communistes combattantes italiennes que les petit-e-s GRAPO de l'État espagnol ou les CCC de Belgique, tant les mouvements révolutionnaires de libération du Pays Basque ou d'Irlande que la résistance armée et l'Intifada palestinienne ou encore les luttes du peuple d'Azanie contre le régime fasciste d'apartheid, n'ont malheureusement fait que lutter désespérément contre le courant inexorable qui poussait l'humanité vers l'autoproclamée 'Fin de l'Histoire', vers le triomphe à la romaine du Grand Capital sur les forces qui, durant trois quarts de siècle, avaient ébranlé son ordre établi. Ce n'est que dans les dernières années du siècle, au Népal, aux Philippines, en Colombie (mais là, dans les profondes limites idéologiques du 'révisionnisme armé'), puis dans la décennie suivante en Inde, qu'a pu commencer à se lever l'étendard de la DEUXIÈME VAGUE révolutionnaire mondiale, qui, cette fois-ci, conduira les peuples de la Terre à leur émancipation définitive. Il est donc très important pour nous, communistes révolutionnaires du 21e siècle, maoïstes, sans nous emmurer dans le sectarisme et les a priori du 'chauvinisme d'idéologie', d'étudier, de nous approprier et d'APPRENDRE de ce 'pic' de la révolution mondiale passée, pour faire se lever la nouvelle vague à un niveau - de très loin - supérieur à la première, en espérant que, dans les années 2050 ou 2060, nous redeviendrons poussière avec le sentiment d'une formidable œuvre accomplie.

    Depuis les années 1980, la guerre contre-révolutionnaire déchaînée 30 ans plus tôt par l'impérialisme, avec ses Pinochet, ses Videla, ses Stroessner, ses Banzer, ses Rios Montt et ses D'Aubuisson, a réussi à ramener l'Amérique latine, sacrée au cœur des révolutionnaires du monde entier, à un état de semi-colonialisme effroyable et sans pitié, appelé là-bas 'néolibéralisme', que seuls contestent, dans toutes les limites du réformisme bourgeois, quelques gouvernements depuis la fin des années 1990-début des années 2000 (Brésil, Venezuela, Argentine, Équateur, Bolivie, Uruguay etc.). Si l'impérialisme US a été militairement le maître d’œuvre de cette guerre d'extermination, et le principal bénéficiaire du 'néolibéralisme' qui l'a suivie, TOUS les impérialismes de la planète profitent du pillage et s'engraissent tels des charognards sur le cadavre du continent, Y COMPRIS (très largement) les impérialismes de l'UE, qui profitent, même, des gouvernements 'contestataires' de l'hégémonie US, et Y COMPRIS notre impérialisme BBR. Il est donc de notre DEVOIR INTERNATIONALISTE ('cosmopolite' pour certain-e-s...) d'accorder une grande attention au mouvement révolutionnaire sur le continent latino-américain. Un rôle de l'impérialisme BBR encore aggravé, de sinistre manière, par le fait que la guerre d'extermination contre-révolutionnaire déchaînée contre les peuples et les révolutionnaires des Amériques, entre les années 1960 et 1980, s'est largement appuyée sur l'école française des méthodes 'antisubversives' développées, pendant la guerre de libération algérienne, par les bouchers de l'impérialisme Trinquier, Massu, Bigeard et autres Aussaresses...

    Voici donc la Déclaration de la Junte de Coordination Révolutionnaire du 'cône Sud', du 1er novembre 1974 :  

     

    AUX PEUPLES D'AMÉRIQUE LATINE

    Source

    "C'est la voie du Vietnam qui est la voie que doivent suivre les peuples ; c'est la voie que suivra l'Amérique, avec la caractéristique particulière que les groupes en armes pourront former quelque chose comme des Juntes de Coordination pour rendre plus difficile la tâche répressive de l'impérialisme yankee et faciliter leur propre cause."

    Che Guevara, "Message à la Tricontinentale"

    Le Mouvement de Libération Nationale (Tupamaros) d'Uruguay, le Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) du Chili, l'Armée de Libération Nationale (ELN) de Bolivie et l'Armée Révolutionnaire du Peuple (ERP) d'Argentine cosignent la présente déclaration pour faire connaître aux ouvriers, aux paysans pauvres, aux pauvres de villes, aux étudiants et aux intellectuels, aux peuples indigènes, aux millions de travailleurs exploités de notre souffrante patrie latino-américaine, leur décision de s'unir en un Junte de Coordination Révolutionnaire. Cet important pas en avant est le produit d'une nécessité ressentie ; la nécessité de donner une cohésion à nos peuples dans le domaine de l'organisation, d'unifier les forces révolutionnaires face à l'ennemi impérialiste, de livrer avec plus d'efficacité la lutte politique et idéologique contre le nationalisme bourgeois et le réformisme. Ce pas en avant important est la concrétisation de l'une des principales idées stratégiques du commandant Che Guevara, héros, symbole et précurseur de la Révolution socialiste continentale. C'est aussi un pas significatif qui tend à reprendre la tradition fraternelle de nos peuples, qui surent fraterniser et lutter comme un seul homme contre les oppresseurs du siècle passé, les colonisateurs espagnols.

    NOTRE LUTTE EST ANTI-IMPÉRIALISTE

    combattants-erpLes peuples du monde vivent sous la menace permanente de l'impérialisme le plus agressif, le plus rapace à avoir jamais existé dans l'histoire. Ils ont été témoins, et non avec indifférence, du génocide organisé et dirigé par l'impérialisme yankee contre l'héroïque peuple vietnamien. Dans cette guerre inégale, dont la clameur ne s'est pas encore éteinte, s'est montré sans masque le caractère militariste et sournois de l'impérialisme du Nord. Mais, dans cette guerre, encore une fois et en contrepartie, s'est démontrée la faiblesse de son système et de toute sa puissance militaire, face à un peuple disposé à lutter et décidé à être libre quel qu'en soit le prix. Les peuples latino-américains, depuis le siècle dernier jusqu'à nos jours, ont supporté lourdement le joug colonial ou néocolonial des impérialistes, ils ont subi l'une après l'autre interventions militaires et guerre injustes exécutées ou fomentées, tant par l'armée nord-américaine que par les monopoles supranationaux. Nous avons là la spoliation du Mexique, l'occupation de Puerto Rico, l'intervention de Saint-Domingue, et cette Baie des Cochons et beaucoup d'autres actes belliqueux que notre Amérique n'oubliera ni ne pardonnera jamais. Et nous avons là Shell, Esso ou la Standard Oil, la United Fruit, la ITT, les dollars de M. Rockefeller et de M. Ford. Nous avons là la CIA, qui avec Papy Shelton, Mitrione, Siracusa, a laissé des traces indélébiles de la politique dominatrice et arrogante des États-Unis contre le Mouvement populaire et Amérique latine.

    L'AMÉRIQUE LATINE EST EN MARCHE VERS LE SOCIALISME

    418390 1Le 1er janvier 1959, avec la victoire de la Révolution cubaine, commençait la marche finale des peuples latino-américains vers le socialisme, vers la véritable indépendance nationale, vers le bonheur collectif des peuples. La juste et ouverte rébellion des exploitées d'Amérique latine contre un système barbare, néocolonial, capitaliste, imposé depuis la fin du siècle dernier par les impérialismes yankee et européens, qui par la force, la tromperie et la corruption se sont appropriés notre continent. Les lâches bourgeoisies criollas (élites descendant des colons espagnols, NDLR) et leurs armées ne surent pas faire honneur au legs révolutionnaire libérationiste de la glorieuse lutte anticoloniale de nos peuples, qui, conduits par des héros comme Bolívar, San Martín, Artigas et tant d'autres, conquirent leur indépendance, l'égalité et la liberté. Les classes dominantes, défendant de mesquins intérêts de groupe,s 'unirent aux impérialistes, collaborant avec eux, facilitant leur pénétration économique, livrant progressivement le contrôle de notre économie à la voracité insatiable du capitalisme étranger. La domination économique a engendré le contrôle et la subordination politique et culturelle. Ainsi vit le jour le système capitaliste néocolonial qui exploite, opprime et acculture depuis un siècle les classes laborieuses de notre continent. Depuis le début du siècle, la classe ouvrière a commencé à se lever contre ce système, déployant la peu connue alors bannière du socialisme, unie indissociablement à la bannière de l'indépendance nationale, favorisant le réveil des paysans, des étudiants, de tout ce qu'il y a de sain et de révolutionnaire dans nos peuples.

    mir3L'anarchisme, le socialisme et le communisme, comme mouvements organisés de la classe ouvrière, prirent la tête avec énergie et héroïsme de larges mobilisations de masse, jalons ineffaçables de la lutte révolutionnaire. Le légendaire leader nicaraguayen Augusto César Sandino, ouvrier métallurgiste, dirigea dans son petit pays l'une des plus héroïques de ces batailles, quand son armée de guérilla mit en échec et défit les troupes interventionnistes nord-américaines en 1932. Ce fut dans cette décennie 1930 que nos peuples déclenchèrent dans tout le continent une formidable poussée de masse qui bouscula la domination néocoloniale homogénéisée par l'impérialisme yankee, ennemi n°1 de tous les peuples du monde. Mais cette formidable mobilisation révolutionnaire de masse ne fut pas couronnée de victoire. L'intervention active, politique et militaire, directe et indirecte de l'impérialisme yankee, ajoutée aux déficiences de l'anarchisme, des courants socialistes et des Partis communistes, furent les causes d'une défaite temporaire.

    José Carlos MariáteguiLa majorité des Partis communistes, les plus conscients, conséquents et organisés de cette époque, tombèrent dans le réformisme. Certains d'entre eux, comme l'héroïque et aguerri Parti communiste salvadorien, subirent de cruelles défaites avec des dizaines de milliers de martyrs. Pour cette raison, la poussée impétueuse des masses dévia de son chemin révolutionnaire et tomba sous l'influence et la direction du nationalisme bourgeois, voie de garage de la révolution, ressort intelligent et démagogique que trouvent les classes dominantes pour prolonger par la tromperie l'existence du système capitaliste néocolonial. À partir de la formidable victoire du peuple cubain, qui, sous la conduite habile et clairvoyante de Fidel Castro et d'un groupe de dirigeants marxistes-léninistes, parvint à défaire l'armée de Batista et à établir dans l'île de Cuba, sous le nez même de l'impérialisme, le premier État socialiste latino-américain, les peuples du continent se virent renforcés dans leur foi révolutionnaire, et débutèrent une nouvelle et profonde mobilisation collective. Avec réussites et erreurs, nos peuples et leurs avant-gardes se lancèrent avec décision dans la lutte anti-impérialiste pour le socialisme. Le décennie 1960 vit se succéder de manière ininterrompue de grandes luttes populaires, de violents combats guérilleros, de puissantes insurrections de masse. La Guerre d'Avril (1965), insurrection générale du peuple dominicain, obligea à l'intervention directe de l'impérialisme yankee qui dut envoyer 30.000 soldats pour écraser dans le sang ce magnifique soulèvement.

    aniv-che03La figure légendaire du commandant Ernesto Guevara personnifia, symbolisa toute cette époque de luttes et sa mort héroïque, comme sa vie exemplaire et sa claire conception stratégique marxiste-léniniste, ouvre et éclaire la voie de la nouvelle vague révolutionnaire de nos peuples, qui grandit jour après jour en puissance et en consistance, jaillissant des usines, des villages, des campagnes et des villes, et se déploie irrésistiblement sur tout le continent. C'est le réveil définitif de nos peuples qui fait se lever des millions de travailleurs et prend inexorablement le chemin de la seconde indépendance, de la libération nationale et sociale définitive, de la définitive élimination de l'injuste système capitaliste et de l'établissement du socialisme révolutionnaire.

    LA LUTTE POUR LA DIRECTION DU MOUVEMENT DE MASSE

    pueblo-bandera-mirMais la voie révolutionnaire n'est ni facile ni simple. Nous ne devons pas seulement affronter la force économique et militaire barbare de l'impérialisme. Des ennemis et des dangers plus subtils guettent à chaque instant les forces révolutionnaires, dans leurs efforts de livrer effectivement, victorieusement, la lutte anti-impérialiste. Aujourd'hui, étant donnée la situation particulière du processus révolutionnaire continental, nous devons nous référer spécifiquement à deux courants de pensée et d'action, qui conspirent puissamment contre les efforts révolutionnaires des peuples latino-américains. Ce sont : un ennemi, le nationalisme bourgeois ; et une conception erronée dans le camp du peuple, le réformisme. Chacun d'entre eux, parfois étroitement liés, tentent de chevaucher la poussée révolutionnaire de nos peuples, d'en prendre la direction et d'imposer leurs conceptions erronées et intéressées, qui indéfectiblement finiront par contenir et mutiler l'élan révolutionnaire. Pour cette raison, revêt une dimension stratégique la lutte idéologique et politique intransigeante que les révolutionnaires doivent livrer contre ces courants, pour s'imposer à eux, pour gagner ainsi la direction des plus larges masses, pour doter nos peuples d'une direction révolutionnaire conséquente qui nous conduise avec constance, intelligence et effectivité jusqu'à la victoire finale.

    peron12Le nationalisme bourgeois est un courant parrainé par l'impérialisme qui s'appuie sur lui comme diversion démagogique pour détourner et dévier la lutte des peuples, lorsque la violence révolutionnaire perd en efficacité. Son noyau social est constitué par la bourgeoisie pro-impérialiste ou un secteur de celle-ci, qui prétend s'enrichir sans aucune mesure, disputant à l'oligarchie et à la bourgeoisie traditionnelle les faveurs de l'impérialisme, grâce au 'truc' de se présenter comme les pompiers de l'incendie révolutionnaire, par leur influence populaire et leur capacité de négociation face à la mobilisation de masse. Dans sa politique de tromperie, elle endosse un anti-impérialisme verbal et tente de confondre les masses avec sa thèse nationaliste préférée : la troisième voie. Mais en réalité, ils ne sont nullement anti-impérialistes ; ils se soumettent au contraire à de nouvelles et plus subtiles formes de pénétration économique étrangère.

    allendeLe réformisme est, au contraire, un courant qui germe au sein même du peuple travailleur, reflétant la crainte de l'affrontement de la part de secteurs petits-bourgeois ou de l'aristocratie ouvrière. Il se caractérise par refuser fermement en pratique la juste et nécessaire violence révolutionnaire comme méthode fondamentale de lutte pour le pouvoir, abandonnant ainsi la conception marxiste de la lutte des classes. Le réformisme diffuse dans les masses de nocives idées pacifistes et libérales, enjolive la bourgeoisie nationale et les forces armées contre-révolutionnaires avec lesquelles il cherche constamment à s'allier, exagère l'importance de la légalité et du parlementarisme. L'un de ses argumentas favoris, celui de la nécessité d'éviter la violence et de s'allier avec la bourgeoisie et les militaires 'patriotes', en quête d'une voie pacifique qui épargne aux masses des effusions de sang sur le chemin vers le socialisme, est catégoriquement et douloureusement réfuté par les faits. Là où le réformisme a imposé sa politique conciliatrice et pacifiste, les classes ennemies du peuple et leurs forces armées ont exécuté les plus grands massacres contre le peuple. La récente expérience chilienne, avec plus de 20.000 hommes et femmes assassiné-e-s, nous dispense de plus de commentaires.

    santuchoFace au nationalisme bourgeois, au réformisme et à d'autres courants de moindre importance, en lutte idéologique et politique constante avec eux, se dresse le pôle armé, le pôle révolutionnaire qui jour après jour se consolide au sein des masses, accroissant son influence, améliorant sa capacité politique et militaire, devenant toujours plus une option concrète vers l'indépendance nationale et le socialisme. C'est précisément pour contribuer au renforcement de ce pôle révolution à l'échelle continentale, que les quatre organisations signataires de cette déclaration ont décidé de constituer la présente Junte de Coordination Révolutionnaire, autour de laquelle et de chacune de ses organisations nationales, nous appelons à s'organiser et à combattre unie tout l'avant-garde révolutionnaire, ouvrière et populaire, d'Amérique latine. Ceci signifie naturellement que les portes de cette Junte de Coordination Révolutionnaire sont ouvertes aux organisations révolutionnaires des différents pays latino-américains.

    L'EXPÉRIENCE DE NOS ORGANISATIONS

    ADELANTE-TUPAMAROS20120216Le MLN Tupamaros, le Mouvement de la Gauche révolutionnaire (MIR), l'Armée de libération nationale (ELN) et l'Armée révolutionnaire du Peuple (ERP), au cours de leur lutte patriotique et révolutionnaire, ont peu à peu compris la nécessité de s'unir, ont peu à peu affirmé par leur propre expérience leur conception internationaliste, comprenant que contre l'ennemi impérialiste uni et organisé nous devons opposer la plus solide et étroite unité de nos peuples. Liées par la similitude de nos luttes et de nos lignes, nos quatre organisations ont d'abord établi des liens fraternels, et à travers tout un processus nous sommes passés à un échange d'expériences, à une collaboration mutuelle chaque jour plus active, jusqu'à accomplir aujourd'hui ce pas décisif qui accélère la coordination et la collaboration qui sans le moindre doute fera bénéficier d'une meilleure effectivité pratique la lutte acharnée que livrent nos peuples contre le féroce ennemi commun.

    MIR-victor-toro-80-004Le développement de nos organisations, le renforcement de leur conception et pratique internationaliste, permettra de mieux mettre à profit les potentialités de nos peuples, jusqu'à ériger une puissante force révolutionnaire capable de vaincre définitivement la réaction impérialiste et capitaliste, d'annihiler les forces armées contre-révolutionnaires, d'expulser l'impérialisme yankee et européen du sol latino-américain, pays après pays, et d'initier la construction du socialisme dans chacun de nos pays, pour arriver un jour prochain à la plus complète unité latino-américaine. Atteindre cet objectif sacré ne sera pas facile, la cruauté et la force de l'impérialisme rendra nécessaire, comme l'entrevoyait le commandant Che Guevara, de mener une cruelle et prolongée guerre révolutionnaire qui fera du continent latino-américain le deuxième ou troisième Vietnam du monde. Mais, suivant le glorieux exemple de l'héroïque peuple vietnamien, les travailleurs latino-américains sauront combattre sans relâche, avec toujours plus d'efficacité, déployant dans toute leur intensité les invincibles énergies des masses, et écraser l'impérialisme yankee et ses agents, conquérant ainsi notre félicité et contribuant puissamment à la destruction définitive de l'ennemi principal de la classe ouvrière internationale, du socialisme, et de tous les peuples du monde.

    NOTRE PROGRAMME

    tupamarosNous sommes unis par la compréhension du fait qu'il n'y a pas d'autre stratégie viable en Amérique latine que la stratégie de la guerre révolutionnaire. Que cette guerre révolutionnaire est un processus complexe de lutte de masses, armé et non armé, pacifique et violent, où toutes les formes de lutte se développent harmonieusement en convergeant autour de l'axe directeur de la lutte armée. Que pour le développement victorieux de tout le processus de guerre révolutionnaire, il est nécessaire de mobiliser toutes les masses du peuple sous la direction du prolétariat révolutionnaire. Que la direction prolétarienne de la guerre s'exerce à travers un Parti de combat marxiste-léniniste, de caractère prolétarien, capable de centraliser et diriger, unissant en un seul et puissant faisceau tous les aspects de la lutte populaire, garantissant une direction stratégique juste. Que sous la direction du Parti prolétarien, il est nécessaire de structurer une puissante Armée populaire, cœur d'acier des forces révolutionnaires qui, en se développant du petit vers le grand, intimement unie aux masses et alimentée par elles, s'érige en un mur infranchissable où se briseront tous les assauts militaires réactionnaires, et soit en condition matérielle d'assurer l'annihilation totale des forces armées contre-révolutionnaires. Qu'il est nécessaire de construire pareillement un large Front ouvrier et populaire de masse, qui mobilise tout le peuple progressiste et révolutionnaire, les différents partis populaires, les MIR-Chilesyndicats et d'autres organisations similaires, en un mot, qui mobilise les plus larges masses dont la lutte se déroule actuellement en parallèle, convergeant à tout moment, stratégiquement, avec l'activité militaire de l'Armée populaire et l'activité populaire clandestine du Parti prolétarien.

    La réponse doit être claire, et nulle autre que la lutte armée comme principal facteur de polarisation, d'agitation et, en définitive, de défaite de l'ennemi, l'unique possibilité de victoire. Cela ne veut pas dire que ne sont pas utilisées toutes les formes d'organisation et de lutte possible : la légale et la clandestine, la pacifique et la violente, l'économique et la politique, convergeant toutes avec la meilleure efficacité dans la lutte armée, en accord avec les particularités de chaque région et pays. Le caractère continental de la lutte est déterminé, fondamentalement, par la présence d'un ennemi commun. L'impérialisme nord-américain mène une stratégie internationale pour contenir la Révolution socialiste en Amérique latine.

    graff de l'erpCe n'est pas fortuitement que sont imposés des régimes fascistes dans les pays où le mouvement de masse en expansion menace la stabilité du pouvoir oligarchique. À la stratégie internationale de l'impérialisme doit répondre la stratégie internationale des révolutionnaires. Le chemin à parcourir dans cette lutte n'est pas court. La bourgeoisie internationale est prête à empêcher, par tous les moyens, la Révolution, dès qu'elle sera à l'ordre du jour dans un seul pays. Elle détient tous les moyens officiels et officieux, militaires et de communication, pour les utiliser contre le peuple. Pour cela notre guerre révolutionnaire une guerre d'usure de l'ennemi dans ses premières phases, jusqu'à former une Armée populaire qui surpasse en force celle de l'ennemi. Ce processus est lent, mais il est, paradoxalement, le chemin le plus court et le moins coûteux pour atteindre les objectifs des classes opprimées.

    PEUPLES D'AMÉRIQUE LATINE : AUX ARMES !

    bolivia-elnNous vivons des moments décisifs de notre histoire. Conscients de cela, le MLN Tupamaros, le MIR, l'ELN et l'ERP appellent tous les travailleurs exploités latino-américains, la classe ouvrière, les paysans pauvres, les pauvres des villes, les étudiants et intellectuels, les chrétiens révolutionnaires et tous les éléments provenant des classes exploiteuses disposés à collaborer avec la juste cause populaire, à prendre les armes avec décision, à rejoindre activement la lutte révolutionnaire anti-impérialiste et pour le socialisme qui se livre actuellement sur notre continent, derrière la bannière et l'exemple du commandant Guevara.

     

    JCR - JUNTE DE COORDINATION RÉVOLUTIONNAIRE

    LA VICTOIRE OU LA MORT ! - ELN

    LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS ! - MIR

    VAINCRE OU MOURIR POUR L'ARGENTINE ! - ERP

    LA LIBERTÉ OU LA MORT ! - TUPAMAROS


    Note SLP : à la lumière de ce document, et en particulier de son paragraphe 'La lutte pour la direction du mouvement de masse', que pouvons-nous et devons-nous penser des gouvernements dits 'bolivariens', au Venezuela ou (impulsés par celui-ci) en Bolivie, en Équateur, au Nicaragua etc. (si l'on laisse de côté les autres, en premier lieu le Brésil et l'Argentine, qui, si leurs capitaux 'émergents' sont un paramètre important sur le continent, sont plus classiquement réformistes 'modérés', sociaux-libéraux) ? Question que SLP a largement traité et sur laquelle il a (il faut le reconnaître) pas mal évolué... Alors, nationalisme bourgeois, réformisme ou processus révolutionnaire ? [Pour mémoire, lire : Les Etats "bolivariens" : notre position ; Retour sur la situation en Amérique latine ; Retour sur la situation en Amérique du Sud ; Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique ; ou encore, sur des actualités ponctuelles : HAUTE TRAHISON : la bourgeoisie nationale réformiste de Chavez est passée à la Réaction ; Équateur : le lent mais sûr glissement réactionnaire de la "révolution citoyenne" ; À propos de la dite « Loi de révolution productive, communautaire et agricole » d'Evo Morales ; Bolivie : Marche indigène réprimée]

    chaveznodEt bien, la réalité, c'est que dans le contexte du 'néolibéralisme', oppression semi-coloniale d'une férocité sans précédent, d'où a surgi le mouvement bolivarien, devenu PSUV en 2008 (avec ses petits satellites PCV, courants trotskystes, 'marxistes' divers), il y a sans doute... LES TROIS (Chavez lui-même représentant une synthèse des trois, ce pourquoi il a été choisi comme "clé de voûte" de l'édifice) : des secteurs oligarchiques et grands-bourgeois qui veulent s''affirmer' face à l'impérialisme US et/ou se poser en 'pompiers' du mouvement social devenu incontrôlable (ce que les maoïstes du continent appellent la 'bourgeoisie bureaucratique', mais c'est schématique), des (sans doute la grande majorité) secteurs réformistes des classes populaires et de la petite et moyenne bourgeoisie (la bourgeoisie 'nationale'), et des forces (ou des personnes non-organisées) révolutionnaires, ou en tout cas pour un 'changement radical' (il faut bien prendre en compte que l''idée' révolutionnaire communiste, conscientisée comme telle, a beaucoup reculé par rapport aux années 1970), qui ont soutenu et parfois soutiennent encore 'avec des critiques', comme 'un premier pas', 'faute de mieux'... Et, depuis que l'offensive impérialiste US a été contrecarrée au milieu des années 2000, l'on voit effectivement les contradictions s'aiguiser chaque jour un peu plus entre ces trois composantes. Si Chavez venait à passer de vie à trépas, ces contradictions viendraient très certainement et très rapidement à exploser. Il en va de même pour les autres pays où Chavez a exporté son 'modèle' à partir du milieu des années 2000...


    Document historique : Déclaration "Aux Peuples d'Amérique latine" de la Junte de Coordination Révolutionnaire (Tupamaros-MIR-ELN-ERP) - 1er novembre 1974


    votre commentaire
  • Le 2 février 1943, après des mois de combats acharnés qui laisseront sur le champ de bataille plus de 400.000 héros soviétiques et autant d'envahisseurs allemands et alliés (italiens, hongrois, roumains, croates, slovaques etc.), le glas était sonné pour le "Reich de mille ans" d'Adolf Hitler et de ses complices. L'armée nazie du maréchal Friedrich Paulus capitulait devant la glorieuse Armée rouge des Peuples d'URSS.

    À compter de ce jour et jusqu'à aujourd'hui, où que ce soit dans le monde, la barbarie fasciste et militaro-impérialiste saura que toujours, tôt ou tard, elle trouvera sur son chemin un nom, un slogan, une clameur, un symbole de lumière pour la réduire à néant : STALINGRAD !

    Entre 1935 et 1945, les guerres et les génocides déclenchés par l'impérialisme nazi et ses alliés auront causé la mort de près de 40 millions de personnes en Europe, Méditerranée et Afrique (dont 6 millions de Juifs victimes de la Shoah) et plus de 20 millions en Asie-Pacifique. Parmi ceux et celles-ci, plus de 25 millions de martyr-e-s soviétiques. Dans la perspective du Lebensraum ("espace vital") de l'impérialisme allemand (sa "quête suprême" depuis l'unification de 1871), concomitamment à l'anéantissement mondial de l'Internationale communiste, le Generalplan Ost ("plan général pour l'Est") prévoyait la réduction en esclavage des "races inférieures" et la déportation ou l'extermination d'environ 60 millions de personnes (Slaves, Juifs, Rroms) en Europe orientale...

                    59383-stalingrad1942-1,bWF4LTY1NXgwBundesarchiv_Bild_183-E0406-0022-001-_Russland-_Kesselschla.jpg

                    Stalingrad-Evzerikhin.jpgstalingrad.jpg

                          sovietstalingrad-261an100000851973171 1892

    19430207-USSRStalingradVictoryDay.jpg

    VICTOIRE !!!

    monument_stalingrad.jpg 

    Fame e macerie sotto i mortai                             (Faim et gravats sous les mortiers)
    Come l'acciaio resiste la citta'                                     (Telle l'acier, résiste la ville)
    Strade di Stalingrado, di sangue siete lastricate ;      (Rues de Stalingrad, de sang vous êtes pavées ;)
    ride una donna di granito su mille barricate.              (une dame de granit rit sur mille barricades)

    Refrain :
    Sulla sua strada gelata la croce uncinata lo sa        (Sur sa route glacée, la croix gammée le sait)
    D'ora in poi trovera' Stalingrado in ogni citta'.            (Désormais, elle trouvera Stalingrad dans chaque ville.)

    L'orchestra fa ballare gli ufficiali nei caffe',     (L'orchestre fait danser les officiers dans les cafés)
    l'inverno mette il gelo nelle ossa,                     (l'hiver fait geler jusque dans les os,)
    ma dentro le prigioni l'aria brucia come se    (mais dans les prisons, l'air brûle comme si)
    cantasse il coro dell'Armata Rossa.                (chantait le chœur de l'Armée rouge.)

    La radio al buio e sette operai                         (La radio dans l'obscurité et sept ouvriers,)
    sette bicchieri che brindano a Lenin !                     (sept verres qui trinquent à Lénine !)
    e Stalingrado arriva nella cascina e nel fienile,                 (et Stalingrad arrive dans la ferme et dans le grenier,)
    vola un berretto, un uomo ride e prepara il suo fucile.       (une casquette vole, un homme rit et prépare son fusil.)

    (Refrain)

     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires