•  

    imagen5En l'occurrence, la "VIe Assemblée" dont il est question dans cette déclaration était dominée par le trotskysme (elle finira par devenir la LCR locale). Mais que la déclaration d'Argala ne fait-elle pas terriblement écho, encore aujourd'hui, à la réaction de certains prétendus "maoïstes" lors du constat par ETA de sa défaite militaire l'an dernier ! L'on y retrouve, mis en cause, pratiquement les mêmes arguments en défense du "cadre national" (étatique bourgeois !!!) de la lutte des classes ; exception faite du rejet de la lutte armée au profit de son pendant : la fascination petite-bourgeoise pour celle-ci (dont Argala ne faisait pas du tout l'éloge, bien au contraire : "La lutte armée est désagréable. Elle ne plaît à personne, elle est dure. À cause d'elle on va en prison, en exil, on est torturé ; à cause d'elle on peut mourir, on se voit obligé de tuer, elle endurcit la personne, elle lui fait du mal. Mais la lutte armée est indispensable pour avancer").

    Voici donc ce que le grand dirigeant du MLN révolutionnaire basque répondait aux tenants de ces thèses, selon lesquelles les peuples en lutte pour leur libération devraient se soumettre (comme "supplétifs", finalement) à "l'avant-garde révolutionnaire" des Centres étatiques bourgeois :

    « Le groupe appelé VIe Assemblée défendait la vision selon laquelle l’oppression nationale dont souffrait le peuple basque était une conséquence historique de plus d’un développement social dont le moteur était la lutte des classes. Dans le processus de consolidation du mode de production capitaliste, les bourgeoisies des États espagnols et français, recherchant la domination des plus vastes marchés possibles, avaient séparé Euskadi en deux. En essayant d’homogénéiser leurs marchés respectifs, tant sur le plan juridique que linguistique, ils avaient détruit l’ancienne organisation juridique proprement basque et tenté de supprimer sa langue, en imposant les cultures françaises et espagnoles qui non seulement devenaient dominantes, mais de plus, les seules admises. Une fois que le mode de production capitaliste sera brisé et que les travailleurs français et espagnols- nouvelle classe hégémonique – n’auront plus aucun intérêt à maintenir l’oppression du Peuple basque, celle-ci disparaîtra automatiquement. Par conséquent, l’objectif fondamental consistait en le triomphe de la révolution socialiste au niveau des États français et espagnol. Pour y arriver le plus rapidement possible, il était nécessaire d’unir les travailleurs au niveau de ces deux États, car c’est à ce niveau que la lutte des classes se développe de façon significative. ETA avait toujours défendu l’indépendance d’Euskadi et, d’après la VIe Assemblée, cette revendication divisait les travailleurs basques. Il fallait donc l’abandonner et adopter une politique en faveur de l’autodétermination nationale, sans adopter une option concrète à son sujet. L’option indépendantiste était non seulement contre-révolutionnaire, car elle semait la division dans la classe ouvrière et freinait le processus révolutionnaire, mais en plus elle était petite-bourgeoise car elle représentait une tentative de la petite-bourgeoisie basque de devenir la classe dominante du nouvel État basque à créer. Tentative qui, par ailleurs, s’avérait bénigne étant donné le point où en était arrivé le processus de développement historique. L’option indépendantiste était alors réactionnaire. Très curieusement, coïncidant avec cette thèse, la lutte armée était considérée comme une méthode réservée aux élites, aux ambitions messianiques, qui tentait de se substituer à l’action des classes ouvrières. Elle ne représentait plus que l’expression d’une petite-bourgeoisie qui se débattait désespérément contre son inexorable marginalisation historique.

    Suivant ce schéma, et bien que cela n’ait jamais été dit, ETA ne représentait rien d’autre que la version antifranquiste, et pour cela radicale, de la politique petite-bourgeoise du PNV. En définitive elle n’était rien de plus qu’une organisation appelée à être assimilée par ce parti, une fois la démocratie politique atteinte, si cela était possible. […]

    Si j’étais d’accord avec leur analyse quant à l’origine de l’oppression du Peuple basque, je rejetais par contre totalement les conclusions qu’ils en tiraient. […] L’impérialisme espagnol n’était pas la seule cause de l’existence de l’option indépendantiste. Il y avait également l’incompréhension historique dont ont fait preuve les partis ouvriers espagnols à propos de la question basque. L’option indépendantiste était l’expression politique qui ne pouvait être menée à bien que par les couches populaires, sous la direction de la classe ouvrière. Elle seule est capable d’assumer, aujourd’hui, en Euskadi, avec toutes ses conséquences, la direction d’un processus d’une telle envergure. C’est précisément parce que la classe ouvrière a assumé la question basque que la renaissance nationale d’Euskadi a été possible. Mes relations postérieures, comme membre d’ETA, avec les représentants de divers partis ouvriers espagnols, n’ont servi qu’à confirmer cette vision. Ces partis ne comprenaient la question basque que comme un problème gênant qu’il fallait faire disparaître. Il me semblait toujours que l’unité de l’Espagne était pour eux quelque chose d’aussi sacré que pour la bourgeoisie. Ils n’arrivaient jamais à comprendre que le caractère national que revêtait la lutte des classes en Euskadi était un facteur révolutionnaire. Au contraire, pour eux, cela n’était qu’une note discordante dans le processus révolutionnaire espagnol qu’ils voulaient contrôler.

    Quant à la lutte armée, mon interprétation ne correspondait pas non plus à celle formulée par la VIe Assemblée. Le fait qu’elle soit pratiquée de façon minoritaire ne voulait absolument pas dire qu’elle exprimait les intérêts de la petite-bourgeoisie basque. Elle représentait seulement l’expression la plus radicale du mécontentement des couches populaires basques et, en particulier, de la classe ouvrière. L’identification de cette classe avec ceux qui la pratiquaient commença à apparaître de façon évidente à l’occasion du jugement de Burgos en décembre 1970. Depuis lors, elle n’a fait qu’augmenter. La lutte armée était le résultat de la convergence de l’oppression nationale et de l’exploitation de classe que les travailleurs basques – compris dans le sens le plus large – subissaient sous la dictature franquiste. La lutte armée ne freinait pas non plus le travail des organisations de masses à d’autres niveaux. Au contraire, parce qu’elle devenait le pire ennemi du régime espagnol, les autres formes de lutte devenaient les ennemis secondaires, pouvant plus facilement être admises par le franquisme. Elle provoquait bien sûr d’intenses vagues de répression dans les secteurs qui tentaient d’organiser les masses travailleuses patriotiques. Mais cela n’était pas dû à la lutte armée en elle-même, sinon à l’unité organique qui se produisait au sein d’ETA, entre ces secteurs et ceux qui étaient chargés de la lutte armée.

    La VIe Assemblée se déclarait internationaliste et qualifiait ETA de “nationaliste petite-bourgeoise”. Mais qu’est-ce que l’internationalisme prolétarien ? Être internationaliste exige-t-il des travailleurs d’une nation divisée et opprimée de renier leurs droits nationaux pour, ainsi, fraterniser avec ceux de la nation dominante ? À mon avis, non. L’internationalisme prolétarien signifie la solidarité de classe exprimée dans le soutien mutuel entre les travailleurs des différentes nations, unis dans un respect mutuel de leurs formes particulières d’identité nationale. […] L’évolution d’ETA, avec ses brusques sauts et déviations dans un sens et dans l’autre, ne faisait qu’exprimer la recherche de l’affirmation idéologique et politique de cette classe au sein d’une réalité occupée par des secteurs dont les intérêts lui étaient étrangers.

    euskadi komunistaLa scission de la VIe Assemblée fut décisive dans ce sens. Depuis lors, il ne s’agissait plus de savoir où l’on en était, mais de savoir comment il fallait se situer. Le fait qu’ETA, entendu comme phénomène politique plus que comme organisation, n’ait pas été capable jusqu’à une date très récente de commencer à organiser les travailleurs patriotes basques de façon cohérente, n’est pas dû, comme le prétendent certains, à son caractère petit-bourgeois, mais à son inexpérience politique. Ce qui est logique dans un secteur social qui, en Euskadi, venait de prendre conscience de son identité et qui avait encore tout à apprendre. Plus précisément, la prise de conscience de ce secteur social constitué par les travailleurs basques ayant une conscience nationale permettait de considérer Euskadi comme un cadre autonome pour la révolution socialiste qui devait forcément aller unie à la lutte de libération nationale, avec toutes ses conséquences face aux États espagnol, français et au monde. »

    La position du camarade Argala, assassiné à Angelu (Anglet) en 1978 par des éléments phalangistes épaulés par des anciens de l'OAS (et peut-être des néofascistes italiens), est de toute première importance dans l'élaboration de ce que SLP appelle la Libération révolutionnaire des Peuples (LRP). Ce concept a été en effet très largement  ébauché, principalement dans la seconde moitié du 20e siècle, par bon nombre de personnalités et de groupes révolutionnaires se rattachant pour la plupart au marxisme-léninisme anti-révisionniste de l'époque ; mais il n'a jamais été réellement synthétisé en tant que tel, comme apport essentiel à la théorie marxiste, et il a toujours été en butte aux "avant-gardes" révolutionnaires (plus ou moins autoproclamées) basées dans les Centres bourgeois...

    Le libérationisme populaire révolutionnaire, par opposition au nationalisme bourgeois (celui des bourgeois en contradiction trop forte avec le Centre comme le PNV basque ou la CiU catalane, ou un Patrick Le Lay - ancien patron de l'ultra-réactionnaire TF1 - qui peut se déclarer "breton, pas français" et "comme à l'étranger quand (il est) à Paris") ou petit-bourgeois (généralement, par la force des choses, teinté de "socialisme" ou de "marxisme"), repose sur une ligne idéologique très simple : il ne vise pas la constitution de nouveaux États ou "régions autonomes", ou encore "l'indépendance véritable" (de pays semi-colonisés) pour s'y constituer en nouvelle caste dirigeante de la bourgeoisie capitaliste (comme le FLN algérien ou le Fianna Fail irlandais, ou en version "autonome" le PNV, la CiU ou le FLNKS en Kanaky) ; il vise la destruction et la dissolution des grands États et des "prés carrés" impérialistes bourgeois en tant qu'appareils politico-militaires et idéologiques d'oppression et d'exploitation des masses, et l'établissement de nouvelles "relations sociales territoriales" sur une base démocratique-prolétarienne, égalitaire et fraternelle. L'idée d'une Europe "fédéraliste" des "régions et Peuples solidaires", parfois mise en avant par certains groupes, peut être considérée comme une compréhension "national-progressiste" petite-bourgeoise de cela ; mais une Europe SOCIALISTE des Peuples pourrait tout à fait être un échelon de fédération démocratique et fraternelle entre les masses populaires des différentes nations (sans la bourgeoisie), sous la direction révolutionnaire du prolétariat, enfin libérées des États/appareils politico-militaires du Capital ; la Commune populaire restant la cellule de base de la société, et le communisme universel l'objectif ultime.

    En ce qui concerne nos prétendus "maoïstes", après leurs délires chauvinards dignes du POI (disparus, depuis, comme par magie de leur site), ils ont bel et bien fini (à reculons) par se rallier à ce point de vue... puisqu'il déclarent, au sujet de la stratégie du Front national dans les zones périurbaines/"rurbaines" et les "bassins de relégation" prolétariens comme Hénin-Beaumont, que "le fascisme évolue dans une dynamique d'encerclement du centre par la périphérie ; ce qui est exactement la stratégie qui mène au pouvoir" ; autrement dit la position de Servir le Peuple depuis le début... En omettant tout de même de préciser que les masses prolétaires ou (re)prolétarisées auprès desquelles "cartonne" le FN sont plutôt celles du "Centre" ou, plus exactement, de la "colonne vertébrale" de la construction bourgeoise France, celles du "Y Seine-Rhin-Rhône" ; c'est-à-dire le prolétariat (prolétariat "blanc") qui refuse d'admettre sa position "privilégiée" par rapport à celui des territoires périphériques de l’État bourgeois... et bien sûr par rapport aux "minorités visibles" (les colonies intérieures) qu'il côtoie dans ses propres quartiers populaires. Même en Occitanie orientale (Provence, Côte d'Azur), où le vote FN est historiquement puissant, sa "centralité" électorale demeure la petite-bourgeoisie, la paysannerie propriétaire, les retraités aisés "héliotropes" et les anciens colons d'Afrique du Nord avec leurs descendants. La "centralité ouvrière" du vote FN n'est véritablement une réalité qu'au Nord de la Seine et sur la façade Est de l'Hexagone à partir de Lyon...


    VIVE LA LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE DE LIBÉRATION DE TOUS LES PEUPLES, PRISONNIERS DES CONSTRUCTIONS POLITICO-MILITAIRES ÉTATIQUES ET IMPÉRIALES DE LA BOURGEOISIE !



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  • La question du cadre "national" (étatique bourgeois) des luttes révolutionnaires est en réalité une simple question de stratégie militaire de la révolution. Un État bourgeois est un appareil politico-militaire, administratif, juridique, idéologique et culturel ("gagner les cœurs et les esprits"), bref, un état-major de classe, celui de la bourgeoisie monopoliste (ou de l'oligarchie bureaucratique-compradore-foncière, dans les pays dominés, au service des monopoles du "Nord"). Chaque État bourgeois constitue en fait, en quelque sorte, un "front" de la Révolution prolétarienne mondiale. Pour lui faire face, les masses populaires doivent se placer sous la direction du prolétariat et de son état-major de classe à lui, le Parti... ou alors, d'un "état-major intégré" : c'est à dire que, dans tous les cas, les Partis et les masses populaires des nations constitutives de l’État bourgeois doivent coordonner leurs luttes en rejetant l'hégémonisme d'une nation sur les autres, mais de la manière la plus solide et méthodique possible. Face à un seul et unique État bourgeois, toutes les forces révolutionnaires des différentes nations doivent s'associer dans une seule et unique Guerre populaire, sans quoi la victoire n'est pas possible. Chaque lutte révolutionnaire de Libération du Peuple (LRP), plus la lutte révolutionnaire des masses de la nation "centrale", forme alors une "tranchée" du "front" face à l’État bourgeois.  

    Contrairement au nationalisme bourgeois, la Libération révolutionnaire du Peuple (LRP) ne peut atteindre ses objectifs CONTRE les autres masses populaires de l’État bourgeois. C'est-à-dire qu'elle ne peut, pour gagner l'émancipation des masses, laisser intact le Centre ; même dans l'éventualité où serait arrachée une "indépendance" juridique à celui-ci, comme pour l'Irlande des 26 comtés. Les structures de domination sont en effet si fortes, car séculaires, qu'elles persisteront toujours sous une forme "officieuse" ; sauf à passer sous la coupe d'un autre Centre impérialiste rival du premier (ainsi, l'Irlande des 26 comtés est entrée dans la zone euro, c'est-à-dire dans l'orbite franco-allemand, pour échapper à la tutelle britannique). Une colonie ULTRAMARINE (située sur un autre continent que la métropole) peut, à la rigueur et momentanément, s'en sortir par l'intégration régionale, la coopération avec les nations voisines du même continent (ce que tentent, par exemple, certaines îles anglophones des Caraïbes en s'intégrant à l'ALBA, à Petrocaribe etc.) ; mais c'est tout.

    Bien sûr, dans cette perspective, l'avant-garde prolétarienne du peuple "central" est investie d'une responsabilité particulièresoulignée par Lénine et les principes de l'Internationale communiste dès 1919 : celle, justement, de se dépouiller de ses attitudes de "petit dominant", exactement comme le prolétaire homme doit, dans chaque foyer, se dépouiller de sa position dominante vis-à-vis de la prolétaire femme et des enfants, ou comme le prolétaire "blanc" (au sens social), dans chaque quartier populaire, doit se dépouiller de sa position dominante vis-à-vis du prolétaire "de couleur" ; celle de refuser et rejeter les tentations hégémonistes (on pense notamment au parisianisme) ; de refuser de soumettre les luttes des autres masses prolétaires et populaires de l’État aux (prétendus) "intérêts" de "son" prolétariat national ou "régional". Aucun prolétaire n'a d'intérêt valable auquel soumettre les prolétaires d'autres nations, seul peut en avoir un aristocrate-ouvrier.

    La coordination des états-majors de la lutte prolétarienne devrait être d'autant plus aisé que, dans la nation "centrale", le prolétariat authentique est historiquement très largement composé de prolétaires originaires des nations périphériques et de l'Empire (colonial, néo-colonial, semi-colonial). 



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  • Au Comité Central,

    Parti Communiste du Népal - Maoïste.

    Camarades,

    Nous, Parti prolétarien du Purba Banglar / PBSP-Bangladesh, avons pris connaissance par votre Communiqué de Presse du 19 juin 2012 que vous avez rompu les relations avec les révisionnistes-opportunistes du PCNU et formé un nouveau Parti. Nous pensons qu'il s'agit d'un important et positif pas en avant pour raviver, redécouvrir et rétablir la ligne et l'héritage révolutionnaire des révolutionnaires du Népal.

    Le révisionnisme de la direction Prachanda-Bhattarai a causé un grand dommage à la cause révolutionnaire du Népal et du monde entier. Nous espérons que vous et votre Parti ferez tous les efforts pour rompre complètement avec le révisionnisme et rétablir la Révolution népalaise. Nous espérons que vous ferez tout ce qui est possible pour formuler une ligne politico-idéologique, une stratégie et un plan de travail corrects ; et que vous irez de l'avant dans la mise en œuvre de ces décisions. Et nous espérons, également, que vous formulerez et suivrez une ligne internationale correcte.

    Nous souhaitons votre succès à cet égard.

    Nous espérons plus de documents et d'autres informations régulièrement. Nous vous tiendrons absolument informés de nos commentaires et évaluations de vos décisions et de vos documents.

    Salutations communistes,

    Comité Central,

    PBSP (Bangladesh).

    9 juillet 2012.

    bangladesh-women-workers1

    nepal

    Unité des masses d'Asie du Sud contre l'impérialisme !

     


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  • basanta1-e1266650722953J'ai rédigé un article il y a environ 6 ans. Il avait pour titre "Les dimensions internationales de la Voie Prachanda". Cet article, publié dans la 10e édition de The Worker, organe du Parti en anglais, avait soulevé un débat dans le mouvement communiste international.

    Que la Voie Prachanda soit réellement un développement créatif du Marxisme-Léninisme-Maoïsme, ou une déviation de celui-ci, était la question en débat à cette époque. Étant donné le développement de la Guerre populaire par bonds, l'un après l'autre, ce n'était certes pas une tâche facile de prendre position contre celle-ci. Cependant, la plupart des Partis révolutionnaires ne l'assimilèrent pas, et furent plutôt d'avis qu'il s'agissait d'une déviation idéologique de la part du PCN (maoïste).

    La vague de la Voie Prachanda, censée être la synthèse de l'expérience de 5 ans de Guerre populaire rugissante, s'était étendue sur le monde entier. Cela n'avait rien d'anormal non plus. Le Parti avait défini la Voie Prachanda comme une série d'idées particulières générées par la Révolution népalaise. J'avais préparé cet article [sur la Voie Prachanda] tel que notre Parti, le Parti communiste du Népal (maoïste), la comprenait à cette époque. Sans surprise, Prachanda était très content de l'article.

    Après 6 ans aujourd'hui, j'écris à nouveau un bref article centré sur Prachanda. Il s'intitule "Les dimensions internationales du néo-révisionnisme de Prachanda". Certains lecteurs pourront penser que Basanta a raison, parce que Prachanda a pris un virage à 180° par rapport à ses anciennes positions MLM. D'autres diront que considérer Prachanda, qui voit le marxisme comme une science vivante et l'applique comme tel dans la pratique, comme un révisionniste, ne peut résulter que d'une pensée mécanique et dogmatique de la part de Basanta et ses amis. Le débat va évidemment surgir dans les jours à venir. Les révolutionnaires penseront que Basanta a raison ; mais les révisionnistes et les liquidationnistes penseront le contraire. Naturellement, Prachanda ne sera pas content de l'article cette fois-ci.

    Tout le monde est bien conscient qu'une intensive et extensive lutte entre deux lignes s'est déroulée, entre marxisme et révisionnisme de droite, au sein du Parti communiste unifié du Népal (maoïste), principalement au cours de 4 dernières années. Mais, dans les récents jours, le processus a connu un tournant et les révolutionnaires, se dissociant du Parti dirigé par Prachanda, ont fondé un nouveau Parti.

     En tant que membre de ce nouveau Parti, le Parti communiste du Népal - Maoïste, me voilà donc avec cet article. Nous n'avons pas encore synthétisé l'entière expérience acquise durant la période tumultueuse de la Guerre populaire et la période qui a suivi. Le Congrès du Parti, qui vient, le fera. Pour le moment, nous avons seulement pris une position préliminaire considérant que la Guerre populaire a définitivement amassé de nouvelles expériences, mais qu'il n'était pas correct à cette époque de les synthétiser sous la forme de la Voie Prachanda. La Convention nationale organisée le 15 juin 2012 a résumé également les forces et les faiblesses des révolutionnaires. Elle a conclu qu'il y avait trois sortes d'erreurs idéologiques : le fidéisme (foi aveugle dans la direction du Parti), le libéralisme et la métaphysique.

    Ces faiblesses se sont manifestées principalement sur la question de la synthèse idéologique, c'est-à-dire de la Voie Prachanda, et de la centralisation de la direction. D'autre part, la Convention a conclu unanimement que le terme approprié pour caractériser la dégénérescence idéologique et politique de Prachanda est néo-révisionnisme.

    Le néo-révisionnisme de Prachanda s'est manifesté sous des formes différentes de celles qu'a pris le révisionnisme par le passé, qui utilisait l'attaque contre les principes de base du marxisme de manière directe et franche. Comme, par exemple, Proudhon et Lassalle s'opposaient au socialisme scientifique avec l'argument que le processus de réformes continues et une stricte discipline dans la société bourgeoise pouvaient paver la voie du capitalisme vers le communisme. Bernstein concluait que les principes élémentaires du marxisme tels que la lutte des classes et la théorie de la plus-value étaient obsolètes. Khrouchtchev prenait position contre le rôle de la violence dans la révolution et la dictature du prolétariat sous la société socialiste. Liu Shaoqi et Deng Xiaoping rejetaient la théorie de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, mise en avant par Mao. 

    Ils mettaient l'accent unilatéralement sur le développement des forces productives, opposé au principe maoïste de "faire la révolution, promouvoir la production". Dans notre contexte, Prachanda ne s'est pas dressé ouvertement contre les concepts basiques du marxisme, comme ont pu le faire les dirigeants précités par le passé. Il a agi au nom d'un développement créatif du MLM.

    Quand la situation se développe à un niveau supérieur, les anciennes logiques ne sont plus suffisantes pour les partis politiques afin de soutenir leur nouvelle position. Cela est vrai non seulement pour les marxistes mais aussi pour les révisionnistes et d'autres partis de même. Mao disait que les révisionnistes sont les réactionnaires qui trompent le peuple sous le déguisement du marxisme. Donc, dans une nouvelle situation les révisionnistes doivent trouver de nouvelles logiques pour tromper les révolutionnaires. Prachanda comprend cela très bien. Ainsi, il a semé sans discontinuer les graines du révisionnisme sous le masque de l'application créative et du développement du MLM. Il ne s'est pas opposé directement à la dictature du prolétariat comme Khrouchtchev l'a fait. Mais, le développement du marxisme dont il se réclamait est en fait un développement du révisionnisme. De cette manière, le révisionnisme a remplacé le marxisme dans le Parti qu'il dirigeait. Le révisionnisme classique et moderne s'opposait ouvertement aux principes de base du marxisme, incluant le matérialisme dialectique et historique, la théorie de la lutte des classes, le rôle de la violence dans la révolution et la dictature du prolétariat, etc. etc. Le néo-révisionnisme fait la même chose en essence, mais sous le prétexte de s'opposer au dogmatisme, d'application créative du marxisme et d'originalité de la révolution. Liquider l'essence du marxisme au nom de son développement et de son application créative a été la principale caractéristique du néo-révisionnisme. De cette manière, les caractéristiques du néo-révisionnisme de Prachanda peuvent être énumérées comme suit.

    Prachanda a lentement attaqué sur l'universalité des contributions de Mao. Dans la foulée de l'unification du Parti avec l'Unity Center - Masal, le PCUN (Maoïste) a adopté le Marxisme-Léninisme-Maoïsme/ pensée Mao Zedong comme son principe guide. Arguant qu'il n'y a aucune différence à employer les deux terminologies, maoïsme ou pensée Mao Zedong, du moment qu'elles signifient l'une et l'autre l'universalité des apports de Mao. C'est en réalité une manoeuvre habile pour brouiller la différence entre maoïsme et pensée Mao, qui porte autant sur l'universalité que sur la particularité des apports de Mao. En agissant ainsi, il a affaibli le maoïsme dans le Parti, et le mouvement révolutionnaire également.

    Mao a dit que la lutte pour la production, la lutte de classe et l'expérimentation scientifique sont les trois sources de la connaissance. De plus, il a soutenu que le marxisme se développe suivant une spirale de la pratique à la théorie et de la théorie à la pratique. A l'inverse, Prachanda affirme que le marxisme est devenu un sujet de connaissance commune pour lui. Il l'a dit dans une réunion du Comité central il y a environ 5 ans. En disant cela, il a rejeté la théorie maoïste de la connaissance et bien sûr le maoïsme lui-même.

    Le marxisme considère qu'une chose est l'unité et la lutte de contraires, et que la lutte entre ces contraires permet à une chose de se transformer en une autre. Pourtant, Prachanda a mis en avant un concept conciliateur de "Fusion" de deux contraires qui va à l'encontre du principe marxiste. Ce n'est rien d'autre qu'une forme d'expression différente de "deux se combinent en un", et non "un se divise en deux". Au cours de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, Mao a durement critiqué "deux se combinent en un" comme une philosophie réactionnaire, servant les intérêts bourgeois. Mao dit que "un se divise en deux" est la loi de la dialectique.

    Prachanda dit que la situation mondiale a connu des changements considérables et que ces changements nécessitent le développement du MLM. Ceci est absolument correct. Mais étrangement, sous le prétexte de développement du marxisme, il a lancé des attaques contre les principes élémentaires du marxisme lui-même et ainsi, a développé le révisionnisme. D'un côté, il présente la République démocratique fédérale comme un synonyme de République de Nouvelle Démocratie, et de l'autre, il dit que pour empêcher la contre-révolution au 21e siècle il est nécessaire de développer la démocratie. Arrivé là, il était absolument clair que ces logiques étaient mises en avant pour paver la voie à l'assimilation du parlementarisme bourgeois par le Parti, et en conséquence renverser la révolution au nom de prévenir la contre-révolution. En réalité, le développement de la démocratie au 21e siècle a été un instrument pour remplacer la dictature démocratique ou prolétarienne par la dictature de la bourgeoisie.

    Prachanda a mis en avant un concept de non-nature de classe du Pouvoir d’État et la possibilité d'un développement pacifique de la révolution au Népal, au meeting élargi de Balaju en 2007. Il a tenté de justifier ses arguments par le fait que l'Armée népalaise et l'APL étaient maintenues inactives dans leurs cantonnements respectifs. Prachanda a cessé de dire cela après que les délégués à cette convention s'y soient fermement opposés.

    En fait, ce n'était autre qu'une forme raffinée de "l’État du peuple entier" et de la "transition pacifique" proposées par Khrouchtchev. Insurrection et révolution dans les décisions et exercice parlementaire en implémentation, c'est à dire révolution en paroles et réforme en pratique, ont été ses caractéristiques.

    Dans tous les meetings de Chunwang à Palungtar en passant par Kharipati, a été soulevée la question de l'insurrection populaire et de la nécessité de construire quatre bases pour accomplir celle-ci. Cependant, mis à part pour tromper les révolutionnaires, il n'a jamais mis l'accent sur la construction de ces quatre bases pour préparer l'insurrection. Sa spécialité a été de ne pas mener sérieusement les préparatifs lorsqu'il était temps, et de plaider pour des réformes au final, sous le prétexte que les préparations nécessaires n'étaient pas complètes.

    Les communistes révolutionnaires suivent les principes de l'internationalisme prolétarien. A l'époque de la préparation, du lancement et de la poursuite de la grande Guerre populaire au Népal, Prachanda déployait beaucoup d'emphase sur les tâches internationales du Parti. Mais à présent, l'internationalisme prolétarien est devenu un gros os en travers de sa gorge. Il parle parfois du MRI et du PC d'Inde (CPI) maoïste pour tromper les révolutionnaires au sein de son Parti. Dans le document déposé avant le dernier meeting élargi, organisé par le groupe néo-révisionniste dirigé par Prachanda, il a écrit une phrase disant "Pour le développement du mouvement communiste international (...) il est nécessaire de continuer à maintenir des relations avec les Partis et les groupes révolutionnaires dans et en dehors du MRI, de manière planifiée".

    Mais, tout au contraire, il a travaillé dur pour satisfaire l'impérialisme et l'expansionnisme [indien] en critiquement durement le MRI et le CPI (maoïste). Non seulement cela, mais il a adressé une lettre de condoléances, conjointement avec un représentant du Comité central, pour plaire à ses maîtres en Inde lorsque Jyoti Basu, un leader du CPI (marxiste) révisionniste et ex-ministre en chef du Bengale occidental, est mort. De l'autre côté, Prachanda n'a pas osé émettre même une déclaration lorsque les classes dominantes indiennes ont tué le camarade Azad, ou le porte-parole et camarade Kishenji, membre du Politburo du CPI(maoist). Ainsi, non pas les camarades Azad et Kishenji, mais Jyoti Basu et Manmohan Singh [premier ministre indien] sont devenus les camarades internationaux fraternels de Prachanda.

    Le groupe Prachanda-Baburam [Bhattarai] apparaît désormais sous une forme légèrement différente, dans le contexte de maintenir la ligne et l'organisation. Les révisionnistes par le passé commençaient, en général, par construire premièrement une ligne réformiste, et ensuite transformer la totalité du Parti pour l'ajuster à celle-ci. Mais la spécialité de ce groupe est de continuer à dire que l'insurrection populaire est la voie de la révolution pour tromper les masses, et créer une telle situation dans le Parti qu'il ne peut y avoir d'insurrection du tout. Une des manières dont ils s'y sont pris pour servir cet objectif, a été de faire du Parti une foule de bénis oui-oui, d'anarchistes et de mauvais éléments ne pouvant conduire la révolution...

    Lgtang2-28Prachanda a dévié de la théorie basique de la révolution de nouvelle démocratie. Il a défini la révolution de nouvelle démocratie comme s'accomplissant en deux étapes - d'abord contre le féodalisme et ensuite contre l'impérialisme. En réalité, ceci ne correspond pas aux caractéristiques de l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne. 

    Au cours de la révolution de nouvelle démocratie, il y a parfois une menace majeure pour la démocratie, et parfois pour la souveraineté nationale, et la forme de la lutte est organisée pour répondre à la menace considérée. Mais cela ne signifie pas qu'il y ait deux étapes de la révolution ; l'une contre le féodalisme et l'autre contre l'impérialisme. Le féodalisme et l'impérialisme sont inséparablement interconnectés l'un à l'autre et le pouvoir d’État dans un tel pays représente simultanément les intérêts des deux. C'est la caractéristique de l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne. Donc, détruire le pouvoir étatique réactionnaire qui représente les intérêts à la fois du féodalisme et de l'impérialisme et construire un nouveau pouvoir à sa place est la première étape vers la révolution de nouvelle démocratie dans un pays semi-féodal et semi-colonial. Prachanda et sa clique se sont considérablement éloignés de cette réalité. 

    Dans un certain contexte, il a dit que la fin de la monarchie est une sorte d'accomplissement de la révolution de nouvelle démocratie au Népal. Ceci est complètement faux. Dans une interview, il dit : "À présent, nous arrivons à la conclusion que la tâche restante de la nouvelle démocratie (dont une partie a été accomplie) et la stratégie de la révolution socialiste ont convergé en une seule. La tâche restante de la nouvelle démocratie et la tâche d'accomplir la révolution socialiste à travers l'insurrection populaire et l'insurrection armée ont convergé en une seule stratégie, plutôt que d'accomplir la révolution de nouvelle démocratie à une étape et la révolution socialiste dans une autre". 

    La citation qui précède signifie que la révolution de nouvelle démocratie a été accomplie au Népal. Ceci n'est pas en accord avec ce que le MLM dit de la révolution de nouvelle démocratie, qui est accomplie lorsqu'il a été mis fin à la féodalité et à l'impérialisme. La monarchie a été abolie au Népal mais ceci n'a apporté aucun changement fondamental au féodalisme et au mode de production féodal. Les agents de l'expansionnisme indien dominent le pouvoir d’État. L'indépendance nationale est en grave danger. Le pays va vers la sikkimisation. Alors, dans une telle situation, comment la révolution de nouvelle démocratie peut-elle avoir été accomplie au Népal ? La révolution de nouvelle démocratie signifie-t-elle seulement la république, le fédéralisme et le sécularisme ? Est-ce qu'un pouvoir populaire anti-féodal et anti-impérialiste a été établi au Népal ? Certainement pas. Sa position, selon laquelle la révolution de nouvelle démocratie a été accomplie pour l'essentiel et que la révolution socialiste est la prochaine tâche entre nos mains, n'est autre qu'une escroquerie néo-révisionniste mise en avant pour confondre le peuple et resté incrusté dans la république démocratique bourgeoise avec la bénédiction de l'impérialisme et de l'expansionnisme indien. C'est en fait un exemple détestable de trahison envers le peuple népalais et la nation de la part de Prachanda. 

    Mao a dit que le Parti, l'Armée et le Front uni étaient les "trois épées magiques" de la révolution. Il disait : "Un Parti bien discipliné, armé de la théorie marxiste-léniniste, utilisant la méthode de l'auto-critique et lié aux masses du peuple, une Armée sous la direction d'un tel Parti, et un Front uni de toutes les classes et groupes révolutionnaires sous la direction d'un tel Parti ; telles sont les trois principales épées avec lesquelles nous avons défait l'ennemi". Mao a mis ici en évidence le nœud du problème en identifiant l'urgence du Parti, de l'Armée et du Front uni pour mener la révolution à la victoire.  

    Est-ce que le PCUN(M) ressemble au Parti auquel Mao fait référence dans cette citation ? Non, pas du tout.

    La manière dont Prachanda a travaillé idéologiquement et politiquement pour relâcher la force de la révolution dans le Parti a été mentionnée précédemment. De surcroît, il a ouvert la porte à l'embourgeoisement du Parti en recueillant une foule de bureaucrates dans les plus hauts comités et d'anarchistes et de bénis oui-oui dans les plus bas. Les comités du Parti sont devenus si corpulents et lourds qu'ils n'étaient un environnement encourageant ni pour la discussion, la critique et l'auto-critique, ni pour la pratique collective. Cela a créé une situation telle que le système de décision collective et responsabilité individuelle a été remplacé par un système de décision individuelle et responsabilité collective. Maintenant, plus personne ne peut être dupe du fait qu'il s'agissait d'un plan pour graduellement désorienter les cadres de la ligne et de la conduite communiste et ainsi transformer le Parti communiste en un Parti bourgeois. C'est le caractère néo-révisionniste de Prachanda qui a affaibli la force idéologique et embourgeoisé le Parti au moyen de mauvaises méthodes d'organisation. Prachanda, de cette manière, a liquidé le caractère révolutionnaire du Parti dans tous les aspects de l'idéologie, de la politique et de l'organisation.

    Prachanda a conduit l'Armée populaire de libération du Népal, qui avait été construite sur le concept "le peuple n'a rien sans l'Armée du peuple", à capituler devant l'Armée népalaise. Il dit que c'est une intégration. L'APL qui avait été organisée pour accomplir la révolution de nouvelle démocratie au Népal, exercer la dictature démocratique sur les ennemis de classe après celle-ci et prévenir la contre-révolution tout au long de la construction du socialisme, a été dissoute au nom de l'intégration. C'est un pas en arrière, contre-révolutionnaire, pour plaire à l'impérialisme et à l'expansionnisme et cordialement ouvrir la voie de la réconciliation avec leurs agents. Prachanda a dit que c'était un pas courageux pour bâtir la paix au Népal. Quel est cet argument ridicule ? Mentir aussi a ses limites. Il est difficile de trouver de tels exemples de capitulation de classe et nationale, et de trahison éhontée dans l'histoire du mouvement communiste international.

    Une autre arme importante pour la révolution est le Front uni formé sous la direction du Parti révolutionnaire. Quel type de forces doit être impliqué dans ce Front uni est décidé par la contradiction principale dans la société du moment ; et il est construit sous la direction du Parti du prolétariat en incorporant toutes les forces en contradiction avec l'ennemi principal. Le Parti dirigé par Prachanda a analysé que la contradiction entre la bourgeoisie bureaucratique et compradore, les féodaux et leur maître expansionniste indien d'un côté, et le peuple népalais tout entier de l'autre était la contradiction principale dans la société népalaise. Mais il n'a pris aucune initiative pour construire un Front uni de toutes les forces patriotiques, républicaines, progressistes, de gauche et révolutionnaires, sous la direction du Parti du prolétariat, contre l'alliance réactionnaire précitée. Au contraire, il s'est mis à genoux devant les réactionnaires et leur a livré les réalisations de la révolution qui restaient. Comment cet acte peut-il être qualifié autrement que de soumission nue à la réaction domestique et étrangère ?

    Au début du 21e siècle, le prolétariat mondial a eu une haute considération pour Prachanda comme son émancipateur et les voyous impérialistes l'ont dénoncé comme leur fossoyeur. C'était un motif de gloire et de fierté pour le prolétariat mondial. A présent il est dans une course folle pour devenir exactement le contraire. C'est un motif de douleur pour le peuple opprimé du Népal et le monde tout autant. Néanmoins, ce ne sont pas les sentiments mais la ligne idéologique et politique et l'avant-garde du prolétariat qui guident les masses laborieuses vers la révolution.

    Donc, le plus tôt le néo-révisionnisme de Prachanda sera démasqué et défait, le plus vite le prolétariat mondial pourra ré-établir le MLM dans le MCI et libérer les peuples opprimés du joug de l'impérialisme. Les révolutionnaires n'ont pas d'autre alternative. Affaiblir la lutte idéologique et politique contre le néo-révisionnisme revient à le nourrir. Donc, la nécessité urgente aujourd'hui est d'intensifier la lutte idéologique et politique contre toutes les formes de révisionnisme et le néo-révisionnisme de Prachanda en particulier. C'est la tâche suprême des révolutionnaires au Népal comme dans le monde. Que chacun de nous s'y emploie.

    10 Août 2012

    En aparté, et suivant la considération que la lutte de lignes n'est pas terminée au Népal, et que le nouveau PCN-Maoïste va et doit être le théâtre de nouveaux affrontements idéologiques entre ligne révolutionnaire et lignes bourgeoises et petites-bourgeoises, SLP serait d'avis qu'un tandem entre Basanta (le théoricien) et Biplab (le débatteur et homme d'action) pourrait être "l'attelage" parfait pour emmener la ligne révolutionnaire vers la victoire...

    À noter que le texte est toutefois assez évasif sur la problématique néo-bourgeoise (les aspirations concréto-concrètes, derrière le verbiage révisionniste, à se faire une place dans la classe dominante du pays ; ce qui peut potentiellement être le but de Prachanda depuis la fondation du Parti en 1994 !) ; et celle de la jefatura, modèle de direction imposé au Pérou par Gonzalo, avec un leader incontesté dont la "pensée" revêt un caractère de "parole d'évangile"... On relèvera d'ailleurs, au niveau international, que les tenants de la ligne gaucho-sectaire ignorent superbement de tels textes (comme précédemment celui de Biplab), qui sont pourtant des autocritiques fondamentales de la part des maoïstes révolutionnaires népalais, tout simplement parce que l'analyse développée pointe du doigt le problème fondamental : la jefatura, l'autorité idéologique incontestée de Prachanda sur le Parti, qui lui a permis d'étaler sa merde révisionniste (au service de ses plans de carrière néo-bourgeois) sans que ne s'élève de contestation, excepté de "figures" importantes comme Kiran (qui était le dirigeant n°1 de "l'ancêtre" du PCN(m)). Jefatura que les dogmato-gauchistes défendent bien sûr bec et ongles (ils ne conçoivent pas la révolution s'ils n'en sont pas les "guides éclairés") ; alors qu'elle est la cause du revers catastrophique du Pérou (décapitation ultra-facile du Parti ; facilité à faire passer dans les masses révolutionnaires l'imposture des "lettres de paix", "incontestables" car émanant - soi-disant - de Gonzalo, etc.).

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