• Les évènements s'enchaînent en Côte d'Ivoire et la perspective, non seulement d'une guerre "civile" fomentée par les impérialistes, mais d'une action militaire impérialiste directe, se précise (avec l'ONUCI, composée de la force impérialiste française Licorne - 1000 hommes - et des "tirailleurs" des pays ouest-africains). 

    Aujourd'hui, le chef "rebelle" des Forces Nouvelles et Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro, a appelé l'ONU à chasser Gbagbo du pouvoir par la force. Il est clair qu'après 8 ans (depuis septembre 2002), le constat s'impose que les seules "Forces nouvelles" ne peuvent venir à bout des FANCI, l'armée régulière. 

    Dans le même temps, les gouvernements de plusieurs pays européens, dont la France, appellent leurs ressortissants à quitter le pays "temporairement"... Signe clair qu'une opération militaire d'envergure s'annonce. 

    La marche à la guerre impérialiste est donc engagée pour installer au pouvoir le candidat que, quels que soient ses scores réels (là n'est pas la question !), la majorité des puissances impérialistes (sauf la Chine et peut-être la Russie) et des organisations au service de l'impérialisme comme l'ONU, l'Union Africaine et la CEDEAO soutiennent. 

    Il ne s'agit pas de soutenir un camp impérialiste contre un autre : SLP ne soutient pas l'impérialisme chinois ; en tant que maoïstes, nous avons toujours dénoncé la "contre-révolution permanente" imposée par la droite capitaliste du P"c" chinois depuis 1976, en Chine comme à l'extérieur.

    Mais il s'agit, comme Servir le Peuple s'y est toujours attaché, d'être dans LE CAMP DU PEUPLE. Lorsque les horreurs de la guerre se seront (à nouveau !) déchaînées sur le territoire - issu du découpage colonial - nommé Côte d'Ivoire, il n'y aura plus de Krous, d'Akans, de Dioulas ni de Sénoufos, plus de chrétiens, de musulmans ni d'animistes, mais seulement des hommes et des femmes qui souffrent et meurent POUR RIEN, sinon pour les juteux profits des impérialistes ! 

    Pour ceux et celles qui n'en seraient pas convaincus, voici quelques illustrations, particulièrement tournées vers ceux que nos impérialistes présentent comme les "gentils" (puisqu'à en croire la presse internationale, les horreurs du camp Gbagbo ne sont plus à démontrer...) : 

    Côte d'Ivoire : qui sont les "Rwandais" en puissance ? 

    Source

    Les massacres à la machette, aux fusils sont perpétrés actuellement un peu partout dans le pays, par qui ? En tous cas les cibles sont jusqu’ici les sièges du FPI, les militants LMP. A Alépé le samedi où j’allais voter, j’ai eu une sacrée chance. Mon GBAKA n’a rien eu mais le Gbaka de 16 heures a vu ses passagers, des jeunes d’AKOURE et Oguedoumé et Montézo, tailladés à la machettes. Des villages sont incendiés; le papa de ta cousine C. a dû quitter son quartier sous la menace des bandes en machette parce qu’il est un responsable FPI; ta tante A. a vu sa voiture cabossée, pare-brise brisée, n’eut-été son sang froid qui l’a fait foncer dans la foule en arme…elle y serait restée…Elle avait eu le tort d’avoir à bord de sa voiture des affiches de GBAGBO… Voici la situation un peu. On dort à moitié, tout le monde est sur la qui-vive…

    Extrait d’un mail, d’un membre de ma famille, témoignant  des élections certifiées par l’ONU en Côte d’Ivoire. Précisons tout de même que les localités en question dans ce témoignage sont situées dans une partie de la zone gouvernementale massivement favorable à Gbagbo et à moins de 50 km d’Abidjan, donc du siège de l’ONUCI…

    Du grain à moudre pour Amnesty

    Cette vidéo montre comment les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) rendent la “justice à Touba sous le contrôle Guillaume Soro, premier ministre de Ouattara en république du Golf Hôtel (âmes sensibles, s’abstenir): Après avoir torturé et exécuté sommairement une dizaine de prétendus voleurs de moutons en public, le bourreau est félicité par le reporter qui a probablement réalisé ce film afin de terroriser les populations du nord, et rendre compte de la “bonne gestion” du pays aux cadres des forces nouvelles.

    Ces atrocités ont été commises par les Forces Nouvelles seulement deux mois avant le premier tour des élections. Comment peut-on imaginer des élections libres dans un tel contexte, de surcroît sans isoloir ? Est-ce là la justice et la légitimité que la communauté internationale réserve aux Ivoiriens ?

    Voilà ce qui doit aussi inquiéter Amnesty international qui envoyait hier une dépêche à l’AFP :

    “Au moins 20 personnes ont été tuées dans des “incidents violents” en Côte d’Ivoire depuis le second tour de la présidentielle le 28 novembre, a annoncé lundi Amnesty International dans un communiqué.

    L’organisation de défense des droits de l’Homme appelle “les forces de sécurité en Côte d’Ivoire à protéger les civils alors qu’au moins 20 personnes ont été tuées par balles dans des incidents violents après le second tour de l’élection présidentielle”.

    Amnesty, qui s’appuie sur des témoignages, a recensé ces 20 morts à Abidjan et dans l’intérieur du pays, notamment dans l’ouest.”

     Il est intéressant de constater qu’Amnesty appelle les Forces De Sécurité supposées pro-Gbagbo à défendre la population, et non pas les “Forces Nouvelles” pro-Ouattara. Peut-être qu’Amnesty a appris quel sort était réservé aux pauvres voleurs de moutons au nord de la Côte d’Ivoire ?

    Il serait aussi souhaitable qu’Amnesty enquête sur les exactions dont été victimes les militants et scrutateurs LMP lors du second tour dans le nord de la Côte d’Ivoire (voir les témoignages en vidéo) et au centre (voir les témoignages en vidéo) pour constater combien les élections y ont été libres et démocratiques :

    • BOUAKE : Dars es SALEM : les soldats FAFN se sont rendus dans les bureaux de vote pour brutaliser les représentants du candidat LMP. C’est une situation qui s’est généralisée dans toute le ville de BOUAKE.
    • le QG de BAMARO à BOUAKE à été attaqué, tout à été emporté, pillé et volé, les membres du QG ont été menacés de mort.
    • BOUAKE : AIR France 1 : GBËKËKRO : DLC Mr BERTHE à été battu par les militants du RDR, les militants sont empêchés de voter.
    • BOUAKE : BELLEVILLE : le listing est arraché aux représentants LMP dans les bureaux de votes.
    • BOUAKE KONANKRO : EPP 1, 2, 3, les listing de CINQ bureaux de vote ont été arrachés par les soldats des FAFN et les militants du RDR.
    • ZIKISSO : GODIEKO : Représentant LMP Alain GNAKALA a été tailladé à la machette par un militant du RDR.
    • Koumassi / COLLEGE aliko : 21 bulletins de votes déjà cochés, les superviseurs empêchent les représentants LMP de vérifier les cartes d’électeurs.
    • SAMATIGUILA : Kélébadougou : les chefs et les notables sont installés dans les bureaux de votes et empêchent les militants LMP de prendre part au vote.
    • SAMATIGILA : tchessirika : le représentant LMP, Sindou Bamba a été attaqué en rentrant de Mafélé.
    • Samatiguila : banagro : les dozos dans les bureaux de votes empêchent les militants LMP de voter.
    • SEGUELA : MASSALA : accès aux bureaux de vote refusé aux représentants du candidat du LMP.
    • MONONGO : S /P KOLIA : le petit frère du chef du village supervise le vote et oblige les électeurs à voter pour le RDR avec l’accord des soldats FAFN.
    • KORHOGO : superviseurs du LMP ont été agressés dans TROIS centre de vote (Franco –Arabe, EPP Nalo Bamba, Nalo BAMBA) leurs motos ont été confisquées.
    • KORHOGO : aux alentours de midi le Directeur de Campagne COULIBALY MAMOUROU, et le ministre lanciné GON ont dû sous la menace du RDR se réfugier à L’ONUCI, les représentants du candidats du LMP ont été molestés et chassés des bureaux de votes, leurs motos ont été arrachées.
    • KANI : Collège Mawa Kone 2 : le RDR fait voter 200 personnes après 17H sans tenir compte des remarques des représentants LMP.
    • DALOA : niboua : les jeunes du RDR ont tué deux personnes dont un représentant des forces de l’ordre.
    • TORTYA : le DDC Koné Katina molesté et enlevé par les rebelles et pris en Otage dans leur camp.
    • KOUTO : KONE Doféré menacé de lynchage avec sa suite composée d’une soixantaine de personnes, à besoin d’escorte pour sortir de Kouto.

    via criseivoirienne.livejournal.com

     

    À bas l'impérialisme, à bas la Françafrique ! 

    VICTOIRE AUX PEUPLES DE CÔTE D'IVOIRE !

    VICTOIRE A L'AFRIQUE !

     

    Info de dernière minute : arrivée probable de forts contingents de la CEDEAO, l'organisation régionale dominée par le Nigéria...

    Lire encore à ce sujet l'excellent Grégory Protche (source incontournable sur ce "dossier" ivoirien, sachant de quoi il parle etc.), ici un entretien autour de son ouvrage "On a gagné les élections mais on a perdu la guerre" : gagne-elections-mais-perdu-guerre-raisons-marcher-victoire-alassane-ouattara


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  • Depuis quelques jours, un forum "antifasciste" bien connu est en proie à un âpre débat politique. Le sujet : le « racisme anti-blancs » (voir aussi ici). Ce n’est pas que le sujet, en soi, soit "tabou" : les communistes doivent aborder tous les sujets qui traversent la société, et la notion de tabou doit être bannie de leur vocabulaire. Il peut y avoir, il est vrai, des lieux plus appropriés qu’un forum public pour des débats par nature casse-gueules, complexes, sulfureux et dont nos ennemis fascistes peuvent faire leur gras au moindre dérapage. 

    Mais là, en l’occurrence, c’est un festival de dérapages, entre généralisations et faits divers sordides…

    Petit florilège (non, vous n’êtes pas sur Fdesouche…) : 

    ‘‘Par exemple, une fille que j'ai connue et qui s'est faite violée parce qu'elle était blanche...
    Violée parce que femme, car blanche... Tout cela s'appelle la triple oppression, et pas difficile de voir que personne dans la société n'échappe à cela, dans un sens comme dans l'autre.
    En Inde, le racisme marche dans tous les sens, majorité contre minorités et inversement, tous ces phénomènes se nourrissent les uns les autres... C'est pareil ici, tout simplement...’’
    (#1) 

    ‘‘les insultes de "sales gouer", les "sales babtous", "sales français" dans la bouche de certains.
    Je suis sur que les victimes quotidiennes de ces faits seront ravies de lire que leur oppression n'existe pas. Les laisser en galère et les traiter de mentEUSEeurs. Bravo pour l'antifascisme soi disant populaire qui se moque du Peuple et de sa réalité.
    C'est vraiment écœurant tout ça.’’
    (#2) 

    ‘‘On est sur un site antifa donc unitaire mais je me permets de citer Lénine : ‘Le marxisme est inconciliable avec le nationalisme, fût‑il le plus « juste », le plus « pur », le plus fin et le plus civilisé. À la place de tout nationalisme, le marxisme met l'internationalisme, la fusion de toutes les nations dans une unité suprême’...’’ (#3) 

    Ou encore (le meilleur pour la fin…) : 

    ‘‘Euh pas exactement... La fraternité aryenne est surtout née comme autodéfense... Elle n'est pas née contre la Black Guerilla Family...
    Et ce n'est qu'après qu'elle est devenue une "élite" version trafic de drogues...
    Et si on prend la situation dans les prisons américaines aujourd'hui, être blanc fait clairement de soi une victime du racisme, tant moralement que physiquement... Il y a là une évidente base au renforcement de l'ethno-différentialisme et du culte du "white power"...
    Y a-t-il besoin d'une idéologie structurée pour le racisme? Le tribalisme suffit ici largement...’’
    (#4) 

    !!!!!!!

    Depuis l’émergence du Front National (et le renouveau fasciste en Hexagone) dans les années 80, le "racisme anti-blancs", "anti-français" ou "anti-européens-chrétiens" est un thème récurrent du discours d’extrême-droite. Une manière de renvoyer dos à dos le racisme contre les minorités "de couleur", "immigrées", et le racisme que celle-ci exerceraient contre les "Français" ; qui seraient de plus en plus "étrangers chez eux dans certains quartiers" et "obligés de se défendre, de défendre leur identité". Avec des thématiques récurrentes, comme le viol de "femmes blanches" (thème classique du racisme contre les "sauvages" obsédés sexuels, comme aux USA avec les Noirs), les insultes du type "sale français" ou "sale gouère"… Thématiques qu’on voit à présent fleurir sur notre forum "antifa". 

    Toute notion de matérialisme, d’analyse scientifique des choses, de dialectique est complètement perdue de vue. La violence (qui peut être contre-productive, antisociale, voire réactionnaire) des opprimé-e-s est mise sur le même plan que la violence oppressive de la classe dominante (discriminations quotidiennes, pauvreté, relégation en ghettos, harcèlement policier au faciès etc.)

    Pour autant, cela n’existe-t-il pas ? Est-il interdit d’étudier la question ? Non, en effet : ce serait antimarxiste. Toute idée (y compris celle de « racisme anti-blancs ») part d’une réalité matérielle, et les marxistes doivent étudier la réalité pour la transformer. 

    Soyons clairs : d’un point de vue strictement objectif, "diagnostique", scientifique, OUI, il existe une forme de "racisme anti-blanc". Mais ce n’est pas un racisme "secondaire" par rapport au racisme "blanc" : il ne s’agit tout simplement pas de la même chose. Du moment que l’on regarde scientifiquement les choses… 

    D’un côté, on a une révolte de classe (ou contre l’oppression raciste au quotidien) dévoyée : toute révolte de classe qui n’est pas guidée par une théorie révolutionnaire dévie, inévitablement. Généralement, elle dévie en « guerre contre tous » individualiste, sans considération de "race" : ce que l’on appelle en langage médiatique la délinquance, l’incivilité, la violence gratuite, les "bandes". Elle peut se retourner contre soi-même : alcoolisme, toxicomanie etc. Elle peut aussi être récupérée par le réformisme, ou une quelconque démagogie "radicale" (type NPA).

    Et parfois, assez souvent même, elle peut se dévoyer en une haine de l’autre sur des critères "ethniques", et non de classe : le "racisme anti-blancs", avec assez souvent (aussi), un antisémitisme "social" en guise de "cerise sur le gâteau". Antisémitisme qui peut être entretenu par des fascistes à la Dieudonné, Soral ou Kémi Seba, à l’antisémitisme très européen façon années 1930*…

    C’est le rôle des communistes d’éviter que la révolte contre l’exploitation capitaliste et l’oppression raciste ne dévie dans un sens réactionnaire

    DE L’AUTRE CÔTÉ, on a l’idéologie dominante, la culture de la classe dominante, construite sur près de 400 ans de colonialisme capitaliste-primitif, puis 150 ans d’impérialisme ; et les personnes du Peuple (prolétaires et autres travailleurs pauvres "petits blancs") qui subissent son influence (et qui peuvent être aussi, à la base, des personnes en révolte contre le "système", mais que le "système" en question parvient à canaliser vers la haine de "l’étranger"). C’est l’idéologie de "l’homme africain jamais entré dans l'histoire", de "l’Orient barbare", du "rôle positif" de la colonisation, et on en passe et des meilleures…

    Ce racisme-là vise essentiellement les personnes africaines subsahariennes, afro-caraïbes, maghrébines ou orientales (anatoliennes ou machrikies) : les personnes originaires des anciennes et néo-colonies de l’impérialisme français ; ainsi que les Rroms.

    Un racisme dans lequel il ne faut pas chercher la cohérence : juifs séfarades et chrétiens libanais, qui sont culturellement des Arabes (de confession juive ou chrétienne), ne sont pas des "arabes" pour la plupart de ces racistes alors que les Turc-que-s, Kurdes, Iranien-ne-s, Albanais-es ou Bosniaques (de culture musulmane-orientale) sont considéré-e-s comme tel-le-s… La frontière entre l’identification nationale (arabe) et religieuse (musulmane) est mouvante, car les idéologies de domination (surtout dans leur version discount destinée aux masses) ne s’embarrassent guère de rigueur scientifique. 

    D’un côté, on a une conscience de classe "avortée", qui dégénère puis se développe en "tumeur" réactionnaire. De l’autre, on a l’influence idéologique de la classe dominante et du mode de production (capitaliste au stade impérialiste) sur les masses populaires ! 

    Voilà l’analyse matérialiste, scientifique. Un matérialisme, pourtant, qui échappe à nos autoproclamés « détenteurs de la science MLM »… 

    Une chose devrait pourtant suffire à leur mettre la puce à l’oreille, une chose toute simple : le racisme hypocrite, bien-pensant, paternaliste, est toujours exercé (en France) par les "blancs" sur les minorités… Il n’y a pas de "paternalisme anti-blancs" : le "racisme anti-blanc" est toujours brutal, violent, primaire. Or le paternalisme, le racisme hypocrite, bien-pensant (comme l’islamophobie "de gauche"), est la marque incontestable d’une pensée dominante qui a imprégné les esprits, dont on peut être atteint sans s’en rendre compte… et sans se le voir reprocher, alors que le racisme brutal, violent, qu’il soit "anti-blanc" ou contre les minorités, est (normalement) puni par la loi et (pour le moment) réprouvé par l’opinion générale. 

    Au lieu de cela, on a un discours totalement antimatérialiste, du type « le racisme c’est pas bien, d’où qu’il vienne, qui qu’il vise ». Oui, en effet, le racisme ce n’est JAMAIS bien. Mais pas pour les mêmes raisons… 

    Le racisme ‘anti-blanc’ est néfaste parce que, on l’a dit, il détruit la conscience de classe et empêche les exploité-e-s de s’unir contre les exploiteurs. Même s’il faut reconnaître, face à l’oppression spécifique raciste (contre les personnes africaines, caraïbes, maghrébines, anatoliennes ou rroms), le droit et la nécessité de s’organiser spécifiquement (comme les Noirs, les Latinos ou les Natives aux États-Unis).

    Dans certains cas (en particulier quand les victimes du racisme sont une majorité, dans les pays colonisés, mais aussi quand elles sont minoritaires), la dimension raciste ou communautariste permet d’évacuer le contenu de classe, l’aspect social de la lutte de libération ; elle permet de souder les masses opprimées à une élite qui, un jour (comme dans la totalité des ex-colonies), deviendra exploiteuse et/ou « sous-traitante » de la domination capitaliste-impérialiste (que ce soit la bourgeoisie FLN en Algérie, les leaders communautaires en Angleterre, la black bourgeoisie aux USA ou en Afrique du Sud, ou demain le Hamas en Palestine). Il n’y a pas de VRAIE libération nationale sans contenu démocratique et social

    Mais le RACISME DOMINANT, porté par l’idéologie dominante, est "mal" parce qu’il est l’expression de la domination impérialiste, qui en dernière extrémité peut muter en FASCISME, avec une dimension persécutrice, voire exterminatrice de masse. Peut-être qu’un nouvel Auschwitz n’est pas à l’ordre du jour, mais à lire les commentaires de sites comme Fdesouche, on peut voir que des milliers de petits Srebrenica des quartiers ne sont pas qu’un pur fantasme, pour que « la France ne soit pas le prochain Kosovo »… 

    Dans le cas de l’Inde citée en exemple (#1), évidemment qu’il y a des haines et des ressentiments de tous les côtés. Mais on ne peut pas mettre sur le même plan l’idéologie nationale, nationaliste hindoue, et la haine d’opprimés des Tamouls, des musulmans ou des minorités du Nord-est (ou encore des dalit, les "intouchables" des castes inférieures) ! Pour trouver la "contrepartie", il suffit d’aller (mais il faut !) au Pakistan voisin, où l’idéologie nationale repose pour le coup sur l’islam sunnite, au détriment des chiites, des parsi ou des hindous. [Lors de "l’indépendance" du sous-continent en 1947, l’impérialisme anglais a joué son classique « diviser pour mieux régner », comme entre chrétiens et musulmans en Afrique, entre chiites et sunnites en Irak, cinghalais et tamouls à Ceylan, "catholiques" et "protestants" en Irlande… Avec un "succès" qui perdure 60 ans plus tard.] 

    Quant à la citation de Lénine (#3), 1°/ elle est (bien sûr) complètement sortie de son contexte (la suite dit "Le principe de la nationalité est historiquement inéluctable dans la société bourgeoise, et, compte tenu de cette société, le marxiste reconnaît pleinement la légitimité historique des mouvements nationaux. Mais, pour que cette reconnaissance ne tourne pas à l'apologie du nationalisme, elle doit se borner très strictement à ce qu'il y a progressif dans ces mouvements, afin que cette reconnaissance ne conduise pas à obscurcir la conscience prolétarienne par l'idéologie bourgeoise"), 2°/ Lénine ne se résume pas à une phrase, et le marxisme-léninisme-maoïsme ne se résume pas à une phrase de Lénine : l’eau a coulé sous les ponts depuis 1913, la théorie communiste s’est enrichie de nouveau apports, a évolué, notamment avec le maoïsme, ou encore la question des minorités ‘de couleur’ (colonies intérieures) dans les pays impérialistes (Harry Haywood, Robert F. Williams, les Black Panthers, le mouvement latino US etc.) 3°/ Lénine dénonce en l’occurrence les dizaines de petits nationalismes bourgeois (autonomie nationale culturelle etc.) qui fleurissaient dans une Europe en pleines guerres balkaniques et à la veille de la Grande Boucherie de 14-18 (dans laquelle ces petits nationalismes jouèrent un rôle fondamental), mais il a aussi été le premier à soutenir sans ambigüité toute lutte contre une oppression nationale, colonialiste etc., bref il a été dialectique

    On est ici en dehors de toute dialectique : sont renvoyés dos à dos le nationalisme (ou toute identité autre que de classe) dominant, oppressif ; et la résistance des "identités autres que de classe" opprimées en tant que telles, sur des critères autres que (ou pas uniquement) de classe (oppression nationale, racisme, sexisme, homophobie)… 

    À ce jeu là, aussi antimatérialiste et antidialectique, pourquoi la haine contre la bourgeoisie exploiteuse ne serait-elle pas mise sur le même plan que l’exploitation et l’oppression des prolétaires ? D’autant que les prolétaires et les pas-bien-riches sont une écrasante majorité, même dans nos "paradis capitalistes"… Pauvre petite minorité terrorisée que les exploiteurs du travail ! Pourquoi ne pas pousser la logique jusqu’au bout et dire que d’une manière générale la haine, la méchanceté et bien sûr la violence c’est "pas bien" ? 

    Mais c’est vrai, on a déjà lu quelque part que critiquer Sarkozy ou le capitalisme financier était "antisémite"… 

    Enfin bon, il sera tout de même difficile de faire plus fort que le zozo pour qui la Fraternité aryenne (organisation d’extrême-droite néo-nazie américaine) est une… "autodéfense" contre le racisme "tribaliste" des Noirs dans les prisons US (#4) !!! 

    Donc voilà. C’en est fini. Le forum "antifasciste", noyauté depuis le départ par une petite clique plus que complaisante envers l’islamophobie (qui "n’existe(rait) pas"), les coups d’État US-backed, l’État sioniste et la fraction sarkozyste de la bourgeoisie monopoliste, sombre définitivement tel le Titanic et rien ne pourra le sauver.

    Les quelques individu-e-s encore un minimum lucides se pressent de quitter le navire… 

    Il y a un peu plus d’un an, Servir le Peuple écrivait l’article Les 4 lignes de l'impérialisme français . Cet article est aujourd’hui incomplet : depuis ont émergé des regroupements comme Riposte Laïque ou Résistance Républicaine, des initiatives comme les "apéros républicains", qui concentrent un peu toutes ces tendances fascistes : souverainistes de droite (à la Dupont-Aignan) comme de gauche (social-républicains-chauvinards-laïcards), euro-atlantistes néocons à la Del Valle comme nationaux-catholiques, identitaires comme villiéristes, lepénistes "marinistes" comme bompardiens… Et c’est bel et bien sur « l’islamisation » que se fait cette convergence, pas sur « l’antisémitisme complotiste », le « lobby juif » ou « siono-mondialiste » ! La ligne suivie par les "antifascistes" du "p""c""mlm" depuis plus de 2 ans est une faillite totale ! Une faillite qui s’achève aujourd’hui dans le tragique, avec des positions ultra-réactionnaires fièrement affirmées et assumées. 

    Il n’y a là aucun parfum de victoire. Plutôt un constat amer, car l’antifascisme est pour Servir Le Peuple un sujet sérieux et central, et le petit groupe qui porte ce forum a eu en d’autres temps (il y a longtemps déjà..) ses débuts prometteurs (revue Front Social, débuts du site "Étoile Rouge")…

    Il n’y a là que la confirmation de ce que SLP a toujours dit et répété : la posture ultra-révolutionnaire, « mieux que tout le monde », de petit intellectuel radical se rêvant en grand leader révolutionnaire, conduit inexorablement à la réaction

    Une page se tourne, le mouvement révolutionnaire d’Hexagone entre dans une nouvelle décennie.  


    * Attention : dire que cet antisémitisme est l'appendice du "racisme anti-blancs" ne veut pas dire qu'il est justifiable, et encore moins que l'antisémitisme en général est "compréhensible". Que cela soit parfaitement clair : cet "antisémitisme des banlieues" consiste à dire que les "Blancs" sont l'ennemi et que les Juifs sont les "chefs/maîtres des Blancs". Parfois, plus simplement, c'est un antijudaïsme (sans théorie de supériorité/infériorité raciale) hérité de l'époque coloniale, selon lequel les Juifs (qui sont aujourd'hui en majorité originaires du Maghreb, et vivent souvent dans les mêmes quartiers ou à côté des "arabo-musulmans") auraient un "traitement de faveur", comme "déjà au bled"... Mais ENSUITE cet antisémitisme "de banlieue" rencontre, à travers des gens comme Dieudonné, Soral ou Kemi Seba, l'antisémitisme bien "européen-chrétien" traditionnel : un antisémitisme qui est une manière de dénoncer un "mauvais capitalisme", une "ploutocratie financière cosmopolite" et non le capitalisme EN LUI-MÊME ; et d'associer ce "mauvais capitalisme" aux idées démocratiques, libérales-progressistes et universalistes bourgeoises dont la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie veut se débarasser. L'idée que les Juifs auraient un "traitement de faveur" rejoint quant à elle la "concurrence victimaire" dont Dieudonné s'est fait le spécialiste, et qui empêche l'unité populaire anticapitaliste et l'unité des populations cibles du racisme contre celui-ci. 

    Autre précision importante : peu de temps après cet article, mais probablement sans lien avec lui, le forum antifasciste a fermé. Si ce qui est affirmé est vrai, à savoir qu'il a été victime d'une attaque juridique de l'avocat de Faurisson et Blanrue, John Bastardi-Daumont, notre ennemi principal dans cette affaire est CLAIREMENT CE DERNIER. Cela dit, la base juridique de l'attaque semble faible, peu crédible pour un avocat "star" et l'affaire "tombe" pile poil à un moment où (avec cette affaire de racisme anti-blanc) le forum commençait à exploser sous ses contradictions... À prendre avec prudence, donc. Il est probable que l'on ne saura jamais ce qu'il s'est réellement passé. Ce qui est sûr c'est que le forum était déjà mort idéologiquement depuis bien longtemps, à mille lieues d'un antifascisme populaire, unitaire et de masse...

    Le mur de l’antimarxisme explosé à Mach 3 sur un forum "antifa"


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  • Repoussées pendant des années, les élections présidentielles en Côte d’Ivoire se sont enfin tenues et ont connu leur « épilogue »… si l’on peut dire.

    Car voilà la situation : la Commission électorale « indépendante » (il faut toujours des guillemets à ce mot) donne vainqueur l’opposant Alassane Ouattara avec 54% des voix, résultat avalisé par la « communauté internationale ». Mais, de son côté, le Conseil « constitutionnel » (idem) a invalidé le résultat et donne vainqueur le président sortant, Laurent Gbagbo. [Voir en fin d'article, sur ce sujet et sur d'autres, le lien vers l'entretien avec l'énorme Grégory Protche]

    Des violences ont déjà éclaté entre les partisans des deux hommes, et le pays est en état de siège.

    Alassane Dramane Ouattara (ADO) est un pur produit de la Françafrique, et des réseaux françafricains de la droite chiraquienne. Le nom de son parti, le RDR, est calqué presque lettre pour lettre sur le RPR, prédécesseur de l’UMP. Economiste au FMI, il est, comme Premier ministre de 1990 à 1993, le « père » de la terrible cure d’austérité infligée aux Ivoiriens lors de la crise économique des cours du cacao. Il est originaire du Nord du pays, à majorité musulmane, qui est son fief électoral, et il s’appuie sur les personnes originaires du Nord dans tout le pays. Il a la particularité d’avoir été écarté pendant près de 10 ans de la vie politique pour « ivoirité douteuse », autrement dit, mise en doute de sa nationalité réellement ivoirienne de père et de mère. C’est le cas de nombreux-ses Ivoirien-ne-s : à l’époque coloniale, la frontière n’existait pas réellement entre les ethnies du Nord et les pays voisins, Mali ou « Haute-Volta » (Burkina).

    Accusé d’être le chef politique, ou au moins l’instigateur de la rébellion militaire qui a ensanglanté le pays entre 2002 et 2007, il a vécu réfugié en France à cette époque.

    Laurent Gbagbo, lui, est un social-réformiste et opposant de longue date au régime d’Houphouët-Boigny et de son successeur Konan Bédié. Il est issu d’un groupe ethnique minoritaire du Sud-Ouest du pays. Après le coup d’État qui a renversé Henri Konan Bédié à Noël 1999, il a remporté à la surprise générale l’élection présidentielle en octobre 2000. Fondateur et leader incontesté du « Front populaire ivoirien », il était historiquement lié aux réseaux françafricains du PS (bien que ceux-ci aient longtemps gardé leur soutien à Houphouët)… Mais peu après son élection, en mai 2002, ses réseaux socialistes (déjà affaiblis par l’affaire Jean-Christophe Mitterrand) perdent le pouvoir à Paris. Peut-être aussi que sa politique « ingrate » envers les intérêts français, nationaliste et axée sur la « repentance » lui avait déjà fait perdre pas mal de soutiens du côté « gauche » de l’échiquier bourgeois…

    Gbagbo va alors se tourner vers les concurrents impérialistes de la France en Afrique, les Chinois et surtout les Américains, pour chercher des soutiens. À cette époque, la France et les États-Unis se livrent une guerre meurtrière (par Africains interposés) pour le contrôle du continent depuis la fin de la Guerre froide (soit plus de 15 ans) et Washington cherche à faire payer à la France son sabotage de l’intervention en Irak.

    Ce retournement d’alliance, en particulier la volonté de mettre fin à l’exclusivité française sur tout un ensemble de marchés publics, va provoquer la colère de Paris. La suite des évènements est décrite ici, dans un des articles d’analyse les plus lus de ce blog.

    Après 5 ans d’affrontements meurtriers, culminant dans le massacre d’Abidjan par l’armée française (force Licorne) en novembre 2004, l’épilogue de la guerre « civile » ivoirienne arrive en 2007 avec les accords de Ouagadougou.

    Ouagadougou, au Burkina Faso : le despotat de Blaise Compaoré, un pilier de la Françafrique et de tous ses coups tordus depuis l’assassinat de son « frère » le révolutionnaire anti-impérialiste Sankara, en 1987, jusqu’au soutien (avec Kadhafi) aux « guerres de Taylor » au Libéria et en Sierra Léone. Le Burkina où s’est organisée et armée la « rébellion » de 2002 qui a ensanglanté le Nord et l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

    Ces accords prévoyaient : 1°/ que le chef de la rébellion, Guillaume Soro, devienne Premier ministre, 2°/ l’organisation de nouvelles élections et 3°/ la réforme de la Constitution sur la question de la nationalité des candidats, pour permettre à ADO d’y être candidat.

    Autant dire que l’élection de Ouattara était pour ainsi dire une « clause non écrite » des accords…

    Elle a d’ailleurs été permise par un troisième larron qui n’est autre que… Konan Bédié, qui a offert à Ouattara son fief électoral du centre (région de Yamoussoukro), le pays baoulé, et ses 25% des suffrages (Ouattara ayant recueilli 32% et Gbagbo – en tête – 38%). Tragi-comique lorsque l'on sait que Konan Bédié est celui qui a monté le fameux concept d’’ivoirité’ pour exclure son rival Ouattara de la succession d’Houphouët, en 1995 ! Disons-le : les 54% d’ADO et la défaite de Gbagbo sont crédibles, d’un point de vue arithmétique cela "colle". Mais une arithmétique typique du semi-féodalisme des néo-colonies africaines, avec leurs « fiefs politiques » régionaux sur une base ethnique.

    Dernier fait en date : le Premier ministre et ancien rebelle Soro a reconnu la victoire d’ADO, qui l’a reconduit dans ses fonctions. Reste, sans doute, à gratifier les houphouëtistes de quelques beaux strapontins… La boucle est bouclée.

    Car le fond des accords de Ouaga est absolument clair et Servir le Peuple l’a toujours clairement exposé : c’est un revirement dans les alliances entre impérialistes pour la mainmise sur l’Afrique. C’est l’irruption des ambitions chinoises sur le continent, au détriment des Occidentaux, qui a poussé la France et les États-Unis à mettre fin à leurs guerres meurtrières et à faire cause commune. Notamment le soutien de Pékin au Soudan, qui déstabilise le Tchad et la Centrafrique mais pourrait aussi s’en prendre à l’Ouganda ou au Kenya (traditionnellement pro-US) ; ou encore l’achat par les monopoles chinois de régions entières du Congo-Kinshasa.

    Depuis 2005-2006, les gestes de « pacification » franco-US se sont succédés : lâchage et arrestation du libérien (et créature françafricaine via Compaoré et Houphouët) Charles Taylor au Nigéria en 2006, lâchage et arrestation du chef tutsi pro-rwandais (donc pro-US) Laurent Nkunda en 2008… et bien sûr les accords de Ouagadougou, qui marquent de fait une retraite de Gbagbo devant la rébellion et la force d’occupation française Licorne ; avec à la clé le retour du « joyau de la couronne » ivoirien dans la Françafrique.

    Une situation à mettre en parallèle, peut-être (et en beaucoup plus pacifique…), avec les récentes élections au Chili où la social-libérale pro-européenne Bachelet a « cédé la politesse » au néo-pinochettiste Piñera, plutôt pro-US ; et d’une manière générale le recul des gauches, « modérées » ou « radicales bolivariennes », avec de nombreuses défections de « modérés », qui marque un apaisement de l’offensive UE sur le « pré carré » américain des USA.

    Mais bien sûr, les partisans de Gbagbo ne l’entendent pas de cette oreille. Des violences contre les partisans de Ouattara ont déjà fait des dizaines de morts de part et d’autre. Il faut dire que Gbagbo, issu d’une population minoritaire (les Krous, 10% de la population ivoirienne), a su par sa politique social-populiste et nationaliste se gagner le soutien de larges couches de la population, en particulier à Abidjan la populaire et multiethnique. Dans les quartiers populaires de Yopougon, Abobo ou Adjamé, « dioula » (sénoufo ou mandingue du Nord) n’est plus automatiquement synonyme de pro-Ouattara...

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes : issu d’un groupe ethnique représentant 10%, il a remporté 46% au second tour, en progression par rapport au premier (38%, en tête) tandis que Ouattara régresse par rapport à l’addition de ses voix et de celles de Bédié (32+25). Quelle que soit sa nature de classe de bourgeois parvenu, de populiste et de mafioso, Gbagbo a su devenir la seule figure politique multiethnique de Côte d’Ivoire, et peut-être l'une des seules d’Afrique de l’Ouest.

    De son côté, expliquent les merdias françafricains, Ouattara serait détesté parce que « dioula » musulman du Nord, « ivoirien douteux »… La réalité c’est que ces conceptions chauvines existent, un peu comme ce que l’on entend parfois en France sur les origines étrangères de Sarkozy. Mais surtout, Ouattara est resté dans les mémoires comme l’homme de la cure d’austérité (made in FMI) suite à la crise du cacao, au début des années 1990, qui a étranglé les masses populaires ; puis comme l’homme de Chirac et un soutien intellectuel de la rébellion, et donc de l’occupation française venue en appui.

    Disons-le clairement : l’élection de Ouattara est une reconquista de la Françafrique en Côte d’Ivoire, contre l’homme qui a défié l’empire bleu-blanc-rouge en bombardant le camp militaire de Bouaké et en faisant partir des milliers d’expatriés, petits agents du néo-colonialisme.

    D’ailleurs l’extrême-droite, notamment par la voix de son « Monsieur Afrique » Bernard Lugan, sait parfaitement reconnaître les siens…

    Il ne s’agit pas d’apporter un quelconque soutien à Laurent Gbagbo, membre de l’Internationale social-traître et démagogue corrompu. D’ailleurs, la crise va trouver son épilogue incessamment sous peu. La victoire de Ouattara est une clause non-écrite du traité de paix africain entre la France et les États-Unis, qui ont d’ores et déjà demandé à Gbagbo de se démettre. Le « Monsieur Bons Offices » de toutes les crises du continent, le sud-africain Thabo Mbeki, est arrivé à Abidjan et va trouver à Gbagbo une porte de sortie honorable ou au pire (comme au Kenya ou au Zimbabwe) une solution de partage du pouvoir… À la rigueur, s’il souhaite vraiment s’accrocher au pouvoir, il peut se tourner vers la Chine qui semble lui vouer une « neutralité bienveillante ». Mais c’est peu probable : Gbagbo est un roublard, pas un héros, même « malgré lui ».

    Mais comprendre les ramifications de la Françafrique est quelque chose d'absolument fondamental. L’État profond français puise ses ramifications dans le profondeurs de l’Afrique pillée et saignée. Quatre grands réseaux françafricains exercent de fait une influence, parfois déterminante, sur les combinaisons de la politique bourgeoise : les réseaux « socialistes » (les expat’s votent en proportion notable pour le PS), les réseaux gaullistes récupérés par Chirac et maintenant disputés par ses successeurs à l’UMP, ceux récupérés par Pasqua, et ceux du FN (essentiellement tournés vers les « affreux », le mercenariat).

    Sarkozy n’est pas un bourgeois « industriel » ou « traditionnel » non-impérialiste : aucune autre classe que la bourgeoisie monopoliste ne peut diriger un pays impérialiste. Sarkozy est un américanophile, mis au pouvoir par les monopoles pour incarner le rapprochement franco-américain rendu impératif dès 2005 par (essentiellement) la menace chinoise en Afrique et la menace iranienne (la Chine en arrière-plan) au Proche/Moyen-Orient.

    Mais à l’époque de la guerre qui a ensanglanté la Côte d’Ivoire, Villepin était ministre des Affaires étrangères - puis Premier ministre. Ses appels à une « république solidaire » ne doivent pas leurrer les jeunes éduqués issus de minorités qui détestent à juste titre Sarkozy : Villepin est un néo-colonialiste comme les autres. Il ne faut pas se leurrer non plus sur Mélenchon, un homme qui trouve que Zemmour a de l’esprit et qui pourrait bien converger avec Villepin dans un « pôle républicain » contre le « pôle de l’argent » de Sarkozy et Strauss-Kahn… Mais un « pôle » tout aussi françafricain, plongeant ses racines comme une liane suceuse de sang dans le ventre de l’Afrique martyre.

    Notre ennemi, c’est l’impérialisme français et sa bourgeoisie monopoliste !

    Abattre l’impérialisme français, c’est abattre la Françafrique !


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    Lire encore à ce sujet l'excellent Grégory Protche (source incontournable sur ce "dossier" ivoirien, sachant de quoi il parle etc.), ici un entretien autour de son ouvrage "On a gagné les élections mais on a perdu la guerre" : gagne-elections-mais-perdu-guerre-raisons-marcher-victoire-alassane-ouattara


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